It's sounds like a déjà vu - ft. Nina

Un sourire au coin des lèvres. Il n'y a pas à dire. Ce nouveau boulot, ça ... Et bien, disons que ça lui plaît, plutôt bien. Vraiment bien oui. Et pas qu'un peu. Elle sait, parfois, qu'elle a quelques appels bidons. Quelques appels de personnes qui ... ont peur. Qui sont terrorisées. Surtout à cause de ce virus qui traîne un peu partout. Après, oui, le coronavirus et la Nouvelle Zélande, y'a pas autant de cas que dans d'autres endroits du monde. Et elle espère bien que ça va continuer comme ça d'ailleurs. Enfin, elle n'est pas non plus ... Disons que ce n'est pas à elle de décider ou quoi que ce soit dans le genre. Mais ouais, ça serait ... ça serait bien que ça ne parte pas en sucette comme dans certains pays.

Quoi qu'il en soit, elle rentre, chez elle. Du moins, c'est ce qu'elle comptait faire, au départ, mais c'était sans compter sur le fait qu'elle vient de se faire percuter, de plein fouet, par une grande masse. Enfin, quelqu'un de légèrement plus grand qu'elle et d'un peu plus costaud, également. "Bordel de ..." Elle se pince les lèvres tandis qu'une partie du café se répand sur le haut de sa robe. Et un peu, également, sur le bas. Elle pousse un soupir. Manquait plus que ça. Elle redresse la tête et elle reconnaît, immédiatement, Carl. "Ah ... j'ai vu que tu regardais pas." En même temps, c'est pas comme si elle pouvait lui en vouloir beaucoup. Ils se sont déjà retrouvés dans la même situation. Sauf que c'était elle qui lui avait renversé un petit quelque chose sur lui. "T'as fait fort ..." Elle a un hochement de la tête. Il s'enquiert, tout de même, de savoir si elle ne s'est pas brûlée. Elle secoue légèrement la tête. "Non, ça va encore." Elle relève le nez en sa direction. "J'ai connu pire." Elle a été serveuse un peu partout. Elle a servi des boissons fraîches, de l'alcool, des boissons chaudes. C'est pas un petit café qui ... Et bien, qui va lui faire mal. Mais sait-on jamais. Oui. Ca aurait pu être grave. Ca aurait vraiment la blesser. Mais c'est pas le cas. "Et donc ... Qu'est-ce que tu faisais donc pour ne pas regarder devant toi ?" Le téléphone, sans doute. Enfin, c'est ce qu'elle pense. Puisqu'il avait son café dans une main. Et l'autre son téléphone. Et bizarrement, le téléphone n'est pas par terre ou quoi que ce soit dans le genre.

Elle pourrait ... Elle pourrait lui gueuler dessus. Elle pourrait lui dire qu'il est idiot et qu'il devrait faire attention. Mais à dire vrai, n'a-t-elle pas fait la même chose, sans le vouloir ? Elle-même, elle s'est retrouvée dans cette situation. Elle-même, elle l'a bousculé, sans le vouloir. Et elle a renversé quelque chose sur lui. Pas aujourd'hui, mais c'est déjà arrivé. Oui. Donc, elle dira, d'une certaine manière, que ... et bien, que la dette est payée, si on peut dire ça ainsi. Bon, elle aurait préféré éviter de se retrouver avec une boisson chaude. Un thé glacé ou que sais-je encore, ça aurait mieux. Là, c'est encore chaud quand même. Et elle a dansé, un peu sur l'autre, tout en jurant quelque peu. Un peu comme dans un dessin animé d'ailleurs. "J'l'aime bien en plus ce tee-shirt." dit-elle en le regardant. Ouais. Elle l'appréciait. Bon, faudra qu'elle le passe à la machine. C'est pas comme s'il était tout déchiré ou quoi que ce soit dans le genre. Un coup de lessive et le tour est joué. Et c'est tout ce qu'elle demande, d'ailleurs.

Carl lui donne une explication. Du moins, il lui indique que c'est à cause de sa mère. Qu'il a été obligé de lui répondre sans quoi, elle serait prête à lancer un alerte sos pour le retrouver. Elle penche la tête sur le côté. "Va falloir que ta mère comprenne que t'es grand et que t'as pas besoin d'une surveillance constante." Elle hoche la tête. "C'est pas comme si t'étais le roi d'Angleterre ou bien un riche héritier." Loin de se douter, qu'en réalité, il est pas si ... pauvre qu'il cherche à lui faire croire. Mais ça, c'est une autre histoire. Ouais. "Elle compte te mener par le bout du nez encore longtemps ? Ou tu vas arriver à prendre ton indépendance ?" Non, elle ne veut pas être méchante avec Carl. Mais c'est juste que ... Et bien, qu'elle ne sait pas vraiment ce que c'est. Sa mère ne l'a jamais surveillée comme le lait sur le fait. Envieuse ? Pas vraiment. Mais bon. Ana se fichait un peu de ce qui pouvait arriver à sa fille. Elle la voyait plus ... comme un moyen de toucher des aides de l'état. Quant à son père ... oui, bon, elle n'est pas ... disons qu'il y a des hauts et des bas entre eux. Oui.

Carl en profite pour lui poser une question. Il cherche à savoir ce qu'elle faisait. "Et bien, j'm'apprêtais à rentrer chez moi après une longue journée de travail." Il avait dû remarquer qu'elle ne venait plus à l'université. Elle a quitté tout ça. Elle devait faire sa rentrée en février. A la place, elle s'est trouvée un boulot. "Et toi donc ? Hormis bousculer une jeune fille, t'avais des choses de prévu ?" Elle le cherche. Elle ne peut pas s'empêcher de le taquiner un peu.