requiescat in pace → lucy

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requiescat in pace / @Robin Wade

Les morts reviendront. C'est à faire froid dans le dos quand Lucy entend ces quelques mots. Veut-elle revoir ces morts ? Veut-elle rester qu'avec les vivants ? Bien qu'elle n'en tolère que certains... Elle n'a pas encore la bonne réponse à donner et ignore en fin de compte tout de ces morts. Et pour elle, ça, c'est flippant. Mais au fond, Lucy ne semble pas encore prête à affronter un tel monde. Elle ne compte encore moins mettre sa famille au courant. Non, elle ne sera aucunement reniée des Jenkins mais une petite voix lui dit que personne de son entourage ne doit être au courant. Seule, elle devra apprendre à vivre avec, si la réalité ne se joue pas d'elle, bien entendu. Alors oui, c'est du tout vu pour elle, seule Robin sera l'unique intéressée et avertie de ce nouvel aspect de sa vie. Mais une vague déferlante de questions la turlupine. Elle ne sait rien de ce monde, et ses pupilles finissent par s'abaisser un instant sur le reste de son café avant de lui demander, si elle aussi, elle se définit médium.

Alors elle aussi, elle est une médium. Représentation que Lucy à totalement du mal à s'imaginer et à en saisir encore le sens. Parce que ça fait beaucoup en une soirée, de lever le voile sur des âmes errantes, de découvrir et de poser un tel mot sur sa propre personne et surtout de se rendre compte qu'elle n'a sans doute pas vraiment de troubles de l'humeur. A qui doit-elle désormais faire confiance ? A t-elle eut raison en fin de compte d'oublier de prendre ses traitements ? Mais que doit-elle fait maintenant ? Tant de questions qui commencent à l'oppresser dans le fond de ses entrailles mais qui soudainement sont obsédées par une nouvelle présence..

Assez loin de ce café, de l'autre côté de la fenêtre, sur l'autre versant de la route..debout sur le bord du trottoir, les yeux rivés sur la jeune femme, bras relâchés, les pieds bien ancrés sur le sol mais dont le corps n'est que très peu mouillé par toute cette pluie. Le regard détourné sur cet homme à moitié souillé, à moitié nu, Lucy ne daigne plus entendre les paroles de Robin.. Son audition se brouille davantage alors que la jeune femme décide de couper court aux paroles de son interlocutrice en quittant subitement la table. « Dis moi que lui, tu le vois ? » Oubliant son manteau sur place, Lucy se précipite pour sortir du café. Les yeux écarquillés et bien ancrés sur cette silhouette qui se dessine pourtant parfaitement et qui a désormais regagné le centre de la route.
Une fois dehors, la pluie reprend de la vitesse et l'averse ne semble plus s'arrêter. Apeurée de voir un homme au beau milieu de la route, c'est l'angoisse qui se manifeste chez Lucy, par peur de le voir se faire renverser.. « Hey ! Mais vous êtes fou ou quoi ?! » Se déplaçant précipitamment le long du trottoir, Lucy ne le quitte pas des yeux une seconde malgré la pluie qui s'abat de plus en plus sur son visage crispé. « Remontez sur le trottoir ! » Pas encore impuissante, Lucy décide de poser un premier pied sur la route après avoir jeter un rapide coup d'œil de chaque côté, se rassurant qu'il n'y a - pour le moment - aucune voiture. Sur le qui-vive, elle s'avance davantage sur la route pour rejoindre cet homme encore bien trop silencieux à son goût. Alors elle presse le pas, voulant pratiquement se jeter sur lui pour le faire reculer. Mais la silhouette disparaît. Ses bras se referment devant elle, juste sous ses yeux incompris, brassant le peu d'air qui se tient à endroit là. C'est l'incompréhension totale. Et ça recommence... n'a t-elle déjà rien apprit du cimetière ?

Troublée, désorientée au beau milieu de cette route trempée, son regard humidifié ne se relève que pour visualiser ces phares qui éclairent rapidement son visage..

...

PAR ZAJA.

**○ inscrit le** : 18/01/2020

requiescat in pace

I fear no evil. The shadow is mine and so is the valley.

Ça devait faire beaucoup à digérer en quelques heures. Raison pour laquelle Robin s’explique, blablate, monologue, sans pour autant attendre quoi que ce soit en retour. Elle laisserait à cette jeune femme le temps de se remettre de ses émotions, elle voyait bien que c’était un choc. Au bout d’un moment, elle eut même carrément l’impression qu’elle avait perdu son attention puisque le regard de son interlocutrice était tourné vers la vitre. Robin savait très bien que si elle le suivait, elle ne verrait rien d’autre que les passants foulant les trottoirs de la ville, si bien qu’elle ne prit pas cette peine avant qu’elle ne lui demande si elle le voyait aussi.
« Qui ça ? »
Ça l’embêtait de demander mais pour déterminer s’il s’agissait d’un vivant ou d’un mort, Robin était dans l’obligation de demander des précisions. Qu’elle n’obtint pas étant donné que l’autre jeune femme se leva soudain et elle sentit urgemment qu’il fallait qu’elle la suive. Ce qu’elle fit, abandonnant à son tour ses affaires dans le café.
« Attends ! »
Bon sang, pourquoi n’avait-elle pas pris la peine de noter son nom quelque part lorsqu’elle lui avait rendu visite à l’hôpital ? Ça lui serait quand même un peu utile en ce moment. Mais elle savait pourquoi ; elle ne pensait pas la revoir un jour. Son intuition s’était gourée du tout au tout cette fois.

Dehors, le temps ne s’était pas rétabli, bien au contraire, Robin fut trempée des pieds à la tête en un temps record. Mais la jeune femme devant elle aussi. La pluie rendait sa vision un peu trouble mais elle la distingua s’agiter et crier à la personne qu’elle poursuivait qu’il était fou et qu’il fallait qu’il remonte sur le trottoir. Sauf qu’elle ne voyait personne sur la route. Enfin… à part la jeune femme. Prise dans les phares d’une voiture fonçant sur elle en klaxonnant furieusement. Merde… Si elle n’agissait pas tout de suite, c’est dans l’au-delà qu’elle finirait. Sans réfléchir outre mesure, Robin se jeta sur elle, leur faisant perdre l’équilibre à toutes les deux tandis qu’elles roulaient dans le caniveau. Une chose est sûre, c’est que toute l’élégance, le chic, le glamour de Robin s’étaient envolés en une fraction de seconde. Mais elle avait encore sauvé une vie. Décidément, elle devrait songer à le mentionner sur son CV un jour ou l’autre. Enfin, elle se releva. Puis tendit la main.
« Je t’en supplie ne fais plus ça si tu veux pas refaire un tour dans le comas, d’accord ? Ces gens-là sont morts, toi non. »@Lucy Jenkins

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four years in a row :

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requiescat in pace / @Robin Braithwaite

Elle le voit. Cet homme à travers la vitre, au beau milieu de la route, sous cette pluie battante. Mais rien ne l'empêche de quitter ce café pour lui porter secours en faisant une totale abstraction de ce que Robin peut bien lui dire... Du moins, c'est bien ce qu'elle croit. Qu'il est en détresse, égaré, qu'il n'a surement pas conscience qu'il risque de se faire percuter par un camion ou encore une voiture. Et peut importe la taille et la forme du véhicule, le choc sera mortel, il n'y a pas de doute. Alors la jeune femme s'empresse de traverser pour le retrouver. Mais il n'y a plus rien, plus personne. Seule la pluie qui s'abat sur ses mains alors qu'elle tente de se saisir de cette image qu'elle a encore de cet homme. Il a disparut, et désormais c'est elle qui se retrouve au beau milieu de ce passage. Incomprise, elle n'arrive qu'à relever son regard pour voir ces phares l'éclairer et s'approcher d'elle à toute vitesse.

Et il en a fallut de peu pour retrouver cet état comateux... C'est bien grâce à Robin, qu'elle se retrouve alors toutes les deux dans ce ravin. C'est allez si vite, qu'elle ignore même par où la jeune femme est arrivée. La pluie n'a fait que brouiller son champ de vision, la peur n'a fait que la paralyser alors qu'elle voyait ces phares se rapprocher dangereusement d'elle. Mais Robin n'a pas hésiter. Elle s'est jeté sur elle, quitte à se salir et à se tremper davantage dans ce ravin. En soit, elle vient de lui sauver la vie. Tant bien que mal, Lucy a tenter d'amortir leur chute mais ses pieds baignent déjà bien dans cette boue vaseuse et liquéfiée par la pluie. Pas un mot de plus, encore allongée dans le ravin, elle regarde Robin qui lui tend la main et qui la met en garde. Instant douteux, Lucy fixe sa main avant de la saisir pour se relever. Redressant par la même occasion son regard qui se veut un peu plus déterminé et confiant. « Alors aidez-moi à faire la différence, Robin. » Elle a besoin de son aide. Une fois de plus, elle a probablement risqué sa vie pour ce qu'elle croyait être une réalité. Nulle envie de retomber dans le coma. Lucy ne pourrait pas refaire vivre cela à sa propre famille. Alors à l'avenir, elle tentera de rester sur ses gardes, et de ne pas foncer, tête la première.

Littéralement trempée de la tête aux pieds, la jeune femme se sent mal à l'aise. Ses vêtements commencent à peser sur son corps et l'inconfort est de plus en plus présent. Fixant à nouveau le regard sombre de Robin, Lucy reprend quelque peu sa lucidité et rajoute. « Dès ce soir... je ne veut pas attendre un jour de plus. » Il s'est passé tellement de choses ce soir, qu'elle ne peut repousser leur deuxième rencontre. Curieusement, la jeune femme se sent prête. A faire face à ses démons, à apprendre la différence entre la réalité et ce qu'elle peut voir à côté. Elle est prête, même si au fond d'elle, la peur, l'inquiétude la gagne déjà dans l'antre de son estomac... En réalité, elle ne lui laisse pas vraiment le choix. Sans doute que Robin a une famille, peut être même des enfants...mais Lucy a besoin d'elle.

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PAR ZAJA.

**○ inscrit le** : 18/01/2020

requiescat in pace

I fear no evil. The shadow is mine and so is the valley.

Robin n’a rien d’une héroïne ; si elle s’escrime tant à venir en aide aux autres, ce n’est pas seulement parce qu’elle a le cœur sur la main mais parce qu’elle sait ce que ça fait de voir ses proches vous tourner le dos et de ne trouver refuge qu’auprès de parfaits inconnus. La jeune femme était un véritable alien aux yeux des autres membres de sa famille, ainsi qu’auprès de ses amis. Aucun d’eux ne l’avait jamais comprise et elle se forçait à devenir quelqu’un d’autre en leur présence : la personne qu’ils souhaitaient côtoyer, pas celle qu’elle était réellement. La seule personne avec qui elle se permettait cette folie n’était autre que son fiancé. Lui ne la jugeait pas, ne passait pas son temps à remettre en question ce qu’elle ressentait. D’accord, il était peut-être un peu dépassé par tout ça mais avec lui, elle pouvait se permettre d’être elle-même sans la moindre crainte : il l’aimait de cette façon. Non, bien sûr que Robin ne prétendait pas donner à d’autres ce qu’elle avait trouvé uniquement auprès de Matt, mais si elle pouvait leur en donner ne serait-ce qu’un tout petit aperçu alors ça serait déjà pas mal. Et ça commençait par se rouler dans la boue avec cette petite nana un peu spéciale, à priori. Si elle voulait l’aider aussi, il allait falloir qu’elle devienne une espèce de tuteur pour elle, exactement comme elle le lui demanda ensuite. Ça lui paraissait infaisable ; d’abord et avant tout parce qu’elle-même ne comprenait pas encore tout de sa propre particularité. Néanmoins, la jeune femme hocha sobrement la tête.
« D’accord. On va retourner là où on s’est rencontrées la première fois. »
Pas au cimetière, non, comme dit précédemment, les âmes errantes semblaient fuir cet endroit comme la peste. Non, à l’hôpital. Elle s’était longtemps demandé pour quelle raison cet endroit lui fichait la chair de poule : sa mère y travaillait depuis toujours, elle aurait dû s’y sentir en sécurité mais c’était loin d’être le cas. Au point que Robin préférait chercher des solutions auprès de spécialistes orientaux lorsqu’il lui arrivait de tomber malade ou encore de se faire mal. Ça faisait des dizaines d’années qu’elle n’avait plus vu un médecin reconnu par le corps médical. Mais la réponse était assez simple en vérité : cet endroit-là grouillait littéralement d’âmes en peine. Robin prit tout de même le temps de retourner au café récupérer ses affaires qu’elle avait laissées en plan en se lançant à la poursuite de l’autre jeune femme puis elle retourna à sa Cox, la jeune femme sur ses talons.

Une fois sur place, il s’avéra que les urgences étaient en ébullition, elle eut très rapidement l’impression de suffoquer, et Robin fut quelque peu surprise de croiser sa mère, en tenue d’infirmière dans les couloirs.
« Robin ? Qu’est-ce tu fais là, trésor ? Tout va bien ?? »
Sa dégaine de rat mouillé couvert de boue ainsi que celle de sa compagne de la soirée pouvait en effet laisser le doute planer.
« - Oui, maman, t’en fais pas, tout va bien. Mais qu’est-ce qui se passe ce soir ?
- Oh, un accident de la route impliquant un car transportant toute une équipe de rugby. D’ailleurs il faut que j’y aille, si tu es sûre que tout va bien… »
Sa mère lui lança un regard incertain, notamment parce qu’elle savait très bien que sa fille aînée n’était pas du genre à venir traîner ici par plaisir mais elle la rassura d’un imperceptible mouvement de tête et sa mère dut croire qu’elle était là pour accompagner cette autre jeune femme. Ce qui était un peu le cas. En parlant de ça…
« Ferme les yeux. Ne les rouvre pas avant que je te le dise. »
Jusqu’à ce jour, Robin ne s’était jamais rendue compte que les visions d’esprits pouvaient parasiter le sien mais elle comprenait. Si elle voulait pouvoir faire la différence entre les vivants et les morts, il allait falloir qu’elle fasse confiance à ses autres sens. Notamment le sixième. Celui qui était le plus développé chez Robin.
« Qu’est-ce que tu ressens ? »
Il faudrait qu’elle se concentre et ce sens ne serait sans doute pas aussi aiguisé que celui de la jeune femme mais c’était normal, Robin avait appris à s’y fier comme un aveugle devait se fier à tous ses autres sens plutôt que la vue et ce depuis toujours.@Lucy Jenkins

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