flower girl (esther)

Esther Barbara Wilkins

i'll give the moon if it ruins my skin

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ un Ses parents, c’est vraiment pas un sujet sur lequel Esther aime s’attarder. Ils avaient promis de l’emmener faire du camping en forêt, l’ont abandonnée dans une station-service à plus d’une centaine de kilomètres de la maison, le jour de ses six ans. Elle vous dira certainement que c’est la raison pour laquelle sa vie est un peu plus pourrie chaque jour, mais Esther continue malgré tout d’espérer avoir des réponses à toutes les questions qu’elle se pose, même si les chances que ça arrive sont pas tip top. deux De facto, elle évite de s’attacher aux gens, pour que l’histoire ne se répète pas. Elle n’en est pas réduite à communiquer avec des grognements et des imitations d’animaux, évidemment, mais ça arrive quand même parfois qu’elle se montre hostile, sur la défensive avec les inconnus. C’est d’ailleurs pour ça que ses amis se comptent sur les doigts d’une seule main, mais ça lui suffit à ne pas se sentir isolée et c’est peut-être aussi bien comme ça. trois Toute son enfance, elle l’a passée ballotée de familles en familles : il ne lui fallait généralement pas plus de quelques mois dans un nouveau foyer pour que son comportement ne lui joue des tours. Elle le regrette un peu maintenant, parce qu’elle se dit que ça aurait pu être agréable, peut-être, d’avoir le sentiment d’appartenir à une vraie famille. Mais non, elle est plutôt devenue une enfant du système. quatre Elle a un drôle de caractère la petite. Les gens se demandent parfois comment elle arrive à trouver le temps de rire avec la vie qu’elle mène, parce que mine de rien quand elle est entourée de gens de confiance, on ne peut pas la manquer. Elle plaisante, rit bruyamment sans prêter attention à ce qui peut se passer autour d’elle, comme si elle était dans sa bulle. Elle est émotive aussi, l’a toujours été : colère, stress, joie et tristesse, elle ressent tout et extériorise tout au centuple. Bien sûr, elle agace un peu le monde parfois, parce que derrière ses petits airs de plaisantin, elle succombe tout le temps à ses doutes et ça a tendance à déteindre sur les autres. cinq Esther est asthmatique - un superbe cadeau de ses parents. Forcément, ça a toujours été un peu contraignant, notamment quand il a fallu se frotter aux cours de sport, et c’est pourquoi elle a toujours sa petite ventoline avec elle, au cas où. six Elle aime les fêtes foraines, leur trouve un charme incomparable. Pour lui remonter le moral, rien ne vaut l’odeur du sucre et le son des ballons qui éclatent sous les tirs des carabines à plomb. Ajoutez à ça une vue panoramique du sommet de la grande roue et une session d’auto-tamponneuses et ce sera comme un baume à son petit coeur. sept La presse locale lui prête gentiment un vélo pour qu’elle fasse ses livraisons, histoire de gagner un peu d’argent. Mais comme ça n’est jamais assez pour quelqu’un qui vit à la rue, il lui est arrivé à plusieurs reprises de marcher dans quelques combines avec d’autres gosses du refuge où elle était hébergée, comme du vol à la tire ou des petits cambriolages qui tournent souvent au fiasco. huit Elle fume une cigarette de temps en temps, peut descendre une bière avec quelqu’un quand elle n’a que ça à penser, mais la drogue en revanche, ça ne l’a jamais tentée. Elle a vu l’effet que ça pouvait avoir sur les gens, de quoi lui donner des frissons dans le dos et la garder éloigner. Néanmoins, il lui est quand même arrivé d’en cacher pour les autres, au refuge, et c’est ce qui lui a valu sa mise à la porte en octobre dernier. Heureusement pour elle, la police n’a pas été mise au courant de l’affaire. neuf Esther a voulu apprendre le judo à douze ans, histoire d’apprendre à se défendre contre les brutes qui lui menaient la vie dure en classe. Elle s’est accrochée à ce sport pendant près de sept ans. dix Les études et elle, ça fait deux. Malgré les capacités que lui trouvaient ses professeurs, elle n’a jamais été très impliquée dans sa scolarité et c’est pourquoi elle n’a aucun diplôme aujourd’hui. onze Si elle n’en parle pas, toujours est-il que sa sexualité la tourmente depuis un bout de temps. Elle n’y connaît rien, peine parfois à mettre des mots sur ce qu’elle ressent. Il lui est déjà arrivée de porter un regard différent sur certaines filles, mais elle ne veut pas croire que ça pourrait signifier quelque chose. douze Quand elle n’a rien d’autre à faire, elle joue sur une vieille gameboy color qu’elle a piquée à la dernière famille d’accueil où elle a atterri - ça va, ça va, leur fils était un petit arrogant. treize Si elle n’a aucun projet professionnel, force est de constater qu’elle porte beaucoup d’intérêt à la mécanique. Fun fact, elle a même une voiture, garée on ne sait trop où à Wellington, qu’elle a retapée avec un ami il y a deux ans de ça. En attendant de remettre la main dessus, elle se déplace en skateboard. quatorze Esther est dyslexique, mais ça ne l’a jamais empêchée de se plonger dans quelques livres à la bibliothèque. Elle aime également raconter des histoires et en entendre en retour. quinze Elle aime la randonnée, se sentir en phase avec la nature et pouvoir raconter des blagues aux personnes qui l’accompagnent à travers un talkie-walkie. Elle trouve ça un peu niais maintenant, mais fut un temps où elle faisait parti des scouts, et ça lui a bien servi jusque là.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ maya hawke</pris> esther wilkins

Code: esther

Code: wilkins

l'histoire de ma vie

the greatest view

La vieille dame se répéta, sûrement pour s’assurer que l’information était bien arrivée jusqu’à mon cerveau. “Tu comprends ce que je te dis, Esther ? Il y a des règles à respecter ici, il va falloir que tu prennes tes affaires. Ils ne peuvent pas te garder.” Je peux rien lui dire, la pauvre. Elle y peut rien elle, et puis ça doit être difficile de dire à une gosse qu’elle va devoir aller affronter la rue. Peut-être qu’elle a des enfants et que là, tout de suite, elle a l’impression de voir le visage de l’un d’entre-eux plutôt que le miens. Trop glauque ! Enfin ne vous faites pas d’idées, j’avais pas l’air aussi fière de moi sur le coup, bien au contraire. Quand ils m’ont dit que le refuge n’allait pas me garder, mon visage s’est décomposé. C’était de ma faute oui, je sais, mais ce n’est qu’à ce moment précis que j’ai commencé à prendre entièrement conscience de la gravité de mes actes. Et de la gravité de la situation qui allait s’en suivre. Dormir à la belle étoile, s’adapter à un mode de vie autosuffisant et avoir des airs de vieux sage alors qu’on n’a rien avalé depuis cinq jours, c’est cool seulement dans les films. Je fais moins que mon âge, je suis épaisse comme une portière de vélo et la vieille dame est peut-être en train de culpabiliser à l’idée de mettre dehors quelqu’un qui ressemble à l’un de ses petits enfants, alors mon plan A est tout trouvé. “Mais attendez, vous pouvez pas faire ça. Ça… ça doit être une erreur. Je vais mourir de froid là-dehors !” Les larmes commençaient à me monter aux yeux - je ne pleure pas sur commande, alors je met ça sur le compte de la terreur - et je commençais à sérieusement me demander si la scène allait faire fondre la responsable.

Résultat, j’ai quand même fini à la rue. Au moins, j’avais pu récupérer toutes mes affaires et la police n’avait pas eu à intervenir - moi qui n’ai même plus de papiers à mon nom depuis qu’on m’a volé mon sac, ça m’aurait fait une belle jambe tiens. J’avais l’horrible impression d’être arrivée au summum du malheur désormais, d’avoir toute ma vie regardé des choses m’être arrachées jusqu’à ce moment fatidique. Les premières semaines ont été difficiles, il a fallu trouver tout un tas de stratagèmes pour que le choc ne soit pas trop brutal ne serait-ce qu’en terme de confort. Maintenant je le sais : Into the Wild, c’est qu’un tas de conneries. Je suis fatiguée, j’ai froid, faim et il me reste à peine une poignée de dollars pour finir la semaine. Je dors près du refuge, juste au cas où, mais je n’aime pas le regard que me lancent les gosses qui vont en cours de sports dans le complexe sportif de la rue voisine chaque fois qu’ils me croisent. Alors la journée, je traîne plutôt du côté de la plage. Qui sait, peut-être que je vais trouver une bouteille à la mer et partir en quête d’une épave de la Flotte des Indes ?

Pendant quelques semaines, les jours étaient un peu tous les mêmes. Les choses ont fini par s’arranger pour moi après, mais à quel prix ? J’étais obligée de traîner avec le même genre de types plutôt louches à cause desquels je me suis retrouvée dehors, forcer des voitures pour voler des affaires et arnaquer les gens dans les coins les plus touristiques de la ville parce que mon petit boulot pour le journal ne me permet pas de survivre. Depuis que j’ai bousculée cette femme près du refuge, j’ai l’impression de la voir partout et me demande si elle est pas flic et sur le point de me coffrer. La prison, merci mais non merci. J’aspire quand même à mieux, j’ai vraiment envie que les choses s’arrangent et que je puisse prendre ma vie en main. Un vrai boulot, des amis, un appartement. Au moins, en attendant, j’ai la plus belle vue.