we used to bleed the same (nisha)

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we used to bleed the same

nisha & milow

« 'Cause it's too cold for you here and now. So let me hold both your hands in the holes of my sweater. »

Parmi le peu de chose que Milow appréciait de la région, le petit marché nocturne de Wellington faisait partie de la liste. En laissant derrière lui sa petite ville natale, il y a déjà quelques années, il avait également abandonné tous les lieux et les choses qu’il adorait là-bas. Au départ, ça l’avait affecté, beaucoup même. Mais graduellement, avec le temps, il s’était laissé la chance de trouver quelques raisons d’aimer sa nouvelle terre d’accueil. Évidemment, rien n’allait remplacer les souvenirs que Milow possédait de Warkworth, mais aussi têtu qu’il était, il savait au fond qu’il devait se trouver de nouveau centre d’intérêt ici avant de devenir fou. Ça avait été d’abord par les bars, un incontournable. Ensuite les endroits de pêche, fallait trouver la meilleure place pour pêcher la morue. Et puis, à Wellington; il avait découvert le marché nocturne. Surtout fréquenté par les locaux en dehors de la saison estivale, c’était l’endroit parfait pour acheter des produits de la région, de bonne qualité et à un prix abordable surtout. Quelquefois par mois, Milow appréciait prendre un peu de temps, en fin de soirée, pour y acheter des fruits de mer. Encourager local, ça lui faisait plaisir quand même. Surtout depuis qu’il avait rencontré un des commerçants venant lui aussi de Warkworth – c’était un petit monde la Nouvelle-Zélande malgré tout. Alors après avoir passé quelques heures à se balader entre les différents kiosques, Milow retraçait le chemin vers sa moto afin de conclure sa soirée. Déjà vingt et une heure affichait son téléphone, il était même resté un peu plus longtemps que prévu. À la fin du trajet, la noirceur se faisait déjà plus imposante; bien que les kiosques éclairaient les différentes allés, on ne voyait pas très bien, jusqu’à un certain point. Mais juste assez bien pour distinguer que quelqu’un qui arrivait vers lui, à la course. Un cri retentit jusqu’à ces oreilles; ce n’était pas un cri strident de détresse, mais ce fut juste assez pour que Milow comprenne la situation. Le jeune homme s’enfuyait avec un sac dans les mains – sac qui ne lui appartenait certainement pas. Alors par chance, la réaction de Milow fut rapide. Il courut les quelques mètres qui le séparait du garçon avant de violemment l’attraper par l’épaule, l’empêchant d’aller plus loin. « Non mais t’as quel âge petit crétin ? Aller, c’est pas à toi ça. » Peut-être qui si ça avait été un homme de son âge, Milow ne se serait pas retenu de lui en foutre une sur la gueule. Parce que ce genre de comportement, ça le dégoutait. Mais là, c’était un enfant, à peine dans l’adolescence. « Dégage d’ici et t’as intérêt à pas recommencer gamin. » Il voyait bien le regard terrifié du jeune, alors il décida de lui laisser une chance. Ce n’est pas ce soir que le p’tit allait se faire embarquer par la police, mais Milow osait espérer que ça lui servirait de leçon. Chose dite, il laissa l’adolescent partir, alors que lui, il se retrouvait avec le sac d’une inconnue entre les mains. Après c’être assuré que le piètre voleur ne revenait pas dans sa direction, il se retourna enfin, pour aller rejoindre la femme qui s’avançait vers lui, essoufflé. « Mademoiselle! J’ai votre sac, c’était qu’un gamin paumé. Est-ce tout va… » Évidemment, lorsque le visage de la jeune femme apparût sous la seule source de lumière de la ruelle qu’il venait d’emprunter, fallait que ce soit-elle, à nouveau. « Oh merde. »

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dark end of
the street.
╰ ☆ ╮

Son frère devait la rejoindre à vingt heures, puis, il lui a laissé un message pour lui dire qu'il avait un imprévu au boulot, ce à quoi elle a répondu: que c'était un lâche et qu'il va lui devoir une soirée pizza ou tout ce qu'elle voudra faire à ce moment-là. Il lui a même demandé de rentrer, tout ça, parce que la noirceur commence à s'installer dans le ciel de la Nouvelle-Zélande, mais il n'était pas question qu'elle reparte, pas avant d'avoir acheté un truc ou deux, quelque chose qui ne dépasse pas les deux chiffres, elle se fait peut-être payer pour son boulot de cartomancienne, mais elle ne gagne pas de millions, ni même des milliers, Nisha préfère également dépenser son argent de façon judicieuse, plutôt que d'acheter tout ce qui se trouve sous ses yeux. Ajay continue de la traiter comme une enfant, parce que pour lui, c'est un peu ce qu'elle est, mais aussi une poupée fragile que l'on traîne partout avec soi. Elle le considère plus qu'un simple grand frère, il a toujours été là pour elle et il a souvent joué le rôle du papa quand le leur n'était pas en mesure de le faire, surtout en ce moment, car il est malade et que la place de l'homme revient évidemment à lui. Quoi qu'il en soit, elle se fait une balade à travers le marché de nuit, elle s'arrête pour écouter la musique locale du quartier, elle déguste parfois quelques pas, on l'arrête pour lui demander son avis et la jeune femme ne peut s'empêcher de s'arrêter pour prêter son palais pour goûter. Elle s'arrête même devant un kiosque indien, avec qui, elle échange quelques mots dans leur langue, lui rappelant ses origines, même si elle est née ailleurs. Elle achète un joli éléphant qui représente Ganesh, mais au moment de chercher son portefeuille dans son petit sac, un gamin lui vole ses biens, mais qui fait encore ça ? Enfin, ici, elle croyait que les gens étaient un minimum éduqué. Elle s'excuse auprès des deux dames et elle commence à courir, mais avec tous ses gens, elle perd rapidement de vue le garçon, elle se fraie un chemin entre les personnes, peu à peu, elle sort de la foule. Nisha se penche doucement pour reprendre son souffle, elle voit un homme au loin, qui se rapproche de plus en plus avec son sac. « Oh, merci.. » Merde, encore lui ? Elle va vraiment finir par croire que c'est le destin. Elle se racle la gorge, puis elle passe la corde par-dessus la tête, comme un sac bandoulière, mais fait maison avec des tissus de son pays. « Le monde est vraiment petit.. encore. » Elle se passe une main sur le visage en soupirant légèrement. « J'ai deux dames qui m'attendent, je ferais mieux d'aller payer mon objet. » Elle lui tourne doucement le dos, prête à affronter la foule, une fois de plus.

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nisha & milow

« 'Cause it's too cold for you here and now. So let me hold both your hands in the holes of my sweater. »

Deux fois plutôt qu’une, c’était la deuxième fois en l’espace d’une semaine qu’il tombait sur elle. Depuis leur dernière rencontre fortuite, Milow avait réfléchi longuement; en arrivant à la conclusion qu’il devait attendre que ça vienne d’elle. Nisha, elle le détestait sur toute la ligne, alors il aurait été stupide de sa part de croire qu’il en retirerait quelque chose de bon en débarquant chez elle. Mais là, ça ne pouvait être rien d’autre que le destin. Les chances étaient si minces de se croiser à cet endroit et à cet instant. Peut-être que c’était le karma même, qui lui renvoyait dans la gueule ce qu’il méritait ? Non, Milow il ne croyait pas en ces trucs-là; c’était juste le même destin merdique qui le suivait depuis le jour un. Ça, c’était sa religion, aussi maudite était-elle. Milow ne pouvait qu’acquiescer à ses propos, c’était un petit monde pour tomber l’un sur l’autre comme ça, à deux reprises. « Ouais… Faut croire. » Un petit rictus sortit de sa bouche. Autant que les deux cherchaient à s’éviter simplement, fallait que ça leur tombe dessus. Il fronça légèrement les sourcils à la suite des propos de Nisha. Il était tard, et elle semblait être seule. La connaissant assez bien, elle devait probablement prendre les transports en commun pour retourner chez elle ensuite. Milow, il avait fait le con et surtout, il lui avait prouvé à maintes reprises qu’il en était un. Mais à cet instant, tout son être ne voulait rien de moins que sa sécurité. Et après le voleur qu’il venait de rattraper, tout le laissait à croire qu’il avait quand même raison de s’inquiéter. « Hey attend! » Nisha avait déjà fait quelques pas dans la direction opposée. Il n’allait pas lui laisser le choix. Milow la rattrapa d'un pas rapide, jusqu'à sa hauteur.« J’viens avec toi, hors de question que je te laisse toute seule. D’ailleurs, Ajay, il n’est pas avec toi? » Connaissant assez bien les deux, Milow trouvait cela étrange que la cadette ne soit pas accompagnée de son aîné. Non pas parce qu’il la croyait incapable de venir ici seule en soirée, mais surtout parce qu’ils étaient régulièrement ensemble.

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dark end of
the street.
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Peut-être est-il en train de la suivre depuis déjà une semaine ? Après tout, il a peut-être été un mari infidèle pour son épouse, un amant dévoué pour elle, elle ne le connaît pas forcément sous toutes ses facettes, en tout cas, c'est ce qu'elle se dit depuis la brusque rupture, même si elle ne peut pas vraiment appeler cela ainsi, tellement que cela ne se fait pas. Quoi qu'il en soit, elle se retrouve à lui faire face, une fois de plus et présentement, elle n'a pas envie de pleurer ou encore la force de se battre pour se faire entendre, il sait déjà à quel point cela l'a affecté, du moins, en partie, il ne sait pas qu'elle a quitté Island Bay, que ses grands-parents sont décédés, ni même qu'Ajay sait pour eux, quoi qu'il en soit, elle préfère l'ignorer et avancer, enfin, technique qu'elle croyait pouvoir réussir, puisqu'il ne semble pas vouloir partir d'aussitôt. Nisha n'a pas l'intention de lui accorder de l'attention, encore moins de l'importance, elle doit faire comme si rien n'était, qu'elle va mieux, qu'elle peut s'en sortir. Elle se racle la gorge, elle ne peut pas l'empêcher d'être dans les rues de Wellington, elle n'a aucun droit, mais la suivre, ça, elle peut en informer la sécurité, non ? Enfin, heureusement pour lui, elle n'est pas comme ça, Nisha, elle n'aime pas les embrouilles, encore moins chercher la merde là il n'y en a pas, même si cela est un peu normal en soi, après tout, elle a eu le cœur brisé et si en plus, son ex doit jouer les gardes du corps sans son avis, bref, elle lève les yeux suite à ses paroles. « Tu sais que je n'ai plus dix ans, hein ? » Une phrase que son frère aîné ne connaît que trop bien. C'est plus une gamine, mais une jeune femme indépendante, qui a envie de faire les choses d'elle-même, même franchir cette petite foule. « Non, il avait du boulot. » Elle préfère éviter ce sujet, celui de son frère, parce qu'elle n'arrive pas longtemps à cacher les choses, Nisha, elle est honnête, la seule fois où elle a caché un truc, c'était sa relation avec Milow, à son frère et il l'avait plutôt mal pris quand il l'a su au Népal. Elle retourne au kiosque, elle paie son achat en argent comptant, les cartes, tout ça, ce n'est pas non plus son truc, encore une arnaque du gouvernement pour imposer des taxes et des frais. La dame emballe le petit objet religieux, elle prend la statue et la place doucement à l'intérieur de son sac, elle remercie les dames d'avoir été patientes et Nisha s'éloigne tranquillement. « Comment va ta femme ? » Ce qui aurait pu être la provocation pour une autre, n'est qu'une simple question comme une autre pour la brune.

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nisha & milow

« 'Cause it's too cold for you here and now. So let me hold both your hands in the holes of my sweater. »

À ce moment-ci, il savait pertinemment que Nisha aurait souhaité le savoir à l’autre bout du monde, mais au lieu de ça, Milow lui collait aux baskets. Ça aurait probablement dû lui traverser l’esprit que cette décision n’était la meilleure d’être toutes, mais le vrai problème était l’idée qu’il s’en était fait à l’instant; peut-être était-il là sa chance de lui parler. Une vraie conversation cette fois, et non quelques mots baragouinés de peine et de misère comme lors de leur dernière rencontre. Au mieux, il arriverait au moins à lui expliquer ce qui s’était passé ce jour-là; le matin où Milow à déserter comme un complet idiot. Certes, ça ne représente qu’une très mince partie de l’affaire, mais ce serait un pied dans la bonne direction… Et au pire, ce serait légitime qu’elle lui foute une baffe. Il savait que ce n’était pas dans la nature de la jeune femme, mais au point où il en était, il l’aurait grandement mérité cette baffe. Les mots de la brune entrainèrent un petit rictus de la part de Milow. Effectivement, elle n’avait pas besoin de lui, s’en était probablement tout l’inverse. Mais cette nuit-là, Milow n’aurait certainement jamais pu dormir sur ses deux oreilles sachant qu’il l’avait laissée là, toute seule. « Ça je le sais… Enfin, j’vais pas te laisser rentrer toute seule non plus. À cette heure-ci y’a des très bonnes chances que tu tombes sur quelqu’un avec d’aussi bonnes intentions que le gamin. » Le sarcasme était tout aussi distinct que son inquiétude, dans la voix de Milow. Nisha venait de lui confirmer que son frère aîné n’était pas dans le portrait de la soirée, alors c’était une raison de plus pour raccompagner la jeune femme. Et c’était également une bonne nouvelle pour lui, parce que devoir encaisser une seconde retrouvaille en si peu de temps, ça lui revirait l’estomac à l’envers. Alors il acquiesça alors à ses propos, ne posant pas plus de questions. En la suivant jusqu’au kiosque, il garda également le silence. Avec tout ce monde, ce n’était pas l’endroit propice aux explications. Lorsque, quelques minutes plus tard, la brune lui demanda des nouvelles de Sarah, Milow subit encore, une énième fois cette envie de disparaître. Pourtant Nisha ignorait complètement ce qui s’était passé, mais s’il avait eu l’envie de ne jamais raviver des souvenirs de son passé, c’était bien tout ce qui concernait Sarah. Milow se racla la gorge, d’un coup sec, et entama. « Ex-femme. Et pour être honnête, j’en ai absolument aucune idée. Je n’ai pas revu Sarah depuis le jour où j’suis parti. » Peut-être qu’à ce moment-là, Nisha allait porter les jugements les plus négatifs envers lui. Mais de lui dire la vérité, c’était un bon début.

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dark end of
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Encore à son âge, elle a l'impression de se faire materniser par tous ses proches, ses parents, puis son frère, et maintenant Milow, elle est toujours là, aujourd'hui, elle sait qu'elle ne doit pas accepter de bonbons de la part d'un inconnu et de le suivre à l'arrière de sa camionnette, elle sait déjà tout ça, même si au Népal, c'est complètement différent, les gens ont tendance à se promener à pied, pas en voiture, quoi qu'il en soit, une fois à Island Bay, cela a pris tout son sens, bien qu'on n'ait jamais tenté de la kidnapper, heureusement, son frère a toujours été là pour elle, quand les parents n'étaient pas en mesure de la conduire à l'école ou à une quelconque activité. Quoi qu'il en soit, elle ne repousse pas totalement Milow, mais elle aimerait, en effet, le voir quitter les lieux ou du moins, disparaître de son champ de vision, mais il a l'air bien déterminé à veiller sur elle et à rester à ses côtés. Nisha se met à rire jaune, donc, elle pourrait se faire agresser et tuer, aussi ? Enfin, selon Milow, cela pourrait arriver, pourtant, tout le monde dit que c'est une petite ville bien tranquille. Bref, elle n'a même pas envie de relever, cela ne sert pas à grand-chose de débattre sur les criminels du coin. Elle paie l'objet qu'elle convoitait avant qu'un gamin ne vienne faire irruption pour lui voler son sac, puis elle s'éloigne tout doucement, sentant son ventre gargouiller, une chance qu'il y avait assez de bruits pour étouffer les petits sons qui sortaient tout droit de son estomac vide, elle devait manger avec Ajay, maintenant, elle va devoir attendre d'être à la maison, s'il n'est pas trop tard. Elle soupire légèrement, soulagée ? Non, après tout, il ne l'a pas quitté pour être avec elle. « Oh.. je vois.. tu l'as aussi abandonné ou c'est elle qui le voulait ? » Elle pourrait être désolée, c'est vrai, c'est la première chose qu'on devrait dire, mais elle se trouve dans une situation différente et elle ne se voit pas s'excuser, pour le coup en tout cas, non. Elle s'arrête doucement pour le regarder. « Pourquoi tu es parti ? » Elle doit faire face à la vérité. Nisha se fait soudainement bousculer par un homme qui ne prend même pas la peine de s'excuser, ni laisse le temps à Milow de s'exprimer sur la question de la brune.

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nisha & milow

« 'Cause it's too cold for you here and now. So let me hold both your hands in the holes of my sweater. »

Lorsqu’elle lui demanda des nouvelles à propos de son ex-femme, Milow avait bien senti l’effet peu crédible qu’il lui amenait. Il venait surtout de lui prouver qu’il avait réellement abandonné tout le monde, dans cette histoire-là. Et la vérité restait encore dure à avaler pour le trentenaire. Ça lui raclait la gorge, il avait l’impression d’étouffer. Mais Milow avait fait des choix, cette journée-là. Alors il devait au moins les assumer jusqu’au bout. La vérité était telle qu’elle était, alors de nier quoi que ce soit devant Nisha n’était certainement pas la chose à faire. Fallait pas faire le con, pas deux fois. « Tu savais aussi bien que moi que rien ne fonctionnait entre moi et elle… Mais c’est moi qu’il l’ait quitté, le jour où je suis parti. » Ça aurait été probablement lâche de rajouter qu’il avait fait remplir les papiers de divorce quelques heures avant de mettre les pieds dans l’avion, mais au moins Sarah, elle le savait. Elle l’avait vu venir, parce qu’ils en avaient discuté du divorce bien avant. Et Milow l’avait convaincu assez rapidement de signer en lui mentionnant sa relation avec Nisha. Alors trahir tout le monde autour de lui en était devenu presque sa spécialité. Mais lorsqu’il vit la jeune brune s’arrêter à côté de lui, Milow prît une grande inspiration afin de réellement assimiler la question. Après cinq ans, il lui devait au moins ça. Une explication. En réalité, il n’avait pas réellement la réponse lui-même. Du moins, c’était en morceaux. Rien de vraiment concis après autant de temps, il en avait même perdu le sens, un peu. Alors que les premiers mots sortirent de la bouche de Milow, un homme, du genre assez costaud, percuta Nisha. Ses grands yeux azures captèrent toute la scène; la jeune femme qui évite de tomber de justesse et l’homme qui s’éloigne comme si absolument rien ne venait de se produire. Les tempes de Milow étaient chaudes, et impulsif comme il avait toujours su l’être; ça ne lui avait pas pris plus de deux secondes pour réfléchir. Il avait laissé passer une fois ce soir, mais certainement pas deux. Attrapant alors le chandail du type d’un poing ferme, l’autre poing prêt à lui en foutre une. D’un ton sec et ferme, Milow était paré à lui faire passer un message assez clair. « HEY BORDEL !? Tu te prends pour qui, t’aurais pu lui faire mal sale con ! » Évidemment, c’étaient des insultes bien pires qu’il avait en tête, mais le peu de raison qu’il possédait encore à cet instant lui rappela qu’il était toujours en présence de Nisha.

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Oui, elle avait vraiment envie de l'entendre lui dire qu'il l'avait aussi abandonné. Bien sûr, elle savait qu'ils ne formaient pas le couple parfait, ni très harmonieux, du moins, elle sait ce qu'il voulait bien lui dire et ce qu'elle voyait quand elle était présente aux soirées barbecue, encore, quand elle était présente, bien entendu. Nisha n'aurait jamais cru qu'elle se serait embarquée dans une telle histoire, avec un homme marié, mais elle s'était laissé charmer par le blond, par les manières qu'il avait avec elle, sa façon de lui parler, de lui caresser la peau quand il avait l'occasion de le faire. Après cette rupture, elle a pu confirmer que cela n'était pas pour elle, pas une relation comme celle-ci, être avec un homme déjà pris, alors qu'elle a toujours préféré les relations sérieuses, c'était quelque chose, quelque chose qu'elle ne va plus jamais reproduire et le karma lui avait bien rendu, après tout, Milow l'avait quitté sans explication, il était brusquement parti, la laissant dans le brouillard, sans réponse. Quoi qu'il en soit, elle ne répond pas, car elle voulait l'entendre lui répondre ce qu'elle voulait simplement entendre et c'était chose faite. Nisha n'allait pas le narguer avec son divorce, si c'est le cas ou tout simplement sa séparation, à vrai dire, elle n'a pas tellement envie de le savoir, car de toute manière, elle l'a toujours à travers la gorge et ce n'est pas demain la veille que cela va changer, mais en parler, c'est déjà une bonne chose. Maintenant, elle veut surtout savoir pourquoi il est parti, voilà la question ultime, mais à peine qu'elle pose sa question, qu'un grand baraqué percute la jeune femme et on s'entend qu'elle ne fait pas le poids et qu'elle manque bien sûr d'atterrir sur le sol, heureusement, c'est évité de justesse, elle arrive à se retenir. Sa bouche s'entrouvre quand elle voit l'homme, prendre presque la fuite quand Milow s'énerve et lui hurle dessus, mais surtout, il arrive à le retenir pour lui glisser quelques mots, c'est à se demander s'il se retient ou pas du tout, quoi qu'il en soit, elle pense que l'homme a compris, malgré sa carrure, il n'a pas l'air trop agressant comme personne. « Je crois que c'est bon.. tu peux le relâcher. » Surtout que l'homme s'excuse finalement et que ce n'était pas son intention, pas étonnant, elle est petite et légère, difficile de la distinguer parmi cette foule. « Et si on s'éloignait un peu pour discuter ? » Histoire que cela n'arrive plus et qu'ils puissent être au calme, pour pouvoir entendre sa réponse.

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nisha & milow

« 'Cause it's too cold for you here and now. So let me hold both your hands in the holes of my sweater. »

il était prêt cette fois-ci à lui étamper son poing en pleine gueule, à ce type. Pas qu'il l'avait entièrement mérité, mais surtout parce que Milow était en colère. Il en avait après cet homme qui venait de bousculer Nisha sans même s'être excusé, il en avait après lui-même d'un comportement qu'il avait depuis le début. Il en avait après un peu tout le monde, en fin de compte. À cet instant précis, Milow ne faisait plus la différence entre le bien et le mal. Il était impulsif, ça il l'avait toujours été. Mais il n'était pas quelqu'un de violent. Enfin, il savait se défendre et il n'avait jamais laissé personne lui prouver le contraire. Mais il n'était pas méchant, pas gratuitement. Et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait changer pour lui. Les mots de Nisha résonnèrent jusqu'à lui, en lui rappelant qu'il n'y avait plus de danger et qu'il s’apprêtait à se battre avec un homme qui n'avait rien demander, au final. Les sourcils froncés et le poing toujours aussi ferme, il le relâcha d'un coup sec. Évitant le regard du type qui en était presque terrifié, les excuses étaient faites, Milow n'avait plus aucune raison de s'en prendre à lui. Il se retourna alors vers Nisha, d'un regard ferme. « On s'en va d'ici. Je te ramène chez toi. » Il fit encore quelques pas vers le stationnement, non loin d'où ils se trouvaient à l'instant. « Je te laisse pas ici toute seule, si tu veux qu'on discute, c'est pas négociable. » Milow savait qu'elle était bornée sur ses principes et c'est quelque chose qu'il admirait chez elle. Autrement, Nisha n'aurait sans doute jamais voulu le suivre. Mais si elle voulait des explications, elle n'avait pas d'autre choix.

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