Sos | Wade

La nuit, il n'était pas rare que des gens continuent de veiller sur la sécurité des autres. C'était vrai dans tous les métiers d'utilité publique : les hôpitaux, la police mais aussi les pompiers. Des gens dévoués, qui ne comptaient pas leurs heures, qui n'avaient finalement qu'un seul objectif dans toute leur carrière : servir les autres, au mieux de leurs capacités. Tel était le leitmotiv de Wade Rhodes, capitaine de la seconde garde depuis quelque mois déjà. Le jeune homme avait vite trouvé ses aises et soudé son équipe. Il y maintenait une bonne ambiance, avec beaucoup de tact et de bonne humeur. Et il ne se limitait pas qu'à des contacts amicaux avec sa propre escouade. Il était amis avec d'autres au sein de la caserne : Chance, Clay et puis bien sûr Roman. A eux deux, ils étaient désormais les plus anciens soldats du feu de la caserne à aller sur le terrain. Un jour, avec l'âge et la forme déclinante, ils finiraient surement dans des bureaux, à faire de la gestion administrative. Mine de rien, il fallait gérer tout un tas de choses et habituellement, cette forme d'évolution de carrière, plus paisible, était un privilège accordé aux plus anciens, aux aînés. Wade avait beaucoup de mal à s'imaginer enfermé dans un bureau, lui. L'adrénaline, c'était un peu sa drogue ! S'il en manquait, il devenait dingue, presque intenable. Tous les jours, il avait besoin de se sentir vivant et d'éprouver le grand frisson !

Effectuant son service de nuit, suite à un roulement régulier avec ses collègues, il était particulièrement agacé par le fait qu'aucune évènement ne survienne... Pourquoi fallait-il qu'une accalmie tombe sur lui ? Il était pourtant chaud patate pour se lancer dans une intervention animé ! Dans une aventure ! Mais non, le sort s'acharnait sur lui. Tant pis... avec ses quatre autres coéquipiers, ils sortirent le jeu de carte pour commencer un poker. Jude n'était pas là. A vrai dire, ils se trouvaient entre mecs. Autant dire que niveau blagues et conversations, ça ne volait pas très haut. C'était même assez graveleux. Mais bon, entre eux, ils ne choqueraient personne ! Et puis ce n'était comme s'ils avaient honte de dire ce genre de choses devant des femmes. Disons que c'était juste plus direct et moins subtil que d'habitude. Tout le monde était opérationnel, pour être réactif au cas où. Et dans les faits, heureusement. Puisque la sirène interne ne tarda pas à retentir. Wade se leva le premier, comme s'il avait été sur ressort. L'un de ses coéquipiers en fit de même. Naturellement, il fut convenu qu'ils iraient pour celle-ci et que les autres sortiraient pour la prochaine. Prenant les informations auprès du standard, Wade expliqua à son partenaire :

- Ok, alors... début d'incendie au 13th West Bay. C'est pas très loin de la caserne ! Hum... à priori départ de feu à l'intérieur, lié à une cheminée à priori. Bon... enfin un peu d'action, allons-y !

Ils enfilèrent leurs tenues de proctections, mirent leurs casques et montèrent à bord du camion dont les réservoirs d'eau avait été remplis au cas où. Sur le chemin, Wade, qui conduisait, ne manqua pas d'enclencher la sirène en passant devant le domicile de l'enfoiré qui était venu gueuler un jour de leur tapage à l'accueil. Oui, c'était gratuit et provocateur, il ne fallait trop le titiller à Rhodes. Quand il s'y mettait, il pouvait être une vraie ordure. Après quelques minutes de route, ils arrivèrent sur place. Wade fut le premier à sortir. Vue de dehors, il y avait un peu de fumée, mais pas de flamme visible. Il s'approcha de la propriétaire pour la saluer poliment et lui demander à quel endroit se situait le feu. Pendant ce temps, son coéquipier attendait afin de savoir quel équipement utiliser. Une fois la localisation connue, Wade entra dans la maison. Les pièces étaient ouvertes. Il n'eut pas de mal à trouver la source de cet "incendie". Le tapis avait commencé à brûler mais par chance, le sol n'était pas fait en matière inflammable et ça n'avait pas pris autour. Un coup d'extincteur et ça serait réglé ! Il ressortit et presque aussitôt, la jeune femme sembla s'affoler un peu. Normal... en pleine nuit, avec un joli feu de bois dans son salon, il n'y avait pas de quoi être très rassurée. Pourtant Wade lui répondit avec beaucoup de calme et de bienveillance :

- Ne vous en faites pas, Madame, les flammes ont abîmé le tapis mais le feu ne se propage pas et est contenu. Un coup d'extincteur et ça sera vite réglé, d'accord ?

Son coéquipier, présent à quelques mètres, entendit l'information et pris l'extincteur adapté, celui qui permettait d'éteindre les feux non électrique. Ils pénétèrent alors à deux et en quelques minutes de manoeuvres bien organisées et professionnelles, ils mirent un terme au foyer sur le tapis et dans la cheminée. En quelques secondes d'observation, Wade avait repéré quelques éléments qui n'allaient pas. Il aurait tout le loisir de lui en parler, maintenant. Ils ouvrirent les fenêtres pour aérer, vérifièrent que tout était bien éteint puis ils ressortirent. Wade s'approcha à nouveau de la jeune femme et lui dit :

- C'est bon ! Tout est éteint ! Et tout est rentré dans l'ordre ! Vous avez eu de la chance, le feu aurait pu prendre au delà du tapis. Ca fait longtemps que vous habitez ici ? Parce que loin de moi l'idée de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais j'ai repéré deux trois choses qui ne sont pas géniales en terme de sécurité incendie dans votre maison... Je m'appelle Wade Rhodes, au fait. Et voici mon coéquipier Mark Calverson.