contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
I want to hide the truth But with the beast inside There's nowhere we can hide
Ava pianotait un rapport sur le clavier de son ordinateur lorsque son chef vint déposer un nouveau dossier sur son bureau. Un jeune avait fini à l’hôpital à cause d’une overdose suite à une sortie dans un des bars de la ville, un bar qui était récemment tombé dans le collimateur après des rumeurs selon lesquelles de la drogue y circulait… Justement un endroit que la flic connaissait pour y avoir passé plusieurs soirées. Au niveau criminalité, Wellington connaissait une période plus calme et on commençait à confier des affaires plus importantes à Ava. Lorsqu’elle était arrivée au sein du service néo-zélandais, l’équipe lui avait donné le temps nécessaire pour s’intégrer et s’imprégner des règles en vigueur dans le pays. La brune avait repris le travail en douceur et avait progressivement géré des dossiers plus difficiles. Cette affaire-ci concernait avant tout une vérification des faits mais elle pouvait potentiellement amener à des investigations plus poussées. Après avoir terminé son rapport en cours, Ava consulta donc le contenu du nouveau dossier. Sans surprise, elle retrouva le nom du propriétaire du bar et des employés. Elle ignorait cependant l’ampleur de ce qu’elle découvrirait. Pour en être certaine, Ava vérifia dans la base de données et trouva vite la confirmation qu’elle recherchait. Abel Mariano avait un passé de dealer et avait fait de la prison à New-York. Se pourrait-il qu’il ait recommencé à Island Bay ? Tout ceci semblait absurde à la jeune femme. Elle avait rencontré le barman au début de l’été et ils avaient ensuite partagé des moments ensemble, au bar ou après la fermeture. Ava était persuadée qu’elle se serait rendu compte de quelque chose de louche… à moins qu’elle se soit tout simplement laissée berner. Pourtant, la brune ne buvait pas beaucoup, en grande partie à cause du schéma familial dans lequel elle avait grandi. Une mère alcoolo qui leur avait fait vivre un enfer à son frère et elle, puis qui s’était barrée sans mot dire, ça laissait des souvenirs marqués au fer rouge. Ava avait toujours eu un rapport compliqué à l’alcool et ne pouvait donc même pas mettre sa crédulité sur le dos de la boisson. Peu importait, son opinion personnelle ne devait pas interférer. Au vu de la gravité des faits rapportés dans le dossier et du doute raisonnable en raison du passé d’Abel, un juge avait délivré un mandat pour une descente surprise au bar. Ava était en charge de l’opération.
La police débarqua dans le bar un soir de la même semaine, moment où les agents étaient le plus susceptibles de tomber sur des éléments compromettants. Evacuation des lieux, fermeture prématurée. Fouille entamée. Pendant que ses trois collègues agents s’occupaient de faire sortir les gens, Ava tendit le document sous le nez du barman. « Bonsoir. Lieutenant Connors. Voici le mandat de perquisition. La plainte qui nous a été adressée et d’autres éléments nous portent à croire que les activités du bar ne pourraient pas toutes être conformes. Les lieux vont être soumis à une fouille. » Elle n’allait pas lui servir du Abel devant tout le monde, ce serait bizarre. Il valait mieux pour lui qu’il ne s’y oppose pas sous peine d’être emmené pour entrave à l’action de la police. Elle pouvait lire la surprise et surtout la colère dans son regard. Si les yeux de Mariano s’étaient transformés en revolvers, elle serait probablement criblée de balles à l’heure qu’il était. Cette affaire ne l’enchantait pas, Ava. Pourtant, la brune ne montra rien. Elle devait rester professionnelle et faire fi de ce qui s’était passé entre eux, quand bien même ce n’était pas très conforme non plus. Par souci de transparence, elle lui résuma néanmoins les raisons de la descente policière. « Il y a eu des rumeurs de drogue à propos du bar, et la semaine passée, un jeune a fini à l’hosto après une sortie ici, entre la vie et la mort pendant plusieurs jours. » Pour l’instant, Ava n’évoqua pas le passé d’Abel, elle attendait de voir sa réaction. « Alors, s’il y a quelque chose que l’on devrait savoir et qui nous ferait gagner du temps, c’est le moment de le partager. » Au moins, elle lui donnait une chance de s’expliquer. Impassible, Ava continuait pourtant de lui parler comme s’ils ne se connaissaient pas beaucoup plus personnellement.
AVENGEDINCHAINS
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: Radioactive | Abel (#) Dim 27 Sep - 15:52
Radioactive
Ava & Abel
Cigarette entre les lèvres, Abel tirait ses dernières taffes à l'entrée du bar avant de commencer son service. Il avait passé une grande partie de la journée à Wellington, à arpenter les ruelles, découvrir des coins qui lui avaient échappés. Cela faisait quelques petits mois qu'il était ici, et il avait déjà quelques repères. Il aimait toujours bien connaître les alentours de là où il était. Lui qui oubliait son téléphone la moitié du temps chez lui, et pour qui l'utilisation du GPS pour retrouver son chemin ne venait pas naturellement, c'était après cette sorte de reconnaissance qu'il préférait découvrir la ville. Island Bay, c'était plus facile, c'était petit, il connaissait maintenant quasiment tous les recoins. Ici, c'était un peu plus vaste. Cigarette écrasée, il était l'heure de son service. En rentrant, quelques habitués le saluèrent. Il n'était peut-être pas le barman le plus bavard, mais certains semblaient l'apprécier. Il prit alors le relais derrière le comptoir, commençant par servir certains clients devant lui. A l'heure de son arrivée, il n'y avait pas encore beaucoup de monde, mais plus le temps passait, plus les clients se multipliaient. C'était peut-être un soir de semaine, mais cela n'empêchait pas certains jeunes de venir se rafraîchir peut-être avant une grande soirée, ou encore les travailleurs des alentours qui venaient pour un after-work. Tant que ceux qui étaient au comptoir et qu'Abel servait laissaient un pourboire, c'est ce qui importait.
Malgré le brouhaha, Abel eut le réflexe de relever la tête, laissant les verres qu'il essuyait de côté, en entendant des voix surgir de l'entrée. Des flics qui commençaient à regarder de partout, demandant aux clients d'évacuer les lieux. Abel n'aimait pas les flics, une vérité qu'il ne cachait pas spécialement. Son regard agacé le montrait bien, surtout qu'il ne comprenait pas encore ce qu'il se passait. You gotta be kidding me. Souffla-t-il pour lui-même en apercevant un visage familier. Ava, cette cliente avec qui il avait passé pas mal de temps, ici pendant son service, puis des moments plus intimes en fin de soirée. Alors que ses collègues continuaient leur spectacle, elle se pointa devant lui. Abel sert la mâchoire. Comment il n'avait pas deviné qu'elle est flic. Il ne répond rien, lorsqu'elle se présente et lui tend le mandat de perquisition. Abel ne prend même pas le temps de lire tout le document, il était bien trop en colère pour ça sur le moment.
Vous vous fiez à des rumeurs maintenant ? Y a pas assez de crimes en ville, c'est ça ?
Clairement, Abel n'avait pas froid aux yeux, pour ne pas changer. Pendant toute sa vie, il a eu des altercations avec des flics, mais réussissait toujours à s'en sortir, jusqu'au jour où il a été mis derrière les barreaux. Et là, son sarcasme ressortait naturellement. A vrai dire, il ignorait s'il se passait réellement quelque chose au bar côté drogues, mais il aimait croire que s'il y avait un trafic, il l'aurait rapidement remarqué. Après tout, ça a été son domaine pendant un moment.
Le gosse avait sûrement continué sa soirée et s'est procuré de la drogue ailleurs. J'ai rien vu en tout cas. J'suis que le barman.
Abel savait. Il savait qu'Ava était au courant de son ancien trafic, de son année en prison. C'est ce que faisaient les flics, chercher les infos et dossiers judiciaires de tous les employés d'un endroit où ils vont faire leur fouille.
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: Radioactive | Abel (#) Dim 4 Oct - 12:13
Ava & Abel
I want to hide the truth But with the beast inside There's nowhere we can hide
Si Ava était contente de se voir confier des affaires plus importantes qu’à son arrivée, elle n’était guère enchantée de faire cette descente dans le bar d’Abel. Non par affection pour le barman, mais parce qu’elle n’aimait pas mélanger vie privée et vie professionnelle. Comment aurait-elle pu se douter du passé de Mariano, et pire, qu’il serait – potentiellement - lié à une nouvelle histoire de drogues ? Tout le monde avait des squelettes dans son placard mais ceux du barman n’étaient pas recommandables. Elle comprenait qu’il ne s’était pas vanté de son passé et cherche à prendre un nouveau départ ailleurs. Ava aussi avait quitté l’Australie pour fuir une réalité devenue difficile à gérer. Le deuil après la disparition de son mari, la bévue qu’elle avait commise dans son travail, la suspension. Personne n’était parfait mais Abel n’était pas un petit délinquant. « J’aurai préféré que ce ne soit que des rumeurs. » Répondit Ava, les dents serrées.
Tous les deux s’étaient cachés ce qu’ils étaient en réalité parce que la relation qu’ils partageaient était surtout charnelle, teintée d’attirance et d’une électricité indéniable. Pourtant, elle parvenait toujours à cacher son trouble et sa contrariété. « Entre l’overdose du gosse et la plainte déposée par sa famille, nous vérifions ce qu’il en est. » Pendant que les collègues d’Ava inspectaient le bar à la recherche d’éléments suspects, elle lui donna une chance de s’expliquer. Néanmoins, il préféra jouer à l’autruche et insinua que la victime avait continué sa soirée ailleurs, or la flic était allée le voir à l’hôpital pour entendre son témoignage : il affirmait s’être procuré la drogue dans ce bar. Soit le gamin mentait, soit Abel cherchait à la berner, soit l’explication leur échappait à tous. Peut-être que d’autres types en vendaient sur place.
« Que le barman… » Reprit-elle en ricanant, les mots qu’il avait utilisés. « Un barman au passé chargé, il me semble. Pas un enfant de chœur. Je me doute que le patron n’est pas au courant ? » La plupart des gens avait droit à une seconde chance mais était-il judicieux de confier le comptoir de son établissement à un ancien dealer… La question se posait. Maintenant, Abel avait toutes les explications sur les raisons qui poussaient la police à fouiller l’endroit de fond en comble, même s’il s’en doutait déjà. Elle lui tendait la perche pour coopérer avec les forces de l’ordre avant que l’affaire ne s’ébruite davantage. Pour autant qu’il sache quelque chose… Les gens qui avaient été sommés de dégager ce soir répandrait la nouvelle d’une descente de flics mais ils ignoraient la véritable raison. Ce joyeux petit monde pouvait encore limiter la casse. Sous le vernis de la colère d’Abel, Ava n’arrivait pas à lire s’il se sentait pris en défaut ou au contraire complètement serein.
AVENGEDINCHAINS
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: Radioactive | Abel (#) Sam 7 Nov - 23:01
Radioactive
Ava & Abel
Juste au moment où Abel commençait à avoir un semble de vie plus ou moins calme, sans trop d'emmerdes, ou en tout cas beaucoup moins qu'avant, qu'il devait maintenant se coltiner la police d'Island Bay. Comme si le NYPD ou tout autre officier américain n'était pas suffisant. Il finirait par croire qu'ils avaient collé un capteur sur lui pour que l'uniforme le suive partout et le surveille. Il était irrité, Abel, et ça se voyait, non pas qu'il essayait de le cacher non plus. Encore plus irrité en voyant le visage familier d'Ava. C'est dommage, une belle femme comme elle, avec qui il avait passé de belles soirées, représentant maintenant une entité que le barman n'avait pas sur le cœur. Et voilà que maintenant, ils faisaient des perquisitions en se basant sur des rumeurs. Oui techniquement, c'était logique, mais Abel ne réfléchissait pas comme ça. Et puis, lui n'avait rien vu, ou alors ça s'est passé en dehors de ses heures de service, qui sait. En tout cas, il ne se laissait pas intimider en ce moment, lorsqu'il est question de plainte de la famille du jeune.
Plainte contre qui au juste ? C'est pas de notre faute si le gosse a de mauvaises fréquentations. On fait pas du baby-sitting ici.
Abel ne mâchait pas ses mots, pour pas changer, il disait ce qu'il pensait. De ce qu'il savait, aucun membre du personnel du bar n'était impliqué dans des affaires louches. Alors s'il y a eu un deal de drogue par ici, c'était fait par des externes, des clients, et puis quoi encore, fallait mettre un agent de sécurité derrière chaque client pour s'assurer que rien d'illégal n'avait lieu ? Please. Et puis voilà, bien sûr, il fallait bien que ça sorte. Ava aborda son passé, lorsqu'il lui dit n'être que barman. Son dossier le suivrait partout, il le savait, mais il avait horreur qu'on lui sorte ça à n'importe quelle occasion.
Waouh, tu fais partie de ceux-là hein. Little miss perfect qui colle une étiquette éternelle sur le front de tous ceux qui ont eu le malheur de commettre une erreur dans leur vie, estimant qu'ils méritent pas de seconde chance.
En vrai, la plus grosse erreur pour Abel c'était de se faire choper. S'il pouvait remonter le temps, il aurait probablement refait les mêmes choses, pris les mêmes décisions. Peut-être changer certaines choses vis à vis de Dylan, mais à part ça, il aurait sûrement refait son petit empire. Quand on grandissait dans un quartier mal famé, avec des parents absents, et que la misère frappait tous les jours à la porte, il fallait trouver une issue de sortie, et pour Abel, c'était ça. Mais tout cela dit, il méritait quand même une seconde chance dans la vie, ou au moins d'avoir un semblant de vie normale.
Et dire que j't'appréciais bien, Ava.
Il n'y avait personne autour d'eux, donc personne pour comprendre qu'Abel et Ava se connaissaient. Il était déçu, le barman, en plus de son début de colère visible également. Il n'avait rien à rajouter sur le sujet et il se sentait bouillonner un peu de l'intérieur.
J'vais sortir me fumer une clope, vous pouvez continuer votre fouille. Je suis peut-être un criminel dangereux à tes yeux, mais t'inquiètes, j'vais pas prendre la fuite.
Il n'avait rien à cacher de toute façon, il avait juste besoin de se calmer en tirant quelques taffes de nicotine. Il reviendrait à l'intérieur ensuite. A l'extérieur, certaines officiers de police surveillaient le périmètre. A ce stade, tous les clients étaient sortis du bar. La plupart avait quitté le lieu, alors que d'autres, curieux, étaient toujours devant la bâtiment, à attendre de voir ce qui allait se passer, et espérant peut-être pouvoir continuer leur soirée. Abel s'adossa contre le mur à côté de l'entrée, le temps de quelques minutes, le temps que la fumée sortant de sa bouche et ses narines fasse sortir également une partie de son agacement.
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: Radioactive | Abel (#) Mer 11 Nov - 11:27
Ava & Abel
I want to hide the truth But with the beast inside There's nowhere we can hide
L’irritation d’Abel semblait sincère, Ava pouvait le sentir mais elle avait déjà croisé de bons comédiens et elle ne pouvait pas se baser que sur son intuition. Dans cette affaire, la jeune femme occupait une position inconfortable. En fréquentant le barman lors de belles soirées, comment aurait-elle pu savoir qu’elle enquêterait sur lui et sur son lieu de travail ? D’un côté, Ava craignait de se faire influencer par leur lien, d’un autre, la brune tenait à résoudre cette affaire sans tomber dans l’excès de zèle. Mariano serra les dents et rappela que le bar n’était pas un lieu de baby-sitting. Certes, il n’était pas de sa responsabilité de courir derrière chaque client pour les surveiller – hormis refuser de servir les personnes beaucoup trop ivres – mais il restait le mieux placé pour repérer ce qui se passait au sein de son établissement au milieu de tous ces fêtards. Cette façon qu’il avait de jouer les enfants de chœur innocents irrita Ava qui ressortit donc la carte de son passé. Peut-être en effet qu’il n’avait rien avoir avec l’affaire actuelle mais qu’il ne fasse pas comme si la police n’avait aucune raison de vouloir creuser au regard des circonstances. Il lui balança alors qu’elle était une miss parfaite qui collait des étiquettes. Abel ne pouvait pas être plus loin de la vérité. « Personne n’est parfait de toute façon. Que je sache, ce n’est pas chez toi qu’on fouille, c’est ici. Mais ne me dis pas qu’on n’a rien à foutre dans ce bar alors que tu sais que les éléments nous poussent au minimum à vérifier. » C’est ce qui irritait Ava, qu’il joue à celui qui ne comprenait pas. S’ils continuaient d’élever la voix, les collègues de la jeune femme finiraient par les entendre et se poser des questions. Heureusement, ils étaient partis du côté de la réserve et du bureau pour continuer la fouille. En colère et déçu – ça pouvait se voir sur son visage – Abel lui fit comprendre qu’il l’appréciait mais que ce ne serait plus pareil dorénavant. Agacé, il sortit du bar pour s’en griller une le temps que les flics finissent non sans décocher une remarque ironique au passage. Le mieux aurait été de le laisser se calmer tout seul dehors mais contrairement à ce qu’il pensait, Ava savait aussi ce que c’était de merder. Quand elle était ado, elle faisait des bêtises, des conneries de jeune, comme beaucoup de gens. Mais, plus récemment, après la disparition de son mari, elle s’était noyée dans le travail. Perturbée, elle avait commis une erreur, une plus grave que les autres. Tirer sur une personne qu’elle pensait armée et qui ne l’était pas au final lui avait valu une suspension. Elle avait échappé à des sanctions plus graves parce qu’ils avaient tenu compte de son état psychologique fragile et de ses années de bons et loyaux services. Alors oui, elle connaissait bien le concept de deuxième chance. C’est pourquoi, la flic se radoucit. Un collègue vint l’informer que les fouilles étaient bientôt finies. Elle hocha la tête et sortit rejoindre Abel à l’extérieur. « Tu n’as jamais été trahi ? Et si oui, tu donnerais facilement une deuxième chance à cette personne ? » La question n’exigeait pas de réponse. En ayant parcouru son dossier, Ava savait qu’il avait été vendu aux flics. Sa remarque servait juste d’introduction à la réflexion qui allait suivre. En quelque sorte, chaque citoyen avait un contrat avec la société, et s’il trempait dans des affaires illégales, difficile pour cette même société d’accorder sa confiance à nouveau. C’était malheureusement le système dans lequel l’humanité vivait aujourd’hui alors qu’en réalité rien n’était tout blanc ni tout noir. Il y avait beaucoup de nuances de gris entre les deux. « Pareil avec la police. Quand les pièces d’un puzzle s’assemblent, elle creuse plus vite chez quelqu’un qui a déjà un passif. Question de probabilité, ça n’a rien de personnel. Après, on va continuer de chercher où et par qui le gamin a reçu cette drogue. Si ce n’est pas ici, on trouvera ailleurs. » Ava avait essayé de calmer un peu cette tension électrique. Personne ne le visait lui en particulier. D’un signe de tête, elle lui fit comprendre de s’éloigner plus loin, elle voulait lui parler sans que tous les regards convergent vers eux. « Tu crois que ça m’a pas fait chier de découvrir ça ? J’devrai même pas te parler de tout ça. » Dans le dossier d’Abel, il n’était pas clairement mis pourquoi il avait magouillé comme dealer. Mais Ava avait vu le background familial. Milieu défavorisé, tout ça. Et même si celui de la jeune femme avait été compliqué aussi, les circonstances de la vie l’avait remise dans le droit chemin. Ça ne tenait à rien parfois. « Pourquoi t’es venu te perdre ici ? » Il pourrait lui expliquer qu’il avait essayé d’échapper à son passé et de reconstruire sa vie ailleurs mais elle n’y croirait pas. Son instinct de flic lui soufflait qu’il était guidé par quelque chose, motivé par quelque chose. Face à son regard, elle s’empressa de préciser qu’elle ne l’interrogeait pas sous couvert de l’uniforme. Juste en Ava. « Relax. J’porte pas de micros cachés ou ce genre de conneries digne des séries. » La brune n’essayait pas de l’amadouer pour mieux se retourner contre lui ensuite. Ce qui se dirait ici, resterait ici. Après, normal qu’Abel soit méfiant au vu de ce qu’il avait vécu. Il pourrait aussi ne rien lui dire du tout, auquel cas, elle couperait court à la conversation. De toute façon, la brune risquait de les mettre tous les deux en porte à faux, alors il valait mieux ne pas s’éterniser.
Abel avait déjà eu sa dose avec la police américaine, alors se retrouver nez à nez avec celle d’un autre pays, forcément, ça l’irritait. Et là, c’était encore plus particulier parce qu’Ava en faisait partie. Il s’était toujours « vanté » d’avoir une sorte de radar pour savoir si une personne faisait partie des forces de l’ordre, mais il s’était complètement loupé avec la jeune femme. Peut-être qu’il avait simplement été aveuglé par les soirées intimes qu’ils avaient passées ensemble. Oui, ça devait être ça. La police faisait certes son travail, mais Abel ne pouvait s’empêcher d’être sur la défensive, c’était plus fort que lui. C’est comme si à chaque fois qu’il en voyait, la scène de son arrestation défilait devant lui, cette arrestation très inattendue. Et sur le coup, il savait très bien qu’Ava connaissait une bonne partie de son passé maintenant, à travers son dossier, qui allait probablement le suivre partout, mais il en avait marre d’avoir cette étiquette collée à son front tout le temps, réflexion qu’il ne tarde pas à partager avec la flic. Cette dernière lui explique ensuite que c’était son travail, et que tout ça n’avait rien de personnel vu qu’ils fouillaient le bar et pas Abel. Le barman pouvait chercher toute explication supplémentaire pour montrer que ça le faisait chier quand même, comme sortir le fait qu’il aurait moins de pourboires pendant la soirée pendant cette fouille. Mais il ne prit même plus la peine de dire quoi que ce soit, et prend la sortie pour aller se fumer une cigarette. L’air frais du soir lui permet de se calmer un peu, ainsi que la fumée de la cigarette. Il aurait bien enchaîné avec un petit verre d’alcool fort, mais il allait probablement devoir reprendre son service après la fouille, et il ne manquerait plus qu’il soit bourré puis viré du seul gagne-pain qu’il avait.
A la moitié de sa clope, Ava rejoint Abel dehors. Super, elle allait encore lui donner des leçons, et le barman n’était clairement pas prêt pour ça. Mais finalement, c’est avec un ton différent de celui qu’elle utilisait à l’intérieur qu’elle s’adresse à lui. Comme pour essayer de calmer l’atmosphère. A sa première question, Abel pose son regard sur elle et se contente d’hausser légèrement les épaules, attendant de savoir où elle voulait en venir. Il n’avait pas spécialement envie de répondre à cette question, et il se doutait que pour la première partie, elle savait déjà qu’il avait été dénoncé par quelqu’un de son entourage, elle avait peut-être même le nom de cette personne. Et s’il donnerait une seconde chance, ça, il n’était même pas sûr de savoir lui-même. Parce que la personne en question, c’était quelqu’un de particulier. Mais Abel ne voulait pas trop réfléchir à ça, surtout pas maintenant. Ava lui explique ensuite que tout ça n’avait rien de personnel, que ça rentrait juste dans le processus de la police. Tout ça, Abel le savait, bien sûr qu’il le savait, mais il n’en reste pas moins que toute interaction avec la police, quelle que soit sa nature, le mettrait automatiquement de mauvaise humeur. Il ne dit rien, il n’avait rien à rajouter de toute façon, il se contente de tirer sur sa clope, avant de suivre le signe d’Ava pour s’éloigner un peu plus de la foule devant le bar. C’est comme s’il retrouvait cette Ava avec qui il avait passé d’agréables soirées, et ça le perturbait sur le coup. Il peinait à se dire qu’elle se devait d’être professionnelle à leur premier échange, mais qu’en vrai, elle était bien la personne qu’il appréciait. Il avait du mal à faire la part des choses, alors il enchaîne sur sa remarque.
Ça t’a fait chier de découvrir que t’as couché avec un criminel. C’est décevant n’est-ce pas ?
Ce côté sarcastique, narquois sur les bords, qui ressortait encore plus lorsqu’il était agacé. Il s’acharnait un peu sur Ava, mais pour éviter d’être encore plus méchant, il préfère s’acharner sur ce qui restait de sa cigarette, soufflant un bon coup toute la fumée pile au moment où la policière lui demande pourquoi il était ici, vraiment.
Pour me débarrasser de cette étiquette qui me suivait partout. Décidément, c’est raté.
Bien sûr, c’était loin d’être la raison de sa venue ici. Il se voyait mal lui lancer que c’était parce qu’il avait cherché à retrouver la personne qui l’avait dénoncé, pour régler ses comptes et avoir des explications. Le côté éthique d’Ava la pousserait peut-être à aller déployer une équipe pour protéger Dylan et éviter qu’Abel ne se rapproche d’elle. Non, il n’allait pas lui dire. Non pas qu’il ferait du mal à Dylan, mais il ne voulait pas que quelque chose bloque son chemin.
Vous en avez encore pour longtemps ? J’ai des pourboires à choper.