Pompier, et garde rapprochée, pour vous servir [ft. Maya]

La colocation se passait bien. Wade l'admettait volontiers et le disait même sans qu'on le force. Ses colocataires étaient en or. De temps en temps, son côté un peu maniaque prenait le dessus et cela créait des tensions passagères mais finalement Jenny et Maya finissaient par s'y faire. Quant au courant, il passait très bien entre eux. Wade restait toujours volontaire pour aider, que ça soit dans l'entretien ou pour les courses. Et dès que le sujet "fête" était évoqué, il se proposait pour organiser le tout. Alors il ne s'agissait pas de "booms" d'enfer, à faire exploser les vitres à coup de musique et à réveiller tout l'immeuble. Pas besoin de faire des trucs trop bruyants pour s'amuser. Ils se retrouvaient souvent à siroter un petit cocktail dans le salon, juste à trois, avec une musique en fond sonore, généralement assez discrète. Et puis sur la table basse, des tapas, des biscuits apéritifs. Parfois, ça finissait en petites danses improvisées. Et généralement tout était fini vers 23 heures. On pouvait trouver ça plan-plan, mais la colocation restait un endroit calme et paisible, où il faisait bon vivre et pas question d'abîmer les ondes positives du lieu en faisant n'importe quoi. De retour du travail, Wade retira ses chaussures et ses chaussettes. Ca faisait toujours du bien de marcher pieds nus. Il adorait ça. La sensation du sol frais sur sa peau était extrêmement agréable. Au programme, profiter du fait qu'il n'y ait personne pour prendre sa douche. Une bonne douche froide, comme il les aimait, avec tout juste un petit peu d'eau chaude sur le début pour que la sensation de fouet soit plus grande.

Comme il n'y avait personne à part lui, il commença à se déshabiller dans le couloir, en prenant soin de plier ses vêtements et de faire un détour par sa chambre pour les poser sur son lit, fait au carré, à la militaire en somme. Ca ne le gênait pas d'être carrément à poil, mais dans la colocation, il ne l'imposait jamais à personne. Il possédait tout de même une certaine pudeur, même s'il était bien foutu et qu'il s'entretenait. Tranquillement, il prépara un t-shirt propre, un pantalon assorti et un boxer. Il se rendit ensuite dans la salle de bain, laissant la porte entrouverte. De toute façon, quand bien même quelqu'un aurait été là, personne ne serait rentré. Ils respectaient leur intimité, toujours. Wade commença par faire couler de l'eau brulante sous laquelle il se plaça. Puis après quelques secondes, il ne garda que l'eau froide. La différence de température lui arracha un grognement, comme d'ordinaire. C'était presque une expression de plaisir, puisqu'il se sentait revigoré. Il avait la chair de poule, il claqua même des dents, mais bon sang ce que ça lui faisait du bien ! De toute façon, il ne craignait pas trop le froid. Il avait même tout le temps chaud. Ces derniers temps, il en avait parlé à quelques personnes qu'il cotoyait, parce qu'elle s'offusquaient de le voir en short en plein hiver. Le pasteur de la paroisse où il se rendait pour échanger sur la religion lui avait parlé des magnétiseurs. Ok, ça paraissait farfelu, dit comme ça. Mais il ne fallait pas se focaliser sur une image pré-établie de la chose. La vérité, c'était que comme les magnétiseurs, Wade avait toujours les mains chaudes, brulantes parfois. Et quand il massait quelqu'un, ou qu'il établissait un contact, il remarquait que ça avait un effet apaisant.

Bref, même s'il tâchait toujours de mettre en contradiction sa foi avec les faits réels, il se demandait si cette histoire de magnétisme n'était pas une explication. D'autant que même avec la douche froide, son corps reprendrait sa température normale en moins de deux. Quand il y pensait, il voyait les souvenirs d'avec son ex. Leur couple n'avait pas survécu à l'été. Dans le lit, Rhodes fut une telle bouillotte que son amant prit la décision radicale de dormir dans le salon, tout le temps. C'était avant la colocation, dans son ancien appartement, qu'il lui arrivait de regretter de temps en temps parce qu'il s'y était senti bien des années durant. La colocation, c'était différent. Il y avait plus de règles mais aussi beaucoup plus de facilité à tuer l'ennui et la solitude. Wade était content quand il entendait une clé tourner dans la serrure. Ou qu'il trouvait Jenny, Maya, parfois même les deux, dans la cuisine ou le salon. Les voir, c'était comme un deuxième rayon de soleil dans sa journée. D'ailleurs, s'il se préparait ce soir, pour sortir, au lieu d'enfiler ses affaires de sport pour aller se défouler, c'était parce que Maya avait fait appel à lui. Elle voulait acheter quelque chose, en rapport avec la moto. Wade avait un peu honte, parce que dès qu'il avait entendu le mot "moto", il s'était focalisé dessus et avait zappé le reste. Elle voulait son avis. Serviable comme il l'était, Rhodes ne put qu'accepter. Il n'hésitait pas à se plier en 4 pour ses amis, car il considérait Maya ainsi.

Il sortit de la douche, se sécha, passa sa serviette autour de sa taille et commença son petit rituel beauté. Crème hydratante, huile à barbe, parfum, déodorant... ouais, il possédait un petit côté métronome, malgré sa carrure de mec. Il se fit un sourire dans le miroir, quand il eut terminé. Mégalo ? Un petit peu oui. Mais bon, il pouvait se le permettre. Ce n'était pas un secret qu'il s'aimait bien ! Il n'affichait jamais la moindre prétention ou arrogance, mais il kiffait son corps. Il s'habilla, se coiffa et après avoir tout rangé et nettoyé derrière lui, il se rendit dans la cuisine où il commença à découper quelques fruits qu'il mit dans un blender pour faire un smoothie. La porte d'entrée s'ouvrit sur Maya. Il l'accueillit avec un grand sourire et une petite taquinerie comme il aimait en faire :

- Hey !!! Mais regarde-moi qui voilà ! Et comme par hasard, pile au moment où je prépare un smoothie ! Maya ou l'art de tomber à point nommé ! N'est-ce pas ?

Vu la quantité de fruits, on voyait bien qu'il avait prévu de l'inclure dans le dosage. Aussi, il la taquinait comme on pouvait le faire avec quelqu'un que l'on apprécie, sans provocation, de façon gentille et douce. Wade n'était pas méchant pour deux sous.

- Ca a été ta journée ?