It’s a story about a dog, a cupcake and a little bit of alcohol… {ft. Bazilton}

It’s a story about a dog, a cupcake and a little bit of alcohol…

Aujourd’hui était un grand jour pour moi, et plus principalement pour mon enseigne. J’avais réussi à convaincre un grand groupe de commander ses gâteaux de fête chez moi pour le lancement d’une nouvelle marque de joaillerie. Mon expérience et mes diplômes tout droit venus de France les avaient intéressés, tout comme le lancement de ma boutique qui tournait à plein régime dès sa première année. Ils avaient été attirés par cette nouveauté qui fonctionnait et avaient jugé bon de me donner ma chance qui se révélait fructueuse ! Naturellement, tout avait été minutieusement préparé, goûté, designé et validé en amont par le groupe avant la grande soirée. Je n’avais pas le droit à l’erreur. Malgré tout, j’étais autorisée à profiter de la soirée, une fois mon installation achevée.

Ce fut la raison pour laquelle je sortais de ma fourgonnette blanche à l’effigie de ma boutique « Aux Délices d’Hannah » vêtue de la robe de soirée la plus sophistiquée de ma garde-robe (cf. avatar) réhaussée d’une paire de talons. J’avais pris grand soin d’attacher mes cheveux dans un chignon travaillé et de me maquiller sobrement pour parfaire le tout. Je ne souhaitais pas faire tâche dans le décor bien que les invités allaient très probablement porter des tenues griffées des plus grands couturiers. Le tout étant de se fondre dans la masse et de profiter d’une soirée dans laquelle jamais je n’aurais été invitée en d’autres circonstances. Il fallait dire que le décor était magnifique, surtout à ce moment précis, où le soleil continuait sa course vers le lac. Les cottages semblaient cosy et nous invitaient à venir s’y détendre grâce aux fleurs qui leurs donnaient un aspect doux et accueillant. Je m’autorisais cinq minutes d’ébahissement avant de me reprendre en main. J’enfilais alors un tablier blanc et m’activais à sortir les sucreries pour les installer sur les différentes tables de buffet. Les convives avaient le choix entre différents amuse-gueules salés ou sucrés en fonction de leurs préférences. La salle était également somptueuse. Toute la décoration était à la fois épurée et laissait une impression de richesse et de beauté. Je disposais les cupcakes saupoudrés de feuilles d’or et de perles d’argent sur les présentoirs prévus à cet effet puis je retournais à ma camionnette en quémandant de l’aide auprès de trois employés. A nous quatre, nous sortîmes une pièce montée de choux représentant la nouvelle marque et nous la disposâmes sur la scène.

Mon travail terminé, je retirais mon tablier et le posais sur le siège passager de mon véhicule. J’en profitais pour retoucher mon maquillage grâce au pare-soleil et je poussais un soupir. En principe, rien de dramatique ne pouvait arriver, j’avais tout fait correctement, l’assistante en chef de cette soirée avait tout validé, je n’avais donc rien à craindre, ma part du contrat était remplie. Il n’y avait plus qu’à croiser les doigts pour que la soirée soit parfaite. J’observais les différentes voitures de luxe s’engager dans l’allée ainsi que les personnalités en sortir. Il fallait dire que c’était impressionnant pour quelqu’un comme moi qui vivait dans la simplicité. Je me décidais enfin à sortir de ma camionnette pour rejoindre le lieu de réception.

Je me sentais un peu seule parmi cette foule où tout le monde semblait se connaître. Je passais le début de la soirée à observer autour de moi jusqu’à ce qu’on éteigne les lumières pour diffuser une présentation de la marque. Les convives applaudirent, moi y compris et une fois les discours terminés, chacun vaqua à ses occupations. Je lâchais un petit soupir en regardant ma montre. Est-ce que toutes les soirées guindées étaient aussi longues ? Je décidais de grignoter un cupcake et je tendis la main lorsqu’un petit chiot pointa le bout de son nez. Surprise, j’en lâchais le gâteau qui s’écrasa par terre avant d’être attrapé par le dalmatien qui s’enfuyait en courant.

« Hé, attend !! » M’écriais-je en me lançant à sa poursuite.

Je ne pensais pas que les chiens étaient autorisés à cette soirée. A vrai dire, je n’y avais même jamais réfléchi ! En tout cas, il me semblait que la crème et le sucre n’étaient pas les meilleurs ingrédients du monde pour cette boule de poils et j’aimais trop les animaux pour courir le risque qu’il lui arrive quelque chose :

« Ce n’est pas bon pour toi, reviens ! » Continuais-je en slalomant tant bien que mal entre les invités, le tout chaussée d’une paire de talons. « Ce n’est pas de la nourriture pour les chiots ! »

J’eu droit à de drôles de regards et commentaires de ceux qui se faisaient bousculer mais j’étais tellement obnubilée par ce petit chien que je n’en entendais pas la moitié. Je me jetais quasiment à terre lorsque l’occasion de l’attraper se présenta mais il s’échappa sous la table. L’animal s’arrêta pour se tourner vers moi et remuer la queue joyeusement :

« Ah oui, tu prends ça pour un jeu, hein ? Petit filou ! » Je tendais la main vers lui sous la nappe « Rends-moi ça ! » Ses grands yeux m’observaient toujours avec une lueur espiègle « S’il te plaît ? »

Comme si un chiot de quatre mois était déjà dressé à rapporter des objets ! Et encore moins des gâteaux volés. Je m’asseyais par terre – c’était toujours mieux qu’être allongée à plat ventre – et je soulevais la nappe en tendant toujours ma main :

« Allez, apporte petit chenapan ! On jouera avec un vrai jouet si tu veux et tu auras des friandises adaptées. Viens ! »

Codage par Libella sur Graphiorum