Ride the Ferris wheel with a stranger {Libre ♥}

Ride the Ferris wheel with a stranger

Non contente d’avoir participé à un atelier de maison en pain d’épice avec Liam ainsi que d’avoir profité de la toute nouvelle galerie des glaces en compagnie de Luana, j’avais jugé nécessaire de traîner la fratrie Hopkins au marché de noël. D’abord quelque peu réticents pour certains, l’idée de compléter les cadeaux et de pouvoir profiter des attractions et des sucreries avaient fini de les convaincre. Mon frère aîné avait même profité de l’occasion pour emmener ma nièce afin qu’elle puisse profiter des illuminations. Elle trônait fièrement sur les épaules de son père, des étoiles plein les yeux et sûrement que très bientôt, de la barbe à papa entourerait ses joues rondes. Mon frère était beaucoup trop gaga de sa fille. J’esquissais un sourire en entendant la petite s’extasier sur des rennes lumineux grandeur nature :

« Tu veux faire une photo avec tata ? » Lui demandais-je alors avec douceur.

Elle opina du chef mais lorsque son père voulut la faire descendre de ses épaules, son avis changea instantanément et elle commença à geindre. Nous décidâmes alors de les prendre en photo tous les deux à côté de l’animal en plastique afin d’éviter une crise de nerfs inutile. C’était l’inconvénient d’avoir une enfant unique, elle était facilement capricieuse. Nous fîmes alors le tour des chalets tous les cinq, nous arrêtant bien évidement au stand de vin chaud, une première en Nouvelle-Zélande. C’était un couple de français qui tenait le stand. Ce qui expliquait son apparition cette année et la raison pour laquelle le vin était si bon. Je discutais longuement avec eux, si bien que ma sœur me fit signe qu’ils continuaient à avancer sans plus m’attendre. Je ne leur en voulais pas, étant donné qu’ils ne parlaient pas un traître mot de la langue, notre conversation ne pouvait que les désintéresser. Au bout de presque une demie heure, je saluais mes nouvelles connaissances pour partir à la recherche de ma fratrie. Il fallait dire que ce n’était pas chose aisée dans cette foule dense, à croire que tout le monde s’était passé le mot pour venir ce soir ! Heureusement pour moi, je les retrouvais assez vite grâce à ma nièce toujours juchée sur son perchoir. Après une pêche aux canards et une barbe à papa – j’avais eu raison ! – ma sœur et moi décidâmes de faire faux bond à nos frères pour profiter de la grande roue. La file d’attente dépassait l’entendement mais c’était comme une tradition entre nous, chaque année nous y faisions un tour pour profiter de la vue depuis les hauteurs. Le faire ensemble était aussi une sorte de pacte : tant que nous étions célibataires, nous irions entre filles. Parce que oui, pour une grande fleur bleue telle que moi, qu’y-avait-il de plus romantique que de faire un tour de grande roue en bonne compagnie, au beau milieu de la nuit, illuminée par le marché de noël dans une petite nacelle et haut-dessus de tout ? Rien que cette image me faisait baver d’envie… J’observais les couples à la dérobée en les jalousant secrètement. Moi aussi je voulais partager une pomme d’amour, marcher main dans la main dans ce décor féérique avec l’être aimé et éclater de rire en sa compagnie même pour des blagues nulles… le plus important restait cet instant de partage magique et complice.

Je relevais les yeux une fois que nous nous trouvions non loin des barrières qui nous séparaient de l’entrée de la grande roue. Enfin, c’était à nous ! Je commençais à avancer lorsque je me fis bousculer par deux personnes qui étaient sur le point de nous doubler. Je fronçais les sourcils. Et puis quoi encore ? J’avais attendu sagement mon tour jusqu’ici, cette dernière nacelle était destinée à ma sœur et à moi, et à personne d’autre ! Sans me retourner, j’agrippais fermement la manche de ma soeur et je la traînais vers moi.

« C’est à notre tour ! » Aboyais-je en dépassant les deux midinettes avec un regard froid.

Je grimpais sans plus tarder dans la nacelle et je ne lâchais le manteau de la personne que je croyais être ma sœur que lorsque la porte fut refermée et que la cabine commençait tranquillement son ascension. Je me laissais choir sur la banquette en soupirant bruyamment.

« J’ai bien cru que nous n’y arriverions jamais ! »

Un petit rire sortit de ma bouche avant que je ne me tourne vers la personne à qui je venais de m’adresser… pour me liquéfier sur place.

« Mais… ?? Qui êtes-vous ? »

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Ride the Ferris wheel with a stranger

Le marché de Noël.
Quelle personnage hésiterait une seule seconde d'y aller au moins une fois, faire un tour ou une grande virée. Ma petite fille, Nola, du haut de ses quatre ans sautait de joie rien qu'à l'idée de passer une soirée avec maman, pour se goinfrer évidemment. Tout comme Olympe, la petite avait malheureusement hérité de son vice caché : la gourmandise. Grand bien lui faisait, il était plus simple de voir si la jolie Nola faisait ou non un caprice lorsqu'elle ne voulait pas manger à table.
- Allez, maman, viite !
Olympe trébuchait presque à la sortie de sa maison, tirée par sa fille d'une main et puis de l'autre, elle chopa son sac contenant le nécessaire à l'intérieur :
- Doucement ma puce, le Marché de Noël ne va pas s'envoler dans la minute.
- On sait pas ça !
Olympe levait les yeux au ciel en riant bêtement devant l'enthousiasme non dissimulée de la gamine qui tirait toujours sa mère jusqu'à la voiture. Cela dit, il était évident que la blonde était toute aussi joyeuse de pouvoir profiter de cette soirée aux côtés de sa puce. Non pas que c'était rare mais la magie de Noël lui donnait toujours cet attitude un peu joyeuse et parfois, nostalgique. Elle aurait tant aimée pouvoir le partager en famille, avec l'homme pour lequel son cœur battait encore. De toute évidence, ce dernier sonnait aux abonnés absents alors qu'à cela ne tienne, Olympe allait tout aussi bien profité cette année avec sa fille.

Après avoir attaché sa fille et avoir pris place au volant de sa voiture, Olympe rappelait les règles de sécurité à Nola qui les répétait derrière pour montrer qu'elle les connaissait et qu'elle les avait assimilé : « Et bien, on peut y aller ! » lâcha la maman ce qui suivit des cries de joie de sa passagère arrière. Durant le chemin, Olympe devait encore moyenner les contre-parties pour s'éviter une crise de foi ou par mal chance, d'énormes bobos abdominaux. Cela arrivait souvent comme au Festival du Chocolat qu'elles avaient été visité cette année. Grossière erreur mais les photos étaient et restaient un incroyable souvenir. D'ailleurs, l'une où sa fille lui faisait des bisous chocolatés avait déjà trouvé sa place dans son portefeuille. Le chemin n'était pas très loin mais malheureusement, il fallait jouer de patience autant pour la recherche d'une place de parking mais également avec l'excitation de sa fille. Trépignant ou chouinant, il fallait faire un choix mais les activités psychologiques de cette dernière s'enchaînaient beaucoup trop vite pour les déceler.
Enfin, garée, la jeune femme peut extirper le petit monstre de l'habitacle.
- On est sage et tu ne me lâches pas la main, Nola. Sinon, on rentre.
Abaissée à sa hauteur pour qu'elle comprenne bien les limites de sa maman, Nola acquiesça et jura qu'elle garderait bien sa petite menotte dans la plus grande : « J'ai trop peur de me perdre, maman.. » Au moins, c'était une bonne chose d'autant plus qu'en avançant pour y pénétrer dans le Marché de Noël, une foule incroyable essayait de se frayer un chemin. De là où elles étaient, Olympe imaginait une énorme fourmilière et encore.. Dans ce type d'habitat naturel, tout était organisé et bien travaillé. Là, un troupeau de buffle ferait l'affaire.
- Maman.. ?
Effrayée par le monde, la petite demanda à être portée dans les bras ce qu'Olympe valida pour s'assurer que sa fille restait près d'elle.

Insérée dans la foule, Olympe embrassa la joue fraîche de sa petite fille en lui demandant près de l'oreille : « Que veux-tu faire pour commencer ? » La petite en prenait plein les yeux à tel point que la Rosenthal devait lui laisser du temps pour trouver ce qu'elle voulait faire en premier. De toute part, Olympe trouvait un centre d'intérêt.
- Que penses-tu de la Grande Roue, là bas ?
En pleine contemplation dans les distractions autour d'elles, la petite fille chercha des yeux ce dont sa mère venait de lui parler et quand elle vu les lupiotes de toutes les couleurs ainsi que les nacelles allant très haut dans le ciel, elle accepta : « Oh oui, maman, oh oui ! »

Évidemment, la queue faillit dissuader Olympe mais elle se ravisa pour le bonheur de sa fille. Ainsi pour l'occuper et lui faire également passer le temps, elles jouèrent aux jeux de devinettes dans leur petite bulle, rien qu'à elles. Leur microcosme était tellement visible que personne ne se doutait de leur présence, alors que les petits pas menant aux nacelles de la Grande Roue leur permettaient de rester dans le mouvement.
Amusée par les rires mutins de Nola, la professeur continuait le petit jeu quand elle entendit une fille parlait un peu plus fort, tout près d'elle. C'était un peu excessif mais avait beaucoup de mal à jugé les personnes. Surtout avec cette queue qui mettait la patience de certaine personne à rude épreuve. D'autant plus qu'être séparée aussi proche du but devait être très frustrant.
- C'est à notre tour.
- Mais ? Lâcha Olympe qui sentit la personne lui attraper la manche alors qu'elle montrait les décorations de Noël sur d'autres stands, un peu plus loin. Arrêtez !
Sous la surprise, et en serrant sa fille dans ses bras, elle eut du mal à se débattre. La tête de Nola se logea dans son cou et une fois assise, la nacelle démarra.
- J'ai bien cru qu'on y arriverait jamais.
L'inconnue lui parlait mais au dépourvue, Olympe restait muette. Ce n'est qu'une fois que la brune prenait connaissance de sa voisine, la blonde s'exprima :
- Je.. Je m'appelle Olympe. Mais... Pourquoi m'avez-vous tiré jusque là ? Ce n'était pas notre tour.
Oui, bon okay c'était idiot.
- Et vous, qui êtes-vous ? Demanda la jeune femme, remettant son gant correctement.

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Ride the Ferris wheel with a stranger

Sauf si ma sœur avait changé d’apparence, eut une fillette et avait changé de voix en l’espace de quelques secondes… je m’étais belle et bien trompée sur la personne ! Il fallait dire que dans la précipitation, je n’avais pas pensé un seul instant à jeter un coup d’œil derrière moi pour m’assurer que je tenais la bonne manche. Et puis, quelle était la probabilité pour que je me trompe ? Suffisamment grande en tout cas pour que ce fut le cas. Je déglutissais, mon visage ayant tourné du blanc aspirine au rouge pivoine et je m’adressais à mes voisines :

« Hannah.. Je m’appelle Hannah. Je suis désolée de vous avoir embarquée comme ça, c’est-à-dire que je pensais monter avec ma sœur dans cette nacelle. C’est une tradition entre nous chaque année, vous savez… »

Non, elle ne savait pas, en tout cas pas depuis que je venais de le lui dire.

« Je ne voulais pas vous faire peur ou vous brutaliser, je suis vraiment désolée… ! »

Et je l’étais vraiment. D’autant que ma frangine devait se demander ce qui venait tout juste de se passer sous son nez. Je serais bonne pour une autre longue file d’attente avant de refaire un tour de grande roue, avec la bonne personne dedans cette fois… En attendant, nous étions piégées toutes les trois dans la petite cabine qui montait tranquillement en altitude, alors autant discuter :

« Et toi ? Comment tu t’appelles ? » Demandais-je gentiment à la petite.

L’attitude de ma voisine semblait s’être adoucie depuis que le malentendu avait été éclairci, c’était la raison pour laquelle je m’étais permise de m’adresser à sa fille directement. Je pouvais tout aussi bien me tromper et la blonde me répondrait sèchement de ne pas s’adresser à son enfant comme ça. Alors j’enchaînais :

« Je suis venue avec ma sœur, mes deux frères et ma nièce de quatre ans. C’est fou comme les enfants ont le don de raviver la magie de noël ! » M’émerveillais-je. « Tout à l’heure, nous avons pris une photo avec les rennes lumineux à l’entrée du marché et nous avons aussi goûté aux bûches du stand d’à côté. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de les goûter, je vous les conseille, c’est un régal ! Oh mais je ne devrais sans doute pas dire ça, ça nuirait à ma boutique ! » Riais-je en posant une main devant ma bouche. « Je suis pâtissière. » Précisais-je.

J’espérais ne pas effrayer davantage mes interlocutrices avec mon moulin à paroles. Il fallait dire que pendant cette période, j’étais facilement bavarde. Noël était ma fête favorite ! Je jetais un œil par la fenêtre et je tendais un doigt en m’exclamant :

« Oh, regardez ! Vue d’ici, la crèche paraît toute petite ! »

Je m’écartais un peu sur le côté pour leur laisser le loisir de regarder ce que je venais de désigner. Les personnages grandeur nature étaient très bien faits. Je pouvais en témoigner puisque j’étais passée à côté en me baladant avec ma fratrie tout à l’heure. Nous avions même eu un débat sur le fait qu’ils auraient pu choisir de vraies personnes pour jouer les rôles des personnages. Mais les pauvres seraient sans doute morts de froids avant l’extinction des feux du marché. Du moins, c’était la réflexion que nous nous étions faites après avoir croisé le père noël et sa grosse barbe blanche. Il ne faisait pas spécialement froid en Nouvelle-Zélande mais penser au bien-être des acteurs était tout à notre honneur, non ? Je me demandais d’ailleurs si depuis tout ce temps, mes frangins avaient fini par trouver tous leurs cadeaux. Sans doute pas avec ma nièce surexcitée les accompagnants… J’eu un rictus tandis que j’observais dehors, accoudée à la fenêtre. Après tout, peut-être qu’Olympe voulait profiter de cet instant avec sa fille pour lui montrer tout ce qu’elle ne pouvait voir en étant au sol. Je les avais privées de cette soirée à deux pour quelques temps, je pouvais bien leur laisser un peu d’intimité.

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Elle n'avait vraiment pas comprit ce qui lui arrivait, tout ce à quoi elle s'était accrochée, c'était sa fille, qu'elle tenait fermement dans ses bras. Ainsi pour tenter de faire plus ample connaissance et pour éviter d'effrayer sa fille, Olympe resta plutôt amicale en se présentant auprès de la brune : « Hannah... Je m'appelle Hannah. » Et pendant que Hannah s'excusait, la maman laissa sa fille s'asseoir comme elle le souhaitait et surtout comme elle pouvait se sentir le plus à l'aise en la compagnie de cette étrange personne.

- Je vois, lâcha la blonde en regardant sa fille d'un bref regard pour le reporter sur la brune : Quant à nous, on profite des vacances d'Hiver pour être toutes les deux. » Elle frotta les frêles épaules de Nola pour la réchauffer, un instant qu'elle n'avait jamais réussi à atténuer, ce juste besoin de savoir sa fille bien au chaud. Ça va, ne vous inquiétez pas. Et puis, on profite plus rapidement de la Grande Roue.. Dommage pour votre amie, cependant. 

Le mécanisme de l'attraction était volontairement long pour que les occupants des nacelles puissent profiter de la vue imprenable sur la ville et le Marché de Noël.
- Et toi, comment tu t'appelles ?
L'inconnue s'adressait à Nola qui était encore un peu trop sauvage vu la tournure des événements mais la maman incita la petite à se présenter alors, de sa petite voix, elle murmura presque : « Nola. »
- Elle n'est pas si timide que ça d'habitude, attendez qu'elle voit le P-E-R-E- -N-O-E-L et elle va vite se dérider, plaisanta Olympe tout en embrassant la tempe de la petite, juste en dessous de son bonnet. Dans ses bras, l'instite pouvait se détendre et se concentrer sur les différents détails que lui donnaient Hannah sur les personnes qui l'accompagnaient. Acquiesçant pour montrer qu'elle était fortement attentive à ses paroles : « Une boutique ? » demanda t-elle juste avant que son interlocutrice ne lui dévoila son métier : « Je suis pâtissière. » Un petit « oh ! » s'échappa de sa bouche tandis qu'elle. Quand la maman allait prendre son tour de parole, difficile avec une femme qui parlait beaucoup plus qu'elle, elle fut interrompu par l'exclamation joyeuse de la pâtissière : « Oh, regardez ! Vu d'ici, la crèche paraît toute petite ! » Amusée, Olympe ne s'en formalisa pas et redressa sa fille pour qu'elle puisse voir ce qu'Hannah pointait du doigt : « Regarde ma puce ! » alors que leur voisine s'écarta pour leur laisser le champ de vision libre.

C'était partie !  
Maintenant que la petite pouvoir s'émerveiller devant tout ce qui s'étaler à perte de vue, elle n'arrêtait pas d'attirer l'attention de sa mère pour lui montrer ce qu'elle voyait. A tel point qu'Olympe commença peu à peu à oublier la présence de la jeune femme. Quand elle décrocha au bout de quelques minutes, la maman se tourna vers Hannah : « Nous l'avons perdue, je crois ! » lâcha t-elle d'un air amusée, tandis qu'elle essayait de tempérer l'excitation de sa fille qui voulait presque sauter dans la cabine tant elle était excitée : « Je suis institutrice dans le collège public de Wellington, j'enseigne les sciences depuis six ans.. » commença t-elle puis elle ajouta : « L'anniversaire de Nola est pour bientôt, et je me demandais, avez-vous une carte de votre boutique sur vous ? » demanda la maman en réprimandant la petite qui semblait ne pas trouver le calme une fois lancée. Boudant presque, la petite alla s'asseoir, les bras croisés. Levant les yeux au ciel, Olympe reporta son regard vers la brune tandis que la petite en profita pour tourner le buste et la tête vers les vitres de la cabine.

La cabine frôla la terre ferme mais elles avaient encore un tour avant de se séparer : « Même si les choses ont été un peu maladroites, je suis ravie d'avoir fait votre connaissance, Hannah. »

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Ride the Ferris wheel with a stranger

Dommage pour ma sœur effectivement, qui, je le voyais, avait le visage tourné vers le haut. Je ne serais même pas surprise si j’apprenais qu’elle me maudissais en ce moment-même. Cedi étant dit, je n’avais malheureusement pas le don d’arrêter cette machine et encore moins de remonter dans le temps alors elle allait être forcée d’attendre. J’observais mon interlocutrice frictionner les épaules de sa fille. Un geste banal pourtant rempli de tendresse et un sourire ne pu s’empêcher de fleurir sur mes lèvres. De ce que je pouvais en déduire, elle ne vivait probablement pas avec le père de la petite mais cela ne me regardait absolument pas et je n’étais pas du genre à mettre mon nez dans les affaires des autres. L’émerveillement de la petite était tel que sa mère l’avait décrit et c’était plaisant à voir. Tandis qu’elles désignaient toutes sortes de décorations au-dehors, je ne pouvais m’empêcher de les envier. Elles avaient une si belle complicité toutes les deux et surtout, cette femme était déjà maman. Je rêvais d’avoir mes propres enfants moi aussi. Enfin, encore fallait-il que je trouve quelqu’un avant ça… Oh bien sûr j’avais ma nièce mais c’était totalement différent et j’essayais au maximum de respecter mon autorité de tante auprès d’elle. Disons que j’avais des idées très précises sur l’éducation et que mon frère était un peu trop laxiste avec elle, difficile donc de ne pas ajouter mon grain de sel. Je sortais de ma rêverie lorsque la blonde s’adressait à moi :

« Elle s’amuse, ça fait plaisir à voir. » Souriais-je.

Sa demande me surprit quelque peu – après tout elle ne connaissait pas la qualité de mes gâteaux et elle aurait tout simplement pu rester courtoise sur le métier que j’exerçais – mais je me repris très vite pour ouvrir mon sac à main :

« Oui, bien sûr ! Tenez. » Tendais-je presque avec cérémonie. « Je peux faire toutes sortes de confections, que ça soit des cupcakes, un gâteau simple ou avec une forme spécifique… Quoi que vous vouliez, n’hésitez pas à me le demander, ce sera avec plaisir. »

J’observais la blonde avec des étoiles plein les yeux. Ma boutique, c’était mon bébé et cela me faisait toujours chaud au cœur d’avoir de nouveaux clients intéressés. Je mettais toujours toute mon âme et toute mon énergie dans mes pâtisseries pour qu’elles soient les meilleures possibles. Je voulais que chacun puisse y trouver son compte et se régaler. La nacelle fit un tour supplémentaire avant de s’arrêter pour que nous puissions y descendre.

« C’était un vrai plaisir. N’hésitez pas à passer me voir dans ma boutique, je saurais me faire pardonner pour cette rencontre… disons un peu brutale… »

J’esquissais un nouveau sourire en saluant les deux filles chaleureusement puis je retrouvais ma sœur à l’entrée de la file qui semblait vraiment m’en vouloir. Par chance, nos explications furent entendues par le forain qui nous fit monter tout de suite. Une chose était certaine, je n’oublierais jamais cette drôle de rencontre !

Codage par Libella sur Graphiorum