we are only two (azel)

Mon rendez-vous avec Noa ne s'est pas terminé comme je l'aurais espéré, loin de là même. J'ai bien réussi à me confier à elle, à lui avouer que j'avais des sentiments forts pour une femme et en réponse à ça, elle n'a rien eu de mieux à faire qu'à m'avouer qu'elle avait couché avec Declan lors d'une soirée où je n'étais pas là. Je me suis sentie tellement trahie, par mon petit-ami, mais aussi par ma meilleure amie. D'ailleurs des deux, je crois bien que c'est son geste à elle le pire. C'est donc logiquement hors de moi et en larmes que j'arrive à mon appartement. Le soucis, c'est que ma journée de merde ne semble pas vouloir s'arrêter. En effet, mon petit-ami est là, devant ma porte. « Qu'est-ce que tu fais là Declan ? » Dis-je alors que l'une de mes mains vient rapidement essuyer les larmes qui ont coulé le long de mes joues. « Quoi ? Je n'ai plus le droit de venir voir ma petite amie ? » « Ta petite amie ? Vraiment ? » Je me mets à rire tellement c'est ironique. « Qu'est-ce qu'il y a Reagan ? » Il faut croire qu'il est plus courageux que Noa, il arrive à me regarder sans avoir aucun remord. « Tu pensais aussi à moi quand tu te tapais ma meilleure amie ? » Subitement, Declan perd le sourire qu'il arborait depuis mon arrivée. Il ne pensait certainement pas que je serais mise au courant, peut-être pas aussi tôt. Il faut qu'il revoit son pacte de confiance, car il ne semble pas vraiment marcher. « Reagan.. » J'avais encore un petit espoir que tout ceci soit un mensonge, qu'il nie tout en bloc. Mais rien, il se contente juste de prononcer mon prénom. « Dégage. » Dis-je tout en passant à côté de lui pour insérer la clef dans la serrure de mon appartement. Le jeune homme, certainement déstabilise par mes mots et ma froideur, tente une dernière approche et vient attraper mon bras pour que je me retourne vers lui. « Attends Reagan ! C'était une erreur, mais nous pouvons tout arranger. » « Nous ? Il n'y a plus de ''nous'' Declan. C'est fini. » Je dis cela avec une facilité incroyable, il faut croire que la révélation de Noa m'a permis de me séparer complètement de lui. Je l'oblige à me lâcher et ouvre la porte. Avant de m'engouffrer dans mon appartement, je me permets une dernière phrase. « Mais tu veux savoir quoi, il n'y a aucun soucis. Tu as pris du bon temps avec Noa, j'ai pris du bon temps avec quelqu'un d'autre. Nous sommes quitte. Seulement, la prochaine fois, choisi quelqu'un d'autre que la meilleure amie de ta petite copine. » C'est osé de lui dire ça, mais la colère qui est en moi m'a bien aidé à libérer ces mots. Je rentre rapidement, n'attendant aucune réponse de sa part et ferme la porte derrière moi. J'appuie ma tête contre celle-ci et laisse de nouveau les larmes reprendre le dessus.

J'ai laissé une heure passer, environ, m'assurant ainsi que Declan était bien parti. Puis j'ai attrapé l'une des clefs accrochées à son support, pas n'importe laquelle, celle de chez Azel. Là-bas, je sais que je serais à l'abri, il ne cherchera pas à venir me voir, à avoir une nouvelle discussion. Il connaît la jeune femme, mais il n'a aucune idée de ce qu'il se passe entre nous et ce n'est peut-être pas plus mal pour le moment. Ensuite, j'ai quitté mon logement, direction la partie sud de la ville. Je commence à bien connaître ce quartier, même si je n'y vis pas, enfin pas à temps plein. Plus les jours passent et plus je passe de temps chez la jolie blonde. D'ailleurs, c'est peut-être pour ça qu'elle m'a donné l'une de ses clefs. Il ne me faut que quelques minutes pour arriver chez elle, en milieu d'après-midi, la circulation est plus facile pour les bus. Je mets la clef dans la serrure et ouvre la porte. Un sourire se dessine sur mon visage, rien qu'en pensant au fait que c'est la première fois que je fais ça. Je n'ai même pas pris la peine de sonner, j'espère donc ne pas effrayer Azel si jamais elle est là. Je pousse la porte et la referme derrière moi une fois à l'intérieur. « Azel ? » Aucune réponse, je suis visiblement seule. Je retire ma veste et la pose sur l'une des chaises de la salle-à-manger. N'ayant rien de particulier à faire ici, je me dirige vers sa chambre, allume la télé et m'installe devant celle-ci, allongée dans le grand lit de ma petite amie. J'ai retiré mes chaussures avant de me poser et je peux donc sans soucis me recouvrir de la couverture. Ce qui n'est pas plus mal, car à ce moment précis, j'ai bien envie de me cacher, d'hiberner.

Elle se sentait légère heureuse. Et ça tout le monde pouvait le ressentir. Elle avait passé une soirée avec Nick et avait plus qu'apprécier de retrouver celui qui avant d'être son fiancé, avait été son meilleur ami. Elle avait été heureuse d'apprendre qu'il avait trouver une nouvelle petite amie, en réalité c'était son assistante qui lui bavait dessus depuis des années, même quand ils étaient ensemble, pourtant elle avait été la première à se proposer pour organiser le mariage, alors Azel l'avait toujours appréciée et savoir qu'il était enfin passé à autre chose avait tendance à la rassurer. Au delà de ça, il l'avait suppliée de lui raconter qui était ce grand amour qui avait mit fin à une idylle qui semblait durer toujours, alors elle avait enfin pu raconter son histoire à quelqu'un, tout de A à Z et elle avait été surprise de le voir avec le sourire, compréhensif et heureux pour elle. Elle s'était permise de lui montrer à quoi ressemblait sa belle et ils s'étaient promis de remettre cela rapidement avec leurs compagnes respectives.
C'est donc avec un énorme sourire qu'elle était arrivée au bureau et cela avait fait plaisir à tout le monde, elle rayonnait et par conséquent elle était beaucoup plus agréable et si Azel Fields était agréable, alors tout allait bien se passer, personne n'allait se faire virer. Entrant dans son bureau un café à la main, elle déposa le tout sur son bureau avant de voir Jake arriver. « Wow c'est quoi ce sourire ? Tu es radieuse aujourd'hui. » Levant la tête vers son assistant, elle se mit à sa place avant de lui faire signe de fermer la porte. « J'ai dîné avec Nick hier soir et tout c'est extrêmement bien passé, il m'a parlé de son nouvel amour, je lui ai parlé de Reagan et on s'est même promis de se faire un dîner un quatre un soir. Au delà de ça, il y a quelques jours j'ai passé une journée de rêve avec ma sublime petite amie et elle a accepté la clé de chez moi. » Plongeant le nez dans son dossier, elle laissa le jeune homme s'asseoir face à elle. « C'est génial je suis vraiment heureux pour toi Azel, mais je dois quand même te poser la question … t'es prête à ce que tout le monde sache que tu sors avec Reagan ? Je veux dire elle est géniale, belle, intelligente, mais elle n'a que vingt et elle travaille ici … t'as pas peur de ce qu'on peut dire ? » Levant subitement la tête de son dossier, elle se perdit dans le regard du garçon sans vraiment y prêter grande attention. Est-ce qu'elle avait pensé à toutes les répercussions qu'allait entraîner la révélation de leur relation au monde ? Pas totalement, elle savait que du côté de ses actionnaires tout irait bien, après tout c'était son père qui les gérait et lui n'avait aucun souci avec cela, mais les autres, ses employés … qu'allaient-ils dirent ? Au delà de cela, les parents de Reagan, ses amis … elle qui pensait pouvoir vivre sa relation librement, elel devait à présent tout remettre en question.

Enfin c'était terminé, si sa bonne humeur n'avait pas été altéré par la petite préoccupation qui traînait dans son esprit, la journée avait tout de même été très longue, elle détestait les corrections, c'était long, ça prenait trop temps, personne n'était jamais d'accord sur rien et au final elle avait toujours l'impression d'avoir fait une erreur quelque part, mais à présent qu'elle se retrouvait chez elle peu lui importait. Elle voulait juste un grand verre de vin rouge, Reagan et de l'attention. Surprise de trouver sa porte ouverte et pendant à un possible cambrioleur, Azel entra prudemment dans la maison avant de découvrir avec surprise la veste de sa petite amie sur l'une des chaises de la salle, fermant à clé derrière elle, elle déposa ses affaires avant de monter rapidement les escaliers de sa chambre. Elle ne s'attendait pas du tout à une visite de sa petite amie, mais c'était aussi pour cela qu'elle lui avait laissé une clé, elle pouvait aller et venir comme bon lui semblait et si en plus elle pouvait profiter de sa présence, c'était un bonus. Captant le bruit de la télévision qui émanait de sa chambre, elle laissa un léger sourire se dessiner sur ses lèvres avant de pousser silencieusement la porte de sa chambre pour se retrouver face à une boule dans son lit. Avançant sans un bruit, elle retira délicatement la couverture pour enfin trouver sa petite tête brune. « Bonjour ma belle. » S'asseyant sur le bord du lit, elle se pencha pour sceller leurs lèvres, laissant une main venir caresser tendrement sa joue. Cependant elle comprit bien vite que quelque chose n'allait pas, Reagan était une jeune femme lumineuse avec un sourire constant sur les lèvres et ici ce n'était pas le cas. « Hey, bébé, qu'est-ce qui ne va pas ? »

Les images défilent sur la télévision et je n'ai aucune envie de les regarder. La discussion que j'ai eue avec ma meilleure amie repasse encore et encore dans ma tête. Je la revois m'annoncer qu'elle avait passé une nuit avec Declan, je revois ma colère et je me mets à pleurer. Forcément, je suis énervée, mais pas que, je suis également déçue. Noa a toujours été celle à qui je faisais le plus confiance et aujourd'hui, tout est brisé. Je ferme les yeux, espérant m'endormir et oublier tout ceci, mais rien, il est certainement trop tôt pour ça. Tellement absorbé par mes pensées, je ne vois pas le temps défiler et je frôle l'arrêt cardiaque quand la couverture se retrouve ôtée de moi. C'est peut-être con, mais je commence par penser qu'il s'agit d'un intrus, avant de comprendre qu'il ne s'agit que d'Azel. « Bonjour ma belle. » Un sourire timide se dessine sur mes lèvres en réponse à celui qu'elle m'offre. La jeune femme se penche alors vers moi et nous échangeons un tendre baiser. Ce simple geste me réchauffe déjà le cœur. Je savais qu'en venant ici, je serais au bon endroit, à ma place. La jolie blonde n'est pas idiote, elle comprend rapidement que quelque chose cloche, je ne peux plus rien lui cacher. « Hey, bébé, qu'est-ce qui ne va pas ? » Je tourne quelque seconde la tête vers la fenêtre pour trouver le courage de tout lui dire, puis je viens retrouver le contact de son regard. « J'ai été cocue. » Voilà, c'est dit. C'est direct et à la fois ironique quand on connaît toute l'histoire. Mais le soucis, c'est que je ne suis pas dans cet état parce que j'ai appris qu'il avait couché avec quelqu'un d'autre, même si ça blesse un peu, mais bien parce que je connais la personne avec qui il l'a fait. « Je suis allée voir Noa aujourd'hui pour lui parler de nous. » Ce qui dans le fond était très compliqué pour moi. J'apporte beaucoup d'attention aux regards des autres et celui de ma meilleure amie compte beaucoup pour moi, alors si elle n'avait pas accepté ma relation avec Azel, cela aurait compliqué la donne. « Et en réponse, elle a eu la gentillesse de me dire qu'elle avait couché avec Declan lors d'une soirée où je n'étais pas là. » Je rigole un peu, mais ce rire est loin de venir du cœur. Je regarde la jeune femme, une grimace sur le visage, incapable de pouvoir ajouter autre chose pour le moment. Je me décale un peu sur le lit et viens me rapprocher un peu plus de ma petite amie, suffisant pour pouvoir poser ma tête sur la cuisse qui se trouve la plus proche de moi. Le visage posée sur l'extrémité basse du membre inférieure de la jeune femme, je peux dessiner des ronds à l'aide de mes doigts sur la partie supérieure. Après plusieurs minutes de silence, je finis par reprendre la parole. « Bizarrement, ce qu'il a fait ne me touche pas tellement. Ce n'est que ce que je mérite dans le fond. Mais Noa.. » Elle n'avait aucune raison valable pour faire ça. Dans le fond, Declan non plus, vu qu'il n'a appris qu'aujourd'hui que j'ai eu une liaison, mais ça reste ''justifié''. Noa, non. Ma meilleure amie a toujours prétexté être pour mon couple et pourtant, il ne lui a fallu qu'une soirée, certainement un peu d'alcool, pour me poignarder dans le dos. L'évocation simple de son prénom me redonne envie de pleurer et il ne faut que quelques minutes pour que je commence à rendre humide le vêtement d'Azel. Ce qui n'est pas très grave en soi, vu qu'il y a de fortes chances pour que l'on finisse la journée ici, uniquement toutes les deux. « C'est vraiment la merde. » En une journée, j'ai perdu deux personnes a qui je tenais énormément. Azel est toujours là, heureusement et il reste ma famille, même si ma rupture avec Declan risque de ne pas ravir mes parents. Je ne suis pas dupe, je sais très bien qu'ils tentaient de renouer des liens avec moi grâce à lui. Ce ne sera plus possible, à moins qu'ils utilisent la blonde, mais j'ai de gros doutes là-dessus. « J'étais à deux doigts de lui mettre une gifle. » Dis-je en reniflant. Venant de moi, c'est quelque chose d'exceptionnel. Je ne suis pas du genre à être violente, non pas par envie, mais bien par manque de courage. Jamais je ne pourrais blesser quelqu'un, ou alors, il faut vraiment, mais je dis bien vraiment, me chercher. Pour Noa, je pense qu'elle sera plus du genre à la jouer profil bas. « J'ai perdu ma meilleure amie. C'est vraiment une journée de merde. Elle avait bien commencé et puis.. » Avec toutes mes phrases, j'ai bien répondu à sa question, lui expliquant ce qu'il n'allait pas, mais avec tout ça, j'en oublie de lui dire que nous ne sommes plus que deux désormais, qu'il n'y a plus de triangle amoureux.

Elle avait été dans le même état qu'elle alors elel savait ce que c'était, la première déception amoureuse était toujours la pire, celle qui faisait le plus de mal. On se sentait trahie, sale parfois et surtout on commençait à regretter les moments passés, on repensait à chaque petit détail en se disant : si j'avais su. Azel avait eu son âge, elle avait eu les mêmes problèmes alors même si Reagan n'était plus amoureuse de Declan, même si elles étaient ensemble et pensait bientôt le quitter, elle comprenait parfaitement la douleur que devait ressentir la jeune femme. Parce qu'elle l'avait aimé, elle lui aviat tout donné, même sa virginité. Elle lui avait aussi donné son cœur et leur relation avait été longue, il était son premier amour, alors elle ne pouvait pas être jalouse de tout ça, elle ne pouvait pas en vouloir à Reagan d'être triste et touché et ce n'était pas le cas, aujourd'hui elle acceptait de parler de Declan, de l'entendre énoncé le prénom de celui qui lui avait brisé le cœur ou du moins fait très mal.
Soupirant doucement en voyant dans quel état était sa belle, Azel décida de soulever les couvertures pour venir avec elle dans le lit, à partir de là, elle l'amena contre elle avant de se mettre à lui caresser les cheveux tout en l'écoutant sans prononcer un mot, Reagan avait besoin de parler, de mettre des mots sur ce qu'elle ressentait, c'était le seul moyen pour qu'elle passe au dessus de tout cela. Plus le monologue de la brune avançait, plus Azel comprenait la gravité de la situation. Le principal problème n'était pas le fait que Declan l'ait trompé, non, le principal problème venait du fait qu'il l'avait trompé avec sa meilleure amie et alors Azel comprit, la trahison avait été dans les deux sens, elle venait de se prendre en pleine tête la perte de sa meilleure amie et de son petit ami. Certains devaient sûrement appeler cela le karma, elle avait tout d'abord trompée Declan, elle s'était reçu le retour de baton en pleine face et cela faisait de fois plus mal. Embrassant le crâne de la brune, Azel la serra un peu plus contre elle. « Chut bébé, je sais. Je sais que ça fait mal, je suis aussi passée par là et je comprends. Tu es en colère, contre Declan, mais surtout contre Noa. Elle t'a trahie et tu lui en veux et c'est normal. Maintenant on va oublier tout ça. Je vais te faire couler un bain, on va commander des pizzas et enfin on va manger de la crème glacé dans mon lit en regardant ce que tu veux, même un film Disney si ça peut te faire plaisir. » Déposant un furtif baiser sur les lèvres de sa belle, elle lui caressa la joue avant de se perdre dans son regard. « Tu n'es pas seule Reagan, je suis là maintenant. »

Ce qu'il y avait de plus drôle dans cette histoire c'est qu'elle avait l'impression de se retrouver face à sa petite sœur qui venait de se faire briser le cœur et ça lui allait très bien. Elle ne pensait pas un jour devoir faire face à ce genr de situation avec Reagan, à devoir prendre soin d'elle, lui faire oublier une déception pareille, mais elle aimait ça, ce nouveau cap dans leur relation, découvrir une nouvelle facette de Reagan et de ce qu'elle pouvait lui apporter, ce soir elle était décidée à prendre soin de sa belle, à lui faire comprendre que tout cela n'était pas grave et juste une question de temps pour tout oublier et que surtout, elle était là pour elle et qu'elle ne comptait pas la lâcher ou la trahir comme avait put le faire les deux autres. Poussant la porte de la salle de bain, elle retrouva sa brune allongée dans sa baignoire les yeux fermés. S'approchant de cette dernière, elle se mit à genoux devant le récipiant en fonte avant de caresser le bras de la belle pour lui faire comprendre sa présence. « Salut. » Souriant tendrement à sa petite amie, elle lui tendit un verre de vin rouge avant de laisser sa tête reposer contre le rebord de la baignoire. « Comment tu te sens, détendu ? » Parce que la blonde avait tout fait pour. Elle avait laissé la lumière tamisé pour éclairer la salle de bain de dizaine de bougies avant de faire mousser l'eau grâce à des boules de parfum et surtout, elle lui avait laissé de l'espace, du temps pour lui permettre de se détendre et de réfléchir seule à toute cette histoire. « Les pizzas sont arrivées, le lit est prêt quand tu te décideras à sortir. Les serviettes sont posées sur la chaise près des lavabos et enfin j'ai fais chauffer un paignoire que tu trouveras à côté des serviettes pour quand tu sortiras. » Elle se pencha pour lui embrasser le front avant de lui dire ce qui peut-être, lui ferait le plus de bien. « Je t'aime Reagan Wiess. »

Les mots s'échappent tous seuls de ma bouche et Azel, comme une parfaite petite-amie, se contente de m'écouter. Parler me fait du bien et même si cela me rappelle encore et encore ce que j'ai appris un peu plus tôt, c'est nécessaire. C'est ce qui me guidera vers l'oublie ou le pardon. « Chut bébé, je sais. Je sais que ça fait mal, je suis aussi passée par là et je comprends. Tu es en colère, contre Declan, mais surtout contre Noa. Elle t'a trahie et tu lui en veux et c'est normal. Maintenant on va oublier tout ça. Je vais te faire couler un bain, on va commander des pizzas et enfin on va manger de la crème glacée dans mon lit en regardant ce que tu veux, même un film Disney si ça peut te faire plaisir. » Je continue de renifler, je n'ai rien d'autre à faire que ça pour le moment. Dès que je pense à Noa, je reviens à la case départ et mes émotions s'emballent. Comme pour me réconforter un peu plus, Azel vient déposer ses lèvres contre les miennes. « Tu n'es pas seule Reagan, je suis là maintenant. »

Allongée dans la baignoire, les yeux fermés, je tente d'oublier ce que Noa m'a avoué. C'est difficile et certainement trop tôt pour y arriver complètement, mais j'essaye. Tout ce qu'a fait Azel pour moi aide. Même si je n'arrive pas à oublier, j'arrive à me détendre, à voir un peu de positif dans tout ça. Toujours pas du côté de ma meilleure amie, mais bien de celui de mon ancien petit-ami. Une main rentre en contact avec ma peau et je sursaute, surprise de la présence de la blonde, je ne l'ai pas entendue arrivée. « Salut. » La jeune femme me tend un verre de vin. Je sors alors l'une de mes mains de l'eau et l'attrape. Je bois rapidement une gorgée du liquide, puis joue un peu avec le bord du verre. « Comment tu te sens, détendu ? » Je hoche la tête. « Merci beaucoup Azel. C'est vraiment gentil tout ce que tu as fait. J'ai tellement l'impression d'être un fardeau aujourd'hui. » Dis-je en grimaçant légèrement. Elle ne devrait pas faire ça, pas me consoler d'une histoire de coeur, alors qu'elle est celle qui partage ma vie maintenant. « Les pizzas sont arrivées, le lit est prêt quand tu te décideras à sortir. Les serviettes sont posées sur la chaise près des lavabos et enfin j'ai fait chauffer un peignoir que tu trouveras à côté des serviettes pour quand tu sortiras. » Je dépose mon verre à proximité de la baignoire, avant de déposer ma main sur la sienne. « Je t'aime Reagan Wiess. » Un large sourire se dessine sur mon visage à ces mots. Savoir qu'elle est là, avec moi et qu'elle ne me lâchera pas est certainement la chose qui me fait le plus de bien. Elle pourrait être distante vis-à-vis du sujet Declan, mais à la place, elle s'occupe de moi et fais son maximum pour que je me sente mieux. Je porte ma main jusqu'à sa joue pour la caresser tendrement. Je pourrais lui répondre que je l'aime aussi, mais le fait que ces mots n'ont encore jamais franchis mes lèvres pour elle rend la chose plus difficile. Je lui ai clairement dit que j'étais amoureuse d'elle, cependant, je n'ai jamais prononcé ces trois mots et pour le moment, ils restent bloqués au fond de ma gorge. Un autre jour certainement. Pour ne pas laisser de long silence suite à cette déclaration, je rapproche mon visage du sien et viens échanger un baiser des plus amoureux avec elle. Je colle ensuite mon front contre le sien. « Nous ne sommes plus que toutes les deux maintenant. » Le regard planté dans le sien, je comprends que je dois expliquer mes propos, alors j'enchaîne et poursuis l'histoire que j'ai commencée plus tôt dans son lit. « Declan attendait devant chez moi quand je suis rentrée de mon rendez-vous avec Noa et je l'ai quitté. » Il faut avouer qu'il était au mauvais endroit au mauvais moment. « Je lui ai aussi avoué que j'avais vu quelqu'un d'autre, certainement pour le blesser un peu. » C'est vrai que je n'y ai pas été par quatre chemins. Je ne sais pas si c'était la bonne chose à faire, si je devais lui annoncer comme cela, mais maintenant c'est fait. Je m'éloigne un peu d'elle et souris avant de lui dire de nouveau la nouvelle. « Il n'y a plus que toi et moi. » J'étends de nouveau mon corps dans la baignoire, puis attrape le verre de vin que j'ai posé non loin et en bois une gorgée. Je reste là, de longues secondes, à contempler la magnifique personne qui a croisé ma route il y a maintenant plus de dix mois. Elle a changé beaucoup de choses dans ma vie, mais rien que je regrette aujourd'hui ou que je ne regrettais dans les mois ou années à venir. « Tu peux me donner le peignoir s'il te plaît. Je ne vais pas rester ici indéfiniment, sinon je vais attraper froid. » Et puis, comme elle vient de me le dire, les pizzas nous attendent, tout comme le reste de la soirée. Je me lève de la baignoire, alors qu'Azel va me chercher ce que je lui ai demandé. Je passe une jambe par-dessus le rebord, puis l'autre et enfile le peignoir qu'elle me tend. « J'ai faim. Ces pizzas me donnent très envie en plus. Et puis pour le film, nous ne sommes pas obligées de regarder du Disney. Tu pourrais choisir ce soir. » Je fonds littéralement face aux Disneys, notamment à cause de Côme, mais je ne voudrais pas lui imposer, surtout si elle n'aime pas.

Il avait fallu une pizza, un Disney et un pot de glace au chocolat parsemé de quelques baisers pour enfin réussir à l’endormir. Azel avait presque failli pleurer avec elle, avec son bébé. Ça lui faisait mal de la voir dans cet état encore plus pour un mec qu’elle ne pouvait pas supporter, mais quelque part ça faisait du bien aussi. Parce qu’elle s’était réfugiée chez elle, c’était elle qu’elle voulait voir quand elle n’allait pas bien, pas ses parents ou bien ses amis, seulement elle. Et puis aussi, pour une fois qu’elle n’était pas la cause de ce malheur, c’est vrai elle était habituée à ce que Reagan lâche quelques larmes pour elle, pas que l’idée était réjouissante, mais c’était comme ça. Parce que Azel faisait tout mal, lui annonçait rien de sa double vie, lui disait trop tôt qu’elle l’aimait, trop tard qu’elle ne voulait qu’elle. C’était une maladroite de l’amour, le pauvre Nick en avait fait les frais.
La tête perdue dans les nuages, cela faisait un petit moment que le soleil s’était levé, un petit moment déjà qu’elle traçait des formes aléatoires dans le dos de sa belle endormie qui semblait n’avoir conscience de rien. Reagan dormait et Azel avait le cerveau qui surchauffait, parce que maintenant elle le savait, elles étaient seulement deux et c’était effrayant. Elle ne pouvait pas dire à quel moment elle s’était rendu compte de la chose, mais soudainement se retrouver comme seule personne dans la vie de Reagan avait quelque chose d’effrayant. Et si elle lui faisait encore du mal ? Et si elles n’avaient pas la même conception de leur futur ? Après tout, Reagan ne lui avait toujours pas dit qu’elle l’aimait, alors que cela était chose faîte depuis un petit moment pour Azel et puis il y avait aussi la question de leur différence d’âge. Azel allait sur sa trentaine alors que Reagan venait d’avoir vingt ans. Azel rêvait de mariage et de bébés et son horloge biologique faisait qu’elle se devait d’y penser de plus en plus. Soupirant longuement, la blonde se laissa tomber sur son oreiller avant qu’une sonnette vienne troubler ce silence qui se faisait de plus en plus pesant. Embrassant rapidement le crâne de sa belle, elle vérifia son pyjama avant d’aller ouvrir et d’avoir la surprise de tomber sur son ex-fiancé qui ne se gêna pas pour entrer sans permission. « Nick, mais qu’est-ce que tu fais ici ?! » « Bonjour à toi aussi princesse, sache qu’on avait rendez-vous à huit heures et il est actuellement neuf heures et quarante-cinq, alors je me suis dis que j’allais venir voir si tu n’avais pas perdu la vie. » Exact, ils avaient effectivement rendez-vous beaucoup plus tôt dans la journée, Nick avait proposé quelques uns de ses clients pour venir enrichir une future soirée du magazine de grosses têtes et ils devaient voir tout cela ensemble ce matin. Portant une main à son front, elle secoua la tête en se mordant la lèvre inférieure. « Je suis désolée, j’ai complètement zappé. La soirée à été mouvementée et … » Elle fut rapidement coupée dans son monologue quand Nick attrapa la bouteille de vin vide qui se trouvait sur la table. « C’est avec ce vin là que je t’ai demandé en mariage. Français que j’avais fais importer, j’avais oublié qu’il restait quelques bouteilles ici … » Elle se sentait coupable, parce qu’il venait de lui balancer en pleine tête qu’elle lui avait brisé le coeur, qu’il avait été capable de faire venir du vin de France juste pour lui faire plaisir. S’apprêtant à reprendre la parole, elle fut surprise de le voir se rapprocher d’elle et elle fut aussi incapable de le stopper, peut-être qu’il y aurait toujours cette attraction entre eux et cette idée venait foutre un peu plus le bordel dans sa tête. « Je ne savais pas que t’avais fais tout ça … le romantisme est un langage qui m’est ésotérique. » « Azel tu mérites ce qu’il y a de meilleur et je … » Son ex-fiancé n’eut pas le temps de terminer sa phrase que sa petite amie venait de débarquer dans le salon, petite amie qui semblait pas ravie de sa présence ou bien était-ce le fait qu’ils étaient un peu trop proche pour ce que cela soit seulement amical ? Dans tous les cas, Azel sentait déjà les problèmes arriver à grands pas et les trois mètres qu’elle venait de mettre entre elle et Nick ne suffisait pas à effacer cette pensée. « Reagan voici Nick mon ex-fiancé et à présent ami et Nick voici Reagan ma … » « Ta petite amie. » Nick était le roi de la poker face, mais Azel le connaissait assez bien pour savoir que cela lui avait brûler la langue de sortir ses trois petits mots et alors que son ex venait serrer la main de la jolie brune, Azel aurait voulu être partout ailleurs sauf ici.

Toutes les péripéties de la journée ont fait que le sommeil peine à me trouver. Mais finalement, dans les bras de ma douce et devant le film, je finis par sombrer dans un sommeil lourd et des plus reposant. Il ne prend fin que le lendemain matin, aux alentours de dix heures. En me retournant dans le lit, je remarque que ma petite amie n'est plus là. Certainement déjà partie à un rendez-vous pour le travail. Mais en me concentrant un peu plus, j'entends des voix dans les pièces du rez-de-chaussé. Azel ne parle pas toute seule, non, elle est avec quelqu'un. Un homme. Je fronce légèrement les sourcils, surprise d'une telle chose à une heure si matinale. Bon, peut-être pas si matinale que ça, mais je trouve tout de même cela étrange, elle ne m'a rien mentionné la veille. Peut-être trop désespérée par l'état dans lequel j'étais, elle n'a rien voulu ajouter. Je retire la couette de mon corps et prend le premier vêtement que je trouve pour l'enfiler. Je descends les escaliers, pas sur la pointe des pieds, mais presque. En tout cas, je fais ça très discrètement et je le regrette rapidement en voyant la scène qui s'offre à moi. « Azel tu mérites ce qu'il y a de meilleur et je … » Nick est là. NICK. À cet instant précis, la seule chose que j'ai envie de faire, c'est pleurer. Mais de quoi est-ce que j'aurais l'air ? Je préfère serrer les dents et faire passer ces larmes qui ne demandent qu'à couler. Je me racle un peu la gorge, suffisamment assez fort pour que la blonde remarque ma présence. « Reagan voici Nick mon ex-fiancé et à présent ami et Nick voici Reagan ma … » « Ta petite amie. » Je hoche la tête pour affirmer ses propos. Il a l'air au courant, alors il m'explique ce qu'il était en train de faire avec Azel ? Il se rapproche un peu plus de moi et m'offre une poignée de main comme salutation. « On s'est déjà vu. » Dis-je froidement. À la fois pour ce que je viens de voir, mais aussi pour la fameuse fois où nous nous sommes vus. Il est celui qui m'a indirectement annoncé que la jolie blonde n'était pas célibataire. Maintenant que les présentations sont faites, un silence presque gênant plane ici. D'un simple regard, je propose à Azel de nous mettre un peu à l'écart, j'ai besoin qu'elle m'éclaircisse quelques points. « Qu'est-ce qu'il fait là ? » Je croise mes bras contre ma poitrine attendant de pied ferme une réponse de sa part. « C'est dingue. Je me disais justement que je rêvais de voir l'ex de ma copine chez elle, dès mon réveil. En plus, sur le point de.. » Je plisse les yeux rien qu'à y repenser. « J'ai rêvé où il était sur le point de t'embrasser ? » Autant mettre les choses au clair directement, que je sache si je suis folle ou si j'ai bien vu. Malheureusement pour la jeune femme, je suis lancée dans mon monologue et ne lui laisse aucune chance pour placer un mot. « Tu veux un plan à trois et tu n'osais pas me demander, alors tu as préféré le faire venir directement ? » Dis-je pour essayer de me détendre un peu. C'est peine perdue, rien ne pourra faire changer mon état actuel. « Je vais rentrer chez moi et vous laisser tous les deux, c'est mieux. J'aurais aimé procrastiner avec toi toute la journée, mais au moins, ça va me forcer à travailler un peu. » Trouver un point positif dans une telle situation, c'est certainement la meilleure des choses à faire. Sans un regard de plus, je retourne de l'endroit où je viens et enfile rapidement les vêtements que j'avais la veille. Me réveiller et tomber sur Nick, ça ressemble vraiment à un cauchemar et les mots qui s'échappent discrètement de mes lèvres montrent bien mon avis là-dessus. Très rapidement, je suis de retour dans la pièce de vie et sans un regard à Nick je me dirige vers ma petite amie. « Si tu décides de me quitter, tu m'envoies un petit message, histoire que je sache si c'est utile de revenir ou pas. » Dis-je sur un ton ironique. Un sourire se dessine sur mes lèvres, mais celui-ci est loin d'être naturel. Il est forcé et tellement faux qu'un aveugle pourrait même le voir. Je me rapproche un peu plus d'Azel, assez pour pouvoir lui murmurer à l'oreille. « S'il ose quoique ce soit avec toi, je l'égorge de mes propres mains ! » Il n'y a plus qu'elle et moi maintenant, je ne laisserais personne se mettre entre nous. Je reprends ensuite un peu mes distances, juste assez pour pouvoir l'embrasser. Je lui offre un premier baiser tendre, puis un deuxième plus langoureux. Bien sûr, je fais en sorte que Nick en soit témoin. Il faut qu'il arrive à se rentrer dans la tête qu'Azel n'est plus à lui, qu'elle ne l'aime plus. Je lui glisse encore quelques mots, puis salue le jeune homme avec un regard avant de finalement quitter la maison. Je suis restée calme, mais dieu que je suis énervée.