BACK TO YOU (caleb)

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You're stuck in my head and I can't get you out of it
If I could do it all again
I know I'd go back to you -- @"Caleb"

Le pilote annonçait l'atterrissage et la météo. Après plus de dix heures de vol, elle ne pensait qu'à une chose : prendre une douche, changer ses vêtements et étirer ses jambes. Elle avait regardé deux films. Elle avait essayé de dormir, malgré les deux mômes qui étaient assis devant elle. La prochaine fois, elle économiserait davantage pour se payer une meilleure place. Voyager en classe économie relevait de l'aventure. Soit. Elle était néanmoins enfin arrivée. Le « bip » résonnait dans l'avion, obligeant les passagers et les employés de la compagnie à s'asseoir et à fermer leur ceinture. Alisha fit de même avant de laisser sa tête retomber sur le dossier. Elle détestait les atterrissages. Elle avait toujours le sentiment que ses oreilles allaient imploser malgré le chewing-gum qu'elle mâchouillait à chaque fois, dans l'espoir de diminuer la douleur. Quelques minutes plus tard, ils avaient atterri. Enfin ! Il lui fallut passer par la case visa avant de pouvoir récupérer sa valise sur cette bande infernale où on a toujours l'impression que ses bagages sont les dernière sur cette bande. Premier réflexe d'Alisha ? Rallumer son téléphone et envoyer un message à sa tante pour lui confirmer qu'elle est bel et bien en vie, en Nouvelle-Zélande. Et puis, elle croise le nom de Caleb sur son écran et ne peut s'empêcher de lui envoyer une photo des valises qui défilaient sous ses yeux avec en fond « Island Bay ». Avec cette photo, il n'allait pas lui falloir plus de quelques secondes pour reconnaître les lieux, pour comprendre qu'elle était là. Ici. Elle jeta un coup d’œil à la photographie, esquissa un sourire avant de la lui envoyer avec comme unique texte : Je crois qu'on dit, dans ces moments-là, « surprise ». Message envoyé. Elle plaça son téléphone dans la poche arrière de ce pantalon ample qu'elle portait à chaque fois qu'elle avait de longs vols devant elle : ample, confortable, elle était à son aise. Les bras croisés, elle se hissait sur la pointe des pieds pour vérifier si son énorme valise ne pointait pas le bout de son nez sur ce tapis roulant. Et voilà qu'apparaissait une énorme valise verte pomme, elle se faufila alors parmi les passagers pour tirer sa valise hors du tapis roulant, soulagée.

Une vibration s'échappa de sa poche. Caleb. Il proposait de venir la chercher, pour ne pas qu'elle se perde. Un sourire timide s'esquissa sur ses lèvres alors qu'elle lui confirma l'attendre à l'entrée, du coup. Elle avait agi spontanément. Elle avait réagi instinctivement. Et maintenant que le message était envoyé, elle se demandait : comment allait-elle le saluer ? Allaient-ils se saluer comme de bons vieux amis ou allait-elle fondre entre ses bras, sous son regard ? Son palpitant fit un bond dans sa poitrine. Sa crinière était après plusieurs heures de vol un champ de bataille. Elle avait envie de prendre une douche, pas de voir celui qui lui avait manqué depuis un tas de semaine. Elle fut prise d'un petit moment de panique et se rua vers un café pour se prendre un double expresso, histoire d'avoir les idées en place. Double expresso. Chewing-gum. Bouteille d'eau. Elle essayait de ne pas y penser. Les choses se passeraient naturellement. Elle n'avait pas à s'inquiéter. Non ? Alors pourquoi était-elle incapable de rester en place dans ce minuscule aéroport ? Inquiète, elle jouait avec son téléphone, le faisant tourner entre ses mains tout en regardant ce nouveau paysage, ce nouvel univers derrière ses lunettes de soleil. Le moment de vérité approchait. Et, elle se fit entendre. Sa voix. Pendant une demi seconde, elle se sentit fondre sur place avant de se tourner, un sourire radieux aux lèvres. Caleb.

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Alisha & Caleb

Caleb s’était relativement vite remis dans le quotidien qu’était sa vie en Nouvelle-Zélande. Il avait eu une petite crainte qu’en quittant sa vie de Los Angeles, il pourrait se sentir perdu ou ressentir un manque, puisqu’après tout il avait vécu la quasi-totalité de sa vie dite d’adulte aux Etats-Unis. Island Bay, ça évoquait surtout les bancs de l’école, le club de théâtre, la vie en famille et l’insouciance qui avait poussé un inconnu à briser le grand-écran. Finalement, après quelques semaines ici, il commençait vraiment à se dire que donner un coup de frein et ralentir sa carrière quelques temps, c’était peut-être la meilleure idée qu’il avait eu. Il n’abandonnait pas le travail pour autant et il avait toujours Los Angeles qui l’attendait dans le pire des cas mais il pouvait surtout se ressourcer, et plus particulièrement revoir ses proches de manière plus fréquente, ce qui représentait beaucoup pour le jeune homme. Il en avait un peu marre de voir les visages de ses sœurs, de sa mère et de son neveu que par écran interposé entre deux rendez-vous. N’ayant rien de prévu pour la journée, Caleb avait opté pour une tenue de sport, puis il était parti courir avec son labrador, fidèle compagnon de sport qui devait également préférer la villa et le calme d’Island Bay au petit appartement et le stress de la grande ville. Alors que sa boucle l’avait ramené sur la plage, non-loin de chez lui, la musique dans ses écouteurs se stoppa pour lui indiquer qu’il venait de recevoir un message. Message qui venait d’Alisha. S’ils avaient tout de même gardé contact, il était toujours aussi surpris de recevoir de ses nouvelles. L’un comme l’autre ne savait vraiment où se placer, ni ce qu’il en était advenu de leur relation. Sa surprise n’en fut que plus grande lorsqu’il ouvrit la photo que la jeune femme lui avait envoyé. Un endroit qu’il reconnaissait très bien d’ailleurs, puisqu’il avait atterri lui-même ici il n’y a que quelques semaines en arrière. Alisha n’avait pas mentionné d’éventuelles vacances, et encore moins en Nouvelle-Zélande où se trouvait Caleb. En d’autre circonstance, il aurait probablement sauté de joie sous l’œil interrogateur de son chien, mais pour le coup le brouillard autour de leur relation n’en fit que s’agrandir. Après de longues minutes de réflexion, et surtout d’assimilation de l’information, il lui proposait naturellement d’aller la chercher. Dire qu’il n’avait pas l’envie pressante de la revoir serait mentir, sans aborder la difficulté de trouver un taxi et se diriger dans un pays inconnu. Il se souvient très bien de la galère que son meilleur ami et lui avaient vécu en arrivant à Los Angeles, et les cinq heures nécessaires pour arriver à leur destination qui ne se trouvait qu’à 1h de l’aéroport. Prenant une grande inspiration le visage tourné vers l’océan, la réponse d’Alisha ne se fit pas attendre. Elle lui confirmait qu’elle l’attendrait à l’entrée. C’était son signal pour rentrer chez lui, se prendre une douche expresse et se retrouver derrière le volant de sa voiture pour se mettre en route.

Se trouvant rapidement une place dans le parking, il se met en marche direction l’entrée de l’aéroport, le regard attentif à la recherche d’un visage si familier. Il pourrait très clairement la reconnaitre parmi des centaines, même de dos, alors qu’il usait de sa voix pour indiquer sa présence. « Alisha ! ». L’aéroport n’était pas noir de monde, mais les gens se pressaient en masse, principalement ceux qui venaient d’atterrir et qui étaient probablement pressés de se poser chez eux. Il parcourut les quelques mètres qui les séparaient, puis hésita quelques instants. Le grand acteur ne pouvait pas compter sur son talent de jeu à l’instant présent, ni même espérer qu’un réalisateur lui hurle « action » dans les oreilles pour jouer un rôle. C’était bien vrai pour le coup, et il ne savait pas vraiment comment réagir, en dehors de son envie de la serrer fort dans ses bras qu’il réprimandait malgré lui. Il se racla la gorge et passa une main gênée dans ses cheveux lorsqu’il constatait qu’à force de réfléchir, il ne lui offrait qu’un silence. « Que.. Qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi tu ne m’as pas prévenu plus tôt, t’aurais pas eu à attendre ! ». Si son but n'était pas de la noyer de questions, il doit admettre qu'il était perdu de la revoir ici, et sans s'en rendre lui-même compte extrêmement content alors que son regard détaillait ce visage qui savait si bien faire battre son coeur même à des kilomètres.

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Le moment de vérité était arrivé.
Il était là. Devant elle. Et elle ne parvenait pas à réprimer le sourire idiot qui venait de prendre place sur ses lèvres. Et merde ! Ne pas trop sourire. Ne pas trop lui montrer combien elle était heureuse de le revoir. Pourquoi ne pas vouloir lui montrer ? Aucune idée. Ce sont le genre de réflexion que se font les idiots qui ruinent eux-même leur relation de couple. Pas vrai ? Elle reconnut sa voix. Elle avait adoré l'entendre prononcer son prénom, l'entendre le souffler au creux de son oreille. Elle eut un frisson rien qu'à cette pensée. Il semblait aussi gêné qu'elle par la situation. Elle le prenait au dépourvu. Elle se prenait elle-même au dépourvu. Elle n'avait même pas pensé à cette scène. Mue par un amour passionnel, elle avait agi de manière spontanée, instinctive. Et alors qu'il lui demandait ce qu'elle fichait ici, elle lâcha sa valise pour l'enlacer. Une étreinte qui aurait pu ressembler à une étreinte amicale. Elle avait enroulé ses bras autour de sa taille et blotti sa tête contre son torse. Instinctive, elle n'avait pas pensé une seule seconde à son geste. Elle s'en rendit compte quand elle rouvrit les yeux, enivrée par son parfum, surprise par sa spontanéité. Elle se détacha alors de cette étreinte pour relever ses lunettes de soleil sur le haut de son crâne. «C'est dingue mais tu as devant toi l'accessoiriste extérieur pour ton tournage. Alisha Freeman. Et oui, il n'y a pas d'assistante devant … Juste accessoiriste.» dit-elle avec ce brin de fierté et ce sourire amusé. Il savait qu'elle avait bossé dur, qu'elle avait enchaîné les heures supplémentaires, qu'elle avait obéi aux ordres parfois brusques des accessoiristes du précédent tournage. Elle avait un rêve et elle allait y parvenir. Elle mettait tout en œuvre pour.

« Ça aurait ruiné mon effet de surprise. » Elle afficha une fausse mine boudeuse. S'il était le comédien talentueux, elle était cette boule d'énergie pétillante et pleine de vie. Elle balaya les alentours du regard avant de reposer son attention sur le jeune homme. « Je voudrais bien papoter encore un peu avec toi ici … mais je dois t'avouer que j'ai une folle envie de passer sous la douche. Le vol était … long. Bruyant. Long et bruyant. » Parler de tout, de rien pour ne parler d'eux. Ils semblaient avoir la même stratégie. Elle avait accompagné ses gestes d'une grimace amusée et en fouettant l'air devant son visage. « J'ai l'adresse de mon hôtel dans mon téléphone. Tu connais ? » poursuivit-elle en lui tendant son téléphone pour qu'il y jette un coup d’œil et alors qu'il s'emparait de son téléphone, elle le dévora des yeux. Il lui avait manqué. Elle s'en rendait compte. Elle avait le regard rivé sur ses lèvres qui se pincaient alors qu'il était sans doute en train de planifier la route vers son hôtel. Elle avait le regard rivé vers ses lèvres qu'elle avait si longtemps désiré. La fatigue et l'enthousiasme la rendaient presque trop euphorique.

« Merci de donner un coup de main, au fait. » dit-elle, plus timide. A vrai dire, elle n'avait pas été certaine qu'il soit si prêt à vouloir l'aider. Ils vivaient dans le brouillard depuis son départ. Rien était sûr. Et, cela la faisait paniquer quoiqu'elle vous dise.

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Alisha & Caleb

Caleb avait souvent imaginé les retrouvailles, même si par moment il lui arrivait de se demander si elles se dérouleraient vraiment un jour ou non. Il se retrouva cependant devant le fait accompli et perdit beaucoup de ses moyens, lui qui avait plutôt l’habitude d’être au contrôle de ses émotions et gestes. La seule phrase qui lui était venu naturellement avait été de lui demander ce qu’elle faisait là, alors qu’il aurait pu lui exprimer ce qu’il ressentait quant au fait de la revoir. Mais c’était bien trop facile tout ça, c’était toujours mieux de tout compliquer, pas vrai ? La première réponse qu’elle lui donne, fut ce dont il avait eu envie de faire en la revoyant quelques secondes auparavant. Ses bras l’entouraient alors qu’elle venait se blottir contre son torse. Caleb avait instinctivement suivi le mouvement, l’entourant également de ses bras pour la serrer contre lui. Ce simple geste, aussi banal pouvait-il sembler, n’était clairement pas ce dont son esprit avait besoin pour réfléchir comme il le faudrait, mais c’était ce que son cœur avait manqué pendant plusieurs mois. Elle desserra finalement son étreinte, lui offrant alors la raison de sa venue ici. Sa venue qui était d’ailleurs pour la même raison que lui, plus ou moins, puisqu’elle avait été embauchée par l’équipe de tournage de son film. Le destin ? Les coïncidences de la vie ? Ils s’étaient rencontrés en travaillant à leur poste respectif sur un plateau de tournage et leurs retrouvailles en prenaient la même direction. « Quooi ? Bravo, c’est génial pour toi ça ! Miss Freeman prend du grade à ce que je vois ! » . Caleb faisait partie de ces acteurs qui appréciait à juste valeur le travail de l’ensemble de l’équipe, et pas simplement des co-stars et du réalisateur. Si c’était leurs noms sur les affiches, les films ou séries ne valaient rien sans les dizaines voire les centaines de personnes qui gravitaient tout autour pour s’assurer du déroulement du tournage, et Alisha en faisait partie lorsqu’elle enfilait sa casquette d’accessoiriste. Il était sincèrement content pour elle, qu’à l’âge de 23 ans elle puisse déjà rayer la mention assistante de son CV.

Elle mentionnait ensuite son envie de mettre les voiles de l’aéroport, ce qui était entièrement compréhensible après ces interminables heures de vol que Caleb ne connaissait que trop bien, à force de rendre visite à sa famille. « Ne m’en dis pas plus, je comprends ta souffrance, je te rassure » . Dit-il accompagné d’un léger sourire. Il savait aussi très bien qu’après l’euphorie des retrouvailles, le moment des grandes discussions et interrogations allaient arriver, et ce n’était pas vraiment le meilleur endroit pour tout ça. Il saisit son téléphone lorsqu’elle évoque l’adresse de l’hôtel dans lequel elle allait rester. « Mmh.. Je connais le quartier oui, on verra une fois là-bas mais heureusement, c’est pas aussi grand que Los Angeles tu verras ! » . Alisha était née à Los Angeles, contrairement au jeune homme. Il était curieux de savoir ce que penserait la jeune femme de son pays d’origine, puisque c’était une grande part de lui après tout. Caleb était très patriote quand ça concernait la Nouvelle-Zélande, il adorait son pays et sa culture. Il lui rend son téléphone une fois l’adresse mémorisée en tête, puis lui affiche un tendre sourire après ses remerciements. « Je t’en prie Alisha, tu n’as pas à me remercier pour ça, c’est avec plaisir tu le sais bien… » . Peu importe la relation dans laquelle il se trouvait pour le moment, Alisha aurait toujours une place importante dans son cœur et un seul coup de fil suffisait à faire rappliquer Caleb. L’amour rend aveugle, c’est ça le dicton ? Il attrapait alors la valise d’Alisha d’une main, l’invitant à le suivre en direction du parking pour rejoindre sa voiture. Une fois la valise chargée et les deux installés, Caleb se mit en route pour l’adresse. « Alors… Comment une accessoiriste de Los Angeles se retrouve à bosser sur un film en Nouvelle-Zélande ? ». Caleb jonglait son regard entre la route et Alisha, bien que ses yeux avaient tendance à être plus attiré par l’un des deux malgré lui.

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Oui, c'était génial. Absolument génial. Elle avait même le sentiment que la vie lui souriait enfin. Enfin ! Un coup de chance ? En aucun cas. Elle s'était battue comme une lionne pour se trouver une petite place sur ce tournage. Elle se battait chaque jour pour trouver sa place parmi les mains actives des coulisses. Un sourire fier se dessina sur ses lèvres alors qu'elle faisait semblant de prendre la pose comme une véritable star de cinéma mais elle ne parvenait pas à tenir le coup si longtemps et dut laisser échapper un rire amusé au bout de seulement quelques secondes. « Exact. » dit-elle comme pour mettre un point final à ce petit éloge. « Oh ! Parfait ! » Elle tapa dans ses mains avec un enthousiasme sincère quand il lui confia connaître son hôtel. Dieu soit loué ! Il lui sauvait la vie. Elle n'avait un rendez-vous avec sa colocataire que le lendemain et elle devait passer la première journée dans un hôtel. Rien de surprenant. Elle y était habituée avec son boulot. Alisha était du genre à pouvoir poser ses valises un peu partout. Sa maison, c'était le Monde. Les limites n'existaient pas. C'était la manière dont son père l'avait élevée. « Je me doute et j'ai vraiment hâte de découvrir les lieux … De ce que j'ai vu sur le net, il va falloir que je me mette à apprendre à nager … » Elle avait en effet constaté que de nombreuses activités étaient aquatiques. Elle et sa peur de l'eau, ça allait être drôle mais elle était du genre à vouloir relever des défis, juste pour prouver à son défunt père qu'Elle n'allait pas arrêter de vivre. Pour lui.

Elle laissa retomber les lunettes de soleil sur son nez quand il s'empara de sa valise. Alisha se laissa tomber sur le siège passager, étendit ses jambes avant de poser son coude sur le rebord de la fenêtre, lunettes de soleil toujours fixé sur son nez. A sa question, elle esquissa un sourire amusé. Pourquoi n'avait-elle pas tout prévu pour cette question ? Elle était si mauvaise en improvisation … «Excellente question.» lâcha-t-elle sans perdre une once de sa bonne humeur. «L'occasion s'est juste présentée. J'ai entendu parler qu'il cherchait d'autres paires de main … Et, tu m'as sans doute un peu trop bien vendu la Nouvelle Zélande, que je voulais absolument m'y rendre … » Elle tourna la tête dans sa direction pour lui adresser un sourire mutin. Il devait se douter qu'autre chose l'avait motivé pour venir sur les lieux. Lui, sans doute. Elle posa de nouveau son regard sur les rues qui se déroulaient sous leurs yeux, curieuse et admirative. « Joindre l'utile à l'agréable. » souffla-t-elle tout en plissant les yeux pour mieux percevoir les détails de ce nouveau paysage qui allait devenir son quotidien. « Et comment ça se passe pour toi ? Tout va bien ? » ajouta-t-elle en croisant les bras, posant son regard sur le jeune homme. « T'as l'air en forme en tout cas. L'air néozélandais te va bien. » Aurait-elle aimé trouver un Caleb déprimé, avec des cernes causées par les nuits pleines de larmes à être séparé d'elle... Il avait l'air d'être heureux, d'être bien dans sa peau. Il avait l'air de bien vivre sans elle.

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Alisha & Caleb

Caleb ne savait pas encore trop comment prendre la nouvelle. Il était sincèrement content pour elle, mais il appréhendait tout de même le début officiel du tournage. Du moins, en l'état, concernant leur relation. Ils étaient dans un brouillard depuis plusieurs mois, mais se retrouver tous les jours, notamment au travail, risquait de rendre les choses plus étranges qu'elles ne le sont déjà. Il savait bien sûr dissocier professionnel et personnel, mais tout de même. « Aaah ça oui, en effet. Si tu veux pleinement profiter de la Nouvelle-Zélande, le passage à l'eau est une étape primordiale ! »

Se mettant en route pour l'hôtel d'Alisha, il lui posait la question qui lui trottait dans l'esprit depuis l'annonce de son nouveau poste, à savoir la raison de sa venue spécifique en Nouvelle-Zélande. Los Angeles regorgeait de productions et il aurait été plus facile de se trouver un travail localement. Il aurait peut-être aimé entendre que c'était pour lui, mais vu la situation elle ne lui aurait peut-être pas dit cash de toute façon. Il ne pouvait cependant pas contredire son argument selon lequel il aurait été un bon commercial pour vendre son pays natal. Lorsqu'il vivait à Los Angeles, sa nostalgie avait tendance à renforcer son amour pour la Nouvelle-Zélande et n'hésitait pas à en parler dès que possible. Il lui offrit un large sourire suite à ses paroles, hochant doucement la tête. « Ils ont pris la bonne personne alors, je suis sûr que tu vas t'intégrer rapidement au reste de l'équipe. Ils sont adorables, tu verras ». Elle lui retournait la question, chose à laquelle il aurait du s'attendre. Caleb était encore dans l'euphorie du déménagement, et des retrouvailles avec sa famille et amis d'enfance. Bien avant son départ de Los Angeles, il n'avait pas vraiment eu de temps mort pour réfléchir ou de moment pour se morfondre. Il hochait de nouveau la tête pour confirmer les dires d'Alisha. « Je peux enfin revoir ma famille quotidiennement, et j'ai l'avantage d'être un petit peu plus anonyme ici, alors je dirais que tout va bien oui ! ». Même s'il restait un acteur "connu" et qu'il n'avait pas entièrement stoppé sa carrière, il faut bien reconnaître que le nombre de paparazzi et de personnes à la recherche d'un quelconque ragots étaient moins nombreux à Island Bay que dans des villes bien implantés dans le show-biz. L'un des revers de sa popularité, qu'Alisha avait elle-même pu constater en cotoyant l'acteur. De plus, il avait bien pris soin de prendre un peu de distance avec les réseaux sociaux, du moins jusqu'au début du tournage pour préserver au maximum sa tranquillité. « Je suis vraiment content de te revoir en tout cas... », affirmait-il en gardant son regard dirigée sur la route, sa manière détournée d'avouer qu'elle lui avait manqué, peut-être. Caleb avait souvent imaginé emmener Alisha en vacances ici, pour lui faire découvrir ce qui l'avait fait vibré plus jeune, et voilà qu'ils se retrouvaient tout les deux à y vivre, après moult disputes et d'énormes questions sans réponses. Un sujet qu'il ne saurait même pas comment aborder sans être maladroit, sûrement. « T'as des plans de prévus pour le reste de la journée, à part t'installer à l'hôtel ? Ou tu me permets de t'inviter au restaurant ce soir en guise de cadeau de bienvenue ? »

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Alisha lui rendit son sourire quand il mentionna l'équipe. Elle était elle-même persuadée d'y trouver une place, d'y trouver sa place. Elle était sociable, drôle, professionnelle et son père lui avait longtemps répété qu'elle était un rayon de soleil. Elle irradiait chaque pièce avec son sourire, sa bonne humeur, ses yeux pétillants. Alors, elle était elle-aussi persuadée de pouvoir trouver sa place. « Je ne me fais pas trop de souci là-dessus. Je me pose juste des questions sur votre dialecte … » dit-elle en se passant une main dans sa crinière encore sauvage, à cause du voyage en avion. Elle s'était, en effet, posé quelques questions sur leur anglais, leur accent. Est-ce qu'elle, elle avait un accent ? On pensait souvent que l'accent était le même partout mais elle avait entendu parler de quelques mots qui n'existeraient pas dans son langage. Se comprendre en un rien de temps quand on bosse dans les coulisses d'un tournage : c'est la base. Et elle savait que ce serait un handicap à son intégration si elle avait des difficultés à s'y trouver. Soit. Elle verrait quand le moment sera venu. Et puis, Caleb venait de lui donner un crochet du droit bien placé sans le savoir. Ici, il était un peu plus anonyme. En d'autres termes, leur soucis de los angeles étaient ici moins présents, moins importants. Peut-être qu'ici, il pourrait lui donner la main en public, enrouler son bras autour de son cou en se baladant dans les rues pour aller chercher un café. Peut-être que tout allait être différent. Un poids se posa sur son palpitant « Ca fait plaisir à entendre en tout cas. La famille, c'est ce qu'il y a de plus important. » lui dit-elle avec la plus grande sincérité. Ils se retrouvaient sur ce point. Le défunt père d'Alisha avait été son univers pendant toute sa vie. Elle avait eu le sentiment de glisser dans un trou noir lors de son décès. Elle se réjouissait du fait que Caleb pouvait, lui, de nouveau profiter de sa famille.

« Moi aussi … » souffla-t-elle avant de détourner son regard vers la route. Ils étaient gênés et on pouvait déjà sentir la pression sur leurs épaules. Ils savaient que quelque chose clochait, un énorme point d'interrogation mais ils étaient bien trop prudents pour ne pas donner de coup de pied dans la fourmilière. Alisha ne put cacher sa surprise. Il l'invitait. Au restaurant. Il l'invitait au restaurant. Ils avaient toujours dû se tapir dans l'ombre, se cacher, tout planifier, ne pas être spontanés. Elle avait presque du mal à en croire ses oreilles. Cela lui semblait surréaliste, si surréaliste qu'elle répliqua aussitôt, sans prendre la peine de cacher son enthousiasme : « Volontiers. » Un sourire se dessina sur ses lèvres. « Ce serait avec plaisir. J'ai rien de prévu pour la journée. Par contre, faudra me laisser le temps de reprendre apparence humaine. » poursuivit-elle en agitant sa main devant son visage. Alisha ne se maquillait pas mais elle faisait sans aucun doute référence à une bonne douche fraîche.

Ils arrivèrent à hauteur de son hôtel et Caleb se gara. Elle avait opté pour un hôtel typique, caractéristique, pittoresque comme elle aimait. Elle plongea la main dans son sac pour sortir une réservation avant de se diriger aux côtés de Caleb vers la réception. « Alisha Freeman. J'ai réservé pour une nuit. » La réceptionniste lui donna les clefs de sa chambre et elle fit un signe de tête à Caleb, qui tirait sa valise derrière lui comme un vrai gentleman. « Tu veux monter ? » demandait-elle sans arrière pensée.

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Alisha & Caleb

Un rire se fit entendre de la part de Caleb lorsqu’elle mentionna le dialecte de Nouvelle-Zélande. Un détail que le jeune homme avait expérimenté dans le sens inverse. Une même langue peut revêtir différentes formes suivant notre position sur le globe, et Caleb en avait fait l’expérience, que ce soit sur son accent ou quelques expressions mais il s’en était sorti haut la main. Avec le temps, Caleb avait su polir un peu son accent, à la frontière entre les deux. Une chose primordiale pour les rôles qu’il interprétait, bien sûr. « On est tolérant ne t’en fais pas, tu devrais t’en sortir ». Il hochait doucement la tête lorsqu’elle confirma l’importance de la famille. Caleb savait très bien qu’il partageait la même vision sur la question, bien que le mal ait frappé chez les Freeman. La perte d’un père était quelque chose de très difficile, mais Caleb lui de son côté avait eu la chance d’avoir une famille nombreuse et espérait avoir pu alléger la peine d’Alisha à sa manière, à l’époque.

Caleb l’avait par la suite innocemment invité au restaurant, alors qu’ils se rapprochaient un peu plus de leur destination. C’était une manière de rattraper le temps perdu et pouvoir discuter sans l’euphorie des retrouvailles. La proposition lui était venue si naturellement, à l’inverse de leur vie à Los Angeles. Même s’il restait une célébrité aux yeux du monde, même en Nouvelle-Zélande, il avait l’avantage de jouer à domicile et pouvait mieux se fondre dans la masse. Sans compter sur le fait qu’il avait de bonnes adresses pour ne pas se faire déranger par des opportunistes. C’était une chose rare d’ailleurs pour les deux, et probablement l’une des raisons de cette pause dans leur relation. Caleb n’avait bien sûr pas honte d’être avec Alisha, mais il avait toujours tenu à garder sa vie privée personnelle, en dehors de ce qu’il souhaitait transmettre aux divers journalistes et plateaux télévisés. Il était plus dans une optique de contrôler son image. Le revers de la médaille c’est qu’on le pensait alors célibataire, et un simple café ou regard avec quelqu’un du milieu suffisait à alimenter des relations plus fausses les unes que les autres. « Bien sûr, bien sûr, je ne vais pas te traîner dans un restaurant à la sortie de l’avion ! ». Il savait de quoi il parlait, même lui qui avait tendance à respirer la joie de vivre, il était toujours un peu grincheux après de longs vols, mais c’était surement la nature humaine après tout. Il fallait un temps pour se remettre les idées en place, sans parler du jet-lag.

Une fois garé devant l’hôtel, ils quittèrent la voiture, Caleb récupérant la valise d’Alisha dans le coffre avant de se diriger vers l’accueil. Il laissait la jeune femme prendre soin d’enregistrer sa réservation et récupérer les clés de la chambre. Elle lui proposait par la suite de monter, proposition à laquelle il hésita quelques secondes malgré tout. Il tachait de reprendre son sourire immédiatement avant d’hocher la tête dans sa direction. « Avec plaisir ». Il lui embraya alors le pas, puis une fois sur place posa sa valise dans un coin de la chambre. Caleb n’avait jamais les pieds dans un hôtel en Nouvelle-Zélande – l’avantage d’avoir eu les différents logements de ses sœurs ou de sa mère comme point de chute dans ses voyages – mais Alisha avait opté pour quelque chose de typique, et il fallait bien reconnaître que la décoration faisait honneur à la culture du pays. f« Alors, dis-moi ! Tes premières impressions de la Nouvelle-Zélande pour le moment ? Je ne l’ai pas trop sur-vendu ? ». Ponctuait-il d’un léger rire. La réponse intéressait vraiment, se disant égoïstement que si elle appréciait l’expérience, il y aurait une plus grande chance qu’elle décide de rester dans le coin un peu plus longtemps.

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