Bad Liar | Jay

**○ inscrit le** : 04/04/2020

I can't breathe, believe me
I wish I could escape, I don't wanna fake it
But now you now, I'm a bad liar

Comme Maxyne l’avait craint, la mauvaise nouvelle lui avait été confirmée une semaine auparavant lors de sa visite chez le spécialiste. Deux mois de repos complet sans négociation possible. Une chape de plomb avait soudainement pesé dans la pièce la renvoyant à de très mauvais souvenirs. On l’appelait communément l’épaule instable du sportif. La jeune femme s’était inquiétée lorsqu’une douleur répétée s’était répandue dans son épaule gauche après une énième plongée, une douleur similaire à une luxation mais qui n’avait rien de semblable sur le fond. Cette mauvaise nouvelle survenait heureusement au moins pire moment de l’année, c’est-à-dire en plein hiver à Island Bay, quand la saison de plongée ne battait plus son plein. Cependant, Maxyne n’arrivait pas à digérer ce nouveau coup dur. Quand la jeune femme avait été victime d’un accident des années auparavant, ses blessures avaient nécessité des mois de rééducation et voilà que le cauchemar recommençait. Était-ce pour autant une séquelle que son corps avait gardé de ce fameux soir ? Difficile à dire. Ce type de douleur particulière sévissait surtout chez les jeunes sportifs de haut-niveau, particulièrement ceux qui pratiquaient le tennis, le handball ou la natation. Des sports qui exigeaient de l’épaule des torsions et des rotations constantes. Cette surutilisation avait excessivement étiré les ligaments dans la zone touchée. Maxyne n’était plus une nageuse au sommet de sa carrière mais elle avait concouru durant de nombreuses années et elle continuait à solliciter régulièrement son corps lors des plongées. A cause de l’instabilité de son épaule, elle ne parvenait plus à lever le bras concerné à son amplitude maximum. Résultat : Maxyne devait impérativement se mettre en repos sportif pour une période déterminée, prendre des anti-inflammatoires et bénéficier d’un renforcement musculaire lui permettant de refaire des rotations du bras durant ces deux prochains mois, au travers d’une rééducation qui renforcerait les endroits impactés de son épaule. Autant dire tout ce dont elle avait exactement besoin pour travailler. La tuile. Heureusement, le gérant du centre nautique s’était arrangé pour la mettre à l’accueil afin qu’elle puisse quand même continuer à bosser dans des conditions acceptables. Max prenait les rendez-vous, organisait les excursions et s’occupait de l’administratif. Cependant, les frais médicaux et la rééducation n’étaient pas donné et la couverture médicale ne remboursait pas tout. Avec cette nouvelle, la blonde avait perdu de vue la facture du plombier. Entre le loyer, la fuite d’eau et maintenant ce pépin de santé, Max était noyée par les factures qui tombaient. Elle qui espérait sincèrement pouvoir s’acquitter de ce qu’elle devait à Jay sur sa prochaine paie, elle allait encore devoir repousser l’échéance. La santé passait en effet en priorité puisqu’elle devait surtout se retaper au plus vite pour pouvoir retravailler normalement.

C’est ainsi que deux semaines s’étaient écoulées depuis que le plombier était passé à l’improviste chez Fiona. Comme promis, il lui avait déposé la nouvelle facture dans sa boîte aux lettres ou plus exactement un premier rappel. Jay ne s’était pas manifesté autrement depuis. Entretemps, Max avait réemménagé de façon permanente chez elle. Il était inutile de continuer à squatter chez Fiona alors qu’elle payait un loyer pour son appartement et que son voisin avait découvert où elle vivait. Cette attitude puérile ne lui était plus d’aucune utilité, d’autant plus depuis la dernière tuile qui lui était tombé dessus. C’est ainsi que cette après-midi, elle s’était finalement décidée à ranger sa fierté maladive et à prendre son courage à deux mains pour aller le voir. Non, elle ne pourrait à nouveau pas le payer. C’était le problème des personnes qui vivaient trop sur le fil du rasoir, à tel point qu’on ne pouvait même pas dire que Max avait été excessive en sorties le mois dernier. Arrivée devant sa porte, la nageuse frappa trois coups et recula ensuite d’un pas. Quand il était venu chez Fiona, il avait aussi oublié son t-shirt sur lequel une furie avait renversé de la bière. D’une pierre deux coups, elle lui rapportait donc le vêtement désormais propre en gage de paix. Max n’attendit pas longtemps avant que Jay vienne lui ouvrir. « Salut. » Lança-t-elle sobrement. Elle n’était vraiment pas d’humeur à guerroyer. En tout cas, il avait l’air surpris de la voir. Pour elle aussi, c’était inattendu. Max n’aurait jamais cru se retrouver dans une telle position. « Je viens te rapporter ceci. Tu l’as oublié chez Fiona la dernière fois. » Elle lui tendit le sachet contenant le t-shirt et enchaina ensuite par le véritable objet de la visite. « Je suis venue te voir pour la facture aussi. »

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Réfrigérateur vide. Nul choix, il était temps de faire le nécessaire pour le remplir de nouveau. Me rendre en courses n’est pas une tâche dont j’aime particulièrement faire, surtout pour croiser les voisins qui peuvent se décider à bavarder et se montrer curieux parfois. Pourquoi certaines personnes sont si indiscrètes, d’ailleurs ? Peut-être parce que leurs vies sont tellement moroses pour s’intéresser à celles des autres. Allez savoir ! Dans tous les cas, j’essayais toujours de divulguer le moins possible sur mon passé. Mentir était presque une seconde peau. Il ne fallait pas éveiller les soupçons sur mon passé de criminel. Qui voudrait faire confiance à un ancien hors-la-loi et encore moins en avoir un pour voisin ? D’où pourquoi, depuis mon arrivée dans le pays, dans cette ville précisément, j’essayais de passer pour le gentil voisin, prêt à filer des coups de main à son voisinage. Ainsi, ils étaient loin de s’en douter. Pour en revenir à nos moutons, je m’apprêtais donc à me rendre en courses pour faire quelques achats, histoire d’avoir de quoi manger pour la semaine, même s’il m’arrivait de passer, lors de ma pause du midi en pleine semaine, par une sandwicherie ou restauration rapide. Rapide et efficace, avant de reprendre le travail. Il pouvait m’arriver aussi de me préparer des repas élaborés à l’appartement quand le temps me le permettait, mais ces derniers temps, je préférais me faciliter la chose. Pendant ce temps, le réfrigérateur ne se remplissait guère. Au final, il n’y avait plus aucune bière. Là au moins, ça pouvait me déterminer à aller en courses. Alors, après m’y être rendu et avoir fait rapidement le tour du supermarché le plus proche pour éviter de croiser quelqu’un, je revenais à l’appartement avec quelques sacs dans lesquels étaient renfermés de la nourriture, diverses boissons ainsi que des sacs de croquettes pour mon chien, bull. Bien sûr, je n’avais nullement oublié de prendre un pack de bières. Je n’en buvais pas au point de me rendre saoul d’où le seul pack, et s’il m’en manquait, je pouvais toujours repasser par le supermarché à tout moment. Par ailleurs, je pouvais me prendre un verre par ci et par là dans les bars, juste pour le plaisir et dans le meilleur des cas, quand l’envie s’y prêtait, repartir accompagné d’une inconnue avec laquelle je passais la nuit sous la couette. De retour à l’appartement donc, je défaisais mes sacs pour ranger mes achats dans le réfrigérateur. A cet instant, quelqu’un s’était décidé à toquer à ma porte. Forcément, mon chien ne s’était pas fait prier pour y sauter dessus et aboyer avec son petit aboiement de chiot. Ceci me faisait sourire, une vraie terreur. Alors, je mettais cette tâche de côté, le temps d’aller voir qui me rendait visite et poussais mon chien, qui finissait par se taire, pour pouvoir entrouvrir la porte. Quelle surprise ! Je ne pouvais cacher mon étonnement en voyant ma voisine pointée là devant moi. « Salut. » me lançait-elle avec une petite voix. Mais, ou était passée ma voisine paranoïaque et puérile ? Celle-ci paraissait si douce. « Euh … Salut. Qu’est ce qui t’amène là ? » lui demandais-je, sans plus tarder après l’avoir salué tout de même. « Je viens te rapporter ceci. Tu l’as oublié chez Fiona la dernière fois. » me confiait-elle tout en me tendant un sac. Je m’en emparais afin d’y jeter un œil et découvrais mon t-shirt que j’avais oublié et comptais récupérer plus tard, une prochaine fois où j’allais retourner chez Fiona. Ce n’était qu’un t-shirt après tout, je n’allais pas courir après. A noter, il semblait être lavé. « Merci ... » Aussitôt, elle reprenait la parole pour me confier autre chose : « Je suis venue te voir pour la facture aussi. » Voilà donc la réelle raison de sa visite, je comprenais tout de suite mieux. « Ah oui … je l’avais complètement oublié. » me faisais-je la réflexion à haute voix, plus pour moi-même que ma voisine. Après tout ce temps à lui courir après dans le but d’être payé pour le service rendu en plomberie, j’avais fini par oublier cette facture. Pour s’être pointée devant ma porte, en plus de ça avec cette petite mine, il était certain qu’elle n’était pas venue jusqu’ici pour me donner un chèque, car elle aurait pu très bien le glisser dans ma boite aux lettres. « Je t’écoute. » Je voyais déjà arriver ce qu’elle comptait me dire.

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Après avoir frappé à la porte de Jay, Max rassembla toute la volonté qui lui restait pour ne pas déguerpir du palier. La jeune femme trépignait sur ses deux pieds et ne savait pas très bien ce qu’elle attendait de cette confrontation à part de nouveaux ennuis. Le plombier avait été jusqu’à la suivre pour obtenir le paiement de cette facture le jour où elle était sortie de la salle de sport. Il avait ensuite pris son numéro de téléphone et lui avait envoyé plusieurs messages. Puis, il l'avait complètement saoulée quand il état par hasard tombé sur elle en rendant une visite surprise à Fiona. C'est là que Max avait découvert qu'il la connaissait et qu'il s'entendait assez bien avec sa meilleure amie. Après cette incartade, le plombier lui avait glissé un rappel de la facture dans la boîte aux lettres. Depuis, elle n’avait plus entendu de ses nouvelles et se demandait ce que ce silence signifiait. Soit, il lui accordait un délai le temps de trouver une prochaine parade, soit il avait complètement oublié. Inutile d’attendre le prochain chapitre. Max savait déjà qu’elle ne serait pas en mesure de le payer dans le délai imparti. Même si cette histoire virait en conflit de voisinage et qu’elle était en mesure d’obtenir en partie gain de cause auprès du propriétaire au vu des conditions de location qui n’avaient pas été respectées, elle risquait de se mettre son bailleur à dos en plus de son voisin du dessus, et donc de quand même devoir se trouver un nouvel appartement alors qu’elle venait d’emménager. Pour l’indépendante Max, il était exclu de retourner squatter chez des amis sans avoir son pied à terre. Elle avait assez abusé de la gentillesse de son entourage et elle ne parviendrait bientôt plus à cacher ses fins de mois compliquées si elle continuait sur cette pente. C’était surtout la dernière tuile en date qui la minait vraiment.

Alors qu’elle patientait toujours derrière la porte, Max entendit des aboiements. Sans doute le chiot de Jay qu’elle entendait parfois japper à travers le plafond. Un bruit de pas se rapprocha ensuite et il entrouvrit. Prenant une inspiration, la nageuse le salua et rentra tout de suite dans le vif du sujet. Elle lui rendit son t-shirt pour commencer et indiqua qu’elle venait lui parler de cette fameuse facture. Jay la remercia puis fronça les sourcils. Visiblement, il avait complètement oublié ce fichu papier. « C’est vrai ? Je peux repartir alors. » Glissa-t-elle sur un ton léger tandis qu’une petite voix dans sa tête hurlait intérieurement. Pourquoi avait-il fallu qu’elle vienne le lui rappeler bordel ? Elle n’était vraiment pas dans son état normal pour passer outre sa fierté. Mais la fierté n’était pas toujours le plus important à préserver dans une vie. La ranger demandait parfois plus de courage que de la maintenir intacte. Intrigué, Jay semblait prêt à l’écouter. « J’aimerai autant ne pas en parler ici. » C'est-à-dire pas sur le palier, où les murs des voisins avaient des oreilles. Elle préférait être à l'abri des oreilles indiscrètes. Ce qu’elle avait à lui dire était déjà suffisamment embarrassant pour que tout l’immeuble soit mis au courant.

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Après m’être donné du mal pour essayer de trouver une combine dans le but de me faire payer une facture, j’avais fini par oublier. Quelle ironie. D’un côté, j’essayais de ne pas non plus passer pour un harceleur en lui réclamant à longueur de temps cette facture. Il ne manquerait plus que je me fasse repérer par les forces de l’ordre. D’où pourquoi, je m’étais décidé à lui glisser de temps à autre des rappels dans sa boite aux lettres jusqu’à ne plus en déposer du tout. Qu’est ce qui avait bien pu me la faire oublier ? Le boulot surement, puisque mon carnet était rempli de rendez-vous. Ils s’enchainaient pour tout dire. Ma clientèle ne faiblissait pas, au contraire. Je n’allais pas m’en plaindre. Cependant, la voisine après laquelle je courrais pour obtenir mon dû était sur mon pallier. Que demander de plus ? Cette facture était venue à moi, sans que je le demande. D’ailleurs, je ne pouvais m’empêcher de penser à haute voix sur cet oubli. « C’est vrai ? Je peux repartir alors. » Ma réflexion n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Par contre, si elle croyait pouvoir rebrousser chemin, elle se mettait le doigt dans l’œil. Hors de question de la laisser filer, quitte à lui courir après. J’espérais tout de même ne pas en arriver là, mais au vue de son comportement à ce moment-là, elle semblait avoir enterrée la hache de guerre. « Heureusement, tu m’as rafraichi la mémoire. » Après ça, je n’attendais plus qu’après ses explications en lui faisant savoir que j’étais à l’écoute. Toutefois, je me doutais un tant soit peu de ce qu’elle allait me dire, à savoir qu’elle n’était pas en mesure de me payer la facture pour avoir fait son possible pour m’éviter et ne pas m’avoir encore payé durant tout ce temps. Il lui fallait encore avoir du courage, mais celle-ci avait l’air d’être gênée. « J’aimerai autant ne pas en parler ici. » Ceci m’interrogeait. Pourquoi ne voulait-elle pas en parler là, sur le pallier ? Après sa remarque, je voyais que son regard balayait de droite à gauche le couloir comme pour me montrer que le voisinage la dérangeait. Tout de suite, je comprenais mieux. « Euh … comme tu veux. » lui répondais-je après avoir jeter un rapide coup d’œil sur l’intérieur de l’appartement. Il était certain que les invités ne pouvaient pas manger à terre, pour le peu d’invités qui pouvaient passer à l’appartement. Juste un léger désordre avec lequel j’avais appris à vivre depuis de nombreuses années : des vêtements étalés par ci et par là et de la vaisselle sale entassée dans la cuisine. Le ménage n’avait jamais été mon truc, du moins je faisais le plus gros. Ainsi, je lui ouvrais un peu plus la porte de façon à pouvoir la laisser entrer et m’écarter pour lui laisser le champ libre. « Entre … Je te préviens, y a un peu de bordel dans l’appartement. » Au moins, elle était prévenue. Ma voisine faisait donc son entrée pour la première fois dans l’appartement. Je refermais la porte derrière elle. Celle-ci allait pouvoir en découvrir une partie sur ma personne comme mon goût pour les jeux vidéo avec la console mise en évidence dans le salon ou encore la bière avec quelques cadavres de la veille qui trainaient. Tant pis. « Mon chien risque de te faire la fête également. » Là aussi, elle était prévenue. Forcément, mon chien arrivait à cet instant-là et lui sautait dessus. Voyant qu’il était tout enthousiaste d’avoir de la visite, il ne s’arrêtait pas de l’embêter. Je décidais d’agir alors en le poussant avec une main tout en lui touchant quelques mots et pointant du doigt son panier. « Installe-toi sur le canapé, si tu veux. J’ai fait de la place. » D’une autre main, entrain de sermonner mon chien, je désignais le canapé dans le salon où elle pouvait s’installer. N’ayant pas prévu sa visite, j’avais tout de même débarrassé le canapé quelques minutes plus tôt. « Alors, tu es venue pour la facture ? » De mon côté, je décidais de poursuivre le rangement de mes courses dans la cuisine, tout en tendant une oreille pour l’écouter.

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Lorsque Jay avoua qu’il avait complètement oublié cette facture, Max se maudit d’être venue la lui rappeler aussi bêtement. D’un autre côté, il aurait tout aussi bien pu ne pas perdre le document de vue et lui créer des ennuis. En pesant le pour et le contre, elle avait choisi la meilleure des deux options. Cependant, bien que la nageuse ait mis sa fierté de côté pour venir le voir, elle préférait que les voisins un peu trop curieux n’entendent pas la raison de sa visite. Après un instant de réflexion, Jay l’invita à entrer en la prévenant d’un relatif désordre. Max n’était pas le meilleur exemple en la matière, elle laissait parfois trainer des vêtements sur son lit parce qu’elle avait essayé plusieurs fringues avant de trouver la bonne tenue à enfiler ou elle ne rangeait ses papiers qu’une fois au bout d’une lune, ce qui expliquait qu’elle égarait souvent l’un ou l’autre document important. Miss désorganisée bonjour. Elle haussa donc les épaules pour toute réponse, songeant qu’elle allait rentrer dans l’antre du plombier et en découvrir un peu plus sur son voisin britannique. L’intérieur d’une personne révélait toujours des éléments sur sa personnalité, c’était inévitable.

Max s’avança à l’intérieur, rapidement accueillie par un chien, qui lui faisait la fête. La nageuse se pencha et caressa l’animal qui lui lécha les mains. « Ooh, il est adorable. Comment il s’appelle ? » Même si elle habitait l’appartement juste au-dessus, la blonde ne l’avait jamais entendu crier le prénom de l’animal, bien que Jay le calmait parfois quand il jappait trop joyeusement. Face à l’enthousiasme du chien, le plombier intervint et invita ensuite Max à s’asseoir dans le canapé. Le regard de la jeune femme se perdit dans le salon. Des vêtements et des affaires étaient posés sur un des côtés du sofa. Près de la tv, elle remarqua une console et des jeux, signe qu’il était amateur. Elle en reconnut certains mais n’émit aucun commentaire en ce sens puisqu’elle ne lui rendait pas visite dans le but de lier connaissance. Elle se trouvait dans un appartement normal pour un homme seul. Du moins, il paraissait peu probable qu’une femme occupe les lieux et encore moins des enfants. Elle les aurait déjà entendus et l’appartement aurait été trop petit pour les accueillir. Jay l’avait prévenue : il n’avait pas rangé puisqu’il n’attendait pas de la visite… ce qui donnait un côté encore plus naturel à l’appartement.

Quant au plombier, il était retourné dans la cuisine, visiblement occupé. Elle se demandait s’il était resté longtemps chez Fiona après son départ l’autre jour mais elle ne posa pas la question, pas d’humeur à raviver un conflit. Il semblait mieux disposé à son égard aujourd’hui de toute façon. La magie d’être venue le voir spontanément sans doute. La nageuse ne prit pas la peine de s’asseoir, elle n’en avait pas pour longtemps. Après une seconde de réflexion, Max se tourna dans la direction où il était parti et reprit où elle s’était arrêtée. « Oui. J’ai eu d’autres imprévus et je ne pourrai pas te payer tout de suite. » Pas besoin de s’appeler Einstein, il l’avait sûrement déjà compris. La jeune femme n’avait pas envie d’entrer dans les détails de ces nouvelles tuiles qui lui étaient tombées dessus, déjà parce que ses problèmes ne regardaient pas Jay et ensuite parce qu’elle n’avait clairement pas envie de jouer la carte de la fille à plaindre. Sûrement pas. « Je ne suis même pas en mesure de te donner un délai que je ne suis pas sûre de pouvoir tenir. Ça ne servirait à rien. »

Prenant une inspiration, Max continua sur sa lancée. Une idée susceptible de contenter tout le monde lui était venue. En effet, ce n’était pas une cliente de plus ou de moins qui changerait la vie de Jay, d’autant que la blonde ne l’avait même pas appelé la nuit de la fuite ; il était venu la dépanner spontanément parce que l’eau coulait chez lui. L’un comme l’autre avait beaucoup plus à perdre si le plombier rentrait dans un conflit ouvert avec elle pour une maudite facture. Il tarderait encore plus à être payé et Max se tournerait vers son proprio pour partager des frais qu’elle estimait autant à sa charge qu’à celle de son bailleur. Ambiance. « Du coup, je me demandais si on ne pouvait pas trouver un arrangement. Comme tu es venu me rendre service, je pourrai peut-être faire quelque chose pour toi aussi. Te rendre un service en retour. Et on en serait quitte. » Encore fallait-il que Jay accepte et pense à quelque chose en particulier, sinon cette proposition risquait vite de tomber à l’eau. Max avait lancé l’idée, à lui de décider. Elle était sincère dans sa volonté de lui rendre la pareille dans les limites du raisonnable mais elle n’était évidemment pas prête à tout non plus, par exemple elle ne ferait rien d’illégal.

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Pour diverses raisons, j’essayais d’éviter les visites à l’appartement. Vous n’imaginez pas à quel point une maison en révèle sur notre personnalité, à travers une décoration ou les objets qu’elle renferme. Pour la décoration, ne serait-ce que la couleur des murs ou l’aménagement de notre intérieur, ils peuvent en révéler sur notre caractère tel que notre organisation si les meubles sont entreposés de telle façon. Pour ma part, la décoration était des plus minimes. Je ne m’en souciais pas le moins du monde et préférais laisser ça neutre. Pour preuve, aucuns objets ne trônaient sur mes meubles. Pour tout dire, j’étais arrivé dans ce pays avec seulement un sac à dos pour seule valise. Seule ma chambre renfermait quelques objets de mon passé comme le reste d’argent sale caché dans ce fameux sac à dos qui m’avait permis de m’enfuir de mon pays d’origine, l’Angleterre, et démarrer une nouvelle ville ou encore le flingue scotché sous le matelas de mon lit dont je me gardais par précaution, un reflexe du passé. Toutefois, les vêtements en vrac dans l’appartement pouvaient interpeller ma visiteuse d’où pourquoi je l’avais prévenu au préalable du désordre. Cela ne la freinait guère puisqu’elle faisait son entrée dans l’appartement, accueillie par mon chien. « Ooh, il est adorable. Comment il s’appelle ? » faisait-elle en remarque tout en donnant quelques caresses au chien. Cherchait-elle à m’amadouer en s’intéressant à lui également ? Je ne me questionnais pas plus que ça et lui répondais en toute sincérité : « Bull, comme bulldozer parce qu’il peut tout détruire sur son passage. Une vraie terreur quand il s’y met. » Étonnement, je me confiais sur mon chien avec une telle facilité auprès de ma voisine bien que nous avions eu des différents auparavant. Peut-être parce que mon chien était l’être le plus cher à mes yeux à cette heure d’où pourquoi mes yeux étaient presque entrain de briller lorsque je le regardais dans son panier avec sa petite moue alors que je partageais ça à la blonde. Après ça, je lui proposais de s’installer dans le salon notamment sur le canapé que j’avais débarrassé un peu quelques minutes plus tôt avant son arrivée. Malgré ma proposition, la jeune femme n’était pas décidée à s’installer. Il était certain qu’elle ne comptait pas rester longtemps, ce qui n’était pas pour m’en déplaire. De mon côté, dans la cuisine, je reprenais le rangement de mes courses et l’interrogeais ensuite sur sa visite, à savoir la facture. « Oui. J’ai eu d’autres imprévus et je ne pourrai pas te payer tout de suite. » Celle-là, je m’y attendais. Il fallait dire qu’elle m’avait mené en bateau quelques temps sans se soucier des relances pour facture impayée, je m’étais douté qu’elle n’était pas en mesure de me payer, à moins qu’elle ne souhaite pas me payer tout simplement. Néanmoins, je ne faisais aucune réflexion pour le moment, préférant attendre ce qu’elle comptait me dire d’autre. « Je ne suis même pas en mesure de te donner un délai que je ne suis pas sûre de pouvoir tenir. Ça ne servirait à rien. » Il était temps d’arrêter de tourner autour du pot et d’aller plutôt droit au but pour éviter de perdre patience. Pour ça, je décidais de prendre les devants. « Pour résumer, tu n’es pas capable de me payer donc ? » Ayant terminé de ranger les courses, je m’adossais contre un élément de la cuisine et n’attendais plus que les explications de ma voisine dont je m’étais empressé de rendre un service d’urgence en plomberie quelques mois auparavant. Pour moi-même, avant de m’atteler à la tâche malgré l’urgence de la situation, je demanderais à mes clients s’ils sont capables de me payer, à partir dés cet instant-là. Plus aucune surprise, comme ça. « Du coup, je me demandais si on ne pouvait pas trouver un arrangement. Comme tu es venu me rendre service, je pourrai peut-être faire quelque chose pour toi aussi. Te rendre un service en retour. Et on en serait quitte. » Suite à ses propos, je ne pouvais m’empêcher de lâcher un léger ricanement, plus nerveux qu’autre chose, car elle s’était bien amusée à faire n’importe quoi afin de ne pas régler cette facture pour en arriver là au final. « Qui te dit que j’ai besoin que quelqu’un me rende service ? » lui demandais-je sans attendre réellement de réponse de sa part. « Imagine si certains de mes clients, comme toi, n’étaient pas en mesure de me payer et voulaient négocier de cette façon. J’aurais un trou dans mes comptes, c’est sûr. » A ce rythme, je ne risquais pas de faire entrer de l’argent sur mes comptes. Pendant un court instant, un silence s’était installé, car nous étions en quelque sorte dans une impasse, mais je finissais par briser ce silence après quelques minutes. « T’es fauchée, à ce point ? » l’interrogeais-je sérieusement. Pourtant, elle payait bien un loyer et surement des factures, comme tout le monde. Bien sûr, elle pouvait être découvert à la fin du mois si son métier lui permettait juste de payer ses frais. Face à sa réponse, il n’y avait pas d’autre solution finalement. « Dans ce cas, on va partir sur ça, mais je vois pas pour quoi j’aurais besoin d’un service. Je me débrouille tout seul pour tout. » Alors, j’essayais de commencer à réfléchir. Pour ça, je prenais ma cigarette électronique dans l’une des poches de ma veste déposée non loin de la cuisine pour en prendre une bouffée. Fallait-il que cela m’aide, peut-être aussi que ma voisine allait me soumettre des idées.

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A la grande surprise de Maxyne, Jay s’écarta du seuil de l’appartement pour la laisser entrer. Elle ne se doutait pas du passé de criminel de son voisin mais elle songeait qu’il se montrerait réticent à cause de leurs différends. Ne s’attardant pas plus longtemps, la jeune femme entra et se pencha pour caresser le chien du plombier qui venait de l’accueillir joyeusement. La nageuse n’avait pas adopté d’animaux depuis qu’elle vivait seule mais la famille Oakley avait un chien quand elle était petite alors elle les affectionnait particulièrement. Elle envisageait d’ailleurs d’en reprendre un quand ses finances le lui permettraient. Pour le moment, ce n’était pas à l’ordre du jour. « Bull, comme bulldozer parce qu’il peut tout détruire sur son passage. Une vraie terreur quand il s’y met. » L’informa Jay. Max esquissa un sourire, le nom n’était pas mal trouvé, surtout vu la carrure du propriétaire et la « délicatesse » que le plombier semblait dégager. « Tout le monde connaît l’adage : tel maître, tel chien. » Non, elle ne l’aurait définitivement pas vu propriétaire d’un chihuahua. A noter que Jay paraissait particulièrement attendri par Bull. Le regard de Max se perdit ensuite dans l’appartement et elle repéra la console ainsi qu’une pile de jeux dans le salon du plombier qui l’invitait justement à s’asseoir dans le canapé. Voilà sans doute une des raisons de son entente avec Fiona. Ils partageaient un délire sur les jeux. N’ayant pas l’intention de s’éterniser, Max lui expliqua enfin l’objet de sa visite. Elle n’était toujours pas en mesure de lui payer cette facture et elle n’en serait pas capable à court terme. « Pour résumer, tu n’es pas capable de me payer donc ? » Conclut-il en s’adossant contre un des meubles de la cuisine pour lui faire face. « Oui, c’est ce que j’étais en train de dire ». La blonde lui proposa alors de trouver un arrangement, peut-être en lui rendant un service en retour. Dans un premier temps, Jay ricana. « Qui te dit que j’ai besoin que quelqu’un me rende service ? » Maxyne regrettait de plus en plus d’être venue le voir mais elle ne sourcilla pas. Pas plus lorsqu’il se lança dans une tirade sur les clients comme elle susceptibles de lui proposer de tels arrangements et de ne pas le payer. « C’est ça ou on repart sur des rappels de facture au risque que ça aille plus loin ensuite. » Un bref silence s’installa dans la pièce, donnant le temps à Maxyne de relever d’autres détails dans l’appartement à l’instar d’une veste de cuir reconnaissable qui trainait dans les vêtements abandonnés sur le canapé : une veste de motard. Ainsi, Jay avait une moto aussi ou les appréciait. Elle se garda de faire la moindre réflexion à ce sujet et sortit de ses pensées lorsque le plombier l’interpella de nouveau. « T’es fauchée, à ce point ? » C’était déjà suffisamment gênant de venir le voir et de lui en parler. Voilà qu’il se mettait en tête de le lui faire répéter dix fois. « Actuellement, oui. » En même temps, elle ne le portait pas vraiment sur son front puisqu’elle cherchait à s’en cacher. Disons que Maxyne ne vivait pas dans la pauvreté mais elle ne roulait pas sur l’or non plus. Son déménagement, cumulé à de multiples bricoles ces dernières semaines, ainsi qu’à son souci de santé imprévu, l’avait mise dans l’embarras. Pour s’en sortir, la nageuse envisageait donc d’autres solutions comme cette visite à Jay ou bien encore la recherche d’un colocataire lorsqu’elle en aurait discuté avec le propriétaire de l’appartement. Heureusement, le plombier accepta sa proposition, ronchonnant encore sur le service qu’elle pourrait bien lui rendre et arguant qu’il se débrouillait pour tout. « Pour absolument tout ? Tu ne m'as pas dit que tu faisais parfois garder ton chien ? » Max n’en parlait bien sûr pas pour devenir dog-sitteuse, elle démontrait simplement qu’il arrivait à Jay d’avoir besoin de quelqu’un pour le dépanner sans forcément s'en rendre compte sur le moment. « Ce que je veux dire, c’est que tu pourrais avoir besoin d’un service pour des situations auxquelles tu ne penses pas… Il y a peut-être des choses qu’une femme serait plus à même de faire par exemple ? » Raccommoder un vêtement, aller au magasin choisir un cadeau pour une femme de son entourage ou même un truc commercial où le charme de Max opérerait plus facilement que l’air rustre de Jay. La blonde ne savait pas si elle était très claire dans son explication mais elle ne connaissait pas suffisamment le plombier pour savoir ce dont il pourrait avoir besoin. Réalisant soudain la tournure alambiquée de sa phrase, Max s’empressa de préciser. « Je ne fais allusion à rien de bizarre bien sûr, te fais pas de fausses idées. » Elle releva les yeux vers Jay qui s’était mis à fumer pour réfléchir. Il allait sûrement lui adresser un nouveau ricanement mais au moins ce serait clair dès le départ. « Après, si tu n’as pas d’idée maintenant, tu peux toujours y réfléchir et me tenir au courant. Ce n'est pas comme si j'habitais à dix mille kilomètres. » Autre signe de son intention dans ce sens puisqu’elle lui indiquait où la trouver, ce qu’il lui avait plus ou moins reproché en lui courant après pour son argent.

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Dreamer of the shore

read the sky ▬ look‌ ‌ahead‌ ‌the‌ ‌sea‌ ‌is‌ ‌coming‌, I‌ ‌know‌ ‌we've‌ ‌been‌ ‌through‌ ‌alot‌, but‌ ‌just‌ ‌wait‌, ‌wait‌ ‌for‌ ‌better‌ ‌days‌ ‌to‌ ‌come‌ and carry‌ ‌us‌ ‌like‌ ‌wind‌ ‌in‌ ‌our‌ ‌sails‌.

ONGLET 1 ONGLET 2

bad liar
maxyne & jay

Ma voisine était fauchée. Il n’y avait pas d’autre terme. Celle-ci n’était pas capable de payer une facture de plomberie. Au début, je préférais rire de cette situation, même si ce rire était plus nerveux qu’autre chose. Je l’attendais celle-là, mais j’espérais un tant soit peu qu’elle finisse par me verser la somme demandée. Ça ne risquait pas de se produire, comme elle me le spécifiait. Au premier abord, elle ne semblait pas manquer d’argent, je la voyais plutôt profiter de la vie à travers des sorties. Il fallait de l’argent pour pouvoir s’amuser, forcément. Peut-être était-elle du genre à compter sur ses amis pour ça ? Je ne m’en souciais guère, puisque je voyais là s’envoler l’argent. Celle-ci me proposait une autre alternative, à savoir me rendre des services pour rembourser sa dette. Selon moi, c’était absurde, ce dont je lui faisais comprendre en lui spécifiant que je n’avais besoin d’aucune aide. « C’est ça ou on repart sur des rappels de facture au risque que ça aille plus loin ensuite. » Ceci faisait tilt dans ma tête. Il n’était pas question d’en arriver à la justice pour une vulgaire facture. Je ne souhaitais pas non plus croiser les forces de l’ordre, de quoi me faire remarquer. Alors, une dernière fois comme pour en être sûr, je lui demandais si elle était bel et bien fauchée. « Actuellement, oui. » Avant ça, il me restait tout de même un faible espoir d’être payé un jour ou l’autre. Il venait de disparaitre à ce moment. Ainsi donc, je concluais l’affaire. Cependant, je ne voyais absolument pas pour quoi je pourrais faire appel à ma voisine puisque, comme je le précisais, je savais me débrouiller tout seul. « Pour absolument tout ? Tu ne m'as pas dit que tu faisais parfois garder ton chien ? » Pour me le proposer, celle-ci avait tout l’air de vouloir garder mon chien. Après tout, elle semblait aimer les chiens pour l’avoir vu caresser bull. « J’ai déjà un dog-sitter, j’en suis plutôt satisfait. » Ce dog-sitter n’était autre qu’un voisin, Finn. Il gardait de temps en temps mon chien et s’en occupait pour se faire un peu d‘argent. Je ne voyais pas en prendre un autre, d’autant que mon chien semblait l’apprécier. A cet instant, ma voisine faisait une petite grimace, à croire que je venais de dire une connerie. « Ce que je veux dire, c’est que tu pourrais avoir besoin d’un service pour des situations auxquelles tu ne penses pas… Il y a peut-être des choses qu’une femme serait plus à même de faire par exemple ? » A la suite de ça, je fronçais légèrement les sourcils, car ses propos pouvait porter à confusion. Ou voulait-elle en venir ? Aussitôt, elle reprenait la parole : « Je ne fais allusion à rien de bizarre bien sûr, te fais pas de fausses idées. » Tout de suite, ça devenait plus clair. Toutefois, ce quiproquo me faisait lâcher un léger ricanement. « Je préfère pas m’imaginer ça. » Plus sérieusement, j’essayais de réfléchir au premier service qu’elle pourrait me rendre. Ce n’était pas de la tarte, car pendant quelques minutes, tout en vapotant ma cigarette électronique, ma réflexion n’aboutissait à rien. Ma voisine semblait perdre patience. « Après, si tu n’as pas d’idée maintenant, tu peux toujours y réfléchir et me tenir au courant. Ce n'est pas comme si j'habitais à dix mille kilomètres. » Où comment la laisser filer une fois de plus en me rappelant ma dernière mésaventure avec elle pour réclamer mon dû. Surement pas. D’ailleurs, celle-ci ne pouvait s’empêcher d’indiquer l’endroit où la trouver suite à notre malentendu d’auparavant. « Je vais bien trouver, laisse moi quelques minutes. » Alors, je reprenais ma réflexion jusqu’à même me faire violence dans ma tête. « Creuse toi le crâne. » ou encore « Ponds une idée une bonne fois pour toute. » Après avoir mené un combat avec moi-même, en quelque sorte, l’idée était enfin arrivée. Adossé contre un meuble de la cuisine, je me redressais même lorsqu’elle était apparue avant de l’annoncer à ma voisine. « J’ai peut-être bien une idée. » Celle-ci avait spécifié qu’elle pouvait m’apporter une aide que seule une femme pourrait faire. Je m’étais donc basé sur ça, sans chercher plus loin d’autres idées plus utiles peut-être. Je lui exposais sans plus tarder, sous forme de questions : « Tu sais danser ? Tu saurais m’apprendre à danser ? » Bien sûr, je lui expliquais le pourquoi du comment : « Là, je vois pas autre chose. Ça pourrait me permettre d’emballer plus facilement les femmes, elles aiment danser en général, non ? » lui demandais-je pour savoir si cette idée était ingénieuse ou non pour emballer plus facilement les femmes. « Bien sûr, ça ne remboursera pas ce tu me dois, donc quand j’aurai d’autres idées, je te les partagerai. » Après tout, il fallait lui rappeler qu’elle me devait plusieurs services pour rembourser sa dette. Certes, cette première suggestion n’était pas dingue, mais j’allais être plus à même d’en trouver d’autres plus intéressantes avant d’arriver au prochain service qu’elle allait me rendre.

**○ inscrit le** : 04/04/2020

I can't breathe, believe me
I wish I could escape, I don't wanna fake it
But now you now, I'm a bad liar

« J’ai déjà un dog-sitter, j’en suis plutôt satisfait. » Evidemment, Jay réagissait au pied de la lettre en la prévenant qu’il avait déjà quelqu’un à qui confier son chien. Il n’avait pas besoin de le lui rappeler bêtement, elle l’avait entendu lors de leur précédente rencontre. « Je ne disais pas ça pour le garder mais pour donner un exemple de service dont tu pourrais avoir besoin. » A croire qu’il était dur de la feuille. De plus, à voir comme il tenait à son chien, Max n’aurait pas forcément accepté de le garder si ce service avait été synonyme d’avoir son voisin encore plus sur le dos et surtout des ennuis plus importants en cas de souci. Non merci. La blonde essaya donc de lui donner d’autres idées, en explicitant le fond de sa pensée pour qu’il ne s’imagine pas encore des choses. Il ne manqua pas de ricaner de plus belle puis cogita. Face au silence prolongé de Jay, Max proposa qu’il réfléchisse à son aise et la recontacte plus tard car elle n’avait nullement l’envie de s’éterniser chez lui. Cependant, il lui demanda du temps supplémentaire. Aussi, la nageuse pianota un message sur son téléphone pendant que monsieur fumait et réfléchissait à la question. Au bout de quelques minutes, il se redressa en mode eurêka. « J’ai peut-être bien une idée. » La perspective d’une aide que seule une femme pourrait lui apporter l’avait peut-être inspiré. « Je t’écoute. » Max ne s’attendait à rien de particulier puisqu’elle ne le connaissait pratiquement pas mais elle ne vit clairement pas venir sa requête… improbable. « Tu sais danser ? Tu saurais m’apprendre à danser ? » Si la nageuse avait bu quelque chose à ce moment-là, elle l’aurait sûrement recraché sous le coup de la surprise. Danser… C’était plutôt le genre de chose qu’on demandait à une personne proche ou au moins en qui on avait confiance plutôt qu’à une inconnue, surtout si on avait tendance à s’afficher. Jay ne lui semblait pas un mec désespéré à ce point mais c’était peut-être la seule idée qui lui était venue sur le moment. Face au silence de Max, il continua sur sa lancée. « Là, je vois pas autre chose. Ça pourrait me permettre d’emballer plus facilement les femmes, elles aiment danser en général, non ? » La nageuse se demandait s’il ne les emballait pas suffisamment sans la danse mais peut-être qu’il avait eu des réserves en soirée à cause de ses deux pieds gauches. Peu importe, à vrai dire. Il attendait une réponse. Max n’était pas une danseuse pro mais elle se débrouillait pour bouger ou se déhancher, et puis comme beaucoup de petites filles, elle s’était essayée à deux trois disciplines petite avant de trouver sa passion dans la natation. La surprise passée, elle retrouva l’usage de la parole, ne sachant pas encore dans quoi elle mettait les pieds puisqu’elle n’avait pas vu Jay à l’œuvre. « Euh oui. Je suppose que ça devrait le faire. Enfin ça dépend, quel genre de danse ? » Max imaginait de la danse de soirée avec quelques mouvements de base plutôt que la danse de salon mais autant en avoir le cœur net dès le départ, sinon elle le renverrait vers des cours de danse. « Bien sûr, ça ne remboursera pas ce tu me dois, donc quand j’aurai d’autres idées, je te les partagerai. » S’empressa ensuite de préciser le plombier. Faudrait déjà voir ce que donnerait cette première demande. Voilà qu’il pensait déjà à l’après. « Ah… des services maintenant ? » Max n’avait pas vraiment le choix. Déjà qu’il avait accepté de se ranger à sa proposition bon gré mal gré, elle devrait se faire violence pour le supporter quelque temps encore. « OK… Pour autant que ce soit des idées raisonnables. » Elle était d’accord pour lui en rendre d’autres mais pas tout et n’importe quoi non plus, ni à n’importe quel prix, qu’il le garde à l’esprit.

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Aussi loin que je m’en souvienne, les femmes ne m’obnubilaient pas autant l’esprit. A Londres, les affaires étaient ma priorité. Je n’avais nullement le temps de m'amuser. Parfois, l’occasion pouvait se présenter. Dans ce cas-là, j’en profitais pour prendre mon pied avec une parfaite inconnue durant la nuit avant de disparaitre le lendemain matin dés les premiers rayons du soleil pour reprendre mon activité. Ce n’était pas aussi monnaie courante qu’à l’heure actuelle. Depuis mon arrivée dans le pays, je m’étais décidé à essayer de lâcher prise. Ceci s’était fait au fur et à mesure, le temps de trouver un rythme dans ce nouveau contexte et environnement. Il était certain que cela me changeait de ma vie passée. Récemment, je m’étais réellement intéressé aux femmes et prenais plaisir à échanger avec elles jusqu’à finir mes nuits avec certaines tout en veillant à ne pas m’attacher non plus. Il ne manquerait plus que l’amour vienne frapper à ma porte pour me faire perdre pied. Ce sentiment, je ne le connaissais pas le moins du monde, du moins selon moi, et n’espérais pas devoir m’y confronter un jour. D’où pourquoi, après plusieurs minutes de réflexion, je venais de trouver une idée de service dont ma voisine pourrait peut-être me rendre. Il fallait encore qu’elle sache danser. Cette idée l’avait étonné dans un premier temps, au vue de l’expression sur son visage. Alors, je lui expliquais un peu plus le fond de ma pensée. Rien d’autre ne m’avait traversé l’esprit, d’un côté j’espérais que ça me serve auprès de la gente féminine. « Euh oui. Je suppose que ça devrait le faire. Enfin ça dépend, quel genre de danse ? » Là, celle-ci m’en demandait un peu trop. Je ne connaissais absolument rien dans ce domaine, mais je voyais que certains hommes avaient plus de facilité à aborder les femmes en sachant danser. « Je sais pas moi, j’y connais rien … Je danse comme un pied, justement. » lui confiais-je pour qu’elle se rende compte du boulot qui l’attendait. « Si déjà tu peux m’apprendre à avoir le rythme de la musique dans la peau, ça serait un exploit. Après, quelque chose de moderne … » Si cette danse avait un nom, je ne le connaissais pas le moins du monde. Il fallait espérer que ma voisine sache de quelle danse dont je voulais parler. Après ça, je lui précisais d’ailleurs que ce service, seul, n’allait pas rembourser sa dette. D’autres idées risquaient de me venir en tête. « Ah… des services maintenant ? » A croire qu’elle croyait s’en sortir en me rendant un service, cela me donnait presque envie de rire. Néanmoins, je m’empêchais d’éclater de rire et de dire plutôt : « Parce que tu pensais t’en tenir à un service, seulement ? » Suite à mes propos, je levais les yeux vers le ciel. La blonde semblait ensuite prendre un instant de réflexion avant de répliquer : « OK… Pour autant que ce soit des idées raisonnables. » Voilà, le marché était conclu. Au lieu de rembourser sa facture, elle allait devoir me rendre plusieurs services. Je ne savais pas encore lesquels, mais nous venions de convenir du premier déjà. « Bien sûr. Je te contacterai pour qu’on voit une date pour que tu m’apprennes à danser. » Certes, je ne comptais pas profiter d’elle en lui demandant des services peu conventionnels. Cela ne m’avait nullement effleuré l’esprit. Je décidais de conclure notre discussion en l’emmenant à la porte d’entrée, d’autant qu’elle était prête à partir. « J’ai ton numéro de portable ... » lui faisais-je comme dernière remarque en haussant les sourcils puisque j’avais dû faire des mains et des pieds pour me le procurer. Par galanterie ou non, je lui ouvrais la porte et lui laissais le champ libre en lâchant : « A très vite. » Puis, je refermais la porte et reprenais là où je m’étais arrêté avant son arrivée.

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