Celebrate good times ...

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Comme quoi les douze millions n'étaient vraiment que pour se foutre de vous. Plus de quatre fois ce montant que vous avez touché au final. Un peu grâce au cabinet d'avocat évidemment. Elle avait parfaitement fait son job. Et rapidement en plus. A croire que la partie adverse voulait régler cela au plus vite sans perdre beaucoup plus d'argent que nécessaire. Vous auriez vraiment pu les avoir ces cent millions. Mais plus de la moitié de ça, c'est plutôt pas mal déjà. Vous avez donc organisé un petit pot de célébration pour l'occasion avec la direction de ta boîte, les avocats et des proches de votre entreprise. Tout est toujours prétexte pour une petite réunion avec champagne et petits fours. A quoi bon gagner si ce n'est pas pour profiter ? Vous êtes tous bien habillés. Petit costard, sans cravate te concernant, la classique. Bouteille de champagne à la main, tu t'approches de l'avocate avant de remplir son verre. Qui n'était pas complètement vide. Et tu n'attends pas de réponse ou autre de sa part. Il faut trinquer ! Toutes mes félicitations une fois encore. Elle n'a pas non plus révolutionné quoique ce soit mais tu peux tout de même la remercier gentiment. Et vous n'hésiterez pas à faire de nouveaux appels à ses services si l'occasion se représente. Surtout que t'as commencé à familiariser un peu avec elle. Voir plus. T'as l'impression qu'elle reste pas tout à fait insensible quand tu lui dis certaines choses. T'aimes bien ce petit jeu. Vous pouvez me l'avouer maintenant, que vous avez usé de dossiers compromettants pour que cela aille aussi vite. Tu laisses échapper un petit rire. Peut-être que Nat' va jouer le jeu, ou rester sérieuse. T'as une idée. Même si l'heure n'est pas au boulot et aux relations purement professionnelles. Il faut parfois un peu casser ses barrières de avocat et client quand l'occasion s'y prête. Ce que vous savez faire. Rappelez-moi de ne jamais parier contre vous. Un petit clin d'oeil pour accompagner le tout. T'es flatteur. T'en ferais pas autant si Me. McGrath avait dix ans de plus en du poil au torse. Enfin c'est surtout le poil au torse qui joue. Alors ? Est-ce que ça vous plaît la Nouvelle-Zélande ? Tu sais qu'elle n'est arrivée que récemment. Qu'elle est loin d'être originaire d'ici. Mais vous n'avez jamais vraiment approfondi le sujet.

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— Le goût du succès était toujours bien agréable en bouche, surtout lorsqu’on pouvait le compter en coupure de millions, un verre de champagne en main. Depuis que je travaillais à Wellington, j’avais l’impression de renouer avec le métier. En bossant pour la compagnie familiale, les réussites n’en venaient même plus a été célébrer. En fait, il n’était même plus question de gagner ou de perdre, j’étais simplement là pour les sortir de la merde quand quelqu’un n’arrivait pas à bien faire son boulot. Jusqu’au jour où je ne pouvais plus me compter comme étant l’exception. En travaillant désormais sur des cas particuliers, j’avais la chance de pouvoir en retirer beaucoup plus en satisfaction – plus que ce que je n’aurais jamais eu en étant restée à Londres. Et comme toutes choses à ses bons côtés, il m’arrivait parfois d’assister à des célébrations comme celle-ci. Une petite robe cocktail de couleur noire, classique et formelle. Montée de mes talons hauts, fraîchement neufs pour l’occasion, j’avais de quoi attirer quelques regards sur moi. De toute façon, loin était mon idée d’attirer l’attention des quinquagénaires de l’entreprise, mais je me doutais assez bien que je n’allais pas laisser indifférent le jeune co-directeur. Et probablement qu’inconsciemment, l’idée ne me déplaisait pas non plus, même si j’étais encore mitigée entre son charme et son arrogance.

J’étais alors installée au milieu de la pièce, jetant un œil aux différentes sortes de petits canapés qui se trouvaient sous mes yeux. Mon verre entre les mains, celui-ci qui avait trahi depuis longtemps mon amour pour les bulles. Pratiquement vide, il ne le fût pas plus longtemps lorsque Jimmy accrocha mon attention. Un large sourire affiché à mon visage, j’étais la première ravie de pouvoir souligner les récents événements. « Oh mais je vous en prie, cette victoire est la vôtre. C’est moi qui vous transmets toutes mes félicitations. Mais je suis tout de même très ravie d’y avoir contribué. » Évidemment, ce n’était pas moi à l’heure où l’on discutait, qui possédait les millions. Mais intérieurement, je trouvais une énorme satisfaction de pouvoir constater que c’était en grande partie, grâce à moi. C’était mon travail après tout, mon patron en était satisfait, c’est tout ce que j’avais eu besoin d’entendre. L’humilité était alors de mise pour tout le reste. « Bien que j’aimerais vous faire ce plaisir, il vaut mieux que ça reste un secret bien gardé. » Un petit rictus s’échappa d’entre mes lèvres. Je n’allais pas simplement trahir ma réputation pour un coup d’égo. Et puis, le mystère avait son charme. Puis instinctivement, ma lèvre inférieure se glissa sous mes dents. Après toute la période du procès, Jimmy avait dû comprendre que j’en avais pas mal dans le ventre. Parier contre moi était effectivement une mauvaise idée. « Il faut s’en tenir à l’équipe gagnante monsieur O’Reilly. Vous en aurez davantage pour votre argent. » Dans l’intonation, l’appeler par son nom de famille devait surement le faire rire intérieurement. Mais en ces lieux, nous avions convenus de garder ce respect mutuel. Jamais de toute façon, je n’aurais fait quoi que ce soit de déplacer Je déglutis une nouvelle gorgée de champagne avant de répondre à sa question. « Oui, absolument! Je suis entièrement charmée par les beaux paysages et la culture. Que dire de plus ? Ça me change beaucoup de Londres, en bien surtout.»

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Tu t’approches d’elle avant de lui remplir son verre. L’occasion vaut bien au minimum deux ou trois verres de champagne. Juste de quoi célébrer, pas plus. Le but n’est pas de finir ivre mort. Ou de se donner un gros mal de crâne. Le champagne est connu pour ça pour quelques personnes. T’en profites pour la féliciter. De manière sérieuse bien sûr mais aussi un peu flatteuse. Allons allons ne faites pas la modeste. Nous n’y sommes pour rien. Votre boîte a juste fait appel aux avocats pour régler ce petit litige. Et ensuite c’est leur travail de faire ce qu’il faut pour que vous en ressortiez gagnant. Ou pas beaucoup perdants quand vous êtes accusés, ça peut arriver. Tu te permets une autre petite plaisanterie et Nat’ joue le jeu comme tu t’y attends. Serait-elle capable de chantage ? T’en as pas vraiment l’impression. Je ne vais pas essayer de vous soutirer plus d’informations que nécessaire alors. Tu bois une gorgée de champagne et tu continues là où tu t’es arrêté. C’est clairement pas parce qu’elle a gagné ce petit conflit que tout de suite c’est une redoutable avocate. Tu sais bien qu’il y a largement meilleure qu’elle. Les honoraires aussi sont d’un autre monde. En plus elle joue assez réglo là où d’autres avocats cherchent toujours la petite bête. Eux ce sont les vrais requins. T’es peut-être un peu voyant dans ta démarche à lui parler comme tu fais mais ça a l’air de faire son effet malgré tout. Alors ça te fait sourire. J’y compte bien. Cela fait des années que mon père travaille avec votre cabinet, je ne pense pas que nous n’ayons aucun raison d’en changer. Surtout pas après cette nouvelle victoire. Tu vas pas non plus ne faire que la flatter ou lui glisser des petites phrases dont tu as le secret. Alors tu pars dans un sujet plus conventionnel. Qui ne t’intéresse pas moins pour autant. Niveau paysage il faut avouer que la Nouvelle-Zélande ce n’est pas mal. Même si tu t’en moques un peu à priori. T’es pas regardant à ça. Tant mieux pour vous alors ! Mais il doit y avoir d’aussi beaux paysages dans tout l’Angleterre. Forcément, si on se contente de Londres, comme si on se contenterait de Wellington, j’imagine que ce n’est pas vraiment différent. Une grande ville ça reste une grande ville. Des capitales dans ce cas. Elles ont toutes leur petit quelque chose certes mais elles ont toutes aussi leur métro, leur building, etc. Je n’ai été qu’une fois à Londres et je dois dire que je n’ai pas été déçu du voyage. Cette ville garde un côté assez chic. Surtout le quartier de … Westminter c’est ça ? T’as pas forcément retenu tous les noms des quartiers que t’as pu voir dans ta vie. Boston ok là t’y as vécu deux ans. Mais le reste …

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— J’étouffais alors un second rictus, un sourire toujours présent sur mes lèvres. Évidemment, j’avais joué pour beaucoup dans la balance. Peut-être qu’avoir eu un taux plus élevé d’alcool dans le corps, j’aurais peut-être pu me montrer un peu plus fière de mon coup. Mais en sa présence, je préférais m’abstenir. Du moins, cette fois-ci. « C’était un bon travail d’équipe. Et j’espère avoir la chance de travailler à nouveau avec vous dans le futur. » Même si les négociations n’avaient pas été des plus simple, le jeu en avait réellement valu la chandelle. Mais à l’instant, j’appréciais le geste. Jimmy n’avait pas l’air du genre d’homme à lancer des compliments en l’air, pas de la sorte. Alors mes derniers mots étaient ma façon de lui montrer que j’étais reconnaissante. L’idée de lui expliquer comment j’avais pu en arriver là me fit rire à l’intérieur. J’aurais pu lui dire à l’instant que j’avais usé de dossiers compromettants; ça n’avait pas été si difficile non plus de trouver quelques éléments indiscrets sur le PDG de la compagnie adverse. Ça force bien évidemment des signatures aux bons endroits. « Disons simplement que je sais utiliser les bonnes ressources aux bons endroits. » Et il était là le travail d’un bon avocat, il fallait se montrer impartial et rigoureux. Du moment que le client était satisfait, je savais que j’avais fait du bon boulot; souligné par le joli chèque que j’avais reçu directement de mon patron. Et comme on me l’avait mentionné, la compagnie des O’Reilly avait toujours été représenté par notre boîte. Étant nouvelle au sein du cabinet, je n’avais pas constaté la grosseur de la chose jusqu’à ce que je me retrouve les deux pieds dedans. « Je suis ravie de l’entendre alors. » Chose promise, je n’avais pas foiré sur ce coup, alors mon patron allait en être heureux pour un moment encore. J’acquiesçais à la suite de ses propos, évidemment, Londres était une ville qui possédait un charme unique, mais les événements encore récents concernant mon ancienne vie me laissaient encore amère. J’avais de la difficulté à vanter ma ville, celle que j’avais abandonnée sans vraiment le vouloir. « Tout à fait, je ne pourrais pas vous contredire là-dessus. Londres reste une grosse ville, avec ses gros bâtiments. C’est un peu le même monde, la même langue. Vu sous cet angle-là. » Une sueur froide parcourut le long de mon échine, de savoir qu’il soit déjà allé à Londres. Comme s’il avait pu savoir quelque chose. Enfin, c’était impossible, sinon jamais je n’aurais été ici en ce moment même. Je déglutis à nouveau une gorgée, avant de continuer. « Oh je l’ignorais! Et bien sûr, avec Buckingham Palace, c’est difficile de faire plus raffiner. » Évidemment, il y avait encore très peu de pays de ce monde qui gardent encore aujourd’hui une aussi grande trace d’une royauté aussi riche.

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'acquiesces. Elle aura certainement l'occasion de s'occuper de dossiers futurs oui. Des histoires dans les grosses entreprises il y en a toujours. Parfois c'est un peu de votre faute. Parfois pas. Le tout est de bien savoir se défendre. Tu sais pas trop jusqu'où elle serait prête à aller cette avocate. Si elle fait partie de ceux qui ont peu de scrupule à profiter des points d'ombre de la Loi. Car il y en a. Le tout c'est de les connaître. Ou utiliser des choses contre le parti adverse. C'est ce à quoi tu penses quand elle te dit ça. Faire un peu de chantage avec son air rempli d'assurance. Ca t'arrache un sourire. J'aimerais beaucoup voir ça ... La voir plier un avocat adversaire et prendre un certain plaisir à le faire. T'es sûr qu'elle en prend quand c'est le cas. Que c'est peut-être même son petit pêché mignon. Et tu dis pas forcément ça innocemment. De ce petit jeu vous passez à plus sérieux. Vous remettez ça à un peu plus tard. T'as toute cette fin d'après-midi pour discuter avec elle. Je l'espère ! Après tout, si elle continue de gagner des procés du genre, ça ne peut être qu'une bonne chose pour sa carrière. Et elle en viendra à travailler sur des dossiers de plus ne plus important, risqués. Vous parlez aussi de la Nouvelle-Zélande. Un très beau pays à ce qu'il parait mais t'es pas très porté voyage bien sûr. T'es un urbain. Ou un clubber. Ibiza te dérangerait pas comme destination de voyage. La culture anglaise reste malgré tout assez différente de la notre ou de celle de l'Australie je pense. Et des USA mais eux disons qu'ils sont encore à part. Tu critiques pas parce que t'as un peu leur mentalité aussi. Tu te serais bien vu vivre aux States. Peut-être un jour. T'exclus pas cette possibilité. Et oui t'as déjà été à Londres. Tout ce que t'en as retenu étant les quartiers luxueux. Buckingham comme le dit Natalie. La classe anglaise exactement. Il y a pas ça en Nouvelle-Zélande. Du moins c'est un peu moins présent. La royauté britannique c'est quelque chose qu'on ne retrouve pas vraiment ailleurs. Même si au final tu t'en moques de la monarchie ou de la démocratie car dans tous les cas ce n'est pas le roi qui gère le pays. A moins vraiment d'aller dans ces pays obscurs d'Afrique ou autre. Bien loin de tes soucis. L'accent anglais vous va merveille en tout cas. Petit sourire en coin. Ca fait son petit effet tu dois bien l'avouer. Peut-être en joue-t-elle à certains moments. Ca t'étonnerait pas. Je suppose qu'on vous fait souvent la remarque.

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— « Vous avez probablement raison. » Il était difficile de dire autrement là-dessus. Après ça avait toujours été une grande rivalité avec eux, et aujourd'hui, c'était surtout parce qu'il était l'une des plus grandes puissances mondiales. Difficile de faire comme si ce n'était pas un détail important. « Il est vrai qu'il y a très peu de chance que ça se produise. Mais j'imagine que j'ai tout intérêt à l'entretenir ? » Après son compliment, j'avais bien évidemment relevé qu'il s'était attardé à ce détail. Notre conversation des dernières minutes aurait facilement pu se résumer en mentionnant que j'étais une source d'intérêt différente des autres femmes présentes dans cette pièce. Mais dit aussi franchement comme ça, ça n'aurait pas été aussi intrigant. Voir le petit jeu de Jimmy évolué avait attiré mon attention depuis le début et j'étais bien déterminée à voir où cela allait nous mener, bien que je marchais sur des oeufs devant toute la firme qui se trouvait à être mon client. « Eh bien, c'est peut-être ses deux années à Boston que j'ai pu relever dans une ou deux de vos expressions ? Enfin, je n'ai pas spécialement l'oreille linguistique non plus. » Alors que Jimmy s'approchait plus près, mon regard tomba directement vers quelques employés, plus loin, le regard rivé vers nous. Il n'avait pas tort, on parlait probablement de nous deux à l'autre bout de la pièce. Sachant très bien que dans ce genre de milieu, les nouvelles voyageaient rapidement, une sueur froide parcourait mon échine à la simplement pensée d'avoir une conversation désagréable avec mon patron. J'acquiesçais alors à ses mots. « Je comprends parfaitement, fais-moi signe lorsque l'accent Néo-Zélandais t'ennuiera. » Accompagné d'un subtil sourire, personne n'aurait pu entendre cette fin de conversation. Peut-être que j'allais le regretter également plus tard, mais pour l'instant j'étais satisfaite de cette réponse en suspend. Quelques minutes passèrent depuis que Jimmy s'était éloigné, il n'avait pas été très long non plus avant que je fasse ample connaissance avec les autres avocats de la firme. Une femme et un homme, plus âgé, se tentait devant moi. Ravis d'entendre parler de droit, c'était là ma chance de mettre mon cabinet de l'avant. Mon regard déviant quelques fois vers lui, jusqu'à ce qu'il fît son retour vers moi. Je m'excusai auprès des avocats, me rapprochant ainsi du jeune homme. J'hochais positivement de la tête, aussitôt ma coupe était à nouveau remplie. « Pas du tout, c'est toujours un plaisir d'apprendre à connaitre mes clients hors du contexte stressant des affaires juridiques. » Cette phrase soutenue d'un réel deuxième sens, je savais pertinemment que ça ne tomberait pas dans l'oreille d'un sourd.

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Tu vois parfaitement son petit air qu'elle essaye de masquer derrière son verre ou un détournement de regard ou autre. Mais ça prend pas avec toi. Surtout que c'est un peu ce que tu cherches à provoquer. Là tout de suite tu serais pas contre l'idée de poursuivre cette célébration chez toi, autour d'une coupe de champagne, voir plus. Non pas que tu aies pensé à spécialement mettre une bouteille au frais en sachant très bien ce qu'il adviendrait aujourd'hui. Quoique. L'invitation viendra. Elle aurait même déjà pu venir bien avant ça. Mais tu as encore des choses à faire ici en attendant. Comme discuter avec des partenaires de l'entreprise. Ou simplement parler avec Natalie de tout et de rien. Malheureusement je crois qu'ils vont rester bornés sur leurs idées. Comme un peu tout le monde à vrai dire. Le changement c'est toujours ... long. Non pas qu'il y ait besoin d'un changement. De ton point de vue. Après, le plus bas peuple ne raisonne évidemment pas comme toi. Partout où t'iras, tu sais que t'auras aucun soucis de quoique ce soit. Socialement ou financièrement. Certainement comme Nat'. Avec son petit accent british. Qui lui donne un certain air. Un certain charme. Ca change de l'ordinaire. Oh je pense qu'il faut quelques temps avant de perdre un accent. Surtout quand on est plus un enfant. Mais inévitablement ça viendra à disparaître au fur et à mesure. A moins d'essayer de ... l'entretenir un peu. T'hausses les épaules. T'as aucune idée de comment ça marche et à franchement parler tu t'en moques un peu. Ca reste pratique pour ceux qui ont accent à coucher dehors. Pas le cas des anglais ou des néo-zélandais. Tu la regarde alors, étonné. Je pense que vous faites légèrement fausse route oui. En dehors de deux années passées à Boston, je suis toujours resté ici. Mon père encore j'aurais pu comprendre bien que ça fait longtemps qu'il est ici aussi. Mais moi ... C'est raté pour le coup. Ou peut-être pas. Mais on t'a jamais fait de remarque là-dessus. Ca fait maintenant quelques minutes que vous papotez et il ne faudrait pas attirer plus la suspicion sur vous. Tu te retournes un peu vers elle, lui parle un peu plus bas pour qu'elle seule entende ce que tu as à dire. Non pas que ta compagnie me soit désagréable mais j'ai d'autres obligations. Je reviens dans quelques minutes. Un dernier petit sourire pour la route et tu t'éclipses. Tu parles à l'un ou l'autre partenaire. En envoyant parfois un petit regard en coin à l'avocate du bout de la pièce. Discrètement. Et si elle est de dos, peut-être que tes yeux s'abaissent un peu sur ses courbes. Juste un peu. Très jolies courbes en même temps. Après quelques minutes tu pars chercher une bouteille sur l'une des tables et tu la vois te rejoindre. Champagne ? Tu lui montres un peu la bouteille, le ton interrogateur. Pas trop ennuyeuse cette petite réception ? Tu te doutes qu'elle va pas dire non. A moins que ? Mais qu'importe sa réponse, c'est qu'un prétexte pour placer ton invitation.

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— « Vous avez probablement raison. » Il était difficile de dire autrement là-dessus. Après ça avait toujours été une grande rivalité avec eux, et aujourd'hui, c'était surtout parce qu'il était l'une des plus grandes puissances mondiales. Difficile de faire comme si ce n'était pas un détail important. « Il est vrai qu'il y a très peu de chance que ça se produise. Mais j'imagine que j'ai tout intérêt à l'entretenir ? » Après son compliment, j'avais bien évidemment relevé qu'il s'était attardé à ce détail. Notre conversation des dernières minutes aurait facilement pu se résumer en mentionnant que j'étais une source d'intérêt différente des autres femmes présentes dans cette pièce. Mais dit aussi franchement comme ça, ça n'aurait pas été aussi intrigant. Voir le petit jeu de Jimmy évolué avait attiré mon attention depuis le début et j'étais bien déterminée à voir où cela allait nous mener, bien que je marchais sur des oeufs devant toute la firme qui se trouvait à être mon client. « Eh bien, c'est peut-être ses deux années à Boston que j'ai pu relever dans une ou deux de vos expressions ? Enfin, je n'ai pas spécialement l'oreille linguistique non plus. » Alors que Jimmy s'approchait plus près, mon regard tomba directement vers quelques employés, plus loin, le regard rivé vers nous. Il n'avait pas tort, on parlait probablement de nous deux à l'autre bout de la pièce. Sachant très bien que dans ce genre de milieu, les nouvelles voyageaient rapidement, une sueur froide parcourait mon échine à la simplement pensée d'avoir une conversation désagréable avec mon patron. J'acquiesçais alors à ses mots. « Je comprends parfaitement, fais-moi signe lorsque l'accent Néo-Zélandais t'ennuiera. » Accompagné d'un subtil sourire, personne n'aurait pu entendre cette fin de conversation. Peut-être que j'allais le regretter également plus tard, mais pour l'instant j'étais satisfaite de cette réponse en suspend. Quelques minutes passèrent depuis que Jimmy s'était éloigné, il n'avait pas été très long non plus avant que je fasse ample connaissance avec les autres avocats de la firme. Une femme et un homme, plus âgé, se tentait devant moi. Ravis d'entendre parler de droit, c'était là ma chance de mettre mon cabinet de l'avant. Mon regard déviant quelques fois vers lui, jusqu'à ce qu'il fît son retour vers moi. Je m'excusai auprès des avocats, me rapprochant ainsi du jeune homme. J'hochais positivement de la tête, aussitôt ma coupe était à nouveau remplie. « Pas du tout, c'est toujours un plaisir d'apprendre à connaitre mes clients hors du contexte stressant des affaires juridiques. » Cette phrase soutenue d'un réel deuxième sens, je savais pertinemment que ça ne tomberait pas dans l'oreille d'un sourd.

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Peut-être bien oui. Quand on a un accent comme le sien c'est pas mal d'essayer de le garder. Tu la regardes avec un léger sourire. T'entends bien ce qu'elle veut dire par là. Tout intérêt à le garder pour qu'elle puisse continuer à te parler avec. Evidemment. Si cela peut vous aider à avoir les faveurs d'un juge, ou de toute autre personne ... On se demande bien de qui tu parles. Elle a pas nécessairement besoin de s'attirer tes faveurs non plus. Ou alors disons que c'est déjà plus ou moins fait. Et que c'est d'ailleurs pour ça que tu discutes de la sorte avec elle en ce moment. Aucune idée. Peut-être bien. J'ai bien du garder quelques petits trucs de mon passage là-bas. Tu rigoles doucement. T'es pas vraiment certain que ce soit le cas. Hormis les connaissances des études. Ca effectivement, tu ne les as pas oublié. Du reste, ce serait étonnant que t'aies attrapé l'accent américain de Boston. Pas en si peu de temps. Du temps, t'en as assez passé avec Natalie. Il faudrait peut-être que t'ailles à gauche à droite pour discuter avec d'autres personnes. Ton sourire te vient naturellement quand t'entends sa réponse. Je n'y manquerai pas. Oh ça bien sûr que non que tu n'y manqueras pas. T'as plus qu'une petite idée derrière la tête mais tu la remets à plus tard. Juste un peu plus tard. Disons que t'as certaines obligations lors de ce genre de célébration. Entretenir les liens avec toutes les personnes présentes. Ce qui ne t'empêche pas de revenir vers Nat' quand t'en as envie. De lui reverser un peu de champagne en lui demandant si elle ne s'ennuie pas trop. A priori non. Car plaisir de faire connaissance. Avec toi ? Avec toi oui très certainement. C'est vrai qu'en dehors de ce contexte, vous pouvez parler d'autres choses que d'affaire. C'est vrai, je pourrais dire la même chose concernant les avocates. Enfin ... pas n'importe quelle avocate non plus. Déjà rien qu'en disant avocate tu réduis bien le champ. T'en as pas connu beaucoup. Encore moins des aussi charmante que Nat'. Alors quand tu peux en profiter tu te gênes pas. Elle l'a bien remarqué. Et elle se gêne pas non plus avec ses clients les plus charmants. Elle a bien raison. L'éthique de travail de pas séduire ses employés, clients, ou autre, toi tu t'en moques un peu. Et que dirais-tu d'un contexte encore moins stressant ? Petit sourire. Tu laisses un petit blanc. Disons chez moi ? On pourrait continuer de faire connaissance ... Tu parles surtout de faire connaissance avec ses courbes, ce qui la rend femme. Le mot est loin d'être innocent. Elle le sait. Alors si elle accepte, elle sait parfaitement où tu en viendras une fois chez toi. En plus j'ai une bouteille de champagne au frais bien meilleur que celui-ci. Ce sera l'occasion. Tu penses pas avoir besoin d'un prétexte mais t'aimes bien jouer un peu. Tu manqueras pas de continuer une fois chez toi si elle accepte. Mais bien sûr qu'elle va accepter. T'es assez sûr de toi sur ce coup là.

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— J'affichais à ses mots un regard réprobateur, qui était autant facile à interpréter comme du sarcasme. Je ne souhaitais pas non plus tomber dans les propos indiscrets, même si certains de mes mots m'avaient trahi par moment, au long de la soirée. « Je n'irais peut-être pas jusque là... Mais certes, ça ne m'a jamais désavantagé non plus. » L’ambiguïté restait encore ma meilleure carte. Je n'avais surtout pas envie qu'un des membres du personnel entende notre conversation. Je savais que certains étaient en étroite relation avec mon patron. Des amis de très, peut-être trop, longue date. Alors je devais tout même couvrir mes arrières, tant que j'étais encore en leur présence. En voyant Jimmy faire les allées et venues entre les différents coins de la pièce, je me surpris moi-même en train d'avoir un état de conscience. Est-ce que j'étais réellement en train de flirter avec O'Reilly? Évidemment, les choses étaient en train de prendre une tournure bien concrète. Je discutais alors avec une des jeunes employées, dont j'avais déjà oublié le prénom, parce que bien sûr, je n'étais pas du tout concentré sur notre conversation. Est-ce que j'étais réellement en train de flirter avec un de mes employés? Hors de question que je fasse la même erreur deux fois, un licenciement, c'est assez pour une vie. J'hochais de quelques mouvements de tête, faisant croire à la femme devant moi que je suivais le fil de ses propos. Enfin, les O'Reilly n’étaient pas mes clients directement. J'avais repris le dossier de mon patron, alors non, je n’enfreignais aucune règle. En théorie?. Le retour de Jimmy près de ma coupe de champagne avait évidemment eu pour effet de me sortir de mes pensées. Peut-être que les bulles m’empêchèrent de trop réfléchir, ou du moins, j'allais m'en servir d’excuse pour le moment. Jamais auparavant je n'aurais osé autant, mais la solitude me montait définitivement jusqu'à la tête. Lorsqu'il fit la mention d'avocate, un sourire s'installa à la commissure de mes lèvres. Remarque qui insinuait bien des choses, dont j'aurais été naïve d’ignorer. Mais son invitation me prit tout de même par surprise. Il n'y était plus question d’ambiguïté, les sous-entendus étaient bien clairs cette fois. Mon regard se dirigeait alors dans ses yeux, chose que j'évitais de faire un peu plus tôt. Ma lèvre inférieure passa sous mes dents, difficile de dire non à ses yeux bleus. Un second sourire, que j’acquiesçais aussitôt. Je baissai ma voix d'un ton, la seule chose qui j’espérais, n'allait pas me trahir face au reste du groupe. « Je suis certaine que tu as bien autre chose à me montrer. Mais la bouteille de champagne ne sera définitivement pas de trop »

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Bien sûr que ça ne la désavantage pas. Ce serait tout de même assez bizarre. Elle est pas obligée non plus d'en jouer. Mais dans ta sphère à toi généralement les femmes jouent de leurs formes. Celles qui peuvent se le permettre. Les autres ... Et bien les autres t'en voient pas vraiment à vrai dire. A croire que la réussite vient des gens plus beaux que les autres. T'aimes bien cette idée. Je me doute bien. Tu la quittes. Tu te balades un peu. Toujours cette petite idée en tête. Cette petite invitation qui cache un peu plus que ça. Et tu te doutes de sa réponse. Elle va accepter afin de passer une bien belle soirée. Mieux qu'ici. Alors après quelques minutes t'arrêtes de faire semblant avec tous les invités et tu reviens vers elle. Petite coupe de champagne ? Bien sûr. Petite coupe chez toi ? Elle rive ses yeux dans les tiens et tu vois son petit air ... un peu coquin. Et sa phrase ? Alors ça. Tu t'attendais pas à ce qu'elle soit aussi directe. T'as le sourire immédiat. Tu as l'air bien sûre de toi ... Tu détournes un peu le regard. Tu bois une gorgée. Tu reprends. J'aime beaucoup cette assurance. Un peu cliché certes. Mais vrai. Une femme qui sait ce qu'elle veut, qui sait ce qu'elle fait, c'est bien mieux que l'inverse. Puis ... je ne peux pas vraiment te donner tort. Bien sûr que non. Il est temps de mettre les voiles. Mine de rien cette petite chose qu'elle t'a dite là ... ouais ça te laisse pas indifférent. T'as quand même envie de poursuivre un peu le jeu. De lui servir une nouvelle coupe une fois chez toi plutôt que de lui succomber. Ou inversement. Est-ce qu'on y va ensemble ? Ou tu as ta voiture et tu me suis ? Il y a juste ce détail à régler. Un autre aussi. Bien que maintenant, un quart des personnes auront remarqué votre petit manège. Je te propose que je m'éclipse maintenant. Et toi dans cinq ou dix minutes. Histoire de ne pas trop éveiller les soupçons non plus.

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