Christopher - l'homme qui en savait peu

christopher nathan peñali

And you wake up in the morning and your head feels twice the size

les informations en vrac

la partie anecdotes
01 ○ Quand Chris a été retrouvé à l'orphelinat, seul, il a directement débuté un mutisme sélectif. Il n'a pas parlé durant des mois et des mois, alors même que la gentille mère Peñali l'accueillait chez elle. En réalité, le premier mot qu'il a prononcé était adressé à Nathan, et il n'a parlé qu'à lui durant encore d'autres mois, avant de finalement se sentir mieux.
02 ○ Son adolescence a été très difficile, et il n'a aujourd'hui pas de mal à admettre que c'était à cause de son abandon. Il a passé quelques après-midis à sécher les cours pour aller se renseigner auprès des hôpitaux de la ville, à chercher des actes de naissances à la recherche de ses parents biologiques. Il ressentait le besoin de devoir connaître son passé pour pouvoir avancer.
03 ○ Ne connaissant pas sa famille, Christopher ne connaît alors pas les antécédents médicaux familiaux. Malchance pour lui, il est atteint de presbyacousie avancée, un cadeau de sa famille maternelle biologique. Merci maman.
04 ○ Durant ses conneries d'adolescence, Christopher a appris à conduire une moto... Illégalement. Typique. Mais ça ne lui a pas toujours porté bonheur. Lors d'une virée sur la moto d'un pote, la pluie lui a causé un accident. Il a quelques cicatrices sur son cou à cause des bouts de verre qui étaient venus se loger dans sa peau, mais heureusement il ne lui est rien arrivé de plus grave ce jour-là.
05 ○ Quand il s'est fait adopter, sa mère lui a permis de choisir son deuxième prénom. Il n'a clairement pas hésité : Nathan. C'est un peu le même principe que ces parents qui appellent leurs gosses par le nom de leur idole, mais sur soi-même.
06 ○ La mort de son père a été une épreuve très douloureuse. Depuis la fin de son adolescence, Christopher a vraiment mis sa famille en priorité dans sa vie, comprenant à quel point il avait été chanceux de se faire accueillir et adopter par les Peñali. Alors voir sa famille s'effondrer, ouais, c'était dur.
07 ○ Travailler dans la protection de l'enfance était pour lui comme une évidence. A la fois à cause de son propre passé, mais aussi à cause de l'orphelinat dans lequel travaille sa mère qui lui a toujours montré la dure réalité de la vie. Là où lui a eu la chance de s'en sortir, d'autres vivent privés de tout amour familial. Et ça, il a du mal à l'accepter.
08 ○ Il n'a aujourd'hui plus du tout l'intention de retrouver sa famille biologique. Chris se sent chez lui chez les Peñali, et il a bien compris que remuer le passé était l'unique chose qui l'empêchait réellement de grandir et de s'épanouir. Il a arrêté ses bêtises d'adolescent le jour où il s'en est rendu compte.
09 ○ Il a la très mauvaise manie de fumer, un acte qu'il considère comme un réel plaisir. Il a fumé ses premières clopes lors de visites à l'orphelinat, alors que les plus âgés se planquaient pour découvrir les effets de la nicotine. Tant pis pour lui.
10 ○ Son plus grand rêve est de fonder une famille, aussi grande, heureuse et soudée que possible, et il ne peut pas attendre à l'idée d'être père. Pourtant, il semble qu'il n'arrive pas à garder une femme bien longtemps, et l'idée de mourir sans jamais avoir réussi à se marier et avoir des enfants le terrifie. Il commence même à se tourner vers l'adoption.

les indiscrétions sur le joueur

 

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<pris>○ boyd holbrook</pris> christopher peñali

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l'histoire de ma vie

Please don't tell me I'm too far gone

Christopher aurait pu avoir une vie merdique. Une vie qu’il aurait même pas eu envie de vivre, en fait, sans aucune raison de se lever le matin, avec sûrement pour seule envie d’aller s’ouvrir des bières en espérant que le temps passerait plus vite avec un peu d’alcool s’infiltrant dans ses veines, comme s’il en aurait eu besoin pour juste oublier que le temps existait. Il aurait pu avoir une mère qui s’en foutait, un père qui aurait été à peine présent, entendre et voir trop de choses qu’il n’aurait jamais dû entendre ni voir. Vivre une vie où il aurait détesté chaque seconde, parce qu’aucune de ces putains de secondes n’auraient servies à rien. Elles ne lui auraient pas servies à mûrir, à apprendre de ses erreurs, ni même à juste les repérer. Il aurait pu garder ce nom de famille dont il ne se souvenait même plus, cette vie dont il ne se souvenait même plus. Il aurait pu. Il aurait pu mais il a été sauvé. Sauvé par la famille Peñali, lui, lui le pauvre garçon aux vêtements noircis et déchirés, lui qui avait toujours vécu dans une misère qui l’achevait. Les 6 premières années de la vie de Christopher lui sont totalement méconnues. Méconnues alors même qu’il en fut le principal acteur. Mais c’était fréquent, après tout, on appelait ça la mémoire sélective, comme si son esprit se protégeait de tout le mal qu’il avait ressenti, toute cette peine qui l’avait brisée. Il n’a aucune idée du fait qu’il soit né à Kawerau, il ne se rappelle pas que sa mère s’appelle Lise, ni que son père était un sacré enculé. Il ne se rappelle pas que sa mère n’a pas pris la peine de l’amener jusqu’à l’orphelinat, qu’elle l’a juste laissé dans un parc pour enfants avant de se barrer en douce. Il ne se rappelle pas qu’il mangeait à peine, qu’il devait souvent se démerder, qu’il rentrait seul de l’école. Il ne s’en rappelle pas, et il n’a pas besoin de s’en rappeler.

Parce qu’une bonne étoile a pris soin de lui, et qu’on lui a apporté toute l’aide et l’amour dont il avait besoin. On lui a appris à aimer et être aimé, à vivre une vraie vie de petit garçon, à claquer des pétards et à faire du vélo. On lui a appris à se coiffer et à se brosser les dents, à changer de vêtements tous les jours et à se doucher avec du savon. On lui a appris ce qu’était la famille, et ça, ça c’est la chose qu’il ne pourra jamais oublier. Depuis ses 6 ans, depuis qu’il a été retrouvé à l’orphelinat, il en a fait du chemin, Christopher, et il est passé par tant d’étapes, tant d’histoires.

Il a eu sa période mutisme, celle où il ne faisait confiance à personne alors que maman Peñali l’avait si chaleureusement accueillie chez lui, et que tout le monde faisait son maximum pour qu’il se sente à l’aise et le bienvenu. Il n’a parlé que de très longs mois plus tard, et, finalement, la vie au sein du foyer s’est tellement bien passée qu’il a fini par se faire adopter. Il avait alors gagné un père, une mère, et un frère. Mais il avait surtout gagné le bonheur, ce sentiment qui lui semblait inatteignable.

Il a aussi eu sa période rebelle, comme pas mal de mecs en pleine crise d’adolescence, Christopher a fait bien des conneries. Il a vécu son premier amour, celui où on découvre les âmes et les corps, celui qui te défonce le coeur si fort que tu penses que tu t’en remettras jamais alors que tu finis par oublier son nom et son visage avec le temps, celui qui te fait croire que t’es invincible alors que t’es qu’un putain de gamin comme les autres. Il a perdu la tête, Chris, vers ses 16 ans, et il se demande encore aujourd’hui comment sa famille a fait pour continuer à le supporter. Il sortait sans prévenir, ne rentrait jamais à l’heure, buvait comme si ça allait lui permettre de se prouver qu’il était bel et bien en vie et qu’il profitait de l’instant présent, conduisait illégalement jusqu’à ce qu’il s’écrase. Il a même volé un bateau plusieurs fois au port, avec sa bande de potes, pour aller en mer en pleine nuit faire soirée. Fallait dire que son frère était jamais contrarié longtemps contre lui, et il s’accrochait un peu trop à ce lien pour s’en sortir à chaque fois. 17, 18, 19… Il a continué ses merdes jusqu’à ses 23 ans environ, Chris. Il a vraiment mis du temps à grandir, et faut avouer qu’il s’en sent plutôt honteux aujourd’hui. Mais, au moins, il ne peut pas prétendre qu’il n’a pas profité de sa jeunesse.

En fait, il s’est calmé quand il a commencé à rentrer dans le monde du travail, et c’est là qu’il a commencé sa période sage. Christopher, rendu à la réalité, se sentait impuissant devant le fait accompli. Ces gosses, tous ces gosses vivaient ce qu’il avait lui-même vécu, mais tous n’avaient pas la chance de trouver, comme lui des années plus tôt, une famille pour les chérir. Alors il s’est penché sur son travail, jours et nuits au point où il n’en est plus sorti pendant des mois. Il voulait faire bouger les choses, mais seul, c’était impossible. Alors il a toujours fait au mieux, Chris, le coeur serré quand il ne pouvait pas placer en foyer un enfant battu par manque de preuves, le coeur brisé quand des couples annulaient une adoption dont on se faisait une joie à l’orphelinat, le coeur meurtri quand une mère abandonnait son enfant et lui confiait le dossier. Il a vraiment mis du temps, Chris, à s’acclimater à son taf, à comprendre pourquoi ça le faisait tant souffrir alors qu’il ne voulait rien faire d’autre de sa vie.

Et c’est ainsi qu’on arrive dans sa période adulte, alors que la quarantaine arrive petit à petit et que la crise, elle, est bien plus proche. A 36 ans, Christopher a l’impression d’avoir mal joué cette chance qu’on lui a donné. Il aurait aimé être comme son frère, déjà marié depuis tant d’années, il aurait aimé trouver une femme qui saurait lui montrer qu’il pouvait aimer convenablement, avec qui il parlerait d’enfantillages et de choses plus sérieuses, une femme qui lui donnerait des enfants qu’il pourrait bercer dans ses bras en se disant que ça, ouais, ça, c’était sa chair. Mais tout semble tourner au ralenti, et il a peur, si peur, de n’être assez bien pour personne, et de ne pas mériter toutes ces choses dont il rêve tant. Alors il continue de vivre sa vie, cette vie qu’on lui a offerte, perdant peut-être un peu espoir.