Give me a lift | Joshua

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Joshua & Erin

Give me a lift

Voilà à peu près deux mois qu’Erin était sortie du centre de désintoxication. Depuis, elle avait élu domicile chez son frère Liam et sa femme Lily car sa permission de sortie se conditionnait à vivre sous le toit d’un membre de sa famille, alors même qu’elle possédait une immense villa près de la plage dans le quartier de South Bay. Heureusement, le couple travaillait beaucoup, ainsi Erin se retrouvait régulièrement seule sans avoir l’impression d’être surveillée. En réalité, son frère n’était pas spécialement sur son dos. Il avait accepté de l’héberger pour qu’elle puisse jouir à nouveau de sa liberté après avoir passé cinq mois dans les murs de ce centre. Il était temps pour Erin de retrouver un semblant de vie normale. Et pour l’instant, cela fonctionnait car depuis sa sortie, elle n’avait pas retouché ni à la drogue ni aux médicaments. De temps en temps, elle prenait un petit verre d’alcool car son problème n’était pas lié à l’alcoolisme mais c’était le seul écart qu’elle s’autorisait. Entretemps, elle occupait son temps en allant courir incognito dans les bois près de la ville et en écrivant de nouvelles chansons. D’ailleurs, Erin retrouvait le chemin des studios pour jouer de la musique, composer, explorer de nouveaux sons. La relation avec son patron et mentor, Roméo Walsh, était toujours tendue mais au moins elle lui adressait de nouveau la parole. Cependant, aujourd’hui, la chanteuse n’avait pas prévu de passer au label. Récemment, elle avait passé une commande auprès d’un artiste-peintre pour un tableau très spécial et celui-ci l’avait contactée pour lui confirmer que l’œuvre était terminée et qu’elle pouvait aller la récupérer auprès du plus grand galeriste de Wellington. Depuis sa sortie, Erin avait soigneusement évité de se faire remarquer et elle avait réussi à échapper aux médias. Quand elle se rendait au label, elle appelait la voiture aux vitres teintées, réservée aux plus gros artistes des Walsh, passant ainsi incognito. Aujourd’hui, c’était différent. La course qu’elle devait faire relevait d’une affaire privée. Alors, la brune contacta le uber qu’elle avait un jour pris le risque de commander pour un trajet nécessaire. Ce chauffeur, qui ne la connaissait pas, lui avait tapé la discussion tranquillement et cette conversation des plus normales avait fait un bien fou à Erin. Le fait de ne pas être reconnue, de juste pouvoir être elle-même sans devoir parler de son statut d’artiste ou de sa vie à problèmes à un inconnu. Depuis, la jeune femme avait plusieurs fois eu recours à ses services, contactant toujours le même uber quand elle en avait besoin. C’est ainsi qu’elle pianota sur le clavier de son téléphone pour lui demander ses disponibilités. Il était convenu qu’il passe la prendre en début d’après-midi. A l’heure fixée, habillée sobrement en noir pour le côté discrétion, elle sortit de la maison de son frère et descendit l’allée pour rejoindre la voiture garée devant. Habituée à s’installer à l’arrière quand le chauffeur du label venait la chercher, Erin appliquait le même principe et ne s’asseyait jamais à côté de l’Anglais quand elle prenait le uber. En effet, elle avait reconnu son accent britannique à la minute où elle était montée la première fois dans son véhicule. « Salut Joshua. » Il lui avait déjà proposé de l’appeler par son surnom « Josh » mais dans un esprit de contrariété inexplicable, elle s’entêtait à utiliser son prénom. « Pas trop d’encombrement sur la route ? » Erin s’installa confortablement sur le siège arrière opposé, de sorte qu’il ne pouvait la voir dans son rétroviseur. « Comment vas-tu depuis la dernière fois ? Tu as de nouvelles histoires intéressantes à me raconter ? » Ce qu’elle appréciait chez lui, en plus de passer pour une personne normale à ses yeux, c’était sa discrétion et ce côté mystérieux qui se dégageait de lui. Il avait ce subtil mélange d’élégance et d’esprit contestataire. Le type qui paraissait effacé mais qui en réalité avait des opinions marquées et qui cachait bien son jeu. Joshua était difficile à cerner mais c’est ce qui était intéressant. Et puis, les anecdotes de passagers uber qu’il lui racontait étaient à la fois étonnantes et amusantes.

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Ce qu'aimait par dessus tout Joshua dans son métier de chauffeur, c'était très probablement les clients qui refaisaient appel à lui de façon régulière. Des gens avec qui, il peut construire une sorte de petite relation le temps d'un trajet plusieurs fois par semaines. C'était bien moins impersonnel et il prenait plaisir à prendre des nouvelles à ce moment la, mémorisant noms et histoires pour ne pas avoir de soucis lorsqu'ils reviennent. Aujourd'hui, c'était le tour d'Erin de le recontacter pour se rendre à un endroit bien précis, il avait l'adresse de sa destination déjà paramétré sur son téléphone et pouvait voir la circulation en temps réelle et ainsi penser à des raccourcis. Depuis quelques temps, il se sentait tellement à l'aise qu'il n'utilisait plus vraiment le GPS. Garer devant sa maison, elle ne se fit pas prier pour le rejoindre et s’installer à sa place habituelle. « Bonjour Erin, comment allez vous aujourd'hui ? » Ils s'appelaient tout naturellement par leurs prénoms, même si elle ne voulait pas utiliser son surnom, mais il pouvait s'y faire sans soucis. « Quelques bouchons, mais facilement évitables par les petites routes. Nous arriverons à l'heure prévue ! » La voiture démarre et les voilà partit.

Elle aimait bien écouter les histoires de Joshua, des clients terribles aux clients adorables, il y avait toujours de quoi raconter. Il y avait aussi tout un tas d'autres histoires, au bar, par ou commencer ? « Croyez le ou non, la semaine dernière, quelqu'un a voulu payer sa course en m'offrant des cours de yoga à la place. » Une femme d'un certain âge qui lui avait fait un peu de rentre dedans, pour ne pas dire pas totalement même. « Ca avait plus l'air d'un piège pour attirer un jeune homme tel que moi dans la cage aux folles de cette grand mère. » Il frissonna avant de s'enquérir des dernières nouvelles de la jeune femme. « Et toi ? Je ne te savais pas férue d'art ! Puis-je supposé que c'est une sorte de rendez-vous ? Ou une sortie avec un ami ? » Elle ne semblait pas porter une tenue digne d'une sortie avec un prétendant ou une prétendante, alors il faisait ses propres suppositions.

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« Bien. » Lorsque Joshua lui demanda comment elle allait, la chanteuse répondit par la positive. Depuis des mois, elle répétait machinalement le même refrain pour que les gens lui foutent la paix et ne cherchent pas à creuser plus loin. Pourtant, aujourd’hui, c’était vrai. D’humeur légère, la jolie brune se réjouissait de récupérer le tableau qu’elle avait commandé et de découvrir le résultat. Et cette allégresse se traduisait dans sa volonté d’engager la conversation. D’ordinaire, les rôles étaient inversés en raison de sa nature taiseuse lors des autres trajets. La plupart du temps, Joshua bavardait pendant qu’elle l’écoutait. « Pas de soucis. » Plus attentive à l’heure lorsqu’elle avait des rendez-vous professionnels à honorer, Erin n’était pas regardante quand elle partait pour une course personnelle, surtout que le barman s’arrangeait toujours pour choisir les chemins les plus pratiques. Curieuse, la brune s’intéressa à ses dernières mésaventures en uber. Il lui en racontait des belles parfois. Il lui rapporta d’ailleurs qu’une cliente lui avait proposé de payer son trajet par un cours de yoga. Amusée, Erin le taquina un peu. « Peut-être que tu aurais appris de nouveaux exercices d’assouplissement... Les femmes d’âge mûre, ce n’est pas ton truc ? » Parfois, les hommes appréciaient explorer de nouveaux horizons quand ceux-ci s’offraient à eux. D’après ce qu’elle avait compris, Joshua était célibataire et profitait de la vie. Des clients ou clientes intéressés, il en avait sûrement vu passer. Bien sûr, ce n’était pas une raison pour lui d’accepter toutes les formes de paiements. Il ne gagnerait pas très bien sa vie sinon. « Comment a-t-elle réglé la course si tu ne t’es pas montré intéressé ? » A son tour, Joshua l’interrogea sur sa sortie et s’étonna de son intérêt pour l’art. Il lui demanda si elle rejoignait un rendez-vous ou un ami. Avec une autre personne que lui, Erin se serait méfiée de cette curiosité et elle aurait esquivé la question mais, tout comme elle, il faisait juste la conversation. « Pas exactement. Je vais récupérer un tableau que j’ai commandé à un artiste. Il l’a déposé à la galerie. » L’œuvre était spéciale car elle était en rapport avec une personne qui comptait beaucoup pour elle, une personne qui n’était plus de ce monde. Sa disparition avait été la goutte qui avait fait déborder le vase et qui avait conduit Erin à vriller complètement. « Tu auras le temps de m’attendre pendant que je vais le chercher ? Ça risque de durer un peu, le galeriste n’est pas quelqu’un de pressé. » Autant qu’elle sache tout de suite si elle devait prévoir un autre moyen de rentrer.

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Raconter ses anecdotes était toujours plaisant, autant pour lui que pour les clients qu'il conduisait régulièrement. Ca permettait de facilement briser la glace et engager une conversation, si le client en avait envie. De toute façon, s'ils n'étaient pas très bavards, ils répondaient des banalités et il comprenait qu'il était temps de les laisser dans les esprits durant le reste du trajet. Erin elle s'amusa de la situation qu'il avait vécu quelques temps plus tôt et lui posa même des questions personnelles sur ses préférences. « Je dois bien avouer que je ne suis pas un grand fan de yoga, j'ai l'esprit trop... en ébullition pour arriver a faire le vide. » Toujours a gauche, toujours a droite, impossible pour lui de se poser. « Je n'ai rencontre contre les femmes d'âge mur, je n'ai jamais eu de relations avec des femmes de cette tranche la. Je dirais juste que... c'était pas la meilleur façon de m'attirer sur son tapis de yoga ! » Depuis son retour a la vie normale, il était plus du genre a s'attirer les foudres et les désirs de femmes plus jeunes que lui.

Petites routes en parallèles des gros axes, ils avancent facilement vers leurs destinations. « Elle a finit par m'offrir des fruits de son jardin en promettant de me recontacter la prochaine fois. Au moins, ils étaient bons ces fruits ! » Il avait pas osé réclamé son argent, surtout pour cinq minutes de transport. Ca lui avait fait plaisir de pouvoir manger des fruits frais de cette façon. Une fois de temps en temps, ca ne pouvait pas faire de mal. La supposition de Joshua était mauvaise vis a vis de la visite de la jeune femme a la galerie. Cela lui donnait une indication sur ses goûts, mais également sur son statut ou tout du moins qu'elle avait assez d'argent pour s'offrir les services d'un artiste. « J'étais complétement a côté de la plaque ! J'espère qu'il sera a votre goût ! » Quoi de pire que d'être déçu ?

Ils arrivèrent finalement et elle lui demanda s'il pouvait l'attendre pour le chemin de retour. Regardant son cadran d'horloge, il réfléchit un petit instant avec de sortir de la voiture et d'aller lui ouvrir la portière. « Pas de soucis, prenez votre temps, je vais prendre ma pause et aller faire un petit tour dans une boutique non loin, j'ai besoin d'ingrédient pour mon whisky. Je vais laisser la voiture ici, hésitez pas a m'appeler si je traine moi aussi ! » Autant ne pas la faire attendre, mais il se connaissait, il pouvait tout aussi bien se perdre dans les allers a réfléchir a d'autres saveurs et mélanges.

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Réagissant à l’anecdote que Joshua lui avait racontée, Erin lui posa des questions sur ses préférences et la réponse lui arracha un sourire. Elle comprenait que les exercices de relaxation et de méditation ne soient pas son truc si son esprit fonctionnait à trois cents à l’heure. Pendant son séjour dans le centre, la chanteuse avait été obligée de participer à des sessions de thérapie et de sophrologie qui n’avaient pas rencontré les résultats escomptés sur elle. Pas parce qu’Erin n’était pas capable de maitriser son conscient et son inconscient mais elle n’était pas réceptive à ces méthodes. Ce qui fonctionnait le mieux sur elle, c’était la musique. Selon son humeur, elle était plus ou moins sensible à différentes tonalités. « Il y a d’autres façons de se vider la tête, c’est sûr. » Quant aux goûts de Joshua en matière de femmes, il n’avait rien contre les femmes d’âge mûr, il n’était tout simplement pas attiré par les cours de yoga. A la place, Erin s’intéressa à la conclusion de cette histoire et à l’arrangement qui avait été trouvé : des fruits frais. « Le plein de vitamines et une nouvelle cliente fidèle. C’est pas mal, au bout du compte. » Comme la jeune femme lui avait donné l’adresse de leur destination, Joshua l’interrogea aussi sur sa petite sortie. Pas de rendez-vous galant ou de retrouvailles avec un ami, juste la récupération d’une commande. « J’espère aussi. » Erin suivait cet artiste peintre depuis des années, elle connaissait son talent et n’avait que peu de doutes quant au résultat. Peu de temps après leur rencontre, la brune avait levé les politesses pour le tutoyer et l’avait invité à en faire autant mais Joshua s’entêtait à rester plus formel, peut-être pour garder cette distance chauffeur et cliente. Ne voulant pas s’éterniser dans le centre-ville, la brune lui demanda s’il était possible de l’attendre malgré le temps que sa course risquait de lui prendre. Bien sûr, elle règlerait le trajet en conséquence pour chaque minute supplémentaire. Vif et gentleman, Joshua sortit de la voiture et la contourna pour lui ouvrir la portière, acceptant de prendre sa pause pendant qu’elle serait occupée. Il comptait en profiter pour aller se réapprovisionner en matières premières pour son whisky. « Parfait, merci. C’est vrai, ce fameux whisky. J’espère que j’aurai un jour le plaisir d’y goûter. » Erin lui adressa un sourire entendu, puis elle entra dans la galerie et parcourut les allées d’exposition en attendant que le galeriste la rejoigne. Il l’emmena dans une autre salle et lui dévoila le tableau. Soufflée, la jeune femme découvrit non sans une certaine émotion une toile à la hauteur de ses espérances. Elle l’admira sous plusieurs angles, à la lumière et dans l’ombre. Validant l’achat, elle adressa un chèque généreux au nom de l’artiste qui l’avait peint puis le galeriste lui emballa précieusement l’œuvre pour la protéger pendant le transport. Etant donné les dimensions raisonnables du tableau, un peu moins que la moitié de son corps en hauteur, Erin avait préféré venir le voir en personne plutôt que de passer par un service de livraison tel que proposé par la galerie. Elle ne voulait prendre aucun risque. Lorsque le galeriste le lui remit emballé, elle emmena son précieux paquet et retrouva la sortie. Alors qu’elle n’était plus qu’à quelques pas de la voiture de Joshua, la brune sursauta lorsqu’un individu l’interpella. « Hey Erin ! Alors, on est sortie ? » Il lui parlait comme s’il la connaissait. En un regard, la chanteuse comprit qu’elle avait affaire à un putain de paparazzi. Personne n’avait réussi à la prendre en photo depuis sa sortie et voilà qu’elle en croisait un, peut-être qu’il l’avait repérée et filée. Par un astucieux stratagème, elle se cacha derrière l’emballage du tableau. « Pas de commentaires et pas de photos. » A cause de lui, sa bonne humeur s’était envolée. Et Joshua ne semblait pas encore revenu à la voiture. « Je ne fais que mon travail, ma belle. C’est le jeu. » Et leur gagne-pain, elle connaissait cette vieille rengaine servie aux gens qui étaient reconnus en rue. « Non ! » Si parfois, Erin était disposée à se prêter au jeu, aujourd’hui elle ne voulait pas être dérangée. C’était une sortie privée. Dans une tentative d’obtenir la photo idéale, le type se montra particulièrement entêté et s’interposa entre la voiture et elle. Erin tenta d’attraper son téléphone dans sa veste, mais elle avait malheureusement besoin de ses deux mains pour porter le tableau. Détournant la tête pour ne pas être dans l’objectif du photographe harcelant, la jeune femme recula d’un pas. Le meilleur moyen de l’éviter était sans doute de rebrousser chemin vers la galerie…

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Depuis qu'il était sortit de prison, il avait trouvé dans la conduite un plaisir et une liberté qu'il n'avait jamais ressenti avant d'en avoir perdu le droit pendant dix ans. Faire chauffeur uber était un moyen de gagner de l'argent, mais également un plaisir, comme quoi, il pouvait bien allier les deux et être heureux, comme au bar en fait. Il faisait des rencontres, discutait de tout et de rien, racontait ses anecdotes et pouvait rire tous les jours. « Cette cliente m'a aussi référée a toutes ses amies. Comme quoi, je pourrais même devenir chauffeur privé a ce train la si je le désirais. » Mais pas vraiment, il avait d'autres ambitions, des rêves a réaliser et ce whisky qu'il confectionné de trois façon différentes pour atteindre un public plus large, mais surtout arriver a convaincre ses futurs investisseurs. Son passé de criminel allait forcément lui mettre des boulets au pied. Son produit et tout ce qui l'entourerait devrait donc être exceptionnel. Ouvrant la portière pour qu'elle puisse aller chercher son tableau, il eu un sourire et s'inclina légèrement.
« vous serrez l'une des premières a recevoir une bouteille de démonstration ! A tout a l'heure. » Laissant sa voiture sur place, il prend la direction de l'épicerie a pied.

Cigarette a la bouche, il en profite pour découvrir la ville sous un autre angle, a pied, durant une nouvelle saison. L'air frais était agréable et il ne lui fallait pas bien longtemps pour trouver son bonheur. Écrasant son mégot et le jetant a la poubelle, il entre et flâne dans les allées. Prend une carafe qui lui faisait de l'œil depuis un moment, puis quatre verres a whisky qui allaient pouvoir compléter son attirail. Il prit d'autres petites choses avant de passer a la caisse et retourner vers la voiture ou il vit au loin sa cliente, qui semblait être... accostée ? Le type semblait la prendre un peu trop en photo et vu la gestuelle de la jeune femme qui se cachait derrière son tableau, ca ne devait être un ami. Voyant rouge directement. Joshua se précipite, ouvre la voiture, balance son stock et s'approche d'Erin. « Rentrez dans la voiture mademoiselle Millstone. » Se plaçant entre elle et le pervers, il lui agrippe l'objectif d'un main pour qu'il cesse de capturer ces moments la. « Et vous sale pervers... j'vous conseil d'arrêter tout de suite, sinon ca risque de mal finir. » regard aussi glacial que le bleu de ses yeux, il force sur l'objectif un peu trop imposant et lourd et ils peuvent tous les deux entendre quelque chose se... fissurer.

Il insulte le chauffeur de tous les noms tout en regardant son petit bijoux et Joshua en profite pour rentrer dans la voiture et démarrer. Il part assez vite et se gare deux rues plus loin, se retournant vers Erin. « Je suis sincèrement désolé, j'aurais du rester a la voiture pour vous attendre... Il ne vous a pas fait de mal j'espère ? Voulez vous que nous allons au poste de police pour porter plainte ? » Ca lui ferait du bien de se faire remettre a sa place a ce con.

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Lorsque Joshua plaisanta sur la nouvelle clientèle que la professeure de yoga serait susceptible de lui amener au point de devenir chauffeur privé, Erin esquissa un sourire en guise de réponse. Si elle l’avait voulu, elle aurait été capable de s’offrir un chauffeur à temps plein ou d’en demander un au label mais elle n’en ressentait pas le besoin. Tout d’abord parce qu’elle ne se déplaçait pas suffisamment ces derniers mois, et ensuite pour la discrétion, ce n’était pas forcément la meilleure option. Elle se débrouillait en se déplaçant par ses propres moyens ou en appelant ponctuellement un chauffeur. Malgré son visage reconnaissable, elle avait récemment tenté l’expérience uber et elle ne l’avait pas regretté, peut-être parce qu’elle était bien tombée avec Joshua. Après avoir garé la voiture à proximité de la galerie, il accepta de l’attendre en partant explorer un magasin pour son whisky. Il lui en avait parlé : il testait différentes associations pour aboutir à une recette dont il aurait le secret. Amatrice, Erin espérait pouvoir y goûter à l’occasion. Qui sait, elle serait peut-être une des premières à avoir testé un futur grand produit. Finalement, la brune récupéra son tableau plus rapidement que prévu et retourna ensuite près de la voiture où elle tomba sur une rencontre désagréable. Rien de surprenant mais elle n’avait plus l’habitude d’être accostée de la sorte depuis qu’elle était partie en désintoxication. Pas d’humeur à gérer cette situation pénible, la chanteuse se cacha derrière son tableau et demanda à l’inopportun de la laisser tranquille. Evidemment, peine perdue : c’était comme parler à un mur. L’occasion était trop belle pour ce type de prendre la première photo d’elle. Comme Joshua n’était pas encore en vue, elle envisagea de rebrousser chemin vers la galerie mais soudain il surgit entre le photographe et elle, et l’invita à rentrer dans la voiture. Surprise et soulagée, Erin s’exécuta sans se faire prier tandis qu’il agrippait l’objectif du malotru. Le cœur de la jeune femme battait à tout rompre, elle entendit un flot d’insultes entre les deux pendant qu’elle se glissait à l’intérieur du véhicule. Très vite, Joshua la rejoignit et démarra. En un bref coup d’œil par la vitre, Erin aperçut le photographe qui regardait son matériel et les maudissait en brandissant son bras vers le ciel. Détournant les yeux, elle expira doucement pour retrouver son calme après cette montée d’adrénaline. Deux rues plus loin, Joshua arrêta la voiture et se tourna vers elle pour s’excuser et s’enquérir de son état. « Pas du tout. J’ai été plus rapide que prévu. » Il n’avait aucune raison d’être désolé, elle lui avait dit que son rendez-vous prendrait du temps et surtout elle ne l’avait pas informé que ce type de situation pouvait lui arriver en ville. Lui, il n’avait rien demandé. Et même si elle appréciait ces moments passés dans un anonymat relatif, la jeune femme était aujourd’hui obligée de lui expliquer ce qui venait de se passer. La vie réelle avait fini par la rattraper. « Tout va bien, merci pour ton intervention. Et non ce ne sera pas nécessaire d’aller voir la police. » Prenant une nouvelle inspiration, elle continua sur sa lancée. « Je travaille dans le monde de la musique, je suis chanteuse. Il arrive que des gens me reconnaissent et pensent que ça leur donne tous les droits. Les photographes, paparazzis ou peu importe, ça fait malheureusement partie du jeu. » Et encore, elle avait la chance de vivre en Nouvelle-Zélande et pas aux Etats-Unis, un endroit plus « tranquille » où elle ne croisait pas toujours de mauvaises rencontres. Ici, c’était parce qu’elle avait disparu des radars pendant des mois et qu’elle était sortie récemment de sa cure. Mais ces détails, Erin n’avait pas besoin de les raconter. « C’est moi qui suis désolée de n’avoir rien dit, je savais que ça pouvait arriver mais j'ai juste eu envie d’être normale. » De ne pas être vue comme une personne connue ou venant d’une autre planète. De pouvoir être elle-même tout simplement. Peut-être que Joshua ne voudrait plus la conduire pour d’autres trajets après cette révélation, ce qu’elle pourrait comprendre. Être chauffeur uber, ce n’était pas pour jouer les gardes du corps occasionnels ou ce genre de rôle.

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