contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: just a lovely distant past (reira) (#) Lun 13 Avr - 20:23
Wellington. Depuis ton retour, t’y avais pas vraiment remis les pieds. Pourtant, c’est là où tu passais la plupart de tes permissions, si tu ne restais pas au pays où tu étais missionné. Mais le retour à la maison, les retrouvailles légèrement houleuses avec tes parents, avec ton petit frère… Mais pas avec ta sœur. Elle n’avait pas voulu venir chez vos parents pour te voir. Elle n’a pas voulu répondre à tes messages, à tes appels. Alors tu ne va pas la forcer. Tu sais pas ce que tu aurais fait, à sa place, mais peut-être que t’aurais aussi été blessé. Même certainement. Vous n’avez pas eu la même éducation pour rien, et puis, c’est ton sang. Ton frère aussi, t’en voulait. Mais il ne savait pas que tu étais de retour quand il est venu voir vos parents, le jour de ton arrivée à Island Bay. Il avait bien grandi, lui qu’était encore qu’un ado’ quand t’es parti en service. Il t’avait manqué. T’aurais pu lui proposer de venir avec toi, ce soir, mais t’avais besoin d’être seul. De boire un verre à un bar, d’écouter de la musique, et de rentrer. C’était un peu une permission, que tu prenais. Sans avoir besoin que ça en soit une, puisque tu n’étais plus, de toutes manières, militaire. Seulement, y’a des routines comme ça, des besoins, qu’on ne peut pas contrôler. T’avais envie de redevenir celui que t’étais y’a encore quelques années. Ce militaire en permission qu’avait un peu bu, qui racontait les péripéties qu’il avait vécu. T’avais besoin de mentir à quelqu’un sur ce que t’étais. Parce qu’aujourd’hui, t’es pas vraiment intéressant. Qu’est-ce que tu pourrais raconter, sur le toi d’aujourd’hui ? T’as même pas de boulot. Alors t’avais laissé ton petit frère à la maison. Tu te souviens même pas si tu les a prévenu que tu sortais. Mais qu’est-ce que ça pouvait leur faire, ils avaient qu’une envie : que tu repartes. Mais pas trop loin, cette fois. T’enverra un message à ta mère, quand tu seras arrivé. Tu sors du métro, celui que t’empruntais souvent pour aller dans ce quartier de la ville. Tu connaissais bien ces endroits, et t’avais même des préférences. Mais aujourd’hui, t’as voulu allé dans un bar où t’étais jamais allé. Parce qu’il n’était pas forcément réputé pour les rencontres agréables que tu pouvais y faire, comme d’autres. Mais plutôt pour la musique. Tu savais même que parfois, y’avait des représentations qui s’y tenaient. T’étais curieux, et t’avais pas la tête à ramener une femme dans ton lit. Surtout que ça aussi, tes parents apprécieront pas forcément. T’avais envie de découvrir. Tu traverses la route, après avoir regardé qu’il n’y avait aucune voiture et tu entres dans le bar, à l’ambiance déjà feutrée. Tu te retrouve tout de suite embarqué dans un univers musical envoûtant, et alors que tu t’approche du bar entouré par des chaises hautes, t’observes autours de toi. Des tables, près des fenêtres, un peu éloignées du bruit, où il a quelques couples. D’autres carrés, plus grand, avec des groupes d’amis ; puis au centre, des tables rondes avec quelques personnes qui n’ont d’yeux que pour une chose : la femme qui danse, là, au milieu. Tu t’assois. « Un verre de jack daniels, s’il vous plait. » le serveur s’exécute. Un verre d’alcool pur, c’est ce que tu prends toujours pour débuter une soirée. Tu laisses glisser le billet en prévision des autres verres que tu vas prendre et tu t’empares de du petit récipient en cristal. Tes yeux verts balayent tout l’espace. Mais ils arrivent à se perdre sur le corps de celle qui danse. Ils l’observent, de haut en bas. Des cheveux, noir ébène, un visage fin et anguleux. Tu t’arrêtes pas sur sa poitrine, t’en a déjà vu d’autres ; des mieux. Ses bras suivent le rythme qu’elle s’est fixée, tout comme ses hanches, fines. Tu plisses les yeux un peu, en sirotant le whisky. Il t’en reste un peu sur la lèvre supérieure, t’y passe ta langue. Tu descends encore un peu : de grandes jambes fines. Son être tout entier capte ton regard et ton esprit. Tu déglutis légèrement. T’as cette impression de déjà vu, mais tu sais pas d’où elle vient, et qui elle concerne. Quelques instants passent où tu ne te détache pas de son corps, puis la musique se coupe, lentement. Tu la vois quitter la scène, et tu te retourne vers le bar. Ton verre est vide. « Elle s’appelle Reira, elle vient de Russie. » te dis le serveur en remplissant ton verre. Tu lèves les yeux. « Elle se produit ici, quelques soirs, quand on n’a personne d’autre. » Tu reprends le verre, remercie d’une voix rauque le barman et bois une gorgée, plongé dans tes pensées. Puis t’entends une voix, féminine, qui vient d’arriver. Tu lèves les yeux vers la provenance, et tu te retrouves face à la danseuse au corps envoûtant. Elle commande un verre et s’installe. Elle semble encore un peu essoufflée de la performance corporelle d’il y a quelques minutes. Tu la laisse finir son verre, tranquillement, sans vraiment forcer le regard sur elle. Tu veux pas le mettre mal à l’aise. Alors quand elle regarde ailleurs, tu l’observes un peu plus. Elle a les yeux clairs, mis en valeur par la lumière du bar. Tu détournes le regard. Et puis elle pose son verre. « Je t'offre le prochain, pour ta danse. » Tu sors le billet entre ton index et ton majeur, le lève un peu au-dessus de ta tête en l’inclinant pour le poser. Le barman pose le verre qu’il essuyait pour resservir la danseuse. Tu vois pas le sourire qui s’est installé sur les lèvres du jeune homme, t’es trop pris à regarder la fameuse russe dans les yeux.
Dernière édition par Chance O'Brien le Mar 14 Avr - 12:20, édité 1 fois
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Sujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#) Mar 14 Avr - 11:24
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Sujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#) Mar 14 Avr - 13:59
Le son de la musique était plus bas que lorsque la brune dansait. T'entendais plus de monde parler autours de vous. Certains décidaient même de partir, d'autres arrivaient tout juste. Le bar était plein de vie, et tu voyais des gens s'activer sur scène pour préparer les instruments de la prochaine prestation. Visiblement, la danseuse avait finit pour ce soir. T'étais toujours autant intrigué par cette impression de déjà-vu. Tu savais pas quoi penser, sur ce que tu vivais ce soir dans ce bar où tu mettais les pieds pour la première fois. Visiblement pour la danseuse, c'était pas son cas. Elle conaissait l'endroit, pour se produire. Puis, d'avoir des consommations gratuites, c'était pas donné à tout le monde. Tu ranges le billet que le barman n'avait pas prit, avant même que la brune te l'explique, légèrement déçu. C'était à toi d'offrir des verres aux belles femmes, pas à elles. Pour le coup, ça n'étais jamais arrivé qu'on te refuse une offre pareil. T'engages un léger hochement de tête accompagné d'une petite moue exagérée en guise de réponse à son refus. Un rictus amusé néanmoins se dessine peu à peu sur tes lèvres quand elle te demande si c'était la première fois que tu venais dans le bar. Tu finis alors ton whisky pour laisser le barman t'en remplir un autre de la fameuse vodka. « Je n'suis pas très vodka, mon truc c'est le sky. Mais c'est difficile de refuser une offre pareil. Enfin, pas pour tout le monde visiblement. » tu la regardes, un plus large sourire dévoilant tes dents. Non, tu ne lui en veut pas. Elle profite de ce traitement faveur, qui pourrait lui en vouloir ? Et puis, tu ne répond pas tout de suite à sa question. Même toi tu ne sais pas quoi répondre. Tu ne sais pas encore si tu veux redevenir le militaire en permission ou rester le blessé obligé de rentrer à la maison par son médecin.« A ta place j'aurais offert ce verre à un gars qui boit la même chose que moi. C'est déjà un point commun.» tu souffles amusé avant de porter le verre à tes lèvres. Tu sens le liquide brûler ta gorge, l'arôme remontant dans tes narines. T'avais vraiment pas l'habitude de boire autre chose que ce foutu whisky. T'en avais tellement bu que tes papilles étaient anesthésiées à l'alcool Écossais. C'était pas le cas pour le reste, et surtout pas pour la vodka. Celle-ci en plus de ça ne ressemblait pas à celles que tu connaissais et qu'on vous servait en boîtes, en shots. Tu ne cache pas ta grimace avant de laisser échapper un souffle rauque. « Vraiment un délice, j'ai rarement goûté un ammoniaque pareil. » T'es ironique évidemment. Tu regardes la russe du coin de l’œil, ce petit rictus toujours au coin des lèvres. C'est sûr que comparer l'alcool de son pays à de l'ammoniaque, c'est pas forcément très fin de ta part. Mais c'était plus fort que toi. Puis après tout, ce n'est qu'un peu d'humour. Tu te rappelle sa question. Tu restes plongé un petit instant dans la transparence de l'alcool qui est au fond de ton verre. « Pour te répondre, oui c'est la première fois que je met les pieds dans ce bar. Mais pas ma première fois dans un bar de Wellington.» Tu n'as rien dis sur toi à proprement parler. Juste que t'es, ou étais, un habitué des bars de la ville. Mais après, ce n'est pas un secret. Tu prends le verres devant toi et le descend d'une traite. La vodka n'est pas ton péché mignon, mais tu ne peux pas laisser un verre, qu'on t'a gentiment offert, remplit. « Merci d'avoir ouvert ma culture gustative, mais je vais rester au whisky.» tu souris en levant ton verre vide au dessus de ta tête, comme pour trinquer. Le barman te ressers. T'as pas compté à combien de verres t'étais, en si peu de temps, depuis ton arrivée dans le bar. Mais ton moral n'étant pas à son maximum, l'alcool te montait plus vite à la tête qu'autrefois. Puis, ça faisait un petit moment que t'avais pas bu. « Franchement, je peux te dire que t'es pas comme les russes que j'ai pu rencontrer. » c'est faux, c'est la première russe que tu rencontres. Du moins, que tu penses rencontrer. « J'ai plus l'habitude de femmes plus fortes, qui me battent au bras de fer.» tu montres ton poing, le regard brillant. Le regard perçant de la jeune femme ne t'échappe pas. Ce regard, tu pourrais t'y perdre. Et plus encore maintenant que t'es plus tout à fait sobre. La dernière fois que t'as été dans cet état, et que la soirée s'est conclue sur un passage forcé au dessus d'une cuvette de toilettes, c'était à ta sortie de l'hopital militaire, il y a quelques mois. Depuis, t'avais pas vraiment bu. Cette soirée avait rouvert la plaie de ton ventre, et t'avais dû retourner dès le lendemain voir ton doc' attitré pour refaire des points. Encore sous alcool, t'avais rien senti, il t'avait pas anesthésié puisque ça s'était fait rapidement, dans sa tente. Pas vraiment officiel comme raccommodage. Le rapide souvenir de cette periode pas si vieille que ça provoque une petite perte d'équilibre, que tu cache en attrapant le paquet de cigarettes qui se trouve dans ton jean. « Tu m'excuseras, j'ai un paquet à finir.» Tu finis ton énième verre d'une traite en te levant puis te dirige vers la sortie. L'air frais n'enlève pas les quelques rides de ton front, froncé par le souvenir périlleux qui vient de resurgir. Tu t'adosse contre un mur un peu éloigné des quelques autres fumeurs du bar et allume la clope que tu avais en main. T'es un idiot Chance, tu le sais. Cette nana, là. Tu la connais. Tu le sais. Tu sais toujours pas d'où, mais ça te reviendra. Mais t'espères qu'une chose : qu'elle ait jamais finis dans le même lit que toi. Ce serait ramener des souvenirs encore plus douloureux à cette soirée qui était prévue plus tranquille qu'elle ne l'est. Et là, tu ressens une irrépressible envie de prendre ton téléphone et de composer le numéro de ta sœur. T'es ivre, tu commences à vraiment bien l'être. Tu sais que tu fais une connerie en l'appelant. Mais que veux tu, t'as pas grand chose dans la cervelle dans des moments comme celui-ci. Alors tu l’appelles. « Salut ma p'tite. Je sais qu'il est tard, je sais aussi que t'as pas envie de m'entendre. Mais rien ne t'oblige à écouter ce message. J'voulais juste te redire que je suis... désolé. J'ai pas assuré comme grand-frère. T'aurais pu être fière de moi, mais j'ai tout gâché, pendant dix ans. Je peux pas tout te raconter, tu mérites pas d'entendre des horreurs pareils. Alors j'espère seulement que tu vas arriver à me pardonner. Tu sais, je suis rentré. Définitivement. Je ne suis plus soldat.» Tu ris. Non, t'étais plus soldat. Est-ce que tu l'as déjà été ? T'as du mal à te rendre compte. Mais tu ris seul. Les effets de l'alcool, hein. Tu raccroches. Un profond soupir avant de prendre une latte du tabac. Tu sens la fumée s'engouffrer dans ta gorge, brûler tes amygdales. Tu reprends une inspiration pour lui permettre d'aller plus loin. Et il s'engouffre dans tes poumons, pour ressortir à ton expiration, après quelques brefs instants. Même pendant que tu appelais ta sœur, le corps de la danseuse occupait ton esprit.
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Sujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#) Mar 14 Avr - 17:47
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Sujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#) Mer 15 Avr - 19:37
Tu n'es plus quelqu'un de loquace, Chance. Autant autrefois tu pouvais te confier à quelqu'un comme si tu étais un livre grand ouvert, autant maintenant, et cela depuis plusieurs années maintenant, tu ne dis plus grand chose sur toi. Le seul qui pouvait lire dans ton esprit, c'est ton ancien partenaire. Medrick. Il avait beau être plus âgé que toi, avoir une toute autre maturité, de tout autres objectifs, il te comprenait. Comme s'il avait vécu ce que tu vivais à cette époque. Et qu'il savait que t'avais besoin que d'un peu de temps pour t'en sortir. S'il était resté à tes côtés, peut-être qu'aujourd'hui tu ne serais pas dans ce bar à te laisser emporter par l'alcool. T'aurais peut-être rencontré une femme avec qui tu aurais décidé de vivre ta vie. Au lieu de ça, t'as bientôt trente ans. A cette âge là, tes parents avaient déjà une maison et mettaient tout en oeuvre pour avoir un enfant, pour t'avoir. Mais Medrick n'était plus là et il ne reviendrait pas. Tu l'avais vu mourir devant toi. Et tu pourras jamais chasser les images de ton esprit. Ses yeux rempli de sang par les vaisseaux qui avaient éclaté face à la douleur. Les larmes qui coulaient sur ses joues métisses. Il aurait eu de beaux enfants, Medrick. T'aurais été comme un oncle pour eux, c'est certain. Peut-être même le parrain de l'uns d'eux. Mais encore une fois, ce n'était plus possible. Alors ce soir, même si tu t'étais rendu dans ce bar dans l'optique de parler, même si c'était des mensonges, t'avais finalement plus envie, ni de mentir, ni de parler. L'alcool avait fait remonter à la surface des fantômes que t'avais essayé de chasser y'a plusieurs années, alors que tu pensais pouvoir te détendre un peu depuis ton retour. C'était bête que ça tombe sur la belle danseuse. Ou peut-être que finalement, c'était juste une chance pour toi de la retrouver ici, même si tu ne le savais pas encore. Ton regard avait changé, en quelques secondes. Pourtant, la soirée commençait bien. Sans venter tes mérites, t'aurais pu faire quelque chose d'un peu plus constructif que de boire un verre. Ça se voyait dans vos yeux. Il y avait une sorte d’électricité dans l'air qui séparait vos deux corps. Une sensation qui t'attirait vers elle, avant que tout s'arrête pas ces malheureuses pensées. T'étais parti tellement vite que dans quelques heures, alors que l'alcool sera redescendu, tu regretteras. Et c'est certain que tu reviendras, peut-être bien plus vite que prévu dans ce bar pour y retrouver la danseuse. Enfin, si tu es chanceux. Mais peut-être que tu te fais de fausses idées. Car alors que tu raccroches, t'as l'impression d'entendre quelqu'un qui t’appelle. Enfin, plutôt, qui prononce ton prénom. Mais c'était peut-être qu'une hallucination. Qui aurait pu t'appeler, de toutes façons ? Puis au bout de quelques secondes, une main fine se place sur ton bras. T'avais retroussé les manches de ta veste, il faisait encore bon la nuit, et puis l'alcool donne chaud. Elle te demande si ça va, tu reconnais la brune. Peut-être finalement que tu n'auras pas à revenir pour espérer la revoir. T'acquiesce rapidement en acceptant la bouteille qu'elle te tend. Tu bois une gorgée. T'étais à ce stade où tu ne pouvais plus faire le vaillant. Ça suffit, t'avais essayé de l'être pendant dix ans, et ça t'a pas apporté que du bon. Je pense qu'il est temps que tu te réveilles et mette de côté cette fierté d'homme, mais tu ne le fera pas. Pas pour tout tout de suite en tout cas. « Merci. Ma sauveuse. » Tu esquisses un sourire en la regardant. T'as les yeux légèrement humides. L'alcool triste, ça ne te réussit pas.Elle te sourit aussi. Quand t'y repense, la voix que t'as entendu prononcer ton nom c'était peut-être elle ? Lui avais-tu seulement dit comment tu t'appelais ? Oui probablement, tu ne te souviens plus vraiment, et comment aurait-elle pu le deviner si non ? « C'est pas faux, j'ai pas été très fin sur ma consommation ce soir. Ça faisait un petit moment que je m'étais pas laissé aller. Pardon M'dame.» T'essayes de reprendre un air enjoué, d'oublier ce passage. Tu reprends une gorgée d'eau. « Pour être franc, j'ai jamais autant aimé boire de l'eau... A part quand on est rentrée à la base après avoir passé une journée dans les plaines d'Afrique et qu'on avait finit toutes nos provisions, et l'eau avec. » Cette dernière phrase, tu la laisse échapper dans un soupir. Tu te souviens de cette journée. Vous aviez dû enlever vos veste tant il faisait chaud, et vous vous étiez retrouvés en débardeurs, gilet par balle par dessus et armes chargées au cas où. Une journée sans boire sur un continent où la canicule est presque quotidienne. Tu ne sais même pas si tu le referais, si c'était à refaire. Mais t'as laissé échappé un détail de ton expérience qui n'était pas prévu. Mais à vrai dire, tu n'as plus grand chose à y faire. La jeune femme te voit sous ton pire angle, autant redorer le blason pour ne pas passer pour un alcoolique raté. « Demain on oublie tout, d'accord ? Je redeviens le gros dur et toi la princesse à protéger ? » Tu ris un coup. « Non oublis, je sauve pas les gens moi, malheureusement tout ce que je touche je le détruit. » L'alcool, ça délie les langues. Tu te sens responsable de beaucoup trop de maux. Alors tu laisse échapper des phrases que tu regretteras demain. Pourtant, ça fait du bien de les laisser sortir.« Excuse moi ma belle, je t'embête avec mes problèmes. » Tu lui offre un sourire navré. T'aurais peut-être été plus en forme si tu n'étais pas venu seul ce soir. Mais t'aurais certainement pas rencontré cette Reira. Puis d'un coup, ta vision se trouble, tu commences à avoir le tournis alors que tu es parfaitement immobile. T'as beau pas avoir bu depuis un moment, tu reconnais cette sensation. Tu cherches un bouche d'égout pas trop loin, ou au moins un caniveau. T'avances de quelques mètres avant de laisser se déverser ce qui gargouillait dans ton ventre. La bouteille toujours en main, une fois tes affaires fini, tu prends quelques gorgées pour te rincer la bouche, à moitié accroupi, une main sur la cuisse. T'étais certainement pas un exemple de galanterie, et pas non plus l'homme de rêve de la danseuse. Surtout pas après cet épisode, pas forcément agréable pour vous deux. « Je devrais rentrer... » tu regrettes dès l'instant même tes paroles. Oui, tu dois rentrer. Mais non, tu peux pas rentrer. Vu ton état, tu causeras bien plus de dégâts. Tu te redresses, t'inspire profondément. Une dernière gorgée d'eau, et tu regardes autours de toi, un large sourire dessiné sur tes lèvres. Bien sûr, il est pleinement ironique. « Quoi que, je m'sens bien ici. Il fait bon nan? » tu t'étires un coup, comme si tu étais à nouveau au meilleur de ta forme. Mais dans ton crâne, y'a un singe qui fait sonner des cymbales. « L'air frais fait un bien fou. » T'es vraiment con, Chance. Elle doit te prendre pour, soit pour un véritable idiot pas finis, ou alors pour un fou. Au choix. Tu t’arrêtes une seconde de gigoter pour croiser son regard. T'éclates de rire, la sensation de tournis ne s'est toujours pas éclipsée. « Pardon, vraiment. J'crois bien que je t'ai perdu, même si moi aussi je suis un peu perdu. » Tu t'en veut. Tu détestes être dans cet état. Mais après tout, qui aime être bourré au point d'avoir un comportement incompréhensible ? Pas grand monde. Tu te calmes et t'assois sur le trottoir, et très loin du caniveau. « A vrai dire, rentrer chez moi serait pire que de rester ici. » tu lèves la tête pour la regarder, un dernier sourire aux lèvres. Et puis, tu peux pas t'empêcher de penser que cette femme là, tu la connais. Tu la connaissais, y'a des années. T'en es persuadé. Ces yeux, ces lèvres, cette voix. Tu la connais, c'est certain. Mais tu n'arrives pas à te rappeler comment, et c'est flippant.
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Sujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#) Jeu 16 Avr - 19:44
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Sujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#) Ven 17 Avr - 19:10
C’est désormais sûr, t’aurais jamais dû comparer la boisson russe à de l’ammoniaque. Le karma dirait-on. Tu sens la belle russe un peu plus distante, un peu plus réservée. Elle semble moins oser. Mais tu ne restes pas longtemps sur ces pensées, les hauts le cœur ne font que revenir, et tu préfères te taire pour te concentrer -et écouter la brune- pour ne pas finir encore par te vider dans le caniveau. Bien qu’elle soit devenue plus discrète en quelques secondes, tu vois quand même la lueur dans ses yeux qui brille. Cette lueur, tu sais qu’elle n’a rien de mauvais. Cela n’empêche que tu te demande pourquoi elle t’a suivi dehors, excepté pour te donner de l’eau. Elle aurait pu repartir et te laisser, mais non, elle était restée dehors avec toi. Tu ne sais pas vraiment si la température est vraiment agréable. Pour toi, c’est le cas, mais peut-être pas pour elle qui doit être fatiguée de sa soirée et surtout, de sa danse. C’est qu’elle a un beau rire cette femme. Cristallin, qui pourrait faire chavirer des cœurs. Mais elle a pas l’air du genre à vouloir faire chavirer des cœurs. Mais peut-être que tu te trompe après tout. Toi t’aurais pas dit non à ce qu’elle fasse chavirer ton cœur. Mais peut-être dans une autre vie. Une vie où Medrick serait encore vivant. Tu peux pas t’empêcher de la regarder en souriant, quand elle rigole. L’air hagard dû à l’alcool, t’avais l’air d’un vrai con. Mais tu contrôlais ni ton sourire, ni ton regard. Et cette femme, elle t’hypnotisait. Puis elle devient un peu plus sérieuse, et répond aux bêtises que t’as pu dire, sans vraiment réfléchir. C’est vrai que parler à un inconnu, c’était plus simple. Mais dans tous les cas, parler était difficile. Parler de soi, en fait. Il y a des gens que ça ne dérange pas, au contraire. Mais toi, t’étais pas du style, non. Alors c’est vrai qu’elle te rassure un peu. Et sa main sur ta jambe t’apaise. « Peut-être c’est vrai que j’ai sauvé des gens, mais j’en ai détruit aussi. » tu hausses les épaules. Autant dans ta vie de soldat que dans ta vie d’homme. Et pas plus tard que ces dix dernières années, avec ta propre famille. Qu’est-ce qu’il t’était passé par la tête ? Tu ne sais toujours pas. Mais tu es bien décidé à te faire pardonner, coûte que coûte, et à changer. Elle veut que tu ailles chez elle. Tu ouvres grands les yeux. « Non, non, ne t’inquiète pas, je vais aller chez un ami ! T’embête surtout pas pour moi, vraiment… » mais rien n’y fait, la jeune femme insiste. Et tu sais pas si c’est la fatigue qui t’a finalement fait accepter, ou l’idée que finalement, t’avais pas envie de laisser la jolie danseuse tout de suite. Elle continue de t’appeler alors qu’elle se dirige vers sa voiture, jouant de ses hanches fines. T’hésites. Mais tu sais qu’à cette heure, pas grand monde t’aurait accepté. Et t’as l’impression que tu pourras pas résister longtemps à la chaleur qui émane d’elle. « Je te jure que je vais pas vomir, ni ici, ni chez toi. Et que je suis pas non plus psychopathe, du moins, je crois pas. » Tu finis ta phrase en riant et la suit, sans omettre de la remercier, des dizaines de fois. Le trajet en voiture était agréable. Tu étais bercé par la radio, la voix de Reira et votre discussion. Plus le temps passait et plus tu sentais ton corps s’enfoncer dans le siège de la vieille voiture -très confortable cependant- de la jeune femme. « T’es une fille bien, Reira. » C’est marrant mais quand t’y pense, elle ne t’avait pas donné son nom. Et tu ne crois pas lui avoir donné le tiens. Alors tu rajoutes sans attendre « C’est le barman qui m’a dit comment tu t’appelais, avant de tu nous rejoignent. Et puis, au cas où, je m’appelle Chance. Je me souviens pas si je te l’avais dis, mais vu que je suis bourré, au moins, t’es sûr que je te mentirais pas sur un possible prénom, une possible vie de célibataire et un mariage, qui d’ailleurs n’existe pas. » Tu ris. C’est que t’en dis des conneries Chance quand t’as bu. Mais ça fait ton charme, disons. Pour celles qui aiment, en tout cas. T’as pas dis ça dans l’optique d’avoir la danseuse dans ton lit. Tu le sens, ton corps va lâcher dès qu’il sera allongé. Tu pourrais même dormir par terre s’il le fallait. Pour le coup, t’as tellement été habitué à changer de « lit » que ça te gêne même plus. Généralement, tu dors pas de toutes façons. Mais là tu le sais que tu vas tomber dans les bras de morphée en un clin d’œil. Y’a qu’à voir ta tronche dans le rétroviseur. En quelques minutes, vous arrivez chez elle, rentrez dans sa petite maison qui à tes yeux semble plutôt confortable et elle t’apporte des draps pour faire lit sur le clic-clac. Tu sais qu’elle t’observe quand tu fais le lit, pas t’as qu’une envie : le finir pour enfin pour t’étaler de tout ton long. Et puis au moins c’était sûr : chacun son lit, tu ne dormiras pas avec la brune ce soir. Et t’en était même pas déçu. « T’inquiète pas pour moi, tu sais, je pourrais dormir par terre avec un plaid, ça m’irait aussi très bien. C’est déjà plus que ce que j’aurais espéré pour cette nuit. » Tu lui fais un rapide clin d’œil avant de t’asseoir sur le lit, celui-ci finit. Elle te dit qu’elle va te chercher de quoi passer une meilleure nuit, et encore une fois, tu la remercie. Pour le coup, tu te sentais couvé, et t’aimais ça. Elle était au petit soin avec un inconnu, et même si ça te semblait étrange, tu te dis qu’à sa place tu aurais fait la même chose avec elle. Tu te laisse tomber sur le dos, les bras écartés. Petit à petit, tes yeux se ferment, tu sens ta tête se relâcher et elle tombe sur un côté. Alors, tu ne te rends pas compte du temps qui passe. Tu t’endors. Tu sais qu’elle va arriver avec des médicaments, tu ne devrais pas t’endormir, pour la remercier une dernière fois. Mais pourtant tu es emporté par ce confortable canapé-lit. Puis il y a un léger bruit. Tu entrouvres les yeux. Deux grandes jambes te font face sous un T-shirt trop large mais dévoilant des fesses parfaitement musclées. T’es trop fatigué pour faire quoi que ce soit, et peut-être que c’est un rêve. Alors tu refermes les yeux. Et la couverture sur ton corps remonte. Et t’entends la voix de la femme, sans vraiment savoir ce qu’elle dit... Alors tu t’endors en quelques secondes, en faisant cependant attention aux cicatrices que tu viens de voir sur les cuisses de la jeune femme. Tu t’endors en repensant à ces cicatrices, qui rapidement, te rappellent cette jeune femme Russe que tu avais rencontré au Cameroun, lors d’unes de tes permissions. Ces cicatrices, tu les connaissais bien. Tu les avais caressées délicatement, alors que la jeune fille, qui ne devait pas avoir vingt ans, te racontait pourquoi elle avait cédé à ses peines. Tu te réveilles sans savoir qu’elle heure il pouvait être. Tu t’étire et regarde le plafond, le temps de te souvenir ce qu’il s’était passé hier. Tu te souvenais absolument de tout. La danseuse, les boissons, la voiture. Et même le coucher. Ces cuisses que tu connaissais. Tu fronces les sourcils. La fille que tu avais rencontré à cette époque était toute jeune, et toit aussi. Pourtant, son histoire t’avait marqué. Alors qu’elle parlait encore avec un accent russe absolument sexy, elle t’avait raconté les maux qui la hantaient depuis plusieurs années. Avais-tu retrouvé cette jeune fille ? Après tout, des danseuses russes avec des traces de mutilation sur la cuisse, il n’y en avait pas à tous les coins de rue. Mais la coïncidence te troublait. Tu ne sais plus comment elle s’appelait, si même tu lui avais demandé son nom. A cette époque, tu t’en fichais un peu. Mais tu te souviens qu’elle t’avait attendrie. Et que, le temps d’une nuit, tu l’avais aimée. Tu te lève et la cherche dans la maison. Tu finis par la trouver, bien éveillée, comme si elle t’attendait. Tu déglutis, te gratte la tête et bâille. « Salut ma belle, j’ai dormi comme un bébé. Ça faisait longtemps. » Tu souris avant de t’asseoir près d’elle. « Dis-moi… Je… J’me pose une question, depuis hier, enfin, ce matin. » T’oses pas lui dire que t’as vu sa cuisse. Tu sais pas comment elle pourrait le prendre, en pensant que tu devais être endormi. « Nous deux, on se connaît… non ? » Tu la regardes droit dans les yeux, toujours perturbé par ce que tu pensais découvrir. Ça pouvait tout changer, et en même temps, le destin ne pouvait pas te mentir. Si vos chemins s’étaient recroisés, c’était pour une bonne raison. Qu’elle te plaise, ou non.
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Sujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#) Dim 19 Avr - 14:27
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Sujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#) Dim 26 Avr - 16:05
Chance. Chance O’Brien. Venant du mot « chance » en français, la fortune, une manière favorable, heureuse, dont un évènement se produit par un bel et pur hasard. C’était ton nom. Bien choisi à l’époque par ta mère : t’avais été sa chance, son but accompli par pur hasard alors que cela faisait plus de cinq ans qu’elle essayait sans relâche d’avoir un enfant. Elle avait abandonné, commençait à penser à une autre alternative avec ton père quand elle a fait cette prise de sang et qu’on lui a apprit qu’elle attendait un enfant. C’était une chance pour elle, un moyen de ne pas abandonner, finalement. Alors oui, ton nom était bien choisi. Mais aujourd’hui, l’était-il toujours autant ? Tu réfléchissais à cette question depuis que Reira avait complimenté le choix de prénom de tes parents. Mais la nuit était passé, et cette idée semblait t’avoir quitté. Etais-tu seulement chanceux d’être tombé sur cette jeune femme qui semblait apporter un nouvel élan à ta vie ? Ce matin, alors que tu te souvenais de votre rencontre -la première-, par instants de souvenirs, tu te reposais cette question. Si ta mémoire était bonne, tu étais en permission ce soir-là. Medrick était rentré à Wellington retrouver sa fiancée. Il t’avait laissé, au Cameroun ; bien sûr il t’avait proposé de l’accompagner. Mais t’as refusé. Alors t’avais passé une soirée dans cette boîte, à danser à en avoir la tête qui tourne, boire et encore danser. Et plus tu essayes de te rappeler, plus les souvenirs reviennes. Tu te souviens de ce corps qui ondulait entre les halots de spots colorés. Tu te souviens de tes mains qui se sont approchées de ses hanches et qui l’ont accompagnée, pour une danse. Puis deux. Puis tout le reste de la soirée. Tu te souviens avoir ri, beaucoup. Et surtout, de n’avoir pas échangé qu’une danse, avec cette femme, que tu venais de rencontrer. Elle avait encore un visage enfantin, bien que fin et anguleux. La lueur de maturité qui émanait d’elle en revanche venait de son regard. Ces yeux bleus et félins qui te dévoraient d’un simple coup d’œil. Ces yeux perçants que maintenant, tu pouvais reconnaître. Alors t’y avait pensé, et repensé. Tu t’étais creusé la tête. T’avais espéré, aussi. Espéré que tu te trompes : tu étais encore le jeune homme qui donnait des nouvelles, à cette époque. Tu étais encore le jeune homme qui savait s’amuser. Il vous était arrivé des choses, à Medrick et toi, c’est certain. Mais rien de comparable à ce qui était arrivé quelques mois après cette soirée-là. Alors t’étais plus le même, et t’espérait ne pas décevoir cette femme qui se tenait devant toi, dans la cuisine. Tu l’espérais du plus profond, car ces yeux, tu les reconnaissais. C’était bien elle. La même lueur dans le regard, une lueur brisée, une lueur qui malgré son jeune âge montrait à quel point elle avait pu souffrir. Et même si elle savait le cacher, en riant, se moquant, pourtant de cette manière parfaitement adorable… tu savais qu’elle était toujours la même, bien qu’elle ait quelques peu changé depuis. Toi aussi d’ailleurs, ne t’en doutais pas une seule seconde. T’avais un corps plus développé. Un visage plus marqué. Et puis, des cicatrices qui n’étaient pas présentes, cette nuit-là. Tu souris quand elle te rappelle que vous deviez oublier ce qu’il s’était passé hier, mais ton air grave et pensif prend le dessus. Quand tu lui pose la question fatidique, tu vois le regard de la belle brune changer. Surprise. Autant pour elle que pour toi. Bien que t’étais presque sûr de son identité, tu voulais en avoir le cœur net : peut-être aurait-elle la réponse, ou peut-être que non. Si elle était comme toi, à ne jamais vraiment se souvenir de ses conquêtes de beuveries, alors tu n’aurais sans doute jamais de réponse. Peut-être même qu’elle te prendra pour un fou, à croire que vous vous connaissez. Alors la soirée d’hier, la nuit et cette matinée seraient réduites en lambeaux : elle te prendra pour un psychopathe et voudra que tu quittes sa maison, c’est certain. Tu attends sa réponse, elle semble réfléchir, chercher les mots pour te dire « tu te trompes, je ne t’ai jamais vu pauvre type ». Elle aurait tous les droits de le penser, un pauvre type qui finit presque ivre mort sur un trottoir alors qu’il essaye de gérer son prochain plan. Enfin, c’était ce qui était prévu hier. Maintenant, t’es plus trop sûr que c’est l’idée que tu te fais de votre relation. Tu sais pas trop comment réagir quand elle confirme tes doutes. Tu sais pas trop si tu dois être heureux ou non de retrouver celle qui, il y a environ cinq ans a partagé ton lit pour une nuit. Tu sais pas trop si tu dois lui sourire ou quitter sa maison. Tu sais pas trop si tu dois continuer de la voir ou si vous devez vous dire au revoir. Ce qui est sûr c’est que tu n’étais finalement pas prêt à cette réponse. Tu clignes des yeux, tu déglutis silencieusement. T’oses à peine regarder les yeux dans lesquels tu aurais pu te plonger pendant une éternité, si seulement vous étiez encore hier. Tu peux pas lui en vouloir de ne rien t’avoir dit. T’as toi-même hésité à lui avouer ce doute qui prenais le contrôle de tes pensées. Tu ne lui en veux pas, c’est certain. Tu t’en veux à toi, de ne pas t’en être souvenu. Jusqu’ici, ce n’était pas perturbant d’oublier ces femmes que tu ne côtoyais qu’une soirée. Mais le hasard à fait que tu en retrouve une ici, dans ta ville natale. Et maintenant tu t’en voulais. Qui d’autre oubliais ainsi les gens ? T’avais déjà réussi à abandonner ta famille, à les oublier, pendant sept ans. Alors t’étais un véritable enfoiré d’oublier les femmes avec qui tu passais un moment d’intimité, un moment de tendresse. Et surtout, d’oublier ces femmes qui se confient à toi, te dévoilent leurs pensées les plus intimes et leurs démons. Tu te souviens de Reira, ce soir-là. Tes doigts avaient effleuré ses cicatrices pendant qu’elle te confiait quelques instants de son passé. Tu secoues la tête lorsqu’elle s’excuse. « T’as certainement pas à t’excuser. J’suis un gros con, t’es tout à fait légitime. » tu lèves les yeux vers elle pour recueillir le sourire qu’elle te lance. Tu sens comme une chaleur au fond de ton ventre et qui réchauffe tout ton corps. « C’est moi qui suis désolé. Je… j’m’en veut. J’suis pas quelqu’un qui se souvient des gens, en fait je fais tout pour les oublier… » tu secoues la tête encore une fois. Si Medrick avait été là, il t’aurait dit que tu le décevais. Reira brise le silence qui incombe la pièce pour proposer à manger. Tu lui souris, reconnaissait de tout ce qu’elle a pu faire pour toi depuis hier. « Ecoutes je… Je ne pense pas. Je vais rentrer, enfin, je ne vais pas tarder. T’as déjà été super avec moi, tout ce que tu as fais depuis hier… Je veux pas abuser de ta gentillesse. » Tu sais toujours pas si c’est une bonne idée que vous vous revoyiez après aujourd’hui. Tu sais toujours pas si c’est une bonne chose que tu sois rentré à nouveau dans sa vie. Tu sais pas si c’est une bonne chose qu’elle soit de retour dans la tienne non plus. « Je… je devrais partir Reira. » Oui, tu devrais partir. Mais tes fesses ne veulent pas quitter ce fauteuil. Tes jambes ne veulent pas se déployer et te porter. Oui. Tu devrais partir, mais t’es pas sûr d’en avoir vraiment envie. Reira était-elle la chance qu’il te fallait pour que tu puisse t’en sortir ?
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Sujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#) Jeu 30 Avr - 20:27
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Sujet: Re: just a lovely distant past (reira) (#) Dim 3 Mai - 16:23
Tu ne comprends pas pourquoi Reira t’accepte encore chez elle. Tu ne comprends toujours pas pourquoi elle t’a ramenée, hier, en sachant qui tu étais. Qui vous étiez. Mais t’étais plus le même, et elle, elle n’était probablement plus la même non plus. Ça fait cinq ans. Cinq ans que vous avez passé cette nuit là ensemble. Pourtant, s’il y a bien une chose qui n’a pas changé avec Reira, c’est sa douceur. Cette tendresse qui anime ses pupilles brisées. Tu te rappelle de ce qu’elle t’a dit cette nuit-là. Comment elle a expliqué ses cuisses lacérées de cicatrices. Tu te rappelle la manière dont tu l’avais écouté. Tu t’étais plongé dans sa vie, dans son passé, dans sa douleur. Dans son regard, cette nuit-là, tu avais compris qu’elle ne le racontait pas au premier venu. Elle avait décidé que ce serait toi. Tout comme hier, elle avait décidé qu’elle t’aiderait. Pourtant, elle ne te devait rien, elle n’était pas obligée de te suivre, pas obligée de te prendre dans sa voiture, de t’installer sur son canapé. Mais elle l’avait fait. Toi t’aurais fui, si tu t’en étais rappelé. Enfin, c’est peut-être ce que t’aurais fait, car plus tu la regardes, moins t’as envie de fuir. Ton cœur se serre un peu plus à chaque minute que tu passes près d’elle, dans sa maison. Encore un peu plus lorsque tu songes à en partir. Dans ta tête, tout s’entremêle. Tu ne sais pas si tu dois rester ou la laisser. Lui donner un moyen de te revoir ou lui dire adieu. Mais vous vous êtes déjà retrouvés une fois, et t’as beau pas être superstitieux et croire au destin, tu sais qu’ici, à Island Bay, vous allez forcément vous croiser, une nouvelle fois. Mais cette fois-ci, tu sais qu’elle t’en voudra. Mais tu ne sais pas ce dont tu as envie. Maintenant que Reira est dans ta vie, faut que tu te rendes comptes que tu ne pourras pas l’en sortir comme ça. Au fond de toi, tu ne veux pas la laisser, sauf qu’à la surface, tu n’as qu’une envie, c’est de fuir. Fuir une personne qui pourra t’aider, t’épauler. Fuir cette femme dont t’aurais pu tomber amoureux, dans une autre vie ; ou celle-ci. Tu souris, un peu gêné, lorsqu’elle te dit que tu aurais été ce gros con, qui tu l’avais vue, plus d’une fois. Alors maintenant, si tu pars, si tu l’oublis, ou que tu essayes… Tu sais que tu seras ce gros con. Tu te crispe lorsqu’elle rajoute ce que tu redoutes au plus profond de toi, mais que tu penses, toi aussi. Oui, vous vous êtes retrouvés, et c’est sûrement une bonne chose. Une bonne chose que t’es pas encore prêt à avoir ; t’es pas encore prêt à recevoir l’aide dont t’as besoin. T’es pas encore prêt à t’expliquer auprès des gens que tu as déçu. T’es pas encore prêt à passer à autre chose, après dix ans. Tu lui dis que tu devrais partir, mais t’es toi-même pas sûr de ce que tu dis. Tes yeux tentent de se plonger dans les siens quand elle te demande de rester, mais elle évite ton regard. Rester, mais pourquoi ? Rester, mais pour aller où ? Rester, c’est une promesse que t’es pas sûr de pouvoir tenir. Aujourd’hui t’es a Island Bay, et même si Leo n’accepterait pas que tu partes, il ne pourra pas t’empêcher de changer de vie, une fois encore. De tout recommencer à zéro. Ici, c’est pas possible. Ici, tu reviens avec une épine dans le pied, un talon d’Achille qui n’attend qu’une chose, c’est d’être touché pour que tout reparte en vrille dans ta vie, pour ne plus réussir à te relever. Une partie de toi est heureuse qu’elle te demande de rester, une autre s’en veut. Elle ne doit pas s’attacher à toi, car tu ne pourras jamais lui offrir ce que tu lui as offert il y a cinq ans. T’es plus le même, tu le sais, tu te le répète de jour en jour. Tu déglutis silencieusement lorsqu’elle te dit que ça lui fait du bien, que tu restes un peu avec elle. Tu réfléchis un instant. « Je ne sais pas Reira… T’as peut-être l’impression que c’est la même chose qu’au Cameroun mais… c’est plus pareil… » tu la regarde un instant, tu ne veux pas la décevoir. Mais ça, tu ne peux pas lui dire. Tu finis par vouloir détourner tes yeux des siens, mais avant que tu n’essayes, elle pose ses mains sur tes joues, les retiens, t’empêche d’essayer de t’éloigner. Elle est douce, dans sa parole comme dans ses gestes. Tu ressens un frisson dans tout ton corps au contact de ses mains avec son visage ; le sien se rapproche et s’arrête, à quelques centimètres du tien. Ton regard se perd sur les traits de son visage pendant que tu l’écoute. Cette femme est trop bien pour toi Chance, tu ne mérite pas son aide. Tu ne le mérite pas car t’as l’impression que tu vas finir par la rejeter. Pourtant, t’es à peu près sûr que c’est elle qui rejette les hommes comme toi normalement. Mais cette fois, t’as l’impression que c’est toi qui va lui faire du mal ; elle ne doit pas s’attacher à toi. T’es tiraillé, tiraillé entre elle, ton envie de rester, de continuer à la voir. Tiraillé entre elle et la peur. T’as peur de la perdre comme t’as perdu ta sœur, tes parents. Ton frère aussi. Comme t’as perdu Medrick, et d’autres. Ne pas avoir Reira dans ta vie, c’est ne pas la perdre. Parce que tu ne supporterais pas de perdre quelqu’un d’autre, qui aura essayé de t’aider, et qui sera sorti de ta vie à cause de toi. Elle relâche ton visage de ses mains, et y’a quelque chose en toi qui te cris de récupérer ses mains et de la forcer à garder ce contact qui te faisait du bien. Mais tu te bats avec cette voix dans ta tête depuis un petit moment maintenant, et tu sais la faire taire. T’acquiesce à ses paroles, tu te pose des questions. Pas forcément les bonnes, mais au moins, tu t’en pose. Elle te tourne le dos pour rejoindre la cuisinière. T’observe sa silhouette fine. T’as jamais eu de femme pareille dans ta vie. « D’accord, va pour un ou deux pancakes… Mais après je devrais partir. J’ai prévenu personne, on va encore croire que j’ai disparu. » tu ris, cynique. T’as presque trente piges et c’est comme si tu avais un couvre-feu. Alors oui, t’as prévenu personne, et tu ne préviendras personne. Parce que ton téléphone, il n’a plus de batterie, et même s’il en avait, t’es plus un gosse. Ils vont t’en vouloir et t’engueuler de ne pas être revenu cette nuit, mais avec hypocrisie : quand tu auras quitté la maison d’ici quelques semaines, ils n’en auront plus rien à faire que tu ne rentres pas une nuit. Tu ne seras plus leur problème. « Désolé, t’as dû comprendre, j’suis un grand bébé, j’vis encore chez mes parents le temps que je trouve quelque chose à moi, ou avec d’autres personnes… » tu hausses les épaules, léger sourire aux lèvres. T’essaye de faire des efforts, pour rester avec elle, encore un peu. Pour rallonger le délai de ton départ. Alors t’observes Reira se mettre aux fourneaux. Et t’observes la cuisine. Tu regardes par la fenêtre. Et t’imagines c’qu’aurait été ta vie si t’avais jamais fait l’armée, ou si t’étais resté en contact avec Reira. Est-ce que vous vous seriez retrouvés, ici, dans tous les cas ? est-ce que t’aurais arrêté l’armée pour elle, comme Medrick l’avait fait avec sa fiancée ? T’es sûr de rien, de toutes manières, ça n’est pas arrivé, et tu ne pourras jamais le savoir.
« Je voulais te dire merci. Vraiment merci pour tout. Je suis désolé, de devoir partir comme ça… » Tu lui tends un papier pour qu’elle puisse écrire son numéro de téléphone. « Je sais où t’habite, mais ça serait bizarre que je débarque comme ça, sans prévenir, alors autant que tu me file ton numéro, et dès que j’aurais un peu de batterie je t’enverrais un message. » tu lui souris en la voyant écrire les quelques chiffres et te rendre le papier. T’as réfléchi, un peu. Tu sais pas si tu prends la bonne décision, mais ces quelques heures t’ont fait du bien. T’as pensé à autre chose. T’as été en bonne compagnie, entre de bonnes mains. Alors t’espère la revoir, mais tout dépendra de toi, parce que c’est toi qui as votre destin entre les mains. T’effleures sa main pour la remercier une énième fois, avant de passer le pas de la porte.