○ event saint valentin (eve, kim & nina)

La résolution de l’énigme avance petit à petit. Ces comparses annoncent leurs découvertes les unes après les autres. Au final, c’est amusant, même si la participation d’Eve n’a pas été des plus utiles.

Des coups sans cause apparente. des coups venus de derrière les murs. Eve a le réflexe direct de ramener cela aux manifestations paranormales qu’elle côtoie avec son équipe de chasseurs de fantômes. Les organisateurs étaient sérieux ? Non, absolument pas crédible pour quelqu’un habitué à démêler le vrai du faux sur ce sujet qui fait peur ou qui fait rire. Elle se garde de développer, mais veut absolument rassurer la chirurgienne qui s’assoit pour chasser des craintes et mal de tête, peut-être.

« Bah ! Les organisateurs de l’escape game veulent nous mettre dans une ambiance de revenants, mais y’en a pas. C’est uniquement du décor et du bruitage. »

Puis, c’est un appel téléphonique qui vient perturber le jeu. Là, Eve a un léger sursaut, absolument pas prête à cette ingérence du monde extérieur qui continue de rouler dans ses aléas. Même s’il n’y a que la voix de Kim pour comprendre, les problèmes liés à son métier viennent la chercher au milieu de ses loisirs. Le jeu est faussé avec l’ouverture d’une porte pour permettre à la chirurgienne de quitter les lieux. Elles se saluent. Eve n’ose pas lui donner un sourire, parce que le sujet de l’appel est probablement grave, mais elle a un petit hochement de tête.

« Bon courage. »

Elle aimerait ajouter “à une autre fois”. Elle l’espère en tout cas. Elle se tourne vers Nina.

« Bon ben y’a plus que nous deux. Donc... »

Il leur reste, pour se remonter le moral et se redonner la motivation d’une autre futur tentative, boissons et encas offerts par la maison.

Du bruit. Pas mal de bruit. On cogne contre le mur. Du moins, c'est l'impression que ça donne. C'est bizarre. C'est étrange. Et ça fait flipper. Un peu. Mais c'est le but du jeu, non ? Que tout ne soit pas rose et que ça fasse un peu peur, non ? "Et j'crois pas que c'est le pire qu'ils aient pu faire ... y'a une fois où j'ai été dans un escape game où ils ont fait pire ... On a traversé un plancher même." Elle s'en souvient comme si c'était hier d'ailleurs. Oui. Heureusement, elle ne s'était pas fait trop mal. Livia non plus. Mais ça aurait pu mal tourner. Très très mal tourner. Et pas qu'un peu. Oui. Seulement, ça ne semble pas rassurer, plus que ça, Kim. Nina sursaute un peu en entendant un téléphone se mettre à sonner. Elle s'attendait pas trop à cela. Apparemment, Kim ne peut pas poursuivre le jeu. Elle a ... une urgence à l'hôpital. "A bientôt peut-être !" Sans doute qu'elles se recroiseront à un moment ou à un autre, non ? Peut-être bien. Peut-être pas.

Elles ne sont plus que deux. "Ca va le faire !"[/b] Ouais. C'est pas comme si elles avaient le choix, non ? En tout cas, ça a frappé contre le mur. Alors, Nina se rapproche un peu. Histoire de voir si elle peut pas trouver un petit truc. Elle trouve un cadenas avec des chiffres. "Oh ... Une idée ?" Elle se tourne vers Eve. Elles vont devoir se creuser un peu la tête pour trouver une combinaison de quatre chiffres. "Ca doit faire des milliers et des milliers de possibilités." Elle soupire. Bascule sa tête légèrement en arrière. "J'essaie l'heure qu'il y a sur l'horloge, tu crois ?" Après tout, hein, c'est pas comme si ... c'est pas comme si ça allait changer quoi que ce soit. Si c'est pas ça, elles devront réfléchir à autre chose. Mais si c'est ça ... A elles la liberté !

Eve rumine un moment l’idée que les organisateurs peuvent faire céder le plancher sous les pieds des joueurs. Tellement tordu, tellement dangereux. On pouvait se casser un membre ou se fracasser la tête. Pour avoir déjà vécu un accident qui vous laisse sur le carreau, elle prend d’un coup plus gravement la situation. D’autant que le départ de la chirurgienne serait un gros manque si une telle situation devait se produire. Nina, qu’elle considère maintenant comme une pro de l’escape game, a trouvé un cadenas et propose l’heure de l’horloge comme solution.

« Oui, vas-y. Quatre chiffres ? Euh... 1... 5... 0... 0... »

Elle se colle pratiquement à elle, tellement concentrée sur le résultat et observe le moindre mouvement des doigts de Nina. Jusqu’au clic !

« Wouah ! Trop fort. »

Malheureusement, ce n’est pas encore la sortie. Elles découvrent une nouvelle pièce au sordide romantico-gothique. Des pétales de roses rouges sont répandues partout dans la chambre. Difficile de poser un pied par terre sans en écraser plusieurs qui se transforment en tâches sanguines.

« Manque plus que les chandeliers tenus par des mains et qui se tendent à notre passage. Ou qu’un gars sorte d’un placard avec une tronçonneuse. Parce que tout ça, ça donne bien l’idée d’un meurtre ou d’un suicide à la Roméo et Juliette. »

En trois propose, Eve vient de faire le tour de ses angoisses.

« Ah non, pas suicide, c’est un meurtre qu’on doit résoudre. Donc vraiment sordide. »

Pour l’instant, elles ont échappé au vrai gore du vrai faux sang répandu sur lequel on dérape tellement il y en a, quoique les pétales à trop piétiner cela peut devenir une patinoire.

Lentement, mais sûrement, elle joue avec le cadenas. Enfin, elle joue pas vraiment. Elle renseigne simplement l'heure. Et c'est bingo ! Elle entend un clic. "Oooohhh !!" Elle se pince les lèvres. Avec un peu de chance, elles se sont sorties de tout ça ! Avec un peu de chance, c'est terminé et elles vont pouvoir ... aller au buffet, comme ce qui était prévu.

Sauf que... sauf qu'elles se trouvent dans une autre pièce. Le sourire de Nina disparaît aussi. "Ah mince ..." Elle soupire. "J'pensais qu'on avait réussi." Et il faut croire que c'est pas le cas. Non. Eve fait quelques remarques. Avant de convenir qu'il s'agit d'un meurtre qu'elles doivent résoudre. "Le dernier escape game que j'ai fait, c'était tout aussi glauque !" Elle penche la tête sur le côté. "Et encore ... on s'est retrouvées le cul sur un matelas après avoir traversé un sol." Elle tourne la tête vers Eve. "Tu sais comment on s'en est sorties ?" Parce qu'elle pensait que c'était ce qu'il fallait faire. Enfin, Livia pensait que c'était le cas. "On a chopé la hache qu'on avait trouvé et on a défoncé la porte. Avant de courir à toute vitesse." Nina pouffe de rire. Quand elle y repense, c'est assez amusant quand même. Enfin, sans doute que pour l'Halloween prochain, hein, elle évitera de... elle évitera de retourner dans le môtel en question. Les deux jeunes femmes doivent être bannies. "Bon ... on a plus qu'à trouver des ... indices." Il ne faut pas longtemps avant que Nina se mette à chercher dans tous les recoins de la pièce. Plus vite elles trouveront ce qu'elle cherche, mieux ça sera, non ?

Les aventures de Nina ont le chic pour faire lâcher un rire à Eve. Sa compagne d’Escape Game en a vu des vertes et des pas mures. Passer au travers d’un plancher, défoncer une porte à coup de hache. Plaisant après coup mais sur le moment, il y avait de quoi angoisser. Comme à cet instant où la sortie n’est pas encore atteinte.

Les revoilà parties à chercher dans les moindres recoins de la pièce ce quelque chose qui devrait les libérer. Eve, tellement pas douée pour chercher, désespère rapidement. Repensant à leur propre périple dans ces lieux, elle se souvient que Kim a fait un calcul donnant un 5 à partir d’une énigme donné dans un livre. Par acquis de conscience et ne voulant pas laisser en arrière un indice, elle repasse dans le bureau prendre le bouquin. Elle le retrouve sur le meuble où sans doute la chirurgienne l’a trouvé. Meuble dont elles n’avaient pas encore ouvert la porte. Le 5 avait-elle trouvé. Eve tente le code et parvient à déceler la porte. L’instant d’après elle est de retour auprès de Nina, dans la chambre, tenant dans une main l’ouvrage de Barbara Cartland et entre deux doigts de l’autre, un couteau couvert de sang séché.

« Il y a des empreintes dessus, mais je te jure, ce ne sont pas les miennes. J’ai tué personne. »

Elle laisse tomber le tout sur le lit, ou plutôt elle le jette comme si ces deux objets lui brûler les doigts.

Elle va y songer à plus d'une fois de ... et bien, de refaire un escape game. Oui. Ca sera pas demain la veille qu'elle en refera un ! Halloween, la Saint Valentin ... Non. Elle est sûre est certaine que ça serait une mauvaise chose. Une très très mauvaise chose ! Après, elle peut se tromper. Peut-être que ... peut-être qu'elle arriverait à faire un nouvel escape game qui pourrait être facile. Et pas autant merdique. Mais bon. La jeune femme a de sérieux doutes quand même ! De toute manière, le principal, quand même, c'est de s'amuser. N'est-ce pas ?

Elles se retrouvent donc dans une nouvelle pièce. Il est temps de trouver de nouveaux indices pour pouvoir se sortir de là. Regarder. Dans les moindres recoins. Etudier. Avec attention. Une très grande attention. Une main dans ses cheveux. Elle penche la tête. Elle soupire. Elle râle. Un peu. Elle trouve rien de probant. Ou du moins, elle ne pense pas que ça soit ... utile. "Dommage que Kim soit plus là." Elle aurait pu les aider. Peut-être qu'elle aurait eu une idée de génie. Qui sait ? Elle se tourne. Eve n'est plus là. Nina fronce des sourcils. Allons bon. Où est-elle passée ? La jeune femme se bouge un peu. Histoire de voir si elle la retrouve. Elle revient avec un livre. Et un couteau. "Glauque ..." Très très glauque même. Tout de suite, Eve se justifie. Indiquant quu'elle n'a tué personne. "Elles ont l'air d'être grosses, non ?" Elle parle des empreintes. Bien sûr. Sans doute les doigts d'un homme. Ou alors, c'est fabriqué de toute pièce, elle ne saurait dire réellement. "Je présume que c'est l'arme du crime." Aucun doute à ce sujet. Mais bon.

L’arme est sur le lit. Elles sont toutes les deux à la regarder. Eve avait clamé son innocence. Après tout, était-ce bien utile ? Il n’y a personne à tuer ici, elles sont dans un jeu fait pour les divertir. Qu’il soit réellement divertissant, reste à prouver ! Eve hoche la tête quand Nina précise que l’empreinte est grosse. Probablement celle de l’accessoiriste qui à beurrer du sang partout sur la lame et apposer la marque de son doigt en complément sur le manche. Lui aussi qui a éparpillé les pétales.

« Celui qui a pondu ce scénario d’escape game pour la Saint Valentin est tout de même tordu. Très tordu du bulbe. »

Elle regarde autour d’elle avec une inquiétude non feinte.

« J’espère qu’il n’y a pas un cadavre en décomposition dans un placard, sous le lit ou dans une double cloison. Je n’ai absolument pas envie de tomber là-dessus. »

C’est le genre de chose tellement typique dans les films ou les séries. Le cadavre surprise ! Eve passe son tour sans se faire prier.

« Tu... tu as fouillé la pièce ? »

Après tout, Nina est blindée en expériences horribles au niveau de cet exercice de réflexion et d’évasion, Elle devrait pouvoir supporter le choc. Par contre, Eve est capable d’avoir des idées farfelues et en voilà une qui lui vient.

« Tu crois qu’en fait, il y a eu un vrai meurtre ? L’accessoiriste qui devait préparer le jeu a tué la scénariste parce que son histoire était complètement pourrie pour faire une Saint Valentin joyeuse. Ça lui est monté au cerveau et il l’a trucidée pour lui prouver qu’il pouvait faire mieux en énigme ? Elucider un meurtre passionnel pour la Saint Valentin. C’est pas banal. »

C’est carrément horrible. Monstrueux. Et tellement peu réaliste. Pourtant, le doute est là, et s’il les assassinaient parce qu’elles n’ont pas trouvé la solution ?

Est-ce que ça lui serait venu à l'idée que ... Et bien, que Eve soit responsable de ce crime ? Bien sûr que non. Elle était tout le temps avec elle. Et à moins qu'elle soit de mèche avec les organisateurs ou que sais-je encore, c'est juste ... pas possible. Non. Ca serait trop gros. Du moins, elle le suppose. "Bon, si c'est pas toi, si c'est pas moi non plus ..." Elle fait mine de réfléchir. "Déjà, on peut exclure le fait que ça soit un vrai crime." Parce qu'elles sont dans un endroit où ... c'est pour jouer. Et rien d'autre. Oui. Donc, tout ça, c'est pas vrai, bien évidemment. "Ca aurait été pour Halloween, j'aurais trouvé ça logique." Et pas qu'un peu. "Mais ouais, j'suis d'accord avec toi ... sur le fait que c'est assez glauque." Totalement. "Peut-être que le gars qui a imaginé ça ... Aime pas la Saint Valetin." Comme de nombreux célibataires, non ? Eve évoque le fait que ... qu'elle n'a guère envie de tomber nez à nez sur le cadavre en décomposition. "Tu sais, si c'était le cas, j'pense qu'on sentirait plein d'odeurs ... dégueulasses." Elle hoche la tête. "Enfin, c'est ce qu'ils en disent dans les séries TV ou bien les films. J'sais pas si c'est pareil dans la réalité. Mais doit y avoir un fond de vrai quand même."

Nina ne dira pas qu'elle a mis sans dessus dessous la pièce. Mais un peu quand même. Oui. Disons que ... disons qu'elle a un peu regardé à droite à gauche ce qu'il se passe. "J'ai fouiné. Mais j'ai rien trouvé de probant." Elle secoue la tête. "Mais j'pense qu'on va arriver par trouver quelque chose." Eve fout la trouille à Nina. Un peu. Beaucoup. Mais c'est pas possible. "Non, arrête." Elle secoue la tête. "J'suis sûre ... j'suis sûre que c'est pas du tout ça ! Tu regardes trop de films !" Ou de séries. Ou que sais-je encore. "Moi j'suis sûre qu'on est quasiment au bout du jeu et qu'un super buffet nous attend parce qu'on aura réussi !" Optimiste Nina, oui, totalement.

Nina a totalement raison. Les idées d’Eve concernant un réel meurtre sont complètement farfelues. Impossibles. Totalement impossibles. Son acolyte est bien plus réaliste. Le sang sur le couteau, ce n’est pas du vrai sang. C’est évident. L’odeur. Nina a raison aussi sur ce plan. Eve se souvient de son accident, du sang répandu sur la chaussée. La première chose qu’elle a perçu , quand le secouriste a fait repartir son coeur, quand l’air est entré dans ses poumons, c’est l’odeur de ce sang. Tout est faux ici. Uniquement des apparences. Du trompe-l’oeil.

« J’ai probablement regardé trop de films policiers, tu as raison. »

Un certain nombre, même si ses préférences vont dans la direction de la science fiction. Nina a déjà fouillé. Il leur reste quoi au final pour sortir ? Eve regarde le couteau. Il serait temps qu’elle sorte son passé scientifique des oubliettes, au moins son esprit d’observation et de déduction.

« Un buffet sera le bienvenue pour fêter notre sortie de ce lieu, tu as raison, là aussi. »

Le couteau. Une lame assez fine, de longueur moyenne. Ce n’est pas un couteau de boucher, ni un couteau dentelé. Il ne sort pas d’une cuisine. Il a un style. Un style qui va bien avec les pétales de roses. Un poignard dont la garde est particulière. Sa forme n’est pas totalement symétrique.

« Je crois que tu as raison. Nous sommes au bout du jeu. Je crois que ce couteau est une clé. Une clé dans le vrai sens du terme. Il s’enfonce dans une fente et permet de tourner la serrure. »

Le genre de mécanisme qu’on trouve parfois dans les très vieilles maisons qui recèlent des pièces secrètes. Cela, elle l’a vu lors d’une chasse aux fantômes.

« J’ai déjà vu un truc pareil, une fois dans un manoir hanté. Pour une fois, il n’y avait rien de sordide, en réalité, derrière la porte, il y avait un salon où le propriétaire se grimer en femme. »

Rien de sordide, il n’allait tuer personne, probablement la personne était-elle transexuelle avant que le mot existe, avant que la société ne le permette.

« Je pense que si on trouve la fente pour l’insérer, on trouvera la sortie. Et on aura bien mérité d’avoir de quoi boire et manger pour nous remettre de nos émotions. »

Pour une fois, elle émet une supposition moins loufoque que les autres.

« Une clé pour remonter la pendule ? La pendule qui est arrêtée sur l’heure du crime ? Une clé pour remettre le temps en route et nous faire sortir de ce cauchemar figé à l’instant du meurtre ? T’en pense quoi ? »

Nina hausse légèrement les épaules. "J'pense pas qu'ils pourraient véritablement se permettre de mettre ... de vrais cadavres." Elle secoue la tête. "T'imagine l'angoisse ?" Ca serait ... Ca serait l'angoisse totale ! Et ça ficherait la trouille. Et pas qu'un peu d'ailleurs. Elle ne veut pas penser à cela. Elle ne veut pas se dire qu'ils pourraient terroriser ceux qui acceptent de venir ... ceux qui acceptent de venir faire un escape game avec du vrai sang et de vrais meurtres. Ils auraient la police sur le dos ! Après, bien sûr, hein, un accident, ça peut arriver. Mais elle n'a guère envie de penser à ce genre de chose.

Nina a un peu fouiné. Mais elle n'a rien trouvé de bien probant. Du moins, elle ne le pense pas. Elle dira pas qu'elle commence à s'ennuyer. Mais elle trouve ... le temps long. Ou c'est peut-être le fait qu'elle sait ... qu'un buffet et des boissons les attendent après ça. Et peut-être bien ... Non, c'est même sûr. Ca donne envie. Et faut qu'elles se bougent pour trouver le moindre petit indice qui va leur permettre de se sortir de là. "Ils sont obligés de nous nourrir ! On en aura suées pour sortir de là." Et elle ricane. Un peu. Bon, c'est vrai que si c'était aussi simple, hein ... Mais ça ne l'est pas. Du tout. Elle se doute que c'est bientôt la fin. Elles doivent avoir ... l'indice, probablement, sous leur nez. Sans le comprendre. Sans réellement le voir.

Eve lui parle du couteau qu'elle a entre les mains et pense que ça pourrait être une clé. "Donc, en gros, il ne nous reste plus qu'à trouver ce qu'il pourrait ouvrir." Elle réfléchit. Est-ce qu'elle a pu voir une fente ? Ou quelque chose ? Peut-être qu'elle n'a pas cherché assez minitueusement. Peut-être qu'elle est passée à côté. Elle lui avoue qu'elle a déjà vu quelque chose de ce genre. Une fois. Dans un manoir hanté. Nina se remet à fouiller, tout en écoutant, quand même, Eve. "Ce manoir hanté, c'était dans un film ? Une série ? La réalité ?" Peut-être qu'elle a déjà mis les pieds dans un manoir hanté. C'est possible. Pourquoi pas après tout. Nina se tourne vers la brune quand elle lui parle de la pendule. "Tu penses que la pendule, c'est une sorte d'armoire magique à la Narnia et qu'il pourrait se cacher une porte derrière ?" A moins que la pendule ne permettre d'ouvrir une porte. Ou bien une trappe. Ou que sais-je encore. "De toute manière, on n'a rien à perdre." Alors, Nina finit par se rapprocher de la pendule et elle l'examine sous toute la couture. "Là, regarde !" Elle pointe du doigt l'horloge. Et peut-être le sésame. Ou du moins, le truc ... qui va leur permettre de débloquer le jeu. Et d'en terminer surtout. "Essaie de mettre le couteau là." Elle se frotte les mains. Elle espère ... elle espère que ça va leur permettre de résoudre l'escape game. Et d'aller droit au buffet !

C'est surement ce qui met le plus la tête à l'envers dans ce genre d'activité, chercher un truc sans savoir quoi et au final, se remettre à chercher quand enfin l'idée du quoi survient. Elles en sont là toutes les deux à revenir sur leurs pas pour mieux avancer. Les organisateurs les mènent par le bout du nez d'une pièce à l'autre, d'un indice à l'autre. Du déjà vu, c'est ce qui a permis à Eve d'émettre une hypothèse sur le couteau.

« C'était bien réel. On était parti avec des amis explorer un lieu hanté à la demande du propriétaire. Il voulait vendre mais d'après lui il se passait des évènements étranges. On y a passé la nuit pour voir. »

Un petit résumé de son activité paranormale. Peut-être que devant le buffet, tant attendu, elles en reparleront tranquillement. Pour l'heure, inutile de se faire peur avec des histoires de revenants, la mise en scène du jeu suffit à donner la chair de poule.

Eve a un temps d'arrêt en écoutant Nina parler d'une armoire magique. Narnia, encore un truc qu'elle a loupé durant sa courte jeunesse, la tête dans les bouquins d'astronomie ou la tête ailleurs durant son comas. En tout cas, l'idée fait mouche et l'observation méticuleuse de l'horloge permet de trouver la fente qui pourrait être leur sésame. Eve obéit aussitôt et s'arme du couteau. Elle le glisse doucement dans l'encoche et le tourne avec délicatesse jusqu'à obtenir le clic espéré.

« Je crois qu'on l'a enfin notre sortie ! »

Porte qui se révèle dans la boiserie de l'horloge. Petite ouverture. Eve a un frisson, il n'y a pas de potion pour rétrécir et mieux la franchir, on n'est pas dans l'histoire d'Alice aux pays des merveilles. Elles vont devoir se contorsionner, rentrer le ventre, baisser la tête, y aller de profil. Ça le fera. Tout au bout du passage derrière la porte, la lumière visible est celle d'un phare au milieu d'une tempête.

« A toi l'honneur, on se retrouve de l'autre côté de ce couloir. Tu crois qu'il y auras de la glace ? J'ai envie tout à coup d'une glace avec de la chantilly, des éclats de chocolat et des amandes aussi... »

Elle a quelques frissons en entendant Eve expliquer que ... Et bien, qu'elle a passé la nuit dans un manoir hanté simplement pour vérifier s'il se passait des choses pas nettes. Ca lui fait penser à quand elle était en Californie avec Finn. Avant de repartir, il a voulu passer une nuit sur le Queen Mary. Il paraîtrait, également, qu'il se passait des choses pas nettes sur le bateau. Enfin, ils n'ont pas trouvé ... des choses probantes mais bon. Tout ça pour dire qu'elle connaît un peu cette sensation. "Et alors ?" Elle tourne la tête vers Eve. "Vous avez trouvé des trucs bizarres ?" lui demande-t-elle aussitôt. "Vous avez été témoins de faits surnaturels ?" Oui, oui. Nina est intéressée. Elle a le droit, non ?

En tout cas, elles ont peut-être trouvé la sortie. Elles ont peut-être trouvé le moyen de se tirer de là. Et d'aller ... au buffet. Et d'aller manger et boire un truc. Oui. Elle a envie de tout ça. Eve rapproche le couteau et elle le glisse dans l'encoche. Nina croise les doigts. Et ça fait un clic. "Hey !" C'st pas mal tout ça. Vraiment pas mal tout ça d'ailleurs. Et pas qu'un peu. L'horloge s'ouvre. C'est pas bien grand pour passer. En même temps, elles ont de la chance dans leur malheur parce que ... parce qu'elles ne sont pas bien grandes. Ni l'une. Ni l'autre. Elles auraient quelques ... bourrelets, oui, ça serait bien plus compliqué. Mais elles ont de la chance. Totalement. "Je sais pas ce qu'ils auront mais j'espère qu'ils ont plein de bonnes petites choses !" Nina se met à rire.

Elle est donc la première. La première a essayé de passer autant qu'elle le peut. Elle a l'impression d'être Alice. Ou alors les enfants Penvensie de Narnia. C'est trop ... amusant. C'est pas simple, par contre. Mais elle finit par se retrouver ... dans le couloir. Oui. Après quelques minutes acharnées. Elle bascule sa tête légèrement en arrière. "Ah, c'est pas mal tout ça !" Elle s'étire un peu. Elle tourne la tête en direction de l'armoire afin de voir si Eve s'en sort. "Ca va ? Pas trop de difficultés pour toi ?" Maintenant qu'elles sont sorties ... Elles vont passer aux choses sérieuses : c'est à dire revenir dans la pièce principale et s'attaquer ... au buffet.

La conversation sur l’histoire du manoir hanté se poursuit avec une simple réponse mais qui laisse supposer qu’il y a d’autres choses à dire. Peut-être pas à cet instant précis où l’important est de sortir, mais autour du buffet tout à l’heure ou autour d’un verre un autre jour si elles sympathisent davantage et souhaitent se retrouver dans un environnement plus calme.

« Cette nuit-là, non, il n’y a pas eu de manifestations surnaturelles. Il y en a eu d’autres nuits à d’autres endroits. »

Nina s’engage la première à l’assaut de la sortie. Eve patiente en l’observant gesticuler et se recroqueviller pour franchir l’accès. Y aller en même temps, elles prenaient le risque d’être coincée ensemble. Ainsi, il est sûr que l’une des deux sera sauve d’un côté ou de l’autre. Une vieille habitude prise lors des explorations dans des batiments à la solidité hasardeuse. Elle entend son équipière crier victoire. C’est le moment de se lancer. Un chemin pour une anguille. Eve sait faire. D’autant qu’il n’y a rien à craindre à priori. Tout ne va pas s’effondrer. Tout au plus, une crise de claustrophobie. Il semble que Nina n’aie pas eu ce genre de soucis et Eve sait par expérience qu’elle maitrise cette angoisse.

« Ça va, je m’en sors. »

Quelques secondes après elle joint d’ailleurs l’acte à la parole en rejoignant Nina.

« On a vaincu. On est les meilleures. »

Quelques sautillements de joie. Cette victoire mérite au moins ça. Pas assez douée pour faire une danse tout le long du chemin pour rejoindre la table garnie qui les attend.

« Sacrée expérience, mais je ne suis pas sûre de recommencer. »

En fait les déambulations dans les lieux hantés ressemblent énormément à un escape game. Parce que oui, parfois, il faut fuir devant un phénomène dont il est difficile de connaitre la nature exacte, mais qui à l’évidence à prévu de vous faire passer un sale quart d’heure.  

On ne rigole plus maintenant. parce que c'est l'heure de sortir. Et parce que Nina n'attend que ça d'ailleurs. Elle doit se contorsionner quelque peu. Elle doit se baisser, gesticuler un peu. C'est pas facile. Il aurait pas fallu qu'elle soit plus épaisse sans quoi, elle aurait pu rester coincée. Elle flippe un peu quand même la rouquine. Parce que c'est petit. C'est étroit. C'est confiné. Et qu'elle déteste les endroits si petits. Déjà qu'elle n'aime pas les ascenseurs, mais là, c'est un level supplémentaire, si on peut dire ça ainsi. Et elle fait tou. Elle fait tout pour ne pas paniquer. Pour ne pas exploser. Manquerait plus que ça d'ailleurs. Pas qu'elle n'a pas envie de ... et bien, d'exploser sous le regard de Eve. Mais si elle pouvait s'éviter une telle panique, ça l'arrangerait. Ca l'arrangerait fortement même. Oui. Autant s'éviter des déconvenues, non ? Par chance, Nina arrive de l'autre côté sans ... Et bien sans accroche. Même si elle a flippé comme jamais parce qu'elle avait peur de rester coincée. Manquerait plus que ça d'ailleurs !

C'est au tour de Eve d'essayer de la rejoindre. Et Nina l'encourage. Ou du moins, elle lui demande si tout va bien de son côté. Et elle espère que ça soit le cas. La brune lui confirme que ça a l'air d'aller. Ce qui fait sourire Nina. "T'y est presque !" Oui. Elle continue de l'encourager. C'est certain. Finalement, la tête brune sort de l'espace confiné et elle se redresse. "On a grave déchiré, oui !" Elle est contente, elle aussi. oh, bien sûr, si elle avait pu s'éviter un endroit si petit et si confiné, ça aurait été pas mal. Mais faut croire qu'on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie, non ?

Eve avoue qu'elle n'est pas certaine de vouloir recommencer ça une autre fois. "Tu sais ce qu'on dit ?" Elle penche la tête légèrement sur le côté. "Faut jamais dire jamais." Elle secoue la tête. "j'dis pas que j'le referais pas. On sait jamais ce qui peut se passer." Du tout. "Et si on filait donc en direction du buffet et qu'on prenait quelques boissons et quelques petites choses à manger bien méritées ?" Après tout, elles ont carrément bien assuré. Non ?