Back to basics [Sacha & Savannah]

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Avec Sacha

Est-ce normal de stresser avant d'aller boire un verre ? Oui, non, peut-être. En fait, je crois que j'appréhende de revoir Sacha. On s'est finalement donné rendez-vous dans un café à côté du parc. Le même parc où nous nous sommes percutés, une semaine plus tôt... C'est sûr que j'ai envie de le revoir, qu'on reparle comme avant, qu'on soit amis de nouveau, mais je sais que ce sera compliqué. Sacha a déjà fais l'effort de comprendre la raison de mon départ, c'est déjà ça. Les choses ont changées en quelques mois. Se recroiser est un signe du destin, sans aucun doute. Alors, je vais profiter de la chance que j'ai de le retrouver, pour essayer de me faire pardonner et surtout pour redevenir amie avec l'une des personnes auxquelles je tiens le plus. Je traîne assez longtemps dans la douche, puis me prépare tranquillement dans la salle de bain. En sortant, je croise Jake. Il a le droit à un bisou sur la joue, avant que je m'en aille pour de bon, dès que ma veste en cuir est enfilée.
Je suis plus qu'à l'heure, on croirait presque à un rencard tellement je suis anxieuse. Je ne sais pas vraiment pourquoi je le suis d'ailleurs, c'est quand même Sacha que je vais voir. Je crois que je me sens encore coupable et gênée. En même temps, je suis touchée qu'il y ait accepté de me revoir, il aurait pu couper les ponts de nouveau et ne plus m'adresser la parole de sa vie. Je l'aurais compris. J'aurais été vexée mais je l'aurais compris. En arrivant dans le petit café - très mignon d'ailleurs - je m'installe à une table près de la fenêtre, il fait beau autant profiter de la lumière du soleil. Je pose ma veste sur le dossier de la chaise et sors mon téléphone pour regarder l'heure. Seulement quelques secondes passent avant que Sacha passe la porte. Je me redresse et ose un sourire. Quand il arrive à ma hauteur, je me lève pour lui faire la bise. A l'époque, j'étais plutôt du genre à lui offrir un câlin ou un bisous sur la joue comme pour mon frère. Maintenant, je préfère opter pour quelque chose de neutre. « Salut ! » Je m'assoie de nouveau, lui devant moi. « Comment ça va ? » Le voir devant moi me fait sourire, je crois que ça me fait vraiment plaisir qu'on puisse se retrouver. On commande nos boissons. Un chocolat chaud pour moi, bien entendu. « Ça se passe bien à l'hôpital ? » Il est interne à l'hôpital, et franchement je suis admirative. Jamais je n'aurais pu faire ce qu'il fait. Je préfère mes crayons et mon carnet à dessins.

GALLINEA

Faire comme si tout est normal. C'est ce que je dois faire, c'est ce que j'ai dit à Savannah. En soi, ça ne devrait pas être très compliqué. J'ai été proche de la jeune femme, très proche. Durant plusieurs années, elle a été celle à qui je me confiais, avec qui je me sentais bien. Tout cela ne peut pas disparaître comme ça, pas en un claquement de doigt. Néanmoins, il reste une petite partie chez moi qui lui en veut. Qui lui en veut d'être partie comme ça, sans prendre la peine de me dire au revoir. C'est dingue, mais c'est plus fort que moi. En réalité, si on cherchait à m'analyser, je pense qu'on pourrait dire que j'ai été touché dans mon égo qu'elle parte ainsi. J'ai eu l'impression de ne pas avoir d'importance à ses yeux. La revoir dans le parc m'a fait réaliser que ce n'était pas vrai, qu'il y avait quelque chose de plus important derrière. Et c'est bien pour cela que je ne peux pas lui en vouloir bien longtemps. Malgré mon égo, elle a rencontré des difficultés et au lieu de lui en vouloir secrètement, j'aurais dû être là pour elle. Pour essayer de faire redevenir les choses comme avant, nous avons pris la décision de nous revoir, ailleurs que dans ce parc. Un café, tout ce qu'il y a de plus basique pour rattraper le temps perdu. Ponctuelle, comme bien souvent, j'arrive à notre lieu de rendez-vous et en poussant la porte, je la vois déjà installée. Je m'avance alors jusqu'à la table. « Salut ! » La jeune femme s'installe et je prends place en face d'elle. « Salut ! Je ne t'ai pas fait trop attendre j'espère. » Je ne pense pas être en retard, mais sait-on jamais. « Comment ça va ? » Un sourire se dessine sur mes lèvres, avant que je ne lui réponde. « Je vais bien. Et toi ? » Je suis hésitant, encore un peu, mais je suis sûr que bien vite, ça va finir par s’arranger. « Ça se passe bien à l'hôpital ? » Avant cette question, un serveur est venu nous voir pour prendre notre commande. Savannah commande un chocolat chaud et je l’imite. « Tu sais.. il y a des jours avec et des jours sans. » Être interne, futur chirurgien, c’est assez rythmé. Les journées et les nuits sont parfois longues. Je ne peux pas me plaindre et je ne le fais pas, j’ai fait le choix de cette carrière. Mais il faut avouer que parfois, certaines gardes sont plus chargées que d’autres. « Peut-être un peu plus de jours avec ces derniers temps. Ce qui n’est pas désagréable. Il faut croire que certaines personnes arrêtent d’être bêtes, nous avons moins de patients qui arrivent suite à des paris qui ont mal tournés. » Ça m’échappe totalement ceux qui font cela. Mais c’est sûrement parce que je fais partie de ceux qui portent la blouse désormais. Eux, ça les amuse, alors que moi, ça me fait perdre mon temps. « Et toi alors ? Tu as continué tes études ici ? Tu fais quelques choses d’autres ? » Finalement, c’est comme apprendre à la connaître de nouveau. L’autre jour, au parc, nous n’avons pas forcément évoqué ce genre de choses, mais si nous voulons que tout redevienne comme avant, alors nous devons parler de tout ça. Nous devons connaître tout de l’autre, encore une fois.

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Avec Sacha

C'est important de laisser son passé derrière soi. Enfin, c'est peut-être plus facile pour moi de faire ça, après tout, c'est moi qui ai abandonné Sacha, il y a plusieurs mois de ça. Pourtant, je le sens que c'est pas fini entre nous deux. Une amitié comme la nôtre, on peut pas l'effacer seulement d'un claquement de doigts, non ? Je connais Sacha, même s'il a sans doute changé un peu depuis mon départ, je sais bien qu'il n'est pas méchant et totalement rancunier. Il sait pardonner. Je devrais prendre exemple. Quand il se retrouve face à moi, je me sens mieux, parce qu'il m'a manqué, parce que tous les moments qu'on passaient ensemble étaient source de réconfort et de joie. Le revoir me fait du bien. Je continuerais de me faire pardonner encore un petit moment sûrement, mais je sais qu'il fait un effort pour ne pas être en colère contre moi. « Salut ! Je ne t'ai pas fait trop attendre j'espère. » Je secoue la tête en souriant. « Non ne t'inquiètes pas, ça fait deux minutes que je suis là, à peine. » Nous nous installons face à face. J'ouvre la discussion, en commençant par lui demander comment il va. « Je vais bien. Et toi ? » Je m'accoude à la table, le menton posé sur mes mains. Je l'observe légèrement, il a pas changé physiquement, peut-être les cheveux légèrement plus longs, sinon rien. « Et bien ça va ! » Le serveur passe, on commande nos boissons. Je lui demande comment ça se passe à l'hôpital, même si on peut sans grande peine se douter que tout n'est pas rose là-bas. « Tu sais.. il y a des jours avec et des jours sans. » Je hoche la tête, compréhensive. Je me sais incapable de bosser dans ce domaine, mes nerfs ne sont pas assez solides. « Peut-être un peu plus de jours avec ces derniers temps. Ce qui n’est pas désagréable. Il faut croire que certaines personnes arrêtent d’être bêtes, nous avons moins de patients qui arrivent suite à des paris qui ont mal tournés. » Je glousse en secouant la tête. Il y a vraiment des débiles qui existent. Faut vraiment avoir un pois chiche à la place du cerveau pour faire des conneries au point d'aller à l'hosto. « Et toi alors ? Tu as continué tes études ici ? Tu fais quelques choses d’autres ? » C'est assez étrange de prendre de nos nouvelles, on se parlait tellement avant qu'on se connaissait par cœur. « Oui, je suis en train de finir ma licence d'art à Wellington. Je dessine encore beaucoup, peut-être trop. » J'ai un petit rire. C'est vrai que je suis du genre à trimballer mon carnet à dessins partout, avec un crayon pour pouvoir esquisser à n'importe quel moment et n'importe quel endroit. « Je bosse aussi en tant que serveuse dans un café, en ville. » Je bois une gorgée de mon chocolat, savourant le goût sucré du cacao. Je garde les mains autour de la tasse. « J'ai assez économisé pour pouvoir louer un appart. J'adore vivre avec Jake mais... je pense que j'ai aussi besoin d'indépendance. » Sacha n'a pas vu beaucoup mon grand frère, il venait très peu étant en froid avec nos parents. De toute façon, je lui ai tellement parlé de lui qu'il sait très bien qui sait.  « T'habites dans le coin ? En coloc ? » Je serais très contente de pouvoir lui rendre visite. Et que lui puisse aussi voir où j'habite. « Tu te plais ici ? » J'espère que c'est le cas. Si on peut démarrer de nouvelles aventures, ici, à Island Bay, ce serait tellement bien.

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Un rendez-vous pris, une promesse d'un renouveau meilleur. La vie est assez compliquée comme ça pour être rancunier. Savannah avait ses raisons de partir, je ne pourrais pas lui en vouloir toute ma vie. C'est bien ce qui m'a poussé à accepter le fait que l'on se revoit. « Non ne t'inquiètes pas, ça fait deux minutes que je suis là, à peine. » Je suis soulagé d'entendre cela. Je n'aime pas attendre et par conséquent, je n'aime pas non plus faire attendre. « Et bien ça va ! » Nous avons été proches l'un de l'autre à Auckland et pourtant, me retrouver là, face à elle me rend nerveux. Comme si c'était la première fois que l'on se voyait. « Oui, je suis en train de finir ma licence d'art à Wellington. Je dessine encore beaucoup, peut-être trop. » J'ai toujours aimé ses dessins. Elle a du talent, il n'y a aucun doute là-dessus et je trouve cela super qu'elle ait continué dans cette voie, malgré ce qu'il a pu se passer avec sa famille. Avec un déménagement précipité, elle aurait très bien pu mettre ses études de côté durant un moment. « Je bosse aussi en tant que serveuse dans un café, en ville. » C'est une bonne chose qu'elle fasse autre chose à côté, quelque chose qui lui rapport de l'argent. J'ai moi-même été très vite à la rechercher d'un boulot, pour soulager ma mère financièrement. Au début, j'arrivais à combiner mes études et ce travail, mais très vite, il a fallu que j'arrête. Mes études se sont un peu compliquées et je n'avais plus beaucoup de temps pour moi. L'avantage aujourd'hui, c'est que les deux se rejoignent. Je suis suffisamment loin dans mon cursus que je suis payé pour les heures que je passe à l’hôpital. « J'ai assez économisé pour pouvoir louer un appart. J'adore vivre avec Jake mais... je pense que j'ai aussi besoin d'indépendance. » Je hoche la tête. Je comprends parfaitement ce qu’elle veut dire. À partir d’un certain âge, je pense que nous voulons cette indépendance, même si dans le fond, nous savons que ce ne sera pas forcément facile au début. « T'habites dans le coin ? En coloc ? » « J’habite à Island Bay, seul. Ce n’est pas très grand, mais pour l’instant, ça suffit. Je dois sûrement passer plus de temps à l’hôpital que chez moi. » Et surtout, c’est ce qui est dans mon budget. À la mort de ma mère, j’ai eu une petite rentrée d’argent. Mais elle ne roulait pas sur l’or et son héritage a été divisé en six. « Tu te plais ici ? » Je porte la tasse à mes lèvres avant de lui répondre. « Oui. Je crois. » C’est assez flou en réalité. À l’époque, je n’avais pas forcément eu envie de partir, alors forcément, je suis heureux d’être revenu. Mais.. « J’ai déjà vécu ici et je m’y plaisais déjà à l’époque, alors ça me fait plaisir de revenir. Mais, il y a les circonstances.. j’aurais aimé que ça se fasse autrement. » J’aurais aimé que ma mère soit toujours en vie et que mon père biologique ne me repousse pas. « J’ai eu l’occasion de revoir certaines personnes, mais la ville a quand même bien changé. » Cinq ans, c’est court et long à la fois. « Tu étais déjà venu ici avant ? »

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Avec Sacha

Mes mains enroulées autour de ma tasse, je sirote du bout des lèvres mon chocolat chaud. La discussion avec Sacha est agréable, ça a toujours été facile de discuter avec lui. Alors, c'est sûr ce n'est pas exactement pareil qu'à Auckland. Notre relation n'est plus vraiment la même, mais je sens qu'on est prêt tous les deux à faire des efforts pour s'entendre et qu'on réapprenne à se connaître. Je lui parle de mes études, de mon petit boulot au café. J'évoque aussi mon futur départ de l'appartement de Jake. J'ai déjà commencé mes recherches et j'espère trouver mon bonheur quelque part, pas trop loin de l'université. Je lui demande d'ailleurs s'il habite dans le coin. « J’habite à Island Bay, seul. Ce n’est pas très grand, mais pour l’instant, ça suffit. Je dois sûrement passer plus de temps à l’hôpital que chez moi. » Je hoche la tête. Avec ses études, ça doit être difficile de s'accorder du temps libre, autant que moi par exemple. Tant qu'il se sent bien dans son appartement, c'est génial. C'est pourquoi je lui demande si c'est le cas, s'il se plaît à Island Bay. « Oui. Je crois. » Je souris. Je suis soulagée de l'entendre. Je souhaite toujours le meilleur à mes proches, et même si Sacha et moi nous ne sommes pas les meilleurs amis que nous étions auparavant, je reste très attachée à lui et attentive à son bien-être.  « J’ai déjà vécu ici et je m’y plaisais déjà à l’époque, alors ça me fait plaisir de revenir. Mais, il y a les circonstances.. j’aurais aimé que ça se fasse autrement. » Je hoche de nouveau la tête, à l'écoute. Je m'en veux de ne pas avoir été là dans cette période compliquée. Si je pouvais me rattraper... « J’ai eu l’occasion de revoir certaines personnes, mais la ville a quand même bien changé. » C'est rassurant, s'il connait déjà la ville. C'est plus simple pour s'acclimater, surtout s'il a des connaissances dans le coin. « Tu étais déjà venu ici avant ? » « Oui. Je venais lors de certaines vacances scolaires, pour rendre visite à Maya et Jake. A l'époque, j'allais voir Stephanie... Après mes parents ne voulaient plus que j'y aille. » Le décès de ma grande sœur est l'une des pires épreuves que j'ai eu à vivre pendant mon enfance. Je pense beaucoup à elle. Quand elle était enceinte, je ne pouvais pas beaucoup aller la voir parce que mes parents refusaient. Mais quand Maya est née, je réussissais à négocier une semaine pour aller la voir, et donc passer du temps avec mon frère et ma grande sœur aussi. « Finalement, mon choix de suivre mon frère est assez logique. On a toujours été super proches entre nous, et j'étais pas encore assez indépendante financièrement pour me permettre de partir ailleurs. » Je bois une gorgée de ma boisson chocolatée. « Et alors, tu t'es fais des potes ? Pas que j'en doute ! » Je glousse, taquine. Je n'ose néanmoins pas lui poser la question côté sentimental, ayant peur de jeter un malaise. Comme je lui ai annoncée il y a peu qu'à l'époque je ressentais quelque chose pour lui, je n'ai pas envie de le gêner. Si il a une petite amie tant mieux pour lui, je lui espère une très belle relation. Après, je ne sais pas s'il a beaucoup de temps à s'accorder pour une relation amoureuse justement.

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Je suis un enfant d'ici. Je suis né à Wellington et j'ai grandi ici, quelques temps avant de partir en Europe, puis après, jusqu'à ce que je rejoigne Auckland. Mais concernant Savannah, j'ignore si elle est vraiment familière avec cette ville. Il faut dire qu'avant, on ne parlait pas vraiment des autres endroits, on se concentrait seulement sur celui où on se trouvait. « Oui. Je venais lors de certaines vacances scolaires, pour rendre visite à Maya et Jake. A l'époque, j'allais voir Stephanie... Après mes parents ne voulaient plus que j'y aille. » Je hoche la tête. Même si j'ignorais qu'elle venait souvent ici dans le passé, j'avais connaissance de ses histoires de famille, de cette tension qu'il y avait et qu'il y a sûrement toujours entre son frère et ses parents. « Finalement, mon choix de suivre mon frère est assez logique. On a toujours été super proches entre nous, et j'étais pas encore assez indépendante financièrement pour me permettre de partir ailleurs. » C'est le drame de beaucoup de personnes de notre âge. Nous nous dirigeons vers la liberté une fois majeur, mais bien souvent, les études seules ne permettent pas aux personnes de quitter le foyer familial et de voler de leurs propres ailes. « Et alors, tu t'es fais des potes ? Pas que j'en doute ! » En effet, j'ai eu l'occasion de faire plusieurs rencontres depuis mon arrivée ici. « Oui. La plupart à l'hôpital, mais aussi dans mon quartier. On sort ensemble le vendredi soir généralement, si jamais tu veux te joindre à nous. » Je connais des personnes avec qui je fais du sport aussi, avec qui je cours, mais pour ceux-là, ça reste dans le cadre du footing et c'est tout. « J'ai.. j'ai rencontré ma sœur aussi. Mais elle ne sait pas qui je suis. » Ce n'est sûrement pas ce à quoi elle s'attendait. Mais si je peux en parler à quelqu'un, c'est bien elle. « Quand ma mère est partie, elle m'a laissé une lettre me disant qu'à Island Bay se trouvait mon père biologique. Après plusieurs jours ici, j'ai appris que l'une de mes collègues était sa fille et donc.. ma sœur. » La dernière fois que nous nous sommes vus, j'ai juste parlé de son décès et comme quoi mes racines étaient ici, mais je ne suis pas rentré dans les détails. Il était donc difficile pour elle de savoir ce dont je voulais parler. « Sinon, tu sais s'il est possible d'acheter des gâteaux ici ? J'ai un petit creux. » Je ne suis jamais venu dans ce café, alors je l'ignore. Mais comme elle a dit qu'elle travaillait dans ce genre d'endroit, elle doit bien savoir si ça se fait ou non. « Après.. je devrais me méfier. La dernière fois que j'ai commandé à manger dans un endroit qui n'était pas destiné à cela, j'ai fini avec un cookie avec une mouche à la place d'une pépite de chocolat. La pire chose que j'ai pu manger. » Je ne suis pourtant pas compliqué quand il s'agit de nourriture, mais là, c'était la goutte de trop.

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Avec Sacha

Je me suis habitée à Island Bay, ça va faire un an que j'y vis et j'ai pris mes marques. Je n'étais pas complément étrangère, j'y passais du temps lors des vacances. Mais pas assez pour en connaître chaque détail. C'est vrai que voir Sacha me rappelle plutôt la ville d'Auckland, c'est assez drôle, finalement, de se revoir ici. Quand je lui parle, il hoche la tête, attentif. Il a toujours été à l'écoute, et je sais que je peux lui parler sans avoir peur qu'il ne s'y intéresse pas. J'évoque mon départ d'Auckland brièvement. Après avoir bu une gorgée de mon chocolat chaud, je lui demande s'il s'est fait des potes à Island Bay. « Oui. La plupart à l'hôpital, mais aussi dans mon quartier. On sort ensemble le vendredi soir généralement, si jamais tu veux te joindre à nous. » Je souris, en haussant légèrement les épaules. Pourquoi pas, si Sacha le propose c'est que ça ne le dérange pas, je suis contente de savoir qu'il veut bien me faire connaître ses nouveaux potes. Peut-être que ce sera une occasion de renouer les liens. « J'ai.. j'ai rencontré ma sœur aussi. Mais elle ne sait pas qui je suis. » J'ouvre les yeux un peu plus grand, surprise. Je fronce les sourcils doucement, un peu perdue. « Quand ma mère est partie, elle m'a laissé une lettre me disant qu'à Island Bay se trouvait mon père biologique. Après plusieurs jours ici, j'ai appris que l'une de mes collègues était sa fille et donc.. ma sœur. » Oh.. Je ne m'attendais pas ça. « Et.. tu penses.. lui dire que tu es son frère ? » C'est pas forcément facile d'annoncer ce genre de nouvelles, et c'est même parfois brutal. Mais s'il est capable de le faire, alors il devrait. Je ne sais pas si ça lui ferait du bien ou pas. Mais je suppose que c'est le seul à savoir ce qu'il doit et veut faire. « Sinon, tu sais s'il est possible d'acheter des gâteaux ici ? J'ai un petit creux. » Je souris de nouveau légèrement, en hochant la tête positivement. « Ouais, ils font des tartes super bonnes ici. Après, tu connais mon amour pour les pâtisseries... » Je glousse en secouant la tête. « Après.. je devrais me méfier. La dernière fois que j'ai commandé à manger dans un endroit qui n'était pas destiné à cela, j'ai fini avec un cookie avec une mouche à la place d'une pépite de chocolat. La pire chose que j'ai pu manger. » J'éclate de rire. Je m'imagine la scène et je trouve ça super drôle. Et en même temps, je comprends son dégoût. « Tu peux avoir confiance, ici c'est de la bonne nourriture et il n'y a pas d'insecte caché dedans. » J'interpelle un serveur et lui demande une part de tarte au citron et une au chocolat. Je tourne mon regard vers Sacha. « Je suis sûre que tu vas adorer. »

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On évoque des banalités, jusqu’à ce que je lâche la bombe, jusqu’à cette histoire de sœur. Peu de personnes sont au courant de tout cela, si ça venait à s’ébruiter, je ne suis pas sûre de pouvoir garder la situation en mains. Cependant, j’ai confiance en la jeune femme. Elle a été ma meilleure amie, ce n’est pas rien. C’est d’ailleurs même sûrement pour cette raison que je me confie ainsi. « Et.. tu penses.. lui dire que tu es son frère ? » Presque machinalement, je hausse les épaules. « Je pense. Peut-être pas tout de suite, mais plus tard. » En réalité, je n’étais pas préparé à une telle vérité, alors j’ignore encore ce qui est à faire ou non. Venir et lui dire toute la vérité, sûrement pas. Mais lier un début d’amitié et lui apprendre ensuite que je lui ai menti depuis le début, est-ce vraiment mieux ? « Même si on l’ignorait jusque là, elle fait partie de ma famille. » Son père ne lui dira pas, j’en suis presque sûr. Il ne l’a pas fait jusque là, alors qu’il était au courant de mon existence, pourquoi le faire maintenant ? Pourtant, la jeune femme doit connaître la vérité et même si sa réaction est la même que son père, je dois prendre le risque. Que la mort de ma mère ne soit pas vaine, que je puisse connaître des personnes qui partagent une partie de mon ADN. Finalement, même s’il y a un peu de positif dans cette histoire, le sujet reste assez sensible et surtout, très lourd pour des retrouvailles. Alors j'essaye de changer de sujet, je parle du petit creux que j'ai actuellement. « Ouais, ils font des tartes super bonnes ici. Après, tu connais mon amour pour les pâtisseries... » Après cette réponse de la blonde, j'enchaîne sur une malencontreuse histoire qui m'est arrivée dans le passé. « Tu peux avoir confiance, ici c'est de la bonne nourriture et il n'y a pas d'insecte caché dedans. » Je soupire légèrement, de soulagement, avant de sourire à Savannah. À peine sa phrase terminée, elle appelle le serveur et commande deux tartes. « Je suis sûre que tu vas adorer. » « Merci. » Pour la commande. « Je n'en doute pas. J'ai toujours été un gourmand, comme tu dois t'en souvenir. » Avec elle, il n'y a pas de raison que je me prenne la tête. C'est vrai, elle est partie sans me prévenir. Mais quand nous nous sommes revus, elle ne m'a pas évitée. Elle n'a pas cherché à fuir ce qu'elle avait fait, alors je peux bien lui pardonner et faire de mon mieux pour que les choses redeviennent comme avant entre nous. « Alors, qu'est-ce que tu as l'habitude de faire ici ? » Les mêmes choses qu'à Auckland, peut-être. Ou alors, de vivre à Island Bay, une ville plus petite, lui a permis de se lancer dans de nouvelles choses.

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Avec Sacha

Je sens qu'il a besoin de se confier. Il évoque sa soeur, et j'essaye de me mettre à sa place. Comment réagir et que faire lorsqu'on retrouve quelqu'un de sa famille mais qui n'a aucune idée de notre existence ? Je lui demande s'il compte avouer qui il est, pour elle. « Je pense. Peut-être pas tout de suite, mais plus tard. » Je hoche la tête. C'est compréhensible. La situation peut vite tourner en drame, ou presque. Sa soeur va t-elle le prendre bien ? Je ne suis pas sûre qu'on puisse digérer une information comme celle-ci, aussi vite. « Même si on l’ignorait jusque là, elle fait partie de ma famille. » Je souris. « Oui c'est normal. J'espère que ça se passera bien pour toi. » Je suis sincère. Je souhaite qu'il se sente bien, et se faire rejeter par sa famille c'est pas un truc drôle. En espérant que ce ne sera pas le cas, que sa soeur ne le rejettera pas. Finalement, après quelques minutes, il décide de changer de sujet. Un sujet plus léger. La nourriture. Il me raconte d'ailleurs une anecdote très drôle concernant une mauvaise expérience avec un cookie. Je commande donc deux tartes pour nous, qu'on nous sert très rapidement. Je ne me trompe pas en affirmant qu'il va adorer celles-ci. « Je n'en doute pas. J'ai toujours été un gourmand, comme tu dois t'en souvenir. » Je ris en répondant à la positive. « C'est vrai, on partage cet amour de la nourriture, sans aucun doute ! » Je prends un morceau de la tarte au citron, étant une fan inconditionnelle de ce fruit. Je pourrais passer ma vie à manger des pâtisseries, sans rire.  « Alors, qu'est-ce que tu as l'habitude de faire ici ? » Je repose ma cuillère au bord de l'assiette, en avalant ma bouchée.  « Et bien, je dessine comme d'hab' ! » Je glousse puis me reprends.  « Non, plus sérieusement. Je vais très souvent au musée. Je vais en cours aussi, bien sûr. » Je réfléchis quelques secondes.  « Comme je t'ai dis, je bosse dans un café, 3 à 4 fois par semaine. Et sinon, je passe du temps avec Maya et mon frère, quand il est là. » Parfois, j'emmène ma nièce au parc ou à la plage pour laisser du temps libre à Jake. De temps en temps, on fait des sorties tous ensembles.  « Je fais aussi pas mal de soirées avec mes potes ! » Certaines de ces soirées sont d'ailleurs mémorables... J'ai l'impression d'être toujours en vadrouille, c'est assez rare que je reste à rien faire dans mon lit, ou alors je suis en train de dessiner.  « On pourrait se faire des petites sorties comme ça, plus souvent.. Enfin, je sais qu'avec tes horaires c'est parfois dur de trouver du temps ... » Je hausse les épaules, un peu timidement. Je remarque tout de même qu'on se reparle naturellement et qu'il n'y a pas de gêne entre nous, c'est vraiment agréable.  

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Rencontrer cette famille que je ne connais pas, cela a été bien plus compliqué que prévu. Je ne sais pas pourquoi, mais je pensais que je serais un minimum bien accueilli. Mais je me suis juste voilé la face. Mon père biologique a tenté de faire fuir ma mère, à plusieurs reprises, en lui proposant de l’argent. Pourquoi est-ce qu’aujourd’hui, il aurait changé d’avis ? Ce n’était tout bonnement pas possible et la porte qu’il m’a claqué au nez en a été la preuve. Mais ici, à Island Bay, il n’est pas seul et même s’il y a des chances pour que je le regrette plus tard, j’ai envie d’en apprendre plus sur eux, de me rapprocher de cette famille qui est en partie la mienne. « Oui c'est normal. J'espère que ça se passera bien pour toi. » Un fin sourire se dessine sur mon visage, comme pour approuver ses dires. Mais au fond de moi, je sais que ça va être compliqué. Ce n’est pas ce qui va m’arrêter, c’est vrai, mais j’espère ne pas perdre trop de plumes dans cette histoire. Un sujet plus léger, c’est exactement ce qu’il nous fallait et le petit creux que je commence à avoir tombe plutôt bien. « C'est vrai, on partage cet amour de la nourriture, sans aucun doute ! » Rapidement, les tartes commandées arrivent sur notre table. La jeune femme choisit celle au citron et je prends l’autre. « Et bien, je dessine comme d'hab' ! Non, plus sérieusement. Je vais très souvent au musée. Je vais en cours aussi, bien sûr. » Les cours. Même si parfois, les horaires sont légers, ça reste une activité qu’il ne faut pas rater si tu veux réussir un minimum. Mais je vois que malgré cela, elle s’occupe comme elle peut, ne laissant pas la routine s’installer dans sa vie. « Comme je t'ai dis, je bosse dans un café, 3 à 4 fois par semaine. Et sinon, je passe du temps avec Maya et mon frère, quand il est là. » Je hoche doucement la tête, alors que j'engloutis une deuxième cuillère de mon dessert. « Je peux ? » Dis-je tout en indiquant sa tarte de mon doigt. Ça serait quand même dommage que je passe à côté d'un délice culinaire. En parallèle, je pousse l'assiette que j'avais devant moi vers elle. Si je goûte la tarte au citron, il n'y a pas de raison pour qu'elle ne puisse pas profiter de celle au chocolat. « Je fais aussi pas mal de soirées avec mes potes ! » Un point que nous avons en commun, même si le nombre de mes soirées est bien souvent limité avec mon métier. Quand je ne suis pas à l'hôpital, il arrive que je veuille passer une soirée au calme, pour récupérer un peu. « On pourrait se faire des petites sorties comme ça, plus souvent.. Enfin, je sais qu'avec tes horaires c'est parfois dur de trouver du temps ... » « Oui, tu as raison. » Un large sourire se dessine sur mon visage, lui montrant ainsi que je ne rigolais pas avec mon affirmation. « Et puis, compliqué ne veut pas dire impossible. » Il y a toujours moyen de se trouver un petit créneau dans la semaine. « Je suis sûr que la ville a beaucoup changé depuis la dernière fois. Cinq ans, c'est tout de même long. Alors tu pourrais me faire découvrir les coins que tu apprécies. » Que ce soit en extérieur ou en intérieur, ça me va. Ça peut bien être un parc abandonné, dans un coin de la ville, ou un musée populaire. Sortir, en dehors de mon travail et des lieux que je fréquente habituellement, ça ne peut pas me faire de mal. Et puis, Savannah, avec son talent pour le dessin, je suis sûr qu'elle voit les choses autrement.

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Avec Sacha

Je lui raconte ce que je fais principalement de mes journées. Je fais pas mal de choses, à vrai dire. Je me considère pas comme hyperactive, ayant parfois des moments de 'flemmardise' qui me poussent à rester bien au chaud dans mon lit à rien faire. J'aime bien m'occuper, alors j'alterne entre mes amis, mes cours, mon métier, et mes autres activités. Tout en discutant, je vois Sacha commencer à manger la tarte au chocolat. Puis, peu après, il tend le doigt vers la mienne. « Je peux ? » Je hoche la tête en la poussant doucement vers lui. Il fait de même avec la sienne. Je finis par évoquer de nouvelles sorties comme celles-ci, malgré ses horaires parfois exigeants. « Oui, tu as raison. » Je souris, en réponse au sien qui se dessine sur ses lèvres. « Et puis, compliqué ne veut pas dire impossible. » C'est vrai. Je suis contente de voir qu'il veut aussi refaire ce genre de sorties. Je suis heureuse de passer du temps avec lui, ça me fait beaucoup de bien et ça me rappelle de bons souvenirs de jeunesse - bien que je sois toujours jeune -. « Je suis sûr que la ville a beaucoup changé depuis la dernière fois. Cinq ans, c'est tout de même long. Alors tu pourrais me faire découvrir les coins que tu apprécies. » Je hoche la tête vivement. Je pense que je vais adorer jouer la guide. J'ai eu pas mal d'occasions de visiter Island Bay ainsi que Wellington. C'est sûr que certains endroits restent mes préférés, et que finalement, j'y reviens souvent. « Oh oui, avec plaisir ! J'ai déjà des idées de quels endroits te montrer ! » Je suis à deux doigts de taper dans mes mains comme une enfant impatiente. Je connais des lieux qui sont atypiques, et que j'aime particulièrement pour mes esquisses. « Tu me laisserais te dessiner un de ces jours ? » Ce n'est pas la première fois que je le fais et il le sait. J'ai de très nombreux portraits de lui, à Auckland. J'ai la manie de vouloir dessiner tous les visages que je croise. Sacha est un très bon modèle, je dois bien l'avouer. C'est peut-être bien comme ça que je chosis mes amis, qui sait ? Je pique un morceau de tarte au chocolat en attendant sa réponse. Miam !

GALLINEA

J’essaye de faire de mon mieux pour améliorer les choses entre nous. Nous étions si proches avant que finalement, lui faire la tête est quelque chose de très compliqué. Je suis plus ouvert que la dernière fois, je lui propose des choses, des idées qui collent avec l’idée qu’elle a de nous revoir une autre fois, ailleurs que dans ce café. « Oh oui, avec plaisir ! J'ai déjà des idées de quels endroits te montrer ! » Cette complicité, ce que nous avions avant. Voilà ce que je suis en train de voir avec nous et ça me fait du bien. Je n’ai jamais été du genre à m’étaler sur ma vie, sur mes sentiments. Les personnes a qui je fais confiance se comptent sur les doigts d’une main. Savannah en faisait partie à Auckland et ça serait dommage de foutre tout cela en l’air à cause d’un malentendu. Elle ne pensait pas à mal et c’est bien cela le plus important. « Tu me laisserais te dessiner un de ces jours ? » Je hausse légèrement les sourcils, surpris de sa proposition. Ce n’est pas la première fois qu’elle me pose cette question, mais je crois bien que ma réaction a toujours été la même : j’ai toujours eu du mal à comprendre ce qu’elle trouvait d’intéressant chez moi pour le dessiner. « Tu ne t’es toujours pas lassée de voir ma tête dans tes carnets ? » Dis-je, légèrement amusé. « Si tu veux, oui. Je suis toujours impressionné du talent que tu as. » Le dessin, très peu pour moi, même si durant mes cours de médecine, j’ai été amené à faire des schémas. À croire que finalement, les seules choses que je suis capable de dessiner, ce sont les parties du corps humain. Une passion comme une autre, si l’on peut dire cela comme ça. « Tu as dessiné beaucoup de garçons ici ? » Une question qui ne me regarde pas vraiment, enfin.. je crois. Je ne sais pas trop où je me situe par rapport à cela, surtout après ses révélations de la dernière fois. Elle m’a avoué avoir eu des sentiments pour moi, je ne suis donc peut-être pas la personne avec qui elle veut échanger sur ses relations, ou au moins, sur les personnes qui lui plaisent. « Ou d’autres choses, bien sûr. » Je ne cherche pas à la braquer, alors indirectement, je lui offre une porte de sortie. Ça n’a jamais été ainsi entre nous, de prendre des pincettes pour une discussion, ça ne nous ressemble. Mais toutes les bonnes choses changent et il nous faut peut-être cela pour reprendre là où nous nous sommes arrêtés. Avoir l’impression de marcher sur des œufs pour finalement pouvoir parler de tout et de rien.

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Avec Sacha

C'est apaisant de passer l'après-midi dans un café tel que celui-ci avec Sacha. De la bonne nourriture, du soleil et un ami, que demander de mieux ? Même si notre amitié n'est pas la même qu'auparavant. En fait, on est plutôt en train de se redécouvrir et retrouver ce que j'ai abandonné en partant d'Auckland. Je suis contente de voir qu'on arrive à discuter de tout et de rien, sans gêne apparente. J'ose même lui redemander s'il m'autorise à refaire des portraits de lui. J'en ai pas mal déjà qui le représente mais ils commencent à dater un peu. « Tu ne t’es toujours pas lassée de voir ma tête dans tes carnets ? » Je souris de toutes mes dents. « Il semblerait que non.. Et puis même, j'aime bien dessiner des visages familiers. » Je hausse les épaules légèrement. « Si tu veux, oui. Je suis toujours impressionné du talent que tu as. » Son compliment me va droit au coeur. Je sais déjà que Sacha a toujours été un grand fan de mes dessins. En même temps, je passais la majorité de mon temps avec mes croquis et mes crayons, c'est devenu habituel pour lui. « C'est cool ! La prochaine fois, je ramène mes affaires à dessins alors. » J'ai déjà hâte de refaire une sortie comme aujourd'hui. J'appréhendais et finalement, ça se passe sans encombre. « Tu as dessiné beaucoup de garçons ici ? » Sa question me surprend un peu. Je m'accoude à la table. Je ne sais pas si je dois être gênée qu'il me la pose. « Ou d’autres choses, bien sûr. » Le fait qu'il rajoute cette phrase me fait comprendre qu'il ne veut pas me mettre mal-à-l'aise. Après tout, c'était mon meilleur ami, je pouvais parler de n'importe quoi avec lui, je suppose que c'est encore le cas. Je me remémore ces derniers mois à Island Bay, et tous les croquis que j'ai pu réalisé. « J'sais pas trop. J'ai dessiné deux ou trois potes. Y a aussi des inconnus, juste parce que leur visage m'inspirait..  » Je glousse. Parfois, je peux vraiment passer pour une voyeuse. « Mon frère en majorité.. Le reste c'est des filles ! » Je n'ai pas été en couple, j'ai connu quelques flirts ici. La plupart du temps, je deviens amie avec les garçons et ça ne va pas plus loin. « J'ai eu l'occasion de faire pas mal de rencontres à Island Bay, ça me fait plus d'inspiration pour dessiner ! » Je rigole légèrement. Une vraie passionnée, ou alors je suis légèrement folle de dessiner autant...

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