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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


depuis un an il essaye de la séduire, mais en vain !
Quand finira-t-elle par craquer et le laisser entrer dans sa vie ?

vous recherchez une famille ? les wilson attendent encore le reste de leurs membres
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 just a lovely distant past (reira)

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MessageSujet: just a lovely distant past (reira) (#)   just a lovely distant past (reira) EmptyLun 13 Avr - 20:23

Wellington. Depuis ton retour, t’y avais pas vraiment remis les pieds. Pourtant, c’est là où tu passais la plupart de tes permissions, si tu ne restais pas au pays où tu étais missionné. Mais le retour à la maison, les retrouvailles légèrement houleuses avec tes parents, avec ton petit frère… Mais pas avec ta sœur. Elle n’avait pas voulu venir chez vos parents pour te voir. Elle n’a pas voulu répondre à tes messages, à tes appels. Alors tu ne va pas la forcer. Tu sais pas ce que tu aurais fait, à sa place, mais peut-être que t’aurais aussi été blessé. Même certainement. Vous n’avez pas eu la même éducation pour rien, et puis, c’est ton sang. Ton frère aussi, t’en voulait. Mais il ne savait pas que tu étais de retour quand il est venu voir vos parents, le jour de ton arrivée à Island Bay. Il avait bien grandi, lui qu’était encore qu’un ado’ quand t’es parti en service. Il t’avait manqué. T’aurais pu lui proposer de venir avec toi, ce soir, mais t’avais besoin d’être seul. De boire un verre à un bar, d’écouter de la musique, et de rentrer. C’était un peu une permission, que tu prenais. Sans avoir besoin que ça en soit une, puisque tu n’étais plus, de toutes manières, militaire. Seulement, y’a des routines comme ça, des besoins, qu’on ne peut pas contrôler. T’avais envie de redevenir celui que t’étais y’a encore quelques années. Ce militaire en permission qu’avait un peu bu, qui racontait les péripéties qu’il avait vécu. T’avais besoin de mentir à quelqu’un sur ce que t’étais. Parce qu’aujourd’hui, t’es pas vraiment intéressant. Qu’est-ce que tu pourrais raconter, sur le toi d’aujourd’hui ? T’as même pas de boulot.
Alors t’avais laissé ton petit frère à la maison. Tu te souviens même pas si tu les a prévenu que tu sortais. Mais qu’est-ce que ça pouvait leur faire, ils avaient qu’une envie : que tu repartes. Mais pas trop loin, cette fois. T’enverra un message à ta mère, quand tu seras arrivé.
Tu sors du métro, celui que t’empruntais souvent pour aller dans ce quartier de la ville. Tu connaissais bien ces endroits, et t’avais même des préférences. Mais aujourd’hui, t’as voulu allé dans un bar où t’étais jamais allé. Parce qu’il n’était pas forcément réputé pour les rencontres agréables que tu pouvais y faire, comme d’autres. Mais plutôt pour la musique. Tu savais même que parfois, y’avait des représentations qui s’y tenaient. T’étais curieux, et t’avais pas la tête à ramener une femme dans ton lit. Surtout que ça aussi, tes parents apprécieront pas forcément. T’avais envie de découvrir.
Tu traverses la route, après avoir regardé qu’il n’y avait aucune voiture et tu entres dans le bar, à l’ambiance déjà feutrée. Tu te retrouve tout de suite embarqué dans un univers musical envoûtant, et alors que tu t’approche du bar entouré par des chaises hautes, t’observes autours de toi. Des tables, près des fenêtres, un peu éloignées du bruit, où il a quelques couples. D’autres carrés, plus grand, avec des groupes d’amis ; puis au centre, des tables rondes avec quelques personnes qui n’ont d’yeux que pour une chose : la femme qui danse, là, au milieu. Tu t’assois. « Un verre de jack daniels, s’il vous plait. » le serveur s’exécute. Un verre d’alcool pur, c’est ce que tu prends toujours pour débuter une soirée. Tu laisses glisser le billet en prévision des autres verres que tu vas prendre et tu t’empares de du petit récipient en cristal. Tes yeux verts balayent tout l’espace. Mais ils arrivent à se perdre sur le corps de celle qui danse. Ils l’observent, de haut en bas. Des cheveux, noir ébène, un visage fin et anguleux. Tu t’arrêtes pas sur sa poitrine, t’en a déjà vu d’autres ; des mieux. Ses bras suivent le rythme qu’elle s’est fixée, tout comme ses hanches, fines. Tu plisses les yeux un peu, en sirotant le whisky. Il t’en reste un peu sur la lèvre supérieure, t’y passe ta langue. Tu descends encore un peu : de grandes jambes fines. Son être tout entier capte ton regard et ton esprit. Tu déglutis légèrement. T’as cette impression de déjà vu, mais tu sais pas d’où elle vient, et qui elle concerne. Quelques instants passent où tu ne te détache pas de son corps, puis la musique se coupe, lentement. Tu la vois quitter la scène, et tu te retourne vers le bar. Ton verre est vide. « Elle s’appelle Reira, elle vient de Russie. » te dis le serveur en remplissant ton verre. Tu lèves les yeux. « Elle se produit ici, quelques soirs, quand on n’a personne d’autre. » Tu reprends le verre, remercie d’une voix rauque le barman et bois une gorgée, plongé dans tes pensées.
Puis t’entends une voix, féminine, qui vient d’arriver. Tu lèves les yeux vers la provenance, et tu te retrouves face à la danseuse au corps envoûtant. Elle commande un verre et s’installe. Elle semble encore un peu essoufflée de la performance corporelle d’il y a quelques minutes. Tu la laisse finir son verre, tranquillement, sans vraiment forcer le regard sur elle. Tu veux pas le mettre mal à l’aise. Alors quand elle regarde ailleurs, tu l’observes un peu plus. Elle a les yeux clairs, mis en valeur par la lumière du bar. Tu détournes le regard. Et puis elle pose son verre. « Je t'offre le prochain, pour ta danse. » Tu sors le billet entre ton index et ton majeur, le lève un peu au-dessus de ta tête en l’inclinant pour le poser. Le barman pose le verre qu’il essuyait pour resservir la danseuse. Tu vois pas le sourire qui s’est installé sur les lèvres du jeune homme, t’es trop pris à regarder la fameuse russe dans les yeux.


Dernière édition par Chance O'Brien le Mar 14 Avr - 12:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#)   just a lovely distant past (reira) EmptyMar 14 Avr - 11:24


JUST A LOVELY DISTANT PAST
Chance et Reira
Les premières notes retentissent, ou plutôt les chœurs. Le souffle de Reira se suspend alors que la salle est plongée dans le noir. Cet instant angoissant pré-show était le préféré de Reira, l’adrénaline qui se mêle au stress lui donnait toujours un petit sourire en coin. Le plaisir de cet instant prend toujours au cœur la danseuse, mais la peur aussi. Cette peur de la blessure, qui continue de la hanter. En un instant, un spot à la couleur de feu éclaire son corps, les notes de piano et la voix de Banks remplissent la pièce. Les automatismes de la passion prennent le pas sur l’appréhension, comme toujours. Ses bras s’envolent lentement vers le ciel avant que ses mains ne viennent caresser ses épaules, son visage. Entre torsions, inclinaisons et isolations, seul le buste de la danseuse se meut au rythme lent du piano.  Lorsqu’arrive le refrain, sa jambe droite s’élève en développé. La pointe du pied cherche le plafond pendant que le buste s’incline en tilt. Elle n'y pense pas sur le moment, mais à chaque répétition, Reira se fait la remarque qu’elle a incroyablement perdu en souplesse, surtout à cause de ses ligaments blessés. Ceci dit, elle est trop dure avec elle-même, en comparaison avec le commun des mortels, elle reste encore un morceau de chewing-gum. La voix aigüe se fait avaler par les notes de piano devenus des notes électro sombres. Au même instant, le corps de Reira fond au sol, roulant du mieux qu’elle peut sur la petite scène aménagée au milieu de la piste dansante. Elle profite de cet instant, où les spots ne lui aveuglent plus les pupilles, pour balayer du regard la salle. Elle voit de nombreux habitués, des gens qu’elle a déjà vu passer par ici. Au même moment la porte du bar s’ouvre sur un jeune brun aux cheveux délicatement bouclés. Elle n’a pas le temps de s’attarder sur lui, sa tête se balance en arrière. Cette partie est la plus intense pour elle, les paroles normalement destinées à une rupture amoureuse lui parlent à elle et son genou meurtri. Cela se ressent dans les expressions de son visage déformé par les souvenirs de ses souffrances passées. La danse aurait pu la tuer, pourtant cela l’a fait revivre. En dansant, elle exulte ses maux, elle cherche à s’en libérer. C’est peut-être ce que les gens apprécient lorsqu’elle danse. Bon nombre de spectateurs la complimente sur sa capacité d’interprétation. Son corps moulé d’un body noir asymétrique s’étend en longueur pour mieux se refermer sur lui-même. Ses mouvements mélangent classicisme et contemporain, elle n’est pas véritablement chorégraphe. Pour préparer ses spectacles, elle lance la musique et danse jusqu’à ce que les mêmes mouvements reviennent. Ses jambes fines sont galbées dans un collant opaque couleur chair. Elle ne montre jamais sa peau, parce que ces cicatrices seraient trop visibles, elle préfère éviter les rasades de questions sur celles-ci. Elle danse généralement en talons, comme ce soir avec sa paire de cuissardes. C’est un pari risqué, surtout avec son genou, mais ça en jette plus. Un dernier tour sur elle-même et pose finale. La musique se coupe, les applaudissements prennent le pas. Descendue de scène, elle récupère une jupe fluide noire qu’elle enroule autour de sa taille, histoire de ne pas se balader cul presque nu dans le bar.

Après avoir salué quelques habitués qui s’empressent toujours de la complimenter, elle arrive avec un grand sourire au bar. L’euphorie l’habite malgré l’essoufflement et les cheveux qui se collent un peu partout à cause de la transpiration. Le bonheur de danser est encore plus fort qu’avant sa blessure, parce qu’elle apprécie bien plus l’importance de ces petits moments depuis qu’elle a connu la dépression. « Une vodka, s’il te plaît. Et pas n’importe laquelle, tu me connais. » Accoudée au bar, elle observe le barman lui dégoter sa meilleure vodka. Impossible de tromper un palais russe sur ce point. De là où elle est, elle peut désormais observer bien plus clairement la salle. Surprise. Juste à côté d’elle se trouve le jeune homme qu’elle a vu entrer. Elle remarque ses yeux verts et détaille les arêtes saillantes de sa mâchoire. Ses traits lui disent quelque chose, une sensation familière l’habite mais elle ne dit rien. Elle ne l’observe pas plus que ça, se disant qu’il était peut-être présent dans un autre bar où elle s’était produite. Lorsqu’elle entend sa voix, sa familiarité devient plus déstabilisante. Ses yeux pers croisent le vert des siens, chaudement éclairés par les lumières tamisées du bar. Les souvenirs de Reira sont flous, mais elle est certaine de l’avoir connu. Impossible de se souvenir quand et où. Un sourire étire ses lèvres gourmandes couvertes d’une fine couche de rouge à lèvres nude. « Tu sais, tu vas pouvoir économiser quelques dollars parce que je ne paye pas réellement mes consommations ici, du moins les soirs où je danse. » C’était un petit accord tacite entre elle et le patron. Elle ne pouvait évidemment pas vider toutes les bouteilles du bar, seulement quelques consommations. Les pointes de son sourire s’étendent un peu plus alors que le barman dépose une nouvelle vodka sur le comptoir. « Mais je te remercie. Je t’invite d’ailleurs à goûter cette vodka, ils la sortent que pour moi, profite-en. En plus, je te l’offre, ça ne me coûte rien, et ça me fait plaisir. » Elle laisse échapper un petit éclat de rire avant de couler un regard entendu au barman. Elle n’est pas spécialement amie avec le personnel, ils se connaissent et s’apprécient, sans plus. Son attention se reporte sur l’homme aux yeux verts envoûtants. Un mystère plane autour de lui, et elle est bien décidée à trouver ce que c’est. « Je ne t’ai jamais vu par ici, c’est la première fois que tu viens ? » demande-t-elle tout simplement, pour en savoir plus sur cet inconnu familier.
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MessageSujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#)   just a lovely distant past (reira) EmptyMar 14 Avr - 13:59

Le son de la musique était  plus bas que lorsque la brune dansait. T'entendais plus de monde parler autours de vous. Certains décidaient même de partir, d'autres arrivaient tout juste. Le bar était plein de vie, et tu voyais des gens s'activer sur scène pour préparer les instruments de la prochaine prestation. Visiblement, la danseuse avait finit pour ce soir. T'étais toujours autant intrigué par cette impression de déjà-vu. Tu savais pas quoi penser, sur ce que tu vivais ce soir dans ce bar où tu mettais les pieds pour la première fois. Visiblement pour la danseuse, c'était pas son cas. Elle conaissait l'endroit, pour se produire. Puis, d'avoir des consommations gratuites, c'était pas donné à tout le monde. Tu ranges le billet que le barman n'avait pas prit, avant même que la brune te l'explique, légèrement déçu. C'était à toi d'offrir des verres aux belles femmes, pas à elles. Pour le coup, ça n'étais jamais arrivé qu'on te refuse une offre pareil. T'engages un léger hochement de tête accompagné d'une petite moue exagérée en guise de réponse à son refus. Un rictus amusé néanmoins se dessine peu à peu sur tes lèvres quand elle te demande si c'était la première fois que tu venais dans le bar. Tu finis alors ton whisky pour laisser le barman t'en remplir un autre de la fameuse vodka. « Je n'suis pas très vodka, mon truc c'est le sky. Mais c'est difficile de refuser une offre pareil. Enfin, pas pour tout le monde visiblement. » tu la regardes, un plus large sourire dévoilant tes dents. Non, tu ne lui en veut pas. Elle profite de ce traitement faveur, qui pourrait lui en vouloir ? Et puis, tu ne répond pas tout de suite à sa question. Même toi tu ne sais pas quoi répondre. Tu ne sais pas encore si tu veux redevenir le militaire en permission ou rester le blessé obligé de rentrer à la maison par son médecin.« A ta place j'aurais offert ce verre à un gars qui boit la même chose que moi. C'est déjà un point commun.» tu souffles amusé avant de porter le verre à tes lèvres. Tu sens le liquide brûler ta gorge, l'arôme remontant dans tes narines. T'avais vraiment pas l'habitude de boire autre chose que ce foutu whisky. T'en avais tellement bu que tes papilles étaient anesthésiées à l'alcool Écossais. C'était pas le cas pour le reste, et surtout pas pour la vodka. Celle-ci en plus de ça ne ressemblait pas à celles que tu connaissais et qu'on vous servait en boîtes, en shots. Tu ne cache pas ta grimace avant de laisser échapper un souffle rauque. « Vraiment un délice, j'ai rarement goûté un ammoniaque pareil. »  T'es ironique évidemment. Tu regardes la russe du coin de l’œil, ce petit rictus toujours au coin des lèvres. C'est sûr que comparer l'alcool de son pays à de l'ammoniaque, c'est pas forcément très fin de ta part. Mais c'était plus fort que toi. Puis après tout, ce n'est qu'un peu d'humour. Tu te rappelle sa question. Tu restes plongé un petit instant dans la transparence de l'alcool qui est au fond de ton verre. « Pour te répondre, oui c'est la première fois que je met les pieds dans ce bar. Mais pas ma première fois dans un bar de Wellington.» Tu n'as rien dis sur toi à proprement parler. Juste que t'es, ou étais, un habitué des bars de la ville. Mais après, ce n'est pas un secret. Tu prends le verres devant toi et le descend d'une traite. La vodka n'est pas ton péché mignon, mais tu ne peux pas laisser un verre, qu'on t'a gentiment offert, remplit.  « Merci d'avoir ouvert ma culture gustative, mais je vais rester au whisky.» tu souris en levant ton verre vide au dessus de ta tête, comme pour trinquer. Le barman te ressers. T'as pas compté à combien de verres t'étais, en si peu de temps, depuis ton arrivée dans le bar. Mais ton moral n'étant pas à son maximum, l'alcool te montait plus vite à la tête qu'autrefois. Puis, ça faisait un petit moment que t'avais pas bu. « Franchement, je peux te dire que t'es pas comme les russes que j'ai pu rencontrer. » c'est faux, c'est la première russe que tu rencontres. Du moins, que tu penses rencontrer. « J'ai plus l'habitude de femmes plus fortes, qui me battent au bras de fer.» tu montres ton poing, le regard brillant. Le regard perçant de la jeune femme ne t'échappe pas. Ce regard, tu pourrais t'y perdre. Et plus encore maintenant que t'es plus tout à fait sobre.
La dernière fois que t'as été dans cet état, et que la soirée s'est conclue sur un passage forcé au dessus d'une cuvette de toilettes, c'était à ta sortie de l'hopital militaire, il y a quelques mois. Depuis, t'avais pas vraiment bu. Cette soirée avait rouvert la plaie de ton ventre, et t'avais dû retourner dès le lendemain voir ton doc' attitré pour refaire des points. Encore sous alcool, t'avais rien senti, il t'avait pas anesthésié puisque ça s'était fait rapidement, dans sa tente. Pas vraiment officiel comme raccommodage. Le rapide souvenir de cette periode pas si vieille que ça provoque une petite perte d'équilibre, que tu cache en attrapant le paquet de cigarettes qui se trouve dans ton jean. « Tu m'excuseras, j'ai un paquet à finir.» Tu finis ton énième verre d'une traite en te levant puis te dirige vers la sortie. L'air frais n'enlève pas les quelques rides de ton front, froncé par le souvenir périlleux qui vient de resurgir. Tu t'adosse contre un mur un peu éloigné des quelques autres fumeurs du bar et allume la clope que tu avais en main. T'es un idiot Chance, tu le sais. Cette nana, là. Tu la connais. Tu le sais. Tu sais toujours pas d'où, mais ça te reviendra. Mais t'espères qu'une chose : qu'elle ait jamais finis dans le même lit que toi. Ce serait ramener des souvenirs encore plus douloureux à cette soirée qui était prévue plus tranquille qu'elle ne l'est. Et là, tu ressens une irrépressible envie de prendre ton téléphone et de composer le numéro de ta sœur. T'es ivre, tu commences à vraiment bien l'être. Tu sais que tu fais une connerie en l'appelant. Mais que veux tu, t'as pas grand chose dans la cervelle dans des moments comme celui-ci. Alors tu l’appelles. « Salut ma p'tite. Je sais qu'il est tard, je sais aussi que t'as pas envie de m'entendre. Mais rien ne t'oblige à écouter ce message. J'voulais juste te redire que je suis... désolé. J'ai pas assuré comme grand-frère. T'aurais pu être fière de moi, mais j'ai tout gâché, pendant dix ans. Je peux pas tout te raconter, tu mérites pas d'entendre des horreurs pareils. Alors j'espère seulement que tu vas arriver à me pardonner. Tu sais, je suis rentré. Définitivement. Je ne suis plus soldat.» Tu ris. Non, t'étais plus soldat. Est-ce que tu l'as déjà été ? T'as du mal à te rendre compte. Mais tu ris seul. Les effets de l'alcool, hein. Tu raccroches. Un profond soupir avant de prendre une latte du tabac. Tu sens la fumée s'engouffrer dans ta gorge, brûler tes amygdales. Tu reprends une inspiration pour lui permettre d'aller plus loin. Et il s'engouffre dans tes poumons, pour ressortir à ton expiration, après quelques brefs instants. Même pendant que tu appelais ta sœur, le corps de la danseuse occupait ton esprit.
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MessageSujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#)   just a lovely distant past (reira) EmptyMar 14 Avr - 17:47


JUST A LOVELY DISTANT PAST
Chance et Reira
Elle observe sa moue déçue non sans dissimuler sa propre moue, plus amusée. Le coup de la boisson gratuite, elle ne le fait pas à tout le monde. Lui y a eu le droit, probablement un peu parce qu’il suscite de l’intérêt chez Reira. Elle est indéniablement attirée par cette aura mystérieuse qui l’entoure. A vrai dire, même sans cette impression de déjà-vu il lui aurait plu. À mesure qu’elle détaille son visage, ses expressions, elle se dit que c’est vraiment un bel homme. Plus vieux qu’elle, mais de probablement pas grand-chose. Et si cette sensation provenait du fait qu’ils avaient déjà couché ensemble ? Reira balaye mentalement cette idée. Impossible, elle n’est pas du genre à oublier avec qui elle a pu partager des moments intimes. Ça doit être autre chose. Son sourcil se hausse lorsqu’il lui fait remarquer que lui, il ne refuse pas son offre. Ses lèvres s’étirent au point de laisser entrevoir ses dents, laissant échapper un souffle rieur. Elle pourrait presque le croire réellement vexer, mais la pointe d’humour dans ses paroles lui dit le contraire. Ce ne serait pas étonnant après tout, bon nombre d’hommes se sentent indignés de voir une nana leur refuser quelque chose. Reira se fiche pas mal des règles de galanterie. Si elle veut parler à un homme, elle le fait sans attendre qu’il fasse le premier pas. Tout comme elle peut aimer se faire désirer. Une nouvelle remarque, elle acquiesce d’un signe de tête lent, se tournant pour faire face à l’homme. Un seul coude est posé sur la table, celui du bras gauche, qui tient son verre auquel elle n’a pas encore touché. « Je préfère attiser les papilles gustatives de l’autre, leur apprendre quel alcool est bon. » Elle n’a jamais été une grande fan du whisky. Elle en boit, quand ses papilles sont déjà brûlées par des liquides précédents. Ceci dit, elle n’a sûrement jamais goûté de bon whisky, que des marques bon marché. Sa grimace lui donne presque envie d’éclater de rire. Elle ne se rend plus vraiment compte de la force des vodkas, elle en apprécie seulement le goût. Peut-être que le mythe est véridique. Les russes sont immunisés, et la vodka coule à la place du sang. L’air faussement vexé, elle surenchérit à sa remarque. « Dis le moins fort, vu ta grimace, l’ammoniaque risquerait de se venger et de faire la fête dans ton estomac. » Elle se dit que s’il avait osé dire ça dans un bar russe, sa soirée n’aurait pas été aussi tranquille. Elle le laisse en dire un peu plus sur lui. Pas grand-chose, malheureusement. Mais assez pour que Reira se dise que oui, elle a dû le croiser dans un autre bar ici-même à Wellington. Son instinct lui intime pourtant qu’il n’en est rien, que ce n’est pas d’ici qu’elle le connaît. Elle ne force pas, se contente d’écouter et de l’observer tout en sirotant sa vodka. Il a vraiment un joli sourire, qui illumine son visage de joie. Et puis elle se perd dans son regard, elle y voit les effluves de l’alcool qui font luire sa pupille, mais elle décèle autre chose. Quelque chose de cassé, des peines et de la souffrance. Elle pourrait croire qu’elle regarde au fond de la Reira de 2012. Quoi que son iris fût plus morne. Ses sourcils se haussent, visiblement surprise par ses mots. Peut-être qu’il a voyagé en Russie et qu’elle l’a rencontré là-bas… Non. Ça cloche toujours. « Ce n’est qu’une question d’entraînement. Je ne sais pas quel genre de russes tu as pu rencontrer, mais je vais prendre ça pour un compliment. » Plus vite qu’elle ne l’aurait pensé, le jeune homme se faufile vers la sortie. En un rien de temps, un voile s’est formé sur ses yeux, sa main s’est portée sur sa poche, il s’est levé et est parti. Reira se replace face au comptoir, faisant tourner la vodka dans son verre. Son regard se perd sur le liquide transparent, similaire à de l’eau, en plus épais. Elle pense au jeune homme. Elle se dit qu’elle le connaît, c’est certain, mais elle se dit aussi qu’il n'est pas exactement qui elle a connu. Son visage respire la joie dès qu’il ouvre la bouche, mais dans son regard réside quelque chose que Reira ne connaît que trop bien. La tristesse, la souffrance. Pendant plusieurs minutes elle fixe sa vodka, avant de prendre la décision d’aller le retrouver, sans véritablement savoir pourquoi, juste parce qu’elle en ressent le besoin. Le liquide disparaît cul sec, d’un geste habile elle récupère son sac et son long manteau noir dont elle noue la ceinture à sa taille. Elle demande au passage une bouteille d’eau au barman, parce qu’elle se dit qu’il pourrait en avoir besoin. Elle se dépêche de sortir, parce qu’elle craint qu’il ne soit déjà parti. Dehors, le vent d’automne lui fouette le visage, fait valser ses mèches ébènes. Quelques gouttes de sueur mangées par la fraîcheur nocturne se transforme en frissons passagers. Son regard scrute la foule de fumeurs qui occupe le devant du bar mais elle ne le voit pas. Et merde. Puisqu’elle a toute ses affaires, elle se met en tête de tout simplement rentrer. Alors qu’elle avance de quelques pas, abandonnant la devanture, elle tombe sur sa voix. Soldat ? Ses sourcils se froncent, elle s'arrête. Il semble occupé, et elle ne veut pas pénétrer son intimité. Soudainement, quand elle s’apprête à faire demi-tour, elle l’entend rire et là tout s’éclaire miraculeusement. Chance. Les souvenirs lui reviennent. Ce jeune soldat qui l’avait fait danser dans un bar à Yaoundé, la ville aux sept colonnes du Cameroun, il y a quelques années de ça. Il l’avait fait rire, et surtout il avait ri, de ce rire si spécial. Inoubliable. Ils avaient passé la nuit ensemble, ses doigts s’étaient amourachés de ses courbes. De ses cicatrices. Ils avaient aussi parlé, de ses cicatrices. Reira s’était ouverte à lui, en se disant que ça ne lui ferait pas de mal, et que, de toute façon, elle ne le reverrait jamais. Il lui avait fait du bien, sans même qu’il n’en soit conscient. « Chance… » Elle prononce son nom avec délicatesse, mais elle craint tout de même qu’il ne l’entende. Si elle a fini par le reconnaître, lui ne semble pas se souvenir d’elle. Elle ne lui en veut pas, après tout ce n’était qu’une nuit, il y a des années. Même elle, elle ne se souvenait pas de lui à première vue. Maintenant que ses souvenirs sont revenus, elle se demande ce qu’il a pu vivre pour avoir perdu un peu de ce qu’il était. Sa silhouette féminine toute vêtue de noir, s’approche doucement de lui. Elle n’ose pas lui dire qu’elle sait qui il est. Peut-être parce qu’il n’est plus exactement qui il était. Sa main vient se loger sur son bras, d’un air protecteur. « Est-ce que ça va ? » Elle n’a rien entendu de sa conversation. Rien à part le mot soldat, et son rire. Mais elle sent bien que quelque chose ne va pas. Peut-être l’alcool. Elle lui tend d’ailleurs la bouteille d’eau qu’elle a prise juste avant de sortir. « Bois un peu d’eau. Si t’as plus l’habitude de l’alcool, ça t’évitera la gueule de bois. Et pas besoin de faire l’homme vaillant, personne ne peut rien contre la gueule de bois. » Elle esquisse un sourire compatissant. En réalité, elle ne sait plus réellement comme réagir. Est-ce qu’elle doit lui dire ? Est-ce qu’elle doit d’abord le laisser se souvenir d’elle ? Puis, si ça se trouve, il l’a entendu dire son nom. « J’sais ce que c’est. De perdre l’habitude de boire. Quand tu t’y remets, tu te rends compte que ta tête peut tourner plus vite que tu ne l’aurais pensé. Si tu as besoin d’autre chose, que je te raccompagne ou que sais-je, n’hésite pas. Je n’ai plus grand-chose à faire ce soir, de toute façon. » Elle aurait presque envie de rire. Les rôles s’échangent. Là où l’homme doit raccompagner la femme, c’est Reira qui se charge de le faire. Elle l’imagine déjà prendre les devants et faire le macho offusqué, alors elle rajoute avant qu’il n’ait le temps de parler. « Ne t’en fais pas, je ne dirais à personne que tu as manqué à tes devoirs de gentleman, laissant une jeune femme tout faire à ta place. » Son visage s’illumine d’une lueur joyeuse, un rictus amusé au coin des lèvres. « Tu gagneras le bras de fer une prochaine fois. » Reira a envie de l’aider. Parce qu’elle se sent redevable du bien qu’il a pu lui apporter. Lui parler cette nuit-là avait été libérateur pour la jeune femme, plus qu’elle ne pouvait l’imaginer. Elle n’en a ressenti les bénéfices qu’après, lorsqu’elle s’est rendue compte qu’elle pouvait parler de ce qui lui était arrivé, que ça pouvait l’apaiser. Maintenant, elle voulait apaiser le chaos qui noie la rétine de Chance.
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MessageSujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#)   just a lovely distant past (reira) EmptyMer 15 Avr - 19:37

Tu n'es plus quelqu'un de loquace, Chance. Autant autrefois tu pouvais te confier à quelqu'un comme si tu étais un livre grand ouvert, autant maintenant, et cela depuis plusieurs années maintenant, tu ne dis plus grand chose sur toi. Le seul qui pouvait lire dans ton esprit, c'est ton ancien partenaire. Medrick. Il avait beau être plus âgé que toi, avoir une toute autre maturité, de tout autres objectifs, il te comprenait. Comme s'il avait vécu ce que tu vivais à cette époque. Et qu'il savait que t'avais besoin que d'un peu de temps pour t'en sortir. S'il était resté à tes côtés, peut-être qu'aujourd'hui tu ne serais pas dans ce bar à te laisser emporter par l'alcool. T'aurais peut-être rencontré une femme avec qui tu aurais décidé de vivre ta vie. Au lieu de ça, t'as bientôt trente ans. A cette âge là, tes parents avaient déjà une maison et mettaient tout en oeuvre pour avoir un enfant, pour t'avoir. Mais Medrick n'était plus là et il ne reviendrait pas. Tu l'avais vu mourir devant toi. Et tu pourras jamais chasser les images de ton esprit. Ses yeux rempli de sang par les vaisseaux qui avaient éclaté face à la douleur. Les larmes qui coulaient sur ses joues métisses. Il aurait eu de beaux enfants, Medrick. T'aurais été comme un oncle pour eux, c'est certain. Peut-être même le parrain de l'uns d'eux. Mais encore une fois, ce n'était plus possible. Alors ce soir, même si tu t'étais rendu dans ce bar dans l'optique de parler, même si c'était des mensonges, t'avais finalement plus envie, ni de mentir, ni de parler. L'alcool avait fait remonter à la surface des fantômes que t'avais essayé de chasser y'a plusieurs années, alors que tu pensais pouvoir te détendre un peu depuis ton retour. C'était bête que ça tombe sur la belle danseuse. Ou peut-être que finalement, c'était juste une chance pour toi de la retrouver ici, même si tu ne le savais pas encore.
Ton regard avait changé, en quelques secondes. Pourtant, la soirée commençait bien. Sans venter tes mérites, t'aurais pu faire quelque chose d'un peu plus constructif que de boire un verre. Ça se voyait dans vos yeux. Il y avait une sorte d’électricité dans l'air qui séparait vos deux corps. Une sensation qui t'attirait vers elle, avant que tout s'arrête pas ces malheureuses pensées. T'étais parti tellement vite que dans quelques heures, alors que l'alcool sera redescendu, tu regretteras. Et c'est certain que tu reviendras, peut-être bien plus vite que prévu dans ce bar pour y retrouver la danseuse. Enfin, si tu es chanceux. Mais peut-être que tu te fais de fausses idées. Car alors que tu raccroches, t'as l'impression d'entendre quelqu'un qui t’appelle. Enfin, plutôt, qui prononce ton prénom. Mais c'était peut-être qu'une hallucination. Qui aurait pu t'appeler, de toutes façons ? Puis au bout de quelques secondes, une main fine se place sur ton bras. T'avais retroussé les manches de ta veste, il faisait encore bon la nuit, et puis l'alcool donne chaud. Elle te demande si ça va, tu reconnais la brune. Peut-être finalement que tu n'auras pas à revenir pour espérer la revoir. T'acquiesce rapidement en acceptant la bouteille qu'elle te tend. Tu bois une gorgée. T'étais à ce stade où tu ne pouvais plus faire le vaillant. Ça suffit, t'avais essayé de l'être pendant dix ans, et ça t'a pas apporté que du bon. Je pense qu'il est temps que tu te réveilles et mette de côté cette fierté d'homme, mais tu ne le fera pas. Pas pour tout tout de suite en tout cas.  « Merci. Ma sauveuse. » Tu esquisses un sourire en la regardant. T'as les yeux légèrement humides. L'alcool triste, ça ne te réussit pas.Elle te sourit aussi. Quand t'y repense, la voix que t'as entendu prononcer ton nom c'était peut-être elle ? Lui avais-tu seulement dit comment tu t'appelais ?  Oui probablement, tu ne te souviens plus vraiment, et comment aurait-elle pu le deviner si non ? « C'est pas faux, j'ai pas été très fin sur ma consommation ce soir. Ça faisait un petit moment que je m'étais pas laissé aller. Pardon M'dame.» T'essayes de reprendre un air enjoué, d'oublier ce passage. Tu reprends une gorgée d'eau. « Pour être franc, j'ai jamais autant aimé boire de l'eau... A part quand on est rentrée à la base après avoir passé une journée dans les plaines d'Afrique et qu'on avait finit toutes nos provisions, et l'eau avec. » Cette dernière phrase, tu la laisse échapper dans un soupir. Tu te souviens de cette journée. Vous aviez dû enlever vos veste tant il faisait chaud, et vous vous étiez retrouvés en débardeurs, gilet par balle par dessus et armes chargées au cas où. Une journée sans boire sur un continent où la canicule est presque quotidienne. Tu ne sais même pas si tu le referais, si c'était à refaire. Mais t'as laissé échappé un détail de ton expérience qui n'était pas prévu. Mais à vrai dire, tu n'as plus grand chose à y faire. La jeune femme te voit sous ton pire angle, autant redorer le blason pour ne pas passer pour un alcoolique raté. « Demain on oublie tout, d'accord ? Je redeviens le gros dur et toi la princesse à protéger ?  » Tu ris un coup. « Non oublis, je sauve pas les gens moi, malheureusement tout ce que je touche je le détruit. » L'alcool, ça délie les langues. Tu te sens responsable de beaucoup trop de maux. Alors tu laisse échapper des phrases que tu regretteras demain. Pourtant, ça fait du bien de les laisser sortir.« Excuse moi ma belle, je t'embête avec mes problèmes. » Tu lui offre un sourire navré. T'aurais peut-être été plus en forme si tu n'étais pas venu seul ce soir. Mais t'aurais certainement pas rencontré cette Reira. Puis d'un coup, ta vision se trouble, tu commences à avoir le tournis alors que tu es parfaitement immobile. T'as beau pas avoir bu depuis un moment, tu reconnais cette sensation. Tu cherches un bouche d'égout pas trop loin, ou au moins un caniveau. T'avances de quelques mètres avant de laisser se déverser ce qui gargouillait dans ton ventre. La bouteille toujours en main, une fois tes affaires fini, tu prends quelques gorgées pour te rincer la bouche, à moitié accroupi, une main sur la cuisse. T'étais certainement pas un exemple de galanterie, et pas non plus l'homme de rêve de la danseuse. Surtout pas après cet épisode, pas forcément agréable pour vous deux. « Je devrais rentrer... » tu regrettes dès l'instant même tes paroles. Oui, tu dois rentrer. Mais non, tu peux pas rentrer. Vu ton état, tu causeras bien plus de dégâts. Tu te redresses, t'inspire profondément. Une dernière gorgée d'eau, et tu regardes autours de toi, un large sourire dessiné sur tes lèvres. Bien sûr, il est pleinement ironique. « Quoi que, je m'sens bien ici. Il fait bon nan? » tu t'étires un coup, comme si tu étais à nouveau au meilleur de ta forme. Mais dans ton crâne, y'a un singe qui fait sonner des cymbales. « L'air frais fait un bien fou. » T'es vraiment con, Chance. Elle doit te prendre pour, soit pour un véritable idiot pas finis, ou alors pour un fou. Au choix. Tu t’arrêtes une seconde de gigoter pour croiser son regard. T'éclates de rire, la sensation de tournis ne s'est toujours pas éclipsée. « Pardon, vraiment. J'crois bien que je t'ai perdu, même si moi aussi je suis un peu perdu. » Tu t'en veut. Tu détestes être dans cet état. Mais après tout, qui aime être bourré au point d'avoir un comportement incompréhensible ? Pas grand monde. Tu te calmes et t'assois sur le trottoir, et très loin du caniveau. « A vrai dire, rentrer chez moi serait pire que de rester ici. » tu lèves la tête pour la regarder, un dernier sourire aux lèvres. Et puis, tu peux pas t'empêcher de penser que cette femme là, tu la connais. Tu la connaissais, y'a des années. T'en es persuadé. Ces yeux, ces lèvres, cette voix. Tu la connais, c'est certain. Mais tu n'arrives pas à te rappeler comment, et c'est flippant.
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MessageSujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#)   just a lovely distant past (reira) EmptyJeu 16 Avr - 19:44


JUST A LOVELY DISTANT PAST
Chance et Reira
Reira se rend compte que le contact de ses doigts sur l’épiderme de Chance l’électrise. Comme à l’époque où elle l’a connu. Il avait tout de suite eu une aura qui avait attiré l’œil, le corps de la jeune russe. Aujourd’hui c’était un peu pareil. Elle l’avait senti lorsque son regard s’était braqué pendant sa prestation sur celui qu’elle pensait inconnu. Maintenant elle sait qui il est, et même si elle ne sait pas ce qui a pu lui arriver, elle sait qu’il est soldat. Ou du moins l’était. Jamais elle n’a connu les ravages de l’armée, mais elle en a suffisamment entendu parler pour savoir qu’il a subi un profond traumatisme, voire plusieurs. L’envie de le prendre dans ses bras est irrésistible. Elle a envie de lui dire que tout va bien se passer, de le rassurer. Mais elle ne peut pas le faire. Parce que ce serait mal venu, après tout ils ne se connaissent plus vraiment. Quand bien même Chance se souvient d’elle, est-ce qu’il aurait réellement envie de traîner avec une ex conquête ? Probablement pas. Elle le regarde boire, ça lui tire un sourire de satisfaction de voir qu’il ne résiste pas. Son regard croise le sien, son sourire et ses paroles raisonnent dans ton esprit. Sauveuse, elle ? Elle se retient de rire. Un rire nerveux, un peu dû à l’alcool. Mais elle est contente de pouvoir l’aider, lui rendre ce qu’il a pu lui apporter. Alors elle lui rend simplement son sourire. « Ne me remercie pas, c’est bien normal. » Reira manque de s’étouffer lorsque Chance évoque l’Afrique, le continent sur lequel ils se sont rencontrés pour la première fois. Il soupire alors que la main de Reira est remontée vers son épaule, elle sent ses muscles se contracter probablement à cause d’un souvenir. Il évoque l’Afrique mais pas Reira, elle baisse légèrement le regard. Ses pupilles fixent le sol, une pointe de déception les parcourant. Elle n’arrive pas à lui en vouloir de ne pas se souvenir d’elle, mais se retrouve tout de même blessée dans l’égo d'avoir été à ce point passagère dans sa vie. Adossée au mur du bar, elle regarde droit devant elle, un demi-sourire un peu niais au coin des lèvres en replongeant dans ses souvenirs de l'Afrique. Elle se laisse embarquer dans le brouhaha agité d’une soirée à Wellington. Puis la voix de Chance reprend le dessus. « Promis demain on oublie tout. Tu redeviendras le gros dur. » Peut-être que j’oublierai également qui tu es, si tu ne te souviens pas de moi… Il rigole mais Reira fronce les sourcils. Pour le coup, elle a envie de le secouer et de lui dire de se reprendre. Que non, il ne détruit pas tout ce qu’il touche. Il l’a touchée et elle est toujours là. Il s’excuse avec un sourire navré qui tord le cœur de la russe. Ça lui fait mal de le voir dans cet état, alors qu’elle l’a connu si joyeux. Elle n’a pas le temps de réagir qu’elle le retrouve recroquevillé près d’une bouche d’égout. Reira ne le voit véritablement pas sous son meilleur jour, mais elle s’en fiche. Après tout, qui n’a jamais été malade et déprimé ? « Tu vois, je te l’avais bien dit que la vodka se vengerait pour avoir été traitée d’ammoniaque. » Elle laisse échapper un éclat de rire avant de se rapprocher de lui, doucement. Elle rit comme pour lui dire « je me fiche que tu vomisses, c’est pas sexy mais je m’en fiche ». Tout semble aller mieux pour lui mais Reira sent qu’au fond il n’en est rien. Elle l’observe, sans rien dire jusqu’à ce que finalement ils éclatent tous les deux de rire dès que leurs regards se croisent. Reira ne sait même pas pourquoi elle rigole, parce qu’il rigole sûrement et qu’il agit comme un idiot fier. Il s’excuse à nouveau, le rire de Reira s’étant muté en un large sourire qui se voulait rassurant. « Tu n’as pas à t’excuser tu sais. » Son regard et son sourire mélancolique la prenne au cœur, alors elle le rejoint sur le trottoir, s’asseyant à côté de lui après avoir remonté le bas de son manteau pour que ce soit plus… confortable. Cette fois, sa main vient se poser sur sa cuisse, plus proche de son genou que des hanches, histoire que son geste ne soit pas mal interprété. Le contact l'électrise à nouveau même au travers du tissu. Lorsqu’elle se tourne vers Chance, elle ne s’attend pas à ce que son visage soit aussi proche du sien. Elle rougit sûrement mais cela ne se voit pas. Ses iris viennent détailler l’ossature de son visage avant de se perdre dans ses prunelles verdoyantes. « Tu ne me déranges pas avec tes problèmes. Parfois ça fait juste du bien de pouvoir sortir ce que l’on a sur le cœur. Et c’est même souvent plus facile avec des inconnus. » Inconnus ou presque… Mais elle sait de quoi elle parle, Chance l’avait écouté à l’époque, aujourd’hui c’était son tour. « Et… Je pense que tu es trop dur envers toi-même. Tu as probablement sauvé des tas de gens, peut-être même sans en être conscient. » Soudain, elle se redresse, sautillante comme un ressort, après avoir lâché une petite tape sur la cuisse de Chance. Elle lui fait face, debout. « Hé bien puisque tu ne peux pas rentrer chez toi, viens chez moi. Étant la chevalier servante, je ne peux pas décemment pas te laisser dormir dans la rue alors tu n’as qu’à venir dormir chez moi. Ça me dérange pas. Et puis si t’es un psychopathe ça fera de l’animation dans le quartier. » Il semble la regarder d’un air médusé, à vrai dire elle ne décèle pas très bien ce qu’il se passe dans son regard. Elle ne lâche pas, lui faisant signe de se lever. « Allez, viens, dépêche-toi on n'a pas toute la nuit. » Elle se tourne, prête à se diriger vers sa voiture. Juste avant de s’éloigner, elle fait volte-face, pointant du doigt le jeune homme toujours assis sur le bord du trottoir. « Par contre je te préviens, tu vomis pas dans ma voiture sinon je t’abandonne sur le bord de la route. » Elle esquisse un sourire avant de prendre sa route, ondulant légèrement des hanches, peut-être pour le convaincre un peu plus de la suivre.

***

Il avait fini par daigner se ramener dans sa caisse, pas très neuve mais elle faisait le job. Le retour à Island Bay s’était fait au rythme de l’auto-radio qui passait une musique assez rétro. Ils avaient discuté un peu, de tout et de rien. Elle n’avait surtout pas arrêté de répéter que non ça ne la dérangeait pas, et que si elle pouvait venir en aide elle le faisait. Pendant le trajet, Reira se demandait sincèrement ce qui lui était passé par la tête de le ramener chez elle. Puis elle se disait que de toute façon il ne connaissait pas son identité, donc dès demain matin tout serait oublié. Ils ne se reverraient probablement plus jamais. Pourtant Reira, n’avait pas envie de ne plus jamais le revoir… Elle s’était déjà attachée à lui au Cameroun, mais de le voir ainsi, ça la touchait encore plus. Elle voulait sincèrement l’aider, le rassurer. Debout contre l’embrasure de la porte de son salon, elle observe Chance préparer son lit sur le canapé-lit déplié. Toujours en pensant que ce n’était pas la meilleure idée de le ramener ici. M’enfin, au vu des événements, il y avait peu de chance qu’ils couchent ensemble ce soir. Elle aurait trouvé ça étrange de coucher avec lui, alors qu’elle lui cache qu’elle le connaît.  « Bon, ce n’est pas une chambre de palace mais j’espère que tu passeras une bonne nuit. Et si jamais la princesse en danger a un souci pendant la nuit, je suis à l’étage juste au-dessus. N'hésite pas à me réveiller, au pire tu te prendras un coussin dans la face. » Elle le sourit, d’un sourire sincère et encore compatissant. Il a repris quelques couleurs depuis qu’il a expulsé ce qui lui tournait dans le ventre, c’est bon signe. « Installe-toi tranquillement, je vais me changer et je t’apporte un médoc qui te ferait sûrement du bien. » Les pointes de son sourire s’étirent avant qu’elle ne disparaisse à l’étage. Elle quitte tous ses vêtements, et enfile un simple t-shirt qui lui couvre une partie de ses fesses rondes fermement englobées dans une petite culotte en coton tout ce qu’il y a de plus simple. Elle redescend sans se poser de questions. Elle s’arrête net en pénétrant dans le salon. Putain tes cuisses Reira. Son regard se braque sur ses cicatrices, et se met à paniquer jusqu’à ce qu’elle tombe sur un Chance comme endormi. Ouf. Elle n’a pas envie qu’il les voit parce qu’elle est persuadée qu’il ne se souvient pas d’elle et que ce soir, elle veut lui faire du bien à lui, pas que ce soit à nouveau lui qui s’occupe inconsciemment d’elle. Elle se dirige dans la cuisine, en sort un verre, un cachet contre les maux de ventre et une nouvelle bouteille d’eau. De retour dans le salon, son invité semble toujours endormi dans son lit. Elle le contourne, pose sur la petite table du salon jusqu’à côté de lui tout ce dont il a besoin. Ses cuisses sont juste sous son nez et il ne réagit pas. Elle l’a définitivement échappé belle. Avant de filer dans sa chambre, elle l’observe une dernière fois avant de remonter d’un geste protecteur la couverture sur lui. « Essaye de faire de beaux rêves mon joli. » Puis elle disparaît, heureuse de l’avoir accueillie, heureuse de lui permettre de se remettre de sa soirée difficile. Heureuse tout simplement de le retrouver.
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MessageSujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#)   just a lovely distant past (reira) EmptyVen 17 Avr - 19:10

C’est désormais sûr, t’aurais jamais dû comparer la boisson russe à de l’ammoniaque. Le karma dirait-on. Tu sens la belle russe un peu plus distante, un peu plus réservée. Elle semble moins oser. Mais tu ne restes pas longtemps sur ces pensées, les hauts le cœur ne font que revenir, et tu préfères te taire pour te concentrer -et écouter la brune- pour ne pas finir encore par te vider dans le caniveau. Bien qu’elle soit devenue plus discrète en quelques secondes, tu vois quand même la lueur dans ses yeux qui brille. Cette lueur, tu sais qu’elle n’a rien de mauvais. Cela n’empêche que tu te demande pourquoi elle t’a suivi dehors, excepté pour te donner de l’eau. Elle aurait pu repartir et te laisser, mais non, elle était restée dehors avec toi. Tu ne sais pas vraiment si la température est vraiment agréable. Pour toi, c’est le cas, mais peut-être pas pour elle qui doit être fatiguée de sa soirée et surtout, de sa danse. C’est qu’elle a un beau rire cette femme. Cristallin, qui pourrait faire chavirer des cœurs. Mais elle a pas l’air du genre à vouloir faire chavirer des cœurs. Mais peut-être que tu te trompe après tout. Toi t’aurais pas dit non à ce qu’elle fasse chavirer ton cœur. Mais peut-être dans une autre vie. Une vie où Medrick serait encore vivant. Tu peux pas t’empêcher de la regarder en souriant, quand elle rigole. L’air hagard dû à l’alcool, t’avais l’air d’un vrai con. Mais tu contrôlais ni ton sourire, ni ton regard. Et cette femme, elle t’hypnotisait. Puis elle devient un peu plus sérieuse, et répond aux bêtises que t’as pu dire, sans vraiment réfléchir. C’est vrai que parler à un inconnu, c’était plus simple. Mais dans tous les cas, parler était difficile. Parler de soi, en fait. Il y a des gens que ça ne dérange pas, au contraire. Mais toi, t’étais pas du style, non. Alors c’est vrai qu’elle te rassure un peu. Et sa main sur ta jambe t’apaise. « Peut-être c’est vrai que j’ai sauvé des gens, mais j’en ai détruit aussi. » tu hausses les épaules. Autant dans ta vie de soldat que dans ta vie d’homme. Et pas plus tard que ces dix dernières années, avec ta propre famille. Qu’est-ce qu’il t’était passé par la tête ? Tu ne sais toujours pas. Mais tu es bien décidé à te faire pardonner, coûte que coûte, et à changer. Elle veut que tu ailles chez elle. Tu ouvres grands les yeux. « Non, non, ne t’inquiète pas, je vais aller chez un ami ! T’embête surtout pas pour moi, vraiment… » mais rien n’y fait, la jeune femme insiste. Et tu sais pas si c’est la fatigue qui t’a finalement fait accepter, ou l’idée que finalement, t’avais pas envie de laisser la jolie danseuse tout de suite. Elle continue de t’appeler alors qu’elle se dirige vers sa voiture, jouant de ses hanches fines. T’hésites. Mais tu sais qu’à cette heure, pas grand monde t’aurait accepté. Et t’as l’impression que tu pourras pas résister longtemps à la chaleur qui émane d’elle. « Je te jure que je vais pas vomir, ni ici, ni chez toi. Et que je suis pas non plus psychopathe, du moins, je crois pas. » Tu finis ta phrase en riant et la suit, sans omettre de la remercier, des dizaines de fois.
Le trajet en voiture était agréable. Tu étais bercé par la radio, la voix de Reira et votre discussion. Plus le temps passait et plus tu sentais ton corps s’enfoncer dans le siège de la vieille voiture -très confortable cependant- de la jeune femme. « T’es une fille bien, Reira. » C’est marrant mais quand t’y pense, elle ne t’avait pas donné son nom. Et tu ne crois pas lui avoir donné le tiens. Alors tu rajoutes sans attendre « C’est le barman qui m’a dit comment tu t’appelais, avant de tu nous rejoignent. Et puis, au cas où, je m’appelle Chance. Je me souviens pas si je te l’avais dis, mais vu que je suis bourré, au moins, t’es sûr que je te mentirais pas sur un possible prénom, une possible vie de célibataire et un mariage, qui d’ailleurs n’existe pas. » Tu ris. C’est que t’en dis des conneries Chance quand t’as bu. Mais ça fait ton charme, disons. Pour celles qui aiment, en tout cas. T’as pas dis ça dans l’optique d’avoir la danseuse dans ton lit. Tu le sens, ton corps va lâcher dès qu’il sera allongé. Tu pourrais même dormir par terre s’il le fallait. Pour le coup, t’as tellement été habitué à changer de « lit » que ça te gêne même plus. Généralement, tu dors pas de toutes façons. Mais là tu le sais que tu vas tomber dans les bras de morphée en un clin d’œil. Y’a qu’à voir ta tronche dans le rétroviseur. En quelques minutes, vous arrivez chez elle, rentrez dans sa petite maison qui à tes yeux semble plutôt confortable et elle t’apporte des draps pour faire lit sur le clic-clac. Tu sais qu’elle t’observe quand tu fais le lit, pas t’as qu’une envie : le finir pour enfin pour t’étaler de tout ton long. Et puis au moins c’était sûr : chacun son lit, tu ne dormiras pas avec la brune ce soir. Et t’en était même pas déçu. « T’inquiète pas pour moi, tu sais, je pourrais dormir par terre avec un plaid, ça m’irait aussi très bien. C’est déjà plus que ce que j’aurais espéré pour cette nuit. » Tu lui fais un rapide clin d’œil avant de t’asseoir sur le lit, celui-ci finit. Elle te dit qu’elle va te chercher de quoi passer une meilleure nuit, et encore une fois, tu la remercie. Pour le coup, tu te sentais couvé, et t’aimais ça. Elle était au petit soin avec un inconnu, et même si ça te semblait étrange, tu te dis qu’à sa place tu aurais fait la même chose avec elle. Tu te laisse tomber sur le dos, les bras écartés. Petit à petit, tes yeux se ferment, tu sens ta tête se relâcher et elle tombe sur un côté. Alors, tu ne te rends pas compte du temps qui passe. Tu t’endors. Tu sais qu’elle va arriver avec des médicaments, tu ne devrais pas t’endormir, pour la remercier une dernière fois. Mais pourtant tu es emporté par ce confortable canapé-lit. Puis il y a un léger bruit. Tu entrouvres les yeux. Deux grandes jambes te font face sous un T-shirt trop large mais dévoilant des fesses parfaitement musclées. T’es trop fatigué pour faire quoi que ce soit, et peut-être que c’est un rêve. Alors tu refermes les yeux. Et la couverture sur ton corps remonte. Et t’entends la voix de la femme, sans vraiment savoir ce qu’elle dit... Alors tu t’endors en quelques secondes, en faisant cependant attention aux cicatrices que tu viens de voir sur les cuisses de la jeune femme. Tu t’endors en repensant à ces cicatrices, qui rapidement, te rappellent cette jeune femme Russe que tu avais rencontré au Cameroun, lors d’unes de tes permissions. Ces cicatrices, tu les connaissais bien. Tu les avais caressées délicatement, alors que la jeune fille, qui ne devait pas avoir vingt ans, te racontait pourquoi elle avait cédé à ses peines.
Tu te réveilles sans savoir qu’elle heure il pouvait être. Tu t’étire et regarde le plafond, le temps de te souvenir ce qu’il s’était passé hier. Tu te souvenais absolument de tout. La danseuse, les boissons, la voiture. Et même le coucher. Ces cuisses que tu connaissais. Tu fronces les sourcils. La fille que tu avais rencontré à cette époque était toute jeune, et toit aussi. Pourtant, son histoire t’avait marqué. Alors qu’elle parlait encore avec un accent russe absolument sexy, elle t’avait raconté les maux qui la hantaient depuis plusieurs années. Avais-tu retrouvé cette jeune fille ? Après tout, des danseuses russes avec des traces de mutilation sur la cuisse, il n’y en avait pas à tous les coins de rue. Mais la coïncidence te troublait. Tu ne sais plus comment elle s’appelait, si même tu lui avais demandé son nom. A cette époque, tu t’en fichais un peu. Mais tu te souviens qu’elle t’avait attendrie. Et que, le temps d’une nuit, tu l’avais aimée. Tu te lève et la cherche dans la maison. Tu finis par la trouver, bien éveillée, comme si elle t’attendait. Tu déglutis, te gratte la tête et bâille. « Salut ma belle, j’ai dormi comme un bébé. Ça faisait longtemps. » Tu souris avant de t’asseoir près d’elle. « Dis-moi… Je… J’me pose une question, depuis hier, enfin, ce matin. » T’oses pas lui dire que t’as vu sa cuisse. Tu sais pas comment elle pourrait le prendre, en pensant que tu devais être endormi. « Nous deux, on se connaît… non ? » Tu la regardes droit dans les yeux, toujours perturbé par ce que tu pensais découvrir. Ça pouvait tout changer, et en même temps, le destin ne pouvait pas te mentir. Si vos chemins s’étaient recroisés, c’était pour une bonne raison. Qu’elle te plaise, ou non.

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MessageSujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#)   just a lovely distant past (reira) EmptyDim 19 Avr - 14:27


JUST A LOVELY DISTANT PAST
Chance et Reira
Il a fini par la suivre, et Reira en était ravie. Même si elle ne le connaissait pas, elle l’aurait aidé parce qu’elle n’est pas du genre à laisser quelqu’un mal en point sur le carreau. En conduisant, elle ne peut s’empêcher de repenser aux mots de Chance, aux personnes qu’il avait pu détruire. Elle se dit que quelque chose de terrible avait dû lui arriver. Mais il n’en parlera pas de ça, elle le sent. Ses lèvres s’étirent en un sourire attendri. Elle ne sait pas si elle est véritablement quelqu’un de bien, elle essaye simplement de l’être. Bizarrement, ses mots dans la bouche de Chance la touchent encore plus que s’ils avaient été dits par n’importe qui d’autres. Ils n’ont partagé qu’une nuit en Afrique et pourtant elle se sent drôlement attachée à lui, peut-être même reliée. Son rire se joint au sien lorsqu’il se justifie sur la connaissance de son prénom. Cette précision lui révèle toutefois que Chance ne se souvient définitivement pas d’elle. En tout cas pas de son prénom. « Chance. C’est vraiment un joli nom, et sûrement très bien choisi. » Chance avait véritablement été une chance dans la vie de Reira, l’homme ne s’en rend pas compte mais il n'est pas un destructeur. Il est cette lueur chanceuse dans la vie de plus de gens qu’il ne peut l’imaginer. Reira n’a aucune preuve de ça évidemment mais elle le sent, au fond d’elle. Son instinct la trompe rarement. Ses remarques sur le célibat et le mariage font réfléchir Reira le reste du trajet en voiture et même après lorsqu’elle l’observe s’installer. Après tout, cela fait au moins cinq ans qu’ils se sont perdus de vue, depuis il a sûrement dû faire sa vie, malgré l’armée. Mais visiblement non. Ses blessures sont peut-être trop profondes pour qu’il se reconstruise. Elle sait que se reconstruire ça prend énormément de temps. Cela fait 7 ans et Reira n’a jamais réussi à se poser. Du moins sentimentalement parlant. Elle a réussi à s’établir ici en Nouvelle-Zélande, mais elle se sent toujours incapable de se lier à quelqu’un autrement que par l’amitié. Au fond, elle craint de décevoir la personne qui l’aimera comme elle a pu décevoir ses parents et son frère, la prunelle de ses yeux. Elle ne peut toujours pas se regarder dans un miroir à cause de ça, alors si ça devait se reproduire… Reira craint de replonger. L’air songeur, elle contemple Chance en se demandant pourquoi elle fait réellement cela, ce qu’elle ressent. La réalité est qu’elle ne sait même pas, elle le fait, un point c’est tout. Elle veut juste voir Chance aller mieux, le rendre heureux. Elle laisse échapper un éclat de rire à sa remarque. « Voyons, je m’occupe bien de mes invités, je ne les fais pas dormir par terre ! » C’était les dernières paroles qu’elle avait prononcé au Chance éveillé. Elle lui avait apporté ce dont il avait besoin avant de s’éclipser dans sa chambre. Elle ne trouva pas le sommeil rapidement. À tourner et virer dans son lit, elle songeait à Chance. Elle se sentait un peu gênée d’agir comme si elle ne le connaissait pas. Pour se consoler, elle se dit que puisqu’il ne se souvenait pas d’elle, ça aurait été encore plus gênant de lui dire qu’elle le connaissait d’Afrique parce qu’ils avaient couché ensemble une nuit.

Pendant la nuit, ses songes lui repassaient le doux visage du Chance d’antan et du sien maintenant, qui le regardait toujours avec cette même lueur tendre. Avant que l’alcool ne l’emporte, elle avait même revu le regard qui l’avait hypnotisé quelques années auparavant, comme si le temps n’avait rien changé à leur attirance réciproque. Et si notre attirance n’était à nouveau faite que pour ne durer qu’une nuit ? Au lever, Reira songea à cela. Peut-être que le destin fait en sorte qu’ils se recroisent mais simplement pour que Reira lui rende la pareille avant qu’ils ne se perdent à nouveau. L’idée de ne plus revoir la frimousse de Chance et de ne plus entendre son rire lui pince le cœur, mais elle va devoir s’y résoudre puisqu’il ne se souvient pas d’elle et qu’elle ne pourrait pas agir pour toujours comme s’ils ne s’étaient jamais connus. Elle fera avec, elle n’a pas le choix. Après avoir flâné dans son lit pendant de longues minutes, Reira se décide finalement à descendre et cette fois, elle enfile un pantalon de jogging. En passant dans le salon, elle constate que Chance est toujours endormi alors elle ne fait pas de bruit et se faufile jusqu’à la cuisine pour se presser une orange. Elle ne prépare rien, de peur de faire du bruit et de le réveiller. Elle n’est pas à une ou deux heures près pour prendre le petit déjeuner, elle peut bien attendre qu’il se lève. Pour s’occuper, Reira s’est installée sur le petit bar présent dans sa cuisine et feuillette un journal pas spécialement intéressant mais ça l’occupe et ça ne fait pas de bruit. Un bâillement ne tarde pas à se faire entendre, son visage se tourne alors vers la source qui n’est d’autre qu’un Chance dans le coaltar. Il lui dit qu’il a bien dormi et ça la fait bêtement sourire. « Salut la belle au bois dormant. Pardon… t’es plus censé être la princesse aujourd’hui. » Son sourire s’étire un peu plus, se transforme même en un rire malicieux. Aujourd’hui on n’oublie tout, c’est ce qui était prévu. Il s’assoit près d’elle, Reira le regarde alors qu’il semble chercher ses mots. Jusque-là tout vient, une question le taraude. Il se demande probablement pourquoi elle a accepté de l’aider sans rien demander en retour. Le sourire de Reira se transforme rapidement en un o de surprise. Comment a-t-il pu se souvenir d’elle alors qu’hier soir, même avant d’être bourré il n’en avait aucun souvenir ? Elle reste de longues minutes à chercher dans son regard une réponse mais elle n’y trouve qu’une sorte d’incompréhension. Si elle avait su qu’il pourrait se souvenir d’elle, elle lui aurait avoué le connaître avant. Surtout s’il se pose la question depuis hier soir… Elle se retrouve profondément gênée. Mais une partie de son cerveau la rassure en lui disant qu’il la confond peut-être avec une autre nana. Après tout, ce n’est pas impossible. « Hum… » Ses lèvres se pincent et elle prend une gorgée de jus d’orange comme pour se donner du courage. Elle doit lui dire la vérité, s’il l’a confondu avec quelqu’un d’autre et qu’il ne se souvient effectivement pas d’elle, tant pis. Elle sera sûrement vexée mais c’est préférable au mensonge. « Oui on se connaît. » Elle laisse couler un petit blanc entre eux deux alors que leurs regards se font toujours face. « Il y a cinq ans, ou six je ne sais plus exactement. Au Cameroun. Je ne t’ai pas reconnu de suite, simplement quand j’ai entendu ton rire. Je n’aurais jamais pensé l’entendre à nouveau un jour. Mais tu ne semblais pas te souvenir de moi, alors j’ai préféré me taire, t’aider et te laisser repartir comme si de rien n’était. » Un nouveau blanc, qu’elle finit par combler. Elle pose délicatement sa main sur celle de Chance, un sourire à la fois désolé et nostalgique sur les lèvres. « Chance, je suis désolée de ne pas te l’avoir dit, je conçois que ce soit un peu perturbant. Tu n’avais pas l’air bien et je ne voulais pas encore plus te perturber avec ça. Je voulais pouvoir t’aider, comme tu as pu m’aider cette nuit-là. » Elle lui offre un regard reconnaissant, parce qu’il l’a aidé malgré lui durant des années. Elle ne comprend toujours pas comment le destin a pu faire en sorte qu’ils se recroisent, que Reira puisse l’aider en retour, mais elle en est reconnaissante. Elle se sent aussi soulagée d’avoir pu tout avouer à Chance. Pourtant elle a quand même envie de fuir cette conversation, parce qu’elle ne sait pas comment il va réagir. Elle sent qu’il est profondément perturbé, et elle craint que sa présence ne lui réveille de vieux fantômes. Elle craint étrangement de perdre quelqu’un qu’elle ne connaît même pas depuis 24heures, leurs deux rencontres cumulées. Elle sait qu’elle va devoir faire face à sa réaction, mais elle reste décider à l’aider, pour cette matinée au moins. « Tu… tu veux peut-être manger quelque chose ? Je n’ai rien préparé, j’attendais que tu te réveilles. » Parler bouffe pour détourner l’attention, un classique. Mais la nourriture fait aussi du bien à l’âme et ça ne les empêchera pas de parler. Peut-être que cela le fera rester un peu plus longtemps auprès d'elle.
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MessageSujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#)   just a lovely distant past (reira) EmptyDim 26 Avr - 16:05

Chance. Chance O’Brien. Venant du mot « chance » en français, la fortune, une manière favorable, heureuse, dont un évènement se produit par un bel et pur hasard. C’était ton nom. Bien choisi à l’époque par ta mère : t’avais été sa chance, son but accompli par pur hasard alors que cela faisait plus de cinq ans qu’elle essayait sans relâche d’avoir un enfant. Elle avait abandonné, commençait à penser à une autre alternative avec ton père quand elle a fait cette prise de sang et qu’on lui a apprit qu’elle attendait un enfant. C’était une chance pour elle, un moyen de ne pas abandonner, finalement. Alors oui, ton nom était bien choisi. Mais aujourd’hui, l’était-il toujours autant ? Tu réfléchissais à cette question depuis que Reira avait complimenté le choix de prénom de tes parents. Mais la nuit était passé, et cette idée semblait t’avoir quitté. Etais-tu seulement chanceux d’être tombé sur cette jeune femme qui semblait apporter un nouvel élan à ta vie ? Ce matin, alors que tu te souvenais de votre rencontre -la première-, par instants de souvenirs, tu te reposais cette question. Si ta mémoire était bonne, tu étais en permission ce soir-là. Medrick était rentré à Wellington retrouver sa fiancée. Il t’avait laissé, au Cameroun ; bien sûr il t’avait proposé de l’accompagner. Mais t’as refusé. Alors t’avais passé une soirée dans cette boîte, à danser à en avoir la tête qui tourne, boire et encore danser. Et plus tu essayes de te rappeler, plus les souvenirs reviennes. Tu te souviens de ce corps qui ondulait entre les halots de spots colorés. Tu te souviens de tes mains qui se sont approchées de ses hanches et qui l’ont accompagnée, pour une danse. Puis deux. Puis tout le reste de la soirée. Tu te souviens avoir ri, beaucoup. Et surtout, de n’avoir pas échangé qu’une danse, avec cette femme, que tu venais de rencontrer. Elle avait encore un visage enfantin, bien que fin et anguleux. La lueur de maturité qui émanait d’elle en revanche venait de son regard. Ces yeux bleus et félins qui te dévoraient d’un simple coup d’œil.  Ces yeux perçants que maintenant, tu pouvais reconnaître. Alors t’y avait pensé, et repensé. Tu t’étais creusé la tête. T’avais espéré, aussi. Espéré que tu te trompes : tu étais encore le jeune homme qui donnait des nouvelles, à cette époque. Tu étais encore le jeune homme qui savait s’amuser. Il vous était arrivé des choses, à Medrick et toi, c’est certain. Mais rien de comparable à ce qui était arrivé quelques mois après cette soirée-là. Alors t’étais plus le même, et t’espérait ne pas décevoir cette femme qui se tenait devant toi, dans la cuisine. Tu l’espérais du plus profond, car ces yeux, tu les reconnaissais. C’était bien elle. La même lueur dans le regard, une lueur brisée, une lueur qui malgré son jeune âge montrait à quel point elle avait pu souffrir. Et même si elle savait le cacher, en riant, se moquant, pourtant de cette manière parfaitement adorable… tu savais qu’elle était toujours la même, bien qu’elle ait quelques peu changé depuis. Toi aussi d’ailleurs, ne t’en doutais pas une seule seconde. T’avais un corps plus développé. Un visage plus marqué. Et puis, des cicatrices qui n’étaient pas présentes, cette nuit-là. Tu souris quand elle te rappelle que vous deviez oublier ce qu’il s’était passé hier, mais ton air grave et pensif prend le dessus. Quand tu lui pose la question fatidique, tu vois le regard de la belle brune changer. Surprise. Autant pour elle que pour toi. Bien que t’étais presque sûr de son identité, tu voulais en avoir le cœur net : peut-être aurait-elle la réponse, ou peut-être que non. Si elle était comme toi, à ne jamais vraiment se souvenir de ses conquêtes de beuveries, alors tu n’aurais sans doute jamais de réponse. Peut-être même qu’elle te prendra pour un fou, à croire que vous vous connaissez. Alors la soirée d’hier, la nuit et cette matinée seraient réduites en lambeaux : elle te prendra pour un psychopathe et voudra que tu quittes sa maison, c’est certain. Tu attends sa réponse, elle semble réfléchir, chercher les mots pour te dire « tu te trompes, je ne t’ai jamais vu pauvre type ». Elle aurait tous les droits de le penser, un pauvre type qui finit presque ivre mort sur un trottoir alors qu’il essaye de gérer son prochain plan. Enfin, c’était ce qui était prévu hier. Maintenant, t’es plus trop sûr que c’est l’idée que tu te fais de votre relation. Tu sais pas trop comment réagir quand elle confirme tes doutes. Tu sais pas trop si tu dois être heureux ou non de retrouver celle qui, il y a environ cinq ans a partagé ton lit pour une nuit. Tu sais pas trop si tu dois lui sourire ou quitter sa maison. Tu sais pas trop si tu dois continuer de la voir ou si vous devez vous dire au revoir. Ce qui est sûr c’est que tu n’étais finalement pas prêt à cette réponse. Tu clignes des yeux, tu déglutis silencieusement. T’oses à peine regarder les yeux dans lesquels tu aurais pu te plonger pendant une éternité, si seulement vous étiez encore hier. Tu peux pas lui en vouloir de ne rien t’avoir dit. T’as toi-même hésité à lui avouer ce doute qui prenais le contrôle de tes pensées. Tu ne lui en veux pas, c’est certain. Tu t’en veux à toi, de ne pas t’en être souvenu. Jusqu’ici, ce n’était pas perturbant d’oublier ces femmes que tu ne côtoyais qu’une soirée. Mais le hasard à fait que tu en retrouve une ici, dans ta ville natale. Et maintenant tu t’en voulais. Qui d’autre oubliais ainsi les gens ? T’avais déjà réussi à abandonner ta famille, à les oublier, pendant sept ans. Alors t’étais un véritable enfoiré d’oublier les femmes avec qui tu passais un moment d’intimité, un moment de tendresse. Et surtout, d’oublier ces femmes qui se confient à toi, te dévoilent leurs pensées les plus intimes et leurs démons. Tu te souviens de Reira, ce soir-là. Tes doigts avaient effleuré ses cicatrices pendant qu’elle te confiait quelques instants de son passé. Tu secoues la tête lorsqu’elle s’excuse. « T’as certainement pas à t’excuser. J’suis un gros con, t’es tout à fait légitime. » tu lèves les yeux vers elle pour recueillir le sourire qu’elle te lance. Tu sens comme une chaleur au fond de ton ventre et qui réchauffe tout ton corps. « C’est moi qui suis désolé. Je… j’m’en veut. J’suis pas quelqu’un qui se souvient des gens, en fait je fais tout pour les oublier… » tu secoues la tête encore une fois. Si Medrick avait été là, il t’aurait dit que tu le décevais. Reira brise le silence qui incombe la pièce pour proposer à manger. Tu lui souris, reconnaissait de tout ce qu’elle a pu faire pour toi depuis hier. « Ecoutes je… Je ne pense pas. Je vais rentrer, enfin, je ne vais pas tarder. T’as déjà été super avec moi, tout ce que tu as fais depuis hier… Je veux pas abuser de ta gentillesse. »  Tu sais toujours pas si c’est une bonne idée que vous vous revoyiez après aujourd’hui. Tu sais toujours pas si c’est une bonne chose que tu sois rentré à nouveau dans sa vie. Tu sais pas si c’est une bonne chose qu’elle soit de retour dans la tienne non plus. « Je… je devrais partir Reira. » Oui, tu devrais partir. Mais tes fesses ne veulent pas quitter ce fauteuil. Tes jambes ne veulent pas se déployer et te porter. Oui. Tu devrais partir, mais t’es pas sûr d’en avoir vraiment envie. Reira était-elle la chance qu’il te fallait pour que tu puisse t’en sortir ?
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MessageSujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#)   just a lovely distant past (reira) EmptyJeu 30 Avr - 20:27


JUST A LOVELY DISTANT PAST
Chance et Reira
Ils sont là, à se regarder, à se perdre dans le blanc des yeux de l’autre puis se dirigent vers les rétines cherchant un quelconque signe. Les signes sont là, le silence aussi. Reira ne sait plus où se mettre. Elle a laissé la vérité s’échapper, et maintenant elle le regrette, parce que Chance n’a pas l’air si ravi que ça. Il semblait déjà perturbé, mais le cran a été poussé à un niveau supérieur. Il esquive son regard comme s’il voulait prendre la fuite. Elle, elle continue de l’observer. Ses pupilles glissent sur les traits plus matures de son visage, frappés du peu de temps passé et surtout de la souffrance. Des traits trop tirés pour un jeune homme de trente ans. Enfin, peut-être moins. À vrai dire, elle ne souvient même pas de son âge exact, s’il lui avait seulement dit. Mais elle sait que la jeunesse n’est pas censée être si douloureuse. Et pourtant, dans cette petite cuisine, deux beaux spécimens de souffrance se rencontrent alors que l’âge charnière des trente ans n’est pas passé. L’esprit de la brune ne peut s’empêcher de cogiter sans arrêt sur ce qu’il a pu arriver à Chance. Il était soldat, il a fait la guerre, ça laisse nécessairement des traumatismes. Personne ne peut imaginer les horreurs de la guerre, des conflits. Tout cela est inimaginable pour ceux qui n’ont jamais fait parti de cet univers. A-t-il perdu un compagnon qui lui était cher ? A-t-il subi un accident qui a nécessité une lourde intervention et l'a traumatisé à jamais ? Mais qu’a-t-il bien pu lui arriver ! Tout est confus dans son esprit, elle aimerait pouvoir lui demander, pour l’aider. Toutefois ce n’est pas approprié, elle le sait. Puis, elle voudrait aussi lui faire savoir qu’elle est là pour lui. Mais à nouveau, c’est délicat. Elle n’est personne pour lui, juste une nana avec qui il a couché au Cameroun et qu’il ne pensait jamais revoir. Pour elle, il était une conquête oui, mais il était aussi et surtout le premier à qui elle s’était ouverte. Des hommes elle en a connu avant lui, dans d’autres pays. Ils ont vu ses cicatrices eux aussi mais ils n’ont jamais eu le droit à des explications. Chance oui. Pourquoi ? À vrai dire, encore aujourd’hui elle ne sait pas pourquoi il a eu le droit à ce privilège. Ou ce fardeau. Reira est du genre à préférer faire les choses par elle-même, porter ses propres poids et ne les imposer à personne d’autre qu’elle. Avec Chance, elle avait eu le sentiment de pouvoir s’ouvrir sans que cela ne lui coûte rien. Elle s’était dit que de toute façon elle ne le reverrait plus jamais, que le fardeau ne sera qu’à porter pour une nuit. Maintenant, il est là dans sa cuisine. Les deux âmes brisées s’observent à la dérobée puis les bouches s’ouvrent. Sa bouche. Il s’excuse, rajoute que c’est un gros con. Alors elle fronce les sourcils, mécontente de ce genre de paroles. Elle les apprécie lorsqu’un véritable abruti avoue lui-même qu’il l’est, mais elle n’aime pas tellement les entendre dans la bouche de Chance. Ses sourcils restent froncés le temps qu’il termine sa phrase. « À vrai dire, je ne t’en veux pas. Mon ego est forcément un peu blessé de ne pas avoir marqué ton esprit. Mais je ne t’en veux vraiment pas, ce n’était qu’une nuit. Si ça avait été plus, oui je t’aurais sûrement traité moi-même de gros con. » Même si elle s’était confiée à lui cette nuit-là, elle ne lui en veut pas de n’être qu’une potentielle conquête parmi les autres que l’on oublie. Elle l’avait aussi momentanément oublié alors ce serait culotté de le blâmer pour cela. « Et puis, le principal c’est que l’on se soit finalement souvenus l’un de l’autre, non ? » Ou peut-être pas... Elle tente de détourner l’attention du problème. Elle lui a proposé de manger un bout mais il décline. Sa tête se penche légèrement vers l’avant, un peu déçue. Elle cache son air abattu lorsqu’il lui dit qu’il devrait plutôt partir. Elle sent le sol se dérober sous ses pieds, son cœur se serre légèrement dans sa poitrine. Elle ne veut pas le voir partir, vraiment pas. Cependant, elle ne voit pas comment le faire rester. Elle ne peut l’y obliger, elle ne sait également pas pourquoi elle veut le voir rester. Elle a juste envie qu’il soit là, avec elle. Même pas pour revivre leur moment passé, juste pour vivre le présent. Non pas qu'elle ne veuille pas recoucher avec lui, elle le trouve toujours terriblement attirant. Si le destin les a poussés à nouveau sur le même chemin, il doit bien y avoir une raison autre que pour une partie de jambes en l'air. Elle laisse le silence s’étirer car elle ne trouve toujours pas ses mots, comme si l’idée de son départ la laissait sans voix, tétanisée. « Non. Reste. » Son regard n’ose plus rencontrer le sien alors elle se perd dans le bois de la table ou sur ses bouts de doigts qui s’agitent. Elle finit par lui jeter un coup d’œil. Si ses mots n’arrivent pas à le convaincre, peut-être que son regard y arrivera. Il était un mélange de bonheur, de supplication et d’espoir. Tant d’émotions contradictoires qui s’entremêlent depuis hier soir en elle. « Enfin si tu ne veux vraiment pas rester, je ne vais pas t’y obliger… » Ses lèvres se pincent. Elle a peur de trop dire, de mal dire. De lui faire peur et de le faire encore plus fuir. « Je… Ça me ferait plaisir de passer un petit peu plus de temps avec toi. Et… je crois que ça me fait du bien. » D’une certaine façon, il lui fait du bien rien qu’en étant ici, même si leur conversation n'est pas des plus souriantes. Sa présence l’apaise. Presque comme à l’époque. Sauf que là, il n’a même pas besoin de la toucher. Juste d’être là et d’être lui, aussi brisé puisse-t-il être. Elle a toujours gardé un bon souvenir de lui, et peu importe ce qu’il a pu vivre, elle sait que le Chance d’avant est toujours là. Changé par la souffrance mais tout de même. L’élan protecteur qu’elle éprouve envers lui la pousse à entourer doucement son visage de ses deux mains, pour le forcer à la regarder. Leurs visages s'approchent avec tendresse et chacun d’eux peut observer l’âme de l’autre dans leur regard. « Si je peux encore être super avec toi quelques heures, je le ferais. Je ne sais pas ce que tu as pu vivre depuis, mais je ressens ta douleur. Si je peux la faire disparaître, ne serait-ce que temporairement, je le ferais. Si tu me le permets. » Elle relâche tout doucement son visage de son étreinte avant d’étirer un léger sourire. « Je ne t’en voudrais pas de refuser l’aide. Et si tu veux partir et faire en sorte que l’on ne se recroise plus, c’est ton choix je le respecterai. Mais… Je ne pense pas que notre rencontre soit à nouveau le fruit du hasard. Peut-être le destin. Enfin. Je te laisse y réfléchir. » Elle se lève doucement pour se diriger vers les fourneaux comme prévu. Elle veut le voir rester pour au moins petit-déjeuner. Rattraper le temps perdu ou juste parler de tout et de rien comme pendant le trajet en voiture peu importe. Elle souhaite juste un peu plus de temps avec lui, pour s’imprégner encore de sa bonté d’âme qu’il ne soupçonne pas. Les mains sur le plan de travail, elle se retourne vers lui avec un petit sourire. « Je fais des pancakes. Comme je l’ai dit tu es le bienvenu. » Elle lui tourne à nouveau le dos, hésitante. Peut-être que c’était la dernière fois qu’elle le voyait, car d’ici quelques minutes peut-être qu’il va disparaître derrière l’embrasure de la porte… Elle se dit qu’elle aurait dû prononcer d’autres paroles, qu’elle aurait dû lui adresser un autre sourire. C’est soit déjà trop tard, soit juste le commencent. Elle ne sait pas et laisse la chance au destin.
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MessageSujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#)   just a lovely distant past (reira) EmptyDim 3 Mai - 16:23

Tu ne comprends pas pourquoi Reira t’accepte encore chez elle. Tu ne comprends toujours pas pourquoi elle t’a ramenée, hier, en sachant qui tu étais. Qui vous étiez. Mais t’étais plus le même, et elle, elle n’était probablement plus la même non plus. Ça fait cinq ans. Cinq ans que vous avez passé cette nuit là ensemble. Pourtant, s’il y a bien une chose qui n’a pas changé avec Reira, c’est sa douceur. Cette tendresse qui anime ses pupilles brisées. Tu te rappelle de ce qu’elle t’a dit cette nuit-là. Comment elle a expliqué ses cuisses lacérées de cicatrices. Tu te rappelle la manière dont tu l’avais écouté. Tu t’étais plongé dans sa vie, dans son passé, dans sa douleur. Dans son regard, cette nuit-là, tu avais compris qu’elle ne le racontait pas au premier venu. Elle avait décidé que ce serait toi. Tout comme hier, elle avait décidé qu’elle t’aiderait. Pourtant, elle ne te devait rien, elle n’était pas obligée de te suivre, pas obligée de te prendre dans sa voiture, de t’installer sur son canapé. Mais elle l’avait fait. Toi t’aurais fui, si tu t’en étais rappelé. Enfin, c’est peut-être ce que t’aurais fait, car plus tu la regardes, moins t’as envie de fuir. Ton cœur se serre un peu plus à chaque minute que tu passes près d’elle, dans sa maison. Encore un peu plus lorsque tu songes à en partir. Dans ta tête, tout s’entremêle. Tu ne sais pas si tu dois rester ou la laisser. Lui donner un moyen de te revoir ou lui dire adieu. Mais vous vous êtes déjà retrouvés une fois, et t’as beau pas être superstitieux et croire au destin, tu sais qu’ici, à Island Bay, vous allez forcément vous croiser, une nouvelle fois. Mais cette fois-ci, tu sais qu’elle t’en voudra. Mais tu ne sais pas ce dont tu as envie. Maintenant que Reira est dans ta vie, faut que tu te rendes comptes que tu ne pourras pas l’en sortir comme ça. Au fond de toi, tu ne veux pas la laisser, sauf qu’à la surface, tu n’as qu’une envie, c’est de fuir. Fuir une personne qui pourra t’aider, t’épauler. Fuir cette femme dont t’aurais pu tomber amoureux, dans une autre vie ; ou celle-ci. Tu souris, un peu gêné, lorsqu’elle te dit que tu aurais été ce gros con, qui tu l’avais vue, plus d’une fois. Alors maintenant, si tu pars, si tu l’oublis, ou que tu essayes… Tu sais que tu seras ce gros con. Tu te crispe lorsqu’elle rajoute ce que tu redoutes au plus profond de toi, mais que tu penses, toi aussi. Oui, vous vous êtes retrouvés, et c’est sûrement une bonne chose. Une bonne chose que t’es pas encore prêt à avoir ; t’es pas encore prêt à recevoir l’aide dont t’as besoin. T’es pas encore prêt à t’expliquer auprès des gens que tu as déçu. T’es pas encore prêt à passer à autre chose, après dix ans. Tu lui dis que tu devrais partir, mais t’es toi-même pas sûr de ce que tu dis. Tes yeux tentent de se plonger dans les siens quand elle te demande de rester, mais elle évite ton regard. Rester, mais pourquoi ? Rester, mais pour aller où ? Rester, c’est une promesse que t’es pas sûr de pouvoir tenir. Aujourd’hui t’es a Island Bay, et même si Leo n’accepterait pas que tu partes, il ne pourra pas t’empêcher de changer de vie, une fois encore. De tout recommencer à zéro. Ici, c’est pas possible. Ici, tu reviens avec une épine dans le pied, un talon d’Achille qui n’attend qu’une chose, c’est d’être touché pour que tout reparte en vrille dans ta vie, pour ne plus réussir à te relever. Une partie de toi est heureuse qu’elle te demande de rester, une autre s’en veut. Elle ne doit pas s’attacher à toi, car tu ne pourras jamais lui offrir ce que tu lui as offert il y a cinq ans. T’es plus le même, tu le sais, tu te le répète de jour en jour. Tu déglutis silencieusement lorsqu’elle te dit que ça lui fait du bien, que tu restes un peu avec elle. Tu réfléchis un instant. « Je ne sais pas Reira… T’as peut-être l’impression que c’est la même chose qu’au Cameroun mais… c’est plus pareil… » tu la regarde un instant, tu ne veux pas la décevoir. Mais ça, tu ne peux pas lui dire. Tu finis par vouloir détourner tes yeux des siens, mais avant que tu n’essayes, elle pose ses mains sur tes joues, les retiens, t’empêche d’essayer de t’éloigner. Elle est douce, dans sa parole comme dans ses gestes. Tu ressens un frisson dans tout ton corps au contact de ses mains avec son visage ; le sien se rapproche et s’arrête, à quelques centimètres du tien. Ton regard se perd sur les traits de son visage pendant que tu l’écoute. Cette femme est trop bien pour toi Chance, tu ne mérite pas son aide. Tu ne le mérite pas car t’as l’impression que tu vas finir par la rejeter. Pourtant, t’es à peu près sûr que c’est elle qui rejette les hommes comme toi normalement. Mais cette fois, t’as l’impression que c’est toi qui va lui faire du mal ; elle ne doit pas s’attacher à toi. T’es tiraillé, tiraillé entre elle, ton envie de rester, de continuer à la voir. Tiraillé entre elle et la peur. T’as peur de la perdre comme t’as perdu ta sœur, tes parents. Ton frère aussi. Comme t’as perdu Medrick, et d’autres. Ne pas avoir Reira dans ta vie, c’est ne pas la perdre. Parce que tu ne supporterais pas de perdre quelqu’un d’autre, qui aura essayé de t’aider, et qui sera sorti de ta vie à cause de toi. Elle relâche ton visage de ses mains, et y’a quelque chose en toi qui te cris de récupérer ses mains et de la forcer à garder ce contact qui te faisait du bien. Mais tu te bats avec cette voix dans ta tête depuis un petit moment maintenant, et tu sais la faire taire. T’acquiesce à ses paroles, tu te pose des questions. Pas forcément les bonnes, mais au moins, tu t’en pose. Elle te tourne le dos pour rejoindre la cuisinière. T’observe sa silhouette fine. T’as jamais eu de femme pareille dans ta vie. « D’accord, va pour un ou deux pancakes… Mais après je devrais partir. J’ai prévenu personne, on va encore croire que j’ai disparu. » tu ris, cynique. T’as presque trente piges et c’est comme si tu avais un couvre-feu. Alors oui, t’as prévenu personne, et tu ne préviendras personne. Parce que ton téléphone, il n’a plus de batterie, et même s’il en avait, t’es plus un gosse. Ils vont t’en vouloir et t’engueuler de ne pas être revenu cette nuit, mais avec hypocrisie : quand tu auras quitté la maison d’ici quelques semaines, ils n’en auront plus rien à faire que tu ne rentres pas une nuit. Tu ne seras plus leur problème. « Désolé, t’as dû comprendre, j’suis un grand bébé, j’vis encore chez mes parents le temps que je trouve quelque chose à moi, ou avec d’autres personnes… » tu hausses les épaules, léger sourire aux lèvres. T’essaye de faire des efforts, pour rester avec elle, encore un peu. Pour rallonger le délai de ton départ. Alors t’observes Reira se mettre aux fourneaux. Et t’observes la cuisine. Tu regardes par la fenêtre. Et t’imagines c’qu’aurait été ta vie si t’avais jamais fait l’armée, ou si t’étais resté en contact avec Reira. Est-ce que vous vous seriez retrouvés, ici, dans tous les cas ? est-ce que t’aurais arrêté l’armée pour elle, comme Medrick l’avait fait avec sa fiancée ? T’es sûr de rien, de toutes manières, ça n’est pas arrivé, et tu ne pourras jamais le savoir.

« Je voulais te dire merci. Vraiment merci pour tout. Je suis désolé, de devoir partir comme ça… » Tu lui tends un papier pour qu’elle puisse écrire son numéro de téléphone. « Je sais où t’habite, mais ça serait bizarre que je débarque comme ça, sans prévenir, alors autant que tu me file ton numéro, et dès que j’aurais un peu de batterie je t’enverrais un message. » tu lui souris en la voyant écrire les quelques chiffres et te rendre le papier. T’as réfléchi, un peu. Tu sais pas si tu prends la bonne décision, mais ces quelques heures t’ont fait du bien. T’as pensé à autre chose. T’as été en bonne compagnie, entre de bonnes mains. Alors t’espère la revoir, mais tout dépendra de toi, parce que c’est toi qui as votre destin entre les mains. T’effleures sa main pour la remercier une énième fois, avant de passer le pas de la porte.

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