you got me feeling like a papillon /ft. MAX'DE

Maxyne baissa la visière de son casque et alluma le moteur de sa belle machine. Sa veste en cuir sur le dos, elle partait pour une longue virée en compagnie de son pote Derek. Le duo démarra en douceur et prit rapidement de la vitesse, sillonnant les plus belles routes de la région. Parfois, ils flirtaient avec le danger en se dépassant dans les virages. La nageuse adorait sentir cette poussée d’adrénaline, cette liberté sur la moto. Il n’était pas rare pour elle de partir un week-end complet avec le club de motards auquel elle appartenait, telle une seconde famille. Mais elle appréciait aussi rouler de longues heures en plus petit comité, voire seule. Sur la route, Maxyne admira les magnifiques paysages verts et ensoleillés. Vers la mi-journée, Derek et elle s’arrêtèrent sur un plateau en altitude pour se détendre et partager un pique-nique sous les rayons d’été. Ils reprirent ensuite leurs belles motos et continuèrent de s’évader. En début de soirée, la jeune femme ralentit sa Triumph en même temps que l’ostéo rétrogradait sa Ducati lorsqu’ils s’arrêtèrent devant sa belle maison en bois. Il l’avait entièrement construite de ses mains et Maxyne était admirative des gens qui possédaient de tels talents manuels. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait chez lui mais elle ne s’était jamais éternisée. La jeune femme coupa le moteur et retira son casque, puis elle emboîta le pas de Derek à l’intérieur. Laska, la jeune husky de l’otéo, leur réserva un accueil des plus chaleureux. « Bonsoir ma belle ! » La jolie blonde imita le propriétaire de la chienne et s’accroupit pour lui donner des caresses. Depuis le temps, l’animal la reconnaissait aussi. « Oh oui ! Il t’a manqué toute cette journée. » Elle câlina la jeune husky qui leur faisait la fête. Max retira ensuite sa veste qu’elle déposa sur une chaise et détacha ses longs cheveux qui tombèrent en cascade sur ses épaules. La journée avait été riche en adrénaline comme les paroles de Derek le reflétèrent. Il se laissa d’ailleurs lourdement tomber sur son canapé. « A ce point ? Si tu veux, j’peux te laisser roupiller et jouer à des jeux vidéo en attendant. Mais oui, c’était trop cool. A refaire. » Répondit Maxyne en s’appuyant sur l’accoudoir du divan. Cependant, la fatigue ne semblait pas l’avoir assommé au point d’avoir oublié sa faim légendaire. Affamé, Derek lui proposa de manger de choisir ce qu’elle voulait. « T’as de quoi faire des pâtes carbo ? » Demanda-t-elle, ayant envie d’italien comme les trois quarts du temps. « Tu me montrerais comment tu prépares la sauce ? J’suis toujours une vraie cata en cuisine et faudrait quand même que j’arrête de commander tout le temps des pizzas. » Elle vivait avec son colocataire mais malheureusement il n’était pas plus doué qu’elle dans ce domaine alors ils commandaient souvent les mêmes choses.

Après cette virée en moto qui avait duré une bonne partie de la journée, Maxyne n’était pas mécontente de se poser un peu chez Derek. Affalé sur son canapé, l’ostéopathe hésitait carrément à s’endormir mais lorsque l’ancienne nageuse évoqua les jeux vidéo, il retrouva de la vivacité. « Ben si. J’vais pas m’faire chier à regarder le plafond pendant que monsieur ronfle à côté. » La blonde lui adressa un sourire amusé. Affamé, le motard abandonna bien vite l’idée de roupiller et valida les pâtes carbonara comme repas. Ce n’était pas trop prise de tête, Maxyne pourrait l’aider à préparer tout en apprenant enfin à les faire correctement puisque Derek se débrouillait mieux en cuisine que la plupart des gens. Doué de ses dix doigts, l’homme manuel était devenu un cordon bleu depuis qu’il vivait seul. Du moins, c’est ce que Maxyne pensait. « Tu peux parler, grincheux. J’suis sûre t’aurais juste pris le premier truc dans ton frigo. » Ils échangèrent un regard taquin et un petit rire s’échappa des lèvres de la monitrice de plongée. Derek accepta de lui montrer la préparation et ricana quand elle lui expliqua qu’elle bouffait toujours des pizzas. Pourquoi tout le monde avait du mal à la croire quand Maxyne disait ça ? Intrigué, il se pencha pour mater son fessier sans s’en cacher. « Tu peux remercier mon travail, la plongée, ça creuse le ventre. » Même si elle ne faisait plus autant attention à son hygiène de vie que quand elle était sportive de haut niveau, elle avait gardé de bons réflexes et elle bougeait tout le temps. Jogging un jour sur deux, natation et plongée quotidienne. Et de temps en temps, la moto. Son corps restait en forme et sculpté, digne d’une sirène. Sur ces mots, Derek sortit les ingrédients du frigo. De son côté, Maxyne sortit deux verres à bière d’une armoire – elle ne venait pas souvent mais savait où il les rangeait. « T’as pas des bières spéciales en stock ? » Pour changer de la pinte basique. Autant boire un coup pendant qu’ils étaient occupés sur les pâtes. La blonde remplit ensuite une casserole d’eau pour que celle-ci commence à chauffer pendant qu’il lui expliquait la sauce devant le saladier. Il lui tendit l’œuf et s’occupa de la crème et des épices. « Faudra que tu me notes les quantités. Je ne retiendrai jamais tout ça. » Soupira-t-elle. Maxyne détestait être derrière les fourneaux, elle ne pourrait pas se mettre à la place de son meilleur ami Liam, restaurateur de profession. Quelle patience… Contrairement à chef Derek, qui semblait apprécier jouer au petit commandant. « Oui, oui, je vais de donner de l’huile de coude. » Mimant une fausse exaspération, elle cassa l’œuf et remua la préparation dans le saladier tandis qu’il prenait les pâtes en main. L’eau bouillait presque dans la casserole, il pourrait bientôt les lancer. Derek s’enquit alors de la colocation de la blonde. « Pourquoi, tu en cherches une ? » Répliqua-t-elle, pour le taquiner. « Tu ne me supporterais pas, de toute façon. » Pour plaisanter, Maxyne avait surinterprété la question de Derek, elle savait bien qu’il ne cherchait pas spécialement à vivre avec quelqu’un, il s’était habitué à son confort seul depuis longtemps. Enfin, avec Laska maintenant. « Et oui je le suis toujours, Chance alterne entre l’appart’ et les gardes à la caserne donc y’a des soirs plus calmes que d’autres. » Affichant une petite moue, elle haussa les épaules. « Pour la cuisine, on s’entend bien : il n’est pas plus doué que moi. » Ils commandaient donc souvent à deux. Ayant terminé de remuer le saladier, Maxyne but une gorgée de sa bière, puis elle retourna discrètement dans le frigo pendant que Derek était concentré sur les pâtes. D’humeur espiègle, elle se rapprocha ensuite de lui, cachant ce qu’elle avait dans la main derrière son dos. « Tu connais l’expression : on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ? » Bim. La coquille s’écrasa sur la tête de Derek dans un bruit sourd. L’œuf ainsi libéré dégoulina doucement dans les cheveux de l’ostéopathe stupéfait. Il ne l’avait pas vu venir, celle-là. « Tu vois, je t’écoute : je l’ai bien cassé là, hein… » Ajouta-t-elle, d’un air provocateur, en reprenant les mots qu’il avait utilisés plus tôt. Pas sûr que chef Haynes apprécie encore autant son commis. La guerre était déclarée. Esquivant son emprise, Maxyne recula vivement et s’échappa de la cuisine en riant.

« Oui, tout se passe bien. » Répondit Maxyne, lorsque Derek lui demanda des nouvelles de son boulot. En dépit des journées qui ne se ressemblaient pas en termes de plongée, la jolie blonde n’avait rien de spécial à raconter. Elle enchainait les excursions avec les débutants ou les touristes, rien de plus. « Piotr est venu tester la plongée, l’autre jour. » Le jeune russe, qui avait récemment commencé la moto, entouré de l’ostéo et de la nageuse, était justement passé la voir une semaine plus tôt pour tenter l’expérience avec son amoureux. Le couple avait l’air d’avoir apprécié. « Et toi, comment ça se passe au cabinet ? Avec les patients, ton binôme, tout ça ? » Derek sortit ensuite des bières du frigo et servit deux verres dont un qu’il lui tendit. Maxyne n’était pas connaisseuse, elle retenait les boissons de la façon la plus simple : soit elle aimait, soit elle n’aimait pas. « Oui, pas mal. » Approuva-t-elle, après avoir trinqué avec le brun et goûté une première gorgée. Lorsqu’elle lui demanda d’écrire les quantités pour sa recette de carbonara, Derek plaisanta pour la faire revenir. « Je rêve ou tu ne peux pas te passer de moi ? Tous les moyens sont bons. » La blonde avait utilisé la même pointe d’humour. « C’est pas grave, Google est mon ami, comme dit l’adage. » Autant il lui arrivait de demander de l’aide pour la cuisine, autant pour le reste, elle était plutôt indépendante, alors elle était capable de vite retomber sur ses pattes si nécessaire. Durant cinq petites minutes, Maxyne s’appliqua à suivre les directives de Derek avec assiduité mais elle se laissa rapidement disperser par la conversation tout en continuant de boire des gorgées de sa bière entre deux rires. A l’évocation de son colocataire, l’ostéo lui tapa affectueusement dans l’épaule en se demandant comment il arrivait à la supporter. « Il a eu dix ans de congé sur ma personne pendant qu’il était à l’armée et maintenant il doit rester quelques jours par semaine à la caserne. Y’a pas de secret. » L’ancienne nageuse donnait cette explication pour en donner une, en vérité, son meilleur ami et elle pouvaient passer énormément de temps ensemble sans se prendre la tête, juste parce qu’ils avaient grandi ensemble et se connaissaient par cœur. Avant l’armée, du moins. « Laisse moi réfléchir… Tu es doué en cuisine, tu aimes les jeux vidéo, tu partages ma passion de la moto… Mmmh tu serais tellement difficile à vivre, en effet ! » Maxyne rentra dans son jeu puis elle se reconcentra un instant sur la recette. Cependant, son esprit espiègle n’était jamais bien loin. Sans crier gare, elle prit un œuf dans le frigo et l’éclata sur la tête de Derek. Filant entre ses doigts, elle tenta de s’éclipser mais il la rattrapa rapidement. « Hahaha noooon ! C’est pas du jeu, ta force est un avantage. » Un pot de crème entier dépassait largement un œuf. D’un air redoutable, il déversa le récipient sur elle tandis qu’elle essayait d’échapper à son emprise. Elle cria un peu sous le contact. Le sentiment qu’elle ressentait en ce moment ? Sensation désagréable : le liquide froid lui donna des frissons. Ses cheveux étaient devenus tout poisseux, dégueulasses. Ne manquait plus que les pâtes et autres ingrédients pour que Derek et elle forment la sauce carbo version humaine. Mais c’était de bonne guerre, elle avait ouvert les hostilités pour pimenter un peu cette recette et cette fin d’après-midi et il y avait répondu. Quand le rire saisit le haut du corps de l’ostéo, elle parvint à lui filer entre les doigts. « J’y comptais bien. » A ce qu’il ne se laisse pas faire. Derek la piqua un peu en lui adressant un compliment approprié à son nouvel état. « Oui, je trouve aussi, j’vais lancer une nouvelle mode. » Répondit-elle en riant. Le brun anticipait aussi ce qu’elle avait prévu : une vengeance à la hauteur du crime de lèse-majesté. Pendant qu’il rinçait les résidus d’œuf sur sa nuque, Maxyne avait profité de son inattention pour attraper un autre liquide, bouteille ouverte mais pas le temps de l’utiliser que l’ostéo l’attrapa pour la pencher dans l’évier. Sauf que la blonde avait des années de cours d’autodéfense et de techniques derrière elle, dans le cas où une personne de force supérieure chercherait à la maitriser. Par une pirouette rondement menée, elle se tortilla sur la gauche et réussit à se défaire à moitié de l’emprise de Derek, et de sa main libre, elle lui balança ce qu’il restait de son carton de jus d’orange sur le torse. Il la tenait toujours dans la prison de ses bras mais il était désormais dans un état aussi lamentable qu’elle. « J’avais envie de partager cette nouvelle mode avec toi. » Répondit-elle en riant. Provocante, elle frotta une partie de la crème qui était sur elle et lui en mit sur lui. « Et ne compte pas sur moi pour te laver ! » Pendant ce temps, les pâtes avaient presque terminé de cuire. Heureusement que Derek veillait aux préparations, parce que la cuisine aurait le temps de brûler s’il devait compter Maxyne.

Lorsque Derek lui demanda des nouvelles de Piotr, Maxyne lui en donna volontiers. « Il va bien, oui. Il vient d’emménager. Et non, il ne bosse plus au café maintenant, il a changé mais il te racontera tout ça mieux que moi. » L’ancienne nageuse ne voulait pas voler au russe son plaisir d’annoncer lui-même les belles nouveautés dans sa vie à l’ostéopathe. C’est pourquoi la blonde avait omis de préciser qu’il s’était installé avec son amoureux et quels étaient ses nouveaux projets. « Oui, il m’a parlé de votre balade, nous en avons fait une aussi. Je me disais justement que ce serait bien d’aller rouler tous ensemble à l’occasion. » Entre passionnés de motos, ils passeraient tous un bon moment. La discussion dévia ensuite sur le travail de Derek et son récent partenariat avec une collègue plus jeune que lui. Content, le spécialiste parvenait à aménager ses horaires pour raccourcir ses journées et avait instauré des habitudes matinales avec son binôme. En parallèle, il bossait sur un nouveau projet : produire un alcool avec un vieil ami. Touche-à-tout, Derek fourmillait d’idées. De par sa formation de menuiser, il disposait d’or entre les mains pour mettre ses rêves en œuvre, comme la construction d’un hangar pour accueillir cette future eau de vie. « Eh ben ! Tu ne manques pas d’idées ! La vie d’indépendant n’est pas facile mais elle a ses avantages, avec tes horaires que tu peux aménager. Je suis contente que tout se passe bien entre ta jeune collègue et toi. Et ce projet d’alcool ? C’est génial ! Tu cogites ça depuis longtemps ? Tu t’y connais dans les ingrédients, les dosages et tous ces trucs-là ? Ce n’est pas fait en mode potion magique. » Se réjouit Maxyne pour Derek, en le taquinant un peu au passage. « Compte sur moi pour être une des premières clientes. Ou mieux, je peux devenir goûteuse ! Je risquerai quoi ? Une cuite ? Toujours partante. » La discussion se transforma ensuite en séance de cuisine. Patient, Derek expliqua étape par étape la préparation des pates carbonara à son élève dissipée. Entre deux étapes, ils continuaient aussi de parler de tout et de rien, notamment la colocation de la nageuse avec Chance. « Avec les nuits à la caserne, et maintenant qu’il est en couple, non, on ne se voit plus beaucoup, mais on se garde quand même du temps pour nous. Au moins, un soir par semaine. Plus, quand c’est possible. » Les deux meilleurs amis ne s’étaient pas vus pendant plus de dix ans et l’ancien militaire avait conscience que rattraper le temps perdu n’était pas possible. Alors, il se partageait entre tous ses proches car il retrouvait sa famille aussi. Le fait de vivre en colocation avec lui permettait à Maxyne de le croiser plus régulièrement. Quand elle se levait pour aller travailler et qu’il rentrait de sa nuit ou quand elle repassait à l’appartement et qu’il n’était pas sorti, ce genre de choses. Quelques minutes, c’était toujours mieux qu’un silence radio d’une décennie. La colocation, Maxyne le vivait très bien. Le cours de cuisine s’acheva brutalement quand, prise par une envie subite, la nageuse ouvrit les hostilités sur Derek. Même si elle n’était pas chez elle, elle n’avait pas froid aux yeux, parce qu’elle savait exactement à qui elle s’en prenait. Une personne tout aussi joueuse et bon délire qu’elle. La réponse ne tarda pas à arriver et la situation dégénéra rapidement. Oeuf, crème, jus d’orange… Le frigo menaçait de se vider plus vite que prévu. « Ben oui, j’ai osé ! Tu ne t’es pas gêné avec ton pot de crème. » Rieuse, elle poussa même le vice jusqu’à partager sa mode sur lui, en étalant un filet de crème sur sa joue. Interdit, Derek lui prédit qu’elle ne perdait rien pour attendre. « Non j’te laverai pas ! » Eteignant le feu des pâtes, il se servit de sa force pour saisir une Maxyne gesticulante comme vulgaire sac à patates. « Pose moi tout de suite ! » En dépit de son inconscience, elle essaya de le chatouiller pour qu’il la lâche pendant qu’il l’emmenait jusqu’à la salle de bains. « T’as cru que j’allais te rendre la vie facile sans broncher ou quoi ? » Non mais ! Il ouvrit la porte de la douche et la déposa en face de lui, lui ordonnant au passage de le laver. « Arrête de prendre tes rêves pour la réalité. » Celui de son eau-de-vie, il pouvait mais lui donner des ordres en espérant qu’elle les suivrait sagement, il se mettait le dogt dans l’oeil. Lorsqu’il enclencha l’eau, Maxyne déroba son visage des mains qu’il plongea dans ses cheveux et elle entreprit de se rincer la tête, dans une désinvolture insolente face à l’ostéo qui était planté devant elle. Tant pis pour les vêtements trempés. La crème s’enleva en grande partie. Evidemment, Derek ne comptait pas en rester à si bon compte. Il protestait déjà. « D’accord, d’accord, tu l’auras voulu. » Lorsqu’il s’approcha, en mode vilaine petite gamine qui sommeillait en elle, la blonde enclencha l’eau froide et visa le haut de son corps, évitant toutefois un contact direct avec le visage. La bataille restait un jeu amusant et ne devait pas se transformer un choc hypothermique.

« Wade ? Justement, je le vois la semaine prochaine, je lui en toucherai un mot. » Le capitaine des pompiers avait une vie remplie, occupée entre son travail, sa sœur et surtout secoué par le récent incendie qui avait frappé la ville. Au milieu de cette folie, Maxyne lui avait proposé de le voir et d’aller se détendre une après-midi sur un jet ski. Parfois, il n’y avait rien de mieux qu’un moment d’adrénaline pour se changer les idées. Et puis, les deux amis avaient besoin de rattraper le temps, puisqu’ils n’avaient pas réussi à se voir récemment. Entre les interventions pour lui et l’enchainement des plongées pour elle, les jours passaient à une vitesse impressionnante. Touche-à-tout, Derek expliqua ensuite à la nageuse ses prochains projets dont l’un concernait la création d’une distillerie. « Comme quoi par exemple ? J’adore les anecdotes de beuverie ! A moins que tu ne sois en mode motus et bouche cousue, comme ce dicton qui dit que ce qui se passe à Vegas reste à Vegas. » Maxyne n’était ni la dernière à boire, ni la dernière à faire la fête. Des histoires marrantes de soirée, elle en avait aussi dans son placard. Elle ne s’en vantait pas mais généralement elle les assumait, n’ayant pas à regretter de s’être amusée ou d’avoir été une adorable chieuse. « N’empêche, si tu trouves une bonne idée comme celle-là à chaque sortie, tu devrais le voir plus souvent ce pote. » Continua-t-elle, amusée, loin de se douter qu’elle le connaissait aussi, et contente que Derek trouve de nouveaux projets sur lesquels se concentrer. « Oui, ça m’a l’air plutôt bien abouti déjà ! » En effet, elle n’avait jamais été au sous-sol de la maison. « Pourquoi, tu as déjà vu une cave au grenier ? » Petite réplique de la taquine de service, destinée à l’embêter, telle était l’humeur du jour, même si toutes les réflexions de Maxyne ne volaient pas haut. Se chercher pour mieux répondre, c’était le principe. « Non, je n’ai jamais eu ce plaisir. Si tu comptes me kidnapper en me montrant ta caverne d’Ali Baba à alcools, tu as peut-être tes chances mais tu risques de ne plus avoir de réserves d’ici quelques jours. » Comme les deux amis étaient occupés à préparer les pâtes carbonara, Maxyne aurait sans doute l’occasion de voir la cave plus tard. Le brun lui expliqua ensuite comment il avait appris les bases pour créer des associations d’alcool. « C’est cool en tout cas ! Vous êtes bien entourés. Hâte de voir ce projet prendre vie. »

Après ce petit moment plus sérieux, elle retrouva rapidement ses marques dans cette maison. Au programme, bataille de nourriture, survol de jus et de crème dans la cuisine, condiments éparpillés, vêtements tâchés, cheveux dégoulinants, déconvenues et fous rires garantis… Une attaque envoyée, un coup rendu. De véritables gosses dans des corps d’adulte. Soudain, Derek rattrapa Maxyne et la souleva en mode sac à patates, direction la douche. Ne faisant pas le poids contre le brun aux muscles saillants, elle tenta de le désarçonner en lui chatouillant les côtés de l’abdomen mais il resserra sa prise et accéléra le pas jusqu’à la salle de bains. « Mais je ne perdrai pas non plus ! » S’écria la blonde. C’était elle qui avait ouvert les hostilités et il y avait répondu, pour l’instant, ils se rendaient la politesse. Tous les deux se connaissaient depuis un moment maintenant, suffisamment complices pour savoir ce qu’elle pouvait se permettre envers lui et vice versa. Faussement remonté, Derek la déposa dans la douche et exigea qu’elle le lave. Peu coopérative, Maxyne fit mine de l’ignorer mais elle se ravisa en enclenchant l’eau froide pour le viser. Dans ce moment d’insouciance, son esprit se troubla. Cette scène lui rappelait étrangement trait pour trait ce qui s’était passé quelques jours auparavant dans une autre salle de bains. Prise au dépourvu, elle ne remarqua pas le changement opéré par Derek sur l’eau chaude. « Je... » Murmura l’ancienne nageuse, désormais à moitié déconnectée du jeu, la tête ailleurs. C’est alors que l’ostéopathe retira son t-shirt. Et elle qui était contre ce mur de douche, l’eau qui coulait entre eux. Le jeu se teintait doucement d’une autre tournure. Si Maxyne n’avait pas été perturbée par cette forme de répétition, elle aurait probablement trouvé une énième vanne à répondre mais elle était dissipée. Et Derek la scrutait, un peu différemment. Se plaçant sous l’eau, elle rinça son visage et trempa ses vêtements par la même occasion, les tissus collaient contre son corps et épousaient indécemment ses courbes. Ne pensant plus à rien, elle retira à son tour sa blouse pour rincer son corps. Enlever un vêtement, ce n’était rien, elle passait la moitié de ses journées en maillot avec son travail mais Derek venait de l’y inviter sous la douche. « Tu ne tiens pas à la vie de tes vêtements ? Qui a dit que les batailles étaient finies ? » Question rhétorique, on ne savait jamais avec elle. Retirant ensuite son pantalon, elle les roula en boule avec son haut et les déposa en dehors de la douche. Elle retourna ensuite en sous-vêtements derrière les parois de verre, se replaçant sous le jet d’eau et commençant à se rincer les cheveux.