Gimme Shelter | Loreleï

Mi-février, quelques jours après l’incendie des pompiers.

Le cœur léger, Maxyne rentra après une journée ponctuée d’une magnifique plongée. Accompagnant un groupe de cinq personnes, elle avait aperçu au large trois cachalots qui s’étaient probablement éloignés de la réserve naturelle de Kaikoura. Les plongeurs étaient alors descendus dans l’eau à distance respectable pour observer les grands cétacés. En famille, les baleines étaient remontées à la surface pour expulser l’air et inspirer une nouvelle dose d’oxygène, permettant une observation de choix. Quand elle admirait de telles scènes offertes par la nature, Maxyne se rappelait à quel point elle était chanceuse. Ne voulant pas perturber les animaux, le groupe était finalement parti vers une autre destination après avoir profité de ce souvenir particulier. Le spectacle avait une résonance particulière pour la blonde car elle aussi avait prévu de passer la soirée avec une personne qu’elle considérait comme sa famille. A l’occasion de cette petite soirée, elle avait essayé de mettre les petits plats dans les grands car la personne qu’elle recevait comptait beaucoup pour elle. La blonde lui avait donné l’impression de la « négliger » récemment et elle souhaitait se rattraper. Ça commençait par tenter quelque chose de différent, surprendre. En effet, Maxyne était une catastrophe en cuisine et évitait généralement les fourneaux mais elle avait demandé à Liam de l’aider. Le pauvre mari de Lily, cuisinier de profession, avait passé plus d’une heure au téléphone avec elle à lui expliquer l’ordre des ingrédients, comment les découper, comment les cuire sans tout cramer. L’apéro et le dessert étaient déjà prêts depuis la veille dans le frigo tandis qu’il ne restait qu’à cuire le plat, en espérant qu’elle ne foirerait pas. Elle avait aussi préparé d’autres petites surprises pour la suite de la soirée. Après une dernière vérification en cuisine, Maxyne fila sous la douche et se prépara rapidement. Son invitée n’allait plus tarder à arriver. Elle s’habilla d’un haut léger et d’un jeans, une tenue cool pour une soirée qui promettait de l’être tout autant. De garde cette nuit, Chance ne rentrerait pas à la colocation, laissant le champ libre aux filles pour se retrouver. L’invitée de Maxyne n’était autre que sa petite sœur, Loreleï, qui était toujours mal à l’aise en présence de son frère depuis son retour. Les deux O’Brien n’avaient pas encore résolu tous leurs différends. Par conséquent, la présence de Chance chez la monitrice de plongée avait inévitablement amené Lo’ à passer moins de temps chez elle. C’était l’occasion de rectifier le tir, d’autant que l’incendie qui avait récemment touché Island Bay avait provoqué des angoisses chez la petite O’Brien. C’était passé mais Maxyne tenait à la rassurer et à lui changer les idées ce soir. Fin prête, la blonde retourna en cuisine pour terminer les derniers préparatifs. La sonnette retentit alors et elle se dirigea vers la porte. Grand sourire aux lèvres, elle ouvrit et accueillit la jeune étudiante. « Saluuuut ! » Maxyne lui colla un bisou sur la joue puis s’effaça du seuil pour la laisser entrer. L’aidant à la débarrasser, elle reprit le fil de la discussion. « Comment vas-tu ? Je suis contente qu’on fasse cette petite soirée rien que toutes les deux. » En dépit du laps de temps depuis sa dernière visite, Loreleï était ici comme chez elle, toujours la bienvenue.

Sourire aux lèvres, Loreleï franchit la porte visiblement contente de retrouver la blonde aussi. Les deux jeunes femmes n’avaient plus organisé de soirée rien que toutes les deux depuis le retour de la petite O’Brien de France. Elles avaient passé la soirée de Nöel chez les Tsvetkov puis le réveillon de Nouvel an ensemble avec Chance. Maxyne la croisait souvent vite fait lors de l’une ou l’autre occasion mais l’étudiante ne s’éternisait plus à son appartement puisque son frère vivait désormais avec la nageuse. La relation entre les O’Brien s’était améliorée, cependant tout n’était pas encore résolu entre eux, même si l’épisode de l’incendie avait réveillé des angoisses chez Loreleï qui lui avaient révélé l’attachement qu’elle avait toujours pour Chance en dépit des tensions. La monitrice de plongée et la jeune femme reviendraient peut-être sur cette longue soirée mais le but de celle d’aujourd’hui était de passer du temps avec Loreleï, lui changer les idées et lui montrer que non, rien n’avait changé entre elles aux yeux de Maxyne : elle était toujours là pour elle à chaque fois qu’elle le voudrait ou en ressentirait le besoin. Ces dernières années, elles avaient traversé un paquet de problèmes ensemble. La rééducation de Max, l’adolescence compliquée de Lo’ puis ses soucis de santé. Aujourd’hui, la nageuse s’était vraiment investie pour une petite soirée chill qui, elle l’espérait, ferait plaisir à Loreleï. Déjà parce qu’elle ne mettait généralement pas derrière les fourneaux. Lorsque Lo’ lui parla de sa journée, la monitrice de plongée s’intéressa à la fac. « T’avais genre une interro ou un travail important à rendre ? » Maxyne n’avait jamais été très portée sur les études. Sportive dans l’âme, elle était devenue nageuse professionnelle avant même d’être majeure. Et si à présent, elle se rattrapait en termes de soirées et de fêtes, elle ne connaissait pas l’univers des campus. « Plutôt bien, on a eu une belle plongée aujourd’hui, on a croisé une famille de cachalots qui s’est éloignée de Kaikoura. » La vie-sous-marine regorgeait de trésors et cela faisait partie du quotidien de la jeune femme. Pour elle, ce n’était même pas comme un travail, elle faisait ce qu’elle aimait tous les jours. Le flair de la petite O’Brien se montra ensuite redoutable. « Merci ! J’ai essayé de préparer quelque chose, oui… J’espère que ce sera bon en bouche aussi. Sinon, en cas d’intoxication alimentaire dans le courant de la soirée, tu auras le droit de te venger. » Pas très rassurant, n’est-ce-pas ? Maxyne plaisantait. Bien sûr, elle n’était pas à l’abri de rater ce qu’elle avait préparé mais l’apéro était déjà prêt et elle avait goûté : ce n’était pas immangeable. Pour le reste, Loreleï verrait par elle-même. « Que veux-tu pour boire ? J’ai fait des mojitos et de la sangria sans alcool, sinon j’ai les limonades classiques. » A force de trainer avec Fiona qui ne buvait plus une goutte depuis des années, Maxyne avait appris deux ou trois recettes intéressantes et elle avait trouvé l’idée sympa pour une soirée avec Loreleï. Après avoir entendu la réponse de la jeune femme, la blonde la laissa s’installer et retourna dans la cuisine où elle prépara le plateau apéro et les boissons. Lorsqu’elle revint dans le salon, elle déposa le tout sur la table basse devant le canapé. « Voilà ce que tu sentais. Mini-croissants au fromage frais et au saumon. Bon appétit. » Pour faire honneur aux origines françaises de Loreleï. Pour une fois, ça changerait des snacks et de la malbouffe. Maxyne lui tendit ensuite son verre et attrapa le sien à base de sangria. « Santé. »

Spoiler:

 

A cause de ses deux mois passés en France, Loreleï avait accumulé un retard important dans son année. Elle avait de nombreux cours à rattraper. « Oh !! J’ignorai que tu étais noyée à ce point. » Peu assidue dans ses études, Maxyne ne se rendait pas compte de la charge de travail à abattre en plus de voir la petite O’Brien comme une élève brillante et organisée. « Si je peux t’aider, n’hésite pas. Même pour les plus petites choses, comme te sauver un trajet à la bibli ou n’importe. » Une bibliothèque était certainement un des endroits les plus improbables où la nageuse mettrait les pieds mais elle était prête à rendre service afin de permettre à son amie de souffler un peu. La blonde était aussi prête à lui changer les idées, pourquoi pas en organisant une séance de plongée. « Compte sur moi ! Faudra qu’on s’organise ça vite, la belle saison se termine bientôt. » Maxyne serait heureuse d’emmener sa petite protégée à la découverte des fonds marins, elles pourraient même planifier un jour où la blonde serait en congé pour vraiment en profiter sans être tenue par ses horaires de travail.

Après cette entrée en matière, la jeune femme lui proposa à boire et revint ensuite avec le plateau apéritif et les deux verres. « Non t’inquiètes, tout est déjà prêt. » Répondit-elle, lorsque Loreleï lui proposa son aide. S’installant à côté de l’étudiante dans le canapé, Maxyne trinqua avec elle et s’exposa à l’avis de l’experte de la gastronomie française, qui valida les croissants salés. « C’est vrai ? Ouf alors ! » La monitrice de plongée ne jouait pas à la fausse modeste, elle était réellement archinulle en cuisine, c’était donc une bonne surprise. Loreleï reprit ensuite le fil de la discussion et lui apprit qu’elle avait remis le projet Tongarino Crossing sur la table, un des plus beaux treks du monde, qui s’effectuait en une journée. « Je me souviens, tu m’en parlais déjà l’été dernier. » La jolie blonde s’était fixé cet objectif comme un défi personnel : explorer les magnifiques paysages volcaniques de la région. « Ça demande un minimum d’équipement et de préparation. Tu t’es un peu entrainée à remarcher sur de longues distances ? » S’enquit la monitrice de plongée. « Peut-être que tu reconnaitras certains endroits, j’ai entendu que beaucoup de scènes du Seigneur des Anneaux ont été tournées là-bas. »  

« Pas de soucis. » Puisqu’elle n’avait pas été aussi présente que d’habitude dernièrement, Maxyne se montrait disponible pour aider Loreleï dans la mesure du possible. L’étudiante avait pris du retard dans ses matières à cause de son exil en France et elle ramait pour tout rattraper. Cependant, la nageuse ne doutait pas de la capacité de la petite O’Brien à redresser la barre. C’était une bonne élève, studieuse et organisée. Dans l’idée de passer un autre moment agréable ensemble, elles décidèrent de prévoir une après-midi de plongée toutes les deux. « Y a-t-il des spots ou des animaux en particulier que tu voudrais voir ? » Maxyne verrait en fonction de l’aisance de Loreleï sous l’eau et de la date à laquelle elles organiseraient la session de plongée – tous les animaux n’étaient pas visibles à toutes les périodes – mais la blonde pourrait orienter l’excursion dans un endroit ou un autre en fonction de la réponse. Sur ces entrefaites, Maxyne amena les boissons et l’apéro sur la table basse du salon. Une petite mise en bouche validée par son invitée, ce qui réjouit la nageuse car la cuisine était son talon d’Achille. Face au soulagement de sa grande sœur de cœur, Loreleï lui rappela qu’elle n’était pas prise de tête pour manger et qu’elle n’avait pas à se donner tout ce mal pour elle. « J’y tenais, j’avais envie d’essayer, pour changer. » Répondit Maxyne dans un sourire. Toutefois, l’étudiante parut si enthousiaste à l’idée de tout goûter qu’elle lui adressa un clin d’œil touché. « Merci, t’es adorable. Mais comme tu l’as dit, pas de prise de tête ici. » Elle ne devait se sentir obligée de rien et si elle était rassasiée, pas de soucis, Maxyne lui emballerait le reste. La blonde arrêta ensuite de parler cuisine pour ne pas mettre la sœur de Chance mal à l’aise à chaque nouveau plat. Loreleï embraya alors sur un de ses projets : une randonnée dans les montagnes qui avaient servi à une partie du tournage du Seigneur des Anneaux. « Quand comptes-tu y aller ? » D’après ce que Maxyne avait entendu, il n’était pas recommandé de s’y rendre en toute saison. La jeune femme la rassura : elle avait choisi le plus petit tracé, s’était entrainée en France et était munie de tout l’équipement nécessaire. « Je suis d’accord avec eux, plusieurs jours en solo, quand tu n’as pas l’habitude, ce n’est pas judicieux. En commençant par une rando plus courte, tu pourras déjà te rendre compte. Tu es sûre que tu préfères y aller toute seule ? » Sportive, Maxyne n’avait aucun mal à tenir la distance. Cette question était posée sans chercher à s’imposer, à Loreleï de décider ce qui lui convenait le mieux : un besoin de se retrouver ou partager ce moment avec de la compagnie. Les deux jeunes amies plaisantèrent ensuite sur la saga qui avait rendu ces montagnes célèbres. « Je crois que tu t’en sortiras très bien si tu croises l’un d’eux. Dans le film, c’est une femme qui se débarrasse du roi-sorcier d’Angmar. » Fan de la saga qu’elle dévorait au moins une fois par an avec Fiona, Maxyne connaissait les films pratiquement sur le bout des doigts. « Tu vas nous vendre du rêve avec tes photos. » Loreleï était douée en plus, sans doute inspirée par son petit frère qui touchait lui aussi à la photographie. « Non, il faut choisir un jour où la météo sera bonne et surtout prendre tout ce qu’il faut avec toi, surtout un moyen de nous contacter ou de contacter les secours au cas où tu t’égarerais ou en cas de pépin. » Maxyne ne voulait pas lui faire peur mais il valait mieux être trop prudente que pas assez. Une cheville tordue était si vite arrivée. Et même si cette randonnée était suivie par des marcheurs venus de différents horizons, la blonde serait plus sereine à l’idée que Loreleï n’y aille pas sans filet de sécurité. « C’est marrant que tu me parles de la Tongarino Crossing… » Reprit-elle ensuite, en se levant du canapé. Maxyne partit chercher un paquet qu’elle avait caché dans une autre pièce et revint en tendant le cadeau à sa petite protégée. « Ce n’est pas grand-chose mais, avec un peu de chance, ça pourra te servir. » Ce n’était pas la première fois qu’elle évoquait ce projet, donc pour le coup Max avait eu du nez, ne se doutant pas que Loreleï le remettrait sur la table cette année. Le présent se composait en deux parties : le livre Lonely Planet - Hiking & Trampling in New Zealand, qui reprenait les randonnées les plus fabuleuses du pays, notamment à travers les paysages découverts dans le Seigneur des anneaux, et une boussole en laiton dans sa boîte en bois, gravée au prénom de la future randonneuse, un objet qui se rapprochait davantage de la symbolique mais qui pourrait s’avérer utile un jour. « Je te remets un mojito ? » Profitant d’être toujours debout, Maxyne partit ensuite lancer la cuisson des pâtes dans la cuisine. La sauce étant déjà prête, il ne resterait plus qu’à réchauffer le tout dès que les pâtes seraient al dente. Quand la nageuse revint dans le salon, dans l’idée de continuer un peu l’apéro, elle reprit le fil de la discussion sur un autre sujet. « Tu as revu ton frère depuis l’autre jour ? » Maxyne savait qu’ils s’étaient vus juste après l’incendie mais elle ignorait si les deux O’Brien s’étaient revus une seconde fois. Ces derniers jours, Chance et elle ne faisaient que se croiser, entre les gardes du pompier et son histoire d’amour qui avait repris. « Tu sais, je suis là si un jour ça ne va pas. » Maxyne et Loreleï s’étaient rongé les sangs ce jour-là, la petite O’brien frôlant même la crise d’angoisse. Cette petite soirée entre elles avait donc pour but de lui changer les idées mais aussi d’en parler si elle en avait envie.

Cette soirée était l’occasion pour Maxyne de repasser du temps en compagnie de Loreleï, parenthèse bienvenue après ces derniers mois mouvementés pour les deux jeunes femmes. Elles projetèrent de partager un autre moment dans un avenir proche, par le biais d’une plongée de rêve dans les eaux néo-zélandaises. En parfaite guide sous-marine depuis cinq ans, la nageuse connaissait des endroits susceptibles de plaire à la petite Obrien, des endroits moins envahis par les excursions touristiques. « Pas de soucis ! On s’organisera cette sortie en mer très bientôt. » Pendant leur apéro entre filles, Loreleï lui confirma son esprit d’aventurière en reparlant de cette envie de trek qu’elle avait déjà évoquée l’année précédente. Son départ pour la France suite au retour de Chance avait changé ses plans mais elle n’avait pas enterré le projet. De nature indépendante, Maxyne n’était pas celle qui empêcherait Loreleï de partir faire cette rando toute seule, c’était même plutôt cool de s’offrir des moments pour soi et de se fixer des objectifs dans le but de se dépasser. Il ne fallait juste pas y aller sans y être préparée. C’est pourquoi elle prodigua des conseils de prudence à sa petite protégée, des conseils donnés pour qu’il ne lui arrive rien. Par exemple, ce ne serait pas judicieux de prévoir une balade de plusieurs jours consécutifs sans se tester sur une durée et une distance plus courtes au préalable. L’ancienne nageuse de haut niveau qu’était Maxyne était bien placée pour savoir qu’un objectif d’endurance prenait du temps et demandait de l’entrainement. Elle rappelait la circonspection nécessaire à toute nouvelle activité sportive mais la femme indépendante qu’elle était soutenait aussi l’éclat de folie du projet de Lorelei, un projet pour faire ce qu’elle aimait et se prendre en main. Et la réponse de la jeune étudiante lui démontra qu’elle avait préparé à son trek, notamment en prévoyant de partir entre la fin de la saison estivale et le début de l’hiver. « Bien. C’est vrai qu’il ne faut pas partir trop tard dans l’année, sinon ça deviendra impraticable et surtout inutilement dangereux. » Les parents de Loreleï jouaient la voix de la raison auprès de leur fille, ce qui était bien normal. Quand elle était plus jeune, Maxyne avait aussi tendance à être frustrée quand ses parents lui partageaient leurs craintes, ce n’était pas facile pour eux– séparés – de voir leur jeune fille partir aux quatre coins du monde pour les compétitions. En grandissant, elle avait compris, parce qu’elle aussi s’inquiétait facilement pour des jeunes telles que Piotr, Milan ou Loreleï. Dans une moindre mesure que celles de ses parents, parce qu’elle le cachait mieux, mais ce sentiment d’inquiétude était quand même présent. C’était ainsi quand une personne s’attachait à d’autres. « Ça te fera du bien. La nature, c’est toujours un bon moyen de s’évader. » Maxyne sous l’eau, Loreleï dans les montagnes. « Tu n’as plus écrit depuis longtemps alors ? » Les deux amies plaisantèrent ensuite sur le chemin ardu qui attendait la petite O’Brien sur ce trek, entre les superstitions diverses et les images d’un film connu. « Eowyn est plutôt badass oui ! » Loreleï la rassura ensuite sur le cadre fréquenté de la randonnée et lui demanda son aide pour annoncer la nouvelle de sa virée en solo à Chance. « C’est mieux qu’il l’apprenne de toi mais oui je glisserai subtilement l’idée. » Maxyne ne savait pas encore comment elle s’y prendrait cependant elle aurait le temps d’y réfléchir plus tard. Profitant de cette rando qui était abordée, Maxyne se leva et ramena le cadeau qu’elle avait caché dans l’appartement pour la petite O’Brien. « Il n’y a pas toujours besoin d’une raison spéciale. » Répliqua la monitrice de plongée, amusée par la réaction étonnée de son amie. « Avec plaisir. Contente que tu l’aimes. » Si Loreleï n’en possédait pas déjà une, la boussole pourrait lui servir pendant la Tongario Crossing. Touchée, la jeune femme la serra dans ses bras puis Maxyne retourna ensuite dans la cuisine pour lancer la cuisson des pâtes et ramener un verre à son invitée. En retournant dans le salon, elle lui demanda alors des nouvelles par rapport à son frère, puisque la relation entre les deux O’Brien était toujours compliquée. Le récent incendie qui avait secoué la ville semblait toutefois avoir redistribué les cartes, créant une ouverture entre le frère et la sœur. « Oui, il est souvent à la caserne ces derniers temps. » Et chez Reira, un point que Maxyne ne mentionna pas, car ce n’était pas à elle de l’annoncer à Lo’ si Chance n’en avait pas encore eu le temps. Loreleï lui expliqua le sentiment d’angoisse qui s’était emparé d’elle à la vue des images à la télévision et la prise de conscience qui avait accompagné cette peur. La perspective de perdre son frère, le manque qu’elle ressentait vis-à-vis de lui, tout ceci pesait désormais plus lourd dans la balance que l’amertume de son absence ces dix dernières années. A son tour, Loreleï s’en rendait compte. « C’est normal, ce qu’on voyait à la tv n’était pas rassurant, toute l’équipe est revenue finalement. » L’incendie n’avait pas connu d’issue cent pour cent heureuse, cependant aucune victime n’était à déplorer du côté des héros et héroïnes du feu. « Quand on risque de perdre quelqu’un qu’on aime, peu importe à quel point c’est compliqué, tout le reste devient soudainement… moins important. Et je vois que ça t’a beaucoup fait réfléchir, par rapport à lui. » A l’écoute, Maxyne était une oreille attentive pour Loreleï, parfois elle temporisait la relation compliquée entre les deux O’Brien, en rappelant à Chance de donner plus de temps à sa sœur ou en amenant Lo’ à considérer le retour de son frère comme une note positive plutôt que négative, mais elle n’avait pas cherché à s’immiscer plus loin entre eux. Il leur appartenait de trouver les clefs qui déverrouilleraient les verrous des tensions et ouvriraient les portes d’une réconciliation pleine et complice. En attendant, Maxyne était là pour eux. La dernière annonce de Lo’ toucha la nageuse – qui ne le montra pas –, elle qui apprenait que la petite O’Brien s’était physiquement battue contre Chance. Lui n’aurait jamais levé la main sur sa petite sœur bien entendu. « Non, je l’ignorais. Ton frère me partage beaucoup de choses, c’est vrai, les grandes lignes en tout cas. Mais ce qui se dit exactement entre vous, vous appartient. » Max tenait à souligner ce point, pour ne pas que Loreleï croit que Chance lui racontait absolument toutes leurs conversations dans les détails : que Lo’ était fâchée, qu’elle n’était pas prête à lui pardonner, qu’il espérait que leur relation s’améliore… Oui ça, elle était au courant. « Si ça t’a permis de vider ton sac, c’est que c’était nécessaire d’en passer par là. Je suis sûre qu’il l’a compris. Parfois, on a besoin d’extérioriser, de dire ce qu’on a sur le cœur. Comment ça s’est terminé ce jour-là ? Vous avez continué à parler après ça ? » Comme elle devait surveiller les pâtes, Maxyne invita Loreleï à la suivre dans la cuisine pour poursuivre leur conversation. La blonde éteignit la plaque et égoutta les linguines avant de les remettre dans la casserole et de les mélanger à la sauce qu’elle avait déjà préparé. De bonnes odeurs émanaient des plats.

C’était convenu : les deux jeunes femmes s’organiseraient une après-midi plongée dans un des plus beaux spots de la région. Maxyne envisageait d’emmener Loreleï avec elle sur son temps libre afin de pouvoir profiter à l’aise avec la jeune blonde et de ne pas être tenue par le temps. Le mieux était sans doute d’attendre le retour de la belle saison car présentement, la petite O’Brien se préparait pour sa randonnée. En parallèle, les températures rafraîchissaient au fur et à mesure que l’année avançait, ce qui n’était pas l’idéal pour rester longtemps dans l’eau. Il n’y avait pas d’urgence. Le but était surtout de passer un bon moment ensemble. Pour son trek, Loreleï prévoyait en revanche de partir seule. Protectrice, Maxyne lui adressa des conseils avisés, conseils que son frère lui avait aussi donnés. Ce n’était pas pour « brider » la jeune femme, c’était même plutôt cool de se challenger et de vouloir se dépasser. L’athlète en Maxyne n’allait pas dire le contraire. Mais elle connaissait aussi le côté impulsif de Loreleï durant son adolescence et ces randonnées se préparaient la tête froide, en gardant en tête les mesures de sécurité basiques et pas en mode tête brûlée qui souhaite prouver ce dont elle est capable. Personne n’insinuait que Loreleï ne pourrait pas s’occuper d’elle-même mais c’était normal de veiller sur elle alors qu’elle n’avait pas encore beaucoup d’expériences en longue randonnée. D’ailleurs, la jeune fille avait réfléchi à la question puisqu’elle avait choisi une balade d’une journée pour une reprise et non un trek de plusieurs jours, d’autant qu’à cette période de l’année les jours raccourcissaient. « Les montagnes du Mordor, le magnifique coucher de soleil… Tu vas nous ramener un sacré album de souvenirs. Et tu as raison. Il vaut mieux prendre le temps que de devoir se précipiter. » C’était justement dans la précipitation que la randonnée risquait de devenir dangereuse. Loreleï confirma ensuite qu’elle n’avait pas repris l’écriture. L’inspiration était un souffle créateur fébrile, apparaissant et disparaissant au gré des humeurs et de l’état d’esprit de la personne qui l’utilisait. Ce n’était qu’une question de temps pour que l’étudiante retrouve la sienne, peut-être au contact du grand air justement. La conversation dévia ensuite vers la fratrie O’Brien. Le récent incendie qui avait frappé Island Bay et au cours duquel Chance était intervenu avec l’équipe de pompiers avait secoué Loreleï, mortifiée à l’idée que son frère puisse être blessé. Cet événement l’avait aidée à prendre conscience du risque de le perdre du jour au lendemain. La vie était courte et le temps était précieux, du temps que les O’Brien avaient déjà perdu pendant le service à l’armée de l’ancien soldat. « Oui. Et puis tu sais, reparler à ton frère n’invalide pas la colère que tu ressens contre lui. Il en est conscient. Mais au moins, ça peut vous permettre de crever les abcès, d’avancer. » Parfois, le simple fait de passer du temps ensemble et d’essayer de se comprendre adoucissait les cœurs. Ça ne signifiait pas que Loreleï était prête à tout oublier mais le dialogue rétabli montrait qu’elle était prête à ce que Chance refasse partie de sa vie. C’est ce que Maxyne redoutait quand elle en parlait à la petite O’Brien plus tôt dans l’année. L’ancienne nageuse craignait que le ressentiment que la petite sœur nourrissait envers son grand frère lui fasse regretter plus tard de ne pas lui avoir donné une seconde chance, même si elle comprenait son envie de se protéger et de ne pas baisser à nouveau la garde. Peur d’une nouvelle déception, d’une nouvelle blessure, que son frère reparte encore. Finalement, l’amour qu’elle avait pour lui et la perspective de le perdre l’avaient emporté sur le reste. Cependant, Chance devait vraiment saisir cette occasion pour ne pas commettre – volontairement – les mêmes erreurs, sinon il pourrait perdre Loreleï pour de bon. De retour dans la cuisine, Maxyne écouta l’histoire de leurs retrouvailles chahutées dans la salle, confrontation autant physique que psychologique où elle avait lâché les chevaux contre lui au cours d’un entrainement improvisé. « That’s my girl. Strong and proud. » Petit compliment destiné à détendre le sérieux de la discussion. Loreleï avait eu besoin de se défouler, d’extérioriser sa colère. Maxyne savait que Chance avait les épaules pour encaisser les émotions de sa petite sœur. Il avait toujours fonctionné ainsi, comme un roc devant sa fratrie. Les moments de doute, de remise en question, de peur et de vulnérabilité, les deux meilleurs amis les partageaient entre eux, lors de leurs veillées nocturnes à l’appartement comme le soir où Chance lui avait raconté les démons qui le hantaient depuis l’armée. Ce moment à la salle avait eu un effet salutaire pour les O’Brien puisqu’il avait rétabli un pont entre eux. « Tant mieux. C’est un début. Vous avez prévu de vous revoir bientôt ? » Loreleï embraya justement sur les lettres qu’elle avait écrites en l’absence de son frère. Bien sûr, Maxyne en connaissait l’existence. La jeune femme lui en avait parlé plus d’une fois, lorsqu’elle vivait des périodes de doute et qu’elle se tournait vers l’ancienne nageuse pour essayer de comprendre pourquoi son frère ne leur donnait plus signe de vie. Toutes des déclarations vibrantes d’émotions. « Il sera surpris et touché. » Connaissant Chance, il aurait du mal à cacher son émotion lui qui était pourtant pudique. « Si vous avez besoin d’un moment ici, tous les deux, n’hésite pas à me le dire. Je m’arrangerai. » Dans la maison parentale ou dans la future colocation de Loreleï, ce n’était pas l’idéal pour trouver du temps à deux, alors que Maxyne n’avait aucun souci à s’éclipser quelques heures afin de leur donner de l’espace pour se retrouver, à l’abri des regards et du monde extérieur. La cuisson des linguines étant terminée, elle les mélangea avec la sauce et servit deux assiettes qu’elle déposa sur la table basse du salon avec les couverts adéquats. A la bonne franquette. « Pâtes aux truffes, j’espère que ce sera bon, c’est une première pour moi. Tu es un peu mon cobaye ce soir. » Elle lui adressa un sourire amusé. Maxyne avait suivi à la lettre les instructions de Liam, qui l’avait encore aidée par téléphone ensuite juste avant l’arrivée de son invitée. « Bon appétit ! » La blonde remplit à nouveau leurs deux verres, puis elle reprit sa place à côté de Loreleï dans le canapé. « Tu veux qu’on se lance un film ou une série ? » Netflix était devenu son meilleur ami de soirée à la maison.

Maxyne était ravie de voir que Loreleï s’investissait dans des projets. Depuis l’hiver dernier, l’année n’avait pas été facile pour elle, notamment parce qu’elle avait décroché des cours pour fuir le retour de son frère. Pendant un moment, l’ancienne nageuse avait redouté que sa petite protégée ne replonge dans une mauvaise passe. Heureusement, il n’en était rien. Auparavant, elle avait traversé des zones de turbulences violentes mais elle avait réussi à exorciser ses démons. Chance ne savait rien de tous les problèmes que sa famille et ses proches avaient vécu en son absence. Ce n’était pas facile pour lui de comprendre tout ce qu’il avait raté, comme ce ne l’était pas pour son entourage d’accepter qu’il soit resté près de dix ans sans donner le moindre signe de vie, ce dont Loreleï avait particulièrement souffert. Dans les pires moments, elle aurait eu besoin de son frère et s’était trouvée une grande sœur pour l’entourer et la soutenir. C’est ainsi que les liens entre la meilleure amie du militaire et sa petite sœur s’étaient particulièrement resserrés, dans les mauvais moments. Alors aujourd’hui, Maxyne ne pouvait que se réjouir de la voir bien dans ses baskets et déployer ses ailes. En parallèle, les O’Brien s’étaient revus et avaient pris le temps de crever les premiers abcès entre eux. « Oui, à ton rythme. » C’était normal que ce soit Loreleï qui module les conditions de ce retour dans sa vie, à elle de se sentir prête de le laisser revenir après ces années de disparition tout comme Maxyne l’avait aussi fait au début avec lui. Et puis, tout s’était rapidement enchaîné pour se retrouver depuis cette fameuse nuit où il s’était réveillé en sursaut de son cauchemar et où les masques étaient tombés. Dans la cuisine, Loreleï continua de raconter les retrouvailles mouvementées avec son frère, dont cette prise qui l’avait pris par surprise. « J’aurai bien aimé voir sa tête, oui. Au moins, il sait que tu es capable de te défendre maintenant. » En tant que grand-frère, c’était rassurant de voir que l’on avait une petite sœur qui se débrouillait. Pour l’instant, les O’Brien n’avaient pas « officiellement » prévu de se revoir mais c’est une envie que Loreleï avait, signe qu’ils étaient sur la bonne voie tous les deux. Pas plus tard que l’année passée, elle avait tout fait pour mettre de la distance entre eux. La jeune femme souhaitait d’ailleurs franchir une autre étape en remettant à son aîné toutes les lettres qu’elle lui avait écrites mais qu’elle n’avait jamais pu lui envoyer. « Je ne vois pas pourquoi il ne voudrait pas mais ce sera à lui d’en décider. » Maxyne doutait que Chance refuse de lire les lettres, déjà parce que c’était touchant et aussi parce que ce serait passer à côté de l’occasion de renouer pleinement avec sa sœur, d’apprendre tout ce qu’elle avait traversé en son absence. « Connaissant ton frère, je pense qu’il réalisera encore plus tout ce qu’il a manqué et qu’il cherchera à se rattraper… A sa façon. » Il passerait aussi sûrement par une phase de culpabilisation propre à lui, c’était inévitable mais Maxyne préféra ne pas en parler afin de pas influencer Loreleï et qu’elle change d’avis au dernier moment. Ces phases plus difficiles étaient importantes à passer pour tous les deux. D’ailleurs, la monitrice de plongée proposa aux O’Brien de se retrouver ici, ce jour-là, elle s’arrangerait pour s’absenter. « C’est normal, tu peux toujours compter sur moi. » Maxyne ouvrit les bras pour rendre son étreinte à Loreleï, un petit moment ensuite interrompu par la fin de la cuisson des pâtes. L’ancienne nageuse mélangea le tout et déposa les assiettes dans le salon où les deux amies reprirent leur place. « Sinon, je penserai à ouvrir un bureau de réclamation auprès du chef Millstone. » Maxyne dévoila ainsi le nom de son aide précieuse, qui n’était autre que le troisième meilleur ami de la bande, Liam. Il lui avait appris deux ou trois recettes pour s’en sortir le soir où elle était motivée à cuisiner. Au moins, elle n’avait rien cramé. Clin d’œil rendu, la nageuse proposa ensuite de lancer un film ou une série. « On peut se faire un feel good movie… Je te laisse choisir. » Maxyne alluma la télévision et afficha le menu Netflix. Tant que ce n’était pas un film d’amour à l’eau de rose, c’était bon pour elle. Taquine, Loreleï feinta ensuite avec son plat mais elle apprécia finalement l’assiette. « Haha ! T’as failli m’avoir ! I feel you pour uber eats. Ton frère et moi, on est des gros pachas aussi avec la cuisine. » Pour leur défense, les deux colocataires avaient des journées chargées à l’instar de l’étudiante avec ses cours mais à force de commander, Maxyne n’apprenait jamais rien. Avec la venue de la petite O’Brien, c’était l’occasion. La nageuse plongea la fourchette dans son assiette et commença à manger tout en écoutant la question de la blonde. « De mon côté, ça va. Tout roule. » Actuellement, la vie suivait son cours. Maxyne était loin de se douter que tout basculerait quelques mois plus tard. Sa santé. Le retour de Marcus. Ce n’était pas encore d’actualité. « Je ne crois pas t’avoir dit que j’avais revu Piotr ? Il est venu m’attendre un jour après mon travail. Il m’a emmenée dans un super endroit, en bord de plage. Avec Imrân, ils avaient organisé une surprise… On en a ensuite profité pour mettre les choses à plat par rapport à Noël et ça va mieux maintenant. » Cette nouvelle réchaufferait sûrement le cœur de Loreleï, attristée quand des conflits éclataient entre ses proches. Après le soir du réveillon, Maxyne avait bien cru qu’elle avait perdu Piotr mais c’était sans compter sur la détermination du jeune russe à recoller les morceaux entre eux, alors que la nageuse s’était retranchée derrière sa fierté pour se protéger d’une nouvelle désillusion. « Tu as trouvé ton bonheur ? » N’aimant pas que la conversation s’attarde sur elle, la trentenaire la redirigea sur le choix du film.

C’était ainsi que les choses devaient fonctionner. Un sourire étira les lèvres de Maxyne en écoutant le récit de Loreleï à propos de son échange avec Chance. Le frère et la sœur renouaient enfin et se créer de nouveaux souvenirs dont ils pourraient se rappeler encore longtemps et qu’ils pourraient ressortir dans des occasions qui s’y prêteraient : repas de famille, fête de fin d’année… A moins qu’ils choisissent tout simplement de les garder pour eux. L’essentiel était que la relation fraternelle entre les O’brien se reconstruisait progressivement. Parmi ses confidences, Loreleï évoqua les lettres qu’elle avait écrit pour son frère en son absence et qu’elle avait précieusement conservé dans un endroit dont elle avait le secret. Désireuse de les lui partager, la jeune femme redoutait pourtant la réaction de Chance. Maxyne ne voulait pas parler à la place de son meilleur ami mais elle savait que c’était la dernière chose qu’il penserait de sa sœur, surtout que ces lettres démontraient à quel point Loreleï espérait son retour à l’époque. « Il n’y a rien de pathétique à aimer son frère. Ni à lui confier tout ce qui t’est arrivé en son absence. » Il risquait d’être surpris et plutôt de s’en vouloir de ne pas avoir été là mais la nageuse se garda bien de le dire à l’étudiante. Par la suite, Maxyne la serra contre elle, dans une étreinte réconfortante. La nageuse termina ensuite de préparer le plat. Elle revint dans le salon et déposa les deux assiettes sur la table basse. Autant elle s’était appliquée pour le repas, autant elle ne faisait pas de manière pour manger confortablement installée dans le salon. « Je t’ai révélé ma cartouche secrète. » Tout le monde avait un ingrédient secret. Pour l’ancienne sportive, ce n’était pas un aliment mais Liam, l’autre ami de leur bande d’enfance. Par contre, elle n’était pas la seule experte des commandes en ligne. Loreleï maitrisait toutes les applications en la matière pour se faire livrer de bons petits plats. « Oh oui ! » La jeune O’Brien demanda ensuite de ses nouvelles et Maxyne lui raconta les retrouvailles avec Piotr, des retrouvailles suivies par une réconciliation. Tout était rentré dans l’ordre. Cette annonce réjouit d’ailleurs la meilleure amie du russe, qui ne manqua pas de partager son enthousiasme. « Oui, j’suis contente aussi, je n’aimais pas cette situation. » Maxyne préférait ne pas revenir sur les détails de la dispute. L’essentiel était qu’ils en avaient discuté et qu’ils avaient trouvé la force de se pardonner ce qui avait été balancé sous le coup de la colère. Piotr et Maxyne en étaient même ressortis plus soudés encore qu’avant. Tout en commençant à manger, les deux amies se décidèrent pour un film à regarder. Loreleï proposa plusieurs choix et la nageuse trancha. « Va pour Jumanji, ça fait un bail que je l’ai vu ! On va bien rigoler. » Le film lancé, Maxyne s’installa confortablement dans le canapé et elle continua de passer un bon moment avec Loreleï, une soirée comme les deux jeunes femmes n’en avaient plus partagée depuis longtemps.