a foot on path of destiny (Matthew)

ft. @Matthew Braithwaite

Palpitations dans son estomac, la brune relit le texto d’urgence plusieurs fois. Pour se demander si l’ami du passé lui fait une blague, s’il est sérieux, s’il veut vraiment d’elle ou si elle n’est que la dernière roue de secours. Beaucoup de questions qui se bousculent dans sa tête, chacune sans réponse. Oui, elle a dit à Matthew qu’elle n’était pas prête à se lancer dans une carrière de mannequin, mais qu’en attendant qu’elle trouve comment retomber sur ses pieds, s’il avait besoin d’elle, il pouvait la sonner. Toutefois, elle ne s’attendait pas à ce qu’il le fasse vraiment ; après tout, ce ne sont pas ses quelques semaines d’expérience il y a sept ans et ce talent naturel que tout le monde semble lui trouver qui vont faire de Reira une remplaçante de haut-vol. Et puis elle n’y connaît rien, et le photographe la convoque de toute urgence à son studio. Oh bordel, elle doit s’asseoir, sa tête commence à virevolter dans tous les sens et ses pensées se fracassent les unes contre les autres. Est-ce qu’elle doit se maquiller ? Effacer les cicatrices en amont ? Le reflet du miroir semble soudainement se déformer alors que ses mirettes s’y perdent. Est-elle véritablement faite pour ça ? Tous ses proches lui ont dit de tenter, alors elle ne saisit pas pourquoi elle n’arrive pas à se lever et prendre le chemin de la capitale. Ça donnerait une dimension trop réelle à la fin de son amour pour la danse, séparation douloureuse qu’elle tend à prendre du mieux possible, mais l’idée ne fait pas toujours son chemin en elle. Quelque part, le mannequinat relève d’un art de savoir mouvoir son corps, chemin éloigné de la danse qui s’entrecoupe, en quelque sorte. Un dernier regard sur le sms de Matthew, pour s’assurer qu’il n’a pas disparu en cours de route, avant qu’elle ne confirme son arrivée. Ce n’est que l’histoire d’un coup, elle n’est ni forcer d’aimer, ni de continuer. Et puis, tout ne peut que bien se passer au côté de celui qu’elle connaît et avec qui elle a déjà pratiqué cet art. « Ok, j’arrive le plus vite possible. » qu’elle tapote sur l’écran de son portable avant de se saisir de son sac avec les éléments les plus importants à emporter avec elle. Tant pis pour son visage démaquillé, pour les cicatrices encore rosies sur son genou et celles du passé qui hantent ses cuisses. Elle parlera de ces détails à son arrivée, les exhiber aux yeux de tous, à l’objectif de l’appareil photo.

Pas de bouchons, heureusement, car ça lui aurait donné un laps de temps encore plus long pour stresser, et clairement ce n’est pas ce que recherche la russe. Bien au contraire, elle tente de s’apaiser en amont, histoire de ne pas être tendue lors du shooting ; elle ne sait pas ce qu'elle va devoir faire d'ailleurs. Même si elle n’a pas encore pour ambition de faire carrière en tant que mannequin, elle ne veut pas pour autant gâcher sa chance et le travail de son ami en faisant n’importe quoi. C’est le cœur qui tambourine à fond dans sa poitrine, qu’elle pousse la porte du studio. Légers relents de l’accident, éclairage puissant et ambiance professionnelle qui lui rappelle le lieu du tournage de Janvier. Mais le visage du photographe illumine bien vite ses pensées qui devenaient trop sombres. « Matthew ! » dit-elle en croisant son regard, lippes qui s’étirent en un large sourire. « Je suis venue aussi vite que j’ai pu, j’me suis même pas brossée les cheveux, mais heureusement je suis lavée, rassure-toi. » ricane-t-elle avant de lui claquer la bise sur les deux joues. Elle ne s’était pas vraiment apprêtée pour l’occasion, se doutant que des petites mains plus habiles que les siennes s’occuperait de son cas. Parlant de son cas, la brune se pince soudainement les lèvres, arborant un air foncièrement gêné. « D’ailleurs, tu sais par rapport à ce que je t’ai dit par sms… Les cicatrices, elles seront retouchées, hein ? Si jamais on les voit je veux dire. »

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ft. @Matthew Braithwaite

Tout se passe vite, trop vite. L’urgence dans toute sa splendeur. Reira savait à quoi s’attendre en recevant ce sms de la dernière chance par Matthew, cependant elle ne s’attendait pas à être prise de court de cette façon en arrivant. Le photographe garde ses traits habituels, joie nichée dans les prunelles contrastant avec le sérieux de sa tête de professionnel malgré l’assurance qu’il tente de lui envoyer de sa main placée sur son épaule. Demi-étreinte rassurante pour envoyer des bonnes ondes à celle qui devient nerveuse trop vite, trop souvent. Par acquis de conscience, elle s’assure que les cicatrices ne poseront pas souci et que tout sera éclipsé d’un claquement de doigt. La question épineuse ne semble être qu’une broutille que Matthew balaye d’un revers de la main, d’un « ça va aller » aussi confiant qu’inquiétant. Parce que oui, ça va aller, mais ça ne va aller que si Reira fait ce qu’il faut. Le problème étant que la brune n’a aucune idée de ce qu’elle doit faire, si elle va devoir se dévoiler à toute l’équipe de studio, révéler ces blessures profondes qui jonchent son être, sa chair. « Oui, d’accord… » a-t-elle à peine le temps de dire avant que les petites mains du photographe ne l’embarquent pour la préparer. Ça n’a plus rien à avoir avec l’expérience de Moscou beaucoup plus intimiste que ce studio géant. En prime, Reira n’a aucune idée du thème, de pourquoi elle est là. Pour faire des photographies, oui, mais pour qui, pour quoi ? Stratégiquement, les prunelles perses se perdent sur les décors et les vêtements pour y déceler des indices. Pas le droit de tourner la tête, la coiffeuse prête à lui arracher le cuir chevelu au moindre faux pas. Voyant leur état d’empressement maximal, la brune ferme la bouche et reste une poupée bien sage. Tant pis, elle ira au talent ; celui que tout le monde semble lui prêter.

Pendant sa préparation, Reira a réussi à capter quelques bribes de conversation lui faisant comprendre que le shooting tournait autour de la Grèce, visiblement quelque peu antique à en juger par la robe drapée qui rappelle les toges de l’époque. Originale comme collection, la mode sait se renouveler en usant du passé. Cependant il y a un truc qui la tracasse, elle espère ne pas tomber sur des colonnes typées grecques ou romaines, l’anxiété provoquée par le studio peut être gérée mais si l’objet de son accident s’en mêle, ça risque d’être bien plus compliqué. Totalement déboussolée, la pauvre russe se fait trimballer jusqu’au plateau, la forçant à relever la robe pour ne pas glisser sur un pan, tant le pas est pressé. Décidément, elle n’a même pas eu le temps de s’admirer, de remarquer le jeu de transparence… Soudain le temps s’arrête et Matthew pose ses paluches sur ses épaules, élan de confiance prodigué par la pulpe des doigts, Reira tente d’esquisser un sourire. « Juste nous deux… d’accord. » Sous ses airs de gamine hagarde, elle se rappelle les séances photos avec lui, un sourire nostalgique gagnant ses lippes. Elle peut le faire, oui. Hochement de tête affirmé, elle est prête. « Allons-y ! » Pourtant, quand le visage de Matthew disparaît derrière l’objectif, la russe se retrouve bloqué car elle voit tous ses gens qui la regardent. Certains avec des regards émerveillés, probablement contemplatifs de leur œuvre d’art que ce soit au niveau de l’arrangement, de la coiffure, du décor ou autre. Et puis des regards plus sévères, ceux des professionnels qui attendent des résultats, qui veulent que le shooting rapporte plus qu’il n’a coûté. Déglutition et cerveau qui cogite. Ne pense pas Reira, comme à l’époque, chantonne sa petite voix intérieure. Y’a que nous deux, juste toi et moi. Les mirettes azurées se posent sur l’objectif et elle redevient cette danseuse qui s’exposait sous l’appareil du photographe, la jeunesse et l’insouciance en moins. Pensant à toutes ces statures déroutantes prises par les mannequins, Reira se redresse, pleine de confiance et de grâce avant de piquer l’inspiration à quelques-unes de ces poses. Rien d’extravagant, elle ne fait que commencer, suivant les directives de Matthew quand celui-ci en donne. Les flashs passent, les mirettes s’éveillent tandis qu’elle gagne en aplomb, volonté de bien faire tout en s’amusant. Le corps bouge, se plie, se déplie ; la robe virevolte quand l’apprentie mannequin se la joue pseudo-marche. Elle use de tout ce qu’elle a, pensant que ce ne sera que son seul shooting, elle ne peut pas être la seule mannequin. Au bout de plusieurs minutes, le rythme diminue, les prises devant être suffisant bonnes pour suffire. Presque essoufflée par l’expérience, Reira esquisse un large sourire lorsque Matthew revient vers elle. « J’ai été bien ? Tu peux me le dire si j’ai été nulle hein, c’est pas grave. » hausse l’épaule nonchalante. « C’est perturbant d’avoir tous ces regards sur moi… » dit-elle en se grattant doucement la nuque, légèrement gênée de ne pas réellement pu avoir été comme à l’époque. Son bras se fait aussitôt happée par les petites mains qui l’ont attrapée tout à l’heure. « Quoi ? Encore ? Matthew, c’était pas fini ? T’aurais pu me le dire ! » Elle ne connaît rien au fonctionnement de ce genre de shooting, ne se doutant pas qu’elle doit remplacer une mannequin qui n’était pas là que pour une seule tenue visiblement. En tout cas, la précipitation l'a empêchée de remarquer le décor, et ce n'est pas plus mal. « Je peux voir les résultats au moins ? » lâche-t-elle au loin, en espérant que sa requête soit entendue.

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ft. @Matthew Braithwaite

Surprise, sourcils froncés par décontenance face aux verbes lancés par le photographe, Reira ne s’attendait pas entendre ce genre de choses. Elle ne s’était pas sentie totalement inutile et potiche sur le plateau, mais tout de même, pas au point de plaire jusqu’à la signature d’un contrat, non impossible. Il y a bien trop de travail à fournir encore, tant de choses qu’elle doit apprendre. Ça ne se fera pas du jour au lendemain. Et même si Matthew a son petit talent en la matière, il semble voir beaucoup trop gros d’un seul coup. Sans pour autant réussir à nier, la russe se contente de lâcher un rire nerveux en guise de réponse. C’est vrai que l’expérience venait d’être aussi géniale que ce qu’elle avait pu faire à Moscou avec lui, mais ils parlent tout de même de quelque chose de professionnel, de bien plus sérieux qu’un shooting de dernier secours ou ceux en Russie. Une boule d’anxiété monte dans la gorge de la brune même si elle n’en montre rien, demandant tout d’abord à voir les clichés. Car si la belle ne se plaît pas sur les photos, ça va être bien compliqué de la persuader de poursuivre dans cette branche. On ne peut pas dire que Reira a une mauvaise image d’elle, bien au contraire elle a toujours eu un bon seuil de confiance sans que ça n’en devienne de la prétention égocentrique. Pas le temps de bavasser ni même de rêvasser, la voilà embarquée dans un nouveau changement. Ce n’est que lorsqu’elle revient avec sa nouvelle coiffure et son maquillage réarrangé que Matthew lui indique qu’elle n’aura le droit de baver sur elle-même que plus tard, à la fin du shooting. Capitulation face au professionnalisme, elle ne va pas faire sa drama queen simplement parce qu’elle ne peut pas s’observer entre chaque scène. À la fin, ça lui va très bien. De toute façon, elle n’est là que pour remplacer, ses clichés ne seront sûrement pas mis en avant, en comparaison de ceux réalisées avec les véritables mannequins. Le problème étant que la nouvelle tenue était encore inconnue aux prunelles perses. Alors quand le bout de tissu blanc s’agite sous ses mirettes, c’est quelque peu la douche froide. Si ça n’avait été que le haut, passe encore… Mais le bas. Déglutition difficile, la russe imagine déjà ses cicatrices s'imprégner dans la cartouche du photographe, dans chaque rétine présente aujourd’hui. La panique la gagne définitivement alors qu’elle secoue légèrement la tête, en se disant mentalement que ce n’est qu’une petite erreur, que la tenue est pour quelqu’un d’autre. Parce que pour elle, Matthew savait que ce genre de choses ne serait pas possible de suite. Mais l’équipe n’en démord pas, l’obligeant à prendre la parole. « Non, je suis désolée je ne peux pas… » lâche-t-elle d’un air dépité, les iris suppliantes ancrées sur le photographe. Il n’y a que lui pour la sauver mais visiblement ça ne suffit pas. L’équipe s’agace autour d’elle, quelques murmures qui s’insinuent dans les cochlées sensibles. Pas d’insultes, simplement des allusions à son égard, des remarques comme quoi c’était une mauvaise idée de faire venir une novice ici, qu’il aurait mieux valu couper court au shooting. Leurs mirettes émerveillées étaient devenues soudainement bien moins chatoyantes et ça fait mal à la russe. Loin est l’envie d’en rajouter, donc elle abdique. « J’aurais pas dû venir, désolé de pas avoir pu être utile, je vais filer. » Sans demander son reste, elle fait volte-face, pressant le pas pour éviter les bruissements bourdonnant sur son chemin. Puis une idée s’illumine dans l’esprit de la russe presque bafouée, chasse les torpeurs. Elle est venue aider son ami, de fait elle ne baisserait pas les bras aussitôt. Il ne lui manque qu’une petite chose pour porter ce maillot de bain. Donnant l’impression de s’enfuir en courant, en réalité Reira veut faire au plus vite pour trouver ce dont elle a besoin. Elle traverse ainsi plusieurs salles composées de nombreux portants sans jamais trouver son bonheur. Puis, enfin, apparaît le Graal dans son champ de vision, caché au milieu d’un débarras. Un joli châle en dentelle aux mille variations de bleu, l’outil parfait pour s’amaroucher de ses cuisses et masquées les vilaines marques d’un passé suranné. Reira a appris à grandir avec ses cicatrices, à accepter avec durement la réalité de leur représentation. Elle n’est peut-être pas prête à les offrir au monde entier, ni même à la ville pour le moment, mais ça ne l’empêchera pas d’aller au bout de sa mission. Contourner les obstacles, c’est sa spécialité. Soudain, son prénom se fait entendre, l’obligeant à tourner la tête dans la direction des phonèmes. Trop de vêtements, elle reconnaît la voix de Matthew sans le voir. « Je suis là. » dit-elle assez fortement pour se faire entendre. Le laissant s’approcher, elle en profite pour nouer le châle de façon à couvrir la cuisse qui pose problème. Les cicatrices du genou meurtri ne seront pas dissimulées mais ce n’est pas véritablement cela qui gêne sa psyché, et si ça gêne le photographe, il pourra toujours les retoucher. Alors qu’elle l’entend arriver, elle se retourne avec un grand sourire, sans doute à l’opposé de l’état dans lequel il imaginait la trouver. « Regarde ! J’ai trouvé la solution. Ça ne masquerait pas la pièce mais bien les cicatrices. À la limite, il suffit d’un petit coup de fond de teint pour camoufler tout ça, et hop, ni vu ni connu. » lance-t-elle en ricanant. Tout va bien, l’anxiété l’a étreinte un instant mais la russe sait retomber sur ses pieds, et ce n’est certainement pas au milieu de tous ces gens qu’elle flanchera. « T’en penses quoi ? Parce que si ça ne passe vraiment pas… Je suis désolée mais je ne pourrais pas… » Les mots glissent sur les lippes déformées par une moue contrite.

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ft. @Matthew Braithwaite

Phalanges qui fouillent, ongles qui grattent les costumes en quête de la perle qui sublimera la tenue litigieuse, Reira cherche le Graal qui lui permettra de trouver un compromis entre la tenue décidée par l’équipe et les marques du passé sur sa cuisse à camoufler. Parce que les tenues légères ne lui poseraient pas de souci si ça n’impliquait pas d’exposer le derme scarifié, hors de question pour autant d’abandonner le navire. Pas quand Matthew compte sur elle, ni même quand son équipe attend de lui que la remplaçante qu’il a appelée soit à la hauteur. Pour être ici, il a sûrement vanté ses louanges, ce qui entraîne une certaine expectation totalement justifiée de leur part. Boule au ventre se transformant en force, la russe s’est échappée dans les couloirs jusqu’à trouver dans cette caisse ce petit châle en dentelle qui couvrira parfaitement les cicatrices tout en ennoblissant le maillot de bain. Après tout, qu’est-ce qu’une tenue de plage sans son paréo associé. La voix du photographe résonne dans les locaux, inquiétude dans le timbre qui fait frissonner la brune qui s’empresse d’indiquer sa position. Une question qui échappe au professionnel à laquelle elle ne répond pas, trop concentrée sur sa tâche qui répond justement à son interrogation. Mieux encore, elle se retrouve vêtue du fameux châle avec un sourire sur les replètes enjouées à l’idée d’avoir trouvé la solution. Elle parade quelque peu, sur place pour mettre en valeur l’ensemble tout en précisant avec une moue désolée que si ça ne fonctionne pas, alors il ne faudrait plus compter sur elle ; sa risette s’étire d’ailleurs jusqu’à ses orillons quand Matthew confirme que ça devrait plaire à l’équipe. Le myocarde en vient même à se serrer de soulagement, poitrine retombant après l’épisode anxiogène. Si le sourire en dit long sur son état, l’ami s’inquiète naturellement de son état, cherchant à s’assurant que tout aille bien. Affable, son visage se fend d’une lueur bienveillante quand il pose sa main sur son épaule, alors qu’elle hoche doucement la tête. « Ça va, t’en fais pas. J’ai juste été un peu brusquée parce que je pensais que tu les avais briefé sur… » Ses mirettes plongent alors sur le châle couvrant les cicatrices qu’elle n’a pas encore le courage de montrer. Lippes pincées, elle soupire avant de reprendre. « Ça. J’ai pas d’inconvénients à montrer le haut, le bas… c’est différent. Mais si le châle suffit à l’équipe alors rassure-toi, je suis toujours décidée à vous rendre un coup de main. » qu’elle dit avec un rictus tendre qui se transforme bien rapidement en un éclat de rire quand le compliment échappe aux lippes du photographe. Il ne serait presque pas impossible de déceler des joues légèrement rougies. « Tu trouves ? » Air malicieux dans les prunelles, Reira ricane un peu plus tout en se parant d’un jeu de sourcils amusant. Complicité partagée même dans les moments de flottement, à cet instant, elle se dit que peut-être, oui peut-être, elle pourrait bien faire ce métier avec lui. Plaisir pris à poser, crainte effacée par l’assurance d’avoir un ami à ses côtés tous les jours, c’est le plan parfait. Mais avant de parler avenir, il faut déjà terminer la mission de remplacement confiée par l’équipe. Elle opine du chef, déterminée. « Allons-y ! Préviens les que j’arrive, j’vais enfiler ce maillot. » clame-t-elle, le sourire aux lèvres avant de filer récupérer le tissu blanc visiblement laissé à l’endroit où elle se changeait, au cas où elle reviendrait. En quelques minutes, sa carne s’orne du blanc et du blanc, revienne le doré d’une peau mangée par le soleil ; joli spectacle qu’elle vient offrir à l’équipe, l’air légèrement gêné après sa fuite qui avait tout d’une tentative de compromis. « Pardon… j’ai quelques cicatrices embêtantes sur la cuisse que je ne suis pas prête à exposer aux yeux du monde entier, alors j’espère que mon initiative vous plaira. » Elle s’adresse à toute l’équipe en caressant la dentelle bleutée du châle qui lui sert de paréo, ajournement du tissu qui n’occulte pas le bas du bikini. « Si ça vous va, je suis prête. » Dans l’attente de l’accord de tous, Reira jette un regard accordé à Matthew ainsi qu’une risette complaisante, bien décidée à aller au bout de cette séance photo, pour lui, entre autres.

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