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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 divine sound of heaven - ft. Lara

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MessageSujet: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyMer 17 Juin - 20:47



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divine sound of heaven
Lara & Reira


— Cette journée n’a pas été la plus productive que la russe ait connue. En fait, elle a même carrément rien fait à part trier sa boîte mail. Ce qui n’est pas plus mal en soi, ça correspond à une bonne action pour la planète quand on sait à quel point des mails stagnants ça pollue. Elle est même tombée sur des mails de réduction pour son anniversaire. Hé oui, la brune a pris un an de plus il y a tout juste un mois de ça. Elle ne s’en est même pas souvenue, faut dire que peu de gens connaissent son anniversaire et donc ils sont peu à lui souhaiter. Elle se dit que quand même, il faut qu’elle y remédie l’année prochaine. Pourquoi pas fêter son anniversaire en Russie ? Ce serait l’occasion de renouer un peu avec la famille. Elle s’étouffe avec sa salive rien qu’en y pensant. Quelle mauvaise idée ! Bon après, ça n’empêche qu’elle pourrait organiser un petit truc là-bas, avec Jaeyoon, pourquoi pas. Elle pourrait fêter son anniversaire dans son pays et faire découvrir sa culture à son meilleur ami, s’ils se côtoient toujours, mais elle ne voit pas tellement pourquoi ils ne se verraient plus. De toute façon, son anniversaire a lieu dans un an alors elle a le temps avant de se décider, mais c’est un plan qui pourrait se tenir, si elle a le courage de la réaliser. Qui sait, peut-être qu’elle sera tellement courageuse, surtout si elle est accompagnée, qu’elle trouvera la force d’aller revoir ses parents et son frère pour son anniversaire… Sur ces bonnes pensées, elle referme l’ordinateur en prenant la décision d’aller se dégourdir les jambes. Et pourquoi pas en profiter pour faire un tour à la bibliothèque. Ça fait longtemps qu’elle n’a pas lu un bouquin la russe, ce serait l’occasion de dénicher un petit quelque chose qui la tiendrait en haleine pendant plusieurs soirs.

D’un pas léger elle traverse le quartier de center bay avec son livre en main. Il est assez bondé pour un après-midi en pleine semaine. La foule ne la dérange pas vraiment, tant qu’elle a assez d’espace pour respirer. En parlant d’espace, elle se dirige vers le parc, histoire de se poser pour pouvoir commencer ce fameux bouquin, un thriller prometteur. Elle n’a pas de genre favori, elle lit un peu de tout, dès que ça la captive un minimum, c’est bon pour elle. En s’approchant du parc le monde s’éparpille, le brouhaha des passants s’effacent pour laisser place à une jolie mélodie de saxophone. Reira continue son chemin alors que la douce musique capte un peu plus son tympan. Sa curiosité est piquée. Elle se décide à chercher la source de ce son divin. La musique et elle, c’est une histoire d’amour au même titre que la danse, parce que sans musique il n’y a pas réellement de danse, bien que la danse muette existe ! Pour elle, quand elle danse, elle a besoin de musique, ça l’aide à partager ses émotions. Elle finit par atterrir sur une petite place, un peu avant l’entrée du parc, qui clôture le centre-ville. Et là, elle voit une jeune femme qui joue du saxophone. Voilà sa source mélodieuse. Quelques passants l’observent, la brune se fond à eux pour regarder la musicienne. Elle n’y connaît pas grand-chose en saxophone Reira, mais elle peut aisément constater que la jeune femme joue merveilleusement bien. L’air qu’elle joue lui donnerait même envie de danser. Lorsque la musicienne semble marquer une pause, Reira s’en approche avec un sourire, dépose au sol, dans le contenant adéquat, un billet qui traîne dans sa poche pour la gratifier. « Vous jouez divinement bien. Ça fait longtemps que vous jouez du saxophone ? » La jeune femme semble avoir son âge, elle pourrait la tutoyer mais elle trouve plus respectueux de vouvoyer les inconnus. « Le saxophone ne serait pas mon instrument de prédilection à l’écoute, mais faut croire que vous me donnez envie d’écouter des CDs remplis de morceaux au saxo. » Elle rit doucement. Au Bolchoï, les entraînements se faisaient le plus souvent sur du piano, parfois sur des airs de violons. Jamais d’instruments aussi jazzy. « Vous devriez vous produire ailleurs que dans la rue ! Vous pourriez faire fureur dans des clubs de jazz. » Reira pourrait peut-être même l’aider. Elle ne sait pas réellement si les bars où elle danse seraient avide de saxophone, mais faut tenter pour le savoir. En tout cas, elle se dit que cette petite, elle peut aller loin.
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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyDim 21 Juin - 22:36

S’il y a bien une chose que Lara déteste, une chose qui ne peut pas et ne pourra jamais coller avec son caractère et sa façon de vivre, c’est remplir des papiers. Mais en voulant jouer les criminels à la retraite, le genre à disparaître des radars pour se la couler douce à l’autre bout du monde sous une fausse identité, c’était évident qu’elle aurait droit à des quantités faramineuses de paperasse à remplir minutieusement, sous peine de se voir imposer un retour express au pays. Ce qui est loin d’être une option en l'occurrence, parce qu’elle cherche justement à le fuir, le pays. Lara, elle rentre désormais dans la catégorie des gens qui ont le mal du pays, mais pas dans le sens où on l’entend : l’Islande, ça lui semble maintenant irrespirable. Elle a trop de soucis là-bas, trop de souvenirs douloureux, trop d’échecs et d’humiliations pour ne serait-ce qu’imaginer y vivre quelques mois de plus. Elle n’en oublie pas pour autant son père bien sûr, même si leur relation est assez explosive ces derniers temps, et elle n’oublie pas non plus Johann, quand bien même ça lui serre le cœur rien que d’y penser, à lui et à tous ces bons moments qu’ils ont partagés et qui semblent déjà si loin. Mais c’est une nouvelle vie qui commence, et ces fameux papiers, c’est aussi le signe qu’il est temps pour Lara de faire une croix sur tous les malheurs qui ont pu lui arriver, car sa vie est sur le point de prendre un nouveau tournant radical. Au revoir Reykjavík, bonjour Island Bay ! Pendant que chauffaient l’imprimante et l’ordinateur, et alors que ses colocataires venaient régulièrement vérifier qu’elle soit toujours en vie, Lara s’est efforcée de garder cet état d’esprit positif en tête : pour la première fois, elle allait prendre sa vie en main, et au bout du chemin, elle comptait bien être épanouie. Une fois tout ça terminé, comme toute personne sensée, elle jugea bon d’aller prendre l’air, s’oxygéner un peu les poumons histoire de ne pas finir complètement barjot. Comme presque chaque jour depuis son installation, dans un soucis de partage et aussi dans l’optique de créer une habitude, elle emmène son saxophone ; son plus fidèle complice, à travers lequel elle raconte ses histoires aux néo-zélandais.

Cette fois-ci, c’est dans un quartier voisin qu’elle fait rugir les pistons. Elle connaît assez bien Center Bay, pour y avoir passé le plus clair de son temps les rares fois où elle était venue rendre visite à Finn, et il faut bien avouer que c’est un coin à la fois animé et gorgé d’inspiration pour qui sait l’exploiter. Lara feuillette un vieux porte-vue plié de tous les côtés qu’elle trimbale depuis pas mal d’années maintenant : on y trouve un peu de tout, des vieilles reliques du conservatoire aux chansons Disney. Elle pioche quelques titres de jazz qui la branchent bien, parce qu’elle trouve que ça colle bien avec l’ambiance zen et décontractée qu’elle cherche à instaurer, et en scène l’artiste. Comme d’habitude, quelques personnes s’attroupent devant elle pour profiter de la musique, parfois taper des mains en rythme ou faire quelques pas de danse. Et quand enfin elle décide de faire une pause, histoire de souffler un coup et boire une grande gorgée d’eau, l’une de ses auditrices s’avance de quelques pas. Elle dépose un billet dans le chapeau laissé par Lara, ce qui lui décroche immédiatement un grand sourire poli. Elle reçoit aussi les compliments qui viennent avec, non sans rougir un peu. « On peut dire que ça fait quelques années, oui. Le saxophone et moi, c’est une longue histoire d’amour. » On se raccroche à ce qu’on a, après tout. Lara observe un peu plus dans le détail son interlocutrice, qu’elle juge par sa silhouette être une athlète, ou peut-être bien une danseuse. Elle avait l’habitude d’en voir défiler au conservatoire. « Vous devriez peut-être, c’est très reposant. En fait, c’est vachement polyvalent comme instrument. On peut instaurer un peu toutes les ambiances avec un joujou comme celui-là. Et votre instrument de prédilection alors, ce serait quoi ?  » C’est toujours intéressant de savoir, et puis peut-être que ça fait parti des nombreuses choses qui permettent de connaître le caractère des gens en un temps record. Lara laisse échapper un petit rire en s’imaginant jouer la sérénade dans un grand club new-yorkais. « Ça vaut ce que ça vaut, mais je me produisais dans des bars il y a quelques années de ça. Il y a ce petit bar d'ailleurs, dans la rue d'à côté, qui me rappelle vachement mes soirées passées à ressortir tous les plus grands tubes de Charlie Parker. Passez y faire un tour à l'occasion, c'est le genre d'endroit qui a beaucoup de vibrations. » C’était toujours un plaisir de discuter avec des connaisseurs, ou au moins des intéressés. L’islandaise pose les yeux sur le billet laissé dans le chapeau, et à la réflexion, il y a peut-être assez avec la générosité du reste de son public pour offrir un café à cette nouvelle rencontre, histoire de faire plus ample connaissance. D'abord, les présentations. Elle tend sa main, et affiche son plus agréable sourire. « Je m'appelle Lara. » avant d'enchaîner. « Vous êtes pressée ? Je ne sais pas si on peut dire que c’est de la générosité puisque c’est de l’argent qui vient de votre poche, mais je peux quand même vous proposer un café, si ça vous dit. »
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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyVen 26 Juin - 17:05



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Lara & Reira


— Décidemment, Reira qui n’est vraiment pas familière aux sonorités du saxophone, adore curieusement cet instrument. Probablement à cause, ou plutôt grâce à la musicienne qui fait honneur aux morceaux qu’elle interprète. Quelque part, elle voit en elle le lien intime qui peut se développer avec l’immatériel. L’amour envers la musique transpire de la jeune musicienne, tout comme il a longtemps transpiré de chaque pore de la danseuse du Bolchoï. La russe se demande même ce qu’elle peut faire à jouer dans la rue alors que son talent devrait être reconnu au-delà d’un centre-ville d’une ville côtière de Nouvelle-Zélande. Lorsqu’elle termine son morceau, elle la voit prendre sa pause et en profite alors pour aller lui parler. Par politesse, par soutien entre artistes, ou juste par envie de lui offrir des compliments ? Probablement un peu de tout. La reconnaissance est la plus grande des richesses pour un artiste alors si Reira peut en offrir un peu, elle ne va pas se gêner. La saxophoniste réagit immédiatement au billet laissé par la russe. Elle n’a pas regardé ce qu’elle avait laissé dans son chapeau, se contentant de faire avec ce qui traînait dans ses poches. Après tout, elle n’est pas sortie dans le but de dépenser alors son portefeuille est restée à Island Bay. Elle remarque aussi les joues de la musicienne rougir délicatement, ça lui tire un sourire attendri.  Elle n’est pas du tout étonnée lorsqu’elle lui avoue que l’histoire d’amour dure depuis plusieurs années. Elle entend un léger accent dans sa voix qui se mêle subtilement à l’accent néo-zélandais. Bizarrement, Reira se dit que cette musicienne a peut-être connu une carrière ratée, comme elle, et qu’elle a été chercher le salut par ici. La coïncidence serait curieuse, mais elle ne peut s’empêcher de le penser. Peut-être qu’elle est juste venue chercher le succès ici car c’est plus facile, elle n’en sait rien, et elle n’osera pas lui demander comme ça, de but en blanc. Elle lui sourit et lui répond. « Ça ne m’étonne pas vraiment, ça se voit que vous ne faîtes qu’un avec. On sent les nombreuses années de pratique. » La pratique, la brune sait qu’il n’y a que ça de vrai. Le talent n’est pas qu’inné, s’il n’est pas travaillé, il disparaît bien vite. Tout comme quelqu’un d’apparence banale peut devenir talentueux à force d’acharnement et de travail. Elle acquiesce d’un mouvement de tête lent. La polyvalence elle l’a en effet ressenti en l’écoutant jouer. Il est fortement associé au jazz mais elle sent qu’il peut avoir des qualités dans d’autres styles et genres musicaux. Elle se dit même que bien intégré, il pourrait passer incognito dans un morceau classique. Quand elle lui demande quel est son instrument de prédilection, Reira ne sait pas réellement quoi répondre. Le piano, le violon, la flûte, la clarinette ? Tant d’instruments qui ont rythmé ses cours de danse sur le Lac des Cygnes, un classique du Bolchoï, un honneur et un privilège à danser. « En choisir un seul, c’est plutôt compliqué, je dois bien l’avouer. » Elle rit doucement et pousse plus loin la réflexion. « Je dirais le piano, plus par habitude et parce qu’il a rythmé quasiment toute mon enfance. » Les cours de danse classique sont la plupart du temps accompagnés au piano, pour plus d’authenticité et de simplicité dans la compréhension des rythmes et des mouvements. Tous les instruments et leurs nuances ne se bousculent pas dans la tête des danseurs, ainsi le travail en est facilité. « C’est aussi un instrument reposant le piano, tout comme il peut avoir un air terrifiant quand on se perd dans ses graves. Mais je dois dire que j’ai aussi beaucoup d’amour pour le violon. » Si elle avait eu l’occasion d’apprendre à jouer d’un instrument, elle aurait sûrement opter pour le violon pour sa virtuosité et son charme. Son sourire s’étire à la confidence de la musicienne. Elle se disait bien qu’elle ne pouvait pas débuter dans le métier. Il s’agrandit un peu plus quand elle lui ressasse ses souvenirs. « J’y penserai. C’est toujours bon de découvrir de nouveaux univers. Et puis si jamais vous finissez par vous y produire à nouveau, un jour, ce serait un plaisir de vous entendre ! » Elle le pense sincèrement, car elle apprécie énormément la façon de jouer de la jeune femme, au-delà de l’instrument lui-même qu’elle découvre. Enfin, elle connaissait déjà l’instrument mais ne connaît rien à ses caractéristiques et capacités. Mais Reira est curieuse et découvrir de nouvelles choses chaque jour, ça lui plaît. La brunette se présente en lui tendant la main, qu’elle saisit aussitôt. Avant de pouvoir se présenter à son tour, elle lui propose d’aller boire un café. Elle laisse échapper un soufflement de rire à sa remarque sur l’argent. C’est ce qu’on appelle un retour sur investissement, même si Reira s’était contentée de gratifier la musicienne sans rien attendre en retour. « Enchantée Lara, je m’appelle Reira. Et ce serait avec plaisir pour le café, et pour l’invitation, surtout, qu’à vrai dire, je vous ai donné tout ce qui traînait dans mes poches. Ça reste un geste généreux parce que ça ne m’appartient plus et que vous n'êtes même pas obligée de me proposer un café. » Elle rit délicatement en observant le matériel de Lara.  « Je vous laisse rassembler vos affaires, je vais nous réserver une table dans le petit café d’à côté, ok ? » Reira se dit qu’être en terrasse serait probablement plus pratique pour Lara et son instrument, et puis ce n’est pas la place qui manquera. Même si l’hiver est doux en Nouvelle-Zélande, il n’empêche que les habitants préfèrent se mettre au chaud à l’intérieur alors les terrasses sont souvent libres. Sans surprise lorsqu’elle parle au gérant, il lui propose une table à l’extérieur. Elle le remercie et s’y installe, accroche son petit sac avec le bouquin à l’intérieur et rapproche deux autres chaises. Au même moment, Lara apparaît. « J’espère que vous ne craignez pas trop la fraîcheur hivernale, sinon on peut rentrer. Mais j’me suis dit que ce serait plus pratique d’être en terrasse avec de l’espace pour y poser votre saxo. » Elle appuie ses paroles d’un geste et d’un regard qui pointent les deux chaises qu’elle a rassemblé comme une place d’honneur pour l’instrument. Elle relève le regard vers elle avec un demi-sourire. « Je compte vous entendre jouer à nouveau alors ce serait dommage de l’abîmer. Vous jouez souvent dans la rue ? Je ne crois pas encore vous avoir croisé… » Elle se pince légèrement les lèvres. « D’ailleurs, on pourrait peut-être, se tutoyer, non ? » Au même instant, le gérant arrive pour prendre la commande. Elle n’aime pas réellement le café mais en cappuccino le goût passe bien mieux donc c’est ce qu’elle choisit avant de laisser Lara décider pour elle.
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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyMar 30 Juin - 14:44

C’est vrai que Lara a toujours eue cette relation particulière avec le saxophone. C’est étrange quand on y repense, parce qu’elle a naturellement était orientée vers cet instrument, comme si une force supérieure l’avait, de longues années auparavant, prédestinée à jouer du piston. Ce qu’elle voulait, au début, c’était jouer de la batterie, taper sur des grosses caisses et des cymbales jusqu’à faire trembler la maison. Finalement, c’est son père qui a dit halte-là, et c’est un beau jour alors qu’elle se rendait à ses cours de solfège qu’elle est tombée sur une répétition de saxophonistes. Et comment ne pas tomber sous le charme ? Comme elle était pas mal capricieuse à l’époque, c’est quelques jours plus tard qu’elle recevait déjà son premier cuivre. Et depuis, c’est une passion qui ne l’a jamais quittée : oui, la flamme de son amour pour le saxophone brûlait aussi ardemment qu’au premier jour. « Si ce n’était que ça ! Le plus pénible, c’est de rester assise pendant une heure, à faire des dictées musicales. » Elle ne peut pas dire qu’elle porte le solfège dans son cœur, même si c’est un impératif dans le milieu. Pour elle, ça se résume surtout à des maux de tête, des mauvaises notes et, fatalement, une place dans l’Orchestre de Reykjavík qui lui est passée sous le nez. Non, pratiquer l’instrument en revanche, ça ne lui a jamais semblé être un travail colossal puisque c’était avant tout un plaisir. Un plaisir qui fait mal aux doigts, certes, mais un plaisir quand même. Lara interroge son généreux mécène sur son instrument de prédilection, ce qui semble la laisser un peu dubitative, avant de finalement avoir sa réponse. « Oh, vous venez d’une famille de musiciens, alors ? » C’est ce qu’elle supposa, en tout cas. Elle aurait très bien pu écouter des pièces pour piano elle-même, ou qui sait quoi d’autre encore ? « Je me demande comment ça doit être. Ma mère aimait beaucoup la musique, mais seulement à la radio en allant au boulot. Mon père, il trouve ça bruyant lui. » Et elle ne lui en veut pas vraiment, à vrai dire. Elle a déjà assez de raisons de se prendre la tête avec lui pour rajouter un poids à balance. Le violon se joint à la conversation, et c’est rassurant de savoir qu’il existe encore des gens qui portent de l’amour à ces petites bêtes là, en dehors de ces groupes sectaires que sont les conservatoires. « Oh, j’adore ça moi aussi. C’est fascinant de voir quelqu’un en jouer, j’aimerai pouvoir dire que j’ai autant de talent et de patience. » Elle était peut-être experte dans son art, en un sens, mais elle voyait toujours les violonistes comme étant encore un cran au-dessus d’elle. De fil en aiguille, Lara explique à son interlocutrice qu’elle était surtout musicienne de bars en dehors des concerts du conservatoire. Elle lui refile une adresse intéressante, située pas si loin que ça d’ailleurs, et rougit face à la gentillesse dont fait preuve celle qu’elle soupçonne de venir du froid. « Avec plaisir. C’est une petite ville, je doute qu’on soit beaucoup de saxophonistes. » Avec ses recettes du jour, Lara propose d’offrir le café. Elle apprend par la même occasion que sa généreuse donatrice s’appelle Reira, ce qui confirme un peu plus la théorie comme quoi elle vient d’un peu plus loin, au nord. Reira propose de réserver une table, le temps que Lara puisse envelopper son saxophone et rassembler ses quelques affaires éparpillées sur la place. « Bien reçu ! Je vous rejoins dans une seconde, c’est moins embêtant à ranger qu’une contrebasse. » Elle semble attentionnée et Lara le remarque très vite. Elle laisse échapper un bruit et adresse un grand sourire à celle avec qui elle va partager un café, en se rendant compte qu’elle a même pris soin de faire un peu de place pour le saxophone. C’est adorable. « Si mon intuition est bonne, je supporte au moins autant le froid que vous. Merci, Reira, c’est vraiment gentil de votre part. » Elle dépose soigneusement la housse de son instrument sur les chaises, avant de poser le reste de ses affaires au pied de sa chaise. Elle hoche la tête lorsque Reira lui proposer de passer au tutoiement, puis explique être fraîchement arrivée. « Oui, avec plaisir. Pour répondre à ta question, pas du tout ! Je suis en ville depuis deux semaines, à peine. Je viens tout juste d’emménager en Nouvelle-Zélande, et je me dis que c’est une bonne occasion de rencontrer des gens et d’apprendre à connaître un peu plus la ville. » Et comme elle dégaine le saxophone quand l’envie lui prend plutôt qu’à heure fixe, ce n’est pas surprenant qu’elles n’aient pas encore eu l’occasion de se croiser. Quand le serveur vient prendre leurs commandes, elle décide de laisser Reira commencer, avant de demander un café au lait. Puis, elles en reviennent à leur conversation. « Oh, du coup ! Est-ce que mon intuition était bonne ? Tu n’es pas d’ici non plus, pas vrai ? Tu as un très bel accent, je trouve, mais je suis incapable de le situer. » De manière plus générale, Reira dégage quelque chose d’intriguant, un quelque chose qui donne envie de lui poser mille et une question. « J’ai une deuxième intuition, mais celle-ci est un peu moins sûre. Tu es danseuse, pas vrai ? » Elle a cette même façon d’être qu’elles, et en ajoutant le piano à ça, ça pourrait bien faire du sens.

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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyVen 3 Juil - 18:46



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Lara & Reira


— Un rire doux s’échappe d’entre les lippes de la brune. Elle ne situe pas véritablement l’activité de dictée musicale, mais elle se dit que ça doit être quelque chose d’aussi ennuyant et laborieux que la barre en danse. Quelque chose de très strict et carré qu’il ne faut louper sous aucun prétexte. Enfin, c’est ce que lui évoque l’idée d’une dictée. Des apprentissages fastidieux, des notes à engouffrer dans son crâne sans réfléchir, et pourtant sûrement utile pour avoir des bases. Comme la barre. Elle peut comprendre ce que la musicienne veut dire par pénible. Ce ne sont pas réellement des exercices qui permettent aux artistes de laisser leur créativité s’échapper, leur esprit parler. Il faut croire que les professionnels pensent que la technique surpasse de loin de la personnalité de l’artiste. Un artiste avec une technique irréprochable verra toutes les portes s’ouvrir devant lui, alors même qu’il n’apporte intrinsèquement rien à son art ; alors qu’un jeune artiste prometteur, autodidacte qui apprend sur le tas, verra tout se fermer sous son nez. Même si Reira est issue d’un cursus prestigieux qui prône la technique, avec le temps, elle a tendance à préférer l’artistique. Elle ne sait pas si la saxophoniste a beaucoup de technique, parce qu’elle n’y connaît rien, mais elle peut assurer que sa fibre artistique est bien présente, elle le sent même au travers de ses reprises. Reira parle un peu du genre d’instrument qu’elle préfère. Ses lèvres s’étirent en un sourire à sa question, avant de secouer la tête. La musicienne se demande comment ça doit être dans une famille de musicien, ça surprend légèrement la russe. Elle se serait dit naturellement qu’elle provenait d’une famille de musiciens, et non. « Pas vraiment non. Ma mère jouait bien un peu de piano, mais de là à qualifier ma famille de musiciens, quand même pas. Mon père trouvait ça assez bruyant aussi. » Elle ne sait même pas si sa mère a réellement suivi des cours de piano, parce qu’elle jouait très peu et souvent les mêmes morceaux, parce que le patriarche trouvait que ça faisait trop de bruit, que ça le déconcentrait. C’est pour ça que Reira n’a jamais eu le droit à des cours de musique. Sa bouche s’entrouvre en un « o » de surprise lorsqu’elle lui annonce qu’elle aussi, elle aime le violon. « Oh c’est vrai ? Je suis totalement d’accord, ça doit être si précis le violon. Je suis toujours admirative des violonistes. » Son sourire s’élargit un peu plus lorsqu’elle lui annonce qu’elle aura sûrement l’occasion d’entendre Lara jouer à nouveau, et ça la ravit au plus haut point. Même si elle va commencer à piocher dans ses sites de streaming musical pour trouver du saxo à se mettre sous la dent, elle préfère tout de même le direct, la proximité réelle avec l’instrument.

Pendant qu’elle range ses affaires, Reira s’arrange pour leur dénicher une place pour elles et l’instrument, elle s’excuse du fait de devoir rester en terrasse. À sa grande surprise, il se trouve que Lara aussi vient d’un pays froid. Durant un instant, elle se demande même si elle ne viendrait pas de Russie, mais finalement elle se dit que l’accent ne se ressemble pas vraiment, et puis elle a déjà retrouvé une cousine russe ici, ce serait une nouvelle coïncidence que de retomber sur une russe à Island Bay. « Oh mais avec grand plaisir ! » Après avoir accepté le tutoiement, Lara répond à sa question quelque peu indiscrète quand on y réfléchit bien. Ça lui confirme bien qu’elle ne vient pas d’ici. « Ah oui c’est une arrivée toute fraîche. Comment tu trouves la ville ? Personnellement, elle m’a fait une bonne impression quasiment de suite, ce calme et cette bienveillance des habitants. On dirait presque une ville caricaturée par les films à l’eau de rose. » Elle rit légèrement, d’un simple soufflement de nez, à sa propre remarque. Le serveur arrive et les coupe dans leur discussion avant que Lara ne reprenne. Reira est en effet démasquée, elle aussi, elle ne vient pas d’ici. « Bingo ! » Elle lui adresse un large sourire avant d’assouvir sa curiosité. « Je viens de Russie, et même si ça fait trois petites années que je suis ici, je n’arrive pas à m’en défaire. Il faut dire que les prononciations sont assez différentes. Mais ça ne me dérange pas, ça me donne un petit côté exotique. Toi aussi tu as un petit accent, un pays scandinave peut-être, si le froid fait aussi partie de toi. » Elle plisse les yeux comme si elle essayait de déchiffrer son origine. La jolie musicienne lui pose une seconde question, qui ne la surprend qu’à moitié. Elle a toujours gardé cette stature de danseuse étoile. Les maltraitances du corps en plein croissance pour garder des gestes précis, impeccables, ça lui fait prendre un certain pli qui ne disparaît jamais. Elle est restée assez mince, presque trop osseuse, comme les danseuses. « Second bingo ! T’as tapé dans le mille. Enfin presque. J’suis pas vraiment danseuse, pas officiellement on va dire. J’en ai jamais eu l’occasion, mais je le suis par plaisir, c’est pas mal non plus. » Malheureusement oui, elle n’a jamais été reconnue comme danseuse professionnelle parce que la formation à l’Académie ne compte pas et ensuite… La suite a été trop tragique pour lui ouvrir les portes du monde professionnel. Elle s’est longuement lamentée sur ça, et le fait encore toujours un peu, mais le fait de pouvoir danser de temps en temps, ça lui suffit pour avoir un bon équilibre. Elle hausse un sourcil, un brin malicieuse, en se tournant vers Lara. « J’ai déjà une petite idée de ton métier, la musicienne. Mais tout à l’heure tu parlais au passé quand tu évoquais tes représentations. T’as raccroché pour égailler les rues néo-zélandaises de tes mélodies ? » Quelque part, elle se dit que son arrivée par ici est accordé à quelque chose de pas spécialement joyeux, un peu comme ça s’est passé pour elle.
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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyDim 5 Juil - 10:57

En prêtant l’oreille à Reira, la saxophoniste se trouva convaincue que leurs deux paternels pourraient devenir copains comme cochons s’ils avaient l’occasion de se rencontrer. C’est un peu injuste pour le père de son interlocutrice, qu’elle ne connaît pas, mais Lara ne peut pas s’empêcher de penser à son propre géniteur quand elle lui trouve quelques points en commun avec un autre. Pour l’islandaise, les relations père-fille solides relèvent de la science-fiction : ça fait bien longtemps qu’elle ne s’entend plus avec son père et si on le lui demandait, elle serait tout simplement incapable de citer un bon moment passé en sa compagnie ces dernières années. Elle ne sait même plus pourquoi elle a commencé à lui en vouloir : elle était jeune et idiote à l’époque et de l’eau a coulé sous les ponts depuis. En revanche, elle se rappelle très bien la raison qui l’a poussée à entretenir le conflit qui les oppose. Elle se souvient de la froideur de l’hôpital, des perfusions et des manifestations sonores de l’électrocardiogramme métronome. Hors de question de supposer que le père de la russe est du même acabit, et c’est pourquoi Lara se contente de l’imaginer comme quelqu’un qui n’aime simplement pas certaines sons. Pour nos deux expatriées en revanche, c’est tout le contraire : elles se découvrent mutuellement un amour pour le violon. « Si on parle d’un point de vue technique, il y a de quoi. On dit qu’il faut généralement dix ans de pratique pour atteindre un niveau acceptable. Dix ans ! » Et si c’est de créativité qu’il faut parler, alors force est de constater que les violonistes savent traduire certaines émotions comme personne d’autre n’en est capable. La saxophoniste a passé le cap symbolique des dix ans de pratique il y a quelques années déjà, mais c’est bien parce que son cuivre est un instrument plus abordable : si c’est du violon qu’elle aurait décidé de jouer, elle ferait probablement autre chose de sa vie aujourd’hui. Puis le rendez-vous est pris : elles auront de nouveau l’occasion de se rencontrer la prochaine fois que Lara se décidera à pousser la chansonnette à travers les rues d’Island Bay. Elle change fréquemment de spot, mais elle n’est jamais bien loin du centre-ville.

Une fois installée à la terrasse du café le plus proche, Lara répond à la question de la russe. C’est réconfortant, en un sens, de rencontrer d’autres outsiders dans un petit coin paumé comme celui-ci, et l’islandaise se dit que si c’est dans une grande ville qu’elle aurait été lâchée, elle aurait aimé être entourée de personnes comme celle assise juste en face d’elle. « C’est vrai qu’il y a de ça, oui. Honnêtement, j’a-dore. J’ai vu beaucoup de pays dans ma vie, mais ici… c’est encore autre chose, c’est comme un petit coin de paradis. » Elle n’en était pas à sa première visite, et avait de fait un certain lien avec la Nouvelle-Zélande, mais ça ne l’empêchait pas de prendre son pied chaque fois qu’elle affrontait l’inconnu et découvrait un nouveau petit morceau de la ville. L’intuition de la saxophoniste était la bonne, même s’il ne fallait pas sortir diplômée de Harvard pour comprendre que Reira n’était pas du coin. Elle laisse échapper un petit rire de victoire, accompagné d’une espèce de mimique d’enfant, et finit par lever les mains quand son interlocutrice l’imagine venir d’un pays scandinave. « Je viens d’Islande, en fait. Je crois que notre appartenance à la Scandinavie est pas mal sujette à débat, et à vrai dire, si on regarde une carte, ça fait du sens. C’est un très beau pays, et c’est assez drôle parce que même chez nous, le simple fait de parler de la Russie donne des frissons. » Elle sourit de plus belle, histoire de ne pas laisser penser qu’elle se moque de Reira. Par curiosité, et parce que certains signes ne trompent pas, Lara apprend par la suite qu’elle discute avec une danseuse, de celles qui dansent par passion. « C’est tout à ton honneur. En général, quand on commence à faire quelque chose sans y mettre du cœur, ça ne se termine jamais bien. » La façon de parler de Reira laisse penser qu’elle aussi s’est vue fermer quelques portes au nez, mais hors de question pour Lara de devenir intrusive au point de la questionner là-dessus. C’est au tour de Lara de repasser à l’interrogatoire - façon de parler, parce que discuter avec Reira est vachement plus plaisant que de se faire soutirer des informations. « Si tu veux, je jouais pas mal avec un groupe quand j’habitais à Reykjavik, mais forcément je n’ai pas pu les emmener ici avec moi. Ici, je donne surtout des cours de saxo et de solfège pour les plus jeunes, mais sinon à la base j’étais… bon, franchement, c’est un peu une histoire de film, mais je cherchais à entrer dans un grand orchestre et… bon, ça n’a pas marché. » Elle hausse les épaules, c’est la vie après tout. Enfin, ça c’est l’excuse qu’elle se trouve maintenant que le mal est fait. « Je pense que… parfois, certaines personnes ne sont pas faites pour certaines choses. J’aime bien voir ça comme un signe que quelque chose de plus épanouissant encore nous attend, ailleurs. Et ça, c’est un peu l’une des raisons pour lesquelles je suis venue ici. » Elle ressort son sourire, histoire ne pas plomber l’ambiance avec ses états d’esprit, puis prend une gorgée de son café. « Et toi, alors ? Qu’est-ce qui t’as poussée à quitter la Russie ? Si c’est pas indiscret, bien sûr. Peut-être que tu travailles pour le KGB. »

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Dernière édition par Lara Drake le Jeu 23 Juil - 14:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyMar 7 Juil - 19:48



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Lara & Reira


— Plusieurs longues années pour atteindre un niveau correct au violon semblent logiques pour la russe. Même si certaines choses sont plus faciles que d’autres à apprendre, elle est certaine que le talent pur n’existe pas sans un minimum de travail derrière. Beaucoup la complimentaient sur son talent, sa seule chance est d’être née avec de longues jambes gracieuses et des articulations légèrement hyperlaxes.  Derrière, il y a surtout beaucoup de travail pour avoir le geste précis, le tour parfait et la grâce jusqu’au bout des ongles. Sa chambre ressemblait plus à une salle de danse low cost qu’à une chambre d’adolescente normale remplie de posters de ses starlettes préférées. Tout ça pour dire que le talent est un travail de patience. Elle acquiesce aux propos de la saxophoniste. « Ça paraît aussi peu qu’énorme. J’ai toujours été certaine qu’il fallait plusieurs années pour réussir à ne sortir qu’une seule note correcte. » Reira ne sait même pas jouer de la flûte sans faire éclater les tympans des humains proches d’elle, alors s’essayer au violon serait peine perdue. Quoique, ça pourrait être une bonne façon de torturer ses ennemies. Enfin, si elle en avait. Elle s’est toujours demandé si elle serait plus douée de ses mains que de ses pieds. Danser, c’est comme une évidence pour elle. Ne faire qu’un avec la musique aussi. Mais produire la musique… Non, ce n’est clairement pas sa came. Elle n’a jamais essayé, à cause de ce fameux père dont elle parlait, qui n’appréciait pas véritablement la musique à part des musiques purement russes et très patriotiques. Et ce n’est pas aujourd’hui qu’elle aurait la patience d’investir dans l’apprentissage d’un instrument. Elle préfère pour cela profiter du talent des autres, dont celui de Lara, qu’elle a déjà hâte de pouvoir écouter à nouveau, parce que ses notes au saxo lui manquent déjà.

En terrasse, la conversation est lancée sur une question assez banale sur la ville. Elle a encore du mal à se considérer comme une véritable habitante, malgré ses quelques années passées ici. Cependant, elle comprend ce qui peut pousser à rester et s’installer dans cette ville, c’est grâce à cette douceur de vivre et cette bienveillance dont elle parlait. Tout comme la musicienne, la russe a eu une sacrée occasion de découvrir bon nombre de pays tout autour du globe, et elle n’a trouvé l’authenticité de la ville côtière néo-zélandaise nulle part ailleurs. Encore une fois, elle acquiesce aux propos, avec un demi-sourire sur les lèvres. « J’ai pas mal voyagé aussi et je dois dire que j’ai jamais retrouvé ce qu’il y a ici ailleurs. Peut-être que ça tient aux gens ou à l’air néo-zélandais de qualité supérieure. » Elle n’ose pas lui demander si ses voyages sont dues à la musique car la seule chose qu’elle sait, c’est que Lara a joué dans des bars, ce n’est pas vraiment suffisant pour faire une tournée mondiale… Elle tentera ce chemin peut-être plus tard, si elle en sait plus sur la saxophoniste. En tout cas, elle aussi découvre que Reira n’est pas du coin, bien que ce ne soit pas réellement étonnant. La voir avec son petit air victorieux sur le visage lui tire un léger éclat de rire. Reira ne peut pas se réjouir autant car même si elle n’a pas touché loin, elle n’a pas visé juste pour autant. D’ailleurs, elle ne savait même pas qu’il y avait débat quant à l’appartenance de l’Islande à la Scandinavie. Et puis, vu son pays d’origine, elle serait mal placée pour débattre sur l’appartenance de telle ou telle terre. Un léger éclat de rire s’échappe d’entre ses lippes quand Lara associe les frissons à la Russie. Elle ne le prend pas mal, elle a l’habitude de la réputation des russes dans le monde, et en réalité ça la fait plus rire qu’autre chose. « Je me lancerais pas dans le débat, j’ai juste pensé à un pays bien froid, et quand on y réfléchit bien, il y en a pas tellement. » Tout ce qui se trouve à peu près au niveau de la Russie, en fait, vu que le pays domine en grande partie les terres glacées de l’hémisphère Nord. « L’avantage, quand tu dis que t’es russe, c’est que soudain, on évite de t’emmerder. » Ça ne marche pas à tous les coups, mais ça en fait frémir plus d’un.  Elle vise à nouveau juste avec la danse alors Reira précise qu’elle n’a jamais réellement été danseuse à titre professionnelle, qu’il s’agit plus d’une passion, et seulement ça, par défaut. Lara rebondit pour préciser que faire les choses sans le cœur, ça ne se termine pas bien. Elle aurait bien envie de répondre que même quand on y met le cœur, parfois le destin choisit une autre route. Certains diront que ce changement est pour le mieux, d’autres comme Reira, continueront pendant longtemps de le blâmer. Elle préfère à la place demander à Lara ce qui l’a fait passer des bars aux rues. Elle apprend alors qu’elle jouait dans un groupe, ça la conforte dans l’idée qu’elle voyait bien Lara découvrir des pays grâce à des possibles tournées. Elle ne précise pas la raison de la possible dissolution de ce groupe duquel elle parle au passé et préfère dire ce qu’elle fait aujourd’hui. Finalement, elle revient sur ce qui s’est passé. Une porte fermée. La bouche de Reira s’entrouvre légèrement alors qu’au même moment le serveur vient leur déposer leur commande. Elle prend alors une gorgée de la boisson chaude alors que Lara poursuit. Elle fait donc partie de ces gens qui pensent qu’une porte fermée veut dire qu’une bien plus belle va s’ouvrir derrière. Reira hausse une épaule, par réflexe. « Je ne sais pas… Le destin aime parfois jouer des tours. Est-ce que c’est toujours pour le mieux ? J’saurais pas le dire… » Ses lèvres se pincent légèrement alors qu’elle cherche ses mots. Il faut croire qu’Island Bay est une terre de salut pour un bon nombre de personnes, des gens en quête de renouveau. « T’attires l’oreille de bon nombre de passants, c’est déjà une bonne nouvelle. Si ce grand orchestre ne voyait pas ton talent, un autre le verra sûrement. Tout vient à point à qui sait attendre, comme on dit. J'suis sûre que ton heure de gloire viendra enfin ! » Des paroles rassurantes mais surtout réalistes. Des paroles que Reira s’est longuement répétée sans jamais les croire, Lara semble être plus optimiste qu’elle. Et sincèrement, elle pense que son optimisme est plus qu’une très bonne chose, pour elle-même et pour son futur. Le pessimisme n’a rien amené de bon à la russe. D’ailleurs, forcément, la question lui est retournée. « T’as bien eu le droit à mon interrogatoire, alors j’peux bien accepter le tien. » Elle esquisse un large sourire. Puis elle reprend une gorgée, histoire de se donner du courage. Elle prend une longue inspiration, parce que c’est toujours un peu difficile de sortir ces mots pendant que les souvenirs reviennent. « C’est un peu pareil que toi en réalité, sauf que l’orchestre pour moi c’est le Bolchoï. Je devais être prise, c’était même certain et puis au dernier moment j’ai fait une très vilaine chute… Et bon. Bah ils prennent pas de faibles au Bolchoï alors ciao. » Elle hausse une épaule, pour montrer qu’avec le temps, elle a tout de même appris à l’accepter. « J’ai pas été voir si l’herbe était plus verte ailleurs, j’me suis juste dit que c’était le bon moment pour voir et faire autre chose que de la danse. Puis j’ai atterri ici, parce que je m’y sentais bien, et maintenant je me produis de temps en temps, pour le plaisir. Finalement, on est un peu pareilles. » Elle omet de nombreux détails comme sa dépression, les douleurs qui continuent de la faire souffrir de temps en temps. Puis, elle se dit qu'en vrai, Lara n’a pas réellement besoin de savoir ça. « Comme quoi, la danse c’est aussi dangereux que de travailler pour le KGB quand on y pense. » Elle rigole de bon cœur pour faire retomber l’atmosphère un peu pesante qui tombait sur les deux artistes déchues. Elle observe Lara avec un sourcil haussé et un air malin sur le visage. « Tu crois qu’on devrait faire des autobiographies ? Peut-être que nos vies deviendraient des blockbusters hollywoodiens, qui sait. » Elle doute que sa vie puisse passionner des gens, mais ça reste assez drôle à imaginer.
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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyJeu 23 Juil - 14:01

L’apprentissage du violon, c’est à double tranchant : Lara sait de quoi elle parle, car forcément, avec le conservatoire, elle en a vu passer des virtuoses de l’archet. Et la plupart du temps, il faut croire que c’est la passion qui les aidait à tenir, parce que force était de constater que ça les avait aussi transformés en stressés de la vie : deadline d’un concert qui approche, examens de fin d’études ou encore professeur mal luné… on a connu moins toxique, comme environnement. Au final, Reira n’a peut-être pas tout à fait faux : chacun avance à son rythme, et peut-être que pour certains, toutes ces années de pratique ne mènent qu’à de petites victoires. Mais des victoires quand même ! Lara plisse les yeux dans un instant de réflexion, puis hoche vivement la tête pour approuver les dires de la camarade, comme on le dit si bien en Russie. « Du coup, est-ce que c’est toujours de la passion ou de l’acharnement ? Je pense que s’il m’avait fallu dix ans pour sortir un joli Si bémol, j’aurai revendu mon saxo au premier cash converter du coin. » Elle décroche un grand sourire, parce que c’était surtout histoire de faire un peu d’humour. Elle n’a jamais vu de cash converter de sa vie, et ça sonne peut-être un peu trop capitaliste pour la Russie aussi. Enfin, qu’importe : Lara note l’intérêt de Reira pour la musique, plus particulièrement la sienne, et ça fait chaud au coeur de savoir que son travail est estimé. Bien plus qu’un diplôme de fin d’études, d’ailleurs.

Pour la deuxième fois en moins d’une semaine à Island Bay, la voilà installée à la terrasse d’un café : autant dire que ça annonce la couleur pour les mois à venir. Ce n’est pas quelque chose qu’elle avait l’habitude de faire à Reykjavik, pour la simple et bonne raison qu’il est difficile de boire un café qui a refroidi en une minute à peine à cause de la température ambiante et dont la tasse s’est gelée sur la table. Island Bay apporte un peu de chaleur, un peu de couleur sur sa peau et ça fait un bien fou de se sentir pousser de nouvelles racines. La remarque de Reira la fait doucement sourire ; Lara ferme les yeux, lève les mains par-dessus la table et prend une grande bouffée d’oxygène qu’elle finit par expirer dans une expression de béatitude. « C’est vrai que l’air est bon, ici. Il me tarde de voir ce que ça donnera quand j’aurai pu prendre un peu d’altitude. Tu es du genre à visiter ou plutôt cocooning ? » Pour Lara, en tout cas, il n’a jamais été question de passer les vacances à se la couler douce à l’hôtel. Elle ne comprend pas ces gens qui partent à l’étranger pour prendre du repos, parce que la facture salée d’un long séjour n’a rien de reposant et elle peut aussi bien reprendre du poil de la bête en combattant dans son salon. Non, il est plus question de se ressourcer, trouver un peu d’inspiration et s’essayer à des choses nouvelles. En Nouvelle-Zélande, elle est servie : en plus d’être plus près que de jamais de son petit frère, elle aura bientôt l’occasion de contempler des paysages qui lui semblaient jusqu’alors inaccessibles autrement qu’à travers un écran de télévision. C’est l’occasion de découvrir de nouveaux artistes, d’apprendre à penser différemment quant à la façon de donner vie à sa musique. Elle n’est là que depuis une semaine à peine, et pourtant, elle ne pense plus ni à Johann, ni à ses affreux cousins ou à ses amis du conservatoire.

L’Islandaise vise juste quand elle soupçonne Reira de venir d’un pays froid : la Mère Patrie, comme on l’appelle parfois, c’est elle qui l’a bercée. Le climat entre les deux pays est assez similaire, et pourtant, il y a tant de kilomètres qui les séparent : bien plus que si Lara était née dans la Scandinavie traditionnelle. « C’est vrai, et heureusement d’ailleurs. Ça nous donnerait des airs de madame tout le monde, sinon. » Il existe quelques rares exceptions, comme ces pays de l’hémisphère Sud dans lesquels on trouve quelques microclimats. « Je veux bien te croire. Pour le commun des mortels, et moi y compris même si je me sens honteuse de le dire, la Russie est associée à la vodka, Vladimir Poutine, les kalachnikovs et des Goulags. » On ne pouvait pas dire qu’elle faisait preuve d’ouverture d’esprit pour le coup, et il ne restait plus qu’à croiser les doigts pour que Reira ne prenne pas ça comme une attaque. Par la même occasion, Lara découvre que la soviétique est danseuse. Pas professionnellement parlant cependant, et l’Islandaise soupçonne qu’il s’agisse là d’une carrière écourtée. Ça la touche droit au cœur, parce que ses propres échecs à elle résonnent un peu dans les propos de Reira. « Je n’aime pas trop me reposer sur le destin, ça finit rarement bien. Ce que je peux te dire en revanche, c’est que je crois aux nouveaux départs. » Pour preuve, elle était là, assise à cette terrasse, avec son teint pâle et son grand sourire. « En fait, je ne sais pas vraiment. Je crois que ça m’a fait prendre conscience que ce n’était pas quelque chose pour moi. Ça ne paiera pas mes factures, mais je prend plus mon pied ici qu’en répétition avec l’orchestre. Et même si c’est un peu galère pour l’instant, j’aime donner des cours. » En tout cas, les paroles de Reira restent réconfortantes. Lara en profite pour retourner ses questions à la Russe, et apprend ainsi que c’est le Bolchoï qu’elle convoitait. Rien que ça. « C’est moche. Je ne peux qu’imaginer à quel point ça doit être difficile sur le coup. Désolée. » C’est vrai que pour le coup, ça les rapproche pas mal. Mais dans le cas de Reira, ça doit être d’autant plus douloureux : une blessure, parfois, c’est le signe qu’il n’y aura plus jamais de suite. Elle se souvient de ce professeur de solfège qui avait développé des troubles d’articulation de la mâchoire et qui avait dû laisser tomber sa carrière de trompettiste. Finalement, c’est Reira qui a raison : la danse, ça a l’air d’être une autre paire de manche que le KGB. C’est vrai qu’elles feraient un beau scénario de film avec tout ça. « Une ex-agent du KGB et une indic’ de rue toutes deux en mission à Island Bay ? Ca sonne plutôt comme un scénario de bande dessinée si tu veux mon avis. Mais peut-être que ça ferait un carton et qu’ensuite ce serait adapté au cinéma. J’espère que c’est Hayley Atwell qui interprétera mon personnage. » Elle rit de bon cœur, mais ça n’empêche que ça réglerait bien des problèmes, à commencer par son loyer.

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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyMar 28 Juil - 18:42



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— Passion, acharnement, détermination. Quelque part, et peu importe le domaine, ces trois mots se retrouvent toujours. Car, à son sens, il n’y a pas d’acharnement possible sans passion derrière. Ou alors, faut avoir des tendances suicidaires pour s’acharner dans quelque chose qui ne plaît pas tant que ça. Même si, elle a conscience que tout le monde n’a pas la chance de faire ce qu’il aime dans la vie. En attendant, la russe sourit aux mots de la saxophoniste, parce qu’elle comprend. Elle a presque mis le même temps pour savoir se hisser gracieusement sur ses pointes. Déjà, à cause du stade avancée de la croissance nécessaire pour ne pas blesser l’enfant, sans que ce ne soit trop tard pour que le pied supporte aisément le poids du corps. Et ensuite, parce que ça demande beaucoup de travail et d’acharnement de façonner son corps et ses muscles pour ce genre de mouvements contre-nature. « Je pense que l’acharnement ne va pas sans la passion, du moins celui positif. Parce qu’on peut totalement s’acharner pour un truc finalement toxique. Enfin, j’pense que c’est propre à chacun, suivant le degré d’attachement à la passion. » Ses lèvres s’étirent à nouveau en un sourire. Même à l’académie de danse du Bolchoï, Reira voyait bien que certains avaient plus la fibre artistique que d’autres. En effet, il en faut toujours qui soit plus passionnés que d’autres ; la diversité, c’est dans la nature des choses. Et au final, danse ou musique, c’est un peu la même chose.

« Hé bien, disons que j’ai beaucoup visité alors je suis plutôt cocooning en ce moment, repos. Le budget manque aussi, j’ai plus personne à soudoyer pour gratter de l’argent. » Elle rit doucement, un peu nerveusement à sa dernière remarque. La jolie brune a eu la chance de visiter la terre entière, ou presque parce que faire tous les pays du monde reste un objectif assez complexe à réaliser. Mais, elle ne va pas mentir, elle a pu en faire pas mal. Aller du point le plus froid, son pays, au plus chaud dans les déserts. Des architectures orientales de Chine ou d’Inde jusqu’aux buildings de Dubaï ou de New York. Tant de souvenirs profondément ancrés dans sa mémoire, tant de rencontres qu’elle n’oubliera jamais, des visages et des rires. Certains souvenirs sont même redevenus réalité, ici-même à Island bay. Alors oui, après tout ça, la russe se dit qu’elle peut prendre du bon temps pour se reposer, refaire le plein du portefeuille avant de songer à repartir en visite. « Mais on va dire que pour des vacances, j’aime bien allier les deux : me dorer la pilule un jour et escalader des montagnes l’autre. » Même si elle a déjà des paysages plein la tête, elle serait incapable de rester au bord de la piscine pendant deux ou trois semaines, elle a tout de même besoin de voir du pays, de bouger. Et à vrai dire, même si elle connaît déjà la paysage, elle irait le visiter à nouveau, juste pour le plaisir d’avoir des paillettes dans les yeux, une seconde fois. Elle aime la sensation d’escapade, de réalité parallèle, des lieux inconnus et insolites. Des ressentis qu’une piscine ne pourra jamais offrir, assurément. Surtout, elle aime rencontrer les locaux, qu’ils partagent leur vie et leurs coutumes. C’est probablement ce qu’elle a adoré pendant son périple.

Reira ne peut s’empêcher de rire joyeusement à la remarque de Lara, remplie de clichés sur son pays. Elle n’a jamais mal pris ce genre de blagues, parce que quelque part, elles sont assez vraies. Et puis, Reira est la première à faire part d’autodérision. « T’sais que t’as pas vraiment tort, à part les kalach. Mais il y a aussi les bains de neige tout nu après le sauna, c’est… spécial à vivre, et surtout à voir. » Évidemment, son pays c’est bien plus que ça. Il y a une vraie culture derrière chaque peuple. Beaucoup de grands artistes sont russes, le pays est doté d’une sacrée histoire, pas toujours rose, m’enfin. Les deux nanas viennent à parler de leurs carrières, toutes deux écourtées. Même si elles ne font partie du même domaine, elles ont toutes les deux vu leur rêve, leurs envies, se briser sous leur nez. Reira aime mettre ça sous le coup du destin, au moins elle ne culpabilise pas et elle a quelqu’un, en quelque sorte, à blâmer. Lara, elle, ne semble pas y croire. Elle peut le comprendre. « C’est vrai que ça finit bien que dans les films, dans la réalité c’est… différent. » Et les nouveaux départs, hé bien, pour Reira, elle se dit surtout que c’est une obligation. Dans ces cas-là, il s’agit de rebondir ou périr. Donc sans nouveau départ, c’est la mort. Triste réalité qu’elle a connue. Puis un départ, définitif, un besoin de renouveau. Lara poursuit en disant que peut-être qu’elle n’était pas faite pour ça. Et que finalement, elle aime bien ce qu’elle fait aujourd’hui. Pour Reira, ce n’est probablement pas aussi facile. Elle aime sa vie, elle a un travail et elle peut encore danser même si son genou la titille de temps à autre. Pourtant, le fantôme du Bolchoï la hante toujours, parce que pour la russe, elle ne pouvait faire que ça de sa vie. C’était la danse ou rien. Le fait de ne pas s’être réellement soignée fait qu’elle vit encore dans le déni, qu’elle n’arrive pas à faire pleinement le deuil de ce drame. Mais par défaut, elle doit vivre ainsi. « J’pense que le principal c’est de savoir rebondir et de se retrouver. En fait, un renouveau, comme tu dis ! » La musicienne est désolée. Reira secoue la tête avec un demi-sourire sur les lèvres. « T’as pas à être désolée, t’y es pour rien. C’est la vie, et ses aléas. » À quelques centimètres près, la réception aurait été bonne et il n’y aurait pas eu d’accident. Comme quoi, ça se joue souvent à rien. Encore une fois, Reira même si elle le vit toujours mal, a conscience de sa chance de toujours pouvoir danser, se produire quelques soirs. Pour certains, les blessures sont réellement définitives. Cependant, elle tire un peu trop sur la corde sensible de la blessure, et un jour, elle sait que ça se finira mal. Mais en attendant, elle prie pour que ça se produise le plus tard possible ! Les voilà qui rigolent sur une possible adaptation de leurs vies sur un écran. « Moi Angelina Jolie ! J’ai vu un film dans lequel elle jouait une agent russe et mon dieu, elle collait parfaitement ! Ceci dit, elle est peut-être un peu trop vieille… Zut. » Elle rit avec Lara, blaguant innocemment sur cette possibilité. Elle n’a jamais pensé à devenir écrivaine, pourtant son histoire pourrait peut-être plaire, agrémentée par cette idée d’agent. « Deux héroïnes badass, ça peut que faire un carton ! Hollywood n’a qu’à bien se tenir. On devrait déposer des droits d’auteur dès maintenant, au cas où quelqu’un nous ait entendu. » Elle fait mine de zieuter les environs d’un air suspicieux avant d’esquisser un large sourire.

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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyLun 17 Aoû - 15:37


Lara comprenait où voulait en venir la danseuse : certaines choses dans la vie méritent qu’on se batte pour elles, parfois avec une ardeur presque nocive. C’est le prix à payer pour des artistes comme les deux jeunes femmes et c’est leur passion qui les pousse à se relever, redoubler d’efforts, se surpasser. En fin de compte, tout semblait tellement plus simple comme ça. Lara fit de grands yeux ronds, fascinée par la simplicité avec laquelle son interlocutrice avait apportée cette idée à la discussion. Mieux, elle siffla même son étonnement. « Dis donc, comment c’est profond, ça. Tu as sûrement raison et ça doit être un peu pareil dans tous les milieux, d’ailleurs. » Après tout, on n’aurait pas idée de s’impliquer à fond dans un travail, un chantier, une famille ou encore une compétition sportive s’il n’y avait pas au moins un soupçon de passion.

Elle écouta sa généreuse mécène s’attarder un peu sur ses voyages et les galères financières qui s’en étaient suivies. Si elle avait beaucoup voyagé dans ses années étudiantes, Lara ne s’était cependant jamais vraiment inquiétée de savoir si elle aurait assez pour se prendre un billet retour. La raison était toute simple : dans l’espoir que les choses s’arrangent avec sa fifille, c’est son père qui finançait la majeure partie de ses voyages. Heureusement qu’elle n’était ni matérialiste, ni dépensière. Ca n’empêche qu’elle comprenait : tout semblait bien plus cher maintenant qu’elle était à Island Bay, et pour elle non plus le prochain voyage ne serait pas pour tout de suite. « C’est peut-être un bien pour un mal. Il faut savoir lever le pied parfois, se recentrer sur d’autres choses. » Jusqu’à la prochaine fois : quand on a le voyage dans le sens, difficile de lâcher un peu de lest. Elle laissa échapper un agréable sourire à l’idée de pouvoir prendre un bon bain de soleil, encore plus si c’est au sommet d’une montagne. C’est toujours mieux que d’aller se la couler douce pendant deux semaines sur une île des Caraïbes pour être prise dans le cercle vicieux de l’hôtel-piscine-restaurant.

Heureusement pour notre Islandaise nationale, Reira décide de tolérer cette insulte envers la Mère Patrie, et avec le sourire. Lara peut s’estimer chanceuse que c'eût été elle et pas une autre, faute de quoi elle aurait probablement fini main clouée à la table avec un couteau. « Mais non ! C’est bien quelque chose qu’on ne voit que dans des pays comme les nôtre, ça. J’imagine que ça fonctionne comme un baptême ? Après la première fois, tu deviens une vraie guerrière. Genre, un… tigre de Sibérie. » Elle rit de plus belle. Elle aimerait beaucoup essayer, s’il n’y avait pas le risque de se retrouver face à des vieux oligarques russes nus comme des vers. Et oui, ses idées préconçues n’allaient quand même pas disparaître aussi vite. Elles abordent ensuite un sujet bien plus fâcheux qui, mine de rien, s’avère être la raison pour laquelle Lara est ici. Elle pouffe à la remarque de Reira. « Pire que ça. Dans la réalité aussi ça finit bien, mais seulement pour les autres. » Il lui faudra encore un peu de temps pour accepter que les choses se soient passées ainsi, mais avec de la chance peut-être qu’elle finira par se rendre compte qu’elle est plus heureuse aujourd’hui, que c’est mieux comme ça. Après tout, elle n’a pas vraiment de quoi se plaindre depuis qu’elle est arrivée dans le coin. En revanche, elle ne peut qu’être désolée pour Reira : elle n’y est pour rien, c’est vrai, mais la simple idée de voir un rêve aussi prestigieux voler en éclat à cause d’une blessure suffit à lui donner une affreuse boule au ventre. C’est quelque chose qui doit la hanter. « Ils sont injustes, ses aléas. » Elle ne sait pas vraiment quoi lui dire d’autre, parce qu’elle ne veut pas raviver des souvenirs douloureux et encore moins lui rappeler tout ce qu’elle a pu perdre le jour où c’est arrivé. Heureusement, un sujet beaucoup plus léger vient leur redonner le sourire : l’adaptation de leurs vies catastrophiques en film. Lara reste bouche bée un bref instant, parce qu’elle est persuadée d’avoir vu le film dont parle Reira récemment. « Oh, attends, attends… » Elle plisse les yeux quelques microsecondes, juste avant d’avoir une illumination. « Mais oui, c’est Salt ! C’est pas bien grave, c’est du cinéma, il nous faut des grandes têtes d’affiche si on veut que ça se vende pour pouvoir avoir des piscines de dollars ! » C’était une pratique plutôt commune à Hollywood, quand ils n’étaient pas déjà occupés à imposer leur version de l’occident à tous les pays du monde. « Ok, ça marche, on fait ça. Ensuite, on ira faire la promotion du film à Paris et on pourra boire des Martini au Ritz. » Enfin, entre temps il leur faudrait un budget, un réalisateur et une équipe technique. En partant du principe qu’Angelina Jolie soit d’accord.
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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyDim 23 Aoû - 11:46



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— La brune esquisse un large sourire, flattée de voir Lara apprécier ses paroles philosophiques. Depuis son accident elle passerait presque pour Maître Yoda à sortir tout un tas de blablas réfléchis. Ça lui vient, comme ça. Il faut croire qu’elle en a eu besoin pour compenser la réalité, limiter les angoisses. Mais surtout, en l’espèce, elle connaît l’acharnement passionnel, parce que sans ça, elle n’aurait probablement jamais réussi à atteindre le niveau qu’elle a eu en danse. Sans ça, elle n’aurait jamais pu toucher du bout du doigt le Bolchoï. Elle rejoint Lara en hochant la tête, parce que oui, l’acharnement et la détermination n’existe pas qu’en art, mais partout. Lara parle justement de lever le pied par rapport aux voyages, et à l’argent qu’il faut débourser. Ça résonne dans la tête de Reira comme une sorte de mantra. La petite voix dans sa tête se réveille pour lui faire remarquer qu’elle n‘est pas du genre à savoir lever le pied. Pendant toutes ces années, elle a continué de danser, de fragiliser ce pauvre genou qui ne demandait que du repos. Son cerveau se moque d’elle un instant alors qu’il y a quelques minutes elle disait justement à Lara qu’elle était en mode repos. La danseuse travaille quasiment sept jours sur sept en comptant son emploi fixe et ses extras en danse. Mais justement, ça rapportera sûrement assez d’argent pour s’offrir un petit voyage d’ici quelques temps. Parce qu’elle aime ça voyager, rencontrer de nouvelles personnes, croiser d’autres cultures. Il faut dire que papa n’est plus là pour tout financer, déjà qu’elle a obtenu le financement par le biais du chantage. Et tout payer seule, c’est assez conséquent pour son petit porte-monnaie. Surtout qu’elle doit encore payer son crédit pour sa petite baraque de West Bay. Enfin, tout vient à point à qui sait attendre. Elle repartira en voyage un jour, c’est certain. Peut-être en Russie tiens.

Elle n’a jamais mal pris les boutades sur son pays. Au début de son périple, ça la froissait un peu. Mais finalement, elle s’y est bien habituée et elle a même supporté les commentaires américains ! Quelque part, ça lui fait du bien d’aborder son pays sur le ton de la rigolade, surtout avec une copine de cercle polaire. Ça permet à son cerveau d’oublier quelques instants le drame auquel elle associe Moscou et son opéra. « C’est le rituel obligatoire. Après ça tu peux te perdre dans la forêt avec seulement un couteau et monter des ours. Ouais tu deviens une guerrière, presque une déesse. Ou un tigre, c’est bien aussi. » Elle rigole à son tour, son rire se joignant à celui de la saxophoniste. Reira n’a jamais eu la chance, si on peut appeler ça ainsi, de faire le baptême du sauna-neige. Elle a simplement vu ses oncles le faire, et franchement… Elle se serait bien passée de cette vision. Puis elle aurait peur de faire une crise cardiaque avec un tel changement de température. Elle n’a pas fait médecine, mais elle se doute que ce n’est pas super recommandé de passer de 40 degrés à -20. Le rire se tarit un peu, lorsqu’elles évoquent le destin, le fait de prendre un nouveau départ. Ça aussi, ça résonne en Reira mais pas forcément en bien. Ça lui rappelle ce qu’elle a fait pour recommencer à zéro. Encore aujourd’hui, des années après, elle a du mal à accepter son accident et ce qu’il s’est passé ensuite. Pourtant, elle a conscience que c’est comme ça, et qu’on ne changera pas le passé. Elle esquisse un sourire aux mots de Lara et acquiesce d’un hochement de tête. « On ne peut pas changer le passé de toute façon, il faut se contenter de vivre avec. » Certains réussissent mieux que d’autres, Reira se contente de l’éviter.

Reira laisse échapper un soufflement de rire alors que la musicienne se perd soudainement dans sa mémoire avant de lui sortir le nom du film d’espionnage dans lequel Angelina joue. Elle acquiesce à ses propos tout en rajoutant. « Il nous faut aussi quelques jeunes acteurs prometteurs mais pas encore connus. Comme ça si ça cartonne, on se souviendra pour toujours de notre film grâce à ce talent qui explosera ! Notre film sera LE film qui lance sa carrière, tu vois ? » Elles s’amusent à jouer les James Cameron et Steven Spielberg en sirotant leur café et ça fait bien marrer la russe. Même sous le couvert de l’humour, les deux femmes se projettent au point de faire leur première fête à Paris, au Ritz, et peut-être même au sommet de la Tour Eiffel tiens. « On pourra faire le tapis rouge des Césars et des Oscars. Punaise trop la classe ! Tu nous imagines à côté de tout le gratin hollywoodien ? » Elle rit de plus belle, véritablement embarquée dans cette épopée surprise. « D’artistes déchues à réalisatrices mondialement connues, voici comment les destins de Lara et Reira ont basculé. » La brune prend une voix de journaliste en plein reportage, avec de temps en temps l’envie de rire qui joue sur la fin des syllabes. « Des documentaires sur nous, la classe à Dallas. » Elle s’est déjà imaginée faire partie de documentaires, surtout en Russie. Les étoiles montantes du Bolchoï en ont souvent le droit. Alors ça l’a fait sourire, elle se dit même que ce serait génial que tout cela se produise, même si elle sait que ça resterait seulement dans leurs esprits.
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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyMer 9 Sep - 10:27


De son côté, Lara ne connaissait pas beaucoup d’Islandais qui accepteraient des vannes sur leur pays avec la même légèreté que Reira. Ils voient souvent les étrangers d’un mauvais oeil, parce qu’ils ont des traditions bien ancrées dans leur quotidien et elles ne sont pas toujours respectées par les touristes. Enfin, ça n’empêche pas la jeune Drake d’écouter son interlocutrice avec fascination. « Maintenant que tu me dis ça, je suis à peu près convaincue que tous les Rambo et compagnie se sont entraînés chez vous. La classe en tout cas, même si je suis assez surprise d’apprendre que le Président n’est pas le seul à pratiquer la course à dos d’ours. » Tout le monde a déjà vu cette image au moins une fois, non ? En attendant, Lara se laisse prendre au jeu parce qu’elle voit bien que Reira ne fait qu’entretenir le mythe soviétique tel qu’il est perçu par le reste du monde. En tout cas, ça impose le respect : notre Islandaise nationale serait bien incapable de mettre ne serait-ce qu’un doigt de pied dans l’un de ces fameux sauna-neige. Le changement de température en sortant des rivières chaudes de Hveragerði faisait déjà assez bien le travail comme ça. Elle y retournera un jour, mais en attendant, qui dit Islande dit passé et ça tombe bien parce que c’est justement le fâcheux sujet qui arrive ensuite. Lara ne peut qu’imaginer la peine qu’a dû ressentir Reira quand ses rêves ont éclaté sous ses yeux : elle avait une histoire assez similaire à raconter, mais même si les rêves n’ont de valeur qu’aux yeux de leur rêveur, ça n’avait rien d’aussi spectaculaire que le Bolchoï. Faute de pouvoir changer le passé, c’est bien la seule chose qu’elles pouvaient faire : apprendre à vivre avec et se concentrer sur l’avenir. « Ça vaut ce que ça vaut, mais niveau développement personnel, ce café, il est là. » Elle agite sa main bien haut, au dessus de sa tête. Comme c’était agréable de pouvoir parler à quelqu’un qui comprenait vraiment la difficulté de se remettre en selle après que la vie l’ai ainsi fracassée.

Il lui faut chercher dans les archives poussiéreuses de sa mémoire pour ressortir le titre du film. Elle n’en a pas grands souvenirs, probablement parce qu’elle s’était endormie devant un soir où l’un de ses amis avait proposé de le regarder. Comme les deux femmes du grand Nord sont sur le point de percer dans le cinéma, elles échangent quelques idées de choix artistiques qui pourraient bien faire la différence quand elles présenteraient le fruit de leur travail à une boîte de production. « C’est pas bête ça, tiens. C’est ce qu’ils ont fait dans Game of Thrones, non ? » Et probablement tout un tas d’autres grosses productions, mais là, c’est à Finn qu’il faudrait poser la question. Le show-biz n’a jamais été un objectif pour Lara, mais force est de constater que ça laisse rêveur, d’autant plus quand Reira mentionne ces prestigieuses cérémonies auxquelles elles pourraient assister, aux côtés des plus grands. « Ooooh, arrête ! Ce serait génial. On pourrait faire le tour de la salle, s’incruster à toutes les tables et se rejoindre après pour faire le point sur tous les potins. Sans oublier d’aller récupérer nos prix avec un coup dans le nez. » Si elle avait ses lunettes de soleil avec elle, elle les mettrait bien sur son nez là tout de suite, pour rendre le tout encore plus cool. Comme le dit si bien Reira, ça leur ferait une belle remontada. Le coup du reportage fait bien rire l’islandaise, qui rempile bien entendu lorsque c’est l’idée d’un documentaire qui est mentionnée.  « Je te laisse les moments face-cam, je trouve que je rend pas très très bien à l’écran. Enfin, sauf si c’est un documentaire fait quelques années plus tard, au moment où notre carrière est au point mort. » Un peu comme elle l’est aujourd’hui, en somme. Peut-être qu’en y réfléchissant un peu plus, son petit moment de gloire est déjà passé. Elle hausse les épaules, avant de reprendre. « En attendant, j’aimerai bien te revoir Reira. Tu as l’air d’une chouette personne, et ça me fait beaucoup de bien de discuter avec toi. » Ce serait dommage de laisser passer ça.

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MessageSujet: Re: divine sound of heaven - ft. Lara (#)   divine sound of heaven - ft. Lara EmptyMer 9 Sep - 12:41



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— Ce que les clichés sur la Russie peuvent la faire marrer, la preuve en est qu’elle ricane à nouveau à la remarque de Lara. La plupart sont évidemment faux, une simple extrapolation que la dureté et l’austérité russe inspirent. Cependant, Reira n’a jamais vu d’intérêt à s’offusquer pour de simples blagues qui en l’occurrence ne font de mal à personne. Oui des blagues sur la guerre, ce serait plutôt déplacé et là, le rire se transformerait en grimace. Mais blaguer sur la folie des russes, leur tendance à se castagner pour un oui ou pour un non, et surtout le mythe des espions russes super entraînés, ça n’a rien de méchant. « Chaque enfant de cinq ans a le droit à une formation militaire intensive pour devenir des super-soldats russes au cas où une troisième guerre mondiale arriverait. C’est un peu comme la course à dos d’ours en fait, on t’apprend ça petit. » Elle rigole avant de reprendre. « Je plaisante, même si j’suis certaine que le Russie a des activités assez louches, et surtout des entraînements que le commun des mortels ne réussirait pas à suivre. » Elle se dit en effet que ces préjugés doivent bien venir de quelque part, et pour une raison quelconque, même si elles sont exagérées. Bien qu’elle aime son pays, elle sait très bien qu’il n’a pas que des qualités, bien au contraire. Mais elle n’a jamais eu cette vocation de changer les choses, en faisant de la politique ou autre. Elle ne manie pas assez bien les mots et les mentalités pour ça. Parfois, elle se demande si le pays a changé en sept ans… Le passé ne peut pas se changer mais le futur oui, c’est pour cela que comme le dit Lara, il faut aller de l’avant, sans oublier ce qu’il s’est passé, juste en apprenant des erreurs ou simplement des leçons que la vie inculque. À sa remarque, Reira hoche de la tête en souriant. Elle approuve véritablement ses paroles. Elle ne connaissait pas Lara il y a quelques minutes encore et pourtant elle réussit à se confier et à s’ouvrir de façon totalement naturelle et amicale. Leur rêve de faire de leur passion un métier à plein temps s’est envolé et pourtant elles sont toujours là, en vie et en bonne santé. C’est le principal.

L’avantage c’est que même si leurs carrières n’existent plus vraiment, elles ont au moins une idée suffisamment bonne pour les faire potentiellement percer dans le monde du cinéma, enfin si tout se passe bien dans le meilleur des mondes. Et surtout, si ça sort de leur imaginaire. « Oui c’est exactement ce qu’ils ont fait. Ils avaient pas beaucoup de budgets j’crois, et résultats les acteurs peu connus ont bien gagner au change ! » Elles se plaisent à s’imaginer déjà méga connues, en train de défiler sur les tapis rouges, signer des autographes et éviter les paparazzis. Reira rigole en imaginant cette vie qui a l’air géniale, mais qui comporte sûrement bien trop de points négatifs pour que ça reste vivable. « Oh oui les discours un peu bourrés ce sont les meilleurs ! Après tout, la parole ne peut pas être plus sincère que lorsqu’elle est sous l’emprise de l’alcool. Donc on aurait des discours super honnêtes, sans artifices ! » Ça aussi, ce serait drôle. « Il faut juste prier pour pas qu’on se prenne les pieds dans nos robes longues. Tomber devant la terre entière… bof. » Et puis pour couronner le tout, Reira parle de reportage, forcément chaque star qui se respecte y a le droit ! En tout cas, les deux étrangères ont bien ri à s’imaginer cette vie de superstar mondiale. Qui sait, peut-être que cette rencontre donnera lieu à d’inimaginables collaborations. Lara lui dit justement qu’elle serait ravie de la ravoir. Alors Reira saisit un petit stylo planqué dans sa veste, toujours là si un jour elle en a besoin, comme aujourd’hui. « Oh mais avec grand plaisir ! De toute façon, je t’ai dit que je viendrais te voir jouer, donc tu es vouée à me revoir. » Elle finit de gribouiller son numéro de téléphone sur la petite serviette disponible sous l’assiette. « Tiens, hésite pas à m’envoyer des petits sms ou m’appeler si tu en as envie ! » Elle a vraiment beaucoup aimé cette petite irlandaise haute en couleurs, ce serait bête de ne jamais la revoir. Surtout qu’elle lui a fait apprécier le saxophone.
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