i'm not a psychopath (arlo)

@Arlo Mehrtens & @Ethan Holden

Tes valises sont posées depuis très peu de temps dans la ville d’Island Bay et de ce fait, il y a encore beaucoup de cartons qui décorent la maison que tu as acheté face à la plage. Tu te lèves le matin, mais t’as jamais envie de les défaire. Il faut dire que depuis plus de dix ans, tu n’as jamais vraiment eu un vrai chez toi. Parfois, tu prenais des appartement pour quelques mois mais tu ne prenais jamais le temps de t’y installer réellement. Le reste du temps, tu occupais les chambres d’hôtel, mais toujours en t’assurant d’un certain confort. Pour l’instant, tu ne te lasses pas de l’endroit ou tu te trouves, parcourant les terres du pays et l’océan qui l’entoure, appareil photo toujours autour du cou. Si tu as choisi cet endroit c’est bien parce que les paysages qui le peuple sont magnifiques. Et puis il y avait des plus comme cette fille rencontrée il y a quelques années qui vit ici.

Tu décides en ce beau matin d’aller te promener dans le quartier que tu découvres encore. Tu as choisi South Bay pour sa proximité avec l’océan, mais pour l’instant tu as vu que le sable, rien du reste. Évidemment, découvrir un endroit pour toi rime avec clichés alors tu t’empresses d’accrocher ton appareil photo autour de toi et quittes ton logement pour parcourir à pied l’endroit inconnu. Le temps est plutôt agréable ces temps-ci malgré le ciel gris qui loge depuis un moment. Pourtant, à peine sorti, tu remarques une fleur qui sort du lot, entreposée au milieu du jardin de l’un de tes lointains voisins. Tu t’agenouilles pour te mettre à la hauteur de celle-ci et à ce moment-là, un rayon de soleil vient éclairer la belle. Tu ne perds pas de temps pour immortaliser le moment, satisfait par ce que tu viens de prendre. Tu ne sais pas trop ce que tu feras de cette photo, mais ce qu'il te plait à toi c’est cette satisfaction d’avoir prit la bonne image au bon moment. Tu continues ton petit tour, découvrant pas mal de maison et de villa qui borde l’eau. Tu croises la route de quelques panneaux indiquant un camping et un centre nautique. Tu imagines qu’en période de vacances, c'est des endroits peuplés de monde et tu espères secrètement que les touristes ne viendront pas déranger ton calme permanent. Tes pieds font demi-tour, tu choisis de reprendre le même chemin du retour pour ne pas te perdre. Près de chez-toi, tu croises un jeune homme qui sur le coup est bien banal. Mais tu retournes ta tête, un doute te traversant l’esprit. En le regardant de plus près, tu devines les traits d’un visage qui t’est familier. Rencontré qu’une fois, mais tu te souviens très bien de lui. « Arlo ? » Questionnes-tu le garçon qui ne semble pas t’avoir remarqué. Il se retourne, mais tu remarques son air perplexe très vite.

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M’aérer la tête, c’est exactement de cela dont j’ai besoin. Ici, dans la maison où j’ai grandi, j’ai l’impression de tourner en rond. Il m’arrive de sortir de temps en temps, sur la plage le plus souvent. Mais pour quelqu’un qui s’est découvert une peur pour l’océan, c’est se faire du mal à chaque sortie. Même si je ne le dirais pas à voix haute, ne pas pouvoir m’y rendre sans le regretter, ça me fait du mal. Depuis mon plus jeune âge, la plage et l’océan ont toujours été deux endroits où je me sentais en sécurité et aujourd’hui, je n’ai plus rien. Il ne me reste que le sport et encore ça, j’ai l’impression que mon père essaye de m’en privé. Ce n’est pas méchant de sa part, il veut passer ces moments-là avec moi, mais j’ai besoin d’être seul un peu. Il se rattrapera des reproches paternels qu’il se fait, quels qu’ils soient, plus tard. Deux heures après mon petit-déjeuner, j’enfile une tenue de sport, des baskets et je pars pour courir un peu. Malgré cinq ans de pertes de mémoires, je me souviens de chaque lieu de cette ville. Ce n’est pas ici que je suis né, mais cela ne m’empêche pas d’avoir un intérêt tout particulier pour Island Bay. Finalement, ici ou Porirua, c’est plus ou moins la même chose : ce sont deux villes côtières. Je m'élance vers l'Ouest de la ville, vers les écoles et la caserne. Avec ces deux lieux, ça rend le quartier assez actif et ça me plaît. Je salue les différentes personnes que je croise et après près d'une heure, je reviens vers chez moi. À proximité de la maison, je ralentis la cadence et je coupe la musique que j'ai lancée au début de mon activité. Je retire mes écouteurs et commence doucement à reprendre mon souffle, à récupérer un rythme cardiaque normal. « Arlo ? » À mon prénom, je me retourne presque automatiquement. Néanmoins, lorsque je pose les yeux sur l'homme qui l'a prononcé, je ne le reconnais pas. « Bonjour.. » Je fronce légèrement les sourcils, puisant dans la mémoire qui me reste pour essayer de retrouver l'endroit où j'ai pu le croiser. Mais rien. Si je l'ai déjà rencontré, c'était sûrement durant ces cinq dernières années. « On se connait ? » Autant avoir une réponse rapidement. Plus vite je pourrais mettre un prénom sur sa tête et plus vite nous pourrons passer à autre chose. « Je suis désolé, j'ai eu un accident récemment, j'ai un peu de mal avec les visages. » Avec les visages, oui.. avec les personnes directement en réalité. Il ne doit pas le prendre contre lui, ce n'est pas personnel.

@Arlo Mehrtens & @Ethan Holden

Tu as rencontré beaucoup de monde depuis que tu as commencé à parcourir le monde en quête de toujours plus de nouveauté pour tes clichés. Tu as aussi beaucoup appris des autres, même si certains ne le savent pas. Chaque expérience que tu as vécue t’a permis de te perfectionner et de faire de toi l’homme que tu es aujourd’hui. Épanoui dans ton travail. Peut-être pas dans ta vie privée. Et c’est peut-être la raison qui t’a amené à t’installer fixement dans une ville. Tu as consacré beaucoup de temps pour ta passion, sacrifier des relations, peut-être gâcher d’autres. Il faut dire que la seule relation sérieuse que tu as vécu et avec qui tu as pu partager ton univers c’est terminée sur un grand échec. Déception qui t’avait dégoûté de l’amour en général, toi qui avais enfin réussi à ouvrir et à donner ton cœur. Sujet sensible pour toi d’ailleurs. Mais parmi les personnes qui ont croisé ta route, il y a Arlo. Océanologue, vous avez collaboré pour un projet ensemble. Toi, fan de toutes formes de flore, tu avais adoré travailler aussi lui. Grâce à lui d’ailleurs, tu avais beaucoup appris du monde sous-marin. Des bons souvenirs qui vous avaient rapproché, laissant naître une amitié entre vous. Vous avez passé beaucoup de temps ensemble pour votre projet et de longues heures à rire et vous chamailler, chacun se charriant toute la journée. Tu n’avais absolument pas pensé le retrouver dans la petite ville dans laquelle tu viens de t’installer, mais la vie fait parfois de bonne surprise, tu es très heureux de croiser un visage familier parmi tous ces inconnus. Tu l’appelles lorsque tu le croises et il se retourne immédiatement. Il te salue en retour, mais quelque chose semble étrange. Tu vois son regard plutôt perplexe et en te rapprochant de lui, il continue ses paroles. Tu es surpris lorsqu’il te demande si vous vous connaissez. Tu imagines quelques secondes que tu t’es trompés de personne mais, il a bien répondu à son prénom. Tu sais que tu as changé pendant tout ce temps, mais peut-être pas au point de ne plus être reconnu. « Bien sûr.. » Que tu réponds alors, sans vraiment comprendre dans quelle situation tu te trouves. Comme si tu avais appelé son nom sans le connaitre. Arlo vient éclairer ton esprit confus quelques secondes après. Il s’excuse, t’expliquant qu’il a perdu une partie de sa mémoire suite à un accident. « Oh mince, je ne savais pas. » Que tu dis immédiatement, sous le choc de la nouvelle. Tu n’imagines comme cela doit être dur de perdre la mémoire, surtout sur le long terme, mais tu ne connais pas tous les problèmes nés de son accident. Tu réalises que tu ne t’es toujours pas présenté à l’homme en face de toi. « Je suis Ethan, on s’est connu il y a deux ans pour une collaboration pro. » Que tu lui expliques pour ne pas qu’il te prenne pour un fou. Tu aurais évidemment des preuves que tout ce que tu lui racontes est vrai. « Je suis photographe et on a passé pas mal de temps ensemble pour pencher sur le sujet de la biodiversité sous-marine. » Continues-tu pour justifier votre rencontre d’aujourd’hui. « On a eu pas mal de bons délires ensemble. » Que tu dis pour qu’il comprenne que vous étiez plutôt amis même si cela faisait longtemps que ne vous étiez pas parlés. C’est vrai que même si preniez parfois des nouvelles l’un de l’autre, vous pouvez passer des mois sans vous parler, suivant les actualités de chacun sur les réseaux sociaux. Tu réalises d’ailleurs que cela fait longtemps que tu n’as rien vu à son sujet.

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Se faire aborder dans la rue par quelqu'un qui ne vous rappelle rien, ce n'est pas agréable et pourtant c'est devenu mon quotidien depuis mon accident. Ne pas réussir à mettre des noms sur toutes ces têtes, ça me donne presque l'impression d'être populaire et pourtant.. d'une certaine manière, c'est assez flatteur. Mais ça peut aussi rapidement devenir épuisant, alors il arrive que je me cache, parfois, sous l'excuse qu'ils se trompent simplement de personnes. Ce n'est pas très gentil, cependant, s'ils n'insistent pas, c'est que ça ne change pas grand-chose à leur vie. « Oh mince, je ne savais pas. » « Je suis pourtant devenu une sorte de star locale avec cette histoire. » Dis-je amusé. Cela fait maintenant plusieurs semaines que cet accident a eu lieu. Je suis en vie, alors autant prendre les choses à la légère. Néanmoins, ce serait mentir que de dire que ma tête n'est pas passée plusieurs jours sur toutes les chaînes locales : dans un premier temps pour annoncer ma disparition et ensuite pour mettre en lumière mon sauvetage miraculeux. Pour les personnes qui vivent ici depuis longtemps et qui sont attentives aux résultats sportifs, il se peut aussi que mon nom leur dise quelque chose. En effet, à une époque, lorsque j'étais au lycée, j'étais connu pour mes résultats au surf, que ce soit pour les compétitions locales et nationales. « Mais vous n'êtes peut-être pas d'ici ? » De par les recherches que j'ai faites, j'ai appris que mon ancien métier m'avait permis de voyager un peu, d'explorer d'autres fonds marins que ceux d'Island Bay ou de Porirua. Alors peut-être que j'ai eu l'occasion de le rencontrer ailleurs. « Je suis Ethan, on s'est connu il y a deux ans pour une collaboration pro. » Je ne visais pas trop mal et cela multiplie donc les possibilités de rencontres. « Je suis photographe et on a passé pas mal de temps ensemble pour pencher sur le sujet de la biodiversité sous-marine. » En plus des relations oubliées, il y a aussi mon métier qui est aux abonnés absents et autant dire que c'est assez étrange. J'ai fait cinq ans d'étude pour devenir océanologue et voilà que maintenant, je ne me souviens de rien. Pourtant, je n'étais pas mauvais d'après les retours que j'ai eus et j'aimais ça. Mais aujourd'hui, je serais bien incapable de dire en quoi cela consiste. « On a eu pas mal de bons délires ensemble. » « Je veux bien vous croire. » D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été le genre de personne sympathique, qui ne se prend pas la tête et je ne pense pas que cela a changé malgré les années. « Je devrais peut-être te tutoyer du coup, ça me semble plus logique. » Si ce qu'il me dit est vrai, ce que je ne remets pas en question, le fait que je le vouvoie doit sonner bizarrement à son oreille. « J'ai eu un accident en mer et j'ai oublié cinq ans de ma vie. » Maintenant que les bases sont posées, je rentre un peu plus dans les détails de mon accident, pour qu'il comprenne vraiment de quoi il est question. « Ce n'est pas personnel, je n'ai même plus de souvenirs de mon métier. » Je ne voudrais pas qu'il pense que je suis en train de raconter une histoire sans queue ni tête, tout ça pour ne pas lui parler dans la rue. « On s'est rencontré quand ? » C'est peut-être vain, peut-être que je ne retrouverais jamais les années qu'il me manque et que je n'arriverais pas à remettre d'image sur notre rencontre, mais si un jour je dois accepter tout cela, avoir certains événements de ma vie sera toujours intéressant à avoir.

@Arlo Mehrtens & @Ethan Holden

Arlo avoue que c’est une sorte de star locale depuis son accident, mais toi, tu n’es pas là depuis assez longtemps pour connaitre tous les ragots du coin. T’es surpris par sa révélation, tu n’imagines pas ta vie sans tous tes souvenirs. Ils sont tellement précieux. Surtout pour toi, avec tout ce que tu as vécu, tu serais vraiment dégoûté de ne plus te souvenir. Avant que tu ne puisses te présenter à lui, il te demande si tu viens d’ici. « Je viens de m’installer à Island Bay. » Que tu lui réponds avant de lui expliquer qui tu es et comment vous vous êtes connus. C’était il y a quelques années, lors d’un reportage photo pour toi, tu voulais explorer les fonds marins et c’est en Arlo que tu as trouvé la bonne personne pour te guider. Expert, il a su travailler avec toi à merveille, et vous êtes même devenu proches. Tu lui as fait découvrir ta passion pour la photo, lui apprenant les bases du métier. Il veut bien te croire, mais tu vois bien qu’il est perplexe. Tu peux le comprendre, tu es un inconnu pour lui maintenant. « Oui, tutoie moi Arlo. » Que tu réponds au brun alors qu’il exprime le fait que c’est plus logique. C’est vrai que c’est étrange pour toi qu’il utilise le vous alors que vous étiez de très bons amis il y a peu de temps. Cinq ans de sa vie partie en fumée. « C’est vraiment affreux, je suis désolé. » Que tu lui dis suite à sa révélation. Tu comprends mieux pourquoi il ne se souvient pas de toi, c’est sûr qu’il ne peut pas, vous vous êtes rencontrés durant les dernières années écoulées. En plus de cela, il ne se souvient même pas de son métier, alors il y a vraiment aucune chance qu’il ait un quelconque fragment de souvenir avec toi. Votre amitié est basée sur vos métiers. Il te demande alors quand est-ce que vous vous êtes rencontrés. Bonne question. Tu as tellement voyagé durant les dernières années que tu as parfois du mal à replacer quel moment est arrivé quand. Cela dit, tu sais que ça fait au moins deux ans puis qu’après votre rencontre et vos semaines à partager vos passions, tu as quitté l’endroit sans jamais revenir avant aujourd’hui pour t’installer. Tu réfléchis quelques minutes avant de répondre à l’intéressé. « Je dirais bien deux ans, peut-être trois. » Tu n’es vraiment pas sûr de toi. Une chose est sûre, si Arlo a perdu cinq de mémoire, impossible pour lui de se rappeler de toi, malheureusement. Vous avez eu tellement de bons moments ensemble, c’est une vrai déception pour toi de voir qu’il a tout perdu. « Attends. » Tu prends alors ton téléphone dans ta poche, à la recherche d’une photo de vous deux. Ou juste une photo ou le garçon est présent. Sur ton cloud, tu as des années de clichés, mais il te faut quelques minutes avant de trouver ce que tu veux. « Voilà. » Que tu dis en tendant le téléphone à Arlo, présentant une photo du garçon sur la plage, l’un des endroits ou vous vous rendiez souvent lors de vos travaux. « C’est ici qu’on a passé beaucoup de temps ensemble. » Que tu lui expliques alors qu’il observe l’image que tu viens de lui présenter. « Je t’ai aussi beaucoup appris en ce qui concerne la photographie, c’est un domaine qui t’intéressait et du coup, du fait qu’on s’entendait très bien, je t’ai pris sous mon aile quelques semaines pour t’apprendre les bases. » Que tu expliques dans le but d’éclairer au mieux ta personne. Tu sais qu’il ne pourra pas se souvenir d’un coup, mais au moins, avec cette photo et tes explications, il est sûr que tu ne lui veux pas de mal.

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« Je viens de m’installer à Island Bay. » Dit-il, en réponse à ma question. Ceci explique cela. Je comprends aussi par ces mots que notre rencontre n’a pas eu lieu ici, ou alors qu’il était simplement de passage en ville. Plus j’en apprends et plus j’ai de questions. Néanmoins, je les garde pour moi pour l’instant. Avec le temps, les choses finiront sûrement par rentrer dans l’ordre. Je parle et je me rends compte que depuis le début, je le vouvoie. Il n’est sûrement pas beaucoup plus vieux que moi et d’après lui, on s’entend bien, alors ce doit être bizarre dans les deux sens. En poursuivant, je décide de passer au tutoiement, ça rendra la conversation plus légère, plus agréable, malgré le sujet sensible que j’aborde. « C’est vraiment affreux, je suis désolé. » Je hausse légèrement les épaules. Il n’y est pour rien et puis désormais, il n’est plus possible de faire marche-arrière. Je dois vivre avec ce qu’il m’est arrivé et avec les séquelles de l’accident. Mais pour avoir une meilleure idée de la personne qui se trouve face à moi et de la relation que nous partagions, je l’interroge un peu. « Je dirais bien deux ans, peut-être trois. » Le fait que je ne le reconnaisse pas tient maintenant son explication. « Attends. » Dit-il, alors qu’il plonge l’une de ses mains dans sa poche pour en sortir son téléphone. Je ne sais pas encore où il veut en venir, mails Ethan semble convaincu que quelque chose pourrait m’intéresser dedans. « Voilà. C’est ici qu’on a passé beaucoup de temps ensemble. » Me dit-il, alors qu’il me tend son téléphone. Dessus, je peux y voir une photo de moi, sur la plage. Est-ce vraiment étonnant de m’y voir ? Non. Mais depuis mon accident, cette sensation reste déchirante. Sur ce cliché, je souris. Maintenant, c’est une autre histoire. Lorsque je me rends à la plage, je n’ai plus ce visage. J’aimerai pourtant le retrouver. « Je t’ai aussi beaucoup appris en ce qui concerne la photographie, c’est un domaine qui t’intéressait et du coup, du fait qu’on s’entendait très bien, je t’ai pris sous mon aile quelques semaines pour t’apprendre les bases. » Ce détail, c’est Ethan qui me l’apprend. Ce n’est sûrement pas quelque chose que ma famille sait, ou alors, ils ont oublié de m’en parler. « Ah oui ? Ça n’a pas dû être une tâche facile. Je n’ai jamais été un très bon élève à l’école. » Passer mes journées assis sur une chaise, ça ne m’a jamais plus, surtout pour apprendre des choses qui ne me passionnaient pas. Peut-être que c’était différent là. La photographie, ça se fait bien souvent en extérieur, sauf quand il s’agit de prendre des personnes et encore, je devais donc être plus attentif qu’à mon habitude. Apprendre à l’air frais, j’ai toujours aimé cela. C’est d’ailleurs sûrement la raison pour laquelle j’ai voulu devenir océanologue. « Il doit bien me rester certaines choses de cette période. Je sais que certaines de mes affaires ont été ramenée de Porirua, mais je n’ai pas vraiment eu le temps d’y jeter un coup d’œil. » Ou l’envie surtout. « J’y trouverais peut-être un appareil photo. » Cet objet ne fait peut-être pas partie de ceux qui ont été ramené, mais si je ne cherche pas un peu, je ne pourrais pas savoir. « Il y aura sûrement des choses un peu bizarres dedans. Quoique.. si tu dis que ça fait deux ans, voire trois, je me suis peut-être amélioré. » Je suis maintenant curieux de savoir ce que je pourrais trouver dedans. Cette rencontre et cette découverte ont eu lieu durant les années que j’ai oublié. C’est peut-être pour moi le moyen d’avoir certaines réponses : il y aura peut-être des endroits que j’ai visité et des personnes que j’ai rencontré durant ces dernières années. « Tu pourrais me laisser ton numéro. Si je retrouve bien des photos, on pourrait peut-être se revoir pour échanger dessus. » Ça peut sonner un peu bizarre comme ça, mais d’après le jeune homme, on se connaissait assez bien et si je veux retrouver ma vie d’avant, je dois pousser un peu le destin.