it's too late to forget how you made me feel ● celeste & natalie

Je suis un peu confuse depuis cette soirée sur la plage. Je ne sais pas pourquoi, mais avec Natalie, je me suis rapidement sentie en confiance, au point de ne pas avoir peur et de me jeter dans le grand bain en lui avouant mon attirance. Mais après cela, s’en est suivi des révélations de la part de la brune et je suis tombée de mon petit nuage. Elle avait été accusée d’agression sexuelle et je me prenais en pleine face le fait de ne pas la connaître finalement. Après ça, je ne savais plus vraiment quoi penser, mais surtout quoi faire. Le silence radio pendant plusieurs jours, voilà ce que j’ai offert à la jeune femme. Rien de bien agréable, je dois l’avouer. Mais impossible pour moi de passer au-dessus de cette histoire comme ça. Néanmoins, Natalie n’a pas baissé les bras comme cela et elle m’a demandé à me voir. Je ne pouvais pas vraiment lui refuser, par politesse dans un premier temps, mais aussi par curiosité. Même si cette histoire ne me plaît pas vraiment, elle doit avoir une bonne explication. Le rendez-vous est pris : ce soir, suffisamment tard pour qu’Elliot dorme. Toute la journée, je pense à ce rendez-vous, à ce qui va se passer, à ce qui va être dit et rapidement, je me rends compte que sans la jeune femme, je resterais avec des questions sans réponse. C’est donc peut-être une bonne chose que l’on se voit pour cela. Après avoir fait manger le petit garçon, et après avoir grignoté un peu aussi de mon côté, je m’active pour ranger les quelques jouets qui traînent avant l’arrivée de Natalie. Celle-ci ne tarde pas, puisque rapidement, j’entends que l’on sonne à la porte. Sachant qu’il pleut à l’extérieur, je m’empresse d’aller ouvrir et d’inviter la jeune femme à entrer. « J'espère que je ne te dérange pas ? Je sais que mon message, tout à l'heure, était peut-être un peu soudain ? Enfin... » Machinalement, je hoche la tête, alors que je referme la porte derrière elle. « Je veux que tu saches... Enfin, j'ai besoin que tu saches ce qui c'est réellement passé quand j'étais encore à Londres. Je suis loin d'être quelqu'un d’irréprochable. Mais après ce que je t'ai dis, et l'idée que tu as probablement de moi... Je ne suis pas cette personne non plus. » Un fin sourire se dessine sur mes lèvres. Le sujet abordé ce soir ne sera peut-être pas agréable, mais ce n’est pas pour autant que j’ai envie de me disputer avec elle. « Doucement, tu n’es pas obligée de tout me dire sur le pas de la porte. Entre. Je vais aller te chercher une serviette, tu es trempée. » Je lui montre le chemin jusqu’au salon et je poursuis ma route à l’étage, afin de récupérer de quoi s’essuyer dans la salle de bain. Je fais tout cela dans le silence, ne voulant pas réveiller Elliot. Une fois de retour au rez-de-chaussé, je lui donne la serviette et me rend dans la cuisine, ouverte sur le salon, comme ça l’était chez elle. « Tu veux peut-être boire quelque chose ? Je ne sais pas si tu as faim. Ce n’est pas un plat gastronomique, mais il me reste de la pizza si tu veux. » Sa réponse obtenue, je ramène tout le nécessaire vers elle. Je l’invite à s’installer dans le canapé, alors que j’y prends place aussi. Lorsqu’un silence commence à planer entre nous, je le brise avec une question qui me brûle les lèvres. « Qu’est-ce qu’il s’est passé à Londres ? » Elle est ici pour cela, il fallait bien qu’à un moment, on aborde le sujet.

Je souhaite avoir des explications, comprendre pourquoi elle s’est retrouvée dans une telle histoire et avoir le fin mot de ce qu’il s’est vraiment passé. Mais je ne peux pas la laisser comme cela, alors qu’elle est complètement trempée. J’ai été surprise de ses dernières révélations, j’ai même pris peur, mais je n’en suis pas moins un monstre. Une fois tout le nécessaire apporté pour qu’elle se sente un peu mieux, nous nous installons sur le canapé et je lui demande alors plus d’informations sur ce qu’il s’est passé pour qu’elle décide de débarquer en ville. « Au risque de te faire une longue histoire, je prends quand même la chance de tout te raconter. Histoire que ça ne ressemble pas à mon dernier ramassis de mots sans aucun sens... » Les choses se sont passées vite sur la plage, trop vite sûrement, je n’aurais pas dû prendre la fuite comme cela, surtout après ce qui venait de se passer. J’aurais dû lui laisser l’occasion de s’expliquer. La jeune femme commence alors son récit. Elle commence par sa famille et je comprends bien vite que nous avons un point commun, celui d’avoir perdu un parent. Néanmoins, pour le reste, c’est assez différent, nous n’entretenons pas les mêmes relations avec ceux qui restent. Elle parle ensuite de son travail et du rôle qu’elle avait au sein de l’entreprise familiale. Puis arrive une autre personne, celle qui a sûrement dû faire basculer les choses. « Elle restait souvent les soirs, parce qu'elle tenait à m'aider à terminer les dossiers. Et puisqu'il m’arrivait souvent de rester jusqu'à très tard, j’appréciais sincèrement sa compagnie... Jusqu'à ce que je réalise à quel point j'étais naïve en fait. Parce qu'un soir, elle a profité de la situation pour qu'on couche ensemble. » Je grimace légèrement et passe l’une de mes mains dans mes cheveux, par réflexe. À l’entendre parler, je me vois avec Archie, au début de notre relation, quand j’ignorais encore qu’il avait déjà quelqu’un. « Tout ça dans le seul et unique but d'en retirer un maximum d'argent, parce que c'est bien facile d’actionner une multinationale pour éviter un scandale. Et malgré tout, ça n'avait pas été bien long avant que les médias se chargent de me pointer du doigt. Alors mon père avait finalement pris la décision, quelques jours après, de soit me laisser ruiner ma vie en restant à Londres ou d’étouffer l'affaire, seulement si je partais loin de lui et de sa compagnie. » Je tourne légèrement mon corps vers Natalie. « Je.. Waouh.. » C’est le genre d’histoire que l’on retrouve dans les films, qu’on ne pense pas possible dans la vraie vie, mais certaines personnes ne sont pas bonnes. « Je suis désolée pour toi. » Parce que même si l’attaque l’a touché d’un point de vue professionnel, cela a aussi impacté sa famille et sa vie en général, elle a quand même changé de pays, ce n’est pas rien. « Tu es sûre qu’elle n’avait que des mauvaises intentions envers toi ? Peut-être qu’elle était vraiment attachée et que quelqu’un a su la manipuler. » Je me retrouve un peu dans son histoire, même si pour le coup, je n’ai jamais été faire du chantage ou quoique ce soit à Archie contre de l’argent. Néanmoins, il y a eu cette liaison entre nous, qui a commencé au boulot. Alors je crois que j’essaye de me dire que cette personne n’était pas mal-attentionnée, sûrement pour me dédouaner aussi un peu, pour me dire que je ne suis pas une mauvaise personne comme cette femme. « Il y a toujours ton frère là-bas, à Londres. Tu ne regrettes pas d’être partie ? » Vu ce que son père lui a laissé comme choix, je n’ose pas parlé de sa relation avec lui. Elle a peut-être coupé tous liens avec eux, je l’ignore et pourtant, j’essaye d’aborder ce sujet. Sûrement parce que pour moi, la famille est sacrée.

« Honnêtement, j'aurais pu lui avoir dit non... J'aurais dû insister sur le fait que ce n'était absolument pas professionnel. Mais j'imagine que sur le moment, c'était bien. Que c'était la bonne chose à faire, tu vois ? » Il arrive qu’on se laisse porter par nos pulsions, qu’elles nous aveuglent complètement et je ne peux pas lui tenir rigueur de cela. Elle n’est pas la première à le faire et elle ne sera sûrement pas la dernière. « Je n’en ai sincèrement aucune idée, les jours se sont déroulés si rapidement entre cette soirée et celui de mon départ. Si je me fie aux avocats de mon père, ce n'était que pour l'argent, malgré le fait que la presse s'en soit bien vite mêlée. Je n'ai jamais réellement su le fin fond de l'histoire, et je ne le saurai sans doute jamais. » Je ne connais pas ce milieu, celui où tu peux te faire attaquer juste pour ton argent et tout ce qui s’en suit. Alors pour le coup, je dois me fier à ce qu’elle dit. Je suis peut-être naïve de me dire qu’il y avait une part d’honnêteté chez cette femme. Je l’interroge ensuite sur sa famille, sur son frère plus précisément. « Il n'y a pas une journée sans que je regrette d'être partie. Nous étions proche pourtant lui et moi, mais j'ai deviné assez rapidement qu'après mon départ, c'est probablement mon père qui lui a demandé de se tenir à l'écart. Comme ce que mon père à fait, à vrai dire. » Je hoche doucement la tête, alors qu’une grimace se dessine sur mes lèvres. Ayant toujours été proche de ma famille, je ne peux pas imaginer comment je réagirais si un jour on arrivait à ne plus se parler. Ce serait sûrement très difficile. « Je n'ai jamais pris cette décision à la légère. Il faut que tu saches que si j'étais restée là-bas, tout le monde était déjà au courant. Et même si au niveau judiciaire, les preuves étaient trop minces pour réussir à m'inculper, j'aurais probablement perdu mon droit de pratique et ce pour quoi j'ai travaillé toute ma vie. C'est la seule chose que j'ai et je l'aurais perdu du jour au lendemain... » En voyant l'état de Natalie qui change, je me rapproche d'elle et je viens doucement passer une main dans son dos pour la réconforter. « Je suis sincèrement désolée si je ne suis pas la personne que tu espérais que je sois. » Je m'en veux qu'elle en arrive à penser à ça. Ce n'était pas du tout ce que je voulais, disons que la surprise m'a pris de court et pour rassurer la jeune femme, je dois être honnête avec elle sur ce point. « Ce n'est pas ça. J'ai été un peu surprise d'une telle révélation et j'ai peut-être été un peu excessive dans ma réaction. » Je grimace légèrement pour accompagner mes propos. « Mais.. je me suis rendu compte que je ne te connaissais pas vraiment, que nous ne nous connaissions pas vraiment. » Ce n’est pas un reproche, car finalement, c’est assez logique. Nous ne nous sommes pas vues beaucoup de fois et nous n’avons qu’abordé rapidement nos passés respectifs. « Je.. je ne suis pas parfaite non plus. » Natalie s’est confiée à moi, je dois donc en faire autant, sinon il restera toujours des secrets entre nous. « En réalité, je ne suis même pas sûre d’être une bonne personne. » Même si les finalités n’ont pas été les mêmes, nos histoires ont un point commun : ce geste peu professionnel. « Tu as passé une nuit avec l’une de vos employés. J’ai couché avec mon patron, enfin.. le fils de mon patron. » Un homme qui était lui aussi dans l’agence, avant de devenir aujourd’hui le nouveau patron. « J’ai même eu un enfant avec lui. Et s’il n’est pas là aujourd’hui, c’est parce qu’il vit avec une autre femme. C’était déjà le cas lorsque nous nous sommes rencontrés. Je ne le savais pas lors de la première fois, mais j’étais au courant les autres fois. » C’est là que je ne suis pas la personne la plus exemplaire. Une erreur, ça arrive. Mais le faire plusieurs fois, dans le dos de quelqu’un, ça pose problème. « Je ne lui ai jamais rien demandé, si c’est ce que tu te demandes. » Je ne voudrais pas qu’elle pense que j’ai fait cela pour l’argent ou alors pour la notoriété. Elliot n’est même pas reconnu par son père, c’est un enfant secret.

Plus les jours ont passé après notre dernière rencontre et plus je me suis dit que j'avais sur-réagit. Mais je ne sais pas si c'est en tant que femme ou à cause de ce que j'ai pu vivre avec le père d'Elliot, je me suis bien vite braquée. Aujourd'hui, les choses sont bien différentes et à l'entendre me raconter son récit, je comprends que je ne dois pas me fermer avec elle. « Je comprends, et puis je ne peux absolument pas t'en vouloir pour ça. Encore une fois, je suis terriblement désolée pour la façon dont c'est sorti... Ce n'était pas du tout prévu. » J'en connais un peu plus sur elle maintenant, mais si nous voulons repartir sur des bases saines, je dois aussi être honnête avec elle. Je n'ai pas commis de crime ou quoi, mais je ressens ce besoin de lui raconter mon histoire. « Je vois... » Je pince légèrement ma lèvre inférieure entre mes dents. Et mince.. ce n'était peut-être pas une si bonne idée. Et si elle me voyait comme cette femme qui l'a piégé ? « Il n'y a personne de parfait, tu sais... On a peut-être pas fait les meilleurs choix non plus, mais je crois qu'on s'en est bien tiré. Malgré tout... » Cette phrase me rassure un peu sur ce qu'elle peut penser de moi. Il est important qu'elle sache que cette histoire que j'ai eue, ce n'était pas dans le but d'avoir de l'argent, je n'en ai d'ailleurs jamais demandé. Cette relation avec Archie ne m'a sûrement pas apporté les meilleures soirées de ma vie, mais elle m'a offert le plus des cadeaux : un petit garçon. À mesure que les secondes passent, la jeune femme se tourne vers moi et son regard, posé sur mes lèvres, fait battre à cent à l'heure mon coeur. « On est peut-être un peu plus abîmé que la moyenne... Mais on n'est pas de mauvaise personne pour autant Celeste. » Sans attendre plus longtemps, Natalie vient réduire la distance nous séparant et elle vient sceller nos lèvres dans un baiser. Je ferme doucement les yeux et me laisse emporter par le moment. Ma main, toujours proche de son dos, vient le remonter pour venir se poser à la naissance de sa nuque. Cette fois-ci, je ne compte pas fuir. J'intensifie un peu plus l'échange, laissant nos langues s'effleurer. Puis arrive le moment de se séparer. « Je ne veux pas te causer de tort. » Bon.. il est vrai que cette phrase ressemble un peu à une fuite. Mais ce n'est pourtant pas vraiment le cas. Je veux juste être sûre qu'elle a conscience de cela. « Si jamais mon histoire finit pas être révélée au grand jour, je ne veux pas que cela impacte ta vie. Que ton histoire soit aussi pointée du doigt. » Il n'y a pas de raison pour que cela arrive, dans un sens ou dans l'autre. Son passé est à Londres et Archie ne laissera personne annoncer qu'il a eu une double-vie durant plusieurs mois : il n'a toujours pas reconnu Elliot, alors il préférerait sûrement payer quelqu'un que d'apparaître dans les tabloïds. « Mais.. tu me plais vraiment. » Pour accompagner ces mots, je viens lui voler un nouveau baiser. « La preuve, tu es chez moi. J'ai plutôt tendance à repousser ce moment, pour Elliot. » Pour éviter la rencontre. Car finalement, c'est quelque chose d'assez symbolique, pour moi en tout cas. Bon d'accord.. l'idée de cette rencontre aujourd'hui n'est pas vraiment liée au petit garçon. Disons que sur le moment, je ne pouvais lui proposer que cela. Il était impossible pour moi de m'organiser aussi vite et de trouver quelqu'un pour pouvoir garder mon fils. « D'ailleurs.. je suis désolée. Si j'avais su que tu allais te retrouver trempée, je t'aurais sûrement proposé de venir un autre jour. » Un large sourire s'installe sur mes lèvres, alors qu'avec mes doigts, je viens doucement jouer avec l'une de ses mèches de cheveux, mouillée pour illustrer parfaitement ce que je viens de dire.

Le rapprochement avec Natalie est bien impossible à éviter. C’est comme une évidence, qui a seulement été retardée par des non-dits. Mais maintenant, je ne laisserais plus cela arriver, c’est d’ailleurs pour cette raison que je prends les devants et que j’anticipe ce qui pourrait se passer si jamais nous continuons. « Ça ne risque pas d'arriver. Et tant pis si ça venait à ce savoir... Honnêtement, j'ai passé déjà trop de temps à fuir mes erreurs. J'ai déjà tout fait en mon possible pour passer par-dessus cette histoire, et j'ai sacrifier assez. Maintenant j'ai simplement envie d'en profiter. » À cette réponse, je ne peux m’empêcher de sourire. Cette affaire, si elle s’ébruitait ici, pourrait lui causer des torts. Mais de savoir que cela ne la freine pas dans ses sentiments vis-à-vis de moi, ça me conforte dans ce que je ressens. « Tu me plais beaucoup aussi, tu sais. » Je ne peux m’empêcher de venir lui offrir un nouveau baiser, mettant ainsi en action ce que nous venons de nous échanger. Arrive ensuite ma révélation au sujet d’Elliot, mon fils. Avant de faire des présentations, j’attends généralement plusieurs semaines, histoire d’être sûre de ce que je peux ressentir. Cela évite ainsi au petit garçon de s’attacher à quelqu’un si jamais notre histoire n’a aucune raison de se poursuivre. « Eh bien, je suis touchée. Enfin, c'est logique. J'aurais été un peu gênée d'aller à sa rencontre dans cet état. » Je ne comprends pas, je la trouve très belle. D’ailleurs, je me demande s’il arrive que ce ne soit pas le cas. Elle rayonne et j'ai l'impression que c'est naturel chez elle. « Ne t'en fais pas pour ça, je te mentirais en disant que ça ne faisait pas partie de mon quotidien lorsque j'étais encore à Londres. » Je ne peux m'empêcher de rire à sa réflexion. La pluie s'était invitée à notre soirée, mais ce n'était finalement pas quelque chose qui lui était inconnu. Sa phrase prononcée, la brune se lève doucement du canapé. De par ce geste, je comprends qu'elle est sur le départ. Elle venait pour parler, maintenant que c'est fait, pourquoi rester ? « Je sincèrement ravie d'avoir pu discuter avec toi ce soir. Puis, c'est toujours agréable de passer du temps en ta compagnie. Vraiment très agréable. » Un nouveau sourire s'installe sur les lèvres, celui-ci s'étire même jusqu'à mes oreilles. Je me lève à mon tour et accompagne Natalie jusqu'à la porte. J'allume alors la lumière extérieure et remarque à travers la fenêtre située à côté de la porte que la pluie continue de tomber. « Il pleut toujours. Tu es sûre de vouloir partir ? Je ne voudrais pas que tu tombes malade par ma faute. » La maladie à bon dos. C'est plutôt facile de l'utiliser en tant qu'excuse, c'est plus simple à dire que de clairement mettre des mots sur mon envie de la voir rester. « Ça serait quand même dommage. » Je grimace légèrement avant de sourire. Pendant ce temps, mon corps se rapproche doucement du sien. Lorsque je suis suffisamment proche, je pose mes mains sur ses hanches, avant de les faire glisser dans son dos à mesure que je me rapproche. « Le café où je travaille ne propose pas encore la livraison de boisson chaude à domicile, je n’aurais pas l’occasion de t’apporter du réconfort. » Si vraiment cela devait arriver, ce n’est sûrement pas ça qui m’empêcherait de venir prendre de ses nouvelles. Mais pour le coup, lui dire directement cela, ça ne colle pas vraiment avec mes sous-entendus flagrants. « Ou alors.. tu pourrais rester un peu. » J’arbore une mine innocente, mais mes pensées sont bien loin de l’être. Ce serait mentir de dire que je ne la désire pas à ce moment précis. Mon regard oscille entre ses yeux et ses lèvres, l’envie de l’embrasser est bien trop forte. Mais j’essaye de me retenir, dans l’optique où Natalie préférerait vraiment rentrer chez elle. Cependant, très vite, je cède à mes pulsions et je viens m’emparer de ses lèvres, dans un baiser beaucoup plus langoureux qu’avant. « Reste. » Je lui murmure ce simple mot à l’oreille entre deux baisers, alors que mes doigts prennent plaisir à s’aventurer sur son corps.

La révélation de Natalie lors de notre dernier rendez-vous m’avait quelque peu refroidie. Néanmoins, en voyant qu’elle voulait s’expliquer sur cette agression sexuelle, je n’avais pu lui refuser. Et pour cause, une partie de moi voulait en savoir plus, sûrement pour pouvoir lui laisser une chance. À elle et aux sentiments naissants que j’ai pour elle. Alors maintenant que les choses ont été mises à plat, je n’ai pas envie de la laisser partir, de la quitter aussi tôt. « C'est vrai que ce serait fort, fort dommage. » Elle n’est pas bête, elle a très vite compris que mes excuses ont un but précis : la faire rester ici encore un peu. Il faut dire que j’y mets les moyens, tout ce que j’arrive à trouver est bon à prendre. « Oh je vois. Alors je refuse d'être prise cloué au lit, ce serait bien trop triste. » Je grimace légèrement et hoche vivement la tête pour appuyer ses propos. Je pense que je ne suis pas la seule à avoir le cœur qui s’emballe en étant aux côtés de Natalie. Il y a une attirance physique, c’est indéniable, mais il y a autre chose aussi et c’est ce qui m’a poussé à accepter sa venue ce soir. Naturellement, je pince ma lèvre inférieure entre mes dents, alors que nos visages ne sont qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. « Promis je ne vais pas nulle part. » C’est suffisant pour me faire plonger sur elle, sur ses lèvres. Les mains de la brune épousent mon visage alors que nos langues commencent à danser ensemble. « Et si tu me montrais un endroit où nous ne risquons pas de nous faire prendre en flagrant délit ? Promis, je me ferai discrète. » Un sourire se dessine sur mes lèvres, alors que je comprends que nous sommes sur la même longueur d'ondes. « Malheureusement, je dors sur le canapé. » J'essaye de prendre sur moi, d'être la plus sérieuse possible. Une grimace vient même accompagner mes mots pour que cela soit plus crédible. Ce n'est bien sûr pas vrai et comme elle a pu le souligner un peu plus tôt, il est préférable que l'on se retrouve seules dans une pièce. Elliot ne se réveille que très rarement dans la nuit, mais pour gâcher ce moment, le destin serait capable de faire en sorte que cela arrive aujourd'hui. Ma blague faite, un sourire vient remplacer ma grimace, alors que je glisse l'une de mes mains dans la sienne. Je m'éloigne de la porte d'entrée, en direction de l'escalier et j'attire Natalie avec moi. Avant de quitter le rez-de-chaussé, j'éteins les lumières. Pour le rangement du reste, je verrais ça plus tard, demain. Ce n'est pas vraiment urgent. Arrivées à l'étage, je mets mon doigt devant ma bouche pour signaler à la brune de ne pas faire de bruit. La chambre du petit garçon est entre-ouverte, il pourrait donc entendre facilement nos bruits dans le couloir. Ça serait quand même dommage de le réveiller maintenant. Une fois dans ma chambre, je referme la porte et me retourner vers l’avocate, je ne peux m’empêcher de la dévorer des yeux. Très vite, je m’avance vers elle et retrouve le contact de son corps, comme si c’était vital pour moi. Alors que mes lèvres se plaquent contre les siennes, je commence à défaire les boutons de son chemisier. Lorsqu’ils sont tous défaits, je ne me fais pas prier pour le lui retirer et laisser le bout de tissu tomber au sol. Je suis entreprenante, c’est vrai, mais ça ne sert à rien de tourner autour du pot, alors que ça saute aux yeux que nous en avons envie toutes les deux. C’est ensuite à la jeune femme de s’attaquer à mon haut, afin de l’aider, je lève les bras. Ainsi, il retrouve bien vite celui de Natalie à nos pieds. Séparée un instant d’elle, mon regard ne peut s’empêcher de détailler ses formes. Merde. Elle est si belle. Je ne pourrais plus lui résister désormais. Depuis tout à l’heure, ma respiration s’est accélérée, lui dévoilant en quelque sorte l’envie que j’ai pour elle, mais surtout l’effet qu’elle me fait. Mes mains retrouvent son corps, mais cette fois-ci, à même sa peau. Mes lèvres descendent doucement jusqu’à son cou. Sa peau, ses lèvres, son parfum. C’est bon, je suis complètement enivrée.

« Malheureusement pour vous mademoiselle Wade, je sais parfaitement discerner le vrai du faux. C'est raté. » D’aussi loin que je me souvienne, je ne suis jamais sortie avec un ou une avocate, que ce soit pour quelque chose de sérieux ou de passager. Pourtant, à l’entendre me dire ça, je trouve ça très excitant. Elle a un certain pouvoir dans son métier et j’aime ça : c’est une femme et les hommes doivent sûrement la sous-estimer, mais je pense qu’elle n’est pas du genre à se laisser marcher dessus. « Attention je sais reconnaître les longs nez de Pinocchio quand j'en vois un. » Je crois bien qu’à ce moment précis, elle peut me dire n’importe quoi qu’un sourire se dessinera automatiquement sur mes lèvres. Je glisse ensuite ma main dans la sienne et je l’attire avec moi jusqu’à l’étage. Je ne suis pas la seule mère sur Terre et il est certain qu’elles ne se privent pas d’avoir une vie intime sous prétexte qu’elles ont des enfants. Il faut juste savoir gérer cela et ici, en l’occurrence, ne pas faire de bruit en passant aux abords de la chambre d’Elliot. Une fois à deux, dans cette pièce qui est la mienne, nous sommes maintenant libres de faire ce que nous voulons et autant dire que nous n’allons pas nous priver. Notre envie est réciproque et elle saute aux yeux. Il me faut très peu de temps pour être en manque de ses lèvres, alors très vite je réduis la distance entre nous et je viens l’embrasser. Il n’y a plus aucun doute, j’ai mis cette histoire relative à son passé derrière moi, derrière nous. Mes doigts viennent déboutonner sa chemise, puis la lui retirer. On ne va pas se mentir, ce morceau de tissu était vraiment de trop. Mon haut ne tarde pas à retrouver le sol lui aussi. Ce n'est que le début, mais mon cœur bat déjà à la chamade. Nos corps s'épousent parfaitement, jusqu'à ce que Natalie s'éloigne un peu. Pendant quelques secondes, je panique. Est-ce que j'ai fait quelque chose qui lui a déplu ? Peut-être qu'elle n'a finalement pas envie d'aller plus loin. Mais non, c'est en fait tout l'inverse qui se dessine sous mes yeux. « Viens par ici toi. » Dit-elle, alors qu'elle s'est rapprochée de mon lit. Très vite, mon dos se retrouve contre le matelas et la jeune femme vient me surplomber. Je relève légèrement la tête, afin de pouvoir déposer mes lèvres contre les siennes. Mes mains viennent ensuite se glisser dans son dos, découvrant petit à petit de nouvelles parcelles de sa peau. Ma dernière relation était avec un homme, mais je dois être honnête, la douceur d'une femme m'avait manquée. Lorsque mes doigts rentrent en contact avec l'attache de son soutien-gorge, je ne peux m'empêcher de le défaire : je crois que là, je serais épanouie que lorsqu'elle sera complètement nue contre moi. Je viens ensuite passer ma main dans ses cheveux, profitant de ce contact pour lui faire tourner la tête et ainsi pouvoir embrasser son cou. Je suis séduite et j'ai envie de goûter à chacune des parties de son corps. Après s'être attardées un peu sur le haut de son corps, mes mains perdent un peu d'altitude et viennent se glisser entre nous, jusqu'à attendre le haut de son pantalon. D'un geste habile, je viens le défaire et commence à le faire glisser le long des cuisses de Natalie.