my father's house ♔ reagan

   

Adonis & Reagan

musique

La photographie entre mes mains tremblantes, je regarde la maison clôturée d'une barrière blanche et d'un petit jardin. Je me sens tout d'un coup tellement petite, alors que, à l'origine, j'étais déterminée à y aller. Lui faire face. Lui montrer cette photographie de lui et maman, voir cette réaction sur son visage et pleurer en lui avouant qui je suis. J'en ai rêvé depuis l'avions d'Athènes à ici, en Nouvelle-Zélande. J'ai plus ce courage, il m'abandonne comme un rien. J'ai les jambes qui tremble, le corps qui frétille. Je ne suis qu'à des petits cailloux de la porte de mon avenir. Je me souviens des paroles sages de mon cousin ; « Je peux t'accompagner, comme cela s'il te rejette, je serais là pour insister. » C'est tout lui, la carrure et la puissance. Fils d'une prisonnière encore vivante, il vit dans la peur de revoir cette femme qui a été inculquée pour viol sur mineur et meurtres. D'ailleurs, l'idée qu'il soit le fruit d'un viol le rebute et le fait que son père soit peut-être un gars de quatorze ans son aîné aussi. Je lui ai toujours que si cette femme débarquerait, je serais là pour la foutre à la porte. Il n'est pas dupe mais en sourit toujours. Je soupire. Je respire. Je fourre la photographie dans la poche de ma veste en jeans et m'avance dans sa petite allée de cailloux. La porte d'entrée me fait face, me salue de sa grandeur, me nargue sur ma peur qui se lit sur mon visage, dans mon regard émeraude. Je respire. Je soupire. Je respire une dernière fois, un bol d'air de courage. Le poing fermé, je toque de bonne foi. Je toque. J'attends. Je 'entends venir. Il a des pas souple et fins, comme ceux d'un petit chat. C'est peut-être sa femme ? Nom de Dieu, que vais-je faire si c'est le cas ? Elle va me foutre une gifle. Peut-être même qu'elle va voir rouge et déposer une demande de divorce... J'ai peur, complètement. On ouvre. Je baisse le regard, je le remonte petit à petit et je devine des courbes divines d'une femme. Je tombe alors nez-à-nez sur une jolie brune, jeune. Son épouse ? Sa seconde épouse peut-être ? Je ne parle pas, esquisse difficilement ce sourire nerveux. « Bon... Bonjour. Vous êtes madame Wiess ? »  

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{my father's house}
crédit/ tumblr ✰ odanis.

Aujourd'hui, je n'ai ni cours, ni stage, alors j'ai décidé d'aller chercher mon petit frère à son école. Il était censé aller à la garderie jusqu'à l'arrivée de l'un de nos parents, mais je sais que passer la fin d'après-midi avec moi lui fera plaisir. À lui, ainsi qu'à moi. Je tiens énormément à ce petit garçon et je suis navrée de devoir le mettre au milieu de la guerre entre nos parents et moi. Je le récupère à son école et lui propose d'aller manger une glace. Il accepte, l'inverse aurait été étonnant. Une chocolat-vanille pour lui, une framboise-passion pour moi. Sur le trajet qui nous ramène à la maison familiale, il me raconte sa journée, il me parle de ses amis, de la fille dont il est amoureux et cela me fait sourire. Je connais toutes ses histoires, il est du genre bavard quand il veut. Une fois rentrés et nos glaces finies, Côme s'installe sur la table du salon et commence ses devoirs pour le lendemain. Il est bien ce petit, même pas besoin de lui faire du chantage pour qu'il se mette au boulot. Je m'assois sur la chaise qui se trouve en face de lui, au cas où il aurait besoin d'aide et je sors mon téléphone pour envoyer un message à Azel, pour la prévenir que je passerais après. Nous échangeons quelques SMS, jusqu'à ce que quelqu'un sonne à la porte. « Je vais ouvrir. » Il hoche la tête, sans quitter du regard son cours, alors que je me lève pour aller voir de qui il s'agit.
En ouvrant la porte, je tombe sur une femme, sur une jeune femme. « Bon... Bonjour. Vous êtes madame Wiess ? » À première vue, elle me prend pour ma mère et je ne sais pas vraiment comment je dois le prendre. « Bonjour. Je dirais plus que je suis mademoiselle Wiess, je suis sa fille. » Je ne sais pas trop quoi penser de la femme qui se tient face à moi. Elle semble perdue, alors que visiblement elle a cogné à la maison qu'elle semble chercher. Elle n'est pas d'ici, ou alors, je ne la connais pas. « Vous la cherchez ? Elle n'est pas là pour le moment, ni elle, ni mon père. » C'est bien pour cette raison que je suis ici. Les tensions se sont un peu apaisées avec mes parents, mais uniquement parce que j'ai déménagé et la discussion entre nous reste compliquée. Je tente de faire des efforts pour Côme, mais si je peux éviter de les croiser, je le fais. « Mais peut-être que je peux vous aider ? » Je ne vis plus ici, mais s'il s'agit d'une question, d'un sondage ou quoique ce soit, je pense que je suis en capacité d'y répondre.

Le courage s'abaisse, la peur monte. Un ascenseur se déroule dans ma tête. Les idées, les bonnes comme les mauvaises, se mêlent aux rêves dont j'ai tant imaginé. Les pas s'accentuent. Mon coeur bat à la chamade, plus fort, plus persistent, comme le tambour d'un orchestre de carnaval. Je ne m'attends pas aux confettis mais au moins à un sourire, à des yeux bleus qui sont sien. La porte s'ouvre. J'essaie de calmer les palpitations de mon coeur. Je relève le regard et je croise une brune. Elle m'est inconnue, comme le reste des Wiess. J'esquisse ce sourire avec difficulté. Après bégaiement, je forme ma phrase de salutation.  « Bonjour. Je dirais plus que je suis mademoiselle Wiess, je suis sa fille. » Je papillonne des cils. Sa famille est bien plus grande que prévue. Il a déjà une enfant et peut-être trois ou quatre qui la suive. Elle doit tourner autour de mon âge. Vingt ans pas plus. Je hoche simplement la tête, murmurant un simple « Pardon. » Pour la confusion. Après tout, quoi de plus chiant que de se faire prendre pour sa mère, plus âgée, plus différente. « Vous la cherchez ? Elle n'est pas là pour le moment, ni elle, ni mon père. » je continue de hocher ma tête mais je ne m'enfuis pas. Il n'est pas là mais ma demi-sœur si. Cela est toujours ça après tout.  « Mais peut-être que je peux vous aider ? » Je relève des yeux plus vivaces sur elle puis les rend plus tristes. « Oh... euh... Je... » Je mâche mes mots. Murmure des bégaiements inaudibles. Je trifouille la photo dans ma poche. Je chancelle sur mes pieds. La lèvre inférieur entre mes dents. Après tout, qu'est-ce que je perd ? Elle est un passage vers mon père et une part de ma vie que je ne connais pas, encore. « C'est que... Cette photographie... » Je sors l'image de ma poche et lui tend avec un regard sur elle. « C'est bien votre père sur cette dernière ? » La question avec une once d'espoir aussi bien dans l’intonation que dans ce regard étoilé que je lui porte.

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crédit/ tumblr ✰ odanis.

La jeune femme s'excuse, parce qu'elle m'a prise pour ma mère, je suppose. Mais il n'y a pas mort d'homme et ce n'est pas cela qui va me pousser à lui claquer la porte au nez. Je la questionne alors sur la raison de sa venue ici. « Oh... euh... Je... » La jeune femme me regarde et je tente de la comprendre à travers ses yeux, mais je n'y arrive pas, elle va devoir me donner un peu plus d'indices. « C'est que... Cette photographie... » Mon regard jongle entre ses yeux et chacun de ses mouvements. Elle sort de sa poche une image et me la tend. Pour le moment, je n'ai aucune idée de comment je pourrais l'aider, mais la phrase qui suit m'interpelle. « C'est bien votre père sur cette dernière ? » Je prends la photographie entre mes mains pour pouvoir la voir un peu mieux. Je tombe de haut en remarquant mon père avec une autre femme que ma mère. « Je... » Cette image semble vieille et même si mes parents se connaissent depuis longtemps, depuis qu'ils sont adolescents, rien n'empêchait mon père de voir une autre femme avant de se mettre en couple avec ma mère. Si je devais répondre à la question de la jeune femme qui se trouve en face de moi, j'aurais simplement à dire oui, qu'il s'agit bien de mon père, mais avant de lui répondre, je porte mon attention sur la femme qui se trouve sur la photographie. Elle ressemble à celle qui a cogné à notre porte, il s'agit même de son sosie. Je relève le visage vers elle. Si c'est elle sur cette photographie, pourquoi me demande-t-elle si c'est mon père ? Elle doit bien le savoir si elle est ici. Je baisse de nouveau les yeux sur l'image. Mon père est beaucoup trop jeune pour que ce soit elle. Les questions se multiplient dans mon esprit. J'aimerais les lui poser, mais je n'en trouve pas le courage pour le moment. Il faut donc que je résolve le mystère toute seule. Ce n'est pourtant pas compliqué. La seule personne qui peut lui ressembler autant ne peut être que sa fille et lorsque je comprends ça, je m'avance un peu plus vers la jeune femme et tire la porte avec moi pour la fermer. Il est hors de question que Côme entende la conversation, il y a assez de merde dans notre famille pour le moment, je ne voudrais pas lui rajouter ça, surtout si je suis complètement à côté de la plaque. « Qui êtes-vous ? »

Elle prend la photographie, il m'aura fallu du courage pour lui donner e seul indice sur l’existence de mon père. A ma question, elle prend subitement la photographie. Elle l'étudie. Tout comme moi, la pilule passe mal. Elle découvre ma mère, qui n'est pas la sienne, avec son père. Pendant toutes ses années, on a été mises dans l'ombre de tout. J'avais l'air aussi confuse qu'elle quand ma mère m'a légué cette enveloppe. J'étais déchue. Je suis tombée des nues, comme elle. Je grimace, je chancelle encore sur mes pieds, ne sachant pas trop où me mettre. Elle balbutie un mot. Laisse le tout en suspens. M'observe. Observe à nouveau la photographie des deux amants. Nous sommes alors perdues, toutes les deux. Je sais combien cela fait mal pour une enfant de savoir son parent a peut-être eu une aventure. Dans mon cas, ce qui me fait le plus mal c'est bien le fait que maman m'a toujours caché cela. Elle ne voulait pas mettre Peter Wiess sur une corde raide, tout en sachant que lui et sa femme avait des difficultés pour concevoir. Je remarque que ce problème a été réglé et donc, j'en conclue que c'est ma petite soeur. Au moins, mon géniteur n'aura pas fait cela dans le dos d'un enfant. Ma demi-soeur s'approche doucement de moi, entraîne la porte de la maison. Je recule, lui laisse de l'espace. Je la regarde et je m'attend à tout. Vraiment tout. « Qui êtes-vous ? » La question qui est typique en ces moments-là. Si Peter aurait répondu, je ne cache pas que la question ne se poserait même pas ; je lui aurais tout dis d'un seul coup. Comme ça, c'est fait et arrivera ce qu'il arrivera. Pour ma demi-soeur, j'hésite à prendre des chemins longs. « Je... La femme sur la photo... » Je me soulève un peu pour voir la photographie entre ses mains. Je tapote de l'index le visage de ma mère, mon sosie. « C'est ma mère. » Je relève un regard sur elle, espérant qu'elle comprenne où je veux en venir. Je respire un grand coup et pour ne pas laisser le malentendu : « Je suis leur fille. La fille de Peter. » Le poids s'évade, un peu, parce que ce n'est toujours pas Peter mais c'est quelqu'un de sa famille à lui. Pas vraiment la mienne et je n'attend à ce qu'elle m'accueille les bras ouverts. « Je sais. Je sais, c'est dur à croire, c'est lourd à avaler... Mais ma mère et lui m'ont eu il y a vingt-trois ans de cela, à Athènes. Je ne veux pas que vous me souriez, que vous me dites d'entrer prendre le thé... Je veux juste... Juste que vous soyez au courant. » J'abaisse mon regard, la mine triste. « C'est important pour moi. » Il est ce qu'il me reste à présent. Elle l'est aussi, maintenant que je sais son existence.

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crédit/ tumblr ✰ odanis.

La porte maintenant fermée, nous pouvons parler librement et j'espère bien que je vais bientôt apprendre la raison du pourquoi de cette visite inconnue. « Je... La femme sur la photo... » La jeune femme m'indique du bout de son doigt de qui elle parle. Il n'y a qu'une femme sur cette image, je ne suis pas idiote et me doute bien que c'est d'elle qu'elle parle. Il faut croire qu'elle souhaite prendre son temps pour m'annoncer la raison de sa venue ici. « C'est ma mère. » Pour le moment, je vise juste. Il faut croire que je ne suis pas si idiote que ça. Cette première révélation faite, je commence à m'imaginer des choses, à me dire que cette fille est une cousine cachée, que cette femme est l'une de ses sœurs, une tante que je ne connais pas. Mais rapidement, elle casse mes idées et me ramène brutalement à la réalité. « Je suis leur fille. La fille de Peter. » Mon cœur rate un battement et je peine à déglutir. J'aurais aimé une autre annonce et pourtant il semblerait que mon père et celui de Côme soit aussi celui de quelqu'un d'autre. « Je sais. Je sais, c'est dur à croire, c'est lourd à avaler... Mais ma mère et lui m'ont eu il y a vingt-trois ans de cela, à Athènes. Je ne veux pas que vous me souriez, que vous me dites d'entrer prendre le thé... Je veux juste... Juste que vous soyez au courant. C'est important pour moi. » Ce qui est chose faite, mais maintenant le soucis, c'est que je n'ai aucune idée de la réaction que je suis censée avoir face à cette révélation. Je ne connais rien de cette jeune femme et de la relation qu'elle a avec mon père. Le connaît-elle ? Vit-il une double vie depuis vingt-trois ans ? Je n'en ai aucune idée et cette simple pensée me donne la nausée. « Vingt-trois ans.. » Je me contente de répéter ces quelques mots. Je n'étais pas encore là à cette époque et je dois me baser sur les récits de mes parents, mais il me semble bien qu'ils étaient déjà ensemble à l'époque et par conséquent, la relation avec cette inconnue était une liaison. Cet aveux noircit l'image parfaite que je peux avoir de mon père, enfin que j'ai pu avoir. En un an, les mensonges semblent se multiplier et je me demande si je peux encore avoir confiance en lui. Je regarde la jeune femme qui se tient face à moi. Dans le fond, elle n'y est pour rien, elle n'a pas choisi de naître d'un adultère, elle n'est peut-être même pas au courant de la famille qu'a mon père. C'est même une certitude, sinon elle aurait compris qui j'étais. Je lui tends la photographie qui lui appartient et à laquelle elle doit tenir. « Je ne sais pas quoi vous dire. » Ce qui est vrai. Je ne pensais pas me retrouver dans une telle situation un jour. « Je devrais te.. vous donner son numéro. C'est avec lui qu'il faut parler, pas avec moi. » Je ne suis que sa fille, sa fille adoptive et même si je le connais mieux qu'elle, je ne pense pas être la mieux placée pour lui annoncer une telle nouvelle. D'ailleurs, je ne suis même pas sûre d'apprécier le fait de le savoir avant lui.

J'ai tout déballé. Je me sens légère. Libre d'un certain poids qui me pesait pourtant depuis peu. Je respire. Je reprend un pouls. Moins rapide. Plus lent. Pourtant, j'ai toujours ce stress d'avoir à faire à un rejet. Mon coeur ne le supporterait pas, pas maintenant, après tant d’espoirs et de douces rêveries. Elle réplique mon âge, dans un soupire qui me laisse savoir que notre père ne fut pas tout rose. Je m'en fiche pleinement de ses actions passées. Je n'attends qu'une chose, les mots de mon père. Qu'il sache son erreur. Qu'il fasse face à ses conneries du passé. Qu'il sache pour ma mère. Je ne sais pas moi-même s'ils se sont aimés un jour, si je suis un fruit d'une passion amoureuse ou juste une passion sexuelle. Maman ne m'en a jamais rien dit. Jamais. Je n'en demandais guère plus après l'annonce de la mort de ce fameux père qui ne l'est pas. Cette soeur, cette douce soeur inconnue, me tend la photographie. « Je ne sais pas quoi vous dire. » Je l'accepte avec un sourire qui se crispe. Se fige. Se cherche dans le regard de cette fille. Je caresse inconsciemment, comme un léger toc, la photographie de mon pouce. « Je devrais te.. vous donner son numéro. C'est avec lui qu'il faut parler, pas avec moi. » Mon regard se surprend, sursaute. Je secoue la tête avant toutes actions de sa part. « Non, non. Je veux le rencontrer d'abord physiquement. » Je range la photographie dans ma poche. « Tu peux me tutoyer. Je me prénomme Adonis. Je... Enchanté. » J'attends sa présentation, un petit serrage de mains et un regard un peu plus doux. « Je pense que tu es occupée. Je vais partir, c'est pour le mieux. » Je jongle entre le "je dois partir" ou "ne pas partir". Je ne sais quelle solution prendre et je décide de sortir un marqueur de ma poche. Je prend délicatement sa main. Je retire le bouchon du marqueur avec mes dents et lui note mon numéro de portable. « Au cas où tu voudrais qu'on en parle plus. » Je range mes babiole, je la salue une dernière fois et c'est les mains dans les poches, que je pars de sa rue pour retrouver la mienne.

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crédit/ tumblr ✰ odanis.

Elle cherchait mon père et est tombée sur moi. Elle n'a donc pas eu ce qu'elle voulait. Je lui propose alors de lui donner son numéro, ainsi elle pourrait planifier une rencontre et discuter avec l'homme qui a visiblement manqué beaucoup de sa vie. Mais à ma grande surprise, elle ne semble pas emballée par cette idée. « Non, non. Je veux le rencontrer d'abord physiquement. » Pour cela, il va donc falloir qu'elle repasse et espérer pour qu'il soit là à ce moment-là. Je suppose que venir ici était déjà assez dur, elle n'a pas besoin de revivre cela une bonne dizaine de fois. Mais si c'est son choix, je ne peux rien faire pour ça. « Tu peux me tutoyer. Je me prénomme Adonis. Je... Enchanté. » J'hoche simplement la tête comme réponse, avant de prononcer à mon tour mon prénom. « Reagan. » Ce n'est un secret pour personne, elle aurait même pu le savoir en lisant les noms sur la boîte-aux-lettres. « Je pense que tu es occupée. Je vais partir, c'est pour le mieux. » Ce n'est pas vraiment le cas, mais je suis incapable de la contredire. Elle n'est pas venue ici pour me voir et je serais incapable d'engager une conversation avec elle, pas pour le moment. La jeune femme sort un crayon de sa poche, attrape ma main et commence à y inscrire quelque chose, son numéro de téléphone visiblement. Je suis surprise par ce geste. Je ne suis pas grand-chose pour elle, même si elle ne le sait pas encore, et pourtant, il semblerait qu'elle veuille qu'on échange. « Au cas où tu voudrais qu'on en parle plus. » « Merci. » Dis-je timidement tout en regardant l'endroit où elle a écrit son numéro. Pour le moment, je n'ai aucune idée de ce que je vais en faire. L'appeler ou en rester là ? Je ne sais pas. Je pense que c'est un peu trop tôt pour le dire, c'est beaucoup trop confus dans ma tête. En tout cas, une chose est sûre, cette fameuse Adonis ne compte pas me mettre la pression. Elle me salue et quitte les lieux. C'est perdue que je retourne à l'intérieur de la maison, je ne m'attendais pas vraiment à cela et je ne pense pas que cette révélation va améliorer la relation avec mon père. Dans tous les cas, je dois paraître la plus normale possible pour Côme, je dois trouver une excuse, prétexter un livreur qui s'est trompé d'adresse par exemple. Je dois tenir jusqu'au retour de ma mère, après ça, je pourrais en discuter autant que je veux avec ma petite amie.

RP TERMINÉ