[rp loterie] Des étoiles sous l'arc-en-ciel (Johan & Eve)

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des étoiles sous l'arc-en-cielJohan & Eve

Aujourd'hui, il fait beau. Une matinée comme les autres. Une matinée qui donne envie de sortir, de bouger, de profiter de la vie. La vie, Eve la mange par miettes depuis son accident. Chaque miette qu'elle peut prendre sur tout ce qui lui échappe maintenant, qui lui est impossible, qui lui est interdit. Il reste la course. Il pourrait y avoir le vélo, mais elle a trop peur de remonter sur une bicyclette. Elle court, même si les toubibs lui ont dit de ne pas abuser. Elle abuse, un peu, beaucoup parfois, va jusqu'à la limite du vertige. Elle ne le dit à personne, c'est son secret.

D'habitude, elle se rend au parc pour courir, mais aujourd'hui la rue devant chez elle est vide, alors pourquoi pas. Tous les joggeurs font ainsi, dès qu'ils mettent un pied dehors, non ? Probablement pas. Mieux vaut courir dans un parc, sur une plage que de zigzaguer entre les piétons, les deux roues et les voitures. Mais il n'y a personne devant chez elle, alors...! Plus elle avance dans la ville, plus la circulation s'intensifie. Un peu. Les passants qui vont et viennent et s'arrêtent et repartent, cassent son rythme, elle descend du trottoir pour emprunter la piste cyclable. L'idée n'est pas brillante et les coups de sonnettes ne manquent pas pour la rappeler à l'ordre. Tant pis. Trop de piétons sur le trottoir. C'est fou tous ces gens.

Elle repasse dans sa tête quelques équations, pourquoi diable, son drone a-t-il piqué du nez l'autre jour ? Le plan est parfait, la construction est... peut-être un peu moins parfaite, mais il est bien équilibré, alors...? La pilote ! Elle. Elle a mal géré les courants d'air. C'est forcément elle. C'est toujours elle le problème. Et si la prochaine fois, elle crashe l'engin ? Un drone ! Est-ce grave ? Et si elle crashait un avion de la même manière, ou la fusée en partance pour la station spatiale ? Si...! Mais il n'y a pas de si, il n'y en a plus, c'est fini. Pourtant... le bang qui vient de se produire, c'est bien un crash. Elle reconnait ce bang. Elle vient de heurter quelque chose. Elle le reconnait pour l'avoir déjà senti. Le choc contre son corps. La dureté de la chaussée qui ne laisse aucune chance au corps tendre et cassable d'un humain. Etendue sur le sol, les yeux fermés, convaincue d'être morte une seconde fois, elle attend que le passage s'ouvre. Cette fois, elle ne fera pas demi tour.

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Aujourd'hui tu participes à une manifestation LGBT. Il s'agit de la GPA pour les gays. La Nouvelle-Zélande a beau être un pays très tourné vers la communauté LGBT il n'en reste pas moins que les gays n'ont toujours pas la possibilité d'avoir des enfants grâce à l'aide d'une mère porteuse chose que tu trouves dommage. De ce fait tu participes à la manifestation dans ce but. Vêtu d'un petit t-shirt aux couleurs du drapeau arc-en-ciel et d'un slim blanc tu avances dans la foule avec une pancarte dans la rue. Vous criez dans la foule, vous criez que ce n'est pas normal et que ça doit changer. Serez-vous entendus ? Tu n'en sais rien encore, seul l'avenir le dira. Mais pour l'heure alors que tu avances avec ta pancarte en criant tout un tas de mots qui se perdent parmi la foule tu finis par entrer dans quelqu'un et te retrouver le cul par terre avec ta pancarte au sol également. Tu te redresses en grimaçant jusqu'à voir une nana par terre les yeux fermés. Tu fronces les sourcils en te redressant plutôt surpris et inquiet de voir que la fille ne se relève pas. Elle n'est quand même pas morte hein ? « Hey tout va bien ? » Tu murmures à la brune que tu dévisages de tes grands yeux en amande.... Tu vois la foule de la manifestation avancer sans toi et continuer à manifester loin de toi et tu soupires tout en t'occupant de la jeune fille. « Ça va aller ? Tu ne t'es pas fait mal, j'espère ? » Tu murmures en la scrutant....

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Elle n'a pas l'habitude de mourir. Ce n'est arrivé qu'une seule fois. Pourtant, elle a l'impression que le schéma est le même. Ces douleurs fulgurantes, dans la tête, dans le dos. Puis les bruits qui s'estompent et les sensations physiques qui les rejoignent dans un flou insaisissable. Enfin cette voix qui martèlent « accrochez-vous, restez avec moi ». Il y a une petite différence, la phrase n'est pas la même. La voix demande si elle va bien. Est-ce qu'elle va bien ? Est-ce une question ou est-ce que la voix affirme que ça va aller ? Non ça ne va pas. La douleur revient violemment. C'est mauvais signe ! C'est signe qu'elle sent son corps. C'est signe qu'elle n'est pas morte. Eve ouvre les yeux pour découvrir le visage devant elle. « J'ai mal. »  Un instant, l'idée de demander s'il est un ange ou un démon l'a traversé, mais la clameur qui s'éloigne est la même que tout à l'heure autour d'elle. Elle est en ville et l'homme n'est qu'un homme. Elle essaie de se redresser lentement, vérifie les articulations, rien de casser. Mais la tête ? Ce mal de crâne ! Elle sa main dans ses cheveux à la recherche de sang. Rien. Une fêlure peut-être ? Un hématome intracrânien ? Va savoir, elle n'est pas médecin. Mais la douleur ressemble tellement à ses maux qu'elle a trainé durant longtemps et qui parfois reviennent brièvement.  « Est-ce que mon crâne a explosé ? Je crois qu'il faut aller à l'hôpital. Je crois que ce serait mieux. »  Pour se rassurer, pour être sûr que tout va bien et pouvoir répondre un oui franc à l'homme. Les mauvais souvenirs d'après son précédent accident lui reviennent en mémoire. Très mauvais souvenirs et terribles conséquences. Elle préfère le risque zéro aux séquelles qui s'ajoutent aux séquelles. Elle a déjà son compte !

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La gamine s'écroule alors au sol avec toi et tandis que tu te redresses tu lui demandes si ça va et elle finit par ouvrir les yeux en te disant qu'elle a mal, tu grimaces alors tout en posant tes yeux en amande sur la brune. « C'est normal, c'est le choc on ne s'est pas loupé toi et moi.. » Tu murmures en grimaçant, toi aussi tu as mal, plus précisément à la tête et au dos, un peu aux miches aussi parce que pour le coup tu es bien tombé sur le cul et tu ne t'es pas loupé. Après un moment la gamine te demande si son crâne a explosé et tu fronces les sourcils surpris par une telle question tandis qu'elle te parle d'aller à l'hôpital. « A l'hôpital ? Je suis en pleine manif et je n'ai pas ma voiture à proximité mais si tu veux, je peux t'emmener chez moi. Je suis interne en chirurgie donc je peux facilement voir chez moi s'il y a quelque chose qui ne va pas. » Tu réponds en la scrutant. « En face de ma maison il y a mon supérieur qui est chirurgien si ça peut te rassurer je peux également t'emmener le voir, il vérifiera que tout va bien. Mais ne t'en fais pas ta tête n'a pas explosé, à mon avis tu vas juste avoir une petite bosse à la tête tout comme moi suite à la chute qu'on a eu en nous cognant l'un contre l'autre. » Tu ajoutes en dévisageant la jeune fille... « Est-ce que ça te conviendrait ? Je n'ai que ça à te proposer pour le moment étant donné que l'hôpital n'est pas tout à côté. Par contre si on va en bus jusqu'à mon quartier on y sera plus rapidement et je pourrai m'assurer que tu vas bien. » Tu demandes en continuant à fixer la jeune demoiselle...

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Elle lui a parlé d’hôpital et il répond manif, chez lui, chez son voisin. C’est quoi ce plan ? S’il peut l’emmener jusque chez lui, pourquoi pas l’accompagner jusqu’à l’hôpital ? Pourquoi ne pas appeler une ambulance ? Ou un taxi ? Ou n’importe quoi ? Ce plan ressemble tellement à un kidnapping de jeune fille innocente. Il racole peut-être pour le vieux pervers qui habite en face de chez lui ? Ce type à l’air tellement suspect ! Elle garde le silence un moment, le temps qu’une foule d’hypothèses malsaines tournent dans sa tête pour imager le pire. Puis elle regarde autour d’elle. Comme un besoin d’appeler au secours si l’individu l’agrippe et la traine de force. Des gens. Beaucoup de gens. Ils semblent préoccuper par bien autre chose qu’eux deux. C’est bien dommage. L’attroupement est clairement lié à la manifestation dont il fait allusion. Des slogans. Des pancartes. Des gens colorés agitant des drapeaux colorés. Sans perdre du regard la jeune femme qu’elle vient de repérer et qui sautille en vociférant, elle répond calmement à l’homme qui n’a pas bougé de place. « Ben, non, ça ne me convient pas. » Elle se tourne tout de même vers lui. « Je ne suis pas des inconnus chez eux pour une raison qui nécessite l’aide d’un professionnel clairement identifié, du matériel pour une radio. J’ai déjà un dossier à l’hôpital. Ils me connaissent. » Elle exagère en disant qu’elle est connue des services hospitaliers mais pas pour le dossier médical. Elle a mal, le diagnostique de l'asiatique n'est peut-être pas pour autant totalement faux. Elle passe sa main dans ses cheveux. Pas de sang. Elle localise la zone douloureuse. De là à dire qu'il n'y aura qu'une bosse ! Elle ne le jurerait pas. « C'est quoi cette manif ? » Sa curiosité n'est pas pour autant endommagée.

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Tu lui proposes de l'aider mais la fille se fait pressante et tu roules des yeux plutôt agacé pour le coup. « Je suis interne en médecine. Je sais de quoi je parle quand je dis qu'il n'y a rien de cassé. » Tu réponds à la fille. « Quant à l'hôpital honnêtement aller jusqu'à Wellington pour si peu, sérieusement ? Ils vont vous rire au nez ! Vous n'avez rien ! » Tu t'exclames plutôt choqué qu'elle en fasse tout un cas. Elle te demande c'est pour quoi cette manif et tu hausses des épaules. « Quelque chose d'important en soit. Enfin ça dépend comment on se positionne. C'est la GPA pour les gays. » Tu réponds à la jeune fille. « Bon je peux vous appeler un taxi si vous tenez tellement à aller à l'hosto. Mais pour ma part je n'irai pas avec vous alors que clairement vous n'avez rien. S'il y avait quelque chose ça se verrait à œil nu. J'en vois tous les jours des cas dramatiques, le vôtre n'en est pas un. » Tu fais remarquer d'un ton plus doux à la jeune fille.... Tu essaies de lui faire comprendre qu'il n'y a rien de mauvais dans son état, peut-être qu'elle finira par comprendre qu'elle ne va pas si mal qu'elle le pense et qu'elle n'a rien de grave. Ou au contraire elle va continuer à s'obstiner et dans ce cas là tu serais tenté d'appeler le service psychiatrique en plus d'un taxi tant elle serait folle à tes yeux...

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Interne en médecine. Il faut le croire sur parole. Il n’a pas de blouse blanche bien évidemment, il n’est pas sur son lieu de travail. C’est la rue. Il n’est pas en panique comme l’est Eve. C’est normal probablement. Il voit les choses de l’extérieur, elle a vécu un drame de l’intérieur. Son inquiétude est réelle et a des fondements tragiques. Le fait de discuter un instant de la manifestation, lui a permis de reprendre sa respiration, que son coeur se calme et que son raisonnement s’articule mieux. Elle se mord la lèvre. Un cas dramatique, elle sait exactement ce que c’est. C’est un crissement de roues sur le bitume, la tôle qui se froisse, le choc violent, la conscience qui part et la vie qui quitte le corps. C’est un pompier qui refuse que la mort l’emporte sur la vie, la vie d’une adolescente qui a encore tant de choses à découvrir. C’est la mort dont on ne revient pas indemne. C’est la vie qui perd de sa richesse. « J’ai eu un accident il y a quelques années. Je suis restée dans le coma plusieurs jours. Alors, vous voyez, quand je me cogne la tête, quand je tombe, quand un truc va plus, j’ai cette peur qui revient. » Une peur tellement justifiée pour les conséquences que ce traumatisme a eu dans sa vie. « Je suis désolée. Peut-être que je dramatise. » Elle fait une moue, hausse une épaule. « Je vais pas vous déranger. Oui, vous avez mieux à faire. Je comprends. » Mieux à faire, c’est sans doute manifester pour ce droit dont il vient de parler. Elle ne connait pas suffisamment le sujet pour avoir un parti pris sur la question. Pour ou contre la GPA ? Pour s’excuser et le remercier de l’instant qu’il vient de lui accorder, même si cela n’a pas fait plaisir au jeune homme, elle ramasse la pancarte par terre. Probablement la sienne, qu’il brandissait au moment ils se sont percutés. « Ben... euh... » Encore un peu paumée. Elle sait qu’elle ne va pas se remettre à courir. Après, faire quoi ? Se réorienter, retrouver une direction. Suivre la foule des manifestants, rentrer chez elle, à pied, en taxi ? Il faut encore quelques secondes pour que toute la mécanique physique et psychique se remette à fonctionner correctement. Correctement ? Pour Eve, c’est vite dit ! Il faut éviter de comparer le correct d’Eve et celui de tout un chacun.

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En effet c'est difficile de croire que tu es interne en chirurgie. Il faut dire que pour ceux qui te connaissent pour ta précédente occupation d'acteur porno il est difficile de croire que tu as tout envoyé balader pour un homme, ton homme. Mais pourtant tu l'as fait parce qu'il te l'a demandé, t'imposant d'arrêter le porno et d'avoir des plans cul sinon vous arrêteriez de vous voir. Paniqué tu as préféré tout plaquer pour le garder dans ta vie. Ce n'est pas n'importe qui après tout, il s'agit d'Alex et Alex eh bien il n'est pas seulement un bon amant, il est aussi ton titulaire en médecine et rien que pour ça tu ne pouvais pas risquer de tout envoyer chier juste pour une histoire de boulot qui te permet de payer tes études qui coûtent très chers à l'année. Mais pour l'heure tu te concentres sur la jeune femme qui semble complètement bouleversée pour une raison obscure. Pourtant rien de grave en soit, vous vous êtes juste cognés l'un contre l'autre rien de suffisamment grave pour en faire toute une histoire comme elle le fait en ce moment. Elle t'explique alors avoir eu un accident qui l'a conduite dans le coma et tu te mordilles la lèvre un peu emmerdé de l'avoir prise de haut comme tu l'as fait tout à l'heure. « Je vois je l'ignorais... Désolé.. Je ne suis pas en charge de tous les vieux dossiers. » T'es vraiment emmerdé là pour le coup. Elle te dit alors être désolée, supposant qu'elle dramatise peut-être et tu penches la tête sur le côté. « Vous dramatisez oui. Mais ça peut se comprendre en vue de ce que vous avez vécu. » Tu soupires gêné par toute cette merde. Elle te dit alors que tu as mieux à faire que de t'occuper d'elle et qu'elle ne va pas te déranger plus longtemps. Tu réfléchis alors à toute allure et clairement c'est contraire à tes principes de laisser une personne dans la merde, qui plus est un ancien patient avec un passif comme le sien donc après un moment tu finis par te décider alors qu'elle te tend ta pancarte que tu avais tout à l'heure dans les mains « Je vous accompagne. Ils peuvent bien continuer la manifestation sans moi. » Simple et efficace, de toute façon les autres ne t'ont pas attendu et sont bien loin maintenant. « Je vais appeler un taxi. Attendez deux secondes le temps que j'appelle. » Tu lui accordes un petit sourire tout en posant ta pancarte sur un muret tandis que tu attrapes ton iPhone dans la poche de ton slim puis tu cherches sur Google le numéro d'un taxi en ville après quoi tu appelles le taxi en expliquant où vous vous trouvez et que vous devez vous rendre à l'hôpital. Tu te tournes finalement vers la jeune femme en souriant. « Il arrive dans quelques minutes. » Tu hausses des épaules en te posant sur le muret puis tu t'allumes une clope en attendant que le taxi se pointe. « Il remonte à quand cet accident que vous avez eu ? » T'es curieux pour le coup, tu te demandes ce qu'il s'est passé au juste mais tu en apprendras plus en lisant son dossier parce que oui tu ne vas pas l'accabler en lui posant trop de questions donc non tu liras son dossier à l'hôpital pour te faire une idée de ce qu'elle a vécu à moins bien sûr que la fille ne parle d'elle-même et te dise ce qu'elle a vécu mais ça ce sera son choix de t'en parler ou non, tu ne l'obliges à rien...

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des étoiles sous l'arc-en-cielJohan & Eve

L’homme par qui le drame est arrivé, annonce qu’il va la prendre en charge. Ses explications l’ont convaincu que quelque chose ne tourne pas rond. De là à dire qu’entre l’état de santé d’Eve, le choc moins violent qu’elle vient de recevoir comparativement à celui qui l’a plongé dans le comas, les doutes qui la rongent, le trouble d’orientation, l’un est plus inquiétant que l’autre, l’étudiant a le choix. Hôpital pour check up physique ou section psychiatrique pour une vérification de sa perception de l’univers, oui, il a en effet le choix. Heureusement, il officie dans le domaine de la chirurgie, Eve peut s’attendre à la première possibilité. A coup sûr, la deuxième l’angoisserait au point de la faire fuir, en courant bien sûr.

Elle l’écoute et patiente sagement. Au fil des minutes, elle se rend compte qu’elle s’agrippe à ce type abusivement. Il avait autre chose à faire. Elle aurait pu contacter elle-même un taxi, au pire, tant qu’à déranger quelqu’un appeler Min-jae. Pourquoi ce type fait les frais de ses dérives de peurs ? Son visage a des traits qui ressemblent à son meilleur ami ? La belle affaire, c’est dire qu’un arbre ressemble à un arbre parce qu’il habite la même forêt ! Plutôt parce qu’il est encore là. C’est simple comme bonjour. Il aurait pu la remettre debout et filer, s’assurant ainsi de ne pas être dérangé. Il est encore là. Il téléphone. Il commande un taxi. « Si vous vous souciez des gens comme de moi à cet instant, vous serez un médecin génial. » Elle se sent plus rassurée, plus paisible. Il s’assied sur un muret. Sans doute la meilleure chose à faire en attendant. Elle le rejoint et fait de même. « Ça date de 2014. Est-ce que je devrais être remise complètement ? » La question est posée sans s’adresser réellement à son interlocuteur. D’ailleurs, il y répondrait presque en poursuivant. « J’ai encore parfois des maux de tête, mais je suppose que tout le monde en a, même sans accident. Je suis essoufflée plus vite que je ne l’étais avant. Peut-être parce que je fais beaucoup moins de sport et surtout de manière moins intensive. Un peu de course à pied. J’ai peur des chats. Depuis l’accident, ils m’angoissent. Je plante des fleurs et des légumes et ils poussent. En soit c’est logique, je crois que ça tient au fait que je pense à les arroser. Avant je pensais à d’autres choses et je faisais d’autres choses. J’ai arrêté le parachutisme et je m’intéresse au paranormal. » Sacré bilan de sa vie qu’elle vient de faire à un inconnu ! « Pourquoi la médecine ? » Est-ce que lui a des rêves et a les moyens de les atteindre ?

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Du coup, tu décides finalement de l'accompagner à l'hôpital et tant pis pour ta manifestation, tu aurais bien des occasions de participer à d'autres manifestations de ce genre donc ce n'est pas très grave. Tu commandes donc un taxi et la fille te remercie en te disant que si tu t'occupes de tous tes patients comme tu t'occupes d'elle en ce moment que tu seras un super docteur et tu ris. « C'est gentil. Mais c'est mon travail, je ne fais rien d'exceptionnel en toute honnêteté. » Tu la fixes en souriant. Pour toi c'est légitime du moins de veiller sur elle surtout après ce qu'elle a vécu, tu n'en connais pas les détails mais ça te semble complexe en tout cas. Tu lui demandes néanmoins a quand remonte son accident et elle te donne une date, une année plus précisément en te demandant si elle devrait être totalement remise et tu penches la tête sur le côté. « Physiquement oui et ça semble être le cas. Psychologiquement c'est indépendant de tout un chacun disons. Toute personne gère un traumatisme comme on le peut. Il y en a qui s'en sortent au bout de quelques mois et certains ont besoin de plus de temps, des années par exemple... » Tu la fixes en haussant des épaules tandis qu'elle te parle de sa vie, de ce qu'elle fait et de ce qu'elle aime, te confiant également qu'elle a peur des chats et tu fronces les sourcils face à cette avalanche d'informations. « Qu'est-ce que vous avez contre les chats ? Lors de votre accident vous avez eu un problème avec l'un d'eux ? » Parce que oui ça te semble curieux qu'elle ai développé une peur des chats aussi soudainement. « Mais oui survivre à un accident ça change la vie d'une façon ou d'une autre de toute façon. Il faut du temps pour se remettre d'un point de vue personnel. » Tu hausses des épaules en la scrutant de tes petits yeux en amande... Et bientôt elle te demande pourquoi la médecine et tu glousses. « Ça m'a toujours passionné. Après, je n'ai pas fait seulement de la médecine dans ma vie. Mais ça c'est une autre histoire. » Tu ne lui préciseras pas que tu es un ancien acteur porno déjà parce que ça ne lui regarde pas mais qu'en plus ça a tendance à ne pas mettre en confiance les patients d'être entre les mains d'un ancien acteur porno et tu peux comprendre que ça n'attire pas confiance...

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des étoiles sous l'arc-en-cielJohan & Eve

Tout ce qu’il annonce concernant sa façon d’appréhender son métier, la passion qui l’a mené jusqu’à l’exercer ne peut que la conforter dans son opinion. Tous les médecins ne pratiquent pas la compassion et l’abnégation vis à vis des malades. Le bénéfice financier est le moteur de certains, le confort et le statut qu’octroie ce métier pèse dans la balance. Elle hoche de la tête et apprécie d’avoir eu la chance de tomber sur le jeune homme. Enfin, tomber pas vraiment, que ce soit lui plutôt qu’un autre oui par contre.

Elle a parlé des chats et il exerce dans le milieu médical, alors peut-elle envisager d’aborder le sujet. Elle hésite un peu. Elle y va sur la pointe des pieds. Sujet difficile. « Les chats... Vous savez, on dit qu’ils ont neuf vies. Ils sont là, ils partent et ils reviennent. Ils voyagent entre les mondes. Quand ils posent leur regards sur vous, ils savent tout de vous. » Elle jette un coup d’oeil autour d’eux, histoire de vérifier qu’il n’y en a pas un qui traine par là et viendrait rappeler à l’ordre, rappeler de ne pas aborder certains sujets qui n’appartiennent pas au monde des vivants. « Je suppose, même si je ne le souhaite pas, que vous avez déjà vu des gens mourir. Est-ce que vous en avez déjà vu revenir à la vie ? Savez-vous ce qu’ils ramènent avec eux ? Les chats le savent, en tout cas. Ils n’agissent pas de la même manière envers vous. Il y a un avant et un après. C’est étrange... » C’est étrange comme elle se sent soudainement à l’aise pour parler avec lui. peut-être parce qu’il est là et que demain ils ne se reverront plus. Le fait de croiser un étranger qui porte une attention mais qui restera un étranger quoiqu’on lui dise car leur chemin se séparera. Un simple carrefour. Un simple moment. « C’est étrange. Cela me fait penser à un couple célèbre, j’aurais voulu si... si j’avais eu quelqu’un dans ma vie, j’aurais aimé qu’elle invente une chorégraphie pour nous deux, que nous la dansions ensemble. Je me souviens de cette vidéo, je l’ai regardée de nombreuses fois. Ces mouvements qui disaient la tendresse, l’attachement, l’intime. Et puis tout s’arrête. Et la suite ne ressemble plus au passé parce qu’Elliot Page a changé de genre. J’y pense parce que je me dis que c’est un peu pareil. Vivre, mourir et exister encore. Les liens entre chacun ne sont plus les mêmes, jusqu’à aussi ne plus être encore possibles. » Elle le dit sans le dire tout à fait qu’elle-même a franchi les portes de la mort et que sa vie n’est plus la même. Elle se permet les comparaisons, comme mentionner sans tout à fait oser le dire, que si elle avait quelqu’un dans sa vie, elle apprécierait que ce soit une femme. Elle se permet parce que l’étranger près d’elle, elle le croit bienveillant et qu’il connait tous ces rouages de la vie qui se grippent d’un grain de sable.

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C'est qu'elle cause beaucoup la gamine face à toi. Oh ça ne te dérange pas, des gens qui ont la langue bien pendue tu en connais à la pelle. Mais là tu dois bien avouer que tu es légèrement étonné par chaque parole qu'elle peut balancer à la chaîne. Pour le moment elle semble faire une fixette sur les chats comme quoi que selon elle vu qu'ils ont neuf vies ils ont un côté effrayant parce qu'ils partent et reviennent à tout va, tu l'écoutes sans jugement, tu te contentes simplement d'écouter en hochant de la tête. « Oui enfin vous savez il y a tout de même une info à prendre en compte. Un chat vit jusqu'à vingt ans et rares sont les chats à vivre plus longtemps. » Et ça te chagrine assez parce que ta minette tu y es attaché et tu espères pouvoir la garder le plus longtemps possible en vie et en bonne santé parce qu'elle est une partie de toi, ton enfant d'une certaine façon. Du moins tu la considères comme ça ta Snow-Bébé. La jeune femme te parle alors de tes patients supposant que tu en as vu plusieurs mourir même si elle ne te le souhaite pas et tu hoches de la tête comme pour lui donner raison à ce sujet puis elle te demande si tu en as vu qui sont revenus d'entre les morts et tu souris. « Vous savez au bloc opératoire on voit beaucoup de choses... Parfois il arrive que des patients n'aient plus de pouls que grâce à un miracle, la seule chose à laquelle je crois, ils reviennent. Donc on peut dire que j'ai vu des réanimations... Même en dehors du bloc, grâce à défibrillateur on peut voir des miracles arriver. Être médecin est une récompense que la vie nous fait car on voit des miracles, peut-être pas tous les jours mais assez régulièrement tout de même. » Et c'est vrai, du moins selon toi c'est pour cette raison que tu as accepté d'abandonner le porno par amour pour Alex. Comment lui refuser ça alors qu'il t'aime et qu'il en souffrait ? C'est impossible et puis tu es bien trop empathique pour accepter de faire souffrir à celui que tu as toujours trop considéré comme un mentor mais aussi comme étant le meilleur coup de ta vie. Aujourd'hui homme de ta vie et compagnon en plus d'être toujours ton mentor. A la suite de ça la brune te fait un monologue un peu étrange qui te laisse un peu con sur le moment à tel point que tu ne sais pas quoi lui répondre d'autre que « Je vois. » Ce qui est faux, tu ne vois pas tu es carrément perdu dans son blabla et tu n'as pas spécialement envie de lui demander des précisions de peur qu'elle te sorte encore un blabla tout aussi incompréhensible que le précédent. Mais par chance vous êtes interrompus par le taxi qui vient d'arriver, vous montez alors à bord et tu laisses la fille s'installer en premier puis tu montes ensuite « Bonjour merci d'être venu si vite. On aurait besoin d'aller à l'hôpital de Wellington s'il vous plaît. » Tu souris au chauffeur plutôt charmant tandis qu'il acquiesce, tu inclines alors de la tête à la manière des asiatiques, ce que tu es, et tu te tournes vers la jeune femme. « Je m'appelle Johan Kim au fait. Docteur Kim à l'hôpital du coup. » Ou Kim Johan si tu devais te présenter à la manière des asiatiques mais bon tu te contentes du plus simple pour le coup...

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Il parle de miracle, mais Eve a du mal à caser le mot dans son univers personnel. Le miracle du médecin est technique, matériel, tangible au point d’avoir le nom d’une machine “défibrillateur”. Tant qu’aux chats, ils ne les voyaient pas de la même façon, c’était clairement évident. Vingt ans contre neuf vies, l’échelle de temps n’est pas la même. Il valait mieux stopper la conversation qu’elle avait tenté de lancer. Elle aurait dû s’en doutait. C’est toujours ainsi. Sorti du groupe des personnes sensibles à l’au-delà, ses amis médiums et chasseurs de fantômes, il n’est guère possible d’être pris au sérieux.

Est-il sensible à la musique, à la danse, à la poésie, à ces impalpables que les sentiments créent. Son simple “je vois” lui fait douter de la chose. Non, vraiment trop rationnel. Elle soupire. Elle va donc se concentrer sur le basique, le 1+1=2 mathématique. Inutile d’évoquer l’autre formule, 1+1=3 signifiant que l’union des talents dépassent leur simple addition. Par chance et par ses études universitaires, Eve sait faire la différence entre les calculs mathématiques et les extrapolations philosophiques qu’on peut en tirer. Aussi dans cette logique simple, un taxi qui s’arrête devant eux, c’est le taxi commandé par le jeune homme.

Il fait un signe poli pour lui indiquer d’entrer en premier, elle lui répond par un sourire et s’engouffre dans le véhicule. Il la rejoint et donne la destination au chauffeur. Il se présente et donne son nom. Plusieurs formules de son nom ! « Euh... Eve Bramwell. Ou Eve tout seul pour la famille et les amis. Mais pas Bramwell tout seul, je trouve cela perturbant. J’avais un prof qui appelait ses élèves par leur nom de famille, c’est le genre de chose qui m’hérisse le poil. » Une question de sonorité. Une question d’identité. Elle a noté que si elle peut se permettre de l'appeler Johan Kim dans le taxi, il faudra lui donner du docteur à l'hôpital.

Elle se tourne et observe la rue un moment, les passants sur le trottoir. Le taxi file vers la direction indiquée. Le chauffeur sait parfaitement déjouer les piège de la circulation. Il leur faut peu de temps pour atteindre l’hôpital de Wellington.

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Tu n'iras pas juger la jeune brune pour sa personnalité tout simplement parce que tu ne la connais pas. Pour toi chaque personne est unique à sa façon et si elle ne te fait pas vibrer par sa personnalité tu es persuadé qu'elle fera vibrer quelqu'un d'autre si ce n'est pas déjà le cas. A tes yeux il ne sert à rien de juger ou d'être agressif envers une personne juste parce qu'on ne le connaît pas ou qu'on n'a pas les mêmes opinions que ladite personne. Alors oui elle parle d'une façon étrange que tu ne piges pas forcément mais ce n'est pas une raison suffisante pour que tu te permettes de juger la jeune femme. Et de toute façon en étant interne en chirurgie on vous apprend dès le début que votre opinion sur un patient ne compte pas, que seule la réussite compte alors que cette fille soit étrange ou non tu n'en as rien à faire du moment que tu peux l'aider à aller mieux c'est tout ce qui compte pour toi. Un homme dévoué ? Oui on peut dire ça de toi parce que tu vibres très clairement grâce à ton job alors aucun doute quant au fait que tu es heureux de faire ce métier, tu te sens bien dans ces moments-là où tu peux te rendre utile et sauver des vies. C'est un but accompli que d'être en chirurgie, un long chemin semé d'embûches mais tout ira bien tu en es absolument convaincu. Tant que tu as Alex près de toi pour te guider tu es persuadé que tout ira pour le mieux. Mais pour l'heure tu montes dans le taxi avec la jeune femme et tandis que tu indiques au chauffeur où vous devez aller tu te tournes vers la brune en te présentant à elle de deux façons différentes, tout d'abord ton nom complet dans la vie de tous les jours mais aussi la façon dont elle doit te parler à l'hôpital, elle te donne ensuite son nom complet en te demandant de ne pas l'appeler par son nom de famille car l'un de ses profs faisait ça et qu'elle déteste ça tu acquiesces alors en lui souriant. « Et si je vous appelais Mademoiselle Bramwell ça vous conviendrait ? » Tu lui accordes un sourire à la jeune femme et tandis que le chauffeur roule plutôt bien tu constates bien vite que vous êtes arrivés à l'hôpital, tu payes donc le chauffeur, ce n'est pas comme si tu manquais d'argent, et tu quittes sa voiture avec la brune en te rendant ensuite à l'intérieur de l'hôpital avec elle. A peine arrivé au niveau des urgences tu expliques la situation au chef du service en lui donnant le nom complet de la patiente et il acquiesce en t'envoyant chercher son dossier dans les archives tandis qu'il va vers elle pour l'examiner. Du côté des archives tu cherches attentivement le dossier à son nom pour vérifier la situation et une fois que tu l'as trouvé tu le lis constatant donc qu'elle t'a dit toute la vérité sur son accident et donc qu'elle a effectivement faillit y rester. Tu soupires alors en retournant aux urgences tout en expliquant la situation à ton titulaire tout en te tournant vers la dénommée Eve. « Comment vous vous sentez ? » Tu lui demandes d'une voix douce en lui accordant un petit sourire. « Est-ce qu'on peut faire appeler quelqu'un ? De la famille ? Un ami ? » Parce que oui peut-être bien qu'elle a envie de tuer le temps avec une personne proche d'elle plutôt qu'avec toi vu qu'après tout vous ne vous connaissez pas...

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