Friday black out guaranteed ft ROMEO

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Friday black out guaranteed

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Septembre 2020

Les allées sombres d'une ruelle étroite au fond de laquelle sommeil un bar dans lequel Avery s'est épanouie sur scène des années en arrière. Les débuts prometteurs d'un jeune homme dont la carrière est en perpétuelle effervescence depuis dix ans maintenant. Dans ce bar, ça fait un petit bout de temps que le tatoué n'y a pas mis les pieds et s'il n'avait pas reçu ce message de son père dans l'après-midi, alors il n'y serait sûrement jamais revenu. Avery n'a jamais été un grand buveur, cassant ainsi les codes des rockstars parfois sous influence de l'alcool lors de concert. Lui n'a jamais consommé quoi que ce soit pour déborder d'énergie, seule la passion l'anime.

Ses doigts fins poussent la porte et il salut d'un signe de tête le barman, patron des lieux depuis des décennies. Un chouette type de taille moyenne, barbu avec un look de motard, un cliché sur patte en somme mais un homme au grand cœur. Les jambes longilignes du chanteur le conduisent automatiquement à une table libre, dans un coin tranquille du bar. Une odeur de rhum et d'orange flotte dans l'air tandis qu'une adolescente de quinze ans tout au plus s'époumone sur du Metallica, donnant un bruit de fond à l'endroit. Avery vient alors à poser ses fesses sur une chaise en bois, dos à la scène. Son téléphone sous les yeux, il signale à son père être arrivé et patiente alors sagement que ce dernier arrive. Pour s'occuper un peu, Avery se perd dans la galerie de son téléphone, là où sommeil un album photo dédié à Arielle. Le dernier cliché qu'ils ont pris ensemble lui semble si loin, mais il date pourtant de quelques jours seulement avant que la Mort ne la prenne sous son grand manteau noir. Sur la photo, elle a un sourire si large que ses dents blanches apparaissent et ses yeux pétillent de joie. Ce jour-là, ils avaient marché le long de la plage et elle avait passé la nuit chez lui. Une soirée entre un frère et une sœur, un moment pourtant si banal mais le dernier moment heureux qu'ils auront pu vivre ensemble. Arielle lui manque terriblement et s'il ne pleure pas, c'est parce que son père vient d'arriver. "-Salut, p'pa." Qu'il lance en s'empressant de ranger son téléphone dans le fond de la poche trop étroite de son jean slim. Il esquisse un sourire mais il n'est pas aussi lumineux que d'habitude.

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@avery walsh

Les bars musicaux. Dansants. Scènes ouvertes. C’était ton quotidien, depuis bien longtemps déjà. T’avais arrêté, pendant un temps, pour t’occuper d’Arielle. T’avais arrêté, pendant un temps, pour essayer d’oublier, aussi. Mais oublier c’était impossible. Et oublier en arrêtant de vivre, ce n’était pas ce qu’elle aurait voulu. Même si tu savais pas vraiment, ce qu’elle voulait, sur la fin. Tu savais pas si elle était heureuse. Si elle aimait celle qu’elle était devenue. Si elle s’imaginait encore auprès de vous, dans quelques temps. T’en sauras jamais rien, et t’as arrêté de vouloir le savoir. Parce que de toutes manières, c’était impossible. Ce soir était particulier. En plus de reprendre tes vadrouilles du soir, tu avais proposé à Avery de t’accompagner. Ou plutôt de te rejoindre là-bas. Enfin, pour le coup, vu le message que tu venais de recevoir, c’était toi qui le rejoignais. C’est vrai que vous n’aviez jamais partagés ce moment ensemble. C’était toujours toi, seul. Pas que tu ne voulais pas de tes enfants avec toi, mais parce que c’était le travail, et pas forcément une partie de plaisir. Mais les évènements des dernières années ; ton infarctus, la disparition d’Arielle… Tu t’étais rendu compte qu’il y avait des moments que tu devais choyer. Des instants banals de vos vie dont tu devais profiter. T’en avais pas peur, de cette fin qui pouvait arriver. Tu voulais juste n’avoir aucun regret. Et aujourd’hui, t’étais pleins de remords, pour ta fille ainée. Triste de n’avoir pas pu plus l’aider, honteux de ne pas l’avoir retrouvée plus vite, détruit par cette perte qui bousillait ton cœur. Tu savais que tu n’étais pas le seul dans ce cas, c’est clair. Mais il y avait une part de toi qui pouvait pas s’empêcher d’être égoïste, et de penser qu’à sois, quelques secondes. Forcément, le père en toi revenait, après ça, et tu pensais à Aela, Avery, ou encore le jumeau d’Arielle… Tu pensais à leur mère aussi, forcément. Même si tu lui en voulais, de ne pas être restée un peu plus pour épauler vos enfants. Elle n’a assisté qu’a l’enterrement, est arrivée le matin et repartie le lendemain matin. C’est à peine si elle avait pu discuter avec ses enfants. Tu savais qu’Avery l’avait régulièrement au téléphone, mais Aela… Aela continuait de lui en vouloir, et encore plus depuis l’enterrement de sa sœur. Mais tu pouvais pas la contrôler, ton ex-femme. Tu lui en avait tiré quelques mots, mais elle a prétendu un tournage important, qui ne pouvait pas être reporté. Même la mort de sa fille ne lui faisait pas oublier le travail ? T’étais désemparé. Pas surpris. Tu avais mis un peu de temps à rejoindre le bar où vous vous étiez donnés rendez-vous. Plongé dans tes pensées, t’étais resté quelques instants sur ta moto, avant de la démarrer, au label. C’était le sms de ton fils qui t’avait permis de retrouver tes esprits : il t’attendait. Alors tu n’as pas plus traîné, et tu es arrivé en quelques minutes au bar. Il avait une importance, ce bar. C’était celui où Avery et son groupe s’étaient produits pour la première fois, il y a quelques années. Tu n’avais pas manqué ça. T’as toujours refusé à ton fils de les produire pour leurs débuts : ils devaient faire leurs preuves d’eux-mêmes, sans ton nom ou celui de ton label pour ça. Ils étaient connus comme les Rag Ghosts, pas comme Avery et les Rag Ghosts. Et ça, tu pouvais qu’en être fier. Mais ne pas vouloir interférer avec leur carrière en tant que producteur ne t’empêchait pas d’y participer, en tant que père. Alors t’avais fait de la pub, ce jour-là. Et pour tous les endroits où ils se produisaient, tu le partageais sur tes réseaux. Personnels ou professionnels, parce que même en tant que producteur tu appréciais leur musique. Alors tu ne te l’interdisais pas. C’était un bar où tu revenais régulièrement, comme un porte-bonheur. Ton fils y avait fait ses débuts, alors c’était peut-être le début d’autres artistes. Tu gares ta moto sur une place réservée aux deux-roux, range ton casque dans la malle et la ferme. Tu rentres rapidement dans le bar, saluant le gérant que tu connaissais bien. Un rapide « je prendrais de quoi casser une croûte ce soir. », et il savait ce que ça voulait dire. Ce n’était pas un restaurant, mais il y avait des amuses gueules qui te permettait de te ravitailler, quand tu passais la soirée ici, après avoir passé la journée au label. Tu repères rapidement où est installé ton deuxième fils et te dirige vers lui, un grand sourire au lèvre, content de le voir. « Comment tu vas, fils ? » tu demandes en le prenant dans tes bras, une tape virile et fraternelle sur l’épaule. « Pardonne-moi pour le retard, j’avais un peu de boulot avant de partir. » Pas qu’Avery n’aurait pas compris si tu lui avais dit que tu t’étais perdu dans tes souvenirs de ces derniers mois sans Arielle, mais disons que pour l’instant, tu n’avais pas envie de parler de ce sujet qui revenait singulièrement dans vos discussions familiales. C’était presque inévitable, depuis ces quelques mois. « J’ai commandé un plateau avec de quoi manger un peu si tu veux, j’ai pas eu le temps ce soir. Tu sais c’que tu veux boire ? »

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Ft. @Romeo Walsh

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Avery se lève brièvement, quelques secondes nécessaires pour recevoir l'étreinte de son père, puis il s'installe de nouveau sur sa chaise un brin inconfortable. "-Je fais aller, et toi ?" Qu'il répond en glissant sa main dans sa chevelure en bataille. Sa façon à lui de relativiser, de ne pas dire que ça ne va pas. A-t-il faim ? Pas vraiment. Depuis quelques mois, le gros mangeur qu'il était par le passé semble s'être planqué dans une grotte, introuvable. Bien que maigre naturellement, il a perdu un peu de poids et les cernes sous ses yeux noisettes ne sont invisibles que parce que le chanteur les a masqué sous du fond de teint. La dernière chose qu'il souhaite est bien d'inquiéter son père, ou même Aela. Pour ce qui est de son frère, Avery n'a pas vraiment cherché à prendre de ses nouvelles depuis l'enterrement d'Arielle. Il lui en veut, sans trop de raison car le pauvre n'y est pour rien mais c'est plus fort que lui. Avery a ce goût amer dans la bouche qui lui brûle la gorge lorsqu'il songe à son aîné. Lui non plus, n'a pas été capable de veiller sur elle. Il est autant fautif que lui. Mais Avery masque cette rancune inutile derrière son habituel sourire et lorsque son père lui demande ce qu'il désire boire, la réponse lui semble évidente : "-Je vais prendre une limonade, comme toujours. Et toi, tu bois quoi ce soir ?" Pas d'alcool. Il refuse de plonger là-dedans, de prendre le risque de tomber dans un cercle vicieux pour noyer son chagrin. Pour ça, Avery a des dizaines de feuilles de papiers qui débordent de mots chez lui, des compositions de sa main qu'il ne pourra jamais toutes sortir. Il devra faire un choix au moment d'enregistrer le prochain album du groupe.

Avery se racle la gorge. Se retrouver assit face à son père, à essayer d'éviter le sujet qui touche pourtant toute la famille, c'est presque bizarre. Mais il joue le jeu, comme toujours. Peut-être même qu'il aura l'occasion de sortir quelques blagues pour détendre l'atmosphère et faire sourire son père. Avery a toujours été plus ou moins le petit clown de sa fratrie, toujours le mot pour rire. Est-ce toujours vraiment le cas ? "-Ca a été ta journée ?" Qu'il demande pendant qu'on leur apporte au même moment de quoi grignoter. Avery remercie d'un signe de tête une jolie serveuse pour le service rapide et reporte son attention sur son père. Il a l'air fatigué lui aussi.

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@avery walsh

T'avais toujours su, dès le début, que ton fils aurait une personnalité extravagante. Et ça ne t'a jamais dérangé, au contraire, t'en étais fier. Fier de voir qu'il s'assumait complètement, qu'il était qui il voulait être et qu'il ne s'était jamais caché. T'en a suffisamment vu, de ces jeunes qui se planquaient derrière un personnage lambda alors qu'ils n'attendaient qu'une chose c'est d'exploser d'originalité. Tu sais pas si c'est l'éducation que t'as offert à tes enfants ou encore les personnalités qu'ils ont pu rencontrer durant leur jeunesse qui lui a permit de se sentir aussi bien en étant original par rapport au monde. Ou peut-être que c'est juste lui. Sa propre évolution dans ce monde; sa propre image qu'il a façonné, sur plusieurs modèles. En tout cas, t'en étais fier. Et tu lui dira jamais suffisamment. Il avait l'air d'aller plutôt bien, même si tu voyais dans son regard cette lueur qui grésillait, peinant à rester éclatante. C'était ton môme, tu l'avais élevé, presque mit au monde, parce que ouais, t'étais bien présent à sa naissance. Tu réussissais à voir ce qu'il cachait derrière ses artifices, même si tu ne faisait que voir : pas comprendre. Tu voyais qu'il était crevé, cerné malgré son anticerne bien couvrant. Puis, t'avais apprit à voir, quand tes enfants n'allaient pas bien. Trois des quatre enfants que t'avaient maniaient plutôt bien le maquillage. Arielle aussi, elle savait cacher son teint blême derrière des fares chauds, rosés, lui donnant bonne mine. T'avais connu le regard de tes gosses quand ils n'utilisaient rien de tout ça, leur regard joyeux, triste, déçu. Tu les connaissais. Tu savais les reconnaître. Mais tu comprenais que ton deuxième fils ne te dise pas tout. T'étais son père, pas son journal intime. Même si tu faisais attention, pour ne pas qu'il se reproduise cette chose que tu n'avais pas su éviter, une première fois. Tu gardais toujours un œil sur eux, maintenant. « Bien, bien. Bon, pas grand chose de concluant pour l'instant ? » tu passes vite sur le sujet en montrant la scène d'un signe de tête. Au contraire de tes enfants, tu ne savais pas leur mentir. Dire que tu allais bien serait faux, on ne va jamais bien après la mort d'un enfant. La jeune fille qui chantait quand tu es arrivé venait de céder sa place à un guitariste solitaire. C'est là que tu demandes à Avery ce qu'il prendrait à boire, et sa réponse ne t'étonne pas. Au contraire des clichés des musiciens, le jeune Walsh ne carburait ni à la drogue, ni a l'alcool, à ton grand soulagement. Et le décès tragique d'Arielle lui avait bien retiré toute envie. T'acquiesce pour répondre à sa question-retour. « Je vais prendre une pinte pour ce soir. » T'avais jamais été accroc aux boissons alcoolisées. T'en avais juste besoin, de temps en temps. C'était un plaisir que tu te faisais, juste pour le goût, puisqu'une bière maintenant ça ne te faisais plus rien. T'avais toujours été raisonnable, bannissant les substances dangereuses comme la poudre que tes anciens partenaires prenaient, juste avant les concerts. Toi, t'avais jamais eu besoin de ça pour tenir sur scène, t'aimais la musique, et ce simple sentiment te permettait de garder l'énergie. Eux, ils avaient eu le malheur de tester, un jour, et ils ne se sont jamais arrêtés. Tu appelles rapidement un serveur, qui lui aussi, avait l'habitude de te voir dans le coin pour lui passer commande pour les boissons. Tu savais que les amuse-gueules n'allaient pas tarder à arriver. Ce soir, tu savais que le sujet d'Arielle allait être éviter, autant que possible, avant que ce ne soit plus possible. Tu commentais la technique de jeu du jeune homme qui passait sur scène, trop nonchalante, pas assez précise. Il y avait des fausses notes qui n'étaient pas agréable à entendre. Autant, tu savais que l'imperfection était parfois ce qui donnait du charme à un artiste, autant il y en avait qui cassait tout leur potentiel, d'une simple écoute. Une partie de ta tête restait concentrée sur ce que tu venais faire : le travail. Repérer des artistes qui pourraient représenter le label comme tu le voulais. L'autre partie n'oubliait pas ton fils, bien présent avec toi dans ce bar, ici avec toi parce que tu lui avais proposé, presque demandé. Qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour toi ? « T'as fais quoi aujourd'hui ? Vous avez bossé sur votre deuxième album ? » tu savais que leur deuxième album était en préparation, parce que c'était toi qui devrait le produire. Mais tu laissais le travail à Sunwei, t'avais pas envie de t'immiscer dans le travail de ton fils, préférant apprécier l'album une fois qu'il sera terminé que de vous en dégoûter tous les deux. Parce que t'étais exigeant, intransigeant. Avery le savait, et c'est d' commun accord que vous avez décidé que tu ne t'occuperais pas personnellement d'eux. Bien sûr, quelques avis parfois étaient les bienvenus, mais tu laissais le plus gros à ton nouveau partenaire. « T'as vu Aela récemment ? Tu sais ce que j'ai entendu l'autre jour ? Elle parlait de coucher avec uns de ses profs à la fac.. J'en revenais pas. » les potins sur la famille, ça marchait toujours. Et des potins sur la petite dernière de la fratrie, c'est qu'il y en avait. Elle avait un caractère imposant, c'était pas ta fille pour rien. « ça à été. Crevant, j'avais pas mal de choses à faire niveau paperasse. Tu sais que je déteste l'administratif, alors à force de les laisser s'empiler... Faut bien s'y coller un jour ou l'autre. » oui, toi t'aimais pas les papiers à signer, revoir les termes des contrats, t'accorder sur les conditions. Pourtant, t'avais lancé ton label en connaissance de causes, tu savais que tu pouvais pas avoir que les bons côtés. Les métiers de passion avaient aussi leurs mauvais côtés.

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Ft. @Romeo Walsh

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Avery joue avec ses doigts fins tatoués, les oreilles braquées à la fois sur la scène et son père. La chanteuse vient de céder sa place à un piètre guitariste. Son jeu est imprécis, comme si le pauvre se laissait ronger par le stress de se produire devant plusieurs personnes. Et pourtant, en dépit des habitués et quelques clients de passage, le bar ne regorge pas d'une foule extrême. Lui aussi est passé par la case du stress, celle de la première représentation devant un public minuscule et qui n'écoute pas toujours ce qui se joue parce que ça sert de bruit de fond plutôt qu'autre chose, mais Avery n'a pas le souvenir d'avoir été aussi nul. Peut-être parce qu'il a grandit baigné là-dedans, le talent qui coule dans les veines grâce à ses deux parents, surtout son père pour le coup. Comment oublier la première fois qu'il a mis les mains sur une guitare ? C'était une Fender bleue comme la nuit. Après ça, il est tombé dans la musique comme Obélix dans la potion magique. Haut comme trois pommes, des rêves plein la caboche, des rêves qui sont désormais sa réalité. Alors quand papa lui demande ce qu'il a fait de sa journée, la réponse est évidente. Bosser, parce qu'il n'est bon qu'à cela. Composer, enregistrer et arranger des petits détails de dernière minute. Arielle avance pas mal, un deuxième album prometteur et pour lequel le groupe entier se consacre corps et âme. Parce que c'est important pour leur carrière, parce qu'Avery a mit son âme dans la composition des morceaux. "-J'ai bossé ouais. Deux chansons sont déjà enregistrées, il n'y a que les arrangements à faire et tu pourras me donner ton avis dessus." S'il y a bien une chose qu'il garde encore sous silence auprès de sa famille, c'est le nom de l'album. Ce sera un choc, et peut-être même qu'ils ne seront pas d'accord pour qu'Arielle soit réduite à de la musique mais pour lui c'est plus que ça, c'est un hommage made in Avery. Le plus bel hommage qu'il soit en capacité de lui faire.

La conversation se penche vers la plus jeune de la famille. Aela a toujours eu son caractère, son franc parlé alors quand il est sujet de son envie de coucher avec un professeur, Avery n'est pas surpris. Au contraire ça le fait rire. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas rit avec sincérité. "-Ca fait quelques temps que je ne l'ai pas vu." Qu'il répond après avoir repris son sérieux. "-Du Aela tout craché ! Si le prof est sexy, je la comprends." Non pas que ce soit son genre d'encourager sa frangine à se taper un professeur, simplement qu'il pense qu'elle a raison de se rincer l'œil. Il l'aurait fait lui et sans la moindre gêne. Un sourire amusé aux lèvres, il attrape son verre de limonade et sirote une gorgée. Ca le rafraîchit pendant que son père lui parle de sa journée inondée par la paperasse. Lui non plus n'aime pas les papiers, le sérieux que ça implique et le temps que ça prend dans une journée pour tout trier. "-Tu devrais peut-être trouver quelqu'un pour gérer le côté administratif, genre une secrétaire sexy." Avery n'a pas sa langue dans sa poche et il n'a pas honte non plus de parler des relations sentimentales de son père. Au contraire, il rêverait presque que papa se trouve une jolie demoiselle pour combler son vide affectif et réchauffer ses draps. Si au début le divorce de ses parents lui a fait beaucoup de mal, ce n'est plus le cas aujourd'hui.

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@avery walsh

T'as jamais obligé tes enfants à suivre tes pas ou ceux de leur mère, mais dans une famille comme la votre, comment résister au feu des projecteurs ? T'as été le papa le plus heureux du monde, quand Avery a voulu toucher une guitare pour la première fois de sa vie. Encore plus heureux quand c'est toi qu'il est venu voir pour apprendre les bases, les notions, les techniques. T'as aimé lui offrir ces instruments dont il prenait le plus grand soin, et le voir évoluer dans le monde de la musique. Tu t'es jamais trop investi dans sa carrière, t'avais pas envie d'être un tremplin qui lui vaudrait de ne pas être reconnu à sa juste valeur. T'avais toujours un œil, cependant, sur les journaux musicaux et les radios quand ils parlaient du groupe d'Avery. T'as été ravi quand t'as découvert que les fans ne s'attendaient pas à ce qu'il soit ton fils : son talent avait été reconnu, et pas juste parce que c'était un Walsh. Tu lui demandes s'ils ont bossés sur l'album aujourd'hui, tu savais qu'il était en prévision puisque tu le produisait. Mais tu laissais Sunwei ton nouveau partenaire s'occuper du groupe pour ne pas avoir trop ton mot à dire sur les compositions de ton fils. D'ailleurs, même si tu avais connaissance de certains titres, une grande partie de l'album étais encore un secret pour toi, et tu respectais le choix que faisais Avery de ne pas tout te dire. « Pas de soucis mon grand, tu sais bien que ce sera avec plaisir. » tu réponds en souriant. Forcément, t'étais content quand ton fils te demandait ton avis sur leurs chansons, et que ça reste à petite doses n'était pas trop mal. T'avais aussi envie de découvrir leur travail, au même titre que les fans. « ça se passe bien avec Sunny ? Dis le moi s'il est trop gentil avec vous, que je le breaf un peu ! » tu rajoutes en lui faisant un clin d'oeil. Ton nouvel employé avait à quelques mois près le même âge que ton fils et tu avais bien vu qu'ils s'entendaient plutôt bien sur le point musical. Il ne fallait quand même pas qu'il lâche du leste concernant l'assiduité du groupe, car un album ce n'est pas de tout repos. Mais ton fils en avait parfaitement conscience, c'est pour ça que tu te permettais de rire un peu avec lui à ce sujet. « En tout cas, j'ai hâte d'entendre tout ça quand il sera terminé. Je m'attend à de belles surprises ! » et que de belles surprises puisque tu ne t'attendais pas à la plus grosse qu'Avery allait vous faire, à tous. Tu évoques finalement le sujet d'Aela que tu as réprimandé quelques semaines auparavant concernant des propos qu'elle avait eu concernant uns de ses professeurs à la fac. T'étais ahuris, et tu fais les gros yeux quand tu vois Avery rire aux éclats. Puis finalement, tu le rejoins pour rire avec lui. Il n'avait pas tord, ça n'était pas du tout étonnant venant d'Aela. Mais ce qui t'avait choqué, c'était plutôt l'idée qu'elle s'en vante. « Ne lui dis surtout pas, elle viendrait me défier qu'elle avait raison.» tu lances en levant les yeux au ciel, prenant une gorgée de ta pinte. « Je suis presque sûr que c'est toi qui lui donne de ces idées, non ?» tu rajoutes en riant à nouveau, toujours en taquinant ton fils cadet. Il te demande alors comment s'est passé ta journée et tu lui répond que tu n'as eu que de l'administratif aujourd'hui. T'as laissé les artistes dont tu t'occupes bosser seuls, après tout, ils n'avaient pas besoin de toi tous les jours. Quand Avery te répond que ça serait bien que tu te trouve quelqu'un pour gérer cette partie de ton boulot, avec les sous-entendus qui venaient avec, tu fais à nouveau les gros yeux puis finit par esquisser un sourire vu le regard malicieux que te lançait le chanteur. « Tu rêves toi. Tu me vois, moi, refaire ma vie après tout ce temps ? Puis j'essaye d'embaucher des jeunes au label, alors au pire ce sera la secrétaire sexy pour Sunny. J'suis trop vieux pour ces conneries. » tu hausses les épaules. T'étais complètement contre l'idée d'entretenir une relation avec des femmes bien trop jeunes pour toi. T'avais plus de cinquante balais, et t'avais aucune envie de faire ta vie avec une femme de l'âge de tes enfants. Puis, t'étais vieux jeu : pas de coucherie d'un soir avec toi, ni même de quelques soirs. Si une femme rentre dans ta vie, t'espérais bien que ce serait pour la partager. T'avais connu le grand amour avec Lorena, ton cœur continuais de battre pour la magnifique femme que tu avais épousé, de temps en temps, quand tu regardais les albums. T'étais peut-être pas près à retrouver une moitié.

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Ft. @Romeo Walsh

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Perfectionniste quand il s'agit du travail, Avery est parfaitement capable de ranger dans un tiroir fermé à double tour son côté petit clown le temps du travail. Il a toujours fait ça d'ailleurs. Il n'y a que la musique pour faire ressortir cette facette de sa personnalité, celle où la concentration est de mise. Alors quand son père lui demande comment se déroule le travail en compagnie de Sunwei, essayant au passage de savoir si ce dernier ne se montre pas trop cool avec le groupe, Avery esquisse un sourire amusé. S'il y a bien un truc qu'il a en commun avec son père, hormis la passion pour la musique, c'est l'importance du travail pour que celui-ci soit bien fait. "-Ca se passe très bien, Sunny n'a pas besoin que tu lui remontes les bretelles. Certes il est cool mais quand il s'agit de bosser, nous sommes sur la même longueur d'onde." Cet album est plus important que le premier aux yeux d'Avery qui se doit de tout mettre en œuvre pour que le rendu final soit le meilleur hommage possible à sa sœur disparue. Il y travaille nuit et jour, parfois même au point de s'oublier lui-même et la fatigue se lit de plus en plus sur son visage. Cependant il ne lâchera pas l'affaire tant que l'album ne sera pas sortit, il a toujours été ainsi sauf à l'école où il se fichait bien des notes et des remarques des professeurs. Avery a une petite muse planquée dans un coin de sa tête, la voix de sa raison chante, elle ne parle pas, elle lui susurre toute son inspiration. C'est donc sans surprise qu'il se sent fier que son père ait hâte d'écouter les premiers morceaux terminés. Le regard de son père sur son travail a toujours été important pour le chanteur.

Un père qu'il aimerait voir refaire sa vie un jour. Avery connaît le côté vieux jeu de son père mais à ses yeux cela ne devrait pas être une barrière pour se lancer dans une nouvelle relation. Un peu de fraîcheur lui ferait sûrement du bien après toutes ces années. Mais qui est-il pour lui dire cela ? Simplement son fils et ça ne le regarde pas vraiment. Puis Avery n'est pas un exemple en matière d'amour, comme le reste de sa fratrie pour qui le fait de se poser avec quelqu'un semble être difficile. Il n'y a qu'à écouter Aela et sa soudaine envie de coucher avec son professeur ! "-Aela n'a besoin de personne pour se mettre en tête des idées comme celle-ci !" Oh que non, elle n'a besoin de personne pour ça et encore moins d'Avery. Lui aussi est parfois farfelu mais cela fait un petit moment qu'il n'a pas pris la peine de passer du bon temps avec quelqu'un, trop absorbé par le travail sûrement. Comme son père qui passe son temps au label, sous la paperasse qu'il a horreur de trier. "-P'pa, il n'y a pas d'âge pour être heureux au bras de quelqu'un." Pour le peu de temps qu'il passe au téléphone avec sa mère par-ci par-là, Avery ne sait même pas si elle a refait sa vie de son côté. Il l'imagine être privée du bonheur elle aussi, à enchaîner les coucheries d'un soir entre deux tournages. Sa mère a toujours préféré son travail au reste, au point d'en oublier sa famille alors pourquoi son père ne pourrait-il pas tourner la page ? "-La vie est si courte pour se priver du bonheur." Si courte qu'ils en ont eu la preuve en début d'année.

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Si les médias te décrivaient comme un tyran auprès des artistes que tu produisais et pour tes fans, tu n'en étais certainement pas un. Tes employés ne s'étaient jamais plains, et ton nouveau partenaire passait même régulièrement chez toi pour que vous bossiez dans un cadre plus personnel, quand aucun de vous n'avait à s'occuper d'enregistrer un album au label. Alors quand tu posais des questions à ton fils sur Sunwei, c'était presque rhétorique. Tu savais que Sunny était un bosseur, t'avais trouvé en lui presque un autre fils. Alors t'étais heureux qu'il s'entende bien avec ton Avery. « Tant mieux, je suis content d'entendre ça. Il est plein de bonnes idées, tu as dû t'en rendre compte. Son style hétéroclite est bien travaillé, il est capable de proposer des arrangements qui n'ont l'air de rien individuellement, mais réunis... c'est assez dingue. » t'étais fier du travail du jeune Park, et plutôt heureux d'avoir accepté d'écouter ses maquettes quand tu refusais depuis plusieurs années d'écouter quoi que ce soit qui t'étais envoyé. ça te faisais presque remettre en cause tes techniques, peut-être c'est vrai, un peu dures cette fois. Mais t'avais pas le temps d'écouter les dizaines et dizaines de maquettes et d'EP qu'on t'envoyait, ta boîte mail était rapidement saturée. Il te fallait presque un assistant, pour ça. « C'est une bonne chose que vous vous entendiez bien. » tu rajoutes en acquiesçant. Les nouvelles rencontres faisaient toujours du bien, et Avery en avait besoin. La mort d'Arielle n'était simple pour personne, et chacun l'exprimait à sa manière. Mais la solitude n'avait rien de bon. C'est aussi pour ça que tu insistais tant pour voir tes enfants, ces derniers temps. Autant pour combler ta propre solitude que la leur. C'était bénéfique pour tout le monde, même s'ils ne s'en rendaient pas compte. T'en vient à parler de sa sœur à Avery, et même après vingt-trois ans, tu restais particulièrement surpris de certains comportement qui ne devraient même plus t'étonner de la part de la benjamine de votre famille. Tu donnes raison à Avery quand il rigole sur l'indépendance d'Aela quant à ses idées parfois surprenantes. « C'est bien ça le problème, elle n'a besoin de personne. J'aurais préféré que tu me dises que tu étais derrière tout ça.» tu fais mine d'être dépité avant de rire à nouveau. C'est là qu'Avery te demande comment s'est passé ta journée et tu lui répond que tu as croulé sous la paperasse. Procrastiner ne te va pas, mais tu préfères toujours faire de la musique que t'occuper de la partie contrats et administratif. Ton fils tente alors une approche assez remarquable quant à l'idée de te trouver une jolie secrétaire, et rapidement tu ris à cette situation. Tu te trouvais trop vieux pour ces histoires de quelques soirs. Tu avais rapidement trouvé le grand amour de ta vie et passé de longues années près d'elle. Tu ne te voyais pas tout recommencer, et risquer que ça n'aille pas plus loin que quelques mois. T'étais un homme romantique, tu avais besoin d'une femme sur la durée. Alors tu ris un peu face à la remarque de ton fils. « Pas d'âge peut-être. Mais j'ai vécu mon bonheur pendant plus de quinze ans, je dois en laisser un peu aux autres. » Tu fais un clin d'œil à ton fils, insinuant sans te cacher que ton bonheur étant en partie grâce à eux. Et même si aujourd'hui votre famille n'est plus complète, ils continuaient de te rendre heureux. « Alors tu devrais toi aussi trouver le bonheur, fiston. Comme je te dis, je passe mon tour. C'est à toi d'en profiter. » Tu poses une main paternelle sur son épaule pendant que tu le regardes avec tendresse. Avery avait se don pour penser aux autres avancer lui-même, mais c'était à toi aujourd'hui de veiller sur lui. « Comment tu dors en ce moment ? Tu as vu la spécialiste dont je t'ai donné la carte ? Je lui avais dis que je risquais de t'envoyer. » Il y a quelques semaines, tu avais en effet donné la carte d'une médecin du sommeil sur Wellington. Particulièrement forte dans son domaine, il y avait un côté psychologique qu'il t'avait fait un bien fou. Tu l'avais conseillé à ton fils, sans grand espoir qu'il y aille, mais tu tentais quand même. « Tu as vu Azräel en fait ? Je suis allé voir ses écuries cette semaine. Il en a fait un bel endroit. » tu savais que l'entente entre tes enfants n'était pas à son beau fixe, mais tu te sentais obligé de parler des autres à chacun. S'ils ne prenaient pas de leur nouvelles entre eux, alors au moins, toi tu leur en donnait. Car tu sais bien qu'on fond d'eux, ils s'aiment.

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