You happened to me ✵ ft. Alycia

JUIN 2009 — La tête de Jan était confortablement appuyée contre le hublot du petit Beoing 737 en direction de l'Australie. Le vol avait été retardé le matin même, à son plus grand désagrément puisqu'elle avait promis. Une promesse qu'elle avait fait quelques semaines plus tôt: assisté à un mariage qu'elle aurait définitivement préféré ne jamais voir lieu. Mais l'Australienne était là, elle voulait tenir sa promesse même s'il était inévitable qu'un retard allait s'imposer. Elle voulait revoir celle qui autrefois, possédait son coeur tout entier. À vrai dire, bien qu'elle ne se l'avouait pas elle-même, Jan mourait d'envie de revoir Alycia. Jamais elle n'aurait cru que sa présence lui manquerait autant, parce que les mois qui séparaient déjà leur dernière rencontre avaient été les plus éprouvants de toute sa vie. Jan avait quitté Melbourne, pour ainsi dire celle qu'elle aimait, pour justement fuir l'inévitable. Alycia allait choisir l'homme qui partageait sa vie et elle n'avait aucun pouvoir sur cette décision. Et pourtant, elle revenait pour être témoin de ce qu'elle détestait le plus fort, mais comme quoi, l'amour que Jan portait pour son ancienne amante était toujours un peu plus fort que cette haine.

Finalement arrivée en sol australien, elle héla rapidement un taxi pour l'amener jusqu'au lieu où se donnaient les célébrations du mariage. Évidemment, Jan avait raté la cérémonie qui avait lieu à l'église. Pire, le trajet en avion ainsi que son téléphone déchargé lui avaient même empêché d'avertir Alycia et se sentiment lui avait pris directement à la gorge. Cette dernière allait probablement pensée qu'elle avait choisie de déserté, qu'elle nous voulait plus d'elle alors que s'en était tout le contraire. Le taxi déposa finalement l'Australienne à l'adresse donnée, choisi par le couple. Un club privé à l'extérieur de Melbourne, réservé en l'honneur des célébrations pour la journée. Un mariage visuellement parfait. Jan se précipita alors à l'intérieur accompagné de son bagage à main qui par chance, put être récupéré par le personnel. Bien qu'elle avait choisi un ensemble une pièce qui convenait à l'occasion, la brune avait l'air de quelqu'un qui venait de passé plusieurs bonnes heures dans les transports. Lorsqu'elle fit son apparition dans la grande salle de réception, tout les gens présent étaient évidemment accablé aux festivités. La soirée n'était pas encore entamée, mais on pouvait facilement sentir que tout le monde s'amusait bien. Tout le monde sauf Jan. Évidemment, elle ne connaissait personne parmi la famille et les amis, sauf peut-être quelques noms. Le contexte de leur relation secrète en était directement la cause; tous ses gens restaient de parfaits inconnus pour elle et vice-versa. Bien que Jan ait tout de même eu l'occasion de rencontrer le nouveau marié à quelques reprises, Josh était bien loin de savoir ce qui se tramait entre elle et sa nouvelle femme. Une amitié comme une autre, ce disait-il probablement - même si à doublement y penser, il n'aurait pas été impossible qu'il ai pu se douter de quelque chose. Alors Jan fit alors quelques pas de l'avant, cherchant du regard celle qui avait toujours su allumer cette flamme à l'intérieur de son coeur. En pensant que cette tâche allait être facile, il était impossible pour l'Australienne de trouver celle qui devait être le centre d'attention de toute cette journée. Puis tout ce monde autour d'elle, ça l'étouffait. Ça la rendait presque malade de voir ces gens heureux pour un couple qui n'aurait jamais dû finir ensemble. Elle ne pouvait certainement pas rester là, à faire semblant que ça la réjouissait d'être l'intruse; la seule qui aurait préféré qu'il pleuve à se foutu mariage. Jan fit alors demi-tour, son paquet de cigarettes en main, prête à en tirer une bonne. Fallait évacuer la boule qu'elle avait au ventre. Et au même moment qu'elle s'apprêtait à franchir le seuil de la porte, Jan entendit son prénom. Une voix douce, comme nulle autre. Cette voix qui lui manquait désespérément. La brune se retourna finalement, retrouvant le regard bleuté tirant sur l'émeraude qu'elle connaissait si bien. Un regard dans lequel elle s'était perdue mainte et mainte fois. « Alycia... Je suis désolée du retard. Mon avion a été retardé et mon téléphone à décidé de crevé à mis chemin et.. » Elle s'arrêta pour la regarder de nouveau, Jan n'arrivait même pas à croire qu'elle se trouvait là, devant elle. Les mots lui manquèrent, la boulle au ventre venait de disparaitre

JUIN 2009 — Dans le simple son de sa voix, il y avait quelque chose d'apaisant. Et c'était alors un tout autre monde lorsqu'elle prononçait son prénom. Cette même sensation de familiarité, de chaleur au creux du ventre. Jan voulait profondément faire demi-tour à cet instant parce qu'elle n'avait pas sa place ici. Si seulement tout ce pauvre monde savait pourquoi elle était là. Mais finalement, le son de la voix d'Alycia la retenue à contrecœur. Elle retrouvait enfin la raison pour laquelle elle était venue. « Je sais que j'ai raté l'église... Enfin, je suis désolée.» La brune rangeât alors son paquet de cigarettes dans ses poches, la nicotine allait attendre à plus tard. Et le regard légèrement inquiet de la jeune blonde lui en brisait presque le coeur; évidemment qu'elle avait bien dû se demander où elle pouvait bien être. Parce que Jan lui avait fait une promesse, chose qu'elle tenait toujours. Lorsque la main d'Alycia prît contact auprès du bras de Jan, le monde semblait avoir arrêter de tourner. Et la brune aurait voulu que tous les gens autour disparaissent, comme lorsqu'elle arrivait à fermer les yeux pour ressentir encore le contact de ses lèvres contre les siennes. Mais il était là malheureusement le revers de la médaille; cette journée lui offrait l'occasion de revoir la blonde, mais de subir cette distanciation tristement nécessaire. Alors les propos d'Alycia vinrent à lui proposer un verre auquel elle ne pouvait absolument pas refuser. L'alcool arriverait à détendre un peu ses nerfs, et quel beau prétexte pour passer un moment en sa compagnie. « Bien sûr, je ne peux définitivement pas te contredire là-dessus. Et je ne dirai pas non à un bon verre de vin non plus. » Un sourire accompagnait également celui d'Alycia. Le sourire d'un regard triste que Jan seule savait reconnaître, simplement parce que c'était le même que le sien. Heureuses de se retrouver, tristes des circonstances. Alors que les deux femmes étaient désormais installées au bar, Jan prit possession de sa coupe de vin et trinqua avec son ancienne amante. Un subtil sourire apparut au coin de ses lèvres, Jan ne put s’empêcher de répondre de même. « Je suis heureuse de revoir également, tu sais. Je n'avais pas l'intention de revenir si tôt en Australie, le vignoble m'accapare tellement. Mais comme je n'ai jamais vraiment su te dire non... »  L'Australienne passa délicatement le bout de ses doigts contre la joue de la blonde. Un geste d’affection de quelques secondes, probablement anodin pour le reste du monde, mais elle savait qu'Alycia comprendrait. « Et dis-moi, mis à part mon énorme retard, ta journée se passe comme tu le souhaitais ? À ce qu'il paraît, les meilleurs mariages sont ceux où il arrive pleins de péripéties. » Jan prit également l’occasion de ses quelques secondes pour déglutir une bonne gorgée de vin, dans l'idée de peut-être réussir à se mettre dans la même ambiance que tout le monde présent autour.

JUIN 2009 — La musique, des conversations, des rires, de simples échos autour d'elle qui n'avait finalement que très peu d'importance. Jan écoutait la blonde attentivement et plus rien d'autre ne comptait. Ça avait toujours été comme ça, depuis le jour où elle avait levé ses yeux sur cette magnifique photographe pour la première fois. Elles arrivaient à créer leur propre bulle, juste à elles, en parfaite osmose avec l'autre. Et c'est probablement ce qui avait toujours été enivrant dans leur relation. L'état d'ivresse que leur regard amenait, comme deux alcooliques qui en veulent toujours plus. Puis l'Australienne hocha négativement d'un signe de tête à la suite des propos. « Évidemment que non, tu me connais bien. J'ai un énorme point faible lorsqu'on me parle de vin. Mais uses-en bien par contre. » Puis un petit rire s'échappa des lèvres de Jan. C'était comme si elles s'étaient vues hier la vieille, leurs réactions étaient toutes aussi naturelles. Sauf qu'en réalité, presque un an séparait leurs derniers rires. Bien que la brune avait spécialement tenu à prendre des nouvelles d'Alycia par téléphone, histoire de s’assurer qu'elle était encore vivante; la distance qui les séparait avait eu raison de leur relation. Même si en fin de compte, le vignoble avait servi comme une mince excuse, toutes les deux savaient que Jan n'avait plus rien à gagner en restant près de la photographe; si ce n'était qu'un peu plus d'amertume. « Je te l'avais promis après tout... »Une promesse qu'elle avait réussi à tenir, parce que jamais elle n'y manquait. « Et bien, je me suis vraiment donné corps et âme dans la rénovation de l'infrastructure. Le temps ne lui avait pas fait de cadeau à ce vignoble, crois-moi! Et puis, éventuellement il serait ouvert au public pour des visites. » Les lèvres de Jan prirent de nouveau les traits d'un sourire, il était vrai que ce vignoble représentait beaucoup à ses yeux; comme une chance de rédemption. « Effectivement, c'était un peu là ma chance de renouer avec mon amour pour l'Italie. Enfin, en quelque sorte. » Alycia la connaissait si bien, probablement mieux qu'elle-même n'aurait pu se l'avouer. Puis cette petite note de moqueries. Là je la reconnais ma Aly. Ce petit jeu qui avait toujours su les allumer. L'idée ludique de se chercher puis de se trouver, de se retrouver. De se crier à tue-tête les pires atrocités, dans une passion déchaînée. C'était leur truc à eux, leur petit jeu, leur foutu bordel. Jan en était accro, l’alcoolique qui en veut encore et encore. Ça la titillait jusqu'au bout de ses doigts et Alycia le savait. Mais l'Australienne gardait son sang-froid, même si ça bouillait de l'intérieur. Elle écoutait la blonde lui réciter les détails de son mariage et quelque part ça l’attristait de voir qu'il n'était pas entièrement comme Alycia l'aurait souhaité. Évidemment Jan en connaissait la raison, mais après tout c'est ainsi que les choses devaient se dérouler. « Je vois... Si ma mémoire ne me fait pas défaut, la famille de Josh a toujours été à cheval sur ce genre de traditions? Je suis désolée que tu aies ça sur le dos, Love. »Des excuses à moitié assumées, parce que quelque part Jan lui en voulait de l'avoir choisi lui. Et un surnom qui n'avait pas frôlé ses lèvres depuis si longtemps. La brune déglutit à nouveau une gorgée de vin, avec plus de difficultés cette fois. Les battements de son coeur se faisaient inconsciemment de plus en plus rapides. Elle était en train de perdre le contrôle, et Dieu sait que ça pouvait arriver à tout le monde, mais pas à Jan. « Je.. Et bien, le vignoble est magnifique, je n'ai aucun regret... Enfin, peut-être un. » Et comme chaque fois que les deux femmes se trouvaient en présence de l'autre, ce besoin fourbe leur montait à la tête. Il était hors de question, dans les pensées de l'Australienne, de rester planté là à parler de leur vie. De faire semblait que tout allait bien, alors que l'envie de s’abandonner l'une à l'autre était bien trop pressante. Jan saisi d'un coup impulsif, mais calculé, la main d'Alycia entre la sienne. Sans préavis, elle entraîna la blonde à travers la salle, lui glissant simplement quelques mots. « Suis-moi ». Rien n'avait été laissé au hasard dans sa tête, elle qui avait pu repérer une petite salle adjacente à celle occupée par les invités. Personne n'irait les chercher là. Puis dans un élan, la brune se rapprocha de son ancienne amante, la mâchoire serrée. Elle avait envie de l’engueuler; des mots qu'elle retenait depuis des semaines. Comment elle avait pu le marier bon sang! Les sourcils arqués et le regard qui voulait tout dire, elle plaqua sa main contre la douce joue d'Alycia. Puis l'envie de l’embrasser avait été plus forte que le reste.

JUIN 2009 — Les deux femmes avaient traversé la salle tel un coup de vent, s’éclipsant de ce monde où tout était beau et heureux. Jan avait besoin de lui parler, seule à seule, parce que plus rien n’allait. Ça bouillait si fort de l'intérieur, cette sensation d'aimants. Elle avait besoin de la toucher, de la sentir, de la posséder; s'abandonner complètement. Mais surtout, une rage immense sommeillait depuis si longtemps à l'intérieur de la brune. Jamais au grand jamais elle n'aurait cru que ce sentiment d’appartenance allait être si fort. Lorsque Jan avait rencontré pour la première fois la talentueuse photographe, ça avait d'abord été un jeu. Le danger de poser le regard sur une femme déjà prise. Ce côté si égoïste qui l’importait peu finalement. Elle voulait la blonde juste pour elle et de la voir succombé à son charme encore et encore. Mais ce que Jan ignorait à l'époque, c'est que les sentiments avaient fini par la prendre dans le détour. L'Australienne s'était éprise de celle qui allait fini par devenir son point faible, sa kryptonite. Les années avaient fini par agrandir cet amour qu'elle portait pour Alycia, tout en créant ce même vide profond chaque fois que cette dernière retrouvait les bras de son jeune fiancé. Et chaque fois que Jan en perdait la raison, les jours où elle maudissait Alycia d'être dans sa vie; une partie d'elle espérait que la blonde ouvre les yeux et décide de la choisir elle. Alors que les deux femmes se retrouvèrent finalement seules, Jan n'avait pu résister une seule seconde de plus aux lèvres qu'elle chérissait depuis tant d'années, celles qu'elle espérait revoir depuis le jour où elle avait mis le pied dans un avion pour la Nouvelle-Zélande. La jeune mariée tentait de la ramener à la raison, mais en vain. Ce sentiment de danger et de passion qui revenait  tel un volcan en éruption. Rien à faire, Jan la voulait là, maintenant. Ses mains retrouvant ces courbes qu'elle désirait plus que tout au monde, ces hanches qui ne demandaient qu'à être fermement agrippées. Puis les mots de la blonde résonnèrent en elle comme un coup directement au coeur. Elle déglutit entre sa mâchoire serrée, détachant ses lèvres de celle qu'elle venait de revendiquées comme siennes. Les pensées se bousculaient dans sa tête.« Tout ça, tu le sais depuis le début. Tu sais ce que j'en pense, je n'ai jamais eu bien besoin de te le dire de toute façon. » Sa respiration s’accéléra, le ton de sa voix était mauvais. « Regarde-moi dans les yeux et jure-moi que c'est lui que tu veux. Jure-moi que la petite vie parfaite de femme mariée, c'est ce que tu veux Alycia? »L'Australienne recula de quelque pas, son regard bien planté vers Alycia. Les poings bien fermés. Jan sentait qu'elle était en train de lui glisser entre les doigts. Elle déglutit de nouveau, les traits de son visage adoucissaient légèrement. « Viens avec moi en Nouvelle-Zélande. Je sais que Josh pourra t'offrir une vie calme et bien paisible... Mais je suis prête à t'offrir le monde, tout ce que tu voudras. Viens avec moi.»

JUIN 2009 — Jan se tenait fermement, appuyé contre l'un des meubles que la petite salle disposait. Son regard n'arrivait plus à trouver son chemin jusqu'à celui de la blonde, elle en était déroutée. Une partie d'elle avait profondément espéré qu'Alycia ait souhaité la voir aujourd'hui pour avoir cette discussion. Bien qu'après quatre longues années, l'Australienne avait fini par se convaincre que c'était une peine perdue, son imparfait coté de mauvaise perdante en prenait un sale coup. La patience est une vertu que Jan savait bien maîtriser puisqu'en général; avec un peu de patience et beaucoup d'ambition, ça lui avait toujours permis d'obtenir ce qu'elle désirait. Sauf Alycia. Son fruit défendu, la seule chose que jamais elle ne pourrait avoir. Une façon dysfonctionnelle de voir l'amour, mais il n'en restait pas moins que la photographe était sa seule et unique exception. Elle représentait, aux yeux de Jan, la seule personne qui lui avait dit non, la seule pour qui l'Australienne acceptait de montrer ses faiblesses, la seule qui avait fissuré son coeur de pierre. La jeune Jan avait montré dès un jeune âge de profonds problèmes d'attachement, plus tard directement liés au fait qu'elle n'ait jamais eu le courage de garder des relations à long terme. Mais pour Alycia, elle aurait tout donné. Lorsqu'elle se retrouvait dans les bras de la blonde, l'Australienne arrivait à oublier toutes ses angoisses, son agonie. Alors que les choses auraient dû bien se dérouler, Alycia avait choisi de rester l'exception;  de se refuser à Jan. « Je n’arrive même pas à y croire... Ce pauvre type ne te mérite même pas. » Comme elle en avait l'habitude, Jan avait tendance à se recroqueviller dans l'agressivité et la méchanceté lorsqu'elle avait un point à prouver. Et comme ce n'était pas la première fois qu'elles se disputaient à ce propos, la brune savait où viser. À la différence près, elle ne pouvait plus simplement coucher avec une autre et espérer atteindre les sentiments d'Alycia. C'était égoïste, toxique et désastreux comme relation et pourtant, c'est elle que Jan aimait plus que rien d'autre au monde. L'amour de sa vie avait fini par lui glisser entre les doigts. « T'avais seulement qu'à dire oui, je me serais occupée du reste. » Il était trop tard, ces mots avait résonné comme la pire des catastrophes. Elle avait perdu, fallait abdiquer. Jan qui ne montrait jamais de signe de faiblesse, l'égo mal placé, il fallait maintenant qu'elle renonce. Alors que son coeur continuait de se battre, ses pensées touchaient bientôt presque la raison. Quel destin tragique. La brune tourna drastiquement la tête, évitant le contact de son ancienne amante. Rien ne pouvait être pire, le sol se dérobait à ses pieds. Elle avança alors jusqu'au milieu de la pièce, ses pensées découlaient si vite. « Je ne peux pas rester ici Aly. Être au milieu de tout ce monde qui ne vous souhaite que du bonheur, c'est plus fort que moi... Et on était à deux doigts de s’envoyer en l'air, alors n'ose même pas me parler d'amour. » Le regard de Jan finit par retrouver celui de sa jolie blonde. Les yeux noyés dans le chagrin, les remords et la colère. « Pendant quatre ans je t'ai regardé prétendre que c'était l'homme de ta vie... Franchement à ce point, je croyais qu'un jour t'arriverait à ouvrir les yeux. Mais faut croire que non. » Jan prit une grande respiration, puis déglutit, cette fois avec un regard probablement aussi noir que son coeur à l'instant. C'était la femme impitoyable et froide qui reprenait le dessus, celle qui ne se laissait jamais marcher sur les pieds. « Je repars pour la Nouvelle-Zélande. Si tu ne choisis pas d'être dans cet avion pour vingt heures, ne prends surtout pas la peine de prendre de mes nouvelles. » L'Australienne sortit alors de sa poche un deuxième billet, qu'elle avait pris au préalable et en ayant espéré qu'Alycia en décide autrement. Elle déposa alors le bout de papier sur l'une des petites tables devant elle, puis aussi déterminée qu'à son arrivée Jan prit la direction de la sortie. Tout avait été calculé, sauf ce détail. Et c'est seulement à ce moment-ci qu'elle comprit que c'était seule qu'elle rentrerait à la maison. « Au revoir Alycia. »