Laisse moi devenir un souvenir, laisse moi tomber.

Hero Erza Goodwins

i'm just another monster

les informations en vrac

› Hero est la malchance incarnée. Vie de malheur et presque un pied dans la tombe, il n'attend qu'à y mettre le deuxième.
› Depuis la mort de son petit frère, Ezeckiel, il y a trois mois, il est encore plus dans le noir, replié sur lui-même, sans aucun but, plus aucune envie de continuer. Il aime juste son boulot, seulement quand il termine, que tout est terminé, bien placé, mais, y a eu cette cassure aussi. Plus d'inspiration, plus rien, plus aucune idée de quoi faire, comment faire, comme si tout était parti avec lui.
› Il a un petit frère de quatre ans de moins que lui. Il a toujours été proche de ses frères, autant de Ezeckiel que du petit dernier. Quand Eze, son cadet d'un an, est mort, il a presque supplié son petit frère de venir vivre avec lui, dans son appartement. Il attend toujours la réponse de celui-ci, le cœur battant à toute allure quand le téléphone sonne et annonce le numéro de son frère.
› Il a été sauvé par un inconnu, alors qu'il tentait de mettre fin à ses jours. Faut dire, qu'il n'avait pas beaucoup d'idées, boire jusqu'à être soûle pour partir se jeter d'un pont. Quand je vous dis, qu'il n'a plus d'inspiration.
› Il boit comme un trou sans fond, il n'est donc pas rare de le voir soûl le soir après le boulot, essayant de marcher jusqu'à chez lui, du moins, il titube. Ce qui n'est pas rare de le voir aussi, se faire voler et tabasser.
› Hero n'aime pas les poivrons. Il est allergique au latex aussi, ce qui peut poser de petits problèmes parfois, si vous voyez ce que je veux dire.
› Devinez qui est gaucher, qui porte un appareil auditif sur l'oreille gauche et qui joue au ping-pong de la main droite ? Aller un petit effort, ça comme par He et ça finit par Ro.
› Sa mère est morte quand il avait douze ans, suite à ça, son père s'est mis à boire comme un trou, lui aussi. Et il s'est amusé à frapper ses enfants, prétendant que c'était de leur faute. Hero étant l'aîné, c'est lui qui prenait tout et tout le temps, jamais il n'aurait laissé son père touchait ses deux petits frères.
› Il est souvent dans le vague, dans ses pensées, le regard vide, immobile.
› Il n'a jamais aimé faire du sport, puis de toute façon, il a toujours été le gringalet de service, celui que l'on choisissait en dernier. En cours, il était le gamin du fond, la tête d'ampoule au regard triste et pourtant personne ne lui venait en aide. Toujours assit tout seul, au self comme en cours, s'en prendre à lui était facile, personne pour le protéger, témoigner, rien. Il n'avait personne.
› C'est un grand fan d'Harry Potter, pour le dernier film, il était sur le plateau en temps qu'assistant, mais surtout stagiaire, il aidait de temps en temps.
› Il porte de temps en temps des lunettes, c'est rare, seulement quand il est fatigué, donc le soir.

les indiscrétions sur le joueur

Code:

<pris>DYLAN O'BRIEN ›</pris> hero goodwins

   

l'histoire de ma vie

douze ans, dernière fois, mort, premier coup

Comment dire à des enfants que leur maman de ne reviendra jamais plus à la maison ? Comment dire à un enfant entrant dans l'adolescence, que sa mère ne viendra plus chercher après les cours, comment dire à un enfant de onze ans, que sa mère ne le réconfortera plus la nuit après un cauchemar ou encore à un enfant de huit qui croit encore au père Noël, que son vœux de la revoir ne pourra pas se réaliser. Tué sur la route pour aller sauver des vies, la mère Goodwins était morte sur le coup, elle n'avait pas souffert, n'avait sûrement pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait qu'elle s'était déjà endormi pour l'éternité. Un accident causé par le verglas et elle, elle était un dommage collatéral. Elle n'aurait pas dû se trouver là au fond, c'était son jour de congé, mais manquant de personnel, elle fut quand même appelé. Un dernier baisé sur les fronts de ses trois enfants et un fougueux baisé avec son tendre mari. Le dernier. Le vieux mini-van de la famille avait quitté l'allée sous le regard du mari, un sentiment d'impuissance logée au creux de son ventre. Dès qu'elle partait en plein milieux de la nuit, il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. Le dernier regard aussi. Il resta debout toute la nuit, attendant le retour sain et sauf de sa femme, sans savoir que celle était décédée vingt minutes après avoir quittée l'allée.

Quatre jours, c'était déroulé depuis que la police était venue chez la famille pour annoncer le décès. Toute la famille revenait de l'enterrement, le petit dernier, tenant la main de son père effondrait, Ezeckiel de l'autre côté, tête baissée, les mains collées près du corps, les yeux rougies. Hero, lui, traînait à l'arrière, il était resté un peu plus longtemps pour poser une rose sur la tombe de sa mère en toute intimité. Il avait rapidement séché ses larmes après avoir quitté le cimetière, mais elles refusaient de disparaître et roulaient toujours sur ses joues. Personne ne parlait et c'était mieux ainsi, chacun des enfants partirent dans leurs chambres dès que la porte fut ouverte, quand au père, il partit s'effondrer dans le canapé, c'est tout ce que vu Hero. Il ne cessa de pleurer tout le reste de la journée, une photo de sa mère dans ses mains, il n'arrivait pas à le croire. Ses deux petits frères firent leurs apparitions quelques minutes après, eux aussi, abattu par l'événement. Affalé par terre, les trois garçons attendaient l'heure du repas, même si au fond, il n'avait pas la tête à manger. La nuit tombait petit à petit, le soleil descendant doucement et la sonnette retentit en bas, ce qui eut pour effet de réveiller l'aîné, il ne s'était même pas rendu compte qu'il était tombé dans les bras de Morphée, il n'y avait plus que son petit frère à côté de lui, Eze était parti dans sa chambre, jouer, se changer les idées sûrement. Il déposa doucement son petit frère dans son lit, retira sa cravate, sa veste et passa dans la salle de bain. Ses yeux étaient rouges, vide d'expression et d'énormes cernes encadrés ceux-ci, il donnait une piètre image de lui ainsi, mais il s'en foutait. Descendant les escaliers, il ne put que sentir la douce odeur des pizzas, faisant grogner son ventre. Elles étaient posés sur la table, un mot accroché dessus : « Bonne appétit, les enfants. Hero, tu couches tes frères pas trop tard. ». Dans un faible murmure comme pour se donner une raison, il déclara Bonne nuit à son père.

« Mais tu vas arrêter de pleurer. » La voix rauque de son père et un bruit sourd de quelqu'un qui tombe. Il était descendu à toute allure, manquant de tomber dans les escaliers. A peine réveillé, il eut du mal à comprendre la scène qui se présentait devant lui. Son plus jeune frère à terre, se frottant la joue, rougit par le coup qu'il venait de prendre et pleurant encore plus, à chaude larme. Une bouteille de whisky en main, presque vidé, une autre sur la table basse du salon, il ne fallait pas être trop bête pour savoir que l'adulte de la maison était soûle et pas qu'un peu. Même à trois mètres, Hero sentait l'alcool qui émanait de son père, une odeur qui l'aurait presque fait vomir, tellement l'odeur était forte, à croire qu'il en avait renversé absolument partout. Il criait encore et encore sur le pauvre garçon qui était sur le sol, au pied des escaliers, il put voir Eze arriver, lui aussi réveillé par les cris, Hero lui fit signe de ne pas faire de bruit, qu'il allait régler le problème. Il descendit la dernière marche toujours a pas de loup et se montra enfin à la lumière qui émanait de la cuisine ainsi que de la faible luminosité de la télé. Son père quant à lui, dès qu'il le vit, lui ordonna de remonter dans sa chambre de suite, ce qu'il ne fit pas, il s'était mis à trembler sous le regard enragé de son paternel. Il s'avance, toujours muet, bien qu'il n'entendait pas de l'oreille gauche, son oreille droite entendait bien, voir trop bien d'après son médecin, à croire qu'elle avait récupéré l'ouïe de l'autre. Car, oui, Hero est sourd d'une oreille, tandis qu'Ezeckiel a la mucoviscidose, à vrai dire, les Goodwins, n'avait qu'un seul enfant en parfaite santé, sans handicap. Avançant toujours de plus en plus, sous les menaces de son père, le faisant tremblait encore plus, il atteignit son petit frère, le récupéra et le poussa vers son deuxième frère qui le pris et l'amena en haut, du moins, il n'eut pas le temps de monter la première marche sans voir leur frère aîné tomber lentement sur le sol. En quelques secondes, il avait reçu un coup, plus précisément, son paternel avait utilisé la bouteille qu'il tenait pour s'en servir de poing. Une trace rouge sur sa joue et les larmes aux bords des yeux, Hero était à terre, pétrifié par la peur et effaré par ce qui venait de se passer. Jamais, il n'avait touché à un de ses enfants avant. Jamais. Et pourtant, ce ne serait pas le dernier coup qu'il recevrait. Et un deuxième coup parti, puis un troisième, ça s'arrêta et il le prit pas le col de son pyjama. « Quand je te dis de remonter, tu remontes. » Une phrase qui ne cessa de tourner dans sa tête.

dix-sept ans, solitude, discrimination, homosexualité.

« Goodwins, Hero ? » Un faible oui se fit entendre, un oui court et une main levée. Une main tenant un crayon gris, un croquis d'un personnage excentrique posée sur du papier dessin. Du haut de ses dix-sept ans, Hero était un jeune homme plutôt beau, pas un mannequin, mais il aurait pu si seulement, il n'avait pas autant de bleu sur le corps, en parlant de bleu, il en affichait un sur sa joue droite. Un nouveau coup reçu, depuis maintenant quatre ans, les coups pleuvaient sur lui et l'alcoolisme de son père n'arrangeait rien. A l'école, c'était le gamin toujours au fond de la classe, que personne n'approchait parce qu'il ne semblait pas net, toujours la tête dans les nuages, son cahier de dessins dans la main n'adressant pas souvent la parole. L'insociable. Et personne ne faisait d'effort pour aller lui parler non plus. Ses nombreux bleus aussi devait les faire fuir, ses professeurs avaient beau lui demander pourquoi il en avait, il répondait toujours qu'il tombait et ce cognait souvent, qu'il avait trop la tête dans les nuages. Grand dessinateur, il savait ce qu'il voulait faire et comme près de la moitié de sa classe, il voulait aller vers le maquillage, les animations, tout ce qui touchait à l'art dans les films et les séries. Une classe avec spécialité art, dessin, il était déjà heureux de rentrer dans cette filière. Son petit frère Eze était juste une classe en dessous de lui et donc dans le même lycée alors que leur petit frère était encore au collège. Chacun avec sa spécialité, son hobbie.

Des cahiers à terre, des crayons éparpillaient au sol, son casier détruit. Cela faisait une semaine que l'école avait reprie et le voilà de nouveau la cible de la bande à Flint. Flint, Joseph Flint plus exactement. Joseph, c'est le gamin à la tête d'ange et au caractère de merde que personne n'aime, c'est le gamin top modèle au résultat catastrophique, mais qui arrive toujours à s'en sortir. C'était un gosse de riche, tout ce qu'il y a de plus riche, son père était gérant d'une des plus grandes fabriques de jouet fait main, Flint Compagny. Il avait ce qu'il voulait et tout le temps, étant enfant unique, il était le centre de l'attention de ses parents et leurs réussites, de toute façon, qu'il est de bonne ou mauvaise note au lycée, il s'en foutait, il était le successeur de la fabrique. Dans sa bande, on pouvait compter deux autres personnes, deux garçons, Eustache, un garçon fin comme un petit doigt et presque toujours malade, pourtant, il était le plus des forts des trois. Puis il y avait Russell, un vrai narcissique avec toujours un petit miroir sur lui pour savoir si il était bien peigné ou non. Un vrai maniaque ce type, il était la tête du groupe, autant par ces notes que par son attitude à indiquer les endroits qui font le plus mal quand on frappe dessus. Il avait tout l'air d'un gentil garçon, grand, lunette sur le nez, un sourire charmeur sur le visage, toujours un livre entre les mains, mais dès que Flint apparaissait, c'était une autre histoire. Son souvenir devenait taquin et son livre était rapidement rangé. Depuis deux ans, Hero était leur victime préférée, il avait malencontreusement croisé leur chemin à la sortir de l'école et avait bousculé le maniaque, éraflant au passage le miroir de celui-ci. Ce qui n'eut pas pour effet de les ravir beaucoup et depuis, il payait le prix de cette petite erreur chaque jour. Comment bien de fois son casier avait été vandalisé ? Il ne comptait plus. Comment bien de fois, ces affaires avaient disparu après la douche ? Il ne s'en souvenait même pas, trop sûrement. Et tout le monde riait. Aujourd'hui n'était pas une exception.

Mal dans la vie sociale, sans ami, persécuté et mal dans sa peau depuis quelques jours maintenant, il fallait qu'il apprenne une chose en plus sur lui. Une chose qu'il n'acceptait pas, qu'il n'arriverait pas à accepter de ci-tôt. Son homosexualité. Il s'était mis à regarder les garçons depuis quelques semaines, les fixant de son regard noisette, les dessinant parfois et il vouait ce tel regard à Ce garçon. Ce garçon, qui venait d'arriver dans son lycée spécialement pour une filière. Ce garçon aux yeux gris, au teint pâle et aux cheveux d'ors. Lui c'était le garçon de la fenêtre, toujours assis à côté d'une des baie-vitrée que composée leur salle de classe, à observer dehors. Quand il secouait la tête, Hero avait l'impression de rêver, ses cheveux brillaient et sa peau semblait encore plus blanche, plus mystérieuse, il ne pouvait pas détacher son regard de celui-ci, souriant comme un idiot parfois et oubliant le monde autour. Si bien, qu'on le regardait étrangement et qu'on faisait le rapprochement avec le nouveau. Et la rumeur atteignit les oreilles de Flint ou bien celle de Russell, dans tous les cas, ils étaient au courant et ils allaient en jouer. « Alors la pédale, comment va ton petit cul ? », « Tu peux arrêter de mater mon entre-jambe, je ne suis pas une tapette, ... Moi. » et encore bien d'autre. Alors il répliquait que ce n'était pas vrai, qu'il sortait uniquement avec les filles et rien d'autre, qu'il ne faisait pas parti de cette communauté, qu'il était "normal". Hors, il ne l'était pas. Sortir avec une fille ne lui faisait rien, un baiser lui donner l'impression d'embrasser un poisson, un câlin le rendait gêner, se tenir la main ... Là, à la limite, il s'en fichait un peu, ce n'était pas très important. Mais Flint n'était pas un crétin, du moins, pas trop et il savait que tout le monde pouvait faire semblant. Il ne voulait pas de cette partie de lui, il essayait de ne pas le regarder, de ne pas loucher sur lui, mais ses yeux et son esprit n'en semblaient pas de cet avis. Il acceptera peut-être un jour.

vingt-cinq ans, mort, Ezeckiel, perdu.

Mort. Il était mort. Du haut de ses vingt-quatre ans, il était mort naturellement. Du moins à cause de sa maladie, mais il aurait pu vivre encore longtemps, mais non. La mort est arrivée avec un mois d'avance. Tout était pourtant si proche, tout allait bien se passer, la greffe allait être parfaite, il se serait réveillé, un doux sourire sur le visage. Mais non, plus jamais il n'allait sourire et dire que tout irait bien parce qu'il était mort. Son petit frère, son très cher petit frère, la prunelle de son œil gauche, son œil droit réservé à son deuxième petit frère. L'annonce était tombé deux jours plus tôt, Hero était en train de travailler, une journée normal parmi tant d'autre et pourtant tout changea en trois mots : « Il est décédé. ». Tout s'écroula, plus vite qu'un château de cartes. Il était choqué, déçu, frustré et beaucoup d'autres choses qu'il n'arrivait pas à gérer, il lâcha tout, pris sa sculpture et l'envoya voler à travers la pièce. Les yeux brillants, les larmes au coin de l'œil, il n'en pouvait plus, il priait mentalement que tout soit faux, mais au fond, il s'avait que ce n'était pas vrai. Et les larmes tombèrent une à une, sa respiration se fit de plus en plus saccadé, à la limite de l'étouffement, tout son corps tremblait. Il voulait partir, fuir des regards oppressants que ces collègues lui jeter, mais ses genoux étaient scotchés au sol, paralysé, il ne bougeait pas d'un millimètre. Rien.

Il était debout. Regardant le cercueil, les yeux vides d'expression, légèrement brillant et rouge. Il ne savait pas ce qu'il faisait là, son costume le gênait, mais il ne bougeait pas. Une main sur son épaule, celle de son père, qu'est-ce qu'il foutait là, lui ? Il aurait bien aimé lui en coller une, pour tout ce qu'il avait fait, mais il ne pouvait pas. Tout le monde lui jetait des regards, il les évitait, il ne voulait pas être le centre de l'attention. Il le regardait, l'observait et serait parfois sa main sur l'épaule de son enfant comme pour le soutenir, mais Hero, il s'en foutait royalement. Son petit frère, les yeux encore plus rouge que les siens pleuraient en silence, sa lèvre inférieure tremblant. Cette vision eut pour effet de lui briser le cœur, il ne voulait pas le voir comme ça. Si Ezeckiel avait été là, il serait resté de marbre et aurait sorti des blagues plus idiotes les unes que les autres dans son discours, c'est ce qu'il avait fait quatorze ans plus tôt, mais cette fois, c'était lui le mort. Il ne voulait juste pas bouger pour passer inaperçu aux yeux des autres. Et une nouvelle fois, il sentit une pression sur son épaule droite, son visage se crispa lentement. Est-ce qu'il avait mal ? Non, mais le contact avec son père, ne lui plaisait pas. Son père en général ne lui plaisait pas. Est-ce qu'il aimait son père ? Pas vraiment, il fut une époque, oui, mais il y a eu le premier enterrement et tout s'écroula une première fois. Aujourd'hui, son père essaye de se rattraper, de se faire pardonner pour tous les coups, mais il s'en foutait, il ne voulait rien savoir, il lui en voulait. Pour tout vous dire, il avait encore peur de lui plutôt. Une certaine peur qu'il retombe dans sa violence, dans l'alcool, dans la spirale infernale dans il s'était enfermé à la mort de sa femme. Il était peut-être sobre depuis quatre ans maintenant, mais il s'en foutait, il pouvait toujours retomber et la mort de son fils pourrait l'y pousser. De plus, il y avait une rumeur qui disait, qu'il habitait maintenant à Island Bay lui aussi. Cette pensée, le fit bouger, ses pieds allèrent directement vers son petit frère, il le pris dans ses bras et lui demanda de penser à la demande qu'il avait fait. Une demande toute simple. De l'appeler pour lui dire qu'il était d'accord de venir vivre avec lui à Island Bay, comme ça il garderait un œil sur lui. Et comme un automates, il quitta le cimetière, du moins, c'est ce qu'il donna l'impression, mais au dernier moment, il tourna à gauche et fonça droit pour aller déposer une rose sur une tombe. « Danielle Goodwins née Cameron. ». Sa mère.

vingt-cinq ans, alcool, suicide, le sauveur.

Les cheveux dans le vent, les bras levés, le corps en croix et la tête légèrement levé. Il inspirait de grandes bouffés d'airs, sa gorge le brûlait, sûrement à cause de la tonne de whisky qu'il venait d'ingérer. Dans sa main droite, il tenait encore une des bouteilles qu'il venait de boire, il ne restait pratiquement rien dedans, quelques gouttes, à peine. Elle lui semblait plus lourde ou bien était-ce l'attraction de la terre pesant sur son bras raccordé à la bouteille, qui la faisait sembler plus lourde ? Sûrement. Il ne savait pas, il s'en foutait, tout le monde s'en foutait au fond. Que la bouteille semble plus lourde, plus légère, plus grosse, rien à foutre. Il souffla un grand coup, un sourire sur le visage et il bascula en avant, poussant de la pointe de ses pieds et il plongea droit, les bras toujours en croix. Ses cheveux furent tiré un peu plus en arrière, légèrement, ses vêtements se plaquèrent un peu plus contre lui, le temps de quelques secondes et il toucha terre. Rapidement. Trop rapidement. La poussière qui traînait sur le sol se souleva, son corps et son visage aplati sur le sol, le souffle couper, il n'était vraiment qu'un con, même bourré. « Même pas capable de se suicider ... Je suis pathétique. » Et il partit dans un fou-rire incessant, le visage aplati sur le sol, tout comme le reste de son corps, il se retourna, poussant autant que possible sur ses jambes. Il ne s'arrêtait pas de rire, il se foutait bien de faire du bruit, de réveiller des gens. Il venait de sauter d'un mur de deux trente de haut, deux foutu mètre trente. Quel con. Tout ce qu'il avait maintenant, c'était les habits pleins de poussière et une petite éraflure sur la joue, un goût de terre dans la bouche et un peu de mal à respirer. Son rire s'estompa petit à petit alors qu'il regardait le ciel et les larmes montèrent rapidement. « Je suis minable. » Il soupira bruyamment, n'importe qui, qui se trouvait à quelques centimètres de sa bouche, aurait senti la puanteur brûlante du whisky. Essuyant ses yeux grâce aux manches de son sweat et se leva, non sans difficulté. Titubant et shootant malencontreusement dans un sac d'ordure, il repartit.

Et voilà, après une demi-heure, il était enfin en haut d'un toit. Il avait eu plus de mal à monter les escaliers que d'ouvrir la porte du hall pour s'engouffrer dans l'appartement. Escaladait les escaliers fut quelques choses de plus complexe, sauf que si monsieur avait pris le temps de regarder sur sa gauche, il aurait peut-être vue l'ascenseur et il serait peut-être monté plus vite et s'être fait mal. Il avait bien dû réveiller un des habitants de ce bâtiment avec tous les « putain » et « merde », qu'il avait gueulé à chaque fois qu'il ratait une marche. Qu'importe, il s'en foutait. Il était arrivé en haut, c'était déjà ça. Il souffla. Alors c'était vrai ? Il allait vraiment mettre fin à ces jours, mettre fin à cette vie de malheur ? Dès qu'il avait un petit truc joyeux dans sa vie, quelque chose se passait, quelque chose arrivait, quelqu'un disparaissait et il en payait le prix. « Eze, mon petit Eze. » Déjà trois mois, qu'il était mort, qu'il s'en était allé et que Hero ne ressentait plus rien. Plus de joie, plus de rire, de sourire, plus que de la tristesse, un manque, une frustration, une certaine envie de mettre fin à tout ça, c'était installé. Son petit frère le manquait. Son rire, son humour plus qu'étrange, son optimisme à toute épreuve. Dans l'appartement, qu'ils avaient ensemble, il y a un grand vide, parfois, il entend le rire de son frère, il sort de sa chambre et scrute la porte d'entrée, mais personne ne vient. Il avait l'habitude de passer chez une de leur voisine, elle le raccompagnait devant la porte et ils riaient souvent, avant qu'Eze ne rentre et ne salue son frère. Alors il s'asseyait contre sa porte et gardait ses yeux sur la porte d'entrée, attendant un signe, mais rien. Les larmes se remirent à couler, silencieusement. Tout était encore à sa place dans sa chambre, il n'y avait pas touchée, même sa brosse à dent était encore dans son pot avec le dentifrice. Ses médicaments trônaient encore sur le frigo, tous les matins, Hero changeait les pilules et mettait celle que son frère aurait dû prendre à la poubelle. C'était idiot de faire ça, mais il avait besoin de le faire, il voulait le faire, il se devait de le faire. Il mit ses mains devant ses yeux. Il n'en pouvait plus. Il en avait marre. Il ne voulait plus être ce garçon à la vie faite de malheur, au destin sûrement funeste et malheureuse. Il mit un pied sur le rebord. Puis le deuxième. Les yeux bien fermaient, les bras de nouveaux en croix, il ne savait pas pourquoi il prenait cette posture, mais il aimait bien. Et il bascula. Ou pas.

Alors qu'il penchait doucement vers l'avant, vers le vide, vers la mort, une main ce saisit de lui. Il n'eut même pas le temps de réagir, qu'il se retrouva le fessier par terre, serait par deux bras massifs, musclé, bloquait contre un torse, tout aussi musclé que les bras. Dès qu'il compris qu'on le tenait, que quelqu'un le tenait, il se mit à se débattre de toutes ses forces, ce qui en autre, n'était pas grand chose face au baraqué qui le maintenait sans difficulté, un poussin aurait fait mieux. Il se vida bien vite de ces quelques forces, il ne voyait pas le visage de l'autre, il ne savait même pas qui c'était, sûrement un habitant de l'immeuble, réveillé par les jurons de celui-ci. « Laisse-moi, pitié. » Un faible murmure, le suppliant presque de le laisser partir et terminer ce qu'il avait à faire, mais les bras ne se défirent pas. Il gesticula un peu, essayant de se défaire discrètement, mais rien, l'autre ne bougeait pas, une vraie statue. Alors il abandonna, encore. Il ne faisait que fuir et abandonner à longueur de journée, il n'était qu'une source inépuisable de déception. Sa tête bascula en avant et il ne put que retenir le flot de larmes qui émanaient de ses yeux. Il abandonnait vraiment. Et l'inconnu dû comprendre, il bougea légèrement, de façon à se mettre à perpendiculairement à Hero, à ce que son torse ne soit plus contre le dos du plus jeune. Vidé de ses forces, pleurant à chaudes larmes et puant l'alcool à des kilomètres, il avait envie d'une seule chose, dormir. Juste dormir. Il eut le temps de relever un peu la tête pour voir le visage de son sauveur. Deux yeux mystérieux, une chevelure couleur corbeau, un homme aux courbes dures et pourtant si délicates. S'il n'était pas si fatigué et si sa vue arrêtait de faire des siennes, il aurait parié que cet homme était un ange venu du ciel. Mais sa tête se rabattit contre son torse et ses yeux se fermèrent doucement entre deux sanglots. Pathétique.

Mal au crâne, mal à la joue, aux yeux, à la gorge et une certaine envie d'aller vomir, mais il était si bien, il était au chaud, dans un lit moelleux qui se soulevait et se baissait doucement ... Attendait, depuis quand un lit ça bouge ? Il ouvrit les yeux difficilement, le cœur battant à tout rompre. La lumière du jour le faisait souffrir, ses yeux étaient secs et sa vue flou. Il était contre quelqu'un, on pourrait même dire plaqué contre le torse de quelqu'un. Il avait beau avoir peur, il s'y sentait bien étrangement, il entendait les battements de l'inconnu. Du bel inconnu. Il n'avait beau que voir son menton et une partie indistincte de son visage, mais il était beau. Il dormait encore, paisiblement, c'était le bon moment pour partir. Car oui, il devait partir, devenir un fantôme. Il se dégagea sans difficulté de la couverture, mais une fois debout, après un vertige qui dura bien une minute, il se rendit compte qu'il lui manquait quelque chose. Un pantalon. Il n'était plus sur ses hanches et son t-shirt quant à lui, avait aussi disparu. Titubant, il avançait difficilement, s'appuyant contre le mur. Il trouva ses affaires sur une chaise, poser délicatement, plié. Il puait l'alcool, ce qui lui donna encore plus envie de vomir. Il devait vraiment partir et au plus vite. Il pris ses affaires tranquillement et quitta la chambre, refermant la porte doucement pour ne pas faire de bruit. Il enfila tout ça aussi rapidement que possible, ça lui pris plusieurs minutes, mais au moins le mystérieux sauveur ne se réveilla pas. Une fois tout enfilait, il pris la direction de la porte, la tête baissée, il l'ouvrit le plus silencieusement possible et descendit les escaliers, sans apercevoir l'ascenseur encore une fois. La lumière de l'extérieur le fit encore plus souffrir et il mit un temps incalculable pour rentrer chez lui, entre les pauses qu'il dût faire pour ne pas vomir ou perdre connaissance tellement sa tête tournait. Il put enfin rentrer chez lui, évitant de croiser un seul de ses voisins, il ne savait même pas quelle heure, il était, de toute façon, il ne travaillait pas. Passant le pas de sa porte, il salua son petit frère comme si il était encore là. Oui, il salue son défunt frère comme si celui-ci allait lui répondre, il parlait tout seul aussi, il s'asseyait dans le canapé et racontait sa journée, tout en regardant la place à côté de lui. Il parlait au mort maintenant. Ça n'allait décidément pas mieux. Il s'affala sur le canapé telle une baleine, pas le temps de retirer ses chaussures ou ses habits, il s'effondra comme ça. Il plongea ses mains dans les poches de son manteau, espérant sortir son téléphone, mais ce n'est pas ça qu'il toucha en premier. Ce fut un bout de papier, avec un numéro, une adresse et un nom/prénom. Il souriait bêtement en lisant les petites phrases qui se trouvaient de l'autre côté. « Si jamais il te prend l'envie de faire une autre bêtise, appelle-moi avant. Ps : Évite les toits, j'ai le vertige. » Alors comme ça, son sauveur avait le vertige des hauteurs, c'était une chose à savoir.