La peur dans ses bagages (Wesley & Noa)

Je suis en état de fuite. Je ne voulais pas avoir peur, mais ce matin, je ne parviens pas à résister à ce sentiment. J’ai besoin de calmer cette angoisse qui est montée durant la nuit. Une nuit sans sommeil qui a épié son avancée sans pouvoir la contre-carrer. J’ai besoin de voir quelqu’un en qui j’ai confiance, à qui je peux dire la galère dans laquelle je me suis mise. Je n’ai qu’un nom qui me vent à l’esprit. Wesley. Un message d‘abord pour vérifier qu’il est bien là, qu’il est disponible pour me voir quelques minutes. Pas chez lui. Je ne sais pas où en est le mec sur lequel j’ai tiré, s’il me fait surveiller. Le peur fait penser au pire. Pas dans un café. Trop de monde autour de nous, je ne veux pas que la conversation soit captée par des oreilles indésirables. Un message pour lui indiquer un lieu. « On peut se retrouver sur le parking, là où on s’est rencontré la première fois ? C’est grave. J’ai besoin de te parler. » Le parking, pas la forêt. On ne va quand même pas crapahuter à ce point dans une zone écarter de tout ! Je l’attendrai dans ma voiture. Je sais que j’y serai la première, parce que je vais partir dès que j’aurai son accord. Je prends la BMW. Pour une question de confort. Le siège. La conduite. J’ai besoin de calme. J’éteins mon téléphone en espérant que Wesley n’est pas besoin de me recontacter. J’éteins le GPS de la voiture. Il doit bien y avoir des systèmes qui enregistrent encore des données, merci la technologie, mais je sais pas les désactiver. Cela fait très théorie du complot ! Tant pis, mieux vaut plus que moins.

Je me stationne sur le parking presque désert. Quatre voitures. Des randonneurs ou des joggeurs probablement. Je coupe le moteur et me cale dans le siège. Je patiente. Je ferme les yeux un instant. L’angoisse revient en courant. Je les ouvre pour vérifier autour de moi. Rien n’a changé. Même nombre de voiture et je suis la seule personne sur ce parking. Le temps parait long quand on attend. Il est long quand on choisi un lieu de rendez-vous à distance de la ville ! Je doute de mon appel à l’aide. Pourquoi j’embarque Wesley dans cette galère ? Parce qu’on est ami, parce que je pense qu’il a les ressources pour encaisser le choc. Un bruit me fait dresser l’oreille. Je reconnais sa voiture. Je soupire de soulagement alors qu’il se stationne sur l’emplacement à côté de moi. Je sors de mon véhicule et le rejoins dans le sien. Salut. Désolée pour ce mystère et ces précautions. Bon sang, je ne sais pas si c’est une bonne idée de te mêler à ça, mais je ne sais à qui demander d’autre. Je retiens mes larmes tellement la pression est montée et devient ingérable.

Alors que tu quittais tout juste le boulot tu as reçu un texto pour le moins étonnant. Noa a besoin de toi. Ça ne va pas apparemment. La brune est devenue avec le temps une amie précieuse dans ta vie à tel point que vous passez du temps ensemble et là elle te prouve une fois encore qu'elle est attachée à toi en t'appelant à l'aide au moment où elle a le plus besoin de soutien. Tu es surpris mais également inquiet. Alors, après avoir envoyé un rapide texto à ta femme pour lui dire que tu ne rentres pas tout de suite car une amie a besoin de toi, tu sais qu'elle n'est pas du genre jalouse, tu te diriges jusqu'à la forêt et notamment le parking de celle-ci à la belle brune t'a donné rendez-vous. Le trajet n'est pas bien long, pas que ça te dérange d'être sur la route mais tout de même c'est plus simple lorsque c'est rapide. Et quand tu arrives tu croises tu croises du coin de l'œil la voiture de Noa et bien assez vite tu la vois débarquer dans la tienne. Elle te salue alors la jolie brune en s'excusant de t'importuner et tu vois à sa mine que ça ne va pas du tout, tu vois également à son regard que c'est même pire que ça en constatant qu'elle a les larmes aux yeux. « Tu m'inquiètes là... Qu'est-ce qu'il se passe ma grande ? » Tu lui offres un sourire qui se veut être rassurant même si tu te doutes bien à en juger par son état que ça ne va pas tout arranger. Et pour le coup tu es bien loin du compte, tu ne te doutes pas qu'elle est dans une situation vraiment extrême limite même épouvantable. Mais tu n'es pas dupe, depuis le temps que tu la connais tu as bien compris qu'elle avait vécu des choses terrifiantes dans son passé, elle n'a pas eu besoin de te dire quoi que ce soit. Disons que tu es un fin observateur donc à force de discuter avec elle et de passer du temps ensemble tu as compris de toi-même qu'elle avait un passif de vie redoutable...

Je savais bien que ma façon d’envoyer ce rendez-vous, ce mystère dont je l’ai entouré était inquiétant. Rien d’étonnant. Les événements et mon état d’esprit nagent dans la noirceur. Je perds pieds. J’ai oublié une partie des consignes de sécurité que m’a listé Jax. Je les ai toutes oubliées. Je crois que j’ai fait une énorme connerie. Il faut que je me ressaisisse pour parvenir à lui expliquer la situation. C’est plutôt en désordre dans ma tête, mais je dois faire le tri si je veux qu’il comprenne. Balancer la fin, cette merde dans laquelle je me suis mise ? Ou le début ? Ce sera peut-être plus compréhensible et surtout, d’une manière, je vais me déculpabiliser un brin. J’en ai besoin. Il y a quelques années, j’ai été enlevée par deux types. J’ai eu une chance inouïe de m’en sortir. La chance que ma belle-mère soit flic et qu’elle agisse rapidement. Je lui passe les détails, qui n’en sont pas pour moi, mais qui pour l’instant ne feraient qu’alourdir l’histoire. Ils n’ont jamais été retrouvés. Faut-il douter de la compétence de la police ? Faut-il s’interroger sur une possible complicité avec un membre des forces de l’ordre pour les protéger ? Aucune idée. Je ne pouvais pas laisser passer sans rien faire. J’ai cherché. Ça m’a pris longtemps, mais j’en ai retrouvé un. J’ai aidé pour cela. Par un homme qui n’était pas toujours du bon côté de la loi. Mais pour attraper un truand rien de mieux qu’un autre truand. L’autre nuit, je suis allée le voir pour lui demander des comptes. Ça n’a pas très bien fini. Je lui ai tiré dessus. Je l’ai blessé. Jax ne m’a pas informé de sa mort, donc je suppose qu’il est toujours en vie. Il sait où j’habite et je crois que je panique, j’ai la trouille de le voir débarquer, qu’il s’en prenne encore à moi, que... Je n’arrive plus à retenir mes larmes. Je tremble. J’aurais dû le tuer, ce serais réglé. Ou ce serait pire. J’en sais plus rien !

C'est une évidence que tu t'inquiètes, rien qu'à voir sa mine c'est suffisant pour comprendre qu'il se passe quelque chose de grave qui la submerge un petit peu trop. Tu tentes donc d'en savoir plus et elle te dit qu'elle pense avoir une connerie et tu fronces les sourcils lui laissant l'occasion de te donner plus de détails ce qu'elle finit par faire en te parlant de son passé. Un enlèvement ? Vraiment ? Mais qui peut bien lui vouloir du mal ? Tu es stupéfait pour le coup. Cependant tu ne poses pas de questions tu la laisses continuer et elle t'explique que ces sales types n'ont jamais été retrouvés mais qu'elle a finit par retrouver l'un d'eux et qu'elle lui a tiré dessus, qu'elle l'a blessé et tu te mordilles la lèvre un peu contrarié par tout ceci. Apparemment elle a peur parce que le sale type sait où elle vit et elle craint qu'il ne veuille lui faire du mal. « Hm... Ils t'ont fait du mal quand ils t'ont kidnappée ? » C'est ce qui te semble le plus important de demander... Est-ce qu'ils sont allés trop loin ? Est-ce qu'ils l'ont violentée ou encore abusée ? Tu espères bien que non ce serait beaucoup trop difficile à entendre. « Les flics sont au courant de cette histoire ? Le fait est que tu as blessé par balles ce type je veux dire ? » Parce que oui ça a son importance. « Dans tous les cas il faut que tu en parles, que tu expliques la situation et surtout que tu es en danger... Tu ne peux pas rester comme ça ma grande. » Toi ça te semble évident, autant qu'elle reste en sécurité. « J'ai un de mes agents de sécurité au casino qui a fait l'armée et qui a des contacts, si tu le veux... Je peux lui demander de s'occuper de ce sale type. Il me faudrait juste un nom et un prénom et il va le calmer une bonne fois pour toute. » Tout ceci ne t'emballe pas, te retrouver mêlé à cette histoire est un peu gênant mais si ça peut éviter que ton amie soit en danger constant c'est probablement mieux ainsi et puis toi-même tu n'es plus tellement rassuré à l'idée de la savoir seule. Du coup en voyant son émotion tu finis par la serrer contre toi en tentant de la rassurer par ce simple contact. « Tu as parlé de cette histoire à quelqu'un d'autre ? Ton mec ou quelqu'un ? » Autant voir un peu ce qu'il en est de ce côté là... Savoir si elle est seule dans cette histoire ou si au contraire elle est entourée...

Wesley a besoin d’en savoir plus. Il pose des questions. Je sens son inquiétude en contrepoint de la mienne. Je dois d’abord stopper mes larmes et me recentrer pour retrouver un peu de lucidité faute d’avoir une dose de sérénité à portée de main. Je renifle, pas glamour comme attitude, mais je fais au mieux parce que là je n’ai plus tellement de contrôle sur ce que je fais et ce qui m’arrive. L’un des deux a pris plaisir à me frapper, mais ce n’est pas moi qui aie subi le pire. Il a tué l’homme qui m’accompagnait. Je n’ai pas envie de m’attarder particulièrement sur l’événement, mais je devais le prévenir qu’ils sont extrêmement dangereux. Je ne peux pas lui parler de Jackson. ce serait le mettre en mauvaise position. Il a pris un risque énorme pour me couvrir et me protéger, son job est en jeu !

J’en sais rien pour les flics. Pour l’instant, je n’ai pas de retour à ce sujet. J’ai cherché les flashs infos de ce matin, mais rien trouvé sur une fusillade. La police ne m’a pas contactée. Alors je ne sais pas. Il n’est pas blanc, en cavale, recherché pour mon enlèvement, alors il ne s’est probablement pas vanté de l’incident. Je minimise avec ce mot, mais ce n’était pas une tentative de meurtre de ma part, je n’irai pas à dire accident, j’étais armée et je savais que j’étais capable de tirer si la situation dégénérait et elle a dégénéré !

J’ai besoin d’aide pour me poser, prendre de la distance, m’éloigner un peu et voir comment tournent les choses, mais la proposition d’intervention musclée de l’employé de Wesley ne m’emballe pas. Je ne veux pas te mêler de cette manière. Non. Je ne veux pas que ton nom soit associé à une action aussi trouble. Pour ça, je pourrais faire appel à quelqu’un mais je crois que ça va de mal en pis, alors je ne suis pas sûre que cela soit une bonne idée. D’ailleurs, j’aurais dû écouter les conseils de Jake et le laisser faire au lieu de foncer tête baissée. Trop tard.

Tant qu’à mon mec ? Fabian ! Je dois impérativement le tenir loin de moi en ce moment. En ce moment alors que tout allait tellement bien entre nous. Je vais tout casser ! Pas de mec à l’horizon. Je soupire. Pas le choix, je dois le protéger.

J’ai plutôt besoin d’un lieu à l’écart pour me mettre au vert, le temps de voir comment évolue l’affaire. Le temps que Jax mette à jour des preuves pour incriminer le gars pour mon enlèvement. Quelques jours. Semaine peut-être. Et si un de tes agents de sécurité reste à proximité, je pourrai souffler, reprendre mes esprits et dormir tranquille.

Combien de fois a-t-on vu des scénarios catastrophes comme celui qu'elle vient de te décrire ? Un kidnapping ça n'a rien de bon et oui tu regardes un peu trop la télévision ce qui fait que tu imagines déjà le pire et la première chose que tu trouves à lui demander c'est ce qu'ils lui ont fait quand ils l'ont kidnappée, question légitime bien qu'un peu délicate mais on t'excusera du peu après tout tu es choqué par tout ce que tu entends. Elle t'indique alors qu'ils ont pris plaisir à la frapper mais qu'un type a subit pire qu'elle étant donné qu'ils l'ont tué. Tu soupires mal à l'aise, tu ne sais vraiment pas si c'est pire qu'il soit mort parce que tu te doutes bien que vivre toute une vie avec tous ces souvenirs en tête soit facile... Il n'y a qu'à voir sa détresse actuelle. « Je suis désolé pour ce que tu as vécu ma belle. » Tu la fixes en caressant ses beaux cheveux bruns. Tu lui demandes alors si les flics sont au courant de tout ça, du fait qu'elle a blessé par balle un de ces types et elle te dit qu'elle ne sait pas, qu'elle a cherché des infos mais qu'elle n'a rien trouvé. Tu acquiesces alors en grimaçant. « C'est sûr qu'après ce qu'il a fait il n'a aucune fierté à se pointer en disant aux flics que tu lui as tiré dessus. Surtout que si on t'interroge tu pourras dire ce que lui et ses petits copains ont pu faire auparavant. » Tu te mordilles la lèvre contrarié par tout ceci. Tu lui proposes alors d'engager l'un de tes agents de sécurité pour assurer qu'elle aille bien mais elle refuse ne voulant pas te mêler à cette histoire « J'insiste vraiment. Je ne peux pas te laisser comme ça alors que tu as besoin de sécurité. Mes agents de sécurité veilleront sur toi. » Tu la scrutes en lui offrant un petit sourire rassurant. Tu lui demandes ensuite si elle a parlé de ça à son mec ou à quelqu'un et elle te répond qu'elle n'a pas de mec ce qui te fait grimacer une fois encore. « Tu comptes tout lui cacher ? Le larguer et faire comme si tout allait bien, c'est ça ? » Tu soupires tristement à cette idée te disant que son mec va sans doute se sentir très mal et sans doute qu'elle se sentira tout aussi mal seule dans sa bulle. Elle t'indique alors qu'elle a besoin d'être à l'écart pour voir comment évolue l'affaire elle a besoin de quelques jours voire même quelques semaines et te demande à ce qu'un agent de sécurité à toi puisse rester à proximité pour qu'elle puisse se reposer et souffler un bon coup, tu acquiesces alors. « J'en ai plusieurs qui peuvent assurer tes arrières. Si ça peut te soulager je peux en toucher deux mots à certains d'entre eux. Ils veilleront sur toi, s'assureront que tu ne risques rien. Ne t'en fais pas. » Tu lui accordes un petit sourire réconfortant tout en la scrutant. « Est-ce que je peux faire quelque chose de plus pour t'aider ? » Tu préfères demander juste au cas où histoire de voir si tu peux lui être utile pour autre chose.... En tous les cas cette histoire t'a pas mal remué et tu es vraiment choqué et contrarié par ce qu'elle a vécu...