une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| Yoü & I | Chance | |
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| Sujet: Yoü & I | Chance (#) Sam 3 Oct - 16:25 | |
| Yoü & I
Les frères et soeurs passent toute leur jeunesse dans une alternative de petites querelles et de courtes amitiés. C'est déjà l'image de toutes les autres liaisons qui vont suivre, où l'on se prend et l'on se quitte, par des goûts et des antipathies d'un moment. - Pierre-Louis Lacretelle Face à une menace, l’être vivant a le choix : la fuite ou l’affrontement. Dans le cas présent, son choix avait été plus que facile, la jeune femme avait pris un aller simple pour la France ravie de trouver dans sa famille une échappatoire viable au retour de son ainé. Le dernier de la fratrie avait eu beau tenter de la raisonner, la néo-zélandaise n’était pas prête à le laisser revenir dans sa vie comme si de rien. Trop d’années étaient passées, trop de rancœur accumulée à mesure des espoirs balayés. Et même si une part d’elle était ravie de le retrouver, la majeure partie de son être craignait de lui laisser une place au risque de se prendre un revers trop violent ! Son petit séjour en France lui ferait un bien fou, revoir sa famille française également, fuir et se recentrer sur elle-même pour pouvoir affronter les choses d’un autre œil ! Durant son séjour, la belle n’avait eu de cesse de garder le contact avec le sol néo-zélandais, non désireuse de s’isoler complètement, elle avait juste eu besoin de cette bouffée d’oxygène pour s’éviter de replonger dans des vieux démons. Les deux mois étaient passés à une vitesse folle et le voyage retour avait pointé le bout de son nez plus vite qu’elle ne l’aurait espérer. Dernières discussions, derniers repas, dernières embrassades avant une séparation qui se voudrait longue, distance et frais oblige ! Le nez dans sa valise pour être sûre de ne rien oublier, la jeune femme n’avait pas vu sa grand-mère arriver derrière elle. Sûrement avait-elle ressenti les angoisses de sa petite fille à l’idée de retrouver son quotidien. « Je pensais te retrouver dans la patio à profiter encore un peu. » La jeune femme avait souri à la vieille dame avant de lui porter son attention. « Je sais qu’on a déjà eu cette conversation, je vois bien que ça te tracasse encore, mais laissez vous le temps de vous apprivoiser de nouveau. » La jeune femme avait soupiré, agacée et pourtant consciente que sa grand-mère avait raison dans le fond. « Je sais… Je te promets que je vais essayer… même si je ne suis pas sûre qu’il le mérite… » Sa grand-mère était venue jusqu’à elle, l’entourant de ses bras bienveillants. « Bien sûr que si… C’est ton frère ! Il a fait des erreurs, mais ne vit pas avec des regrets. Laisse-lui une chance de voir qui tu es devenue. » La jeune femme l’avait serrée dans ses bras, accueillant ses paroles. Elle avait raison et deux mois passés ici avaient réussi à lui faire accepter le fait qu’il était peut être temps pour elle d’affronter ses craintes. Maxyne avait raison, ses grands-parents également… Il ne restait plus qu’à faire ce pas. Le lendemain, Loreleï avait embarqué pour Wellington. Un vol sans fin, mais il avait le mérite de la ramener chez elle. Loin d’avoir le mal du pays, la blonde était contente de revenir au pays. Presque 30h et deux escales plus tard, la demoiselle avait enfin posé le pied sur le sol néo-zélandais. Téléphone à la main, la blonde l’avait rallumé et déjà l’engin s’animait lui rappelant qu’elle avait été déconnectée depuis son escale en Australie. Notifications en tout genre, plus ou moins sans intérêt, et puis un message de son père et le sourire fatigué qui marquait ses traits venait de s’envoler pour laisser place à un léger soupire. [ Papa : Ta mère et moi avons un empêchement, c’est ton frère qui va venir te chercher. On se voit tout à l’heure. J’espère que tu as fait bon voyage. Bisous] Quelque part, la jeune femme était contente de retrouver son frère. Surprise qu’il n’ait pas eu l’occasion de la prévenir lui-même. Casque sur les oreilles, son sac sur le dos, la jeune femme avait franchi les portes vitrées cherchant son jumeau du regard parmi les têtes présentes. Son regard s’était finalement posé sur un homme dont les traits familiers venaient de la faire stopper net dans son élan. Son frère oui, mais pas celui auquel elle s’était attendue en lisant le message de son père. Impossible de faire demi-tour ou même de fuir une nouvelle fois. Pourtant si la jeune femme s’était fait à l’idée de devoir affronter son frère, elle devait bien avouer que la réalité avait une toute autre saveur. Avec le sentiment d’être prise au piège, la jeune femme s’était avancée vers lui en repensant à tout ce qu’avait pu lui dire Maxyne, ses grands-parents et son frère, refoulant sa rancœur au moins un peu. « Je pensais que c’était Milan qui viendrait… » Tentative de faire bonne figure tuée dans l’œuf, visiblement sa carapace était toujours bien en place. |
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Lun 5 Oct - 0:30 | |
| T’attendais dans le hall d’entrée de l’aéroport, là où tout ceux qui attendaient un proche étaient. Debout contre une colonne, bien en face du couloir par lequel les voyageurs arrivaient, ton regard se perdait dans la foule qui commençait à affluer, signe qu’un avion avait atterri. C’était celui de Loreleï. Tu cherchais la tignasse blonde de ta sœur et ses grands yeux bleus partout, mais ça ne faisait que commencer. Pour avoir régulièrement prit l’avion, tu savais que ça pouvait mettre encore de longues minutes avant qu’elle n’arrive dans le grand hall. La veille, t’avais mangé avec tes parents et Milan. C’est là qu’ils vous ont dit qu’ils ne pourraient pas aller chercher ta sœur, finalement. Un empêchement de dernière minute, des papiers importants à signer, tu n’avais pas tout compris. Milan non plus, ne pouvait pas aller récupérer ta sœur. Il avait quelque chose à faire, depuis longtemps. Il ne restait plus que toi, tandis qu’ils se creusaient la tête pour savoir qui ils pourraient appeler pour récupérer leur princesse. T’as fini par te proposer. Bien sûr, tu t’attendais aux regards qu’ils ont tous affichés. Celui de la surprise, une certaine gêne aussi. Puis Milan a dit que c’était une bonne idée, alors que tes parents se regardaient, hésitant quant à la tension qu’il y avait entre Loreleï et toi. Enfin, c’était surtout Loreleï contre toi. T’avais eu des nouvelles de son séjour en France, dans votre famille. C’était Milan, qui te racontait tout. Tu savais aussi qu’elle n’avait pas changé d’avis sur toi, sur ce que tu lui avais fait. Et ça, t’avais aucune idée de comment le gérer. Après tout, t’avais tenté de t’excuser. En l’appelant, d’abord. Puis quand tu l’as enfin vue, quelques jours avant qu’elle parte. Mais elle était en colère, toujours. Et même votre frère te conseillait d’attendre. Alors qu’il soit pour que tu ailles la chercher de son retour signifiait beaucoup pour toi. Peut-être qu’elle lui avait dit quelques choses te concernant ? Dans un sens, t’espérais que ces deux mois dans votre famille en France lui avait permis de réfléchir à tout ce que tu avais pu lui dire. Que peut-être, tu lui avais manqué. Parce qu’elle, elle t’avait manqué. Même si ça faisait dix ans, finalement, qu’elle te manquait. Tes parents avaient finalement accepté, te laissant les clés de leur voiture pour que tu puisses récupérer la blonde le lendemain. T’avais pas encore de caisse, tu continuais d’économiser. T’avais ce qu’il fallait, de côté. Mais tu venais d’avoir un boulot, d’emménager avec Maxyne, alors te séparer de quasi toutes tes économies maintenant, ce n’était pas une bonne idée. Tu préférais continuer à mettre de côté encore quelques temps. T’étais partis, vers vingt-trois heures de chez eux, toutes les informations concernant le vol de ta sœur en main, et surtout, la certitude que ton père allait bien prévenir Lo’ que c’était toi, qui venait la récupérer. Tu voulais pas qu’elle le prenne pour une embuscade. Dans ta chambre, tu t’étais allongé sur ton lit, plusieurs feuilles de papier et un stylo en main. Prêt à écrire. T’as veillé presque toute la nuit, d’où tes cernes, plutôt conséquentes, sous les yeux. C’était pas un problème pour ta garde de cette nuit, t’avais l’habitude des mauvaises nuits où il fallait enchaîner journée et nuit blanche. Parfois, vous ne fermiez pas l’œil de la nuit, dans les campements. Ta poubelle s’était remplie de boulettes de papiers à une vitesse hallucinantes. Maxyne allait t’engueuler, quand elle verrait tout ce que tu avais gâché. Mais soit tu ne savais pas quoi écrire, soit tu disais une connerie. Si Loreleï était toujours celle que tu avais quitté, même un tout petit peu, tu savais encore ce qu’elle n’aurait pas apprécié lire du tout. Finalement, t’as réussi à écrire quelque chose de potable, en tout cas, ça te convenait. Pour les fautes d’orthographes, tu repasseras. T’avais jamais été bon en cours, contrairement à ta sœur. Et puis, si elle se destinait aux lettres, c’était sûr qu’elle était bonne en orthographe. Tu t’étais préparé, douche, parfum, de beaux habits tout en faisant attention à ce que ça ne fasse pas « trop » pour aller chercher quelqu’un à l’aéroport… Sur le chemin, t’as pensé à beaucoup de choses. Ces dix dernières années. L’accident de Medrick. Ta descente aux enfers, que tu ne nommais clairement pas encore comme ça. Elle n’avait pas de nom, dans ta tête. Tu pensais à Reira, aussi. Avec qui tout semblait s’être terminé, il y a environs une semaine. Ta réconciliation avec Maxyne. Le pardon de tes parents. Les soirées avec Milan. Tout ces souvenirs, pas forcément heureux ou bons, mais qui faisaient parti de tes dernières années. Mais Loreleï, elle, n’était nulle part. T’as fini par imaginer ses réactions. Créer ces scénarios, dans ta tête. Ceux où elle faisait un scandale, dans tout l’aéroport. Ceux où tu finissais avec une marque de main sur la joue. Ceux encore où elle ne t’adressait pas la parole. Bizarrement, tu n’en voyais aucun finir relativement bien. Comme si c’était couru d’avance, qu’elle n’accepte toujours pas ta présence près d’elle. Mais là, contre ce pilier central, à observer les silhouettes dépourvues de visages puisqu’elles n’étaient pas ta sœur, t’imaginais un dénouement pas trop mauvais. Des retrouvailles, pas si froides. T’imaginais une réaction de ta sœur, pas démesurée. Peut-être même un sourire sur son visage. Pourtant, quand elle arrive enfin, ce n’est pas un sourire que tu vois. Mais ses yeux, désemparés. Surprise. C’était toi, qui était là. Visiblement, elle n’était pas au courant. Qu’est-ce que ton père avait bien pu lui envoyer, pour qu’elle affiche cette tête ? Tu te redresses, tu t’avance vers elle tout en vous excentrant un peu du couloir des arrivées. Oui, bien sûr, elle pensait que c’était Milan. Tu fais une moue désolée, avant de marmonner ; « Papa était censé te prévenir. Il n’y avait que moi, pour venir te chercher… Désolé de te décevoir. » La tristesse se lisait sur ton visage. Toi aussi, t’étais déçu. Mais surtout déçu d’avoir l’impression d’être un inconnu pour ta sœur. « Donne moi tes sacs, tu dois être fatiguée. » tu finis par proposer, en lui prenant sa valise des mains et un sac de cabine. En fait, tu ne lui laissais pas le choix. Si elle n’était pas heureuse de te voir aujourd’hui, au moins elle aurait le poids de ses bagages en moins, puisqu’elle avait toujours le tiens sur la conscience. « Comment ça s’est passé ? On dirait qu’il n’y a pas eu de retard. Ça allait niveau bouffe ? Tu veux qu’on s’arrête manger un truc ? » le flot de questions qui se déversait de ta bouche avait pour mérite de cacher ton angoisse. T’étais clairement pas bien, ton cœur battait fort et tu osais à peine regarder ta petite sœur. |
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Sam 10 Oct - 0:54 | |
| Yoü & I Les frères et soeurs passent toute leur jeunesse dans une alternative de petites querelles et de courtes amitiés. C'est déjà l'image de toutes les autres liaisons qui vont suivre, où l'on se prend et l'on se quitte, par des goûts et des antipathies d'un moment. - Pierre-Louis Lacretelleft @Chance O'Brien Le trajet lui avait semblé durer une éternité. Ca n’était pas sa première fois, pourtant chaque fois le retour lui semblait interminable. Comme à son habitude, la belle avait su combler ce vide en se plongeant dans ses bouquins. Le nez plongé dans sa liseuse, la jeune femme s’était encore une fois perdue dans ses histoires ! Amoureuse des livres depuis sa plus tendre enfance, elle était tombée en amour pour ce petit engin qui lui permettait de trimballer sa bibliothèque avec elle à l’autre bout du monde ! De quoi combler sa soif inaltérable d’évasion littéraire. Cette fois-ci, elle s’était perdue dans les pages d’un thriller noir à souhait... le genre à vous donner des cauchemars et vous faire craindre de sortir la nuit ! Pour dire vrai, elle l’avait dévoré en quelques heures à peine et elle s’était régalée de chaque mot, écartant de ses pensées sa réalité. La blonde aurait tout le temps de se prendre la tête sur les conditions une fois les pieds sur terre, une fois qu’elle aurait retrouvé Maxyne, Milan et les autres. Sa valise récupérée, la jeune femme s’était avancée, prête à retrouver son frère et à le serrer dans ses bras. Mine de rien, cette petite tête lui avait manqué et il lui tardait de lui raconter son aventure française pour lui en mettre plein les mirettes. Imaginez donc sa surprise quand elle avait reconnu son ainé. Elle avait hésité à l’éviter purement et simplement, téléphoner à quelqu’un d’autre ou alors prendre un taxi pour fuir une nouvelle fois ce rappel à son mal être. Pourtant la blonde s’était rapprochée de lui passant outre ses sentiments. Elle ne peut s’empêcher d’être un poil acerbe et elle peut lire dans ses traits la déception et surtout la tristesse et quelque part, elle pourrait presque ressentir la même chose. Elle se retient de répliquer, après tout, elle a promis à ses grands-parents de faire un effort. « Il m’a prévenue, j’ai juste mal interprétée ses mots. » Ce qui en soit n’était pas totalement faux… Son père l’avait prévenue, il avait juste omis un léger détail. « Non, ça va aller t’inquiète. » Mais déjà il se saisit de son sac et sa valise sans qu’elle ne lui oppose une réelle résistance. Il a au moins raison sur un point, le vol l’a mise sur les rotules, alors elle le laisse gagner cette bataille qui n’en vaut pas la peine. Loreleï lui emboite le pas, pas vraiment encline à entamer la discussion, car pour être franche, elle ne saurait même pas quoi lui dire. Même si paradoxalement, elle crève d’envie de le retrouver. Autant de contradictions qui se bousculent dans sa tête et qui la déstabilise au plus haut point. Alors quand il la bombarde de questions, la jeune femme soupire. « Te sens pas forcé de me tenir compagnie, ou de t’intéresser à moi… mais puisque tu me le demandes, oui le vol s’est bien passé, j’ai cru que mon escale à Hong Kong ne se terminerait jamais. » Et elle pesait ses mots pour le coup, machinalement, elle pianote sur l’écran de son Smartphone pour envoyer un message à ses grands-parents, elle n’a pas fait le calcul sur l’heure qu’il est en France. En levant les yeux, la belle remarque sans peine sa nervosité et son attitude. « En fait, j’me ferai bien un Fish & chips… » Elle fait un pas vers lui, à voir combien de temps ça durerait, mais pour l’heure elle pouvait au moins faire cet effort, après tout, ils avaient été proches un jour… |
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Sam 10 Oct - 15:44 | |
| Tu devais t'y attendre. Ce genre de réaction, quand on te voyais, t'y étais habitué maintenant. Tes parents s'étaient décomposés quand tu as débarqué sur le pallier de leur porte. Milan aussi. Maxyne ? Elle t'avait quasiment incendié. Et ta petite soeur... Loreleï, c'était encore autre chose. Elle savait que tu étais revenu. Elle t'a ignoré, évité. Alors quand vous vous êtes enfin revus avant qu'elle parte, c'est pas ce regard décomposé qu'elle a eu. Elle était pleine de colère, ses yeux bleus te lançaient des éclairs, et toi, tu te les ai prit en pleins cœur. Ils t'ont traversés, encore et encore, de tous les côtés. Ils te traversent encore aujourd'hui, plus de deux mois après, quand tu repenses à cette journée. Mais aujourd'hui, ce regard, décontenancé, décomposé, elle l'a. Parce qu'elle s'attendait pas à toi. Tu réfléchis à ce que votre père aurait pu dire pour qu'elle s'attende à Milan plutôt qu'à toi, et ça ne fait qu'un tour. Forcément. Il avait pas dit de nom, tu connaissais suffisamment ton père pour savoir qu'il omettait facilement des détails importants. Pour eux, tout était redevenus presque normal, avec toi. Et tu restais le frère biologique de Loreleï. Tout comme Milan était le votre, adoptif. Oui, Loreleï était toujours ta soeur à tes yeux. Pourtant, étais-tu toujours le sien pour qu'elle ne pense pas à toi tout de suite, quand on lui parle de "son frère" ? Probablement pas. Et ces éclairs qui s'étaient atténués réapparaissent, te prenant te cours, te poignardant dans le dos. Quand elle te répond concernant l'information que votre père lui aurait donné, t'acquiesce lentement. Oui, tu l'avais bien comprit; il y avait des automatismes qui revenaient pour beaucoup, dont ton père. Mais la réalité était toute autre. Tu lui proposes immédiatement de lui prendre ses affaires, et sans lui laisser vraiment le choix, tu t'empares de ses diverses sacs et valise. T'avais toujours eu une bonne condition physique, mais l'armée t'avait changée. T'étais devenu plus carré, et presque une forme olympique, loin du garçon qui se laissait un peu aller sur les pizzas et qui ne faisait du sport que quand il en avait envie. Maintenant, la salle c'était trois fois par semaines. Encore plus avec les instruments de musculation et d'entrainements mis à disposition, à la caserne. Alors ses affaires, tu les portais sans aucune peine. C'est vrai que tu avais bien changé depuis dix ans; comme elle. Maintenant qu'elle se trouvait face à toi, tu pouvais pas t'empêcher de la regarder du coin de l'œil, alors que vous avanciez et que tu la bombardais de questions. Première chose, elle avait bien grandit. Quand tu l'as quittée, elle n'avait que treize ans. Début de la puberté pour les filles. Ses cheveux s'étaient éclaircis, ses yeux te laissait découvrir une nouvelle lueur, celle qui apparaît quand on a souffert. Sa silhouette élancée étaient déjà à l'époque, très prévisible. Elle était magnifique, et toi, t'avais tout raté avec elle. Ses seize ans. Sa remise des diplômes. Puis sa majorité. Au moins, tu seras là à la fin de son parcours universitaire, si elle voulait encore de toi. Tu déglutis quand elle se met acerbement à te répondre, te rejetant à moitié. Tu baisses les yeux tout en continuant d'avancer, vous aviez rejoins le parking et tu avais réussis à trouver une place pas trop loin de l'entrée : un coup de chance. « ça m'intéresse vraiment tu sais. Sinon je me serais jamais proposé pour venir te chercher... » Autant le dire clairement puisqu'elle semblait ne pas se rendre compte que c'était bien toi qui avait presque insisté pour qu'ils ne fassent pas appel à un ami que Loreleï conaissait à peine. L'idée que tu te faisais de ces nouvelles retrouvailles finalement n'étaient pas loin de la réalité. Tu sors rapidement les clés de ta poche, en évitant toujours de croiser le regard de ta petite sœur. Tes mains tremblaient un peu, c'est vrai que t'étais un nerveux. Tu l'avais toujours été, et l'armée n'avait pas arrangé les choses. Un clic et la voiture s'ouvre. Tandis que tu installais les affaires dans le coffre, la voix de Loreleï se fait à nouveau entendre, plus douce. Tu lèves les yeux, un demi sourire au coin des lèvres. « je t'emmène à celui de Wellington, dans la grande rue en face du stade ? » C'était un peu le repère de vos journées à trois, avec Milan. Quand les parents te laissaient les deux énergumènes et qu'il fallait bien les occuper une journée. « A moins que depuis, il y en ai de meilleurs ? Tu me guideras, sinon. » tu rajoutes. C'est vrai que pour le coup, ça faisait bien plus de dix ans que t'y avais pas mis les pieds. Peut-être qu'il avait fermé, depuis. Tu fermes le coffre de la voiture pour aller t'installer au volant, laissant Loreleï prendre la place du passager. Tu restes quelques secondes les mains posées sur le volant sans avoir démarré, perdu dans tes pensées, avant de te ressaisir; tu te penches vers le vide poche de Loreleï et sort la lettre, soigneusement mise dans une enveloppe, que tu lui as écrit. Tu pouvais pas attendre plus longtemps, même si t'aurais voulu. « Tiens... Tu la lira quand tu voudras. T'es pas obligée de le faire aujourd'hui. Je voulais te la donner en te déposant, mais finalement... Enfin voilà.» tu marmonnes à moitié en mettant la lettre sur le tableau de bord devant elle, son nom écrit dessus. « Bon, c'est parti. Direction le Fish'n Chips. » tu rajoutes en démarrant la voiture. |
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Mar 13 Oct - 23:11 | |
| Yoü & I Les frères et soeurs passent toute leur jeunesse dans une alternative de petites querelles et de courtes amitiés. C'est déjà l'image de toutes les autres liaisons qui vont suivre, où l'on se prend et l'on se quitte, par des goûts et des antipathies d'un moment. - Pierre-Louis Lacretelleft @Chance O'Brien Ces deux mois passés en France lui avaient fait le plus grand des biens. Ressourcée, la petite blonde se faisait une joie de retrouver sa famille, son pays, ses amis. Retrouver sa petite vie posée et même si l’ombre de son frère demeurait, la jeune femme avait cet espoir ténu que tout finirait par s’arranger. Du moins elle l’espérait, ses heures de discussion avec sa grand-mère et les sms échangés avec Maxyne l’avaient convaincue de faire un pas, elle ne s’était juste pas attendu à devoir l’affronter sans avoir pu retrouver ses proches. Après avoir pris ses bagages, la jeune femme l’avait suivi, ne pouvant s’empêcher de mordre, réaction épidermique face à une rancœur qu’elle n’avait visiblement toujours pas enterrée. En le regardant, elle reconnaissait les traits de ce frère qu’elle avait perdu il y a dix ans. Il avait changé… comme elle avait changé ça va de soi. Dix années, elle ne pouvait pas être cette gamine pleine de rêves qu’elle était à l’époque et il ne pouvait pas espérer d’elle qu’elle retrouve les étoiles qu’elle avait pu avoir dans ses yeux en sachant que son frère serait un héros ! Aujourd’hui, ces étoiles n’étaient plus, la réalité l’avait percutée en faisant voler en éclats ses illusions. Loreleï est consciente qu’en lui balançant ces mots au visage, elle n’avait pas cherché à le blesser, même si inconsciemment c’était sûrement le cas. Sa réaction ne tarde pas et elle ne note aucune agression en retour. Elle ne s’était pas excusée, laissant un blanc oppressant s’installer entre eux l’espace de quelques minutes. Dans sa tête, des tonnes de questions se bousculent, à commencer par un simple : pourquoi ? Pourquoi avoir disparu et lui avoir imposé le silence… Qu’est-ce qu’elle avait bien pu faire de mal pour mériter un tel mépris et une telle désinvolture de sa part ? Est-ce qu’il avait seulement pensé à elle durant toutes ces années d’absence… Qu’est-ce qu’il avait vécu là-bas sur le front… Tant de questions sans réponses qui resteraient silencieuses pour le moment. Elle préfère désamorcer cette tension et son sourire en dit long. La perche saisie, la jeune femme s’installe dans la voiture. Pour être franche, elle ne sait pas encore si c’est une bonne chose. Passer plus de temps avec lui, au risque de voir les tensions entre eux revenir en flèche. « Pourquoi pas oui… J’vais être honnête avec toi, j’y suis plus retourné depuis un moment. » Trop de souvenirs faisant naitre en elle une nostalgie délétère pour son moral. Aujourd’hui il était peut être temps qu’elle franchisse le pas, même si ça faisait beaucoup d’un coup ! « Non, non allons là-bas. On dit qu’ils font toujours les meilleurs milkshakes à la fraise ! » Et tout le monde sait ici qu’elle est une adoratrice de ce genre de sucrerie lactée. Téléphone à la main, la jeune femme est déjà en train de chercher des conseils auprès de Maxyne, une part d’elle reste tétanisée à l’idée de la suite des évènements. Le silence qui s’installe lui pèse un peu et la blonde ne sait même pas comment se dépatouiller de cette situation. Elle se cache dans son écran, repoussant le moment où elle devra lui tenir une conversation avec lui. Le silence est finalement rompu par son geste, et la lettre qui se pointe sous son nez vient éveiller sa curiosité, autant qu’elle vient éveiller en elle les espoirs envolés d’une gamine. La jeune femme hésite, le regard perdu sur l’enveloppe et surtout sur son prénom griffonné sur le papier. Elle avait toujours été sensible à ce genre d’attention, encore une fois tétanisée, elle l’avait regardé la déposer devant elle sans bouger. Elle avait attendu tellement longtemps cette lettre, aujourd’hui qu’elle était face à elle, la jeune femme avait juste peur de s’en saisir. Dix ans de retard… « Je… J’suis désolée, je peux pas te promettre de la lire… » La blonde ne quitte pas vraiment le papier des yeux avant de finalement le saisir. Elle soupire avant de la ranger dans son sac, quelque part, ce simple petit bout de papier venait de raviver le souvenir de la petite fille qu’elle était à l’époque, celle qui avait pleuré face à l’oubli. « Cette lettre, je l’ai attendue pendant des années tu sais… J’demandais pas la lune, juste de tes nouvelles… Un petit mot, une pensée… mais même ça j’y ai pas eu droit… T’as juste tout arrêté, du jour au lendemain, on a cessé d’exister à tes yeux… » La jeune femme tente de cacher ses émotions, aujourd’hui elle n’est plus cette gamine, pourtant la blessure venait de se rouvrir. « Me demande pas de faire comme si de rien… J’avais besoin de toi… et tu t’es tiré Chance… J’suis sincèrement contente que tu sois en vie… mais laisse-moi le temps… » |
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Mer 21 Oct - 19:52 | |
| T’avais lancé la proposition comme ça, sans réfléchir. De la même manière que tu l’aurais faite s’il ne s’était rien passé qui aurait pu mettre une tension entre ta sœur et toi ces dix dernières années. De la même manière que tu le faisais avant de partir, quand il fallait que quelqu’un aille les chercher, elle ou Milan, à l’école. A l’époque, t’avais pas de permis. T’avais jamais essayé de le passer. Alors t’allais les chercher en bus, ça prenait plus de temps, mais au moins t’étais avec eux. T’as jamais rechigné à aller récupérer les deux loustics. Que ce soit à Island Bay ou plus loin, à Wellington. T’étais toujours le premier à te proposer. Et puis, quand elle était encore là, y’avait Maxy pour t’accompagner. Mais aujourd’hui elle était pas là. Tu lui a pas proposé, mais tu connaissais déjà la réponse qu’elle t’aurait donné si tu lui avais demandé. Ça aurait été à base de « tu sais que tu dois la voir seule » ou « faut arrêter de vouloir éviter la confrontation ». Alors tu t’étais épargné le supplice des sermons de ta meilleure amie qui avait passé plus de temps que toi avec Lo, ces dernières années, et tu t’étais décidé à y aller, seul. C’est pour ça que t’as écrit cette lettre. Tu savais que d’une manière ou d’une autre, tu réussirais pas à lui parler. Autant tu t’étais toujours dévoilé à Maxyne, autant t’avais toujours été ce héro imprenable que rien ne touchait pour Loreleï. Tu pouvais pas lui avouer que t’avais pété les plombs. Que t’avais perdu contre plus fort. Que t’avais manqué de rester là-bas, si on t’en avais pas sorti de force. T’avais déjà eu du mal à te dévoiler complètement à Maxy. Il en restait encore, des souvenirs, enfouis dans ton cœur. Même si elle avait dû les deviner, depuis. Sauf que Loreleï, c’était différent. T’étais impassible, tu l’avais toujours été. Tu montrais pas que quelque chose en toi avait changé. T’essayais déjà de lui montrer que son frère était revenu, alors les révélations c’était pas pour tout de suite. Le seul moyen de te dévoiler, c’était la lettre. Un texto, ça n’aurait pas eu le même impact. Lo, elle avait cette fibre romanesque que t’as jamais essayé de briser. Quand elle t’a parlé d’un journal de bord et de lettres, t’aurais pu lui répondre que le téléphone existait, maintenant. Qu’il y avait Skype. Mais t’as pas essayé, parce que tu savais que ça lui tenait à cœur. C’était pour tout ça, la lettre. Vous vous mettez d’accord sur votre destination et la blonde t’annonce que ça faisait longtemps qu’elle n’était pas allée Chez Miky. T’hoche la tête, tu comprenais. C’était votre endroit, à tous les trois. Milan n’était pas là aujourd’hui, mais vous aurez toujours l’occasion d’y retourner tous les trois. « Bah, je croyais que tu voulais du Fish’n Chips, pas du milkshake ! » tu lances pour la taquiner. « Il t’ont pas nourrit en France ou quoi ? » tu secoues la tête. Non, bien sûr, tu savais que chez vos grands-parents, on mangeait comme des rois. « D’ailleurs, comment ils vont ? Ils t’ont dit s’ils allaient bientôt venir nous voir ? » Encore plus qu’avec tes parents, ça faisait une éternité que tu n’avais pas vu tes grands-parents. Bien sûr, tu les avais appelés, à ton retour. C’est l’une des premières choses que tu as faites, d’ailleurs. Tu te souviens de ta grand-mère en pleurs au téléphone dès qu’elle a entendu le son de ta voix. A eux aussi, ton silence avait fait mal. Mais dès la phase des larmes passées, c’était comme si rien n’était jamais arrivés. Ils t’avaient pardonné à une vitesse folle. Installés à bord de la voiture, tu finis par donner la fameuse lettre à ta sœur avant de démarrer. T’arrivais pas à allumer le contact, sinon. C’était comme si ton corps t’ordonnait de lui donner maintenant, alors tu l’as fait. T’as pas vu son visage se décomposer, pas vraiment. Tu jetais des coups d’œil dans le rétroviseur central, pendant qu’elle fixait l’enveloppe. Ses yeux bleus ahuris, ses joues qui viraient au rouge. Tu te mords l’intérieur de la joue, toc permanent quand l’angoisse s’empare de toi. T’allumes le moteur. Elle te dit qu’elle ne la lira peut-être pas. Tu le sais. Elle te dit qu’elle l’avait attendu, ce bout de papier. Tu le sais. Qu’elle avait besoin de toi, et toutes ces choses qu’on t’a déjà dites, pleins de fois. Mais dans la bouche de Loreleï, c’est le coup de couteau fatal. Le plus aiguisé. Celui qui est censé t’achever. La voiture commence à rouler pendant qu’elle te dit tout ça. Tu tournes et tournes encore le volant pour sortir du labyrinthe qu’était le parking de l’aéroport. Evitant les voitures qui sortaient de leurs places ou ceux qui savaient pas conduire. Quand elle termine, tu restes quelques instants silencieux. Tu fais mine d’être concentré sur ce qu’il se passe autours de toi, mais c’est pas très compliqué. Quand tout finit par se calmer et que tu rejoins une large route en direction de Wellington, tu finis par répondre ; « Je sais tout ça. J’en suis désolé, encore. Tu sais, je te demande pas de me pardonner. Mais t’inquiète, je t’en voudrais pas si tu la lis pas. » C’est comme ça que tu clos la conversation, comme si elle pouvait être terminée. Tu sais pourtant que c’est pas possible, mais tu l’espères, au moins pour quelques secondes. Tu repères rapidement les panneaux qui vous mènerons au restaurant que vous tentiez de rejoindre, quelques détours de rue et vous y arrivez. Tu te gares devant le restaurant et éteins le contact. « On dirait que c’est toujours le même. » l’enseigne n’avait pas changé. Ça serait drôle que les employés d’il y a dix ans soient toujours là, eux aussi. Mais ce restau, c’était un moyen pour les étudiants de trouver un travail. Il les employait à foison. Alors forcément, ça changeait régulièrement. - La lettre:
- Citation :
- Crevette,
Ça fait longtemps que je t’ai pas appelé comme ça. Avant même que je parte, j’avais arrêté. Pourquoi ? J’en sais trop rien ; t’avais grandis, peut-être que je devais arrêter. Aujourd’hui t’as encore plus grandi. Mais je veux t’appeler comme ça, au moins dans cette lettre. J’aurais dû l’écrire il y a longtemps. Mais il y a quelque chose qu’on dit, « il vaux mieux tard que jamais ». Peut-être que ça a été écrit juste pour moi, tu penses pas ? Je ne sais pas jusqu’où tu liras. C’est carrément possible que tu te sois déjà arrêtée de lire. Peut-être que tu mettras plusieurs jours à la lire. Je comprends. Tu sais, j’ai gardé toutes tes lettres. Toutes celles que tu m’envoyais, et auxquelles je ne répondais pas. En fait, je devais y répondre. Mais je les remettais à plus tard. Je veux pas te mentir, te dire que je les ai égarées ou qu’on a eu beaucoup de choses à faire à cette époque. Non, on était au campement, et on attendait. Bien sûr, on avait des petites missions, de temps en temps. Mais j’aurais pu te répondre, Lo. J’aurais pu mais je l’ai pas fait. Je savais pas quoi te dire. Je savais pas quoi te raconter. Je sais pas pourquoi j’ai finis par jamais répondre. Je sais que tu attendais des réponses à celles que tu m’envoyais, mais quand j’ai arrêté d’en recevoir… Je me suis senti comme soulagé. Parce que je vous manquerait moins, en ne vous donnant pas de nouvelles. C’était ce que ton débile-profond de grand frère pensait, à l’époque. Puis il y a eu des accidents, tu sais. Des trucs qu’étaient pas prévus, auxquels on s’attendait pas. Qui nous a tous touché. Alors je voulais pas que ça vous touche, vous aussi. J’vous avais épargné en arrêtant de vous donner des nouvelles, alors quand c’est arrivé, j’ai préféré continuer comme ça. Et je suis rentré dans un cercle vicieux. Ne pas vous appeler, vous écrire, c’était ma manière à moi de vous protéger de ce que je pouvais vivre là-bas. Je sais bien que c’est pas une excuse, et crois-moi que je ne l’utilise pas comme une excuse. C’est juste ce qu’il s’est passé. Ce que j’ai pensé. J’ai quand même écrit, tu sais. J’ai jamais lâché le carnet que tu m’as envoyé, le premier mois. Il m’a accompagné pendant dix ans. Il est plus très beau, d’ailleurs. Il ne ressemblait pas à grand-chose, la dernière fois que je l’ai ouvert, quand j’étais dans l’avion pour rentrer à la maison. Mais il est là, quelque part, dans mes affaires. Parfois je me trouvais bête d’écrire dedans, mais ça me faisait un bien fou. Tous les jours je gravais quelques mots. Parfois un peu plus… J’ai essayé de vous réécrire, une, ou deux fois. J’ai jamais réussi à finir mes lettres. J’en ai plus aucune trace, par contre… Elles ont fini brulées, parce que j’étais pas content. Avant d’en arriver à cette lettre-là, j’en ai jeté pas mal, aussi. Maxyne me tuera quand elle verra toutes les boulettes de papier qui traînent dans ma chambre. Je sais pas si celle-ci est mieux que les précédentes, mais c’est celle que j’ai décidé de te donner, alors on va dire que oui. J’aimerais que tu redeviennes ma crevette, mais je sais que ça va être dur. Je ne t’obligerais à rien, tu viendras quand tu le voudras. T’es même pas obligée de lire cette lettre, ou de me dire que tu l’as lue. Je sais pas si j’aurais envie de le savoir quand ce sera fait. Et puis, peut-être que si on évitait d’en parler, ça sera moins gênant, entre nous. Je sais pas vraiment comment terminer cette lettre. J’ai jamais été bon pour finir mes mots. Tu te souviens, comment je les expédiais ? C’était à base d’un « ciao, on se revoit bientôt ». J’aimerais mieux la terminer, celle-ci. Je ne sais pas si j’en serais capable, par contre. En tout cas Lo, je t’aime, et t’as le droit de prendre le temps qu’il te faut pour qu’on tourne la page. Je peux pas te demander d’oublier, je suis le premier à ne pas réussir à le faire pour moi. J’ai juste besoin d’avancer un peu, de quelques pas. Et j’ai besoin de toi pour m’aider à le faire. Tu me manque. Chance.
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Dim 1 Nov - 23:24 | |
| Yoü & I Les frères et soeurs passent toute leur jeunesse dans une alternative de petites querelles et de courtes amitiés. C'est déjà l'image de toutes les autres liaisons qui vont suivre, où l'on se prend et l'on se quitte, par des goûts et des antipathies d'un moment. - Pierre-Louis Lacretelleft @Chance O'Brien C’était un sentiment étrange… Un semblant de nostalgie un poil néfaste à son moral. Sincèrement la blonde aurait adoré pouvoir lui sauter dans les bras. Le serrer si fort et sentir ses bras l’enserrer comme ils avaient pu le faire à de nombreuses reprises au cours de sa vie. Elle ne va pas mentir, la belle en rêve de ce moment, depuis le jour où il est parti lin d’eux. Mais en l’état, malgré toute la volonté du monde, elle était juste incapable de baisser sa garde à ce point. Sa psy le lui avait dit, elle s’était forgé une carapace au fil des années et aujourd’hui elle était en incapacité de lui fournir la Loreleï qu’il espérait retrouver ! Alors bien sûr, elle avait fini par prendre le bout de papier caché dans son enveloppe. Le fait qu’il ait choisi ce biais pour lui parler avait au moins eu le mérite de toucher sa corde sensible. Au moins il se rappelait ce genre de détail, peut être insignifiant aux yeux des autres, mais ô combien important pour elle ! Amoureuse des lettres qu’elle était, la belle s’était longtemps demandé s’il avait ne serait-ce qu’ouvert ce carnet qu’elle lui avait offert. Ce truc qu’il avait du trouver idiot et sûrement inutile face à son quotidien… Mais à l’époque, elle avait vu dans ce présent un moyen de faire une petite immersion dans sa vie. Un poil vieux jeu à l’air moderne, mais tellement plus marquant. Les mots restaient à ses yeux, pas les paroles qui s’envolaient, s’effaçaient avec le temps. A sa remarque la blonde ne peut s’empêcher de sourire, un brin amusée. « Je veux les deux ! Quelle question, j’ai pas mangé depuis presque dix heures à part des chips dans l’avion ! » Elle se justifie comme une enfant trop gourmande, pourtant la simple idée de s’enfiler un Fish’n chips suivi d’un énorme Milkshake à la fraise la fait rêver. Elle a toujours aimé manger, aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle a toujours quelque chose à grignoter non loin d’elle. « Ils vont bien. Ils devraient venir pour les fêtes de fin d’année si tout va bien… Je crois qu’ils auraient aimé te voir depuis le temps. » Elle ne peut s’empêcher de lancer une petite pique amère. Elle sait qu’il tient à eux, surement autant qu’il tient à elle et à toute leur famille. Aussi, elle avait préféré ne pas en rajouter plus encore, se contentant de cette remarque en continuant ses sms à Maxyne. Elle avait laissé le silence s’installer, au moins quelques minutes avant de finalement lui avouer une partie de ce qu’elle avait sur le cœur. Au moins la surface, contenant du mieux qu’elle pouvait cette rancœur qui la nourrissait depuis trop d’année maintenant. Sa réponse lui laisse une pointe d’amertume en travers de la gorge… Ses excuses lui semblent tellement dérisoires qu’elle n’aurait qu’une envie l’envoyer sur les roses, alors elle se mue dans le silence une fois encore, perdant son regard sur les rues qui défilent. Et finalement, c’est quand le contact s’éteint, que son regard se porte sur l’enseigne lumineuse qu’elle sent tous ses souvenirs la blesser. « C’est tout ce à quoi je vais avoir droit ? Juste un… désolé et on n’en parle plus ? » La blonde a mal au cœur. « Tu reviens, et tu claques un petit désolé comme si de rien et on devrait t’accueillir en héros ?! » Pourtant elle se retient la blonde, se retient de ne pas claquer la porte. « Toujours le même oui… » Sauf moi « J’suis plus la gamine que t’as connue… » Il n’avait pas été là tellement de fois… La jeune femme détourne le regard pour ne pas lui montrer ce feu qui court en elle et qui menace de l’embraser. Elle essuie une larme qui avait osé pointer le bout de son nez. « Désolée je sais que tout le monde me dit de faire un effort, mais j’y arrive pas… J’essaie de pas t’en vouloir… J’essaie, j’te jure que j’essaie… mais chaque fois que j’essaie, y a cette gamine qui a attendu des jours et des jours devant la fenêtre, avant de réaliser que tu l’avais juste oubliée. » Elle savait que c’était sûrement une erreur de penser ça, mais la gamine l’avait vécu comme ça. « Qu’est-ce que j’ai mal fait Chance ? » |
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Lun 16 Nov - 14:13 | |
| T'aurais aimé dire que tu étais heureux de revoir ta petite sœur. Et tu te demandais si c'était grave, que ce ne soit pas le cas. Bien sûr, t'étais content de la retrouver, qu'elle soit de retour au pays après deux longs mois. Mais il y avait aussi cette partie de toi qui se trouvait en face d'une nouvelle inconnue, parce que Loreleï avait beau partager le même sang que toi, elle avait grandi depuis dix ans, et n'était plus la jeune fille que tu avais quittée. Tu n’avais pas le droit de lui en vouloir pour sa distance, t’es le premier à être parti. Le premier à avoir arrêté de donner des nouvelles. T’es le seul fautif dans l’histoire. Alors si vous réussissez à avoir un peu d’humour, un brin réservé, ce n’est que l’espace de quelques secondes. Quelques secondes agréables, qui te rappelaient ces moments que tu passais avec ta sœur. Elle n’avait pas changé sur ce point, elle restait gourmande. Au moins, tu savais que ça, ça n’avait pas changé chez elle. Mais la tension remonte, quand tu lui parles de vos grands-parents. Une épine aiguisée, qui semblait attendre bien sagement au fond de l’esprit de la blonde, prête à trouver le meilleur moment pour piquer. Tu fais une moue grimaçante, toc interminable de te mordre l’intérieur de la joue quand il y a quelque chose qui ne va pas, qui te gêne, te touche. Tu restes quelques instants silencieux, découvrant du coin de l’œil qu’elle se réfugiait sur son téléphone qui n’arrêtait pas de vibrer. T’as échappé à cet engouement pour ces bidules technologiques, avec l’armée. Tu galérais suffisamment à essayer de te mettre à la page avec Instagram… « Si j’avais pu, je me serais dédoublé. Mais j’avais à faire ici. J’ai trouvé un travail. » tu finis par dire pour mettre fin à ce silence pesant. Tu n’étais pas absolument sûr que Loreleï sache pour ton poste chez les pompiers. Les parents ne t’avaient pas dit qu’ils l’avaient prévenus, et tu connaissais Milan, il attendait sûrement que tu la préviennes. Comme ça s’était fait pendant son absence, tu n’avais pas vraiment pris la peine de lui envoyer un message auquel elle n’aurait sûrement pas répondu. C’était mieux, maintenant, de parler de vive voix. Elle avait pris la lettre, que tu savais significative pour tout ce que tu mettais à l’intérieur. T’avais pas expliqué le pourquoi du comment. A voix haute ou par écrit, c’était trop dur. Et Loreleï n’avait peut-être pas besoin de le savoir. Pas tout de suite. T’étais pas prêt, non plus. T’avais dû en expliquer une partie à Maxyne ; t’avais pas le choix. Elle a vu tes cicatrices, c’était difficile de lui cacher plus longtemps. Avec Lo, t’avais encore un peu de temps. Quelques semaines, peut-être plusieurs mois, avant qu’elle ne puisse découvrir ces marques indélébiles qui parcourraient ton corps. T’espérais être prêt pour lui annoncer avant qu’elle ne les voie. Mais t’étais pas vraiment sûr de ça. T’avais beaucoup de choses à dire à ta sœur. Le groupe de parole des anciens combattants : un pas que tu faisais en dehors du monde militaire. Les pompiers : comme avait pu le comprendre Maxyne, t’avais besoin de te rendre utile. Et c’était sûrement la meilleure façon de le faire. Tu ne l’avais pas écrit, dans la lettre. C’était des choses que tu devais lui dire toi-même. Pas sur du papier. Mais t’as pas le temps, qu’elle te balance ces choses dont t’as parfaitement conscience. Ton absence puis ton retour. Ton silence et ce soudain besoin de parler. Eternellement contradictoire, maladroit plein de failles. Tu ne savais plus comment te comporter, ni avec elle, ni avec tes parents. Avec Maxyne et Milan, ça redevenait plus simple, plus naturel. Les parents te laissaient une chance, alors il n’y avait peut-être que toi, qui n’était pas à l’aise. Mais tu savais pertinemment qu’avec Loreleï, c’était réciproque. Alors tu t’excuses, sans trop savoir quoi dire d’autre. T’es au courant de ce qu’elle te reproche, t’essayes de lui prouver que tu as déjà commencé à changer. Mais tu dois comprendre que c’est dur. Dur à comprendre. Dur à imaginer, après autant de temps. Tu t’arrêtes, éteins la voiture, et quand tu t’apprêtes à sortir, ses paroles comme des lames te traversent de tous les côtés. Tu t’arrêtes pour écouter ce qu’elle te dit. Sans un mot, tu supportes, tu acceptes. Parce que tu ne te vois rien faire d’autre. Qu’est-ce que tu pouvais bien lui répondre, après tout ça ? T’avais eu les mêmes reproches de tes parents. Les mêmes de la part de Maxy, aussi. Liam te l’avait fait comprendre à sa manière, quant à Elizabeth… Elle semblait elle aussi t’en vouloir à mort. T’étais le méchant, dans l’histoire. Le petit con qui s’était tiré, qu’avait fui. Impassible, t’avais su ignorer pendant dix ans ces personnes avec qui tu avais grandis. Ignorer sans jamais oublier. Tu sens la colère dans la voix de ta sœur, et tu ressens le brasier immense qui la possède. Incapable de ressentir à quel point elle avait souffert de ton absence, tu ne pouvais qu'imaginer. Mais ça ne serait jamais similaire à ce qu'elle avait vécu. Tu baisses les yeux, récupères ton téléphone sans le déverrouiller. T'attends qu'elle termine de vider son sac. Celui qu'elle a aujourd'hui, qu'elle porte depuis des années. Alors qu'elle quitte la voiture, tu fais pareil. T'as pas vu cette larme qu'elle a essuyé au coin de ses yeux, t'as pas fait attention a l'émotion que ça provoquait chez ta petite sœur. Tu la suis, ouvre la portière et verrouille la voiture pendant qu'elle prend l'air au dehors. Ton téléphone vibre, message de Maxyne. Tu restes un instant bloqué sur le texte qui s'affiche. Une simple question, qui prend tout son sens. T'as pas dis à Maxy que tu allais cherché Lo. Si elle est au courant, c'est que ta sœur lui a envoyé un message. ça ne t'étonne pas, au final; les deux blondes sont comme des sœurs. Le poing serré, t'imaginais pas que ta petite sœur avait aussi mal prit ta venue. Une certaine tristesse t'envahie, alors que tu ne devrais pas tomber d'aussi haut. T'aurais dû t'y attendre. Qu'est-ce que t'espérais ? « T'as rien fais de mal. T'y es pour rien. T'avais pas le bon frère, c'est tout. » Tu serres la mâchoire en marmonnant ces paroles, plongeant une main dans ta poche pour en sortir ton paquet de clopes. Impatience non-contrôlée, ta main droite tremble légèrement quand tu allumes la cigarette que t'as dans le bec. Quelques inspirations de fumée permettent de faire tomber le malaise que tu étais en train de ressentir. « Je sais pas quoi te dire de plus Loreleï. Tout ça, c'est déjà fait. Je peux pas revenir en arrière, sinon crois-moi, je l'aurais déjà fais. Mais c'est pas possible. Alors j'ai que ça a faire, m'excuser. » tu hausses les épaules, le regard dans le vide. « Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Parce que je ferais tout, vraiment tout. Tout ce que tu veux, même si c'est disparaître de ta vie.» T'as du mal à prononcer cette dernière phrase, déglutissant à moitié alors qu'elle tremble un peu. Tu te grattes le front pour couper cette gêne permanente qui t'a envahie depuis que tu as récupéré ta sœur à l'aéroport avant de demander. « Ecoutes, si tu veux, on peut rentrer. Je te dépose chez toi, et je pars. On est pas obligés de manger, si ça t'embêtes autant d'être avec moi. ça me gênera pas. C'était pour toi, moi j'ai pas faim. » |
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Mar 17 Nov - 22:02 | |
| Yoü & I Les frères et soeurs passent toute leur jeunesse dans une alternative de petites querelles et de courtes amitiés. C'est déjà l'image de toutes les autres liaisons qui vont suivre, où l'on se prend et l'on se quitte, par des goûts et des antipathies d'un moment. - Pierre-Louis Lacretelleft @Chance O'Brien L’attaque, seul moyen de défense face à ce sentiment insécure qui l’habitait en l’instant. Éternelle bataille entre le cœur et l’esprit tant elle était partagée entre ce besoin de le sentir près de lui et l’angoisse d’un nouveau départ à venir. L’envie de lui refaire une place dans sa vie et la crainte qu’il ne la trouve finalement plus intéressante, qu’il soit déçu de ce qu’elle était devenue. Le besoin de lui faire mal autant qu’il lui en avait fait… Autodéfense comme une autre pour se protéger d’une peine inévitable. Pourtant elle savait que Maxyne avait raison, il était là, de retour et elle était soulagée de le voir entier, vivant. A sa réponse, la blonde ne réagit pas vraiment, elle sait que son attaque était gratuite, uniquement destinée à lui reprocher son absence. La blonde note juste qu’il a trouvé un job, et ce que ça implique. Une attache à Island Bay, un espoir, mais elle préfère ne pas se faire trop d’illusion de peur d’être déçue s’il se décide finalement à repartir. Parce qu’elle en crèverait s’il venait à les laisser de nouveau tout simplement… Elle avait laissé les kilomètres et le silence s’installer, pas certaine de savoir quoi dire ou quoi faire sans risquer de le blesser. La blonde le sait, si elle laisse sa peine l’envahir, elle n’arrivera certainement pas à s’arrêter. Le premier jet d’acide, elle arrive à le maitriser, mais il lui brûle déjà les lèvres et quand elle a terminé… Elle s’éloigne, étouffée par l’habitacle du véhicule, sa proximité. Elle s’éloigne surtout pour retrouver une certaine contenance alors qu’elle sent les larmes et sa poitrine lui faire un mal de chien ! Sans se retourner, elle entend la portière claquer et le clic du verrouillage. Inspire, expire ça va aller ! Derrière, elle entend la culpabilité et son cœur se serre un peu plus, parce qu’elle sait que ses mots l’ont sûrement blessé et que dans le fond, même si elle clame le contraire, ce n’est pas ce qu’elle cherche à faire. Loreleï fixe sa cigarette, devine la nervosité, lit le malaise. Elle est consciente que les mots qui vont suivre risquent d’éteindre l’incendie, ou au contraire de l’embraser comme un jet d’essence sur une flamme. Elle reste silencieuse, le laissant s’exprimer, s’excuser encore. Non il ne pouvait pas revenir en arrière, ne pourrait rattraper ce qu’il avait manqué en étant loin. Elle soupire, à son tour, elle ignore quoi lui répondre. Il enchaine finalement et l’angoisse qui lui vrille le ventre lui file une nausée monstre alors qu’il évoque la possibilité de juste disparaitre. Fermée, incapable de dire les mots, la blonde joue avec ses doigts, elle meurtrie ses ongles signe de son anxiété et de sa nervosité, faute de pouvoir la passer sur un paquet de chips ou de gâteau. Elle se mure un temps dans le silence alors qu’il lui propose finalement de renoncer au resto. Couper court à cette mascarade avant de se faire plus de mal, c’est peut être le mieux à faire au final… « J’ai pas envie que tu sortes de ma vie… » Les mots étaient sortis comme un aveu. Elle renonce à lui dire qu’elle l’aime, parce que c’est trop tôt et qu’elle n’est même pas certaine de pouvoir le lui avouer. Si elle est restée silencieuse à ses messages, elle les avait tous gardés. Les accueillant les uns après les autres. Même s’il pouvait parfois déclencher sa colère, le fait qu’il pense à elle malgré son silence, elle avait apprécié. Sans s’en rendre compte, elle porte ses doigts à sa bouche pour meurtrir un peu plus ses ongles. « Tu m’as brisé le cœur Chance… J’étais tellement en colère contre toi… contre ton silence, ton indifférence ! Je t’ai détesté, j’ai pleuré et j’en ai voulu à la terre entière pendant des années ! Maxyne a payé les pots cassés, pas toi… Quand j’ai touché le fond, c’est pas toi qui m’a réparée, parce que t’étais pas là… J’avais besoin de toi, mais t’étais pas là… » Vannes ouvertes, sa voix s’était cassée à mesure qu’elle se livrait. Elle avait senti sa colère et sa peine monter, la submerger à mesure des mots qu’elle prononçait. Et cette fois, elle n’avait pas pu cacher ses larmes, tout juste réussi à ravaler un sanglot venu lui chatouiller la poitrine. « T’as pas le droit de revenir et de faire comme si t’étais pas parti… T’as juste pas le droit Chance… Tu m’as fait trop mal et j’suis pas prête à subir ça une nouvelle fois quand tu partiras de nouveau en me laissant derrière. » |
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Jeu 19 Nov - 16:54 | |
| Il y avait une question légitime que tu te posais radicalement. Qu'est-ce qu'il se serait passé, si tu avais réussi à garder contact avec eux ? Comment serais-tu rentré à la maison, même après dix ans ? Comment est-ce qu'ils t'auraient accueilli ? En héro, ou quand même celui qui les avait laissé pour revenir au bout d'une décennie ? T'aurais quand même raté ces moments importants de leur vie. Parce que t'aurais pas pu rentrer forcément à l'anniversaire de Loreleï, ou à leur remise de diplôme. T'aurais quand même été absent, même si tu répondais au téléphone ou que t'envoyais des lettres. Tu te demandais souvent si leur peine ne venait pas juste du fait que tu sois parti. Qu'au fond, les appels et les lettres c'était que du détail. Puis tu chassais bien vite ces idées de ton crâne, parce que oui, c'était important de donner des nouvelles. T'aurais pu crever qu'ils en auraient pas vraiment été informés, puisque ça faisait bien longtemps que tu ne mettais plus leur numéro ou leur adresse sur les papiers administratifs en cas d'accident. T'aurais juste disparu de leur vie, définitivement plutôt que temporairement. Alors quand tu étais bien luné, tu comprenais la colère de Loreleï. Aujourd'hui, tu la prenais de plein face, sans broncher une seconde. Parce que t'avais bien comprit que riposter c'était pas la meilleure solution. Et parce que t'avais clairement aucune raison de te défendre. T'étais indéfendable. Tout c'que tu pouvais dire était capable de se retourner contre toi. C'était le défaut de la maladresse, et toi, tu en pâtissais régulièrement à cause de ça. T'avais sorti tes clopes, envie irrépressible de te brûler la gorge pour arrêter de dire des conneries. Peut-être aussi que ça t'apaise, parce qu'au fond, c'est pour ça que tu fumais, non ? Tu lui proposes plusieurs choses. De pas aller à ce foutu resto pour finalement la ramener chez elle, et la laisser tranquille. Ou tout simplement la laisser, définitivement. Qu'elle n'entende plus jamais parler de toi. Que les repas de famille soient toujours divisés en deux : un avec elle, sans toi. Et si tes parents le voulaient bien, un nouveau, avec toi, auquel elle n'assisterait pas. T'étais prêt à faire ça pour qu'elle puisse être heureuse, si finalement son bonheur dépendait de ta présence. Alors tu lui propose tout ça, en marmonnant dans ton coin des excuses, inspirant puis recrachant la fumée du tabac au bout de quelques secondes à emplir tes poumons. Tes yeux furetaient dans la rue, guettant que personne n'entende vos lamentations familiales qui ne concernaient personne d'autre que vous deux. Tu finis par t'adosser au capot de la voiture, une fois que t'as eu fini de faire les cents pas, besoin de bouger. Tu laisses ta clope se consumer au bout de tes doigts quand la blonde ouvre enfin la bouche, annonçant qu'elle n'avait aucune envie que tu sortes de sa vie définitivement. Soulagement brûlant, t'avais le cœur en charpie. Décomposé, partagé entre la joie qu'elle ai encore besoin de toi, de ta présence, et l'incompréhension de ce qu'il se passait depuis plusieurs mois entre vous. La cigarette finit par s'éteindre, oubliée, parce que t'arrivais pas à détacher tes yeux du regards de ta sœur, incapable de bouger, pendant qu'elle t'apprend ce que tu avais pu rater, oublier, déclencher. Maxyne avait été là pour elle quand Loreleï avait le plus besoin de toi; tu pourras jamais autant remercier ta meilleure amie pour ce qu'elle avait fait. Sa voix déraille, puis défaille. Tu la regarde s'effondrer de l'intérieur alors qu'elle réussit encore à tenir debout, implacable. Contraste entre la force de son âme et la tendresse de son cœur, c'est toi qui avait provoqué ça. Quand ses yeux bleus s'emplissent de larme, tu laisses tomber la cigarette à moitié calcinée. Tu veux faire quelques pas, la rejoindre. Mais t'oses pas, c'est compliqué, c'est quitte ou double. Elle pourrait te rejeter, et tu serais impuissant face à sa tristesse, incapable d'agir, piégé dans une prison ouverte. Elle insinue que tu vas repartir. Alors c'est ça qu'elle pense, depuis le début ? Que tu vas repartir, te dérober sous la difficulté. T'aimerais qu'elle comprenne que c'est l'armée, que la vie que t'as fui, il y a dix ans. Que c'est de l'armée dont tu t'es libéré, il y a quelques moi. T'aimerais la prendre dans tes bras, la rassurer, la serrer si fort qu'elle comprendrait que tu ne partiras plus. Mais ça, c'est presque un rêve. Comment convaincre quelqu'un de brisé d'un simple geste ? Tu serres les poings, dissipé, convaincu que quoi que tu fasses, ça ne changera rien. Tu repenses aux messages de Maxyne. Lui laisser du temps. Est-ce que la prendre dans tes bras c'est l'obliger à faire un choix immédiatement ? Tu ne pense pas. Tu n'le vois pas de cette manière. Alors quand elle porte à nouveau ses mains à sa bouche, signe d'une certaine nervosité ambiante qui vous touchait tous les deux, t'avances de quelques pas. Hésitant. A quelques centimètres d'elle, tu t'arrête. Tes mains tremblent, tu déglutis, t'as du mal à la regarder son visage maintenant qu'il n'est qu'à quelques centimètres du tien. Puis finalement, sans plus la regarder, tu la prend dans tes bras, sans serrer ton étreinte pour lui permettre de s'en aller dès qu'elle pouvait le vouloir. Maintenant, ou plus tard. « J'veux pas repartir. J'veux rester ici maintenant. J'te laisserais plus, Lo.» A ces derniers mots, tes yeux s'embrument. Tu t'oublis, il n'y a plus rien autours de vous. Alors tu laisses deux larmes s'évader au coin de tes yeux. |
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Dim 22 Nov - 18:58 | |
| Yoü & I Les frères et soeurs passent toute leur jeunesse dans une alternative de petites querelles et de courtes amitiés. C'est déjà l'image de toutes les autres liaisons qui vont suivre, où l'on se prend et l'on se quitte, par des goûts et des antipathies d'un moment. - Pierre-Louis Lacretelleft @Chance O'Brien Cette confrontation, elle aurait certainement due l’avoir plus tôt. Comme si repousser les faits, les rendrait moins douloureux au final. Avec son départ et sa fuite, la jeune femme avait peut être espéré qu’il poursuive sa quête pour la reconquérir. Une sorte de test pour voir s’il serait toujours là malgré les silences et les absences. Peut être juste un échantillon de ce qu’elle avait pu subir en dix ans de temps. Après tout, elle aussi avait passé des jours à attendre une réponse qui n’était finalement jamais arrivée. Pourtant, ça n’avait pas été faute de lui envoyer des lettres, des messages désespérés auxquels il n’avait jamais pris la peine de répondre. Est-ce que ça aurait changé quelque chose s’il avait pris le temps pour le faire ? Sûrement pas, l’absence aurait été là tout de même, mais elle aurait peut être eu l’impression de compter un minimum… Elle aurait pu lui conter ses craintes, ses peines de cœur et même s’il n’aurait pas été à ses côtés, il aurait su. Il aurait peut être eu les mots pour la rassurer quand elle avait eu peur de sortir après son agression. Il aurait sûrement raté des moments importants de sa vie, mais elle se serait fait une joie de les lui coucher sur papier en n’omettant aucun détail. Là, il avait juste choisi de les exclure sans la moindre explication et ça lui avait fait un mal de chien à la blonde. Première peine de cœur, certainement la plus douloureuse car elle l’avait aimé comme personne, ne s’était pas doutée un seul instant qu’il puisse un jour lui faire autant de peine. Parce qu’il était son frère, celui qui l’avait vue faire ses premiers pas, qui l’avait serrée dans ses bras lorsqu’elle était tombée de vélo. Alors quand la blonde lui confie qu’il lui a littéralement brisé le cœur, elle ne cherche pas à en faire des caisses, elle pose juste les mots sur la peine qu’il lui a faite. La blonde se sent forcée d’avouer que non, elle n’a aucune envie de le voir disparaitre de nouveau… C’est même tout le contraire tant elle aimerait pouvoir faire disparaitre ces dix années cruelles. Tout balayer pour pouvoir se redonner une chance… Et si elle freine, c’est uniquement par crainte, parce qu’elle sait qu’elle aura toutes les peines du monde s’il venait à la trahir une nouvelle fois. La jeune femme reste immobile, coincée qu’elle est entre l’envie de l’envoyer se faire voir et le besoin de combler son cœur de gamine. Cette guerre l’épuise moralement, et après près de vingt quatre heures de voyage et d’escales, la blonde se sent presque mise à nue. Si elle accepte de verser ses larmes, c’est parce que son corps déborde et qu’elle est juste incapable de mettre en cage ses sentiments. Sa main glisse jusqu’à sa joue, elle ne cherche même pas à savoir ce que son état peut déclencher chez lui. Là tout de suite, elle aimerait juste décharger ce trop plein. Lorsqu’il s’approche d’elle, la blonde ne peut s’empêcher de se crisper, partagée entre l’envie de fuir, et son besoin d’être rassurée. Il l’enserre dans ses bras et si elle cherche à se dégager dans un premier temps, la jeune femme finit par se laisser cueillir. D’abord passive, elle profite juste du moment. Premier contact réel entre le frère et la sœur depuis près de dix ans et ça la déstabilise plus qu’elle ne l’aurait cru. Encore une fois, la jeune femme qu’elle est aujourd’hui et la petite fille se dispute pour savoir laquelle aura le dessus, et aujourd’hui, la petite fille trop à fleur de peau remporte la bataille quand il lui promet de ne plus partir… La gamine a envie d’y croire, quand la jeune femme reste sur ses gardes pour éviter de se prendre le retour de flammes. Là contre son torse, la blonde se perd dans un sanglot. Là perdue dans ses bras, elle se sent fragile et finalement ses bras enserrent son corps à son tour avec force en s’y agrippant comme pour être sure qu’il ne la lâchera pas. Son odeur l’enivre, la ramène des années en arrière, même si maintenant il y a cette odeur de tabac froid qui marque ses vêtements. Contre lui, la blonde réclame les bras salvateurs qui lui avaient tellement manqués. Elle lui accorde une trêve dans le tumulte de ses sentiments tout en laissant s’échapper ses larmes qu’elle n’arrive même plus à contenir. « Me dit pas ça si tu y crois pas… » |
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Sam 28 Nov - 12:24 | |
| Tu prends ta sœur dans tes bras, imaginant très bien qu'elle pouvait te rejeter, une nouvelle fois, fuir tes bras, ta présence, ton étreinte. Tu le savais, et tu as tenté quand même. L'étreinte est d'abord étrange; tu es le seul à la serrer, mais tu ne lui demandais pas d'enrouler ses bras autours de toi. Peu t'importait, si au moins tu lui permettais de se sentir mieux. Mais même ça, tu ne savais pas : est-ce que ça lui permettait de se calmer ? Tu sens une légère pression peser sur tes épaules, sans savoir l'expliquer. Tu avais peur, juste peur. Qu'est-ce qu'il pouvait arriver, après ça ? Finalement, tu sens les bras hésitants de Loreleï prendre place autours de toi. Alors tu la serre un peu plus, lui permettant toujours sans aucun soucis de fuir l'étreinte, si elle en avait marre. Tu ne connaissais plus ta sœur, mais tu te doutais que ses réactions pouvaient être imprévisibles te concernant. Car encore quelques minutes plus tôt, elle semblait trop en colère pour que tu oses t'approcher. Même si sa colère n'était pas retombée, car comment oublier dix ans comme ça, il y avait quelque chose qu'elle avait finit par accepter. Ton retour, peut-être. Tu la sens craquer. S'effondrer tout en restant debout. Au creux de ton épaule, elle se met à pleurer, laissant échapper une phrase qui te coupe le souffle un instant. Tu déglutis. Ta main remonte au niveau de sa tête, caressant ses cheveux blonds du bout des doigts comme pour l'apaiser. Tu faisais ça, parfois, quand elle était petite. Ta mère le faisait quand Lo était bébé et qu'elle ne voulait pas arrêter de pleurer, et toi, gamin, tu la regardais faire. Quand tu as dû commencer à t'occuper de la petite blonde, du haut de tes cinq années de plus qu'elle, c'est ce que tu faisais pour arrêter ses sanglots. Alors aujourd'hui, c'est presque un mécanisme automatique qui se déclenche. « A part... Cette histoire d'armée. A part ça, Lo. Est-ce que je t'ai déjà dis quelque chose auquel je ne croyais pas ?» Tu ne voulais pas retomber dans vos travers, la question de l'armée étant conflictuelle entre vous, trop récente, trop douloureuse. Tu ne savais pas si tu lui avais promis de lui écrire, tu ne t'en souviens plus. Mais tu étais presque sûr que jamais tu ne lui avait fait croire en des choses que tu ne croyais pas toi même. Tu en était même persuadé. Alors tu osais poser la question, risquant de recevoir une trace rouge sur la joue. Après tout, peu t'importait. « Je vais vraiment rester cette fois. J'ai pas fait tout ça pour rien, les pompiers, les formations... Tu sais que j'ai emménagé avec Maxyne. Je suis en train de chercher à acheter une voiture. Et quand Maxy n'aura plus de problèmes avec son appartement, je louerais un endroit à moi. Je veux rester ici, je vais tout faire pour. » Tu finis par te reculer un peu, en laissant quand même la possibilité de revenir dans tes bras, seulement si elle le veut. Tu en profite pour le regarder dans les yeux, montrant ta détermination, et prouvant que tu ne voulais pas te défiler, à nouveau. Finalement ton regard se perd sur la devanture du petit restaurant dans lequel vous aviez prévu d'aller, à la base, et dans lequel vous n'étiez pas entré, finalement. Tu prends une grande inspiration, puis recroise le regarde de ta sœur. « Je te ramène chez toi ? On pourra toujours se manger un milkshake un autre jour, où tu seras moins fatiguée.» tu laisses un sourire désolé se dessiner sur ton visage. T'aurais aimé au moins qu'elle puisse avoir son fish & chips ou son milkshake. Un nouveau regard vers le restaurant et tu sais ce que tu vas faire. Tu lèves un doigts vers elle, comme pour lui dire "attends", tu tâte tes poches pour vérifier si ton portefeuille s'y trouvait bien et t'élance vers l'entrée du restaurant. « Attends moi, j'arrive !»Tu reviens finalement, un petit sac en carton en main contenant de quoi ravir les papilles de ta sœur. « J'avais oublié qu'on pouvait prendre à emporter. Ce sera mieux, comme ça je te ramène et tu peux te reposer. » un sourire discret sur le visage, tu rouvres la voiture d'un clic sur le bouton électronique de la clé. Une fois installé, tu lui tend le sac. « Un milkshake à la fraise pour toi, un fish'n chips pour toi aussi, et moi j'ai un pris un soda. » Parce que si tu n'avais pas faim, tu ne disais pas non à un peu de sucre pour réanimer ton organisme. |
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| Sujet: Re: Yoü & I | Chance (#) Sam 2 Jan - 20:07 | |
| Yoü & I Les frères et soeurs passent toute leur jeunesse dans une alternative de petites querelles et de courtes amitiés. C'est déjà l'image de toutes les autres liaisons qui vont suivre, où l'on se prend et l'on se quitte, par des goûts et des antipathies d'un moment. - Pierre-Louis Lacretelleft @Chance O'Brien En posant le pied sur le sol néozélandais, la jeune femme ne pensait pas se retrouver dans les bras de son frère aussi rapidement. Pourtant, elle devait bien avouer que le sentir aussi près d’elle lui avait cruellement manqué. Elle accepte le contact, s’en nourrit au moins un court instant, le temps de laisser ce trop plein déborder car la blonde n’en peut plus. Fatiguée par le trajet, sa résistance lâche même si elle sait que le feu risque de reprendre dès lors qu’on viendra souffler sur les braises encore chaudes. Il passe sa main contre son crâne, ses doigts glissent et caressent ses cheveux comme lorsqu’elle était môme et elle sent ses larmes s’échapper un peu plus encore tant ça la rend nostalgique. A cette époque, ils étaient une famille, aujourd’hui elle avait juste la sensation qu’on venait de lui rouvrir la poitrine sans la moindre anesthésie et ça faisait un mal de chien. Elle réclame autant qu’elle supplie qu’il ne vienne pas la combler de belles paroles et il s’empresse d’essayer de la rassurer, alors qu’elle s’agrippe encore un peu à lui. Quand il se recule, la blonde vient passer la manche de son pull sur ses yeux humides. Son frère vient la fixer et la blonde essaie d’assimiler tout ce qu’il vient de lui dire… les pompiers, les formations, l’idée qu’il puisse avoir son propre appartement, construire peut-être quelque chose ici… « J’demande qu’à y croire Chance… mais j’sais pas si j’peux encore te faire confiance… » Elle essaie d’être la plus honnête possible, sans lui refermer la porte, elle lui avoue que ses craintes ne vont pas disparaitre du jour au lendemain. Quelque chose s’était brisé quand elle avait compris qu’il ne donnerait plus de nouvelles. Elle avait dû faire son deuil, le deuil d’un frère disparu sans laisser de trace. Elle l’avait tellement admiré, qu’aujourd’hui la déception lui vrillait encore les entrailles. Encore un poil perturbée, la jeune femme ne sait quoi dire ou faire, c’est finalement son frère qui vient lui apporter la solution en lui proposant de mettre fin à tout ça. La voix encore enrouée d’avoir pleurée, la blonde acquiesce d’un signe de tête. « On fait ça oui… » Une prochaine fois, oui quand elle n’aura plus la sensation d’être aussi démunie, qu’elle aura parlé à Maxyne et Piotr de tout ça. Encore une fois, elle ne ferme pas la porte à une éventuelle rencontre. Elle emboite le pas vers la voiture, avant qu’il ne la stoppe. Interrogative, elle le regarde entrer dans le dinner, lâchant un soupire en essayant de retrouver une contenance. Parfois, elle sent sur elle un ou deux regards se poser et ça la rend un peu plus nerveuse qu’elle ne l’est déjà. Elle se frotte le bras pour se réchauffer un peu en l’attendant et lorsqu’elle voit la boite à la main, la blonde comprend qu’il a été lui chercher de quoi la sustenter après son long vol. Elle ne peut cacher un léger sourire face à l’intention qu’il y met. Elle monte à son tour et récupère le plat, la chaleur de la boite lui réchauffe les mains. « Merci… t’étais pas obligé. » Mais elle accepte avant de lui donner l’adresse de son studio, comme un pas qu’elle fait vers lui. Jusqu’ici, la jeune femme avait toujours refusé qu’on lui donne cette information, comme si elle pouvait ainsi protéger son cocon et le tenir à distance au moins un temps. Une fois devant chez elle, Loreleï se tourne vers son frère. « Laisse-moi un peu de temps… je sais que tu aimerais que tout redevienne comme avant et… » Elle baisse son regard, le temps de trouver ses mots. Une part d’elle aurait voulu enterrer la hache de guerre, mais c’était encore trop tôt. « J’vais arrêter le silence radio… » Une nouvelle pause dans le cours de sa pensée, la blonde hésite, ne veut pas donner trop d’espoir, mais elle veut aussi y mettre du sien. « Je t’aime Chance… mais si tu me brises encore une fois… j’suis pas sûre de pouvoir m’en remettre… » La balle était dans son camp à présent. Le temps finirait bien par jouer en leur faveur un jour ! Embarquant son sac, la jeune femme dépose ses affaires où elle peut, elle rangerait ça plus tard. Demain sûrement, quand elle aura mangé et surtout dormi ! |
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