new life next to you (wade)

center bay | 29 mars 2019 ○ Frein à main enclanché, moteur coupé, elle descend du vieux tacot dont la peinture s'était enlevé avec le temps -et les quelques accidents. Elle regarde la devanture de l'immeuble qui allait être le sien pendant les prochaines années et sort sa nouvelle clé, toute neuve, de sa poche. Une petite danse de victoire sur le trottoir, elle avait hérité du rythme de son frère. Elle décide de regarder son téléphone, en attente des quelques réponses pour l'emménagement qui était imminent : Kaïn viendrait dans la soirée pour l'aider à déballer les cartons, il avait entraînement toute la journée. Elle ne lui en voulait pas, évidemment. Et elle savait pertinemment que Wade, lui, ne manquerait cet emménagement pour rien au monde. Elle aurait dû habiter à Wellington, une fois qu'elle aurait rendu l'appartement dans lequel elle avait vécu pendant toutes ces études. Habiter avec l'homme qui était censé devenir son mari à la fin de l'année; mais il en avait décidé autrement. Finalement, la brune n'était même plus triste : ça ne faisait que deux mois, mais leur histoire n'était déjà pas très vieille. Et la colère mêlé à la rancune prenait le dessus sur n'importe quel autre sentiment. Être triste longtemps, ce n'était pas fait pour Andy. Trop fière, elle était complètement incapable de s'arrêter de vivre heureuse pour un homme. Les larmes qu'elle avait pu verser, dans les bras de son frère, quelques heures après avoir quitté l'appartement d'Harvey étaient surtout des larmes de colère : comment avait-elle pu se faire berner ainsi ? Elle en avait prit pour sa fierté. Alors elle s'était faite une promesse : plus jamais.
C'est la raison de son achat, peut-être précipité mais indispensable. Elle avait besoin d'un endroit à elle, pour son indépendance. Et elle avait particulièrement craqué sur ce loft moderne, mit en vente il y a peu de temps. Elle n'a pas hésité : elle allait être prêt de son frère, de Kaïn aussi, dans cette ville assez éloignée de cette famille dont elle ne voulait plus. Et même si Harvey habitait à Wellington, dans tous les cas, la ville était grande : elle ne le croiserais plus jamais. La métisse ne s'était pas faite priée et avait directement appelé sa banque, son salaire d'avocate largement suffisant pour faire un prêt et acheter cette perle. Elle n'avait même pas eu besoin de visiter le loft à l'amont qu'elle savait déjà qu'il était fait pour elle. Elle envoit rapidement un message à son frère, notant l'adresse. 166 center bay. love, à toute.
En attendant qu'il arrive, elle ouvre le coffre de sa voiture pour sortir la cage de Choux, le pauvre, il devait être paniqué. Le camion de déménagement de ses meubles n'allait pas tarder à arriver, mais la brune, impatiente, ne pouvait plus attendre : elle avait prit une bonne heure d'avance pour découvrir l'espace qu'elle allait avoir, grosse différence avec son petit appartement d'étudiante. Elle ferme sa voiture pour entrer dans le bâtiment et prendre l'ascenseur. Cinquième et dernier étage puisque son loft se trouvait sur deux étages, sa terrasse faisant office de toit. Une fois devant la porte recouverte d'une peinture noire mat, le numéro d'appartement en un métal bronze qui lui plaisait particulièrement, elle tourne la clé dans la serrure et ouvre la porte. A nouveau : danse de la joie après avoir posé la cage du rat dans l'entrée. Elle ne s'était pas rendue compte de la présence qui venait d'arriver derrière elle, et qui avait certainement vu cette danse particulièrement ridicule.

center bay | 29 mars 2019 ○ Trop impatiente, la métisse n'avait pas dormit de la nuit. C'était une excitation qu'elle n'avait jamais vraiment ressenti avant; celui de son chez sois. Au plus loin que ses souvenirs remontaient, elle ne s'était jamais sentie chez elle nulle part, à part à Détroit. Leur petite maison modeste qui accueillait les six enfants de la première fratrie Rhodes. La première fratrie, en fait. Parce qu'Andy ne considérait les autres que comme des pièces rapportées, qui ne faisaient qu'agrandir cette famille, déjà gigantesque. Quand ils ont déménagés en Nouvelle-Zélande, elle ne se sentait pas non plus chez elle, et encore moins quand son père s'est marié avec l'autre pimbêche qui servait de belle-mère à la brune. C'est bien pour ça, qu'Andy a passé son adolescence à fuguer; elle se sentait mieux à l'hôtel que dans leur maison, où les cris et les pleurs des enfants régnaient en maître. Puis, ne parlons pas de sa résidence universitaire et de son appartement minable d'étudiante, ça, Andy voulait l'oublier ! Mais tout ça Wade l'avait bien comprit. Alors son frère, en parfait héro de sa vie lui offrait toujours la possibilité de s'évader un peu de son quotidien. Et ça, elle lui en serait à jamais reconnaissante. C'est bien pour ça qu'elle avait décidé d'emménager à Island Bay, une fois ses études officiellement terminées. Plus près de Wade elle se trouvait, mieux elle se sentait. D'ailleurs, l'erreur d'Harvey n'avait été qu'une passade, et fort heureusement, elle n'avait jamais emménager avec cet idiot. Au moins, ils avaient échappé à ce désastre. Ce fut assez drôle quand elle a découvert que son loft ne se trouvait qu'à quelques rues de celui de Wade. Pour le coup, on ne pouvait pas faire mieux.
Elle savait pertinemment que Wade ne la laisserait jamais emménager seule, et même si elle avait engagé des déménageurs, elle ne se voyait pas ne donner des ordres qu'à eux. Petite victoire personnelle qu'elle aurait d'embêter son frère, lui indiquant volontairement les mauvais endroits pour déposer les meubles; parce qu'il faut dire qu'il n'était pas tendre avec elle non plus. Bien sûr, la bienveillance était maitresse chez eux, et jamais elle ne ferait quoi que ce soit si elle savait qu'il n'en était pas capable. Mais Wade, il était capable de tout. Vraiment tout. Il aurait pu déménager son appartement seul, si elle lui avait demandé. Parce qu'il était comme ça, toujours à rendre service au péril de ses muscles. Mais il devait en voir de toutes les couleurs chez les pompiers, alors un déménagement, qu'est-ce que c'était ? Elle se croyait seule en entamant cette danse parfaitement ridicule, et en plus, sans musique. Alors forcément, elle sursaute quand elle entend un son qu'elle conaissait bien retentir avec résonnance dans le loft vide. Elle se retourne pour découvrir Wade qui se joignait à elle; sauf que lui, il savait vraiment danser. Mais peu importe, un grand sourire se dessine sur son visage et elle reprend sa danse accompagnée maintenant de son frère, pendant que la porte du loft était toujours grande ouverte. Heureusement qu'elle habitait au dernier étage, et qu'à moins de quelqu'un de trop curieux, personne d'autre qu'elle n'avait à se trouver sur ce pallier. Sans voir le temps tourner, la brune continuait de profiter de cette nouvelle acquisition, en compagnie de son meilleur partenaire : son grand frère. Finalement, la musique s'arrête, et à nouveau, elle regarde Wade avec un grand sourire pendant qu'il la prend dans ses bras. Si avec des talons elle restait une crevette dans ses bras, voilà qu'en baskets elle était réellement minuscule. Mais peu importe si elle se retrouvait à faire un câlin aux abdos de son grand frère.  « T'es arrivé vachement vite tiens !» elle lance alors qu'il disait bonjour au rat qui semblait s'être calmé dans sa cage. Elle plisse les yeux, conaissant le goût pour la vitesse de son frère. Et puis, comme elle lui ressemblait beaucoup, elle savait qu'il était aussi certainement super excité à l'idée de ce déménagement, et elle savait ce que ça voulait dire.  « ça va que t'es là en un morceau devant moi, hein.» elle secoue négligemment la tête, elle n'allait pas donner des leçons à son frère, mais elle pouvait lui montrer qu'elle s'inquiétait. Elle regarde l'appartement en même temps que lui, des paillettes dans les yeux.  « Stressée, moi ? » elle rigole.  « Je suis excitée comme une puce, tu l'as bien vu ! Sérieux, j'suis aux anges, ça rend encore mieux que sur les photos. Tu te rend compte, c'est mon chez moi ? » elle n'arrivait pas à décrocher le sourire de son visage, tant elle était heureuse. ça lui donnait presque la larme à l'œil. Ah, tiens, ç'en est pas une, là, au coin ? Non, doit y avoir de la poussière. Elle rit quand il demande où était le camion avant de le regarder, innocemment.  « Oups, je t'ai pas dis ? Ils arriveront pas tout de suite, j'étais trop pressée, j'ai pris de l'avance.» elle lui tire la langue avant de s'élancer dans la pièce principale, tournoyant en regardant le plafond.  « Ici, ça sera le salon. J'vais mettre la télé là, puis le canapé sera tourné comme ça. J'vais acheter une superbe table basse. Là-bas, y'aura mon coin bureau, devant les baies vitrées, ça sera trop bien ! » comme une enfant qui présenterait sa maison de poupée, Andy visualisait déjà tous les meubles qu'elle ajouterait. Et quitte à en faire elle même, et bien, elle demandera à Wade de lui construire. Elle revient finalement vers son frère après avoir fait un petit tour de cette immense pièce à vivre. Elle croise les bras, reprenant un semblant de sérieux pour regarder dans la meme direction que Wade, prenant la même pose. Puis, finalement, elle se tourne vers lui, le visage malicieux avant de sautiller sur elle même et d'enrouler ses bras autours de son frère. « Tu peux pas savoir comme je suis heureuse que tu sois là Wade.»

center bay | 29 mars 2019 ○ La brune n'avait pas hésité à questionner son grand frère sur sa vitesse. Elle le regarde, levant au ciel ses yeux clairs quand il lui assure de ne pas s'inquiéter. Sauf qu'Andy, évidemment qu'elle allait s'inquiéter. Qu'il soit à pied ou à moto, elle s'inquiétait toujours pour son frère, surtout depuis qu'il s'était fait renversé il y a quelques années et qu'elle avait dû se rendre en trombes à l'hopital pour voir comment il allait. Elle aurait été capable de coller un procès au chauffard qui n'était pas capable de faire attention à ce qui l'entourait. Mais elle savait aussi que son frère restait prudent, même si friand de vitesse. Après tout, il était pompier, quel comble que ses collègues doivent le secourir à cause de ses propre excès ? Il ne serait pas très fier, si ça arrivait. Mais très vite, l'excitation de se trouver dans son "chez-elle" reprend possession complète de son corps. Elle trépignait, incapable de rester en place (d'où la petite danse qu'elle avait improvisée avant d'être rejointe par son grand frère). Son frère semblait du même avis qu'elle, et était presque autant enthousiaste à l'idée qu'elle ait enfin son endroit à elle. Elle sourit, fière de cette trouvaille quand il fait remarquer que c'était rare de trouver un appartement mieux en vrai qu'en photo; c'est pas faux. Mais en photo, elle n'avait pas vraiment réussit à se rendre compte de l'espace qu'elle aurait : il était vraiment immense. A se demander s'il était vraiment fait pour qu'une seule personne n'y vive. Mais avec un tel espace, la métisse commençait à s'interroger sur les nouveaux compagnons à fourrure qu'elle pourrait avoir. Il faudrait qu'elle aille voir au refuge d'Island Bay; peut-être qu'une bestiole en quête d'affection l'adopterait. En attendant, il fallait qu'elle emménage tout ça et ça n'allait pas être une mince affaire. Et puis, Andy, seule dans ce grand loft ? Elle allait très certainement inviter toute la ville, au fur et à mesure. Parce que bizarrement, si la jeune femme était en quête de tranquillité, elle avait besoin d'une présence, constante. Juste quelqu'un contre qui râler, en fait. Ou à qui exprimer son mécontentement. Wade allait en faire les frais aujourd'hui, parce que la brune n'allait pas être douce avec les déménageurs : attention aux meubles. C'était leur métier, après tout, elle ne les payait pas pour qu'ils abiment ses biens. Mais finalement, elle réussissait quand même bien à se projeter la brune. Elle se met à tournoyer dans l'espace vide, regardant le plafond et visualisant très bien chaque meuble. Elle l'explique même à Wade, qui semble passionné par ce qu'elle dit : vraiment, il était son meilleur soutien, elle ne pouvait pas rêver mieux pour l'accompagner aujourd'hui. Elle s'arrête net pour le regarder, la mine déconfite quand il lui répond. Noël ? Wade ! Sérieusement ? Dans une théâtralité excessive, Andy s'agenouille, laissant ses bras ballants, tournée vers son frère et une grimace dépitée sur le visage. « Waaaade ! Tu sais que je déteste Noël, sérieux ! Tu peux pas m'infliger ça !» Elle le regarde pleine de détresse. Il savait très bien qu'elle ferait tout pour lui. Y comprit fêter Noël alors qu'elle n'en avait jamais aimé les festivités. Sauf que si elle ne l'avait jamais apprécié c'est certainement parce qu'elle ne l'avait jamais fêté avec des gens qu'elle aimait. Et peut-être que s'ils le faisaient chez elle cette année, elle pourrait apprécier. Il y aurait Wade évidemment, Laya et Arlo parce qu'on ne pouvait pas les séparer ces deux là, et Kaïn s'inviterait seul (mais elle ne l'aurait pas oublié lui non plus). Entourée par ses plus plus proches amis, peut-être qu'elle pourrait apprécier cette tradition, pour une fois. Elle se relève, s'appuyant sur ses genoux et les frottes un peu : ça lui avait fait mal malgré tout, de tomber comme la Drama Queen qu'elle était en présence de son grand frère. « On verra pour ton renne à paillettes. » maugrée-t-elle, s'avouant vaincue. Parce qu'elle ne pouvait rien lui refuser, surtout quand il y mettait autant de force, il prévoyait tout ! « Mais hors de question que je m'occupe des décorations et des bidules qui vont avec ! Genre, tu veux fêter Noël ici : ok. Mais tu fais la bouffe, parce que tu sais sinon que j'vais cramer le poulet qu'on bouffe à cette période.» elle n'était même pas capable de se souvenir que c'était une dinde, qu'on mangeait. C'était dire son intérêt pour la fête de décembre ! « Et uniquement si on met "All I Want For Christmas" de Queen Mariah.» elle croise les bras avant de dégager une de ses mains pour la tendre à Wade, scellant le deal. S'il y avait bien une seule chanson de Noël qu'elle réussissait à apprécier, c'était bien elle. Et ils pouvaient négocier longtemps s'ils ne trouvaient pas un accord commun, les Rhodes. Alors qu'elle se rapproche de lui pour le prendre dans ses bras, elle commence à lui faire une déclaration : chose habituellement très rare avec Andy, mais seulement pour ceux qui n'étaient pas Wade. Il répond à la réciproque avant de lui demander de lui faire un peu mieux visiter. Elle se décroche bien vite des bras de son frère pour le regarder comme s'il se moquait d'elle. Mais non. Alors en poussant un petit cri paniqué, elle lui agrippe le bras pour l'emmener à l'étage. « Tu vois la pièce pleine de fenêtre ? C'est ma chambre !» Le loft avait une sorte de mezzanine qui comprenait sa chambre, la salle de bain et un dressing. « Ici, j'aurais même la place de mettre un lit canapé pour des invités, genre toi, quand t'aurais trop bu à Noël pour prendre la moto par exemple...» elle lui fait un clin d'œil. « Du coup le dressing est là; je vais mettre tellement de temps à tout ranger ! Tu te rend compte la collection de talons que je dois réussir à caler ? Je crois que je vais acheter d'autres meubles pour tout ranger, sinon je ne m'en sortirais jamais. » Elle rigole nerveusement en pensant à ses sept cartons pleins de vêtements, et presque autant pour les chaussures à talon (parce qu'on ne compte pas les baskets !). « La salle de bain est pas immense, mais sérieux, je passe pas ma vie dans la salle de bain. Tout mon maquillage sera dans le dressing, j'vais acheter une coiffeuse. » Elle lui montre quand même la salle de bain, plutôt moderne. Pas la peine de lui montrer les WC, elle les désigne juste du doigt. « Tu valides ?» elle demande finalement, le regard interrogatif.
Au bout de quelques minutes à discuter avec Wade, elle sent son téléphone vibrer dans sa poche : le numéro des déménageurs. Elle répond, quelques secondes lui suffisent à comprendre qu'ils arrivaient dans quelques minutes. Elle raccroche et se tourne vers Wade. « T'es prêt à faire gonfler tes muscles ?»

center bay | 29 mars 2019 ○ Alors qu'elle se plaint des fêtes, elle finit par hausser les épaules face aux remarques de son frère. Oui, il y avait pire, c'est sûr. Elle n'était pas particulièrement croyante, mais elle respectait les convictions de son frère. Il était sûrement passé par des étapes compliqués dans sa vie, surtout à l'armée. Alors elle pouvait imaginer qu'il faille trouver réconfort quelque part. « Sérieux ? Tu vas tout dégommer, j'en suis sûre ! Tu me diras, peut-être que je passerais te voir. » elle lui met un petit coup dans l'épaule, mi-taquine mi-fière de lui. En fait, elle était très fière. C'est pour ça que ça ne la gênait pas d'aller le voir à l'église, même si elle ne faisait pas partie des fidèles. Elle finit par accepter de fêter Noël chez elle, mais à plusieurs conditions. Déjà la cuisine, parce que tout le monde savait qu'Andy et la cuisine, ce n'était pas vraiment ça. C'est pour ça qu'elle comptait bien sur Kaïn pour qu'il vienne squatter et remplir son frigo de bons petits plats de sportif. Elle fait les gros yeux quand il parle de disperser des flocons dans le loft. « Tu décores, tu nettoies. Et pour la dinde... c'est juste un gros poulet, je suis sûre que ça a le même goût. » Elle ne s'y conaissait vraiment pas : tant qu'elle appréciait, elle se fichait bien de ce que c'était. Finalement, ils scellent cet accord par un serrage de main, suivit par un Wade vraiment motivé à fêter noël alors qu'ils n'étaient qu'en mars. La métisse lève les yeux au ciel alors qu'il se met à chanter la seule chanson qu'Andy pouvait supporter. « Tu veux que je finisse par la détester, c'est ça ?» elle marmonne en exagérant, un rictus amusé au coin des lèvres.
C'est là qu'il lui demande de lui montrer le reste du loft, et ni une, ni deux, Andy s'empresse de l'emmener à l'étage et de lui présenter les nouvelles pièces. Elle adorait tout ce qu'elle voyait, même si c'était vide. Elle aurait beaucoup de place, trop de place, même. Mais peu importe, elle ne serait jamais seule. Et puis, cette nouvelle maison lui permettait de voir un peu plus loin ses ambitions personnelles. Elle pensait de plus en plus à trouver un chien, mais elle ne savait pas encore où : elle irait voir au refuge, elle ne se voyait vraiment pas acheter chez un éleveur et préférait offrir une meilleur vie à un animal dans le besoin. Quand ils terminent la visite de l'étage, Wade se met à lui proposer pleins d'idées, et les yeux d'Andy brillent de satisfaction face à l'engouement qu'ils avaient tous les deux. « Une méridienne ! Quelle bonne idée. Je me trouverais une belle bibliothèque. Tu sais quoi, t'as qu'à m'offrir des livres pour Noël. Bon, d'accord, j'aurais préféré des chaussures, mais j'en aurais à mon anniversaire, hein ?» elle le regarde, yeux de biches. « J'en ai entendu parlé du livre de Michèle Obama. Tu as raison, je veux bien que tu me le prête ! Et pour la salle de bain, carrément ! J'irais trouver les bonnes étagères parce que tu me connais, je suis trop perfectionniste. On fera ça, on a le temps !» vraiment heureuse de voir son frère aussi emballé qu'elle, elle ne doutait pas non plus qu'il lui rendrait visite très souvent.
Quand Wade sort des toilettes, elle lui demande s'il était prêt à faire son sport du jour : les déménageurs étaient là. Son frère était du genre hyperactif, il allait trop vite pour elle. Elle rit aux éclats quand il la traite de feignasse avant de feindre commencer à courir. En fin de compte, elle descendrait les escaliers en marchant, parce qu'il y en avait quand même pas mal. « J'ai hâte de donner des ordres, c'est ma vocation parfaite, tu trouves pas ?» elle demande en rigolant alors qu'ils arrivaient presque au rez-de-chaussée, où le camion attendait.
Elle explique rapidement aux déménageurs où allaient chaque carton, mais elle savait qu'elle le réexpliquerait une fois dans le loft. Alors, prête elle aussi à aider, elle récupère un carton et laisse les hommes se débrouiller entre eux pour les gros meubles. Dommage que Kaïn ne soit pas là, il en aurait profité pour montrer ses gros bras. Elle savait que Wade trépignait d'impatience, alors elle annonce aux déménageurs qu'il était venu spécialement pour les aider. Puis elle entame la montée des marches. Pour le coup, elle aussi, elle allait faire son sport à force. « Oh Wade, comme tu sais où se trouve chaque pièce, je te laisse guider nos amis, je récupère les petites choses pas trop lourdes moi !»

center bay | 29 mars 2019 ○ La métisse mime un rire forcé auprès de son frère; elle savait bien qu'il l'embêtait juste et ça la faisait d'ailleurs bien rire qu'il la compare à un militaire. Ça ne lui déplaisait pas vraiment, d'ailleurs ! C'était surtout pour la forme qu'elle faisait mine d'être piquée par la taquinerie de Wade; c'était comme ça entre eux. « Tu m'offres un treillis et un sifflet pour ma crémaillère, du coup ? » elle demande mielleuse, en lui faisant les yeux doux pendant qu'ils descendaient les escaliers pour rejoindre les déménageurs. Une fois avec eux, elle explique de manière très concrète où chaque chose va. Loin d'être bordélique, Andy aimait que tout soit bien à sa place. Elle ne se laissait aller sur le rangement que rarement, quand son morale était au plus bas et qu'elle préférait rester sous son plaid, dans son pyjamas et devant la télé en train de manger des glaces. Le reste du temps, son appartement était toujours très bien rangé. Et avec ce loft, elle aurait encore plus de place, alors ce sera même mieux ! Elle s'apprêtait à gravir les marches avec ses quelques sacs pour commencer à ranger ce qu'elle pouvait que son frère lui propose de s'installer sur le canapé. Elle le regarde avec insistance, sourire joueur aux lèvres. « Si t'avais été le seul à porter, ç'aurait été avec plaisir ! Mais je ne vais pas infliger ça a monsieur. » elle dit en souriant au déménageur qui faisait équipe avec son frère pour monter le meuble dans l'appartement. Elle conaissait son frère : toujours bon pour amuser la galerie. Il avait le mérite de rendre la tâche moins pénible, et c'est aussi pour ça qu'elle voulait tant qu'il soit là.
Très rapidement, les déménageurs et Wade ont prit leurs marques, n'ayant plus besoin des explications d'Andy. Alors elle s'occupait de monter les cartons qu'elle pouvait largement monter seule. Ce n'est qu'à moitié étonné qu'elle a levé les yeux au ciel en découvrant son frère torse nu. Toujours une raison pour s'exhiber, celui-ci. Elle pensa qu'il s'entendrait bien avec Kaïn, lui qui était toujours le premier à vouloir montrer son corps d'athlète. Pour le coup, Kaïn et Wade étaient pareils. Même si le meilleur amie de la brune restait un séducteur joueur. Alors qu'elle s'occupait d'installer les affaires dans la partie qui servirait de salon, puisque les meubles principaux étaient montés, elle vit arriver toute la troupe de déménageurs qui faisaient une pause. Elle remercie Wade du regard pendant qu'il leur sert à boire. Ils avaient de la chance, il faisait vraiment beau aujourd'hui. Et d'un autre côté, en cette mi-saison, c'était compliqué à tenir. Ils pouvaient vite avoir chaud alors que la température était moyenne. Elle restait dans son coin, participant parfois à la conversation avec les hommes, tout en restant concentrée sur ce qu'elle faisait. Quand son frère vient la voir, elle lève les yeux vers lui avant de regarder dans la direction qu'il montrait. « Hm... Brad Pitt, je sais pas. Peut-être une version beta, oui.» elle dit tout  bas avant de rigoler avec lui. « C'est vrai qu'il est mignon. T'as vu ses bras ? » elle écarquille les yeux en regardant son frère, lui montrant à quel point elle était étonnée. C'est là que le téléphone de Wade sonne. Elle le laisse tranquille en installant ses coussins comme elle le voulait sur son canapé. Le salon était important, si elle devait y passer toute la nuit, elle le ferait. Mais elle n'avait aucune envie qu'il reste des cartons dans la pièce à vivre demain. Il lui faudrait un endroit qui ne serait pas en chantier, et presque complet pour qu'elle puisse se reposer sans avoir à penser aux travaux et aux cartons à déballer. Mais elle savait que rapidement, ça ne sera plus que de la décoration. Quand Wade revient vers elle, il a le sourire d'un enfant qui reviendrait d'un parc d'attraction : jusqu'aux oreilles. Elle le regarde, un sourire perplexe, s'attendant au pire sur ce qu'il allait lui annoncer. Finalement, elle est soulagée quand il parle de tatouage. « Oh, trop cool ! Tu voudras que je vienne te tenir la main le jour J ? » elle lui fait un clin d'œil. Elle avait bien le droit de le taquiner, elle aussi.
« Vous avez vraiment bien avancé. La camion est presque vide ! » elle dit alors que la bande d'homme redescendait, pendant qu'elle s'occupait d'un nouveau carton. Aussi, ils étaient nombreux. Elle n'avait pas mit le prix pour rien, surtout qu'il étaient vraiment professionnels. Sous les directives de Wade, en plus.

disclaimer:

center bay | 29 mars 2019 ○ Alors qu'ils se taquinaient mutuellement sur la présence d'un déménageur qui, selon son frère, ressemblait à Brad Pitt, Andy jette quelques regards amusés à son frère qui semblait emballé par le beau blond. Elle pourrait toujours essayé d'avoir son numéro pour lui filer, mais vu les regards que ce dernier lui lançait, il devait plutôt être du bord hétéro. Au mieux, bi, mais il aurait réagit aux coups d'oeil de Wade. Elle préfère ne pas le faire remarquer à son frère pour l'instant, de toutes manières, Brad Pitt n'était pas son style. Elle reconnaissait que c'était un bel homme -le déménageur aussi- mais Andy préférait les bruns ténébreux aux beaux yeux. Son frère reçoit un appel à ce moment et elle en profite pour arranger le canapé comme elle l'entendait. Il ne restait que quelques gros meubles à monter puisqu'ils avaient fait le plus gros : la pièce à vivre. Il restait seulement l'étage du loft, sa chambre et ses armoires comprises. Quand Wade revient pour lui annoncer avoir son rendez-vous tatouage, elle ne peut pas s'empêcher de le taquiner en lui demandant s'il avait besoin qu'elle vienne lui tenir la main. C'est lui qui lui avait donné ses envies de tatouages, même s'il était plutôt fan des grosses pièces et elle, voie professionnelle oblige, devait rester discrète. Mais les petites pièces étaient totalement son style de tatouage, alors elle ne s'en plaignait pas; et qui disait minimaliste signifiait moins de douleur. Pour Andy, c'était pas trop grave, c'est comme l'épilation à la cire : ça fait mal sur le coup et après c'est qu'un vague souvenir. Non, le plus chiant c'était pour le tatoueur qui devait supporter ses plaintes -et parfois insultes-. Oui, fallait s'accrocher pour tatouer Andy. En fait, il fallait s'accrocher tout court pour supporter la métisse. Wade qui a vécu avec pendant de nombreuses années le savait bien, et il n'avait pas trop eu le choix. Mais ceux qui entraient dans sa vie aujourd'hui n'y étaient pas toujours préparés. Pourtant, elle avait réussit à garder Laya et Kaïn, et ça, depuis sept ans. C'était pas mal, comme record, vu qu'il y en a un autre qui n'avait pas tenu très longtemps. Disons que ça équilibrait la balance.
Elle complimente les travaux de déménageurs de Wade et des hommes qui s'occupaient de décharger le camion; récupérant les derniers cartons qu'elle pouvait porter pour les emmener dans les pièces qu'il fallait et commencer à les ranger. Pour le coup, cette après-midi lui avait fait les cuisses : elles étaient en feu. D'ailleurs, elle fronce les sourcils en ne voyant pas sa barre de pole dance. Elle se penche vers Wade, le carton en main, perplexe. « Euh, dis Wadou', t'as pas vu ma... hm... ma barre ?» elle ne parle pas très fort pour éviter que les passants dans la rue ne réalisent ce qu'elle disait; c'était pas très commun d'avoir une barre de pole-dance chez soit. Les déménageurs l'avaient forcément vue, d'ailleurs, ils avaient dû bien rigoler. Mais pour le coup, elle ne savait pas du tout où elle pouvait être.
L'épisode barre de pole-dance élucidée, ils ont continués leur déménagement et Andy avait pu déballer toutes les affaires qui allaient dans la cuisine -a quoi bon puisqu'elle ne savait pas cuisiner ?-. Les déménageurs ayant terminés, elle descend avec eux pour les remercier et voir les dernières informations concernant le règlement avec le patron. Une fois cela fait, elle remonte une dernière fois et s'esclaffe sur son canapé, le cardio était fait pour trois ans. Wade lui propose de manger pizza et forcément, son cœur s'emballe. Grand sourire sur le visage, elle approuve. « Quelle merveilleuse idée, une bonne pizza poulet-chèvre-miel, j'en salive d'avance !» Elle dit en sortant son téléphone. « Ouais, je t'invite pour tes bons et loyaux services; t'as bien bossé tu le mérite !» Elle lui glisse après un clin d'oeil, trouvant l'application pour commander et le restaurant en question. « Je te prend quoi ? Et combien ? Parce que bon, j'te connais, t'es un ogre. » Elle le taquine, mais c'était quand même un peu vrai. Son frère bouffait comme un ogre, et encore plus après de l'exercice. Pendant qu'elle commande, il complimente l'appartement une nouvelle fois, et elle lève la tête, tout sourire. « C'est clair. Ça a de la gueule avec les meubles, j'adore ça. Tu me connais, je vais passer la nuit à tout ranger et ce week-end c'est la grande fête de crémaillère ! » elle rigole, mais elle ne blaguait pas. Elle avait déjà invité plusieurs amis ou non amis ou collègues juste pour pouvoir faire une super fête. Laya et Arlo viendraient, Kaïn aussi -accompagné, peut-être ?- et forcément, elle invitait Wade en lui en parlant. « Tu peux venir accompagné, si tu veux. Et avec quelques copains pompiers bien battis, je veux bien... »

center bay | 29 mars 2019 ○ L'épisode de la barre de pole dance lui avait valu les taquineries de son frère qui n'avait visiblement pas comprit ce dont il était question quand il s'en est occupé. Andy n'était pas du genre à avoir honte de ce sport -parce que oui, c'est en guise de sport qu'elle le pratique- et si le sujet avait été mit sur la table, elle n'aurait pas hésité à en parler avec Wade. Seulement, il savait qu'il n'y avait pas une grande histoire d'amour entre le sport et sa sœur, alors forcément, quand ils en parlaient c'était surtout au sujet de Wade. Et pour le coup, Andy ne se mettait pas en avant face à son frère ce concernant. Quand elle découvre où il avait laissé la barre, elle ne réprime pas un pouffement amusé. Il avait prit ça pour une tringle à rideau, donc ? Elle y réfléchit quelques secondes avant de se dire qu'en effet, ça pouvait faire effet d'une décoration, un peu particulière, mais finalement plutôt amusant. Wade avait finit par la rejoindre et après avoir remercié tous les deux les déménageurs, ils décident de commander des pizzas. Si c'est Wade qui avait proposé le festin, c'était Andy qui l'invitait, remerciant la bonne volonté de son frère pour l'avoir aidé à déménager toute l'après-midi alors qu'il aurait facilement pu faire autre chose de sa journée. Elle parle de sa fameuse crémaillère, et que dès le lendemain, c'était presque sûr que son appartement serait pratiquement rangé. D'ailleurs, puisqu'elle avait prit quelques jours de congé, elle filerait au magasin de meubles et de bricolage pour acheter ce qu'il lui manquait, comptant, encore une fois sur son frère pour qu'il vienne lui installer ce dont elle aurait besoin. Alors qu'elle pensait le sujet enterré, elle fait les gros yeux à son frère quand il évoque la barre de pole dance. « Franchement, tu sais que j'ai pas honte mais pas de là à faire ça devant un public aussi imposant. » Elle pouffe après avoir reprit un regard normal. « Puis, j'abat pas mes cartes de séduction à une fête. » Un clin d'oeil, rappel aux collègues de Wade qu'elle se ferait un plaisir de recevoir chez elle pour cette soirée. Parce que même si une crémaillère était censée être une fête privée, Andy cherchait à faire une pierre deux coup : une fête d'installation et une party. Pour une fois, elle avait la place, alors autant profiter. Et puis, ça faisait un moment qu'elle n'avait pas fait la fête, travaillant d'arrache-pied pour avoir accumulé ses heures et pouvoir prendre ces quelques jours. C'était le moment de rattraper ce temps perdu. Grand-frère toujours partant, il lui annonce qu'il invitera aussi ses collègues comme demandé par sa petite sœur qu'il adorait tant. Sourire satisfait sur le visage, Andy passe alors en quelques secondes à un "o" surprit sur le bout des lèvres, avant de suivre l'éclat de rire de son frère. « Juste pour t'éviter ce calvaire je conclurais pas avec uns d'eux à la soirée, alors. Je préfère nettement avoir mon grand-frère pendant toute la soirée ! » Clin d'oeil complice qu'elle lance à Wade, l'air sérieux qu'il reprend subtilement l'inquiète un peu. Wade ne repassait jamais aussi facilement au sérieux, pas avec elle. C'est qu'il avait quelque chose d'important à lui dire, et Andy sentait qu'elle n'aimerait pas ça. Mâchoire qui se serre légèrement, l'évocation de leur père pourrait la faire vriller. Pourtant, elle aurait dû s'y attendre : Wade s'était toujours fait avocat du diable quand la brune ne voulait plus entendre parler de cet homme qui se faisait passer pour son père. Le sujet revenait systématiquement, et l'ambiance joyeuse et légère laissait place à la rancune de la Rhodes. Elle s'enfonce un peu dans son canapé, bras croisés sous sa poitrine, mine boudeuse. Parce qu'une Andy contrariée était une Andy qui boudait, et ça, Wade le savait bien. « Déjà, hors de question qu'il vienne pendant la crémaillère. Je suis censée profiter, pas finir par toute casser alors que j'ai à peine emménagé. » Cils battants, elle baisse légèrement le regard, se perd sur le mur encore blanc qu'elle repeindrait avant d'accrocher sa télé au mur. « Et il lâcherait pas sa sorcière même pour un week-end. Sauf qu'elle, je la laisserait jamais passer un cheveux derrière cette porte. » Sa mâchoire crispée pourrait laisser croire qu'elle souriait, pourtant, ses dents étaient biens serrées. Sa belle-mère était tout ce qu'elle détestait, et ça, depuis le mariage de son père avec elle. Ils avaient quitté Detroit pour la Nouvelle-Zélande en grande partie pour elle, bien que ça ait permit à leur père de retrouver sa famille. Mais la petite fille qui avait cessé de grandir en Andy lui en voulait toujours, d'être retombé amoureux et d'être heureux; elle avait l'impression qu'il avait oublié leur mère, et pourtant, elle savait que ce n'était pas le cas. Mais sa fierté prenait le dessus. Et il y avait eu cette nette préférence pour sa belle-famille, ces nouveaux enfants qui prenaient toute la place et qui amplifiait la rancune dans la poitrine de la métisse. Elle aussi, il l'avait oublié. Il avait préféré des enfants qui n'étaient même pas les siens, à sa propre fille, la laissant fuguer maintes et maintes fois, oubliant son anniversaire, aussi. C'était impardonnable, pour Andy qui s'était toujours battu contre cette belle-mère détestée, et que son père n'avait jamais protégé contre les attaques lancinantes de cette femme. Il avait choisit son camp. « Je peux pas t'assurer que je l'inviterais. J'ai pas envie de le voir, surtout qu'il a prit la défense de l'autre salope quand je l'ai appelé pour lui dire que c'était à cause d'elle que j'étais plus avec Harvey. » Telle mère, telle fille. Parce qu'une des demi-sœurs des métisse était la cause de la séparation d'Andy. Et que le père Rhodes n'avait rien dit à ce sujet, laissant une Andy encore plus en colère qu'elle ne l'était en appelant, au téléphone. C'était une des rares fois où elle l'appelait, cherchant du réconfort. Cet appel lui avait retiré toute envie de le rappeler, c'était catégorique. Sans être étonnée, elle se demandait quand même ce qui avait poussé Wade à lui poser la question; il la conaissait, il se battait avec elle pour qu'elle pardonne à leur père depuis plus de dix ans. Pourtant, les choses étaient ce qu'elles étaient. « T'as parlé avec lui pour être si sûr de ce que tu avances ? » Elle demande, un peu suspicieuse.

center bay | 29 mars 2019 ○ Bornée comme une mule, il fallait y aller pour convaincre la métisse de changer d'avis. Surtout sur le sujet familial, corde sensible pour Andy. Père qui les avait délaissés pour cette nouvelle épouse et ses enfants, puis d'autres enfants qu'il a eu avec elle... c'est qu'Andy, elle l'a mal vécu. Tristesse qui s'est rapidement transformée en colère, adolescente qui s'éloignait du cercle familial pour se faire remarquer, rébellion d'une gamine qui se cherchait une place dans cette fratrie gigantesque recomposée. C'est qu'elle a eu la place de la peste, Andrea. Celle de la sœur exécrable qu'il ne valait mieux pas approcher et dont on n'avait pas le droit de mettre un pied dans la chambre constamment fermée à clé. Sa belle-mère l'appelait "la fouteuse de merde" quand elle se retrouvait seule à parler d'elle avec son père, ou encore avec ses propres enfants... Crédibilité mise à rude épreuve, dès qu'elle a pu se tirer, la brune l'a fait. Alors forcément, parler famille lors d'une belle journée comme celle-ci venait ternir le tableau que la brune s'efforçait de peindre depuis quelques semaines, reconstruction symbolique de ce qui avait été déchiré. Malgré tout, elle ne peut pas en vouloir à Wade. Il avait toujours défendu leur père, avocat du diable. Mais Andy le comprenait, d'un côté. Elle avait mûrit, et était devenue moins têtue qu'à l'époque : même si on n'enlevait pas à Andy ce qui faisait ce qu'elle était. Force de caractère, c'est ce qui la caractérisait, immédiatement. Elle baisse les yeux alors que son frère lui confie que leur père se souciait d'elle. Pointe d'amertume dans l'esquisse qu'elle laisse apparaître sur ses lèvres. « Il se réveille un peu tard, pour se soucier de moi... » Et elle hausse les épaules, n'avait pas envie de se prendre la tête avec Wade, pas aujourd'hui. En fait, elle ne voulait jamais se disputer avec lui, figure trop importante dans sa vie, pilier fondateur de ce qu'elle était devenue. Sans son frère, elle n'était rien. Qu'un microbe sans importance. Andy, elle était portée par ceux qui l'entouraient. Wade, Kaïn, Laya. Trois piliers puissants qui l'aidaient à tenir lorsque les fondations de son esprit tremblaient, comme avec toute cette confiance ruinée par une soirée, un homme, il y a un peu plus d'un mois. Un seul homme, accompagné d'une femme, trop connue aux yeux de la brune. Elle ne peut s'empêcher de remettre le sujet Harvey sur la table, parce que son père n'avait pas été d'une grande aide pour sa propre fille et avait préféré défendre celle qui lui avait enlevé ce qu'elle pensait être son bonheur. Depuis, elle n'avait pas rappelé son paternel, préférant bouder légitimement. Wade lui avoue avoir donné de ses nouvelles et elle souffle derrière un sourire léger. « Je ne t'en veut pas, tu le sais bien. T'as raison il a le droit de savoir, mais j'avoue que ça me soulage que ce soit toi qui lui ait dis. Ça m'évite de le faire. » A nouveau, elle hausse les épaules. Parce qu'elle n'avait pas envie de contacter son père, pas tout de suite. Dispute trop récente, elle avait besoin de temps, la brune. Pourtant, elle savait aussi que Wade avait raison. Mais si elle acceptait d'inviter son père, elle n'inviterait certainement pas la mégère qui lui servait de femme, et pour ça, elle n'était pas sûre qu'il vienne sans elle. Parce que l'autre serait capable de lancer un ultimatum à son mari : venir avec elle, ou ne pas venir du tout. Ça, Andy en était persuadée, et elle avait peur du choix que son père ferait. Nouvelle rupture familiale que ce serait s'il décidait de choisir son épouse plutôt qu'elle. D'ailleurs, Wade l'évoque, lui aussi. Elle réprime de pouffer de rire quand l'insulte sort des lippes de son ainé. Un sourcil arqué alors qu'il évoque son idée, elle secoue négativement la tête, malgré tout amusée, mais pas vraiment surprise. S'ils n'avaient pas le même avis sur leur paternel, ils partageaient leur haine pour sa femme. Et pour Wade, c'était même différent, peut-être pire. Parce qu'au final, entre elle et Andrea, c'était surtout une compétition : à celle que préfèrerait leur père (et ce n'était pas la métisse qui gagnait). Pour Wade, oui, c'était plus complexe. « C'est que j'aurais peur de salir mon bel extérieur, et je dois te dire mon cher frère qu'il y aurait beaucoup de preuves contre nous, si une enquête venait à être menée... Parole d'avocate. » Elle rit en imaginant néanmoins pouvoir se débarrasser aussi facilement de cette belle-famille détestée. Au même moment, la sonnerie de l'appartement retentit et Wade fait un bond qui l'a presque faite sursauter. En quelques secondes, les pizzas avaient trouvés leur place sur la table basse. Le sourire de son frère la rassure, poids un peu moins lourd sur le palpitant qui s'était un peu agité. Sourire un peu plus tendre qui se dessine, elle accorde une petite victoire à Wade. « Peut-être que si tu es là, ce jour là, et qu'elle non... Il se peut que j'accepte que papa vienne voir l'appartement. Mais, c'est que des suppositions. » Regard innocent, elle évite le regard de son frère pour ouvrir son carton de pizza et récupérer la première part, estomac vidé par cette longue journée, pour elle aussi.

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