Qui a augmenté la température ? [ft. Kaïn]

Peut-être que ce n’est pas éthique de chauffer le frère de sa meilleure amie, encore moins si cette amitié part d’une drague de longue haleine et d’une partie de jambes en l’air hasardeuse. Ça faisait bien longtemps qu’il n’y avait plus rien entre Andy et toi, à supposer qu’il y avait eu quelque chose d’autre qu’un défi, de l’alcool et des embrassades sous les couettes. Même quand tu as essayé de jouer le romantique, elle t’a envoyé sur les roses. Du coup, tu n’as pas de raison de repousser Wade, parce que l’autre Rhodes n’aurait rien à dire là-dessus. Elle a eu sept longues années pour se réveiller à ton sujet, tu l’aurais su si elle voulait autre chose que ta modeste amitié. Elle t’a quand même fait douter Andy. Obligé de rester quelques secondes interdit au milieu des stands, champagne qui dégouline sur ton torse après une bousculade avec Wade. Tu veux te donner bonne conscience avant de foncer dans le tas, juste au cas où. L’appel luxurieux ne se fait pas attendre, susurres d’un Wade ardent qui tournent en boucle dans ton esprit. Depuis quand tu hésites alors que le plaisir est à gagner ? Un dernier verre pour t’offrir une dose de courage, sait-on jamais. De toute façon tu ne conduis pas, et Wade non plus. Tu as le temps avant de le rejoindre alors tu en as profité pour faire un petit tour de reconnaissance, voir si tu pouvais saluer Andy sauf que cette lâcheuse était belle et bien partie. Tant pis, tu te grilles une clope à la place, passant les portes de la salle des fêtes pour aller retrouver Wade. Incapable de faire attention à l’heure, tu espères que tu n’as pas loupé le gong des dix minutes. Tu pourras toujours te débrouiller pour trouver l’adresse de sa coloc, si jamais tu ne l’as pas déjà notée quelque part.

Manque de temps, tu tombes pile sur Wade qui s’engouffre dans le taxi. Tant pis pour la cigarette, tu t’en prendras une à la fenêtre de sa coloc, si ça ne le dérange pas. Ou dans la rue, si vraiment l’odeur du tabac est insoutenable pour ses colocataires. Rictus espiègle sur les lèvres, diable dans les yeux, tu scannes le pompier du regard, t’attardant sur le sourire qu’il t’offre. « Excuse-moi, j’ai failli être en retard pour notre rendez-vous. » Est-ce que ça en était vraiment un ? Probablement. Mais pas dans le genre romantique, plutôt quelque chose de moins catholique. Même les plus beaux Apollons de cette Terre, à l’image de Wade, ne pourrait pas te convertir au romantisme. Tu penses plus avec ce qu’il y a en bas que ce qu’il y en haut. Et Rhodes, il a le charisme et le physique, de quoi émoustiller la partie en toi qui réfléchit le plus. Une faim qui s’éveille sans que ce ne soit les effets d’un estomac vide comblé uniquement de pétillant alcoolisé. Tu montes à ton tour dans la voiture, trajet court qui t’arrange. Le chauffeur a le regard rivé sur la route alors la paire d’yeux que tu sens sur toi ne peut être que celle de Wade. Tes prunelles glissent alors sur ses doigts qui s’affairent à déboutonner le haut de sa chemise, sourcil arqué quand tu l’écoutes te murmurer sa chaleur. Tu tombes sur son visage qui semble effectivement rougi par la chaleur, à moins que ce ne soit le feu de circulation qui en rajoute des tonnes. Tu ne ricanes pas, garde la discrétion que Wade semble vouloir adopter. Loin de toi l’envie que le regard du chauffeur se pose sur vous, tu n’es pas vraiment fan de l’exhibitionnisme. Pas pour ça. « On dirait bien que tu n’as pas l’habitude de faire la fête et de boire du champagne. Tu es rouge comme un coquelicot. » Il te parle de la matière de vos pantalons, une main joueuse qui sait bien où se poser. Tu retiens le râle qui s’apprête à faire vibrer tes cordes vocales. « Ça ne vaut pas un bon short comme à l’entraînement. Dommage que je n’ai pas de vêtements de rechange, je vais devoir rester dénudé. » À ton tour de murmurer, de laisser glisser des paroles impudiques. À la place de rentrer dans son jeu du déshabillage, tu laisses glisser ta chevalière au sol, l’anneau en or qui roule jusqu’à ses pieds. Ça n’attire pas plus l’attention que ça du chauffeur, maladresse habituelle des clients surtout à une heure tardive. Tu te penches alors vers Wade, laisse courir rapidement ton souffle sur lui avant de te pencher entre ses jambes, une main qui cherche l’anneau fuyard quand l’autre glisse à son tour sur ses cuisses pour l'enchaîner à tes cajoleries. Donnant-donnant, tu n’es pas du genre à prendre sans rendre. Tu laisses traîner ta recherche, râlant un peu au passage pour ne pas attirer les soupçons. « Il fait vachement sombre, je vois que dalle… » Au bout de longues secondes, tes caresses se stoppent et tu finis par te redresser, le fier anneau de nouveau au doigt et un rictus qui orne malicieusement tes lippes. Tu profites alors de votre proximité pour susurrer à nouveau à Wade. « Désolé d’avoir encore augmenté la température… » Tu n’es pas désolé du tout. Le taxi ralentit, signe que vous avez bientôt atteint votre destination. « Dis, par hasard est-ce que tu as du chocolat chez toi ? » Idée gourmande qui te vient en tête, en plus ça aurait la particularité d’être aphrodisiaque.

(c) mars.

Lèvres pincées, tu te dis qu’il n’a peut-être pas tort. Quoique, tu n’as pas préparé de stand, et ce matin tu as eu le droit à une grasse matinée parce que le week-end tu n’as pas entraînement. Cependant, tu as déjà festoyé après une grosse journée, alcool qui met trop de temps à parcourir l’ensemble de ton organisme avant de t’achever. La faute à l’habitude de boire encore et encore, tes quatre coupes de champagne ne te font d’ailleurs aucun effet hormis te rendre encore plus taquin que d’habitude. Séduction qui pulse dans tes veines, tu profites de la situation pour faire exploser le thermomètre par tes mots, tes gestes : chevalière malheureuse qui s’égare entre les jambes de Wade. Rictus sournois sur les lèvres quand tu sens un filet d’air sur ta nuque, à croire que le pompier essaye de calmer l’incendie avec l’air frais de la nuit. Impossible de rester de marbre face au grand-frère de ta meilleure amie, il a toujours fait palpiter ce petit quelque chose en toi, alors tu rentres dans le jeu de l’envoûtement, fascination et ensorcellement sur la banquette arrière du taxi. Paysage de la ville qui défile, engin qui ralentit et sonne le gong d’une suite de soirée ardente. Excuses ironiques par rapport à la fameuse température, tu parles également de chocolat. Besoin de tapisser de ton estomac d’autre chose que du pétillant, mais aussi une idée qui traîne dans ton esprit pour combiner le besoin de manger avec une pensée sournoise. Sa remarque accentue ton idée, ricanement qui tu lui offres en prime avec un sourire suborneur. Tu ne dis pas non à la gourmandise proposée à demi-mots, mais oralement tu ne réponds pas. Tu te contentes de sourire langoureusement, avant de sourire du véhicule.

Devant l’immeuble, tu restes un peu en retrait, laissant Wade s’occuper de l’ouverture de la porte, parce que tu n’as aucune utilité dans cette situation. Tu manques de t’étouffer lorsque sa main se pose sur ton entrejambe, afflux sanguin qui se manifeste immédiatement. Léger raclement de gorge pour effacer la surprise de son geste. « Ce n’est que de la maladresse voyons. » Ton malicieux, pourquoi il devrait s’excuser ? Après tout, ça ne fait partie que de leur petit jeu, alors aucun problème pour toi. Déstabilisation passée, tu le suis à l’intérieur de son hall en silence pour ne pas réveiller les pauvres voisins qui ne demandent qu’à dormir. Vous ne restez muets que quelques secondes, juste le temps d’atterrir dans la colocation de Wade. À l’intérieur, tu aurais bien retiré la chemise au champagne en train de sécher, blanc devenu transparent qui s’accroche à ton torse. Sauf que ce n’est pas encore le moment visiblement, trop tôt peut-être. Il te propose de visiter mais se ravise pour aller chercher le chocolat que tu avais presque oublié. Tablette entre les mains, tu éclates de rire à sa précise. Heureusement pour toi que tu n’as pas la possibilité de tomber enceint, quel stress tu aurais. « Tu as des fraises par hasard ? Sinon… tant pis. » Sourire qui étire tes lèvres, manger un petit bout tout en gardant l’humeur stupreuse ne vous fera pas de mal. « Sinon j’veux bien visiter oui. » Tu ne sais pas si vous allez visiter toutes les pièces d’une autre façon un peu plus tard, mais ça peut toujours être utile de connaître les lieux. Savoir quelle chambre est attribuée à quel colocataire et éviter d’aller fouiner dans ses affaires par inadvertance.

Tablette glissée dans ta poche arrière, tu suis alors le pompier qui te décrit chaque pièce, tu ne pensais pas tomber sur un loft aussi grand, bien loin de la superficie du tien. Salon déjà bien observé, tu as la chance de découvrir rapidement la chambre de chaque colocataire, celle de Wade évidemment que tu scannes de tes iris amusées avant de vous arrêter à la salle de bain. Possibilité d’user de la fameuse machine à laver, excuse pour justifier ta présence ici. Alors que le métisse regarde ailleurs, tu retires ta veste de costume et déboutonnes ta chemise, doigts qui s’humidifient au contact de la tâche de champagne. « Je crois bien qu’il faut que je te donne ça. » Attention attrapée au vol, tu esquisses un sourire mutin avant de retirer ta chemise pour lui tendre. « Tu m’excuseras, je vais encore garder le pantalon, j’ai besoin de faire une pause clope. Loin de moi l’envie d’offrir mon petit cul à tout Island bay. Enfin… j’peux fumer à la fenêtre ? Promis, j’ferais attention à ne pas empester le salon. » Avant de lui offrir ta veste de costard, tu récupères le paquet niché dans une poche cachée. Clope au bec, tu observes Wade, yeux rieurs. « Je crois que je te le demande à chaque fois mais, tu fumes ? » Ce n’est pas la première fois que vous vous voyez, loin de là. Entre vos matchs de volley amicaux, les entrevues en compagnie d’Andy, tes prunelles captivées par son aura te font toujours oublier ce détail, déjà que tu n’y penses pas beaucoup avec le reste de la population.

(c) mars.

La visite a été de courte durée, ceci dit tu ne t’attendais pas à quelle chose d’aussi travaillée que si tu venais pour acheter le loft. Non, en réalité tu te moques même un peu d’où Wade vit, la découverte des lieux te sert surtout à savoir où limiter tes conneries. Ce serait dommage de déraper dans la mauvaise chambre, même si ça ne t’a jamais dérangé, tu penses surtout au propriétaire des lieux, et tu compatis. Donc oui, tu évites ça. Haut du costard le plus touché par la flaque de champagne, tu t’en libères en premier. L’avantage est que tu sais d’avance que tu n’aurais pas froid. Parce que tu es une torche ambulante, et Wade semble être l’huile qui se jette sur le feu ce soir. Ou Icare qui vole trop près du soleil. Tu ne sais pas encore si Wade ne s’attend qu’à du charnel ou s’il s’imagine quelque chose de plus, vu son âge tu te dis qu’il cherche sûrement à se poser, fonder une famille et tout le bazar. Enfin, tu espères qu’il ne s’est pas fait tout un plan de vie en t’incluant à une place plus importante que le meilleur ami de sa sœur. Ça te mettrait dans de beaux draps… Clope que tu glisses dans ton bec tout en observant sans te cacher le métisse, tu souris lorsqu’il s’empresse de te retenir de fumer à l’intérieur. « Tout doux, je suis bien élevée, je ne comptais pas fumer en plein milieu du salon. » Rictus malicieux qui s’impose sur tes lèvres, tu le taquines. Même chez toi tu évites de le faire, Andy ne supporterait pas l’odeur de tabac froid alors tu fais des efforts. Puis de toute façon ce n’est pas super sexy comme odeur, ça t’arrange quand il faut ramener des conquêtes. Tu le suis bien sagement jusqu’à la terrasse après avoir approuvé d’un hochement de tête le fait qu’il ne fume pas. C’est bien ce qui te semblait, il a le bonheur de ne pas avoir ce vice. Dire que ce n’était qu’une habitude de soirée au départ…

Sur cette terrasse, tu portes la flamme du briquet au bout du bâton cancérigène, fumée noire que t’inspires profondément et qui ressort aussitôt en une nébuleuse qui s’envole vers les cieux. Tu observes Wade à la dérobée pendant qu’il s’enquiert du paysage offert par son balcon. La vue sur le centre-ville, très peu pour toi. Tu ne regardes jamais par ta fenêtre, même quand tu fumes. Non, toi tu te perds dans les étoiles, dans ces rêves qui étreignent la nuit noire et guident tes pas. Les cieux t’ont toujours apaisé, parce que dès que tu regardais en bas, tu avais l’impression que toute la merde d’en bas disparaissait. Le bâton enfermé entre tes doigts jonglent entre le vide et tes lippes. Ton attention ne revient que lorsque Wade te parle de ton pantalon, rictus qui s’installe sur tes commissures. L’alcool lui a ouvert l’appétit visiblement. Espiègle, tu répliques. « Loin de moi l’envie d’ouvrir mon cul au riverain qui aura l’audace de regarder par là. Et puis… l’attente, c’est pas mal pour faire monter la tension. » Même si ton petit doigt te dit que du côté de Wade, plus il attend, plus il est susceptible d’exploser. Fragment de cette explosion qui se dépose sur ton pectoral tandis qu’il s’amuse à t’inventer une tâche sur le torse. Jeu de gamins visiblement transformé en jeu plus torride. « Je rêve où tu viens de remixer le "t’as une tâche, pistache" ? » Ricanement plus fort que toi, tu prends soin de noter la technique. Le contact est délicat, réveille les glandes sébacées qui font dresser les poils autour de ta main. « Quelle idée ? Paraît que c’est un aphrodisiaque… La légende semble dire vraiment en tout cas. » Un sourire étire tes lippes alors que tu les rapproches de son visage, souffles qui se mêlent tandis que son autre main se pose sur tes abdos, poing qui rencontre la chair taillée dans le marbre. L’alcool est même plutôt négative question fonctionnement dans le caleçon, curieuse contradiction quand tu sais à quel point ça libère la partie de luxure chez chacun. En tout cas, chez Wade, tout semble bien fonctionner. Même si la douche te tente, tu relâches toujours la tension de ton visage près du sien, besoin nécessaire d’aborder un sujet sensible. C’est que tu n’as pas envie qu’Andy te tombe dessus parce que t’as fait de la merde avec son frère, que tu l’as fait souffrir ou autre. « Au fait Wade, j’pense que tu connais assez bien ma réputation grâce aux dires de ta tendre sœur mais… On est d’accord qu’il y a rien de sérieux, hein ? J’veux pas te créer de faux espoirs ou autre. » Tu reprends ta cigarette, tend le visage loin du sien pour ne pas l’accabler de la fumée. « J’suis peut-être un connard, mais un connard honnête, qui pose de suite les conditions. »

(c) mars.

Jeu des âmes séductrices entremêlées, les corps déjà effleurés dans les vestiaires, caresses dissimulées aux esprits étriqués. Non ce n’était pas la première fois qu’une tension régnait entre vous, mais c’était bien la première fois qu’elle était aussi forte. La faute à l’alcool probablement, tu as bien deviné que le pompier n’avait pas franchement l’habitude de gérer des quantités importantes. Contrairement à toi, tu restes souvent le plus lucide de tous une fois la fête passée. C’est peut-être aussi pour ça que tu prends sur les épaules la responsabilité de jouer les moralisateurs qui réclament le consentement mutuel sur le mot à poser sur votre relation du soir. Le manque de sérieux de ce qui se dessine entre vous est peut-être évident, mais tu connais suffisamment bien la sœur de Wade pour savoir que si tu n’as pas l’accord explicite de son frère pour cette relation officieuse d’une nuit, ou peut-être de plusieurs suivant ce que le destin vous offre, elle te trucidera. Il suffit que d’un pincement au cœur de Wade pour qu’Andy devienne une furie prête à t’envoyer dire bonjour à Satan. Alors clairement, tu préfères mettre en pause le théâtre de vos corps pour poser des paroles claires, précises et nettes. Pas d’équivoque ce soir. Si Wade veut aller se plaindre à sa sœur d’un comportement plus tard indélicat de ta part, tu sauras que tu n’auras rien à te reprocher. Et c’est pour ça que tu vis aussi bien avec qui tu es : parce que tu règles les questions épineuses en amont. Sauf que le pompier ne semble pas vraiment le comprendre, feu ardent qui l’embrase tout entier alors qu’il récupère ta demi-clope pour l’écraser au sol. Regard surpris que tu lui offres, tu n’as pas le temps de râler qu’il t’entraîne de force à l’intérieur, en te prenant par le pantalon. Ça te rappellerait presque des gestes ancrés dans des scénarios de films X. Au moins ça te fait marrer, et ça te fait oublier qu’il vient de te voler ta clope. Il n’y a rien de plus terrible que de briser ton addiction, même pour une bonne partie de jambes en l’air. L’avantage, c’est qu’il te fait bien vite oublier le petit désagrément en laissant ses mains se répandre sur ton derme chaud. La pulpe de ses doigts gagne tous les centimètres, conquérants du vaste territoire généreusement offert. Un rictus libidineux se dessine sur tes lippes voluptueuses alors que tu l’écoutes faire sa proposition sans passer par quatre chemins. Tu hésites presque à rire quand il sous-entend que tu ne tiendras pas le rythme. Tu n’es peut-être qu’un sportif face à un pompier mais t’as sûrement autant d’endurance et de cardio que lui. De quoi casser plusieurs lattes de son lit si autant de rounds lui plaisent.  « À vos ordres capitaine. » que tu dis sans te départir de ton sourire, lèvres qui s’étirent d’ailleurs encore plus quand les mains s’aventurent en terres jusqu’alors inconnues. Tu souffles tes mots contre ses lèvres, respirations entremêlées. Ça te plairait bien de le pousser encore plus dans ses retranchements en faisant exploser son thermomètre mais ce serait mesquin alors t’accèdes à ses requêtes. Maintenant que les règles sont posées, tu ne risques rien avec cette idylle passagère. Tes lippes glissent alors contre les siennes, passion déferlante sur les chaires, tu ramènes son torse contre le tien, accentuant par la même occasion la pression de sa main. Et puisqu’ils souhaitent que vos langues se patinent, tu ne te gênes pas pour que l’organe musculeux s’immisce à l’intérieur de sa cavité buccale pour jouer avec lui. Il n’y a pas que la langue qui s’amuse, non, tes doigts jouent de leur expertise pour faire tomber le pantalon de Wade. Contrôle que tu prends en échangeant les rôles, le pompier étant désormais sous ton emprise, plaqué contre ce mur. Mignotise bien placée, tu le sens se tendre contre tes lippes alors qu’il s’offre à tes doigts lascifs. Le seul sérieux qu’il aura sera dans le lit. Ou la douche, le balcon même, si ça lui tient vraiment à cœur.

(c) mars.

Nuit profonde, nuit charmante aux endorphine et dopamine libérées en continu, tu dors à poings fermés. La descente douce des corps embrasés dont le feu se tarit, c’est bien à cause de cet céan de calme que t’aimes autant ça. Est-ce que tu pourras te passer de cette ataraxie un jour ? Probablement pas, ça t’apporte bien trop de choses. La course de la lune se termine là où le soleil s’éveille, rayons qui percent les rideaux pour t’embêter la rétine. Les oiseaux chantent délicatement, bercent ta cochlée de leur douce mélodie sans pour autant réussir à te tirer des bras de Morphée. Le crâne lourd, le sommeil est toujours profond chez toi. La ville pourrait bien se prendre des bourrasques supersoniques que tu n’entendrais rien. Ce n’est pas la faute de l’alcool ingurgité hier soir, ni même de la partie de jambes en l’air, ton organisme en a l’habitude. Il s’agit simplement de ta constitution, le corps du sportif qui doit renouveler toutes ses petites cellules pour attaquer la nouvelle journée avec force et vigueur. Alors faire la marmotte, ça te connaît ; et même si tu te réveilles par moment, tu retombes bien vite contre le matelas. Le problème étant, que chez toi, tu as le réveil automatique qui t’hurle de te lever alors que, quand tu crèches ailleurs, tu perds cette utilité franchement nécessaire à ce que tu ne sois pas en retard à tes entraînements. Chose qui te fait cruellement défaut aujourd’hui, tu sens la panique d’envahir entre deux rêveries avant que tu ne réalises que c’est le jour du seigneur. Aussitôt, tu replonges dans le sommeil avec un demi-sourire, sans te douter que Wade va devoir se presser pour aller potentiellement sauver des vies. Tu ne le sens pas se lever et encore moins s’affairer en cuisine. Les effluves de pain grillé te titillent les narines, attisent la faim dans ton estomac. Au loin, la cuisine t’appelle en chœur avec le réveil, leurs mains s’agrippent autour de tes chevilles pour te tirer du lit en vain. Tu commences à saisir que le lever approche, mais tu le repousses toujours plus. Parce que c’est dimanche, après une bonne soirée, et que tu veux continuer de te la couler douce comme si rien n’importait. Sauf que Wade qui semble éveillé depuis un bon bout du temps à en juger par l’odeur fleurie qui règne dans la chambre, il a déjà eu le luxe de se doucher et vient désormais te sortir du pieux. Râlement qui vibre dans ta gorge alors qu’il te secoue lentement, tu te sens comme un gamin qui rechigne à mettre le pied dehors. Ce qui te représente plutôt bien, en réalité. Il t’explique qu’il ne veut pas te déranger plus que ça, mais il faut que tu te bouges le cul si tu ne veux pas avoir un tête-à-tête avec sa colocataire qui visiblement n’apprécie pas les étrangers dans son appartement. La tête encore enfoncée dans l’oreiller, tu maugrées. « Hum… je comprends, je comprends. » Il faut que tu saches faire preuve de savoir-vivre surtout si tu n’es pas chez toi. Ce n’est pas comme si tu n’avais pas l’habitude d’être celui qu’on pousse du lui le matin. Tu entames l’éveil doucement mais sûrement, osant ouvrir les mirettes et tourner le visage vers le bienheureux qui te comble de compliments. Un ricanement s’échappe de tes lippes alors que tes yeux se plissent le temps de t’adapter à la luminosité ambiante. « La lune au réveil, c’est pas habituel, je sais. C’est toujours plaisant… Je vois que tu es déjà habillé, j’ai pas le droit d’loucher visiblement… » dis-tu d’une voix éraillée avant de laisser tes membres se dérouler tendrement, lentement, jusqu’à ce que tu te retrouves sur le dos, pouvant enfin t’étirer juste avant de caler tes avant-bras sous ta nuque. « T’as mal au crâne ? Tu devrais pas boire autant si t’en as pas l’habitude. Si le champagne te fait cet effet, j’ose pas imaginer si tu tombes dans les cocktails. » Tu lâches un éclat de rire, amusé en te remémorant le feu qu’a déclenché l’alcool chez Wade. D’ailleurs, ton petit doigt se demande s’il joue la carte de l’indifférence ou s’il a bien conscience de ce qui s’est passé la nuit dernière. « Dis-moi, tu n’as quand même pas fait un blackout ? Oublie de prendre une aspirine et de boire beaucoup d’eau, tu as dû te déshydrater. Si tu vois ce que je veux dire. » lâches-tu avec un rictus au bord des lippes alors que tu en profites pour te redresser, restant quelques instants assis, le drap enveloppant tes jambes. Tes pupilles s’habituent au rayon du soleil alors que tu te perds sur les traits de Wade. « Me dis pas que t’as fait le gentleman à me préparer le petit déj’ ? »

(c) mars.

Il aurait pu te réveiller plus tôt s’il l’avait voulu Rhodes, tu aurais pu l’aider à se faire mousser dans la douche, mais visiblement il est trop prévenant pour jouer le radio réveil avant que les obligations ne le rattrapent. Tu souris alors à sa remarque, lâchant même un ricanement éraillé par le sommeil encore prenant. Le sexe du matin a un petit goût que les autres moments de la journée n’ont pas, mais tant pis, ce ne sera pas pour cette fois. Peut-être pour jamais, car tu ne remets que très rarement le couvert ; et ses petites tapes sur ton derrière ne suffiraient pas à conquérir ton myocarde. En te retournant, tu es ravi de ne pas distinguer d’onces de regret dans les prunelles de Wade. Après tout, il s’est laissé gagner par l’alcool et c’est ce qui a assurément mené à ce que tu restes dans son lit toute la nuit. Ou alors, au fond, ça le préoccupe mais il ne laisse rien entrevoir. Sur le plan affectif, tu te fiches pas mal de ce que tes conquêtes peuvent ressentir, mais tu as quand même un pincement à te dire que tu fais potentiellement du mal à un pote, au frère de ta meilleure amie. Toutefois, les points ont été mis sur les i avant que le combat charnel ne commence, alors tu n’as techniquement rien à craindre ; espérant tout de même que les paroles imbibées du métis n’aient pas été dites simplement parce qu’il voulait partager un moment convivial sous les draps. Tu le sauras bien, tôt ou tard de toute façon, mais tu commences déjà par lui faire remarquer que l’alcool et lui ne font pas vraiment bon ménage. « Faut croire que tu étais vachement déshydraté hier soir pour boire autant. » Boire du champagne revenait à boire de l’eau pour ton organisme habitué à des cocktails bien plus saisissants que le pétillant. Associé à sa vie d’hyperactif, ça ne t’étonne franchement pas que ses neurones se soient laissés prendre au jeu de se prendre une cuite. Tant qu’il n’en garde pas de séquelles, c’est le principal. « Tu devrais prendre du repos du coup, juste au cas où une autre soirée se profile devant toi. » lâches-tu avec un rictus amusé sur les lippes. Tu le taquines toi aussi, mais c’est de bonne guerre. La preuve étant la suite de la discussion sur la nuit torride passée ensemble, mine de rien tu t’inquiètes pour lui. Oreille attentive qui l’écoute déblatérer des propos allégoriques, tu hausses un sourcil en observant ses traits se ravir de sa tirade. « Pourquoi tu m’fais des métaphores ? J’suis pas un intellectuel tu sais, faut aller direct au but avec moi. » Ton sourire s’étend un peu plus avant que tu ne résumes ses propos. « En effet, pas de blackout, tu te souviens bien qu’on a baisé toute la nuit à s’en péter les cordes vocales, bravo. » Simple, efficace, pas de mots entortillés pour décrire la réalité. Au moins, tu es rassuré de voir qu’il ne nie pas la réalité et que l’alcool ne l’a pas emporté sur un chemin regretté. Ça t’aurait foutu dans une position franchement pas agréable. Déjà que tu es étonné de sentir de divines odeurs émergées de la cuisine, ça en aurait rajouté une couche. Car oui, tu n’as pas pour habitude de partager le petit-déjeuner avec tes plans d’un soir, à quelques exceptions près quand certains sont trop collants pour déguerpir avant que la réalité les rattrape. Pour Wade, ça semble être une évidence de partager ce mot après une baise torride et ça te tire même un petit ricanement. Beaucoup trop prévenant le pompier, celui ou celle qui conquerra son cœur aura un véritable diamant entre les mains, c’est certain. « J’arrive, je cours, je vole, je ne voudrais pas manquer ce petit-déj’. Au fait, si jamais t’as préparé des trucs avec des arachides, tu peux les dévorer avant que j’arrive, sauf si tu veux m’sauver d’un choc anaphylactique. » Habitude de plaisanter sur l’allergie car tu fais suffisamment attention pour ne pas te causer de troubles majeurs, l’information n’a peut-être jamais effleuré Wade alors tu le préviens aussitôt. Votre idylle d’une nuit se terminerait de façon bien déplaisante si l’allergie se pointait, même si le pompier saurait sûrement réagir convenablement. Une dernière caresse déplacée en guise de motivation et le bellâtre s’éloigne retrouver ses aliments. Même si tu aurais aimer traîner un peu plus, tu ne peux pas te le permettre par rapport à ton hôte et ses colocataires alors tu files rapidement à la douche pour te faire une toilette rapide, histoire de ne pas rejoindre ton loft en sentant le stupre, et aussi pour sentir la rose au petit-déjeuner soigneusement préparé. Cinq minutes à peine, et te voilà vêtu des mêmes vêtements qu’hier soir, lavés et séchés. Costard qui fera tâche dans la rue en rejoignant ton domicile, ce n’est pas bien grave. Enfin, tu débarques dans la cuisine et découvre les miracles confectionnés par le cuistot. « Dis donc, j’pensais que les Rhodes n’avaient pas de talent culinaire en voyant Andy, mais finalement, il y en a bien un qui se débrouille. » Tu ris doucement avant de croquer dans une tranche de pain grillé qui tu enduis brièvement de confiture. Travail d’orfèvres aux premières heures de la journée, il mérite un salve de remerciements. « Merci pour ce repas, je vais me régaler. » Chose aussitôt dite, aussitôt faite, tu dévores tout ce qui se trouve à ta portée, engloutissant du chocolat pour faire couler le tout jusqu’à son estomac. « C’est une habitude chez toi de faire le petit-déjeuner à ceux qui partagent ta couche ? Petit conseil d’ami, tu risques d’donner des faux espoirs à certaines personnes, surtout les minettes. Des vrais pots de colle. » lances-tu en ricanant, oeillade vers le pompier.

(c) mars.

Amusement par les remontrances du grand frère, tu lèves les mains en signe de reddition. Autant tu pouvais applaudir Andy pour énormément de choses, autant pour la cuisine, elle est bien loin derrière. Et ce n’est pas une tare, tout le monde n’a pas la patience, ni le temps ou même l’occasion de pratiquer la discipline. À vrai dire, tu t’y es simplement mis parce que, par crainte de choper une crise d’allergie, ton père t’a toujours appris à tout confectionner toi-même pour savoir ce que tu mets dans tes plats. Ainsi, tu t’évites de possibles crises en étant simplement prévenant, et en faisant attention au passage à ton équilibre alimentaire. Parfois tu t’octroies des petites folies évidemment, mais ce n’est jamais sans avoir correctement décrypté l’étiquette. En tout cas, tu te retiens de sourire aux bons points que le frère Rhodes distribue à sa sœur. Tu n’as pas la chance d’avoir une grande fratrie, tu es même enfant unique mais tu es presque certain que c’est comme ça que tu te comporterais à la place de Wade. Ceci dit, tu as vraiment envie d’exploser de rire quand les aptitudes de la métisse sont résumées à savoir faire fondre du chocolat. À défaut de sourire pour ne pas attirer le courroux du grand frère, tu as les pupilles qui pétillent. « Ok ok, Andy est très douée en cuisine. Mais tu le restes plus qu’elle, ce n’est qu’un fait. » Si Andy était là, elle serait probablement en train de se marrer, et de se tenir derrière son frère avec une moue victorieuse en te faisant un œuf cru avec du chocolat fondu comme gage de preuve de ses compétences. Tu préfères tout de même le petit-déjeuner de Wade, c’est bien plus travaillé et goûteux. Après avoir englouti une bonne quantité de nourriture, tu t’arrêtes pour questionner l’hôte, ou plutôt le conseiller quant à cette pratique certes agréable pour l’invité mais qui peut être à double tranchant. Alors tu l’écoutes déblatérer sur sa vie sentimentale et sexuelle, comprenant que l’amusement n’est que ponctuel, le cœur cherchant à se stabiliser. Tu opines doucement du chef en plongeant ta fourchette sur une tranche de bacon. Entre deux mastications, tu réponds. « Tu sais, il paraît que c’est quand on ne cherche pas que l’amour trouve notre porte. Peut-être qu’en t’amusant, tu finiras par tomber sur la perle rare. Et puis, tu as l’air de faire tellement d’activités que ce n’est pas les rencontres qui doivent manquer. Faut juste être patient, je suppose. » Toi qui parles d’amour, on aura tout vu. Tes conseils s’apparentent plutôt à des conseils que l’on t’a donné ou des discussions que tu as capté, parce que le fusionnel ce n’est pas vraiment ce que tu recherches, ne perdant jamais ton temps à réfléchir là-dessus. Du coup, pour justifier le fait qu’il va habituellement chez l’autre, il t’explique que sa colocation était vide, ce qui avait expliqué ta présence et votre petite soirée passée ensemble. À sa remarque, tu esquisses un large sourire, à la fois amusé et touché par les attentions de ton pote. « C’est vrai, tu m’évites de rentrer le ventre vide, t’es prévenant. » Le moment n’est clairement pas désagréable, même si techniquement, tu l’aurais fui si Wade n’était pas ton pote. Parce que là, il ne reste plus que ces potes dont la tension sexuelle est redescendue. Tes lippes s’étirent un peu plus quand le mélomane s’entiche de sonorités classiques. Ce n’est pas le genre que tu préfères, mais tu sais tout de même reconnaître du bon son lorsque tu en entends un. Léger écarquillement des mirettes quand il te propose un muffin, décidément, il est bien loin d’Andy niveau cuisine. « Dans un panier ? Oh non pas besoin de t’embêter autant, emballer dans un mouchoir ou un essuie-tout ça me suffira pour le peu de trajet que j’ai à faire. C’est bien d’avoir banni le plastique ! » Loin de ne pas être sensible à la cause environnementale, tu n’es pas franchement celui qui fait le plus d’effort mais tu ne râles pas lorsque la personne d’en face n’est pas capable de te faire un tupperware. Parlant trajet, il te demande à quelle heure commence ton entraînement, proposant par la même occasion de t’y déposer. Tu secoues lentement de la tête avec un sourire niché sur les lèvres. « T’embête pas non plus pour ça, c’est jour de repos aujourd’hui. Sinon je n’aurais pas autant pris mon temps, j’suis pas totalement irresponsable non plus. Et pour me déposer chez moi, j’habite dans le coin tu sais, cinq petites minutes de marche ne vont pas me faire de mal. » dis-tu alors que ton sourire s’agrandit un peu plus, contrant les plans de celui qui est trop bienveillant, tu te sentirais presque comme une demoiselle en détresse. Sûrement la faute aux cheveux longs qui se sont libérés de leur coiffure plaquée de la veille. Aussitôt, le sérieux que tu lis sur le visage de Wade t’inquiète, évidemment la crainte qu’il n’ait changé d’avis par rapport à hier soir te tenaille encore. Mais tu es vite rassuré quant à cela, ce n’était qu’un petit extra, une folie que vous remettrez peut-être, ou peut-être pas. Surtout, rien de sérieux, et ça te rassure de l’entendre de sa bouche sobre. Puis, il évoque Andy et son regard s’assombrit légèrement, prenant le même air sérieux tout en hochant de la tête. Finissant les restes de ton petit déjeuner, tu hausses une épaule sans vraiment trop quoi savoir répondre. « Si tu n’es pas du genre à parler plan cul avec ta sœur, lui dis pas. Si vous vous dites tout, même ça, j’y vois pas d’inconvénients. Ceci dit, elle risque de nous regarder bizarrement. Surtout toi, peut-être, parce qu’elle est habituée à mes frasques. » lâches-tu avec un sourire amusé en repensant à toutes ces fois où la métisse te regarde d’un air dépité. « Personnellement, je ne parle pas vraiment de ça avec elle, donc si tu es partant pour qu’elle n’en sache rien, je te suis. Si tu veux lui dire, je ferais en sorte de pas nier si elle m’en parle. » Cela semble être le meilleur accord que vous puissiez trouver, à tes yeux leur fraternité reste plus importante que votre amitié donc si Wade veut lui confier la vérité, tu le suivras, et inversement. « Manquerait plus qu’elle nous imagine marier. » La blague t’échappe, parce qu’Andy en serait presque capable, si jamais l’information venait à ne pas la déranger. « Bon mon joli, tu dois sauver des vies non ? Je vais filer avant que tes colocataires ne rentrent et s’imaginent des choses. » Tu conclues le petit-déjeuner en te levant, t’étirant une dernière fois après t’être rempli la panse. « Merci pour la soirée, le repas, le lavage des fringues, ça m’évitera de le faire. Quant à une prochaine fois… On verra. » lâche la moue espiègle qui se teinte d’un clin d’œil avant que ce ne soit à toi de claquer ses fesses rebondies.

(c) mars.