contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
○ âge : vingt-huit ans, depuis le dix-sept juin dernier.
○ statut : célibataire. aux sentiments un peu tiraillés suite au départ de celle qu'elle commençait à considérer comme sa petite-amie.
○ métier : guide-conférencière au musée d'island bay et aussi à celui de wellington, parfois.
○ quartier : à center bay, dans la colocation de l'appartement #27. elle a récemment déménagé.
○ orientation sexuelle : aux yeux de sa famille, elle se cache. mais riley est homosexuelle.
○ sujets abordés : viol, overdose.
○ informations en vrac : elle préfère souvent mettre une pizza surgelée au four, plutôt que d'en cuisiner une. elle n'est pourtant pas mauvaise en cuisine. // elle essaye d'initier les membres de sa colocation aux jeux de sociétés en tout genre. // parler de lissandro est devenu un sujet tabou dans la famille. // il lui arrive de fumer, de temps en temps. // elle aime beaucoup les films marvel. il n'est pas rare qu'elle se refasse l'intégralité du mcu chaque année. // rares sont les personnes au courant de ce qui lui est arrivé. // elle ne boit pas d'alcool, ou alors, à de rares occasions. // très souvent, elle porte des vêtements foncés. loin d'elle l'idée de faire véhiculer un message, ils ont simplement sa préférence. // elle évite toujours de passer dans la rue où habitait son petit ami lorsqu'ils étaient au lycée, de peur de le croiser. // elle a pris des cours d'auto-défense à l'université. // en australie, elle avait un chat. elle l'a laissé à une voisine lorsqu'elle a quitté le pays. // elle a un carnet qui regroupe toutes les cartes postales des pays qu'elle a visités. // elle a en sa possession des papiers pour savoir où se trouve sa fille, mais elle n'a pas encore ouvert l'enveloppe. elle ne sait pas si elle veut vraiment savoir. // il lui arrive de coudre ses propres vêtements. // elle aime passer du temps au musée, même en dehors de son travail.
Aujourd'hui est un jour spécial. Et oui, pour la première fois depuis longtemps maintenant, j'ai quelque chose de prévu dans mon planning. Habituellement, mes journées sont assez calmes et sont rythmées au gré de mes envies. Après ce que j'ai vécu, mes proches ne me mettent pas trop la pression et j'ai la chance d'avoir des parents aisés : je n'ai pas besoin de trouver rapidement un nouvel emploi pour m'en sortir financièrement. Ça ne durera pas, je le sais. Surtout que je n'aime pas trop ça. Vivre à leur dépens, leur devoir quelque chose plus tard, non merci. Plus les jours passent et plus je me dis que je ferais mieux de me trouver un appartement pour vivre de nouveau de manière indépendante. À peine accueillit à l'hôpital, je suis redirigé vers une chambre. Je ne suis pas sûr que cela soit vraiment nécessaire, mais bon, qui suis-je pour donner mon avis sur cela. Si c'est fait de la sorte, il y a sûrement une bonne raison. En espérant que celle-ci ne soit pas mon hospitalisation suite aux examens. Non. Ce ne serait pas logique : il n'y a aucune raison pour que cela arrive. Arrivé dans la chambre, je tourne en rond, passant d'un côté du lit, puis de l'autre. Rapidement, je suis rejoint par une brune dont le visage m'est familier. « C'est toi qui t'occupes de mon suivi ? » Je ne suis pas du genre à parler comme cela à n’importe qui, mais cette interne, je la connais. Elle faisait partie des personnes qui se sont occupées de moi suite à mon accident, c’est d’ailleurs sûrement pour cela qu’elle est ici aujourd’hui. « Ou devrais-je dire : bonjour docteur Rogers ! » Même si je la connais un peu, ce n’est pas une raison pour être trop familier. « C’est ce qu’on dit à ce niveau-là, non ? Docteur ? Interne ? » Nous avons le même âge ou presque, je pourrais même l’appeler par son prénom si ça ne tenait qu’à moi. « Désolé. Je parle beaucoup, mais je crois que j’appréhende un peu. Rien n’a changé depuis la dernière fois, alors pourquoi faire des examens ? » C’est comme une protection pour moi. Est-ce que j’ai vraiment envie que l’on s’intéresse à moi si c’est pour voir que depuis la dernière fois, rien n’a changé ? Enfin si. Il y a du nouveau, mais ça ne vient pas de moi. Alors que des personnes autour de moi sont passifs, Laya fait de son mieux pour me faire retrouver la mémoire et je me sens coupable vis-à-vis d’elle. J’aimerai lui donner ce qu’elle attend, mais pour l’instant, je me sens juste bloqué dans un autre monde. « J’ai vraiment l’impression de faire du surplace. » J’aimerai pouvoir aller plus vite, retrouver ma vie d’avant et mettre cet accident derrière moi, mais il semble bien décidé à me hanter encore longtemps.
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Ce matin-là, je m’étais réveillée avec une migraine. Pas le genre de petite migraine qui passe avec un cachet d’aspirine, non non. C’était une douleur lancinante, parcourant simultanément l’avant et l’arrière de mon crâne. Le genre de migraine qu’on associe souvent à une accumulation de stress. Il fallait dire que ces derniers jours avaient été particulièrement éprouvants, et cela faisait un moment que je n’avais pas pris le temps de relaxation que je m’accordais généralement, entre deux gardes. Mais j’avais un travail - que dis-je, un devoir à accomplir. Des patients à aider, des vies à sauver. Heureusement, je n’avais aucune opération de prévue, mais c’était le jour de mes rendez-vous de suivi pour les patients de longue durée. Le genre de journée où il fallait laisser la chirurgie au placard, et présenter ses meilleures compétences sociales. Rassurer, expliquer avec pédagogie, tout cela faisait également partie du métier. Alors, je m’étais équipée de mon plus beau sourire, et de toute ma volonté, pour ignorer la douleur et me concentrer sur mes patients. Cela faisait un moment que j’y étais, je n’avais même pas encore pris le temps de manger la pomme qui traînait dans ma poche depuis le début de la matinée. Je m’étais donc posée quelques minutes, assise derrière le poste des infirmiers, lorsque l’on m’annonça l’arrivée de mon prochain patient. La tête entre les mains - je tentais un massage des tempes pour essayer de me soulager -, je pris une grande inspiration, avant de me saisir du dossier dudit patient. Je tiquai immédiatement à la lecture du nom sur la couverture. Mehrtens. Arlo Mehrtens, le frère de Mara. On m’indiqua la chambre dans laquelle il m’attendait, et je fixais la porte pendant quelques secondes, avant de finalement me lever pour aller l’y rejoindre. Je n’avais pas vraiment besoin de relire le dossier, je le connaissais par cœur. Un accident il y a plusieurs mois, un coma, et une amnésie dissociative depuis, lui ayant fait perdre la mémoire sur plusieurs années. Un cas dont j’avais hérité du suivi, non sans une petite fierté. Je toquai à la porte, avant d’entrer. Il était là, debout, faisant les cent pas. Je notais son impatience et sa nervosité, sans ciller. Puis il me salua, je lui souris en retour, refermant la porte derrière moi. Il était tellement nerveux qu’il ne me laissait pas vraiment en placer une, j’attendis donc patiemment qu’il finisse, les mains croisées. « Pas de problème, je vais tout t’expliquer. Déjà, oui, c’est bien docteur Rogers, mais tu peux m’appeler Sofia si ça te met plus à l’aise. Et oui, c’est moi qui vais m’occuper de toi, aujourd’hui et pour toutes les consultations à venir. J’espère que ça te va. » Je lui lançai un regard amusé. Bien sûr que oui, ça lui allait - enfin je l’espérais. J’avais déjà eu l’occasion de travailler sur son cas lorsqu’il était hospitalisé, et nous nous étions déjà très bien entendus à l’époque. J’ouvris le dossier que j’avais toujours entre les mains, glanant les dernières informations qui me manquaient avant de pouvoir lui expliquer la procédure du jour. « J’ai vraiment l’impression de faire du surplace. » Je relevais la tête vers lui, puis fermait le dossier. Dans ce genre de cas, ce dont les patients avaient le plus besoin, c’était de parler. Et avoir des réponses, lorsque c’était possible. « Tu ne te souviens toujours de rien ? » Je pris le temps d’observer sa réaction, même si ma question était purement rhétorique. « Tu as vécu un trauma lourd, c’est normal que ça prenne un peu de temps, mais il n’y a rien d’inquiétant jusqu’ici. » Je savais que ce n’était pas forcément ce qu’il avait envie d’entendre, mais malheureusement, je ne pouvais rien faire de plus. Mon seul rôle, à partir de maintenant, était d’observer ses évolutions, et le guider autant que possible. « Ce qui est prévu aujourd’hui, c’est un examen IRM. On va regarder s’il y a de l’amélioration par rapport à la dernière fois. Est-ce que tu as des questions là-dessus ? » Je vérifiai l’heure à ma montre. « On a encore quelques minutes avant d’y aller. On t’a proposé quelque chose à boire ? » Si ça pouvait aider à le détendre un peu, ça serait bénéfique, pour lui comme pour ses examens.
Riley Carvalho
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○ âge : vingt-huit ans, depuis le dix-sept juin dernier.
○ statut : célibataire. aux sentiments un peu tiraillés suite au départ de celle qu'elle commençait à considérer comme sa petite-amie.
○ métier : guide-conférencière au musée d'island bay et aussi à celui de wellington, parfois.
○ quartier : à center bay, dans la colocation de l'appartement #27. elle a récemment déménagé.
○ orientation sexuelle : aux yeux de sa famille, elle se cache. mais riley est homosexuelle.
○ sujets abordés : viol, overdose.
○ informations en vrac : elle préfère souvent mettre une pizza surgelée au four, plutôt que d'en cuisiner une. elle n'est pourtant pas mauvaise en cuisine. // elle essaye d'initier les membres de sa colocation aux jeux de sociétés en tout genre. // parler de lissandro est devenu un sujet tabou dans la famille. // il lui arrive de fumer, de temps en temps. // elle aime beaucoup les films marvel. il n'est pas rare qu'elle se refasse l'intégralité du mcu chaque année. // rares sont les personnes au courant de ce qui lui est arrivé. // elle ne boit pas d'alcool, ou alors, à de rares occasions. // très souvent, elle porte des vêtements foncés. loin d'elle l'idée de faire véhiculer un message, ils ont simplement sa préférence. // elle évite toujours de passer dans la rue où habitait son petit ami lorsqu'ils étaient au lycée, de peur de le croiser. // elle a pris des cours d'auto-défense à l'université. // en australie, elle avait un chat. elle l'a laissé à une voisine lorsqu'elle a quitté le pays. // elle a un carnet qui regroupe toutes les cartes postales des pays qu'elle a visités. // elle a en sa possession des papiers pour savoir où se trouve sa fille, mais elle n'a pas encore ouvert l'enveloppe. elle ne sait pas si elle veut vraiment savoir. // il lui arrive de coudre ses propres vêtements. // elle aime passer du temps au musée, même en dehors de son travail.
Les visites à l'hôpital se font de plus en plus rares avec le temps, mais elles restent toujours là, pour s'assurer que tout va bien. Perdre la mémoire, ce n'est pas anodin et ils ne peuvent clairement pas me laisser seul dans la nature. Le cerveau est l'organe le plus complexe et pour mon cas, on ne sait pas ce qu'il me réserve encore. « Pas de problème, je vais tout t'expliquer. Déjà, oui, c'est bien docteur Rogers, mais tu peux m'appeler Sofia si ça te met plus à l'aise. Et oui, c'est moi qui vais m'occuper de toi, aujourd'hui et pour toutes les consultations à venir. J'espère que ça te va. » Il y a sûrement plus déplaisant comme personnel médical. La jeune femme a mon âge, alors je me dis qu'elle doit plus facilement comprendre ce qu'il peut me passer par la tête. « Tu ne te souviens toujours de rien ? » Presque machinalement, je balance ma tête de gauche à droite comme simple réponse. Un soupire se rajoute à mon geste, laissant facilement comprendre à la jeune femme que cette situation me désespère un peu. « Tu as vécu un trauma lourd, c'est normal que ça prenne un peu de temps, mais il n'y a rien d'inquiétant jusqu'ici. » C'est peut-être un peu égoïste de ma part, mais à l'heure actuelle, je préférerais que mes blessures soient physiques. J'en ai eu, c'est vrai, pourtant à côté de ce que je dois vivre en ce moment, ce n'est pas grand-chose. Au moins, quand c'est physique, la plupart du temps ça se voit et on sait ce qui cause cela, comment le soigner et combien de temps que ça prendra. Là, avec le cerveau, c'est beaucoup plus compliqué que ça. Personne ne peut vraiment me dire ce qu'il s'est passé, alors ce n'est même pas la peine de demander combien de temps cela va durer. « Ce qui est prévu aujourd'hui, c'est un examen IRM. On va regarder s'il y a de l'amélioration par rapport à la dernière fois. Est-ce que tu as des questions là-dessus ? On a encore quelques minutes avant d'y aller. On t'a proposé quelque chose à boire ? » Un IRM de plus ou un IRM de moins, ça ne changera pas grand-chose pour moi. Suite à mon accident, pour comprendre ce que j'avais, j'ai dû en faire un bon nombre et je n'ai jamais bronché. Que ce soit Sofia ou les autres médecins, ils savent ce qu'ils font et je dois leur faire confiance. « De l'eau, ça suffira. Merci. » Dis-je, un petit sourire sur les lèvres. Même si ma tête est souvent sur le point d'exploser avec tous mes questionnements, il n'y a pas de raison pour que je devienne désagréable avec elle : elle n'y est pour rien. Je pense même que si elle pouvait y faire quelque chose, elle le ferait. « Tu as déjà travaillé sur des cas similaires au mien ? Est-ce que tu sais si ça prend du temps ? En mois, en années ? » Elle est encore jeune et j'ose espérer que des personnes avec la mémoire qui flanche ne se pointent pas aux urgences tous les quatre matins. Néanmoins, ça peut toujours arriver ou elle peut toujours avoir étudié ce genre de choses avant de devenir interne. « Je suis quelqu'un de posé. J'étais quelqu'un de posé, dans mes souvenirs au moins. Mais là, de devoir attendre sans pouvoir faire quoique ce soit, ça me rend fou. » J'ai l'impression d'attendre, sans être certain que les choses redeviendront comme avant. Et puis, avant comment ? À quel prix ? « J'ai l'impression que ma vie m'échappe. J'ai perdu cinq ans de ma vie et en cinq ans je suis devenu quelqu'un de différent comparé à ce que je pensais, à ce qu'on m'a dit. » Plus les jours passent et rien ne change. Plus les jours passent et plus j'en apprends sur ma vie passée, mais ce n'est pas volontaire. Ici, à Island Bay ou bien Wellington, je suis entouré de ma famille, mais pas que : j'ai récemment appris que j'avais une femme. C'est pourtant un secret que s'est bien gardé de dire mes parents ou même mes sœurs. Sans le retour de ma mémoire, je crains de ne pas avoir toutes les réponses un jour. « Est-ce que ma mémoire reviendra un jour ? » Finis-je par dire, un peu plus pessimiste qu'à mon habitude.
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Sujet: Re: check-up (sofia) (#) Sam 17 Avr - 15:34
Sans vouloir m’en vanter, je pense qu’on pouvait raisonnablement dire que j’étais un bon médecin. Après tout, j’avais appris de la meilleure. Mais tous les médecins, aussi bons puissent-ils être, n’étaient pas forcément capables de l’empathie nécessaire à des cas comme celui-ci. Certains médecins se mettaient volontairement hors d’atteinte, et refusaient systématiquement tout investissement émotionnel. C’était une forme de défense, pour certains. Pour moi en revanche, cela faisait partie intégrante du métier. Et c’était même plus que ça : j’y puisais une bonne partie de ma force, même si ça constituait aussi une partie de ma faiblesse. « De l'eau, ça suffira. Merci. » Rapidement, j’acquiesçai de la tête, en lui adressant un petit « J’arrive » avec lequel je faisais demi-tour, pour aller à la fontaine à eau qui se trouvait dans le couloir, non loin. A peine quelques secondes plus tard, je refis mon entrée dans la chambre, cette fois avec un gobelet rempli d’eau, que je posai doucement sur la petite table devant Arlo. « Tu as déjà travaillé sur des cas similaires au mien ? Est-ce que tu sais si ça prend du temps ? En mois, en années ? » De nouveau, je croisais les mains, reprenant ma posture de docteur. « J’ai déjà travaillé sur un cas d’amnésie, mais elle était plus légère. Il faut savoir que chaque amnésie est différente. Le cerveau est un organe fascinant, mais très capricieux. On peut difficilement prévoir une durée, ça peut être quelques mois, comme plusieurs années. » Je le savais bien, ça devait être frustrant pour lui d’avoir des non-réponses à ses questions. Malheureusement, une chose que j’avais vite apprise était de ne jamais donner de faux espoirs ou faire de promesses aux patients. « Je suis quelqu'un de posé. J'étais quelqu'un de posé, dans mes souvenirs au moins. Mais là, de devoir attendre sans pouvoir faire quoique ce soit, ça me rend fou. » En tant que médecin, une des pires sensations étaient de voir un patient souffrir et ne rien pouvoir y faire. Ce sentiment d’impuissance était si frustrant, je n’enviais pas les psychologues qui devaient gérer ce genre de choses au quotidien. « C’est complètement normal. Personne ne pourrait rester calme après avoir perdu autant. C’est la partie la plus difficile, parce qu’il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre. Tout se joue entre ton cerveau et toi, maintenant. » Je me souvenais encore de l’état dans lequel il était arrivé. Et encore, il avait été transféré d’un autre hôpital, qui s’était occupé de le stabiliser. Mais c’est ici, à Wellington, que nous avions dû traiter ses multiples blessures, pour faire en sorte qu’il puisse de nouveau marcher, et vivre correctement. En tant que médecins, nous avions agi principalement pour aider à son rétablissement physique. Mais maintenant que cette partie était terminée, il restait toute une part d’inconnue, sur laquelle nous n’avions plus vraiment de pouvoir : sa mémoire. « J'ai l'impression que ma vie m'échappe. J'ai perdu cinq ans de ma vie et en cinq ans je suis devenu quelqu'un de différent comparé à ce que je pensais, à ce qu'on m'a dit. » Je penchais la tête sur le côté, essayant de me mettre à sa place, tout en essayant de le rassurer. « Cinq ans, c’est long. Mais j’imagine que tu as eu de bonnes raisons de devenir celui que tu es maintenant. J’imagine que tu es bien soutenu par ta famille ? » Bien sûr, je pensais à Mara, sa sœur. Depuis l’accident, elle avait été morte d’inquiétude et avait tenu à ce que je la tienne au courant des avancées, ce que j’avais fait, dans la limite du secret médical bien sûr. Je ne connaissais pas vraiment le reste de leur famille, et pour être honnête, je n’avais même jamais rencontré Arlo avant qu’il atterrisse sur ma table d’opération. « Est-ce que ma mémoire reviendra un jour ? » La détresse que je lus dans son regard me brisa le cœur, et me désempara un peu. « Tu sais bien que je ne peux pas faire de promesses. Mais je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour t’aider à la retrouver. Il faut garder espoir. » Je lui adressai un sourire encourageant, même si je doutais un peu de son efficacité. Après un nouveau coup d’œil à ma montre, je lui annonçai « On va pouvoir y aller. Tu me suis ? » Joignant le geste à la parole, j’ouvris de nouveau la porte de la chambre, cette fois en la maintenant ouverte en attendant qu’il récupère ses affaires.
Riley Carvalho
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○ âge : vingt-huit ans, depuis le dix-sept juin dernier.
○ statut : célibataire. aux sentiments un peu tiraillés suite au départ de celle qu'elle commençait à considérer comme sa petite-amie.
○ métier : guide-conférencière au musée d'island bay et aussi à celui de wellington, parfois.
○ quartier : à center bay, dans la colocation de l'appartement #27. elle a récemment déménagé.
○ orientation sexuelle : aux yeux de sa famille, elle se cache. mais riley est homosexuelle.
○ sujets abordés : viol, overdose.
○ informations en vrac : elle préfère souvent mettre une pizza surgelée au four, plutôt que d'en cuisiner une. elle n'est pourtant pas mauvaise en cuisine. // elle essaye d'initier les membres de sa colocation aux jeux de sociétés en tout genre. // parler de lissandro est devenu un sujet tabou dans la famille. // il lui arrive de fumer, de temps en temps. // elle aime beaucoup les films marvel. il n'est pas rare qu'elle se refasse l'intégralité du mcu chaque année. // rares sont les personnes au courant de ce qui lui est arrivé. // elle ne boit pas d'alcool, ou alors, à de rares occasions. // très souvent, elle porte des vêtements foncés. loin d'elle l'idée de faire véhiculer un message, ils ont simplement sa préférence. // elle évite toujours de passer dans la rue où habitait son petit ami lorsqu'ils étaient au lycée, de peur de le croiser. // elle a pris des cours d'auto-défense à l'université. // en australie, elle avait un chat. elle l'a laissé à une voisine lorsqu'elle a quitté le pays. // elle a un carnet qui regroupe toutes les cartes postales des pays qu'elle a visités. // elle a en sa possession des papiers pour savoir où se trouve sa fille, mais elle n'a pas encore ouvert l'enveloppe. elle ne sait pas si elle veut vraiment savoir. // il lui arrive de coudre ses propres vêtements. // elle aime passer du temps au musée, même en dehors de son travail.
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Sujet: Re: check-up (sofia) (#) Mar 20 Avr - 22:01
check-up crédit/ tumblr ✶ w/sofia
Me mettre en confiance, c’est tout ce que l’interne veut. Alors quand elle me propose quelque chose à boire, j’accepte un verre d’eau. Même si je n’aime pas vraiment venir ici, ce sera court et autant que ce soit un moment un minimum agréable. De retour à mes côtés, je l’interroge sur son passif avec les amnésies. « J’ai déjà travaillé sur un cas d’amnésie, mais elle était plus légère. Il faut savoir que chaque amnésie est différente. Le cerveau est un organe fascinant, mais très capricieux. On peut difficilement prévoir une durée, ça peut être quelques mois, comme plusieurs années. » Tout ce qu’elle me dit là, je le sais déjà : je l’ai entendu un bon nombre de fois suite à mon accident. Pourtant, je ne sais pas, naïvement, j’espérais que les choses auraient changés, qu’un miracle se produirait. Malheureusement, ici, personne ne sait vraiment ce qu’il m’est arrivé et comment cela va pouvoir revenir à la normale. Parfois, dans mes heures les plus sombres, je me dis que si cela m’est arrivé, c’est sûrement parce que j’ai fait quelque chose de mal dans ma vie et qu’on a cherché à me punir, mais même ça, je suis incapable de m’en souvenir. Je ne pense pas que j’étais une mauvaise personne, pourquoi le karma voudrait me rattraper ? En confiance avec la jeune femme, c’est tout naturellement que je me confis à elle. De par sa connaissance médicale, elle est peut-être la seule qui peut vraiment me comprendre et m’aider. « C'est complètement normal. Personne ne pourrait rester calme après avoir perdu autant. C'est la partie la plus difficile, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre. Tout se joue entre ton cerveau et toi, maintenant. » « Petit à petit, notre relation va se dégrader. » Même moi, j'ai du mal à comprendre mon propre cerveau. Je n'arrive plus à savoir quoi faire avec lui. Est-ce que je dois le pousser plus fort ou est-ce qu'il finira par me le faire regretter une nouvelle fois ? Et s'il finissait par ne jamais me rendre ce qu'il m'a pris ? « Cinq ans, c'est long. Mais j'imagine que tu as eu de bonnes raisons de devenir celui que tu es maintenant. J'imagine que tu es bien soutenu par ta famille ? » Dans un réflexe, je hausse légèrement les épaules. « Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je pensais, mais tu sais, toutes les familles ont leurs histoires. » Des histoires dont je n'ai malheureusement pas souvenir, mais plus les semaines passent et plus j'en apprends. Ce sont des choses que j'aurais aimées savoir plus tôt, cependant, il est trop tard pour cela maintenant. Seulement, ces secrets, ces chuchotements, ça me fait réfléchir et me pousse à me poser des questions. Est-ce que je dois vraiment me reposer sur ma famille ? Qu'ils soient là, en arrière-plan, c'est une bonne chose, ce n'est pas donné à tout le monde, mais ce n'est peut-être pas l'idéal non plus. Ils m'ont menti, rien ne dit qu'ils ne le referont pas encore et encore, dans l'optique que je reste l'Arlo qu'ils espèrent. Dans un élan désespéré, je demande à l'interne si tout va finir par rentrer dans l'ordre. « Tu sais bien que je ne peux pas faire de promesses. Mais je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour t'aider à la retrouver. Il faut garder espoir. » Je ne peux m'empêcher de soupirer un peu. C'est difficile à encaisser, mais elle a été honnête et c'est peut-être mieux ainsi. « On va pouvoir y aller. Tu me suis ? » Sans attendre plus longtemps, je contourne le lit et j'emboîte le pas. « Je te suis. » Les couloirs ne me sont pas étrangers, bien que j'aurais préféré. Nous arrivons dans la salle d'examen. Je m'installe sur la table et Sofia quitte la pièce pour s'installer à côté, loin des radiations néfastes. Mais même si elle n'est plus physiquement là, je sais qu'elle m'entend toujours. « Quels exercices tu donnerais à quelqu'un comme moi pour, éventuellement, l'aider à retrouver la mémoire ? » Depuis que je suis sorti de l'hôpital, mes parents souhaitent prendre rendez-vous avec tous les médecins possibles, peu importe la médecine qu'il pratique. Leurs intentions ne sont pas mauvaises, mais je suis beaucoup moins optimistes qu'eux et j'aimerais me concentrer sur une ou deux options plutôt que de me disperser. Même s'il n'y a pas de résultat au bout, je me dis que Sofia a peut-être des idées de choses qui pourraient stimuler un peu mon cerveau.
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Tous les patients ne se valent pas, c’est un fait. Alors bien sûr, lorsqu’on prête serment en tant que médecin, on s’engage à soigner tout le monde de la même façon, avec la même intensité et détermination. Mais je devais reconnaître que j’éprouvais plus d’empathie pour certains patients, plutôt que d’autres. Et Arlo faisait clairement partie de cette catégorie. Était-ce parce que je connaissais personnellement sa sœur ? Ou alors parce que son cas était particulièrement compliqué ? Ou alors, c’était peut-être simplement parce qu’il me touchait davantage, par ses mots et ses regards. Toujours était-il que ne pas pouvoir lui apporter les réponses qu’il cherchait était une grande frustration pour moi, et me donnait l’impression d’être inutile. Enfin, je tentais quand même d’être à l’écoute, dans la mesure du possible. « Petit à petit, notre relation va se dégrader. » Un léger rictus apparut sur mes lèvres. Il n’y avait rien de drôle, c’était même plutôt tragique. Mais j’espérais que l’examen du jour me permettrait de lui redonner un peu d’espoir, ou au moins lui remonter un peu le moral. « Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je pensais, mais tu sais, toutes les familles ont leurs histoires. » Je haussai légèrement les sourcils, surprise par ce qu’il me disait. Je n’avais vraiment eu l’occasion de parler avec ses parents, mais les Mehrtens m’avaient semblé, au premier abord, plutôt présents. En tout cas, j’avais vu passer plusieurs membres de sa famille lors de son hospitalisation. Mais oui, comme il le disait si bien, toutes les familles avaient leur lot de problèmes. Et j’étais très mal placée pour juger la sienne - ou qui que ce soit, d’ailleurs. Personnellement, ma seule « famille » était constituée de mes collègues travaillant à l’hôpital, et je n’en étais pas si proche non plus. Donc je n’y connaissais pas grand chose aux histoires de familles, finalement. « Je comprends. Mais c’est important que tu aies du soutien dans un moment comme celui-ci. » Ce n’était ni un reproche, ni une accusation. Juste un constat, rien de plus. Et j’espérais qu’il le comprenait, comme il comprenait l’importance d’être bien entouré. Quoi qu’il en soit, je savais que si Mara était dans les parages, elle devait faire son maximum pour l’aider, et le mettre dans les meilleures conditions possibles. Pourquoi en serait-il autrement, après tout ? « Je te suis. » Notre périple dans les couloirs n’avait pas été très long, la salle d’examen n’étant pas loin. Je l’avais plus ou moins guidé, même si manifestement, ce n’était pas la première fois qu’il venait par ici. Arrivés devant la machine, je lui avais quand même indiqué les basiques, par habitude, et l’avais laissé s’installer pendant que je m’isolais dans l’autre pièce, m’installant devant l’écran. « Quels exercices tu donnerais à quelqu'un comme moi pour, éventuellement, l'aider à retrouver la mémoire ? » Je levais les yeux pendant un instant, le regardant à travers la vitre sans teint. « Je ne sais pas si on te l’a indiqué, mais il faudrait que tu sois suivi par un psychologue, si ce n’est pas déjà fait. » C’était la première étape, clairement. Mais si ça me paraissait évident, ce n’était peut-être pas le cas de tout le monde, et je préférais le préciser au cas où. « Tu peux également essayer de te remémorer certaines situations, peut-être en réécoutant les musiques que tu aimais, ou en relisant les livres que tu as lus. Ou, tout simplement, en retournant dans les endroits où tu aimais aller. » C’était pour ce genre de choses qu’il était important pour lui d’être bien entouré par sa famille. Et j’espérais que, même si la situation n’était pas idéale, il pourrait au moins compter sur eux pour ça. « Est-ce qu’il y a des choses dont tu te souviens, d’avant ? Même si ce sont des petits détails ? Ou alors, si vraiment rien ne vient, quel est ton premier souvenir depuis l’accident ? » Concentrée sur l’écran, et les images que j’avais sous les yeux, il fallait que je le fasse parler, pour essayer de titiller sa mémoire récalcitrante.
Riley Carvalho
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○ âge : vingt-huit ans, depuis le dix-sept juin dernier.
○ statut : célibataire. aux sentiments un peu tiraillés suite au départ de celle qu'elle commençait à considérer comme sa petite-amie.
○ métier : guide-conférencière au musée d'island bay et aussi à celui de wellington, parfois.
○ quartier : à center bay, dans la colocation de l'appartement #27. elle a récemment déménagé.
○ orientation sexuelle : aux yeux de sa famille, elle se cache. mais riley est homosexuelle.
○ sujets abordés : viol, overdose.
○ informations en vrac : elle préfère souvent mettre une pizza surgelée au four, plutôt que d'en cuisiner une. elle n'est pourtant pas mauvaise en cuisine. // elle essaye d'initier les membres de sa colocation aux jeux de sociétés en tout genre. // parler de lissandro est devenu un sujet tabou dans la famille. // il lui arrive de fumer, de temps en temps. // elle aime beaucoup les films marvel. il n'est pas rare qu'elle se refasse l'intégralité du mcu chaque année. // rares sont les personnes au courant de ce qui lui est arrivé. // elle ne boit pas d'alcool, ou alors, à de rares occasions. // très souvent, elle porte des vêtements foncés. loin d'elle l'idée de faire véhiculer un message, ils ont simplement sa préférence. // elle évite toujours de passer dans la rue où habitait son petit ami lorsqu'ils étaient au lycée, de peur de le croiser. // elle a pris des cours d'auto-défense à l'université. // en australie, elle avait un chat. elle l'a laissé à une voisine lorsqu'elle a quitté le pays. // elle a un carnet qui regroupe toutes les cartes postales des pays qu'elle a visités. // elle a en sa possession des papiers pour savoir où se trouve sa fille, mais elle n'a pas encore ouvert l'enveloppe. elle ne sait pas si elle veut vraiment savoir. // il lui arrive de coudre ses propres vêtements. // elle aime passer du temps au musée, même en dehors de son travail.
« Je comprends. Mais c’est important que tu aies du soutien dans un moment comme celui-ci. » Du soutien. C’est une question de point de vue. À mon réveil, je pensais vraiment que c’est ce que mes parents et mes sœurs allaient m’apporter, mais la réalité fut bien différente. Ce n’est pas du soutien qu’ils m’ont apporté, mais des secrets et des mensonges. Pourquoi ? Je ne le sais même pas. L’heure de l’examen arrivée, nous prenons la direction de l’IRM. Elle m’installe dans la machine et j’attends quelques secondes avant de l’interroger de nouveau. « Je ne sais pas si on te l’a indiqué, mais il faudrait que tu sois suivi par un psychologue, si ce n’est pas déjà fait. » Si on me l’a indiqué, je ne m’en souviens plus. Et si cela a été fait à mes parents, ils ont sûrement pensé qu’il était préférable de ne pas m’en parler. Si leurs amis apprenaient cela, ils ne s’en remettraient pas. Un enfant vu comme un "fou", ça peut nuire à une réputation. « Tu peux également essayer de te remémorer certaines situations, peut-être en réécoutant les musiques que tu aimais, ou en relisant les livres que tu as lus. Ou, tout simplement, en retournant dans les endroits où tu aimais aller. » Mais pour cela, il faudrait qu’on me parle. Qu’on connaisse l’homme que je suis devenu en cinq ans et qu’on me parle de ces années-là, qu’on n’essaye pas de me faire devenir quelqu’un que je ne suis pas. « Est-ce qu’il y a des choses dont tu te souviens, d’avant ? Même si ce sont des petits détails ? Ou alors, si vraiment rien ne vient, quel est ton premier souvenir depuis l’accident ? » Installé dans l’IRM, j’essaye de bouger le moins possible pour que l’examen se passe le mieux possible. « D’avant ? Non. » Pourtant, j’essaye. « Mes proches me répètent que j’étais océanologue et que j’habitais à Porirua. Mais je ne me souviens pas de ma vie là-bas. » Ces deux détails sont importants, mais pourtant, ils ne me caractérisent pas complètement. « Pour l’accident, je ne sais pas. Certaines nuits, j’ai l’impression de me voir dans ce bateau. Ou du moins, dans un bateau. Je n’arrive pas à savoir si c’est un vrai souvenir ou si j’essaye seulement d’en créer un. » Je suis presque sûr que c’est quelque chose qui existent, que ce soit après un accident ou non. « Il existe de nombreux films avec des naufrages, je suis peut-être simplement en train de me mettre à la place des acteurs. Pour faire plaisir, pour y croire un peu. » C’est vrai que si des souvenirs revenaient, de l’accident ou d’avant, je serais content, j’aurais enfin l’impression d’avancer. « Je ne sais pas, j’essaye peut-être trop. » Parfois, j’ai envie de mettre le temps sur pause, d’arrêter de penser et de chercher à vivre de nouveau ce qui m’a amené ici. « J’ai appris que j’étais marié. » Pour m’aider, il n’y a plus que mes parents, il y a aussi Laya. « Je ne m’en souviens pas, mais j’aimerais bien. Elle a l’air super et quand je l’écoute me parler de nous, je semblais heureux avec elle. » Elle m’a proposé de retourner à Porirua, là où nous habitions, ça doit faire partie des souvenirs dont Sofia parlait juste avant.
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L'examen se poursuivait, et tandis qu'Arlo répondait à mes questions, j’observais mon écran avec attention, notant tous les détails qui pourraient ou non avoir de l'importance. D'abord, il me parla de ce qu'on lui avait dit, à savoir son lieu d'habitation et son métier. Puis il enchaîna sur ce qu'il croyait se souvenir de son accident. Il émit l'hypothèse qu'il s'agissait peut-être de raccourcis qu'il faisait, inspirés de ce qu'on pouvait voir dans les films catastrophe. Bien qu'il ne me voyait pas, j’opinais de la tête, acquiesçant en silence. C'était tout à fait possible, oui. Il était aussi possible qu'il y ait des flashs qui lui revenaient, et que son cerveau avait "arrangés" avec d'autres images familières, comme pour les rendre moins violents. « Je ne sais pas, j’essaye peut-être trop. » J’eus un petit soupir, accompagné du même rictus qu’auparavant. Un peu désemparée, et véritablement désolée de ce qui lui arrivait. « C’est normal que tu cherches des réponses. Tant que ça ne vire pas à l’obsession. » En même temps, c’était beaucoup plus facile à dire qu’à faire, et je m’en rendais parfaitement compte. Puis, il m’annonça être marié. Je haussai les sourcils, surprise, mais surtout impressionnée. Je ne sais pas comment j’aurais personnellement réagi si je m’étais réveillée un jour sans me souvenir de la personne avec laquelle j’étais mariée, mais probablement très mal. « Je suis désolée que tu ne t’en souviennes pas, ça doit être très dur... En tout cas, c’est bien qu’elle soit là pour toi. Peut-être que tu devrais un peu moins chercher à te souvenir de ton passé, et essayer de construire de nouveaux souvenirs, avec celui que tu es maintenant ? » A peine ma phrase terminée, je fronçais les sourcils. Était-ce vraiment moi qui venait de dire ça ? Pour le coup, ce n’était pas le Docteur Rogers qui avait parlé, mais juste Sofia. Et ce n’était clairement pas le genre de choses qui m’arrivait, en général. Mais il fallait croire que cette histoire me touchait beaucoup plus que je voulais bien l’admettre.
J’enregistrais la dernière série d’images récupérées par la machine, avant de mettre fin à l’examen. « Allez, tu vas pouvoir sortir de là. » Alors qu’il devait sûrement se libérer de la machine, de l’autre côté de la vitre, je me massai l’arrière de la nuque, ne rêvant que d’un bon bain relaxant. Lorsque les derniers documents sortirent de l’imprimante, à quelques pas de moi, je me relevais de ma chaise et les récupérais pour les ajouter au dossier que j’avais toujours en ma possession. Puis je rejoignis Arlo, qui était toujours dans la salle d’examen. Un sourire sur le visage, j’adoptais un ton encourageant. « La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a aucun signe de dégradation Tout a l’air de fonctionner correctement ! » La mauvaise nouvelle, c’était qu’il ne restait plus qu’à attendre qu’une amélioration pointe le bout de son nez. Mais je n’avais pas besoin de le dire, ça. Je rouvrais son dossier, à la page des nouveaux résultats. « Tu as d’autres questions, peut-être ? »
Riley Carvalho
ONGLET 1
○ âge : vingt-huit ans, depuis le dix-sept juin dernier.
○ statut : célibataire. aux sentiments un peu tiraillés suite au départ de celle qu'elle commençait à considérer comme sa petite-amie.
○ métier : guide-conférencière au musée d'island bay et aussi à celui de wellington, parfois.
○ quartier : à center bay, dans la colocation de l'appartement #27. elle a récemment déménagé.
○ orientation sexuelle : aux yeux de sa famille, elle se cache. mais riley est homosexuelle.
○ sujets abordés : viol, overdose.
○ informations en vrac : elle préfère souvent mettre une pizza surgelée au four, plutôt que d'en cuisiner une. elle n'est pourtant pas mauvaise en cuisine. // elle essaye d'initier les membres de sa colocation aux jeux de sociétés en tout genre. // parler de lissandro est devenu un sujet tabou dans la famille. // il lui arrive de fumer, de temps en temps. // elle aime beaucoup les films marvel. il n'est pas rare qu'elle se refasse l'intégralité du mcu chaque année. // rares sont les personnes au courant de ce qui lui est arrivé. // elle ne boit pas d'alcool, ou alors, à de rares occasions. // très souvent, elle porte des vêtements foncés. loin d'elle l'idée de faire véhiculer un message, ils ont simplement sa préférence. // elle évite toujours de passer dans la rue où habitait son petit ami lorsqu'ils étaient au lycée, de peur de le croiser. // elle a pris des cours d'auto-défense à l'université. // en australie, elle avait un chat. elle l'a laissé à une voisine lorsqu'elle a quitté le pays. // elle a un carnet qui regroupe toutes les cartes postales des pays qu'elle a visités. // elle a en sa possession des papiers pour savoir où se trouve sa fille, mais elle n'a pas encore ouvert l'enveloppe. elle ne sait pas si elle veut vraiment savoir. // il lui arrive de coudre ses propres vêtements. // elle aime passer du temps au musée, même en dehors de son travail.
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○ DC : andrea, celeste, charli, elliott, romi.
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ONGLET 2
Sujet: Re: check-up (sofia) (#) Jeu 20 Mai - 18:30
check-up crédit/ tumblr ✶ w/sofia
Dans deux pièces différentes, nous continuons d’échanger. Elle me questionne sur ma mémoire et j’essaye de lui répondre le plus honnêtement possible. « C’est normal que tu cherches des réponses. Tant que ça ne vire pas à l’obsession. » Non, je n’en suis pas encore là. Enfin, je ne crois pas. J’ai envie de retrouver la mémoire, de retrouver ce que j’ai perdu, mais je ne veux pas pour autant forcer les choses. Elles se feront à leur rythme, que cela me plaise ou non. L’accident n’est pas si ancien que cela, je dois sûrement encore faire le deuil de celui-ci, surtout si rien ne revient. « Je suis désolée que tu ne t’en souviennes pas, ça doit être très dur... En tout cas, c’est bien qu’elle soit là pour toi. Peut-être que tu devrais un peu moins chercher à te souvenir de ton passé, et essayer de construire de nouveaux souvenirs, avec celui que tu es maintenant ? » Un fin sourire se dessine sur mes lèvres. Préoccupé par mon passé, je n’ai même pas envisagé cette option. Mais si les mois passent et que rien de change, alors je devrais revoir mon point de vue sur la question. « C’est une idée, en effet. » Si mon cerveau décide de me cacher tout ce qu’il s’est passé, c’est peut-être pour une bonne raison. « Mais je ne suis pas seul, ce n’est peut-être pas évident pour eux aussi. » Pour Laya notamment. Nous étions un couple et visiblement très amoureux. Si mes souvenirs ne reviennent pas, c’est une chose, mais si les sentiments ne le font pas aussi, c’est autre chose. La jeune femme m’annonce la fin de l’examen. Doucement, la partie où je me trouve allongé recule et lorsque j’en ai la possibilité, je me relève. Peu de temps après, Sofia me rejoint, mon dossier entre ses mains. « La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a aucun signe de dégradation. Tout a l’air de fonctionner correctement ! » Je ne peux m’empêcher de rire un peu. Ce n’est pas contre elle, mais disons que le terme "bonne nouvelle" n’est peut-être pas adapté, pas selon moi en tout cas. Tous les patients doivent penser comme cela, à l’inverse des médecins. Il n’y a pas de dégradation, c’est bien là la seule chose sur laquelle je dois me concentrer. « Tu as d’autres questions, peut-être ? » Avec ce qu’elle a déjà pu me dire aujourd’hui, j’ai de quoi avancer, de quoi essayer d’autre chose pour aider ma mémoire. « Non, c’est bon. Je ne vais pas t’embêter plus longtemps. Tu as sûrement d’autres patients à voir. » D’autres avec des problèmes bien plus préoccupants que moi, plus dans l’urgence. Comme on a pu le voir ensemble, rien ne se produira pour moi, pas dans un futur proche à moins d’un miracle. Je la salue et quitte la salle d’examen, puis l’hôpital. Ce rendez-vous n’a pas apporté grand-chose de nouveau, mais je dois aussi passer par cela. J’ai vécu un traumatisme et je dois être patient, que ce soit difficile ou non.
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