let's make the kessel run in less than twelve parsecs (nisha)

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Étant gosse, Asher aurait adoré être astronaute. Il aimerait toujours d’ailleurs, parce que ça doit quand même être vachement cool de vivre quelques mois là-haut avec des gens venus des quatre coins du monde et une intelligence artificielle, le tout dans une immense boîte de conserve en orbite. Mais dans sa tête d’enfant, c’est une vie d’astronaute un peu moins conventionnelle qui l’intéressait : celle des dessins animés et des films de science-fiction grand public, celle dans laquelle il pourrait être ranger de l’espace ou contrebandier sans foi ni loi, parce qu’il a toujours trouvé un charisme fou à Han Solo.

Il aimerait bien que la NASA le contacte pour un stage en immersion : il compte bien les harceler de demandes maintenant qu’il a les producteurs derrière lui, et même si ce serait un peu hors-sujet, il est persuadé que ça ferait un épisode mémorable pour l’émission. Mais comme ça n’arrivera pas de sitôt, il a préféré embaucher ses fans néo-zélandais pour un petit travail d’investigation : comme des fins limiers, ils ont retournée toute l’île nord à la recherche de complexes abandonnés, de sites de lancements ou de centres d’essais qui puissent être en lien avec l’espace. Ça a pris son temps, il n’y croyait plus. Mais un beau matin de Juillet, de bonnes nouvelles arrivèrent : un centre spatial à l’abandon, à une centaine de kilomètres seulement de Wellington. Et ça tombait plutôt bien, parce que Asher avait la copilote de voyage spatial idéale sous le coude.

Il n’a jamais eu l’occasion de visiter des sites de lancement ou des bases militaires désaffectées : déjà parce qu’il n’y en a pas beaucoup qui hébergent des esprits et ça ne passe donc pas dans le cadre de l’émission, mais aussi et surtout parce que le gouvernement ne le permet généralement pas, au cas où ils auraient oublié de faire disparaître des informations sensibles ou des armes dangereuses. Ça s’est vu sur YouTube. C’est pourquoi tout allait rester entre Nisha et Asher pour cette fois, et c’est aussi pourquoi il vérifie une dernière fois que les men in black n’étaient pas prêts à leur bondir dessus avant d’enlever les dernières vis de la trappe qui allait peut-être leur permettre de goûter à ce rêve de gosses qu’ils partageaient tous les deux. Pour le coup, on ne peut pas vraiment dire qu’ils aient été très prévoyants sur la sécurité. « Quatre grosses vis, tu te rends compte ? Faut les comprendre, en même temps. Personne devait s’attendre à ce qu’on ai du matériel spatial en Nouvelle-Zélande. T’as tout ce qu’il te faut, t’es prête à y aller ? » Parce que lui, oui. Ça le démange de savoir ce qui se cache à l’intérieur. Il s’accroupit et s’engouffre à travers la trappe, entrant ainsi enfin dans le vif du sujet. « Avec un peu de chance on aura quelques souvenirs à ramener à la maison. » Car après tout, qui n'a jamais rêvé d'avoir une authentique combinaison spatiale ?

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C'est là, tout l'avantage d'avoir fait des études archéologues et d'avoir une maman qui fait cela depuis plusieurs années, c'est de pouvoir connaître des terrains que personne n'a osé encore mettre les pieds, parce que souvent, il s'agit d'un territoire qui appartient au gouvernement, du moins, c'est ainsi qu'ils l'ont décidé, sûrement pour protéger des secrets, comme aux États-Unis avec la zone 51. Ce serait cool de pouvoir y entrer, mais elle sait que cela est impossible, sauf si on n'a plus rien à perdre. Quoi qu'il en soit, elle avait pu mettre la main sur la carte d'une ancienne base militaire qui a été autrefois bien actif durant une certaine guerre, ils vont peut-être pouvoir récupérer d'anciennes pièces qui valent des milliers de nos jours ? Ou pas d'ailleurs, car on y pense bien, ce n'est pas très discret de se promener avec une pièce qui date de plusieurs années et de ne pas pouvoir répondre d'où cela provient, c'est pire. Bref, son côté archéologue lui donne tout de même envie de récupérer un petit truc pour sa collection personnelle, puis son côté astronaute, a vraiment hâte de se glisser dans l'un de ses vieux machins tout crasseux et faire mine qu'elle est une véritable astronaute. Asher est l'homme idéal pour cette petite expédition, qui partage le même rêve, enfin, un rêve d'enfant, mais un rêve quand même, elle sait également que ce n'est pas sa première balade hors des sentiers battus, ce qui est plutôt cool, ce n'est pas vraiment son cas non plus, avec sa maman, elle avait l'habitude de s'aventurer et de découvrir parfois des cachettes, des grottes ou selon le pays dans lequel elles se trouvaient et c'est quelque chose qui lui manque.

Quoi qu'il en soit, elle s'est vêtue telle une criminelle prête à faire son casse, tout en noir, manque plus que la fameuse cagoule. Elle hoche la tête. « Je suis prête mon commandant, allons-y ! » Nisha regarde derrière elle avant de suivre Asher à l'intérieur de la bâtisse. Elle fait quelques pas pour mieux observer les environs, c'est plutôt sombre, ça va de soi, ils n'ont sûrement pas remis les pieds là depuis un moment, voire plus de quarante ans. « Oh oui, c'est même obligatoire ! » Pourvu qu'ils arrivent à dénicher quelques pièces intéressantes à ramener à la maison, car il est évident qu'ils ne risquent pas de repartir avec un porte-clés bidon à deux dollars ou une mini fusée en toc qui se décolore au bout d'une semaine. Nisha attrape sa lampe de poche au fond de son sac et se met à éclairer devant eux. « Je crois même qu'on va tomber sur une pièce avec des antiquités telles que des ordinateurs. » Il n'y aura sûrement pas moyen que cela fonctionne encore, mais ça reste à vérifier, non ? Enfin, elle suppose qui existe une pièce de la sorte avec de la vieille technologie.

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Asher est toujours content de voir des jeunes comme Nisha, dynamiques et jamais les derniers quand il s’agit d’aller se jeter dans l’inconnu - même quand ça implique d’outrepasser la loi. Il se dit aussi qu’il pourrait avoir de gros problèmes s’ils se faisaient prendre, et à vrai dire, ce sont des parents de la cartomancienne qu’il s’inquièterait, plutôt que la police. Mais après tout, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? Ils ont pris soin de ne pas indiquer à qui que ce soit où ils se rendaient ce jour là, et avec leurs tenues dignes d’un film d’espionnage, il n’y avait pas de raison qu’il leur arrive quelque chose. Quand Nisha est fin prête, le quarantenaire se faufile dans la trappe pour accéder à l’intérieur du centre spatial puis attend son acolyte de l’autre côté.

Sans surprise, la base est infestée de toiles d’araignées et ça sent le renfermé. Si on réfléchit une seconde, ça veut aussi dire que personne n’est venu depuis bien longtemps et que les deux aventuriers ont l’assurance que personne ne viendra les déranger pendant leur exploration. Ash partage de vive voix son souhait de trouver quelques objets atypiques à ramener à la maison et Nisha semble séduite par l’idée. Il décide de garder l’oeil ouvert, au cas où il pourrait mettre la main sur l’un de ces petits morceaux de météorite qu’on expose derrière des vitrines. C’est le genre de chose avec laquelle il pourrait remplir des cartons entiers sans jamais savoir qu’en faire. Enfin, pendant qu’il rêve de ce qui peut bien l'attendre dans le grand complexe, Nisha dégaine sa lampe torche et éclaire la pièce dans laquelle ils se trouvent et qui s’apparente à… l’accueil, tout simplement. La népalaise suppose qu’ils pourraient bien tomber sur des salles remplies de vieilles technologies, ce qui n’est somme toute pas impossible. Pour ce qui est de savoir si ça fonctionne encore… « Ah, ça… il n’y a qu’un moyen de le savoir. Je me suis toujours demandé si ça se passe comme dans les films, avec des grandes salles de contrôle remplies d’écrans. » Il y a de grandes chances pour que ce soit le cas. Quoi qu’il en soit, Asher décide de prendre les devants en enjambant l’un de ces tourniquets qui nécessitent un badge, histoire de s’aventurer un peu plus loin dans la pièce. Il arrive près d’une double porte usée par les années et qui ne semble pas vouloir bouger. Mais tout le monde le sait, c’est le genre d’obstacle qui donne encore plus à Asher l’envie de le surmonter. « Tu penses qu’on peut trouver un pied-de-biche, où quelque chose dans le genre ? C’est pas une belle entrée en matière, désolé, mais je crois bien que cette porte compte nous poser problème. » Il lui tarde de découvrir ce qui peut bien se cacher derrière.

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Ce n'est pas une pro des interdits, bien que coucher avec un homme déjà marié, cela doit bien en faire partie, non ? Enfin, heureusement, ici, il n'y a aucune loi d'emprisonnement à ce sujet, puis ce n'est pas comme si elle avait tué quelqu'un, ce n'est pas non plus, ce qu'ils vont faire aujourd'hui avec Asher, donc, tout va bien, n'est-ce pas ? Personne ne l'oblige à le faire, elle ne panique donc pas à l'idée de franchir les interdits, c'est-à-dire pénétrer à l'intérieur d'une ancienne base militaire. Il n'y a aucun gardien qui va les stopper dans leur délire de toucher une navette spatiale, donc, aucun témoin, pas de preuves, alors, tout va bien. Une fois à l'intérieur, malgré l'odeur qui s'en dégage et la poussière lui donne envie d'éternuer, elle est ravie d'être présente et elle a hâte de découvrir le reste de la base. Il est évident que la femme ou l'homme de ménage n'a pas mis les pieds à la base depuis des lustres, mais tant mieux alors, cela leur donne donc le champ libre pour visiter les lieux et ramener quelques bons souvenirs à la maison, comme on dit, ni vu, ni connu. Elle hausse les épaules, ils ont peut-être regardé trop de films liés à l'espace avec leur gigantesque salle, cela dit, il n'y a qu'une façon de le savoir et c'est d'explorer l'endroit, après tout, ils sont là un peu pour ça aussi. Nisha le suit, elle regarde de tous les côtés, pour l'instant, rien d'intéressant, la peinture qui s'écaille sur tout le mur, les lampes suspendues qui ne tiennent qu'à un seul fil, des feuilles éparpillées sur le sol, sacrément décoration. Ah, voilà, c'est ce qui manquait dans son sac, des explosives. Plus sérieusement, elle commence à fouiller les environs, mais bon, cela reste une simple salle d'accueil, ce n'est pas comme dans les films où ils peuvent trouver miraculeusement un pied-de-biche, quoi que, tout ce qu'elle trouve, c'est une hache, vous savez, celle dans sa boîte rouge que personne n'utilise et qui sert surtout de décoration, in case of emergency, break glass. Voilà, ça devrait le faire, elle se protège le visage et brise finalement la vitre avec sa lampe de poche. « Tu crois que c'est bon avec ça ? » Qu'elle demande, une fois l'objet en main, ça commence à ressembler à un film d'apocalypse, non ? Manque plus que les morts-vivants, tiens. Elle lui tend la hache, il est plus susceptible d'y arriver qu'elle, pour ouvrir cette porte.

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C’est une chance pour nos deux compères qu’ils ne soient pas allergiques à quoi que ce soit. Tiens, est-ce que c’est vraiment le cas d’ailleurs ? Asher n’avait même pas pensé à demander à Nisha en planifiant leur sortie. Ceci dit, maintenant qu’ils sont dans un tel nid de poussière, il paraît peu probable qu’elle le soit. Le photographe prend l’initiative et décide d’explorer la pièce, même s’il ne s’agit que d’un bête centre d’accueil. Autant dire que ceux qui travaillaient là ont fait les choses bien avant la fermeture définitive de la base : il ne reste plus un seul document, pas le moindre indice qui pourrait devenir compromettant s’il tombait entre les mains de n’importe qui. Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien fabriquer ici ? Ça fait plus de vingt ans que Asher est installé en Nouvelle-Zélande, et pourtant, il n’avait jamais entendu parler de cet endroit auparavant. Il espérait cependant tomber sur de vieux prototypes à l’abandon, des reliques de la course à l’espace ou, et là il serait vraiment en veine, une immense salle d’opérations ambiance Guerre Froide comme celle où se déroule Dr. Strangelove. Sa curiosité et son excitation prenant le dessus, il décide de chercher un accès qui pourrait l’emmener un peu plus loin dans les entrailles de la base. Malheureusement, il faut croire que le gouvernement n’avait pas pensé à eux quand il a fait installer des portes métalliques : tout est vieux, rouillé et impossible à ouvrir. Plutôt que de lui infliger une escapade à travers les conduits d’aération, Asher demande à son acolyte de sortie de chercher après quelque chose qui pourrait l’aider à ouvrir la porte. Un pied-de-biche, une plaque de métal, tout fait l’affaire à vrai dire. Mais comme Nisha semble aimer faire les choses bien, elle pète une vitre pour récupérer une hache à incendie.

Le quarantenaire éclaire l’objet à l’aide de sa torche, avant de prendre un air satisfait. « Un peu que c’est bon. Cette fichue porte ne va pas... » Il utilise la hache pour faire levier, et après quelques pressions, la porte finit par céder et s’ouvrir dans un bruit métallique assez désagréable. « Résister bien longtemps ! » Il décide de garder la hache entre les sangles de son sac, au cas où d’autres portes décident de leur tenir tête un peu plus loin, puis invite Nisha à passer la première pour découvrir ce qui se cache dans la pièce suivante. Malheureusement, rien de bien folichon non plus : ils arrivent dans une cage d’escaliers délabrés, effondrés même. Descendre ne devrait pas être un problème, en revanche, ça risque d’être plus sportif pour remonter s’ils ne parviennent pas à trouver une autre sortie en bas. Asher laisse Nisha descendre tout en veillant à ce qu’elle ne se foule pas une cheville ; ce serait dommage de devoir tout arrêter alors qu’ils sont peut-être sur le point de faire une découverte spectaculaire. Il éclaire le chemin jusqu’à ce qu’il soit sûr qu’elle soit bien arrivée en bas, avant de descendre à son tour. « Note pour plus tard : on va éviter de remonter par ici. J’ai comme l’impression qu’il en faut peu pour que l’escalier entier s’écroule. » Et comme il n’est pas friand de risques inutiles, Asher prendra soin de repérer toutes les autres sorties possibles, même si ça implique quelques coups de hache dans une porte. Il s’engouffre alors dans la pièce suivante, où la température baisse subitement : les voilà arrivés dans un grand hangar, au milieu duquel se trouve une immense forme obscure qu’il n’arrive pas encore à percevoir. Se pourrait-il qu’ils viennent de mettre la main sur une navette ? Une vraie de vraie ?

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Elle n'avait jamais pensé à l'explorer les environs, pourtant, elle est arrivée ici, il y a bien longtemps, elle était encore qu'une enfant, pourtant curieuse, c'est assez surprenant de découvrir l'endroit après autant d'années. Enfin, c'est peut-être parce qu'elle n'avait jamais osé s'aventurer toute seule, sans avoir quelqu'un qui surveille ses arrières, parce qu'il faut l'avouer, on ne demande pas cela à n'importe qui, sans même savoir si cette personne travaille pour le gouvernement ou n'est tout simplement pas adepte de cela, mettre les pieds dans un vieux bâtiment tout poussiéreux sans savoir quoi chercher et sans savoir s'ils ne vont pas finir derrière les barreaux. Oui, c'est peut-être une éventualité, qui sait, des gardes ne font pas de rondes pour savoir si des voyous ne viennent pas squatter à l'intérieur pour faire je ne sais quoi, en tout cas, ils ne penseront sûrement pas à deux explorateurs qui ne veulent que vivre leur rêve, du moins, s'ils arrivent à trouver une fusée, une capsule ou quelque chose dans le genre, en tout cas, un souvenir ou deux, ça serait déjà bien. Elle n'aurait jamais cru qu'elle pourrait péter une vitre d'urgence pour une hache, enfin, si seulement ils étaient en train de combattre des zombies, mais ce n'est pas le cas, ce n'est que pour ouvrir une foutue porte et ils ignorent ce qu'ils vont découvrir dans la pièce suivante. Bien évidemment, elle la donne à Asher, qui a plus de forces pour pouvoir ouvrir la porte. Nisha grimace au son que produit la porte lorsqu'elle s'ouvre enfin, s'ils avaient été silencieux jusqu'à ici, il est évident que cette fois-ci, ce n'était pas vraiment le cas.

Elle entre à l'intérieur, c'est de mieux en mieux, rien d'intéressant, ils descendent alors en bas, elle passe la première, laissant tomber sa lampe de poche, avoir su, elle aurait carrément pris un casque comme ceux des mineurs, ça aurait été pratique. Une fois sur ses deux pieds, elle éclaire Asher après avoir récupéré sa torche, puis ils commencent à explorer. « Merde, j'espère qu'on ne va pas mourir ici pour finir en monstre, en wendigo, ou même en bestiole toute gluante ou je ne sais pas quoi. » Non, parce que s'il n'y a pas d'autres sorties, ça va être chaud et elle est presque certaine que le réseau ici, c'est aussi mort que dans le souterrain d'un métro. Elle secoue la tête et elle le suit dans la pièce suivante, qui semble plus imposante que les précédentes. « Oh.. une soucoupe volante ? » Ah non, quoi que.. Nisha s'approche, elle manque même de trébucher à cause d'une barre en métal, la bonne idée de mettre ce truc au beau milieu du chemin. « Tu crois que.. » Maintenant qu'elle est plus près, l'engin a l'air assez vieux, mais tout de même, elle regarde Asher, elle rêve ou bien, oui, c'est bel et bien une navette ?! Elle sautille comme une gamine devant un boys band. « Regardeeee !! »

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Si quelqu’un surveille les lieux, alors ils risquent d’être dans de beaux draps. Non seulement ils se promènent dans un lieu interdit d’accès, mais en plus de ça, ils causent pas mal de dégâts sur leur passage. Il vaut mieux chercher une autre sortie plutôt que de prendre des risques inutiles dans l’escalier de la mort qu’ils viennent de descendre. La remarque de Nisha fait rire son aîné. « On va essayer de faire en sorte que ça n’arrive pas. On pensera à prendre un téléphone satellite la prochaine fois qu’on va quelque part. Ou un grappin, je sais pas. » Il a beau être plutôt bien bâti, il n’est pas très chaud à l’idée de grimper à la corde. Asher ouvre la voie, sans savoir qu’une belle surprise l’y attend. Il fait sombre, très sombre, mais il est quand même capable de discerner une forme imposante, au beau milieu de la pièce. Il approche un peu, espérant ainsi y voir plus clair, et son cœur manque un battement quand Nisha prononce le mot “soucoupe”. Ce serait vraiment incroyable, d’autant plus dans un vieux hangar de Nouvelle-Zélande. Mais quelques pas de plus, et la vérité leur saute aux yeux : une navette, une vraie de vraie. Asher balance les bras dans tous les sens et effectue quelques pas de danse pendant que Nisha sautille sur place comme une dératée. « Dis-moi qu’je rêve, dis-moi qu’je rêve ! » Voilà, ça y est ! Pendant toute la route, il a prié pour qu’ils aient l’occasion de voir un appareil du genre, et il faut croire que sa prière a été entendue. Il pose une main sur l’épaule de son acolyte, avant de lui annoncer la suite du plan. « Tu penses comme moi ? Il faut ABSOLUMENT qu’on monte dedans, non ? » Et ça, ça va être une autre paire de manches. Il a déjà vu des lancements à la télé et sur YouTube, alors il sait qu’on entre par le cockpit. Mais la question, c’est comment ? Même en se faisant la courte échelle, il paraît improbable qu’ils soient assez grands. Comme un gosse le jour de Noël, Asher explore la pièce à la recherche d’une échelle, d’un escalier sur roue ou n’importe quoi d’autre qui pourrait faire l’affaire. C’est une chance inestimable qu’ils ont aujourd’hui, et le réalisateur compte bien tout mettre en œuvre pour qu’ils aient des souvenirs inoubliables en ressortant de là.

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Nisha pense tout de suite à Lara Croft ou bien à Nathan Drake lorsqu'il mentionne le grappin, mais elle doute forcément pouvoir jouer les héroïnes et grimper ainsi, quoi qu'elle ait fait l'Himalaya dans son pays natal, mais ce n'est pas vraiment la même chose, encore moins la même pression. Il n'y avait personne à sa poursuite et elle pouvait prendre son temps, pas risque de mourir en oubliant d'agripper un caillou, parce que soyons honnêtes, ce n'est pas du tout la même chose. Quoi qu'il en soit, le téléphone satellite aurait été une bonne idée actuellement, mais il est trop tard pour cela, ils ne peuvent pas retourner sur leurs pas et pas seulement parce qu'ils ne peuvent pas reprendre le même chemin, mais parce qu'ils sont sur le point de découvrir quelque chose, la raison pour laquelle ils sont ici. Vous imaginez s'ils venaient d'entrer dans une copie de la zone 51, bien sûr, elle sait que cela est impossible, sauf si le gouvernement de la Nouvelle-Zélande n'est pas aussi prudent que les Américains. Cette idée la fait sourire, car elle ne va pas nier qu'elle aurait bien aimé tomber sur une soucoupe volante ou tout simplement sur des trucs liés à l'ufologie. Néanmoins, pour l'heure, bien qu'ils sont toujours dans le thème de l'espace, ce n'est pas ce pour quoi ils sont là. Une navette, pas une navette en carton comme elle faisait lorsqu'elle était gamine et ni une fusée imaginaire dans le ciel, non, non, c'est vraiment ce à quoi elle pense et tout cela est bien réel. Nisha ne cache pas sa joie, elle sautille, pendant qu'Asher danse, heureusement que personne n'est là pour les voir, genre, salut, on tourne une émission spéciale caméra cachée. Quoi qu'il en soit, elle sourit sans pouvoir s'arrêter. Nisha éclate de rires. « ÉVIDEMMENT ! » Ils ne vont quand même pas repartir sans avoir tenté quoi que ce soit, cela serait vraiment décevant s'ils ne tentaient rien. « Maintenant, comment on fait ? » Cela a tellement l'air facile, mais en vrai, ce n'est pas totalement le cas. Elle cherche de son côté, mais honnêtement, elle ne trouve rien, des chaises, des tables brisées, rien qui puisse aider les deux aventuriers. « Tu trouves un truc, toi ? »

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Est-ce qu'il fallait vraiment s'y attendre ? C'est pas tous les jours qu'on croise de vieilles navettes pendant une session d'urbex, mais d'un autre côté, les chances sont décuplées quand il s'agit d'entrer dans un centre spatial désaffecté. Asher était tellement excité à l’idée de découvrir des choses incroyables, ces mêmes choses qui le font rêver depuis qu’il est tout petit, qu’il n’a même pas songé à se renseigner sur le lieu qu’ils allaient explorer ce jour-là avec son amie Nisha. Peu importe qu’il s’agisse d’un musée, d’un centre de recherche ultra secret ou encore d’une base américaine datant de la Guerre Froide dans le but d’être toujours plus proche de la Menace Rouge. Il n’en avait rien à faire quelques jours plus tôt, et il s’en moque éperdument maintenant aussi. Il préfère plutôt effectuer quelques pas de danses provoqués par un excès de joie, le genre qu’on ne peut pas contenir même devant une centaine de spectateurs. Heureusement, ce n’est pas le cas.

Sans surprise, Nisha est du même avis que le quarantenaire : il faut absolument qu’ils montent à bord de cette superbe navette. Cependant, un problème se pose : rien, dans le hangar, ne leur permet d’atteindre le cockpit. C’est fâcheux, vraiment fâcheux, et à vrai dire, Asher commence à s’inquiéter. Et s’ils allaient devoir dire stop pour cette fois ? Peut-être que, n’ayant pas prévu de faire une telle découverte, ils n’étaient pas venus assez bien équipés ? Peut-être qu’il faudrait revenir une prochaine fois, en partant du principe que la navette n’aura pas disparu d’ici-là. Impensable. Asher décide de faire un deuxième tour du hangar, toujours à la recherche d’un outil ou d’une passerelle qui pourrait les aider à accéder à leur rêve commun. « Rien que de la poussière. Ça m'énerve. », qu’il déclare en agitant sa lampe torche dans tous les sens. Quand soudain… « Attends une minute ! Tu penses qu’il y a encore du courant ? J’ai un tableau de commande. Peut-être qu’il y a une passerelle. » Comme il était un minimum renseigné sur les façons d’agir de l’armée, et du gouvernement de manière plus générale, Asher savait que des câbles passaient un peu partout sous les terres néo-zélandaises, afin d’alimenter même les bases les plus secrètes. Peut-être que c’était le cas pour cet endroit également. Il tient sa lampe-torche entre ses dents et s’exclame, de manière peu intelligible « Il faut qu’on trouve un tableau électrique. Je suis sûr qu’en le trafiquant un peu, on peut remettre un peu de lumière ici et, avec un peu de chance, activer la passerelle qui mène au cockpit. » Il a beau être très mauvais électricien, rien ne l’empêchera de se mettre aux commandes de cette satanée fusée.

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On peut quand même parler de miracle, après tout, ce n'est pas comme s'ils avaient été certain de leur coup, surtout que laisser derrière une navette de ce genre, c'est bizarre. Néanmoins, Nisha ne va pas se plaindre puisqu'elle va pouvoir en profiter, peut-être pas autant que les astronautes qui ont réussi à l'utiliser dans l'espace ou peut-être même que c'est juste un prototype, cela n'a pas trop d'importance. On ne va pas se mentir, elle ne va pas tomber sur dix navettes au cours de vie, sauf si elle épouse un astronaute ou un technicien de la NASA, ce qu'elle n'a pas l'intention de faire. Elle ne va quand même pas épouser un mec pour son métier, mais elle pourrait s'en faire de très bons amis, pour pouvoir en profiter un peu. Maintenant, elle va se contenter de ce qu'elle a sous les yeux, de cette navette rouillée qui ne risque plus de repartir en mission. Bien sûr, tout n'est pas tout blanc, il y a toujours un hic, comme le fait qu'ils ne peuvent plus reprendre les escaliers et qu'après leur expérience, ils vont devoir trouver un autre moyen de sortir d'ici, pour l'heure, ils ne peuvent pas monter directement dans la navette. Elle soupire légèrement, mais Nisha ne se décourage pas pour autant, quoi qu'ils ne sont tout de même pas partie avec l'espèce d'échelle géante, si ? Remarque qu'on ne sait jamais. Elle cherche de son côté, mais rien qui puisse réellement les aider, un vieux balai ? Des chaises en miettes ? Voilà qui n'est pas très utile pour la suite.

Est-ce que ce truc peut encore s'éclairer ? Bonne question. Les fils électriques sont sûrement rongés par des rongeurs ou rendus fragiles à cause du temps, bref, elle n'est pas une experte, mais il y a toujours des risques. « Euh.. tu es certain de ton coup là ? » Sauf s'il s'est trouvé une passion pour l'électricité, c'est encore plus risqué, ce n'est quand même pas une ampoule qu'ils vont devoir changer. Elle s'active à chercher, elle fait agiter sa lampe dans tous les sens, dans tous les recoins et elle trouve enfin un panneau. « Ici. » Elle ouvre la porte du boîtier et se met à tousser à cause de la poussière, c'est une sacrée couche de saleté. Nisha se recule, elle s'y connaît pas du tout, elle l'aide juste avec l'éclairage. « Dis ? Ça ne va pas déclencher une alarme hein ? » Finalement, les yeux de Nisha pétillent telle une enfant une fois qu'un peu de lumière illumine le hangar, mais elle flippe à l'idée de monter là-dessus, sur cette passerelle.

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S’il est sûr de son coup ? Quelle drôle de question, bien sûr que non. Ses compétences en installations électriques se résument à changer une ampoule - si tant est qu’on puisse considérer ça comme tel. Comme souvent, c’est son envie d’être cool qui parle pour Asher. Et comme le fait de comprendre tous les mystères du panneau de sa maison est déjà assez compliqué comme ça, attendons de voir ce que ça va donner avec celui - ou ceux, soyons fous - d’un centre abandonné depuis des années. « Te fais pas de bile, ça va aller. » Bien sûr, pour ça, il faut commencer par trouver ce fichu panneau. C’est justement ce que sont en train de faire nos deux astronautes en devenir : éclairés par leurs lampes torches, ils longent les murs du hangar à la recherche de tout ce qui pourrait y ressembler de près ou de loin. C’est Nisha qui tombe la première sur l’objet de leur convoitise : une vieille boîte, fixée sur le mur et fermée par de malheureux morceaux de scotch. Après une inspection plus détaillée - la lecture du texte couvert de poussière sur le boîtier, pour faire simple - Asher tapote sur l’épaule de son acolyte comme un mentor fier de son élève. Elle ouvre le panneau et étudie brièvement les différents interrupteurs et fusibles, sous leur couche de crasse, en compagnie du chasseur de fantômes. « Ils ont été plus prévoyants que pour les escaliers. Il y a un nom pour tout, sur ce machin. » Ce qui l’arrange bien, évidemment, car il pourrait bien gagner un temps précieux pour accéder à cette fichue passerelle. Nisha soulève un point intéressant : celui des alarmes. Eh oui, si ils ont été assez malins pour bien faire leur circuit électrique, alors peut-être qu’ils n’ont pas non plus lésiné sur les systèmes de sécurité - ce qui ne serait pas bien surprenant quand on garde un engin comme celui-là dans son hangar. Mais en toute logique, l’alarme ne peut pas continuer de sonner sans jus pour l’alimenter, pas vrai ? « Peut-être que si ? J’en sais trop rien. Mais si c’est le cas, alors tant pis, on débranche tout et on continue de chercher une solution. » Et ça risquerait de leur prendre un temps fou.

Au bout de quelques essais, et malgré le fait qu’il n’ai pas bien l’air sûr de lui, Asher parvient tout de même à allumer les lumières du hangar. Il exprime sa satisfaction et la fierté d’y être arrivé par un grand sourire, puis jette un dernier coup d'œil au panneau. « Si j’ai pas merdé quelque part, alors on devrait pouvoir faire déplacer la passerelle et… monter à bord ! » Plutôt que de se mettre à courir comme un enfant, il prend quelques instants pour profiter de toute la superbe de la fusée. C’est pas tous les jours qu’on voit un spectacle pareil, surtout qu’elle paraît bien plus grande maintenant que tous ses moindres détails sont visibles. Quoi qu’il en soit, Nisha et Asher approchent de cette fameuse passerelle. Ça paraît simple en théorie : il suffit d’appuyer sur un bouton pour la faire descendre et sur un autre pour la relever. Pour marquer le coup, maintenant que tous ces casse-têtes sont derrière eux, Asher fait une proposition à sa jeune amie. « On appuie en même temps ? » Sur le même bouton, évidemment. Sinon, ce serait un peu idiot. Une fois chose faite, la passerelle descend en grinçant et leur permet enfin d’accéder au cockpit de la navette. Asher invite Nisha à passer la première, puis s’élance à son tour jusqu’à l’intérieur de cet immense jouet. Une fois à l’intérieur, ils découvrent tout ce qu’on peut attendre de l’intérieur d’un train pour l’espace : de vieilles combinaisons, parfois réparées avec de l’adhésif, ainsi que des casques. Évidemment, pour les plus matheux, il y a aussi tout un tas de consoles dont Asher ne comprend pas vraiment le fonctionnement et auxquels il ne préfère pas toucher. Il attrape plutôt un casque pour venir le visser sur la tête de Nisha. « Major Tom, bienvenue à bord. Alors, sur quelle planète est-ce qu’on met le cap ? » Leur voyage peut enfin commencer.

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oddity.
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Nisha n'avait pas envie d'attendre plus longtemps, elle a ouvert le panneau électrique après s'être emparé du premier objet tranchant qui lui est tombé sous la main, pas de temps à perdre. Bref, le plus important est quand même de remettre le courant en marche ou du moins, de faire en sorte que la passerelle soit fonctionnelle pour eux et on l'espère, sécuritaire aussi. Nisha observe à son tour le boitier et les différents noms, autant dire qu'elle ignore pas mal à quoi sert tous ses boutons, parfois ce n'est pas très clair et il vaut peut-être mieux éviter d'appuyer partout quand ils auront réussi à remettre le courant. Est-ce que ce vieux hangar est encore sous surveillance ? Après tout, ils sont peut-être partis de là, mais il reste pas mal de matériaux dont cette navette, n'importe qui pourrait se faufiler ici, la preuve, ils sont à l'intérieur de ses murs. Donc, elle se pose la question et au final, aucun d'eux ne peut vraiment répondre avec certitude. Elle n'est pas très utile dans le processus de rallumage, elle fait que l'aider avec sa lampe de poche, en tout cas, l'important c'est qu'Asher a réussi son coup, alors, elle se met à applaudir pour le féliciter, pourvu que cela ne soit pas non plus une gaffe, parce que ce n'est pas très subtil non plus. Nisha lève la tête et la lumière fut comme on dit. Elle est impressionnée par ce qu'elle voit, ce n'est pas un modèle réduit, une fusée que l'on aperçoit dans son écran d'ordinateur, car sachant qu'elle n'a pas de télévision, cela paraît donc encore plus petit sur l'appareil. Quoi qu'il en soit, elle admire la merveille qui se trouve tout juste sous ses yeux. Elle lui sourit et hoche la tête, ils appuient au même moment sur le même bouton, cela paraît con, mais elle en a des frissons, c'est grandiose comme événement à ses yeux.

Elle regarde tout ce qui se trouve devant eux, c'est pas croyable, ils peuvent carrément enfiler de vieilles combinaisons, quitte à ce que le tissu se décompose sous leur yeux. Elle s'approche de son ami, qui lui met un casque trop grand pour sa tête, mais elle s'en fiche, même malgré l'odeur un peu douteuse, elle veut se prêter au jeu. Elle le salue comme les soldats le font à l'armée. « Major Tom prêt pour le décollage. » Elle replace le casque et glousse. « Vénus est notre destination, mon capitaine. » Tout le monde dirait Mars, Elon Musk le premier, mais on s'en fiche, car ce n'est pas demain qu'ils iront sur Vénus, ni Mars, ni même la lune. Elle prend quelques clichés, non pas pour publier sur les réseaux sociaux dont elle n'est pas très friande, mais pour quelques souvenirs. Nisha s'installe, prête à décoller, bien que cela n'arrivera pas, rien que le geste lui donne la chair de poule et elle s'imagine déjà bien loin. « Décompte.. » Qu'elle commence à dire à voix haute puis elle ferme les yeux, s'imaginant être à la place de ses américains ou autres astronautes. Elle lui prend la main, une fois qu'il est installé. « Je me sens plus légère, quelle sensation étrange. » Qu'elle dit en riant. Et on ne peut pas accuser la drogue. « Comment te sens-tu ? »

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