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L'alerte vient d'être lancée. Il est dix huit heures et cinquante huit minutes, la sirène retentit. Alors que toutes les équipes se mobilisent, que chaque pompier s'équipe, la gravité de l'incendie est annoncée. Un long panache de fumée commence à envahir le ciel, visible à des kilomètres à la ronde. Les flammes agressent un manoir, celui des Hoffbrung. Ce vaste domaine quelque peu exilé de South Bay semble perdre le contrôle. Le manoir des Hoffbrung a pourtant toujours été l'un des plus beaux manoirs – proches des falaises – connu pour y enfermer une famille quelque peu..curieuse. Très discrets, les membres de cette famille ne sortaient que très rarement. Seulement s'il était question de besoins essentiels ou encore d'urgence. Mais à cette heure-ci, il est menacé par les flammes qui ne cessent de gagner du terrain.

Un imposant dispositif de pompier est directement mis en place. Toute caserne est appelée à se mobiliser, à envoyer toutes personnes ayant les fonctions de sauvetage, tout secours supplémentaires – et fortement conseillés – tout pompiers en vie doit se rendre sur cet incendie. Aucun constat des dégâts n'a pu encore être fait, aucune équipe n'est encore sur les lieux. Les flammes brûlent et dévorent hâtivement la bâtisse.

Un sourire partagé. Ambiance plutôt sereine à cet instant dans la caserne d'Island Bay. Par chance, toutes les équipes sont réunies ce jour pour une assemblée générale. Quelques rires résonnent, des sourires se remarquent et les discussions volent. Parmi eux, Jude. Jeune recrue qui a toujours su s'investir au mieux, fait ses preuves dès le départ et qui aujourd'hui, fait partie intégrante de la caserne d'Island Bay. A côté d'elle, Wade, son capitaine. Une complicité les rassemble. Un sourire partagé entre ce capitaine et cette pompière. Mais un sourire qui s'efface brutalement lorsque l'alerte est donnée. Pas question de perdre du temps : les moteurs s'allument, les équipes prennent place dans les camions, les micros sont allumés, les sirènes retentissent, la couleur rouge envahie la cour centrale de la caserne, les casques sont posés sur chacune de ces épaules, la tachycardie se fait ressentir..l'ambiance a changé.
Et cela faisait bien un moment que ce pays n'avait pas eut d'aussi importantes alertes. Mais dans chacun de ces camions, personne ne peut s'attendre à ce qu'il va désormais vivre. Homme ou femme, ils sont pompiers.

Désormais sur place, le monde semble s'arrêter. Le manoir se fait littéralement engloutir par les flammes. La chaleur qui en est dégagée est insoutenable. Le souffle coupé, les yeux clairs de Jude regardent, fixent, orientent son champ de vision sur un plan plus large où seules les couleurs rouges, noires et jaunes se mette en évidence. Les voitures de police, font parties du décor, elle n'y prête même pas attention. Non, ça lui brûle doucement les rétines, même à travers ce casque. Le souffle suspendu, elle entend.. elle entend ces hélicoptères qui tournent sans cesse bien au-dessus de cet incendie incontrôlé. Etrange sensation, la jeune femme à l'impression de fondre dans cette combinaison aluminisée. Elle comprend alors très vite qu'elle fait partie du premier groupe qui s'apprête à rentrer. Chaque capitaine à pu donner jusqu'à maintenant leurs directives, leurs ordres à effectuer à la lettre, leur plan d'attaque, leur stratégie pour comprendre cet incendie afin de mieux le maîtriser.
L'organisation est irréprochable. Ils sont pompiers et entraînés, mais ne sont pas assez. Ils attendent des renforts.
Un état des lieux est rapidement effectué malgré que la visibilité soit très vite troublée par les flammes. Vient alors un recensement des Hoffbrung, qui sont au nombre de huit. Durement dicté par un supérieur : " Ok, les gars, ils sont huit là-dedans ! Les plus âgés : Margaret et Lee, j'pense que vous savez à quoi ressemble des personnes âgées.. Le couple de jeune marié : Rosaline et John. Et leurs quatre enfants : Flara, Kacey, Mike, et Christopher. Je répète, il y a bien quatre enfants ! Allez ! Sortez-moi les tous de là ! "
Les braises se forment, le bois craque et rougis pendant que les flammes grandissent bien trop rapidement. Le temps est compté, aucun membre des Hoffbrung n'est encore sortit sain et sauf de ce manoir.

Une première équipe vêtue de combinaison aluminisée s'apprête à rentrer. Et chacun d'eux à son propre objectif : une victime à ramener.
Jude Hurley. Elle a de l'expérience – pas autant que certains de ses coéquipiers - , mais elle a surtout une intelligence, un instinct stratégique. Femme pas très haute en taille, qui sait comment se faufiler dans les recoins, comment jouer avec le poids de son corps pour ne pas qu'un parquet en bois ne cède sous ses pieds. Elle apporte un oeil critique d'une situation inattendue et dont les conséquences semblent imprévisibles. Jude n'a qu'un seul objectif : trouver un enfant, le sécuriser et le ramener en dehors de ce manoir enflammé.
Les yeux plissés et rivés sur les flammes, elle entre avec ses coéquipiers, coupant instinctivement une partie de sa respiration. Elle monte à l'étage.

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03 fevrier 2021 ○ Quelques éclats de rire gras autours de cette table où étaient partagés quelques en-cas; réunion qui durait plus qu'il n'en fallait. Pourtant, vous ne voyiez pas le temps passer. Les blagues lourdes fusaient; t'en manquait pas une pour emmerder Jude et les autres femmes des équipes, juste pour le plaisir de les voir fulminer. Quelques regards échangés avec Cody, vous vous étiez mis d'accord pour vous concentrer sur l'ancienne blonde. Habitués à vous impatienter quand les réunions duraient un peu plus que prévus. Tu te balançais sur ta chaise comme un gosse en cours, étirant tes bras, la bouche grande ouverte pour bâiller aux corneilles. L'alarme retentit pile à ce moment et tu manques de tomber de surprise, te redressant immédiatement, regards échangés avec Josh et Roman, coéquipiers de la première brigade. Vous attendez le numéro d'intervention qui vous annoncera sur quel type d'accident vous deviez intervenir, et surtout : quelle équipe. Vous étiez tous là, alors ça avait de quoi être confus. Mais le verdict tombe et il est question d'un incendie important à South Bay qui demande la mobilisation de toutes les équipes. Au même moment, vos bippers personnels sonnent tous à l'unissons, signe qu'ils avaient véritablement besoin de vous tous. Vous n'avez pas besoin de plus de temps et filez tous au garage pour enfiler vos combinaisons et démarrer les camions, sirènes éclatantes dans les rues d'Island Bay.
Palpitant irrégulier tu sors du camion enfin arrivé sur les lieux; vos deux gardes réparties simultanément sur différents secteurs du manoir, tu vois l'équipe de Jude partir en premier pour se faire engloutir par les flammes pendant que ceux qui restent à l'extérieur doivent les réceptionner et essayer de calmer les flammes pour qu'elles ne se dirigent pas vers les autres habitations. Par chance, le manoir était un peu à l'écart des autres et vous ne devriez pas avoir de dégâts plus importants encore que ceux qui étaient déjà en train de faire rage. Tu récupères la lance incendie du camion avec l'aide d'un de tes coéquipiers et trouve la bouche du camion citerne qui venait d'arriver pour l'y accrocher et préparer votre matériel avant de l'utiliser. Rythme rapide, saccadé, il n'y avait pas de temps pour s'arrêter et réfléchir : reflexes accumulés par les années qui ont passé, t'avais rien perdu de ta réactivité militaire. Assidu et précis au millimètre prêt, tout devait être parfait : les erreurs ne devaient pas venir de vous mais plutôt de cette bête que vous ne contrôliez pas. Tu sentais la chaleur étouffante des flammes alors que tu étais à plusieurs dizaines de mètres, espérant que tout aille pour le mieux pour la première équipe. On vous avait dit de vous tenir prêt : dès qu'ils sortaient, c'était à vous d'y aller. Grésillement des radios à tout va, instructions claires et précises par vos chefs qui guidaient aveuglément les soldats, priant pour que tout se passe bien pour tout le monde. L'objectif principal était de sortir les habitants du manoir et que celui-ci ne s'effondre pas tant qu'il n'y avait personne à l'intérieur. D'où l'intérêt de ne pas envoyer l'eau immédiatement; la pression pouvant ébranler la structure déjà fragilisée par les flammes.
Il fallait y aller sans se précipiter, réflexion importante dans un tel feu. Les dirigeants décident d'envoyer quelques hommes à l'étage le plus haut de la bâtisse: vu l'heure, on ne savait pas où les huit résidents se trouvaient, il fallait couvrir toutes les zones. Mais pas y envoyer pour autant trop d'hommes. Le manoir était vieux, charpente ancienne et menacée par les flammes. Ton esprit réunis les données, évidence de la situation : « J'y vais chef. » Tu te propose pour monter directement avec l'échelle, détermination dans le regard. Les consignes étaient claires : tu y va, tu essayes de repérer les membres du foyer et si tu en trouve un sur ton passage tu le sors. Tu devais t'en tenir à ton étage, ne pas t'aventurer trop loin et prévenir dès qu'il y avait un obstacle. Attentif aux instructions à la radio, et ne pas oublier de signaler ta position. Essayer aussi de repérer tes collègues déjà partis depuis plusieurs longues minutes; trop longues à votre goût. Rappel des missions militaires de dernière minute, souvenirs à vif. T'étais pas seul : petite équipe de trois seulement pour ne pas atrophier encore plus le parquet. Protections vérifiées, casque anti fumée et bouteille d'oxygène sur le dos, vous montez dans la nacelle de l'échelle qui s'élève jusqu'au deuxième étage du manoir : celui inaccessible pour la première équipe qui devait minimiser les efforts au rez-de-chaussée et au premier.
Sensation de ce qui pourrait être une descente d'organe quand tu mets le premier pied à l'étage, parquet grinçant.

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Les joyeux éclats de voix, plaisanteries et autres rires s’interrompent dès que la sirène retentit, peu avant dix-neuf heures. Immédiatement, tout le monde est en alerte. Josh attend plus de précisions, le type d’intervention, l’équipe chargée de le faire, le lieu… Ils sont tous dans l’expectative et, bientôt, tous les bippers sonnent et ils comprennent que c’est grave. Toutes les équipes sont mobilisées pour intervenir à South Bay pour un incendie. Sans prononcer le moindre mot, Josh se dépêche d’aller enfiler sa combinaison avant de se précipiter derrière le volant. Le moteur de l’un des camions est déjà en marche, prêt à partir, quand ses co-équipiers arrivent à leur tour en courant. Sans plus tarder, l’ambulancier se met en route avec Chance, Roman et d’autres. La sirène enclenchée, les voitures s’écartent naturellement sur leur passage et Josh se concentre, le pied sur l’accélérateur. Pourtant, même s’il ne quitte pas des yeux la route, notamment à cause de leur vitesse, il voit tout de même au loin cette épaisse fumée sombre s’élevant dans le ciel, non loin de l’océan. En quelques minutes, peut-être même un nouveau record, le camion arrive sur les lieux et les pompiers en jaillissent, se préparant à intervenir. La chaleur émanant du brasier est impressionnante, surtout en cette température estivale. Le point de la situation, un état des lieux et les instructions sont donnés par les capitaines et, déjà, les premiers pompiers entrent. La réactivité, l’efficacité et la capacité à garder son sang-froid sont des qualités primordiales dans leur métier. Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement d’éteindre ce feu géant, mais avant tout de sauver huit êtres humains.

L’ambulancier, lui, est censé rester près de son camion tant que c’est encore possible. Il doit être prêt à accueillir les blessés, à leur prodiguer les premiers soins si nécessaire et à grimper à nouveau derrière le volant pour rallier l’hôpital de Wellington. Il connaît les meilleurs itinéraires et le numéro des urgences par coeur, depuis le temps qu’il exerce son métier. Rapidement, il vérifie à nouveau (même s’il l’a déjà fait) que le matériel du véhicule fonctionne bien, particulièrement l’appareillage d’assistance médicale. Les documents nécessaires à la continuité des soins, qu’il faudra remplir avant de les donner à l’hôpital, sont aussi prêts. Son rôle premier n’est donc pas de foncer dans les flammes, mais plutôt de s’occuper des victimes par ordre d’importance et de les conduire aux urgences. Pourtant, son coeur bat vite tandis qu’il regarde ses collègues, ses amis, pénétrer dans le brasier au péril de leur propre vie. Jude et Chance sont déjà entrés dans le manoir Hoffbrung, chacun des pompiers sachant où il doit aller et, bien entendu, ce qu’ils doivent faire. Et pendant ce temps, des renforts arrivent. C’est un véritable ballet de pompiers qui se déroule à South Bay, bien organisé - et surtout, ils sont conscient de l’enjeu. Quatre enfants, quatre adultes. Sur le qui-vive, Josh guette le moindre mouvement annonciateur de la sortie d’un de ses collègues et d’un éventuel blessé, pour pouvoir intervenir le plus vite possible. Il a envie d’entrer, lui aussi, d’aider concrètement, de leur venir en aide de plus près encore… Mais pour l’instant, en tout cas tant que les autres pompiers sont encore assez nombreux pour y aller à leur tour, il faut qu’il reste à son poste, paré à toute éventualité.

**○ inscrit le** : 24/10/2016

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Aujourd’hui, Roman n’est pas de garde et pourtant, il est contraint d’être exceptionnellement à la caserne pour assister à une assemblée générale. Il n’a jamais été très fan de ce genre de rassemblement, mais cela fait partie de son travail et sa présence n’est donc pas facultative. Alors que la fin se rapproche doucement, une sirène retentit dans le bâtiment. Cela fait plusieurs heures qu’ils sont tous là, ensemble, et c’est pourtant la première alarme qu’ils entendent. Ils se regardent tous, attendant que les camions concernés par l’appel soit cités. Mais à la surprise générale, ce n’est pas un ou deux véhicules qui sont attendus, mais toute la caserne et toutes les personnes disponibles. Comme à chaque appel, ils récupèrent tous leurs affaires, enfilent leurs tenues et montent dans les camions. Installé et déjà bien équipé, Roman se saisit de son téléphone pour envoyer un message à sa petite amie : il devait la rejoindre après la réunion, alors il tient à la prévenir qu’il ne pourra pas rentrer tout de suite. De loin, l’incendie est visible grâce à la fumée qui s’échappe du bâtiment. De par son expérience, il comprend rapidement pourquoi le monde a été appelé. La couleur de la fumée n’est pas bonne : le feu se propage vite. Toujours simple pompier tant que sa formation n’est pas terminée, le jeune homme obéit aux ordres qu’on lui donne une fois arrivés sur place. Une équipe est envoyée au rez-de-chaussé, puis plusieurs aux autres étages pour rechercher les habitants. Ils sont huit, ce qui fait pas mal de personnes à sauver, dans un temps relativement court. Roman, accompagné de l’un de ses collègues est envoyé pour faire le tour du propriétaire par l’extérieur. Cela va permettre à l'équipe d'avoir une vue plus globale du bâtiment et de repérer d'éventuelles sorties ou des habitants qui appellent à l'aide à travers des fenêtres. Le départ du feu a sûrement eu lieu à l'intérieur de la maison, car le garage à côté semble intacte. Il n'y a que de la fumée qui semble s'en échapper de la porte. D'ailleurs, que la porte soit ouverte ne laisse rien présagé de bon, quelqu'un a dû y entrer. Ils mettent leurs masques, préviennent leur supérieur de ce qu'ils vont faire et s'engouffrent dans le bâtiment. Il fait sombre, il y a peu de fenêtres et la fumée n'aide en rien. Mais malgré le crépitement du feu à côté, ils entendent une personne tousser. « Nous sommes pompiers. Criez si vous nous entendez ! » Ils se taisent, cherchant à capter le moindre appel. Mais rien. Pas de cri, toujours de la toux. Ils se rapprochent et finissent par trouver un homme, le grand-père visiblement. À deux, ils le soulèvent et passent chacun l'un de ses bras autour de leurs cous. Puis ils ressortent. C'était la seule personne là, les autres sont sûrement pris au piège par les flammes. « On a quelqu'un ! » Crie-t-il aux premiers pompiers qu'il voit, alors qu'ils longent le bâtiment jusqu'à l'ambulance où se trouve Josh. Roman retire son masque d'oxygène : tant qu'il est dehors, il n'en a pas besoin, il est mieux de garder son stock pour quand il sera à l'intérieur. « Il ne semble pas avoir de blessures externes. Il était dans le garage, je pense qu'il a juste respiré de la fumée. » Il laisse le vieillard aux soins de l'ambulancier et retourne vers le groupe des autres pompiers, prêt à suivre les futurs ordres.

le grand-père a été trouvé dans le garage

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**○ inscrit le** : 30/08/2020

Wade avait beaucoup de mal à tenir en place, pour cette assemblée générale. Ca manquait quand même cruellement d'action, tout ça ! En tant qu'officier, il devait quand même afficher une certaine tenue. Ne pas manifester d'impatience, bref donner l'exemple. Cela dit, quand la sirène retentit, mettant tout le monde en alerte, il sembla reprendre vie. Le danger, l'adrénaline, ça le motivait ! Il se leva, comme s'il avait été sur des ressorts, et comme les autres, se dirigea vers le hangar pour enfiler sa tenue. Brieffé rapidement par le central, il sut que cette intervention allait être particulièrement agitée et complexe. Un manoir bien connu brûlait. Sa localisation et sa vétusté ne présageaient rien de bon. Mais surtout, on annonçait une mobilisation générale. Cela n'arrivait que dans les moments dramatiques. Quand un accident terrible se produisait sur une autoroute, quand survenait une catastrophe naturelle ou encore quand un incendie ravageait tout sur son passage. Comme un automate, Wade se prépara en deux temps, trois mouvements. Quand ils sortirent à bord de leurs véhicules, Wade croisa le regard d'un gosse et de ses parents, surpris par les sirènes et autant d'activité. On lisait l'air émerveillé du gamin et l'inquiétude des adultes. Eux avaient compris que quelque chose venait de se passer et que c'était grave. Sur le trajet, Wade communiqua avec les autres officiers présents. Il réfléchissait déjà à comment appréhender la situation. Ce ne fut qu'une fois sur place qu'il comprit à quel point tout allait être extrêmement compliqué.

De toute l'histoire de l'humanité, les gens s'étaient demandé où pouvait être l'enfer. Wade le voyait de ses yeux. Les flammes montaient à plusieurs mètres dans le ciel, rougeoyantes, dévorant de leur appétit féroce, la bâtisse pourtant si belle à regarder. De loin, on avait pu apercevoir le feu, mais maintenant qu'il était là, juste devant lui, Rhodes n'en croyait pas ses yeux. Très vite, le plan fut établi. Il fallait retrouver les 8 personnes qui étaient prisonnières du manoir et les sortir de là... si elles étaient encore vivantes... On pouvait raisonnablement en douter à en juger par l'horreur qui se produisait devant eux. Wade retranscrit les ordres et les directives à la seconde garde, comme il le faisait d'habitude. Sauf que cette fois, il affichait un air grave, extrêmement sérieux. Pas un sourire, pas une boutade. Il en appela même à la prudence de chacune et de chacun, un fait rare. Wade aimait le risque contrôlé, mais il avait compris que là, personne n'avait d'emprise sur les évènements. Et s'il apparaissait toujours confiant et rassurant d'habitude, sa nervosité manifeste en disait long. Il glissa les mêmes conseils de prudence à ses collègues de la première garde, plus particulièrement à Roman. Puis il s'équipa. Son coeur battait à tout rompre, stimulé par l'adrénaline et le stress. Il enfila sa combinaison, mit le masque lui permettant de garder l'oxygène, équipa un sac à dos au poids conséquent et s'avança vers le bâtiment. Rapidement, il trouva une fenêtre cassée par laquelle il entra. A l'intérieur tout craquait, du sol au plafond. Si ça tenait le temps qu'ils sauvent tout le monde, ils auraient de la chance ! Inspectant la pièce dans laquelle il était entré, il rechercha toute présence de vie. Vide... il continua d'avancer. Il crevait déjà de chaud sous sa combinaison.

Et pourtant, un cri effroyable lui glaça le sang alors qu'il arrivait dans un couloir. Il se mit aussitôt à courir, sans réfléchir, vers l'origine des hurlements stridents. Là, dans la pièce où il venait d'entrer, un petit garçon s'était mis à courir dans tous les sens, attisant les flammes qui rongeaient ses vêtements. Wade ne tenta même pas de le dissuader. Paniqué, le jeune enfant n'aurait même pas écouté ce qu'il lui aurait dit. Il ouvrit son sac, en sortit une couverture et d'un mouvement ferme et déterminé, il enroula le gosse en blottissant contre lui, pour essayer de l'apaiser. Les cris de terreur lui retournèrent l'estomac et se mûèrent en sanglots.

- Doucement, doucement... ça va aller mon grand... je vais te sortir de là, d'accord... tout va bien, maintenant... c'est bientôt fini...

Le garçon s'agita en montrant une porte ouverte. Wade comprit que le gamin l'avait ouverte et que le courant d'air avait fait un appel de flammes... l'embrasant. Cela voulait aussi dire que quelqu'un se trouvait probablement dedans. Il fronça les sourcils et crut distinguer une forme au sol, à travers les flammes. Il retira provisoirement son masque et prit son talkie-walkie.

- Rhodes à central. Trouvé petit garçon, brûlé en surface. Conscient. Besoin de renfort pour évacuation. Position, rez-de chaussée. Depuis fenêtre brisée et accessible, cinq mètres tout droit. Gauche, droite, deuxième pièce à droite. Dans pièce adjacente, pourrait y avoir une autre personne, au sol, inconsciente. Vais entrer dès récupération du garçon.

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Quand on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure façon d’aller de l’avant.
♛ by wiise

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~~pardon, c'est court, pas terrible et ça sert pas à grand chose mais j'essaye désespérément de me remettre dans le bain~~

Il n’y a plus rien de ces dernières heures. De ton arrivée à la caserne jusqu’à l’ennui découlant de la lenteur de votre réunion écourtée, tu te souviens à peine de quelques bribes. Quelques fractions de secondes, des éclats de rire, un regard malicieux et complice échangé avec Chance. Le reste est parti aux oubliettes. Il s’est échappé au même instant où retentissait la sonnerie d’alerte entre les murs de votre seconde maison. Longue. Trop longue. Tu sens l’anxiété qui monte en premier, se remplace bien rapidement par de l’adrénaline pure qui semble te brûler de l’intérieur tandis que tu t’équipes à la hâte. Moitié d’uniforme enfilé, l’autre que tu passes pendant que le camion démarre en trombe en direction des enfers. Tu fais de ton mieux, Cody. Pour écouter les ordres et la stratégie par dessus le vacarme assourdissant de ta pression sanguine qui martèle l’intérieur de ton crâne. Tu en as fait des centaines, de ces interventions, de ces trajets vers l’inconnu. Pourtant, chacune d’entre elles apporte son lot de probabilités. Bonnes comme mauvaises. Et lorsque le moteur parvient enfin à son arrêt, tu ne peux t’empêcher de te dire qu’elles sont plus mauvaises que bonnes.

Portière ouverte. Vague de chaleur qui te coupe le souffle.
Tes yeux se plongent dans la dualité du moment. La beauté des flammes et ce pouvoir qu’elles ont de détruire. De tout ravager. Tu songes aux vies qu’elles ont prit, à celle de Noah, à celles qu’elles prendront un jour ou l’autre. Tu te fais la promesse malsaine qu’elles n’en prendront pas aujourd’hui. Et, pourtant, tu as conscience que tu n’as pas la main là-dessus. Ne fonce pas dans le tas, Cody. Ne répète pas les mêmes erreurs, Cody. Litanie entêtante qui scinde ton esprit alors que tu restes en retrait, lance incendie entre les doigts pour tenter d’obtenir un semblant de contrôle sur cet élément naturel que vous êtes formés à dompter. Un semblant de contrôle sur toi-même et tes sales travers qui tentent de percer la surface. Contient tes émotions. Ne les mets pas en danger. Ne sois pas si égoïste. Tu te perds dans ta propre concentration si bien que tu vois à peine Chance pénétrer dans le gouffre du manoir qui s’embrase. Le prochain, c’est toi, Cody. Ne merde pas cette fois. Pas encore. Pas maintenant.

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#Manoir des Hoffbrung, South Bay.

Pas le temps de réfléchir, la situation est de plus en plus critique et Jude monte à l'étage. Les escaliers en bois tiennent, mais pourquoi combien de temps ? Elle s'engouffre dans ce long couloir où seule la fumée lui empêche de déceler ce qui se trouve à plus d'un mètre d'elle. Méfiance était d'ordre..enfermée dans sa combinaison aluminisée, elle respire..elle s'entend même respirer en se forçant à garder un souffle régulier et calme. Elle se doit de garder un maximum d'oxygène. Son corps transpire dans cette combinaison sous l'effet de la chaleur et de chacun de ses mouvements. Elle comprend vite alors, qu'elle doit minimiser ses forces quand t-elle le peut.. Prudemment, elle avance, pas à pas et observe une porte entrouverte. De sa main gantée, elle pousse la porte et tombe dans une chambre d'enfant. Elle ne voit pas très bien mais les murs ont l'air d'être rose..plus ou moins clairs car les flammes illuminent une grande partie de cette chambre. Regard vif, elle sillonne l'ensemble de la pièce s'attardant alors sur une paire de chaussure bien droites. La jeune femme s'avance jusqu'à rejoindre cette commode dont les poignets ressemblent à des fleurs.. Elle remarque ce petit corps recroquevillé sur lui-même. Jude s'accroupit. " Hey... " La petite fille relève la tête en dévoilant son regard assombrit et mouillé par ses chaudes larmes. Elle semble totalement tétanisée et serre contre elle une petite peluche. Jude se laisse un peu de temps, elle dévie son regard sur sa chaine ou une petite plaque en or pend, sur laquelle la jeune femme remarqua la lettre "F". Jude pose sa main sur l'un de ses genou. " Je suis sur que tu es Flara..je m'appelle Jude. " La petite fille ne semble pas franchement convaincue et reste silencieuse. Jude en comprend alors qu'elle devait gagner sa confiance pour la faire sortir d'ici. Elle décroche alors son masque pour lui dévoiler à son tour, les traits de son visage. " Je viens te sortir d'ici et je vais avoir besoin de ton aide moi aussi... " Flara cesse de pleurer. (Où est ma maman?) " Ta maison prend feu Flara. Mes amis et moi nous sommes là pour vous aider à sortir..et je suis sur que ta maman est entre de bonnes mains ! " (Je veux la voir !) " Tu vas mettre ce foulard sur ton visage et venir avec moi d'accord.. " Jude remet son masque et aide Flara à mettre le foulard sur son doux visage ému. La petite fille accepte de la suivre en se jetant dans ses bras.
La gamine dans les bras, Jude fait demi-tour en se frayant un nouveau passage parmi les flammes, protégeant ce petit être humain qui avait enfoui son visage contre son épaule. La portant dans ses bras, Jude quitte la chambre refaisant alors face à ce long couloir totalement dissimulé par la fumée. Son coeur se met à palpiter et elle ne tarde pas à regagner l'escalier puis l'entrée principale de la maison.
Juste dehors, d'autres secours attendaient les victimes de cet incendie. Jude pose la gamine mais cette dernière s'exprime à nouveau, insistant du regard. (Ma petite soeur! Il faut que tu ailles chercher Kacey, Jude! Elle était dans sa chambre...) Jude remet Flara aux secours de l'extérieur et ne perdit pas une seconde de plus. Elle remonte à l'étage, emprunte une seconde fois ce long couloir et s'enfonce d'avantage un peu plus loin..où la fumée ne donnait plus aucune visibilité.

Marcher à l'aveugle dans un incendie c'était du délire..mais Jude devait trouver Kacey. L'une de ses mains effleurait le mur, pour se donner une ligne à suivre, pour mieux se guider dans cette fumée épaisse. Son corps continuait de transpirer, mais ses forces étaient toujours présentes. Une porte grande ouverte sur l'un des côtés, Jude l'avait vu. Car dans cette nouvelle pièce, les flammes rouges flamboyaient et éclairaient largement le couloir. Jude entre dans cette pièce, mais ce n'était ni une chambre de petite fille, ni un dressing. Surement leur salle de jeu. Elle s'avance, poussant à l'aide de ses pieds quelques jouets qui trainaient au sol..
Au milieu de la pièce, où les flammes semblaient avoir noircit l'intérieur des fenêtres, Jude s'arrêta. Elle abaisse son regard sur ses propres pieds, sentant le parquet qui craquait subtilement..

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03 fevrier 2021 ○ Plongeur terrien dans une abysse de flammes, le souffle fort qui raisonne dans ton masque, comme à la réception d'oxygène d'un scaphandrier. T'es suivis par Shelby, pompier de la seconde garde avec qui tu n'avais jamais encore travaillé. Plus expérimenté que toi, c'est pourtant toi qui ouvrait la marche vers ce second étage. Objectif clair de trouver quelqu'un, tu signales à vos supérieurs que tu reçois bien leurs ondes radio et leur demandent un retour concernant les tiennes. Aucun problème technique à déclarer, vous pouvez vous engouffrer dans le recel des flammes. Signes clairs des mains, tu indiques à tes coéquipiers dans quelle pièce tu comptes te diriger et ils font la même chose. « C'est les pompiers, il y a quelqu'un ? » Tu demandes à travers ton masque d'une voix qui se veut forte. Phrase répétée et répétée au fur et à mesure de tes pas, finalement, il n'y a personne dans cette première pièce que tu venais d'explorer. Alors tu décides de rejoindre Cody et votre collègue dans une autre pièce. C'est une fois dans le couloir qui faisait la liaison entre les différentes pièces que tes oreilles perçoivent un grognement rauque qui se rapproche d'une toux étouffée. « J'entends quelqu'un tousser dans une pièce près de l'escalier, j'y vais. » Tu dis à la fois dans ta radio et à tes collègues pendant que tu t'avances, rapidement englobé par la fumée opaque. Tu entends derrière toi Cody qui te suit et rappelle la toux inconnue entendue un peu plus tôt. Demande de vous faire savoir de n'importe qu'elle manière où il est, c'est après quelques secondes que vous entendez un bruit sourd redondant, comme si quelqu'un tapait contre un mur. Tu regardes Cody, l'oeil alerte à travers ton masque et te dirige vers la source, à quelques pas de là. C'est dans un coin de la pièce, derrière une armoire que vous trouvez une silhouette imposante allongée au sol. Tu le rejoins le pas rapide en faisant malgré tout attention au parquet grinçant et claquant sous tes pieds : le cinquantenaire était toujours bien conscient mais avec une détresse respiratoire évidente. Tu préviens vos supérieurs. « On a trouvé un homme, sûrement le père de la famille. Il a du mal à respirer mais il est conscient. On le ramène. » Un coup d'oeil vous met d'accord avec Cody et après avoir vérifié que l'homme n'avait rien de coincé, vous le relever, bras dessus-bras dessous et l'aidez à avancer. Toux puissante, l'homme avait visiblement inhalé beaucoup de fumé. Après avoir prit une grande respiration tu te met en apnée et retire ton masque pour lui permettre de respirer un peu de l'air pur, pendant que vous avancez et quittez la pièce, rejoignant le couloir et assez rapidement, la fenêtre. Tu laisses l'homme à Cody pendant que tu sors pour retrouver la nacelle de la grande échelle, et le réceptionner. Alors que l'homme est enfin sorti, s'époumonant pour cracher la fumée qu'il semblait avoir avalé, un bruit de craquement retentit, laissant comme une impression de tremblement dans toute la maison. Tes yeux viennent trouver ceux de Cody, réellement inquiet. « C'était quoi ça ? »

/!\ le père à été trouvé

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Anxieux, Josh garde les yeux rivés sur l’immense manoir, attendant le retour de ses collègues avec les membres de la famille Hoffbrung. Et pas très longtemps après, c’est Roman, accompagné par un autre pompier, qui ramènent la première victime. Il s’agit d’un homme plutôt âgé, probablement le grand-père. Avant de repartir, Roman le briefe : pas de blessures externes apparentes, inhalation de fumée. « Ok merci. » Leurs échanges sont brefs, expéditifs, témoignant de l’urgence du moment. Chacun sait ce qu’il a à faire et le fait sans tarder. Josh se penche donc sur le cas du grand-père. L’inhalation de petites quantités de fumée ne provoque généralement aucun effet grave ou durable. Mais si la fumée contient certains produits chimiques toxiques (tels que ceux produits par le plastique lorsqu’il brûle) ou si l’inhalation est prolongée, alors de graves séquelles peuvent se développer. Parmi celles-là, il y a bien entendu la suffocation par le monoxyde de carbone ou l’intoxication au cyanure, mais aussi les lésions de la trachée, des voies respiratoires et des poumons. Dans le cas du vieil homme, ça ne semble pas très grave. Il tousse un peu et son âge avancé ne doit pas aider, mais il ne semble effectivement pas avoir été réellement touché. La respiration n’est pas sifflante, il n’y a pas d’essoufflement à noter et la trachée n’a pas l’air de lui provoquer de la douleur. Il y a de quoi être soulagé, du moins pour l’instant. « Je m’appelle Josh, je suis ambulancier. Vous êtes en sécurité maintenant. » Bien sûr, des examens sont nécessaires, notamment des analyses de sang pour mesurer les taux d’oxygène et de monoxyde de carbone, une radiographie du thorax et le passage d’une sonde souple dans la trachée si un médecin l’estime nécessaire. Les symptômes peuvent survenir jusqu’à vingt-quatre heures au plus tard. Mais pour l’heure, Josh a écarté les possibilités de danger et d’urgence et il installe donc le grand-père dans l’un des brancards, avant de lui administrer de l’oxygène à l’aide d’un masque facial. Il devra être conduit à l’hôpital ensuite, mais dans l’immédiat le traitement par l’oxygène est suffisant et il peut se concentrer sur d’autres blessés potentiellement plus graves. C’est à ce moment-là que le père est ramené, conscient mais avec des difficultés respiratoires. Lui aussi, il a inhalé de la fumée, mais à plus forte dose apparemment. Rapidement, Josh évalue la situation. Le quinquagénaire a visiblement besoin de médicaments qui ouvrent les petites voies respiratoires. Josh opte donc pour l’albutérol, sous forme d’aérosol, associé à l’oxygène et inhalé à travers un masque facial aussi. S’il y a un essoufflement devient persistant, alors une ventilation mécanique (un respirateur) pourra devenir nécessaire. « Ne vous en faites pas, vous pouvez respirer calmement avec ça. »

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**○ inscrit le** : 24/10/2016

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Le grand-père laissé aux soins de Josh, le pompier peut se concentrer de nouveau sur ce qui se passe au sein du manoir. Debout à côté des différents camions, il attend qu'on lui donne de nouvelles instructions. Le message de Wade ne tarde pas à arriver et l'ordre de mission pour Roman par la même occasion. Accompagné de deux autres pompiers, il doit aller retrouver le capitaine et l'aider. Pourquoi autant de monde ? Car il ne faut jamais être seul et si des pompiers se retrouvent à ramener l'enfant trouvé, alors il en faudra toujours un pour rester et chercher la potentielle deuxième victime. Ils s'avancent du bâtiment et mettent tous leurs masques avant de s'engouffrer dans les flammes. Malgré la fumée, ils s'avancent et font de leur mieux pour suivre le chemin indiqué par Wade. Assez vite, ils arrivent dans la pièce et les deux collègues de Roman récupèrent l'enfant pour le faire sortir de là et l'emmener vers une ambulance pour des soins. Ils ne sont maintenant plus que deux. Cet incendie ressemble vaguement à celui où le jeune homme s'est retrouvé piégé par les flammes et qui l'a contraint d'être à l'arrêt pendant près d'un an. Mais ça, il évite de trop y penser, sinon c'est prendre le risque de ne plus être concentré et de faire une erreur. « C'est par où ? » Concentré pour venir jusqu'ici, Roman n'a pas encore bien analysé la situation et forcément, il ne voit ce que Wade voit déjà. C'est pour cela qu'il laisse le capitaine prendre les devants. Mais il ne tarde pas à le suivre, pour ne pas le perdre dans la fumée. La pièce n'est pas très grande et pourtant, il est difficile de percevoir le corps. Les volets semblent à moitié fermés, ou alors, il y a quelque chose devant la fenêtre. À deux, ils essayent d'appeler, mais pas de réponse. Alors ils décident de faire le tour de la pièce, ratissant chaque centimètre. À côté d'un bureau, ils finissent par trouver quelqu'un et de ce que Roman arrive à percevoir, il s'agit d'une femme. « Je crois que c'est la mère. Elle est inconsciente. » Mais elle respire toujours et c'est une bonne chose. Alors qu'ils s'apprêtent à la relever pour la faire sortir de là, un bruit sourd se fait entendre et des débris semblent tomber dans l'une des pièces voisines. Les deux pompiers se taisent et essayent de déceler ce qu'il se passe. Mais rien. Le temps semblent s'être arrêté et plus rien ne bouge autour d'eux. « C'était quoi ça ? » Dit-il, le regard interrogateur. Wade n'en sait sûrement pas plus, ils étaient au même endroit. « Tout le monde au rapport ! » Roman porte sa main à sa radio et commence à répondre au chef de la caserne. « Hellington et Rhodes. Nous sommes dans un bureau. » Ou au moins ce qui en ressemble. Il n'a besoin de rien de plus, il veut juste savoir si ses hommes sont toujours en vies. « Il va falloir évacuer, il ne reste que quelques minutes avant que tout le bâtiment ne s'effondre ! » Sur huit habitants, ils n'en ont même pas trouvé la moitié. Pourtant, si cela devient une nécessité, ils devront partir et les laisser. C'est une partie assez difficile du boulot, mais s'ils ne le font pas, c'est eux qu'on retrouvera morts dans une pièce.

la mère est retrouvée au rez-de-chaussé

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**○ inscrit le** : 30/08/2020

Épaulé par Roman et un de leurs collègues, Wade confia l'enfant et s'attarda à trouver une éventuelle personne dans la pièce à côté. A chaque seconde qui passait c'était comme si la chaleur augmentait encore. L'air était chargé de fumée, ils n'y voyaient pas à deux mètres, malgré la présence des flammes très vives à proximité. Ils progressèrent avec prudence, jusqu'à trouver le corps d'une femme. Après un rapide examen, il s'avéra qu'elle était encore vivante. Là, dans l'immédiat, ils devaient la faire sortir d'ici. Le temps d'un battement de coeur et un bruit sinistre se fit entendre. Il se passait quelque chose et Wade n'aimait pas ça du tout. C'était comme si... tout venait de craquer... Quelques secondes de surprises puis la voix du chef résonna dans la radio. Et celui confirma ce à quoi Rhodes était en train de penser. Le bâtiment menaçait désormais de s'effondrer. Il ne fallait plus traîner. Quand il s'était lancé pour devenir capitaine, Wade savait qu'il viendrait un jour où il aurait une décision difficile à prendre. Aujourd'hui, il y en avait une... Il prit son talkie, après avoir regardé Roman un court instant. La prise de décision, il n'hésitait jamais à la faire. Seulement, quand elle mettait dans la balance, d'un côté la vie de victimes et de l'autre la vie de ses collègues, voire la sienne, il ressentait un pincement au coeur. Sa voix claire et limpide, enrouée par la présence de la fumée fut néanmoins sans appel :

- A toutes les unités, ordre d'évacuer immédiatement le bâtiment. Je répète, ordre d'évacuer et de stopper les recherches.

Comme souvent, sur le terrain, le grade était lié à une responsabilité. Wade aida Roman à hisser le corps de la mère sur son épaule. Ce ne fut pas difficile, car elle ne pesait pas lourd. Il posa sa main sur son bras et lui glissa :

- Sortons d'ici...

Un craquement sinistre se fit entendre à nouveau, plus fort. Une poutre se fracassa à quelques mètres d'eux, à l'emplacement où ils avaient trouvé la femme. Wade se hâta de faire passer Roman devant et ils se dirigèrent vers la sortie, alors que d'autres craquements assourdissants résonnaient. Rhodes s'empara de son talkie-walkie, tout en continuant à progresser, effectuant le chemin inverse, pour quitter cette fournaise :

- Shelby, Hurley, O'Brien, indiquez votre position. Confirmez si vous êtes sécurisés.

Du coin de l'oeil, Wade vit un mouvement. Il tourna la tête et dit à Roman :

- Je crois qu'il y a quelqu'un là-bas...

Une partie du plancher s'effondra à quelques mètres d'eux. Wade, habitué des bons réflexes, se dirigea rapidement vers l'endroit où il avait aperçu la silhouette. Il cria pour attirer l'attention de ce qui était peut-être une des victimes. Il allait revenir sur ses pas, lorsqu'il perçut à nouveau du mouvement. Cette fois, d'un geste précis et rapide, il attrapa l'enfant et le souleva, d'une façon un peu brutale certes, mais là, ils n'avaient plus le temps ! Sans réfléchir, il regagna la sortie. Entre ses bras, il prit le temps de regarder la petite fille, en sanglots, et de la rassurer :

- Doucement... c'est fini... nous allons prendre soin de toi...

/!\ Kacey à été trouvée

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Quand on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure façon d’aller de l’avant.
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#Manoir des Hoffbrung, South Bay.

Parce que nous faisons notre métier. Jude venait de passer le grand couloir où une fumée épaisse et abondante empêcherai plus d'un d'avancer aisément. Alors que des flammes éclairaient cette pièce, la jeune femme s'y engouffra. Ayant pour seul but : trouver Kacey. Jude ne tarda pas à se rendre compte qu'elle venait de mettre les pieds dans une sorte de salle de jeu pour enfants. Plusieurs jouets étaient éparpillés ici et là mais elle réussit à se frayer un chemin, cherchant la deuxième fille de la famille Hoffbrung. Visage en sueur caché derrière son masque, les yeux vifs qui ne cessaient d'analyser ce qui se trouvait autour d'elle, pieds discrets qui avançaient sur le parquet, la jeune femme s'arrêta subitement en sentant le parquet qui commençait à craquer.. Elle n'était pas si lourde que ça, mais avec cette combinaison alluminisée à l'intérieur de laquelle Jude avait hissé son corps, les calculs n'étaient plus bon. A chaque pas lents qu'elle effectuait, le parquet se mettait de plus en plus à craquer et la menaçait de s'effondrer à tout moment. Statique, elle essaya de garder une respiration lente. Il n'y avait aucun enfant dans cette pièce et elle se l'admettait. " A toutes les unités, ordre d'évacuer immédiatement le bâtiment. Je répète, ordre d'évacuer et de stopper les recherches. " Premier avertissement qui résonna dans son talkie walkie. Une grimace prit place sur son visage et ses pensées fusaient. "J'aimerais bien sortir oui..mais là ça va être compliqué j'pense.." se disait-elle en ayant la nette impression que son corps fondait dans sa combinaison.. Les flammes étaient d'autant plus grandes et la chaleur devenait presque insoutenable. "Paniques pas Jude, allez, paniques pas." se disait-elle à nouveau.. Mais elle avait encore son masque qui l'aidait à bien respirer. " Shelby, Hurley, O'Brien, indiquez votre position. Confirmez si vous êtes sécurisés. " Deuxième avertissement ? Toujours statique, Jude savait parfaitement qu'elle se tenait là, sur ce parquet qui ne devait tenir plus qu'à un fil désormais. L'une de ses mains de posa sur son talkie, actionnant la communication. Voix incertaine, soucieuse et légèrement instable, elle répondit en maitrisant sa respiration. " Ici Hurley... Je suis dans la salle de jeu.. je... Wade.. " La panique commençait à la gagner. Ses yeux écarquillés, elle se mit à analyser davantage les flammes qui se brandissaient tout autour d'elle. Elle les distinguait, une à une. Ces flammes avaient délibérément décider de former un cercle tout autour d'elle, ne lui laissant alors aucune issue. Et Jude se sentait isolée, totalement bloquée car elle savait..que si elle bougeait encore l'un de ses pieds, son état allait devenir critique. Sa respiration se fit alors un peu plus rapide et saccadé. Main toujours posée sur son talkie. " J'me suis fais encerclé.. " Elle relâcha la pression qu'elle exerçait sur son talkie et sa main reprit sa position initiale. C'est alors qu'elle se mit à sentir que sa gorge se serrait..à travers laquelle elle sentait la pulsation de son coeur qui ne cessait d'accélérer. "Paniques pas Jude, putain paniques pas!" se disait-elle à nouveau. Elle abaissa son regard sur ses pieds qui ne bougeaient strictement plus alors que le haut de son corps s'affolait.. Ses poumons se mirent à chercher plus d'air...ses yeux se mirent à chercher une issue. "Mais comment j'vais m'en sortir..." pensa t-elle. Elle pivota légèrement, remarquant une fenêtre close. Non, elle n'allait pas se jeter par la fenêtre. Elle ne voyait rien, ni personne..seulement ces flammes qui flamboyaient, brûlaient, dévoraient de plus en plus tout ce qui se trouvait autour d'elle. Un bruit sourd se fit entendre non loin d'elle, surement un meuble dont le bois craquait sous l'effet de l'embrasement. Jude sursauta mais malheureusement, ce bruit déclencha en elle cette panique intérieure. Respiration de plus en plus rapide, la jeune femme avait l'impression de suffoquer dans ce masque. Alors elle le retira. Erreur de sa part, car la chaleur venait directement se plaquer contre sa peau, son visage semblait brûler alors qu'il se tenait encore à quelques mètres des flammes. C'était juste insoutenable. Cherchant à mieux respirer, elle se mit à crier par instinct de survie. " HEEY ! " Surement un appel au secours..peut être que l'un de ses collègues passait par là et l'entendrait pour mieux la positionner dans ce manoir. Manoir désormais devenu un véritable chaudron. Souffle coupé, la jeune femme réfléchit un instant et s'accroupi pour chercher un air moins chaud. Elle s'allongea même sur le parquet en répartissant délicatement le poids de son corps sur une plus grande surface. Quelques toux, elle plaqua ses mains contre le sol brûlant.. La peau de son visage se noircissait face à ses flammes incessantes. Elle avait l'impression que ses yeux brûlaient, et finit donc par les fermer. Quelques toux encore, sa respiration s'amplifiait, crépitait et sifflait légèrement à chaque inspiration.. Les flammes se rapprochaient, elle les observait.. Un dernier effort, sa main se reposa à nouveau sur son talkie. " Wade.. " Seul mot auquel elle s'accrochait parce qu'elle savait qu'il était là, quelque part, pas très loin d'elle. Seul mot qu'elle réussit à prononcer alors qu'elle s'asphyxiait dangereusement les poumons.. Talkie relâché, main qui devenait molle, Jude perdit connaissance..

Jude Hurley ne s'était jamais vraiment posé la question de comment elle quitterait le monde des vivants. Au vu de son jeune âge, elle n'y avait guère pensé car dans la suite logique de la vie - pour sa part -, les personnes âgées quittaient en premier ce monde, puis les parents, quelques adultes puis les enfants qui avaient bien grandis entre temps.. Mais en exerçant ce métier de pompier, elle s'était tout aussi bien rendu compte que la mort pouvait bien emmener chaque être vivant et ce, peut importe son âge, son état de santé.. Alors non, elle n'avait jamais pensé à sa propre mort.. Elle n'avait fait aucun testament. Et puis qu'est-ce qu'elle aurait bien pu mettre dedans ? Aucune descendance, orpheline de sa mère, aucun biens, quoique...elle savait que la caserne céderait surement son casque à son père absent...

Corps allongé sur ce parquet, flammes qui gagnaient du terrain. Plus aucune pensée ne l'envahissait..Jude s'était faite avoir. Toute l'aile ouest menaçait de s'effondrer et la jeune femme se tenait là, dans cette pièce de l'aile ouest. Corps inanimé, Respiration faible, inconsciente.. L'air était devenu irrespirable, la chaleur trop importante. Le parquet céda sous les flammes et le corps de Jude se fit entrainer dans cette chute de quelques mètres de hauteur. Cet effondrement infligea aux survivants et aux secouristes un bruit sourd et lancinant. Un bruit qui venait siffler dans chacune des oreilles, alors que le temps semblait s'être arrêté un bref instant. Son corps flotta rapidement dans les airs et s'écrasa violemment sur une table en bois, - dans la pièce en-dessous, au rez-de-chaussée - qui malgré les autres meubles du manoir, tenait encore debout. Sans plus aucune énergie, corps totalement hypotonique étalé sur cette table en bois, cette dernière semblait devenir un bûcher alors que les flammes se rapprochaient une nouvelle fois de Jude..

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@jude hurley @roman hellington
@josh wilson @wade rhodes

03 fevrier 2021 ○ Le père affaiblit réussit, avec votre aide, à redescendre. Grande échelle pas encore totalement prête à se rétracter, vous hésitez : tu ne sais pas s'il reste encore du monde à l'intérieur. Coup d'oeil vers l'extérieur, esplanade pleine de pompiers venus en renfort tant l'incendie était important, mais aussi, pleine de journalistes déjà sur les lieux, comme des vautours prêts à sauter sur la première charogne. Ça t'énerve; médias qui ne méritent pas la catastrophe pour booster leur popularité. Mais tu passes à autre chose, récupère ton masque d'oxygène pendant que l'homme descend accompagné d'un autre pompier venu le réceptionner. Tu regardes tes collègues, attend que l'un d'eux prenne une décision, comme si vous vous reposiez chacun les uns sur les autres pour continuer ou juste arrêter et attendre. Sauf que s'il restait du monde, à l'intérieur, tu savais que ce serait impossible de tenir en bas. Tu comprenais déjà pas comment certains réussissaient à attendre sans rien faire, obligations qu'ils avaient, parce qu'envoyer tous les soldats du feu au bûcher en même temps serait du suicide, le meilleur moyen que l'incendie soit vainqueur. Soubresaut qui domine vos corps quand un craquement sinistre résonne dans la bâtisse, t'écarquille les yeux en sentant le sol trembler. Un hochement de tête vous accorde et tu escalade la fenêtre pour rejoindre la nacelle de la grande échelle; les laissant passer avant, tu t'autorise un dernier regard en arrière, regrets que t'es sûr d'avoir dès que t'auras mis le pied au dehors du brasier. Mais Chance, t'es pas un héro, t'as rien d'un héro. T'as pas des supers pouvoirs qui te protègent des flammes, qui se rende invisible ou avec une force surhumaine. T'as jamais su sauver tout le monde, en dix ans. Décès survenus dans ton équipe, dans tes amis. C'est toi, qu'à chercher à reproduire le schéma, malgré les réticences de tes proches. Maxyne t'avait prévenu; est-ce que tu seras capable de surmonter l'échec, une nouvelle fois ? C'est pas en restant dans le manoir que tu le sauras, au contraire, tu finiras par y rester. Alors tu sors en suivant tes collègues; l'un d'eux s'apprête à donner la consigne de rétracter l'échelle, pendant qu'un nouveau craquement tremblant imprègne l'air. Cody hurle d'arrêter la nacelle, tu le suis d'un signe négatif de la main : non, pas encore. Vous voyez une silhouette se diriger à toute vitesse vers vous, sortir du nuage opaque de fumée. Corps plus maigre, plus petit que celui que vous venez de sortir : un gosse. Tu te précipite pour raccrocher la fenêtre avec les bras, tend une main au gamin qu'à réussit à vous rejoindre par on ne sait quel miracle. Agilité qui dépasse toute attente, l'adrénaline qu'emprunt son corps doit lui avoir fait pousser des ailes puisqu'il n'a pas de mal à sortir de la maison pour vous rejoindre avant de s'effondrer à genoux dans la nacelle. Au même moment, vos noms résonnent dans la radio. T'enlèves ton casque pendant que le mécanisme de la nacelle, cette fois-ci, se met à vous descendre. Main que tu portes jusqu'à la radio pour répondre à Wade. « Ici O'Brien, avec Shelby et Garcia. On vient de sortir du manoir, un homme d'une cinquantaine d'année et un enfant, pas plus de dix ans, trouvés. Rien à signaler pour l'instant. Et vous ? » T'attends avec intention d'entendre la voix de Jude et des autres signifier leur présence, mais le gosse t'inquiète. Muet et essoufflé, il reste stoïque. Regard que t'échanges avec tes collègues, tu ne sais pas vraiment quoi faire face à ça; alors tu lui demande s'il se sent bien, comment il va, comment il s'appelle. Son regard est vitreux. Tu lui demande s'il respire bien, là, il hoche la tête, lentement, doucement. Presque imperceptible. Alors quand l'échelle vous à complètement descendus, tu prends le môme dans tes bras, l'emmène jusqu'à Josh. « Il vient de sortir du manoir, il devait être caché. Pas de brûlures au premier coup d'oeil, mais il n'a pas dit un mot...» Tu dis à ton collègue, assez bas après avoir posé l'enfant sur la remorque du camion. Vous vous tournez vers le brasier, nouveau bruit sourd que tout le monde entend. « Tu sais s'il reste du monde, à l'intérieur ? Et la famille ? On a sorti tout le monde ? » Regard plein d'espérance que tu lances à ton pote, tu finis par t'asseoir, essoufflé toi aussi, à côté du gosse, une fois que Josh t'a répondu à l'abris de l'oreille juvénile qui était choqué par ce qu'il venait de vivre; fin d'après-midi vraiment éprouvante.

/!\ Christopher à été trouvé

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**○ inscrit le** : 24/10/2016

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Il interroge son collègue sur le bruit qu’ils viennent d’entendre, mais au fond de lui, Roman connaît déjà la réponse. Il y a plusieurs mois, presque deux ans maintenant, il l’a entendu et ce n’était pas bon. Quelques minutes après cela, il chutait de plusieurs mètres et sa jambe s’empalait sur une barre de métal. Ce qui est en train de se passer dans ce manoir se rapproche de l’incendie du bâtiment qui l’a privé de plusieurs mois loin de la caserne, mais ça, il ne doit pas y penser. Se perdre dans cette précédente intervention, c’est prendre le risque de s’éloigner de la réalité et là, avec cette mère de famille sur l’épaule, Roman ne peut pas se le permettre. Alors il se concentre sur ce qui se passe actuellement et il enchaîne les pas pour sortir de ce four le plus vite possible. Sur le chemin, Wade s’arrête. Il a remarqué une silhouette. Le père de famille, lui continue. Il redresse un peu la femme sur son épaule et il continue. L’ordre est clair, il faut évacuer et il est persuadé que son ami ne tardera pas à le suivre, seul ou accompagné d’une autre victime. Enfin dehors, Roman peut de nouveau respirer. Il emmène la femme à la victime à l’une des ambulances et retire son masque avant de prendre place à côté de ses collègues. Tous, ils attendent. Tous ils espèrent que l’équipe au complet sorte, mais dans ce bâtiment, il reste Jude. Et la manière dont elle parle dans le talkie-walkie ne présage rien de bon. Perdre un civil ça fait quelque chose, mais perdre un pompier, c’est quelque chose d’inimaginable. Chaque jour, ils mettent leurs vies en danger. Pourtant, jamais il n’imagine le pire. Sûrement parce qu’ils n’auraient plus le courage de s’engouffrer dans des bâtiments en feu. Les choses s’accélèrent, la tension monte et c’est palpable. Ils sont tous là à attendre qu’un miracle se produise ou qu’une décision soit prise. « Elle était partie où ? » Dans deux équipes différentes, Roman ignore sur quel niveau a été envoyé, sur quelle partie du manoir elle se trouve. Le chef de leur caserne mentionne le premier étage. Ce n’est pas bon et à en voir la fumée noire qui s’échappe des fenêtres, les chances de la sortir en vie se réduisent. « Le plancher est bien trop fragile, si nous décidons d’envoyer quelqu’un à l’étage, il faut que ce soit le plus léger. » Il est inutile de causer plus de dégâts. Si une partie du sol s’est effondrée sous Jude, le reste suivra lorsque quelqu’un d’autre s’y aventurera. Il faut réfléchir pour pouvoir choisir la meilleure approche, mais il faut le faire vite. Chaque seconde qui passe, ce sont des centimètres gagnées par le feu. « Nous ne pouvons pas y aller à beaucoup, ça serait prendre le risque de bloquer plus de personnes. » C’est difficile à dire, mais c’est pourtant vrai. Partir l’aider ne doit pas se transformer en "mission suicide".

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**○ inscrit le** : 30/08/2020

A peine Jude a-t-elle eu le temps de répondre dans son talkie-walkie que Wade se tend. Lui qui d'ordinaire est parfois difficile à suivre, se renferme soudain. C'est la chape de plomb qui l'envahit. L'un de ses collègues est en danger. Il le sait dès qu'il l'entend parler dans la radio. Rhodes est responsable de son équipe, mais ça n'est pas pour ça qu'il s'inquiète, dans le fond. Non, la caserne c'est une famille et si quelqu'un est blessé ou tué, c'est comme si soudain on perdait un être très cher. La salle de jeu... dès qu'il a l'information, Wade passe en revue le bâtiment de l'extérieur. Quelques secondes, parce que gaspiller davantage de temps là-dessus ne servirait strictement à rien. Il était impossible de l'extérieur, de savoir à quoi correspondait telle ou telle pièce. Le bâtiment était défiguré par les flammes, rougeoyant... entouré d'une fumée noirée. L'enfer... dont il n'existait aucun plan fiable, pas même dans la Bible. Une fraction de secondes plus tard, Wade accourt vers la mère, choquée mais consciente, Roman juste à côté. Avec délicatesse mais de façon très directive, il lui demande où se situe la salle de jeu dans le manoir. Elle réfléchit quelques secondes puis désigne une partie du manoir à l'étage. Aussitôt, Wade se mit à réfléchir, comme à l'armée. Il fallait prendre une décision, très vite. Roman avait raison. Si quelqu'un y allait, il fallait qu'il soit léger, le sol était considérablement fragilisé. Au delà de ça, extriper Jude de là, c'était prendre un risque considérable. Mais pas question de la laisser brûler vive. Il désigna la fenêtre fermée à l'étage. Il ramassa le premier caillou qui se trouvait à portée et le jeta sur le carreau pour le briser. Aussitôt un retour de flammes jaillit vers l'extérieur. Dans son talkie, Wade demanda :

- Besoin d'une échelle et d'un harnais... on va passer par la fenêtre et on va la sortir de là... Chance, Roman, avec moi !

- Wade...

- Jude... nous arrivons, tiens bon !

Il se posta en bas et aussitôt que l'échelle fut posée sur le mur, il dit à Roman :

- Tu es le plus léger de nous trois. Mets ce harnais et récupère-la...

Un craquement sinistre se fit entendre, alors que sous leurs yeux, ils virent les flammes s'agiter dans le bruit sourd d'un effondrement. Le choc fragilisa davantage l'un des murs qui craqua dangereusement, rendant toute escalade avec l'échelle impossible. Wade pesta mais se remit aussi à analyser la situation et à réfléchir. Impossible de s'en tenir au plan A. Un morceau du toit ploya à son tour. Ils ne disposaient que de peu de temps. Il fit signe à Chance et Roman de le suivre, alors qu'un nouveau craquement plus lointain résonna tel un requiem sinistre.

- Il faut retourner à l'intérieur ! Roman, tu te postes à l'entrée et tu tiens la corde. Chance et moi, nous allons entrer pour tenter de la récupérer. La corde nous permettra de nous repérer dans la fumée

Ils auraient besoin de plusieurs bras pour soulever d'éventuels décombres. Sans plus attendre, Wade retourna à l'intérieur et avec rapidité, il marcha au travers des flammes crépitantes pour arriver jusqu'à la pièce. La chaleur était étouffante. Ils n'y voyaient pas à deux mètres. Chance et lui tenaient la corde. Heureusement, les décombres n'étaient pas nombreux et ils purent entrer dans la pièce. Il fallut plusieurs longues secondes avant que Wade ne distingue un corps au sol. Celui de Jude, car elle portait sa tenue. Quelques gravats et morceaux de bois couvraient ses bras et ses jambes.

- Elle est là ! Il faut la dégager !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Nouveau craquement... la corde fut "tirée". Etait-ce Roman ou bien un débris ? Difficile à dire. Alors que le corps de Jude était totalement dégagé, Wade la passa par dessus son épaule et se redressa. Le sol trembla alors qu'à côté, tout commençait à s'effondrer. Il fallait partir et vite...

- Foutons le camp d'ici !

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