take me home (ft. celeste)

Une journée de repos, enfin. Pourtant, la dernière que j’ai eu remonte à la semaine dernière. Mais je ne sais pas pourquoi, je suis particulièrement fatiguée en ce moment. Quelque chose angoisse Elliot et ses nuits sont compliquées. Comme un effet domino, les miennes en sont affectées. Toutefois, rien n’a changé dans la vie du petit garçon. C’est peut-être quelque chose de normal, des craintes qui apparaissent après les trois ans : il est en train de passer une étape, il devient grand. Quoiqu’il en soit, même si j’essaye de me reposer un peu, cette journée est dédiée à lui. C’est Elliot qui choisit ce que l’on fait et là, c’est coloriage. Enfin, c’était coloriage. Quelqu’un vient de sonner à la porte, alors je le laisse tout seul et je vais ouvrir. « Surprise ! En chair et en os ! » Je pense rêver, voir Caleb ici, ce n’est pas habituel. Le plus vieux de mes frères a quitté la ville depuis plusieurs années maintenant, pour poursuivre son rêve et depuis, il ne revient ici que très rarement. « Caleb ? Mais.. qu’est-ce que tu fais ici ? » Il ne me faut pas plus longtemps pour lui sauter dans les bras. Je crois que cette distance qui nous sépare désormais amplifie chaque jour l’amour que j’ai pour lui. Pourtant, j’ai toujours été très famille. Je n’étais juste pas capable de leur dire ce que je ressentais. « Tu aurais dû me le dire, je serais venue te chercher à l'aéroport. » Cela aurait été la moindre des choses. Avec les nombreuses heures de trajet qu'il a dû avoir, il doit être fatigué. Après, avec son métier, je suis sûre que de nombreuses choses peuvent être mises en place pour lui faciliter la vie, faire appel à un chauffeur par exemple. Pourtant, ce genre de moments, aussi simples qu'ils soient, ça m'aurait fait du bien. Jusqu'ici, Elliot était dans la pièce d'à côté, bien trop concentré sur son coloriage. Mais maintenant qu'il a entendu des voix et plus précisément celle de son oncle, le petit garçon arrive en courant. Plus rien n'a d'importance pour lui, juste les bras de cet homme qu'il voit rarement. « On serait venu te chercher. » Malgré le fait que depuis sa naissance, Caleb n'est pas beaucoup venu, Elliot connaît bien son oncle. Et pour cause, bien souvent, je lui montre des photographies de lui, quand nous étions plus petits ou celles qu'il poste sur Instagram. « Tu es ici depuis longtemps ? » Je n'ai rien entendu à ce sujet, que ce soit auprès de lui ou auprès de notre mère, mais c'était peut-être l'effet voulu. J'invite le jeune homme à rentrer, alors que je referme la porte derrière lui. Il n'est pas encore reparti, alors autant rattrapé le temps perdu à l'intérieur.

Voir mon frère ici me surprend, mais dans le bon sens du terme.  La vie et nos choix ont fait que désormais, nous ne vivons plus au même endroit. Pire encore, nous ne vivons plus sur le même continent. Pourtant, ça ne m’aurait pas déplu de l’avoir en ville, de pouvoir passer plus de temps avec lui. Sans parler de Caleb, je suis proche de ma famille et c’est toujours un plaisir de les revoir. « On va dire que je fais un petit retour aux sources ! Le mal du pays tout ça, tu vois le délire » Je hoche doucement la tête, même si je n’ai jamais été dans une telle situation. Il faut croire que je n’ai jamais eu le courage de partir, de peur justement que cette ville qui m’a vu grandir me manque beaucoup trop. « Naan, ne t’inquiète pas, j’ai attrapé un taxi en sortant de l’aéroport, je ne savais pas vraiment à quelle heure j’arrivais. » Je ne sais pas vraiment si je pourrais vivre sa vie. Tout semble se faire vite et surtout, tout est programmé. Je suppose qu’il faut prendre la main et que s’il continu, c’est parce que lui, ça lui va. Très vite, Elliot arrive, ravi de voir son oncle. « Heeey petit monstre ! T’as encore grandi toi ! » Trois ans déjà. Et oui, le temps passe vite, encore plus quand on ne vit pas au quotidien avec, enfin.. je suppose.Il est difficile pour moi de voir mon fils grandir aussi vite, mais en vivant avec lui chaque jour, je ne rate aucune étape de sa transition de bébé à petit garçon. Pour mon frère, c'est une autre histoire. Son neveu, il ne le voit que rarement et bien souvent, ce n'est pas pour longtemps. Il a donc raté plusieurs moments de sa vie, son dernier anniversaire notamment. « Quelques jours déjà oui, un peu plus d'une semaine je dirais. » « Attention, on pourrait essayer de te convaincre de rester. » Avec Caleb, les moments sont toujours de courte durée à cause de son travail. Il est bien souvent attendu, à des milliers de kilomètres d'ici. « Et toi alors, comment ça se passe ? Ça fait déjà un petit moment mine de rien. » Ce n'est pas faux. Mais contrairement à sa vie d'acteur et aux rumeurs qui suivent, ma vie à Island Bay est bien tranquille. « Ça va. On avance tous les deux, à notre rythme. Lui à l'école, moi au boulot où c'est plutôt calme en ce moment. » Ça me change beaucoup par rapport à ce que je faisais avant, mais changer a été mon choix. Je ne pouvais clairement pas rester dans l'entreprise du grand-père biologique d'Elliot et puis, travailler au café a un certain avantage par rapport aux horaires. « Mais parles moi de toi, ta vie est sûrement plus palpitante que la mienne ! »

Cette idée de le convaincre ne sort pas seulement ici, j'y ai déjà pensé et pourtant, je ne l'ai jamais fait. Rester à Island Bay a fait partie de mes choix et je me suis épanouie comme cela. Mais je sais que pour Caleb c'est différent. Pour lui, pour son métier, c'était mieux de partir et cela aurait donc été égoïste de ma part de lui demander de rester. « Ton petit frère te manque tant que ça ? Voyons, ça ne fait que... dix ans » Même si nous ne nous disons pas toujours les choses, notamment vis-à-vis de nos sentiments, ce manque est plutôt une évidence. Depuis notre enfance, nous avons vécu ensemble et la mort de notre père a quelque peu forcé le rapprochement fraternel. Cette tragédie nous a tous liés, à vie. « Je suis sûr que c'est un vrai génie à l'école, comme son oncle ! » Je regarde mon frère avant de rigoler légèrement. « Désolé.. il tient tout de sa mère. » Je hausse les épaules, comme pour m'excuser. Il a de quoi prendre de moi, j'ai toujours été très studieuse. Même si pour l'instant, c'est un peu abstrait : c'est le début pour lui, il apprend seulement les formes et les couleurs. Pour savoir s'il tient vraiment de moi, il va falloir encore attendre quelques années. Mais à côté de ça, de notre routine à deux, la vie de mon frère doit être bien plus intéressante. Il est acteur, vit en Amérique, ce n'est pas rien. « Oh tu sais... Elle est très palpitante oui ! Mais bon, je pense que ça va énormément se calmer pour un petit moment... » Je ne sais pas ce que ça fait d’avoir sa vie. Ça doit être très rythmé, très sportif aussi et je ne suis pas sûre que j’arriverais à faire la même chose que lui. « Tu as devant toi le nouveau second rôle pour un film néo-zélandais ! Et le réalisateur compte bien tout filmer localement pour donner un truc un peu plus réaliste alors... Il va falloir réapprendre à supporter ton adorable frère un petit moment, j’en ai bien peur... » À ces mots, mes yeux s’écarquillent un peu plus. Même si je reste toujours prudente vis-à-vis de sa carrière, c’est toujours un bonheur pour moi de le voir évoluer. « C’est vrai ? Mais c’est super ça ! » Son départ du continent, à sa majorité, a été forcé par le peu d’opportunités qu’il avait ici. Il a dû grandir loin de la maison, s’épanouir aussi et le voir revenir ici, pour faire ce qu’il aime me remplit de joie. « Tu vas devenir une star ici aussi ! » Déjà que certaines unes de magasine lui étaient destinées, alors qu’il vivait à plusieurs milliers de kilomètres d’ici, je n’ose imaginer ce que ce sera désormais. « Mais.. ça veut dire que tu vas être ici pendant un certain temps ? » Finalement, cette réflexion est la dernière qui me vient à l’esprit. Comme si au fond de moi, je pensais cela impossible. Mais s’il doit tourner ici, c’est sûrement ce qu’il va se passer.

Une vie de star. C'est bien quelque chose que je ne connais pas et je ne suis pas sûre que ça me plairait. Ici, j'ai ma petite vie, bien tranquille. Je ne dois de comptes à personnes. Alors que lui, sans le vouloir, il le doit. Il doit bien souvent faire attention à ce qu'il fait, à ce qu'il dit. Est-ce vraiment une vie ? Pour lui, oui. Il l'a choisi et il est conscient de tout cela. « Sûrement ! Mais bon, je compte bien profiter de ces quelques temps d'anonymat avant le lancement du tournage. T'imagines même pas le soulagement pour quelqu'un du milieu de ne plus vivre à Los Angeles et les flashs de caméra furtifs. » Il a bien raison, ici, ce sera sûrement plus calme pour lui. Pourtant, je ne pense pas qu'il soit complètement inconnu ici. Il est arrivé qu'il fasse la une des journaux. Il faut dire que voir un enfant du pays réussir aux États-Unis, ça fait vendre. « Méfie-toi, les paparazzis sont partout. Peut-être même ici. » Bon.. pas ici, ici. Chez moi, il ne craint rien. L'annonce de ce film est une bonne nouvelle, pour lui avant tout, mais pour notre famille aussi. Tourner en Nouvelle-Zélande, c'est le synonyme d'un retour ici et je le comprends bien assez vite. « Pendant un petit moment, oui ! Je viens d'emménager, même si mon ancien colocataire est toujours dans mon appartement de Los Angeles, au cas-où. Je risque encore d'être en vadrouille à droite et à gauche mais mon point de chute c'est bel et bien ici, pour une durée indéterminée ! » Un large sourire se dessine sur mon visage. Je sais que c'est sa vie, que c'est son rêve, mais le revoir un peu ici me fait du bien. « Bon et le reste de la famille ! Comment ils vont ? T’es mon premier arrêt depuis mon retour, j’ai pas encore eu le temps de passer voir maman. » Il risque d’en entendre parler. Revenir ici, sans la prévenir et ne même pas passer chez elle en premier, ça fait beaucoup. Elle lui pardonnera sûrement très vite, bien trop heureuse de le voir. « Oh tu sais, ça va tout le temps bien. Nous sommes des Wade après tout. » Il y a des hauts et des bas, c’est certain, mais nous savons toujours nous relever. Particulièrement depuis que nous avons perdu notre père. « Mais je suis sûre que tout le monde sera content de te voir ici. Même si on aurait sûrement préféré savoir que tu revenais, on t’aurait fait un petit comité d’accueil. » On aurait été le chercher à l’aéroport, on l’aurait hébergé. De quoi arriver sereinement ici suite à un long trajet aérien. « Pour la première fois depuis plusieurs années, on se retrouve enfin tous ici. Maman va vouloir qu’on se retrouve tous ensemble sous son toit. » Sous notre toit, notre ancien toit, celui où nous avons tous grandi. Nous avons l’habitude d’y aller, de temps en temps, mais là, tous ensemble, à cinq, ça fait bien longtemps que ce n’est pas arrivé. « Je ne voudrais pas passer pour une mauvaise hôte, tu veux boire ou manger quelque chose ? » Ce n’est que maintenant que je me rends compte que depuis son arrivée, je ne lui ai encore rien proposé.

« On développe un sixième sens ne t’inquiète pas, c’est presque un super-pouvoir tu sais ! » Être pris en photographie c’est une chose, se faire épier en est une autre. Je suis presque sûre qu’au début, les célébrités doivent en jouer, elles doivent apprécier d’être sous les feux des projecteurs. Mais rapidement, se faire toujours suivre, même pour de banales courses, ce doit être épuisant. Mais ici, à Island Bay, nous sommes loin du show-business et mon frère va pouvoir se reposer un peu. Qui sait, avec un peu de chance, peut-être qu’il voudra rester ici ensuite. « Je n’en doute pas pour le comité d’accueil, mais l’effet de surprise est bien plus drôle je trouve ! » Il n’a pas tout à fait tort. Quand les surprises sont réussies, elles sont d’autant plus belles. Et à en voir la discrétion de Caleb, il peut être fier de lui. « Je ne dirais pas non à un petit truc à boire oui, s’il te plait ! » Je l’invite à s’avancer un peu plus dans la maison et je prends la direction de la cuisine afin de voir ce que je peux lui proposer. Je sors deux verres et différentes bouteilles que je dépose sur le plan de travail situé au centre de la pièce. « Tu veux boire quoi ? » Il y a de tout, même si les boissons sont principalement sans alcool. « Il faudra que je vous invite tous chez moi d’ailleurs, quand j’aurais fini ma petite tournée des retrouvailles ! Histoire d’inaugurer et tout ça ! J’ai même appris à cuisiner depuis, t’imagines ? Enfin... plus ou moins » Je le regarde, surprise par une telle révélation. « C’est étrange, mais je ne suis pas vraiment rassurée. » Il faut dire qu’il n’a pas l’air très sûr de lui, sinon il n’aurait jamais fini sa phrase ainsi. « Tu sais faire quoi ? Tu peux te mettre en action si tu veux, nous n’avons pas mangé encore. » Autant profiter un peu de la situation. Même si Caleb doit sûrement avoir envie de faire autre chose que de la cuisine, surtout après son voyage. Mais au pire, nous pouvons toujours cuisiner à deux, je le laisserais me guider pour voir ce dont il est capable. Je ne le jugerais pas, ce n’est pas mon genre, mais avec ce que je connais, je pourrais très bien lui donner certains conseils. « Tu vis où ? Dans une grande villa ? Avec piscine ? Si c’est le cas, tu risques de me voir venir souvent. » De nous deux, c’est sûrement lui qui a le plus d’argent sur son compte en banque, il peut donc rapidement se faire plaisir en prenant une belle et grande maison. « Sauf si tu n’y vis pas seul, je ne voudrais pas déranger. » Oui, j’essaye d’avoir des informations sur sa vie privée. Est-ce qu’il peut vraiment me le reprocher ? Nous avons beaucoup de choses à rattraper et il faut commencer maintenant.

Quelle piètre hôte j'étais à ne pas encore avoir proposé à boire à mon frère, alors qu'il est ici depuis plusieurs minutes. Pour me rattraper, je l'invite à entrer et à me suivre jusque dans la cuisine où je lui demande ce qu'il veut boire. « Un coca fera l'affaire, merci ! » Je prends la bouteille de Coca-Cola et en verse dans les deux verres. Je fais ensuite glisser celui de mon frère devant lui. « Ce n'est pas de la grande cuisine gastronomique non plus hein ! Mais quelques plats mexicains, on peut pas trop y échapper en Californie, on a essayé le tacos végétarien avec mon coloc d'ailleurs, bonne alternative à la malbouffe américaine. Après les trucs classiques, genre les pizzas, mais toujours fait maison, faut que je garde ma ligne. T'as quoi de beau dans tes placards et ton frigo ? » Il est vrai qu'avec ça, il ne pourra pas ouvrir un restaurant gastronomique, mais pour quelqu'un qui ne cuisinait pas beaucoup avant, c'est déjà bien je trouve. « Je pense que nous pouvons improviser pas mal de choses, j'ai récemment fait les courses. » Caleb tombe plutôt bien pour cela, à quelques jours près et nous aurions dû aller faire les courses avant de cuisiner. Je l'interroge ensuite sur sa vie qui l'attend ici, notamment sur l'endroit où il va loger. « J'ai un peu flambé mon argent, j'avoue ! J’ai une villa en bord de plage, et oui, j’ai une piscine ahah » Quand j’ai posé la question, je ne m’attendais pas forcément à ce qu’il me réponde positivement. Ce n’est pas parce qu’il est devenu une star aux Etats-Unis qu’il devrait obligatoirement avoir une grande maison. Mais si c’est le cas et qu’il est heureux ainsi, alors c’est le principal. Ma curiosité me pousse ensuite à le questionner sur sa vie privée. Enfin.. je n’y vais pas forcément directement, j’essaye d’être subtile. « Oh tu sais, y’a juste Milo, mais même si c’est un gros labrador, il ne mord pas, promis ! » Bon.. ce n’est pas vraiment ce que j’espérais comme réponse, mais je vais devoir m’en satisfaire. Après tout, peut-être qu’il n’y a rien d’intéressant à dire là-dessus. « La porte reste grande ouverte pour tout les Wade, tu n’as pas à t’en faire ! » « Elliot va vouloir venir souvent s’il sait qu’il y a un chien. » Il n’est pas rare qu’il essaye de me convaincre d’adopter un animal, mais pour l’instant j’ai résisté. « Des Burritos, ça te dit ? Ce n’est pas très compliqué à faire et je dois avoir tout le nécessaire. » Et puis, le petit garçon apprécie ça. Quasiment sûre que mon frère va accepter ma proposition, je commence à sortir les différents ingrédients. « Bon.. alors raconte moi. Il s’est passé quoi dans ta vie depuis que nous nous sommes vus. »

L’une des premières questions qui me vient à l’esprit, c’est celle concernant son logement. Il ne vit plus à Island Bay depuis longtemps et pourtant, je suis sûre qu’il pourrait facilement trouver où dormir. D’ailleurs, la porte de ma maison lui est ouverte s’il est dans le besoin un jour. Mais cela ne semble pas nécessaire, puisqu’il m’annonce avoir une villa dans le sud de la ville, une villa qu’il partage avec un chien. « Tu peux l’amener sans craintes, Milo est vraiment très sociable. C’était un chien abandonné, mais il m’a vite pris d’affection quand je suis allé au refuge » Il n’est pas impossible que le jeune homme finisse par me voir arriver chez lui avec son neveu. C’est même fort probable. Il est en ville, mais je ne sais pas pour combien de temps, alors il est important que nous profitions de lui avant qu’il ne reparte. Surtout que finalement, Elliot a plus souvent eu l’occasion d’entendre parler de lui que vraiment passer du temps avec son oncle. Je suggère à mon frère de faire des burritos. Une fois la proposition acceptée, je commence à sortir tous les ingrédients nécessaires et je m’intéresse sur sa vie actuelle. « Oh tu sais, comme d’hab, le boulot hein ! J’ai fini de tourner dans un film en début d’année, mais je peux pas encore en parler vu que la promotion n’a pas commencé. Après, surtout de l’administratif pour mon déménagement et mon nouveau projet de film ici » J’ai toujours été admirative de lui. Même si son métier apporte une certaine reconnaissance au bout, il n’est pas des plus faciles. En fonction des scénarios, les emplois du temps peuvent varier du tout au tout. « J’ai pas une vie aussi palpitante que prévue, hein ? » Je grimace légèrement, avant de rire. C'est plus fort que moi. « Il est vrai que je m'attendais à autre chose. Une histoire avec des paparazzis ou des groupies. Quelque chose avec une idylle du grand écran. Ou encore une histoire d'enfants cachés. » On peut voir beaucoup de choses aux États-Unis, alors amusée, je lui expose mes différentes théories. « Quoique pour celle-là, ça pourrait être vrai sans que tu ne sois au courant. » Les enfants cachés aux pères ne sont finalement pas si rares que cela. Et comme je ne connais ni la vie sentimentale, ni la vie sexuelle de mon frère en détails, j'ignore si un tel scénario est plausible. « J'avais acheté une boîte pour y mettre toutes les unes des magasines people que tu ferais, je vais devoir la revendre je crois. » Je hausse légèrement les épaules, avec une mine déprimée. Bien sûr, je plaisante. Je ne souhaite à mon frère de faire la une que pour son succès et non pour les scoops. « Je vais m'atteler à la viande. Je te laisserais le plaisir de couper l'oignon. » Ce n'est pas quelque chose que j'affectionne vraiment, alors autant lui laisser faire. Et puis, cuir la viande fait partie des premières instructions de la recette, il serait quand même bien de faire les choses dans l'ordre. Je récupère dans un placard une grande poêle et y mets de l'huile avant d'y déposer la barquette de viande hachée.