retrouvailles | ft Laya

tenue xx C'était quand tu les regardais comme ça, que tu te prenais vraiment le temps de le faire, que tu te rendais compte que cette époque-là te manquait. Ou plutôt : tu te rendais compte qu'à l'époque tu savais rien de la vie et de ses difficultés. Que tu savais rien du monde, des gens, des différences, des similitudes. Tu ne voyais que des visages et c'était tout. Tu t'arrêtais sur rien, ne prenant le temps de réfléchir à absolument aucun détail. Tu te rendais compte que cette époque te manquait, que l'insouciance te manquait mais aussi l'innocence de cet âge. L'âge auquel tout paraissait possible, où rêver semblait si beau, devenir un adulte si simple. De ta taille tu pouvais admirer les autres, le regard vers le haut, espérant devenir comme ci ou comme ça, espérant pouvoir toucher les étoiles ou les voir d'un peu plus près. A cet âge tu t'étais pas posé de questions. Ton seul souci avait sans doute été de savoir quel parfum de glace tu allais prendre pour le dessert. Et ça te manquait. Cette insouciance mais surtout cette ignorance. T'ignorais les soucis, les problèmes, les guerres, les crimes. T'ignorais tout parce qu'on te protégeait de tout. On faisait attention à ce que tu voyais et lisais mais aussi à ce qu'on disait. Tout a changé du jour au lendemain où tu te disais que t'étais adulte maintenant, tu devais être capable de faire face à tout ça. Mais aujourd'hui t'étais paumé devant la plupart des cas. Tu savais pas toujours où tu allais et la seule chose sûre dans ta vie était ton métier et ton amour pour celui-ci. Pour le reste tu savais pas. Tu savais plus. Et c'était quand tu les regardais, que tu prenais vraiment le temps de le faire, que tu voudrais retourner à cet âge-là pour pourquoi pas changer les choses plus tard, comprendre la vie autrement, la vivre autrement.

Tu n'avais pas envie qu'ils grandissent, qu'ils découvrent le pire chez l'humain. Tu voulais qu'ils continuent de voir le meilleur et d'y croire. T'allais essayer de les protéger du mieux possible tout en les préparant à ce qui allait suivre. Peut-être allaient-ils s'en sortir mieux que toi ? Tapant doucement dans la balle pour la renvoyer, tu observas Noah qui l'attrapait non sans galérer avant qu'il ne la renvoie vers sa sœur. Ils s'amusèrent à se renvoyer la balle plusieurs fois, Noah courant à gauche et à droite alors que Paige bougeait à peine. Cette dernière envoya la balle un peu trop fort et tu t'avanças pour aller la récupérer, les enfants te suivant directement, Noah te dépassant même. « Pars pas trop loin Noah », dis-tu, t'assurant que Paige n'était pas loin. Tu observas un instant la jeune femme devant Noah avant de lui offrir une esquisse désolée. « Désolé les enfants ont joué et la balle est partie... », expliquas-tu, jetant un regard vers Noah puis Paige. Cette dernière s'occupant de tendre les bras pour récupérer la balle alors que Noah se cachait derrière toi.

@Casey Yoon & Laya

Retrouvailles

L’automne berçait progressivement la Nouvelle-Zélande de ses bras, ainsi Laya décida d’enfiler une veste pour sa promenade quotidienne avec Retro, le chien d’Andrea. Depuis qu’elle était revenue à Island Bay, la jeune femme ne partait pratiquement plus pour des missions à l’étranger. Elle se concentrait principalement sur son blog et sur des reportages à travers la Nouvelle-Zélande, ne s’éloignant plus du pays dans les conditions actuelles. L’accident et l’amnésie d’Arlo avaient bousculé leur vie, leurs projets. Alors, Laya s’était adaptée. Sa meilleure amie lui partageait son toit, pour qu’elle puisse rester dans le centre le temps de voir comment la situation évoluerait. Et récemment, une éclaircie était enfin apparue dans le ciel troublé, puisque Laya avait revu son mari et qu’ils avaient enfin réussi à discuter de leur passé et un peu de leur futur aussi. Dans toute cette folie, Laya se raccrochait à ce qui restait stable dans sa vie. Son travail bien sûr, dans lequel elle avait plongé pour ne pas sombrer dans une dépression dévastatrice. Andrea et Kaïn, ses deux amis qui la soutenaient sans faille. Et enfin, Retro. La présence du chien dans l’appartement de son amie avait forcé Laya a gardé un certain rythme de vie et surtout à continuer de sortir. Ainsi, chaque temps de midi, la jeune femme et l’animal partaient s’aérer sur plusieurs kilomètres. Souvent, elle l’emmenait le long de la plage où elle donnait du lest à la laisse avant de le récupérer et de repartir vers le centre où elle terminait généralement leur tour dans le parc. Le chien s’était habitué à sa présence. Jouette et difficile à calmer au début, il écoutait désormais la voix de Laya lorsqu’il redevenait un peu trop agité.

Ce jour-là, la jeune femme acheva donc leur parcours par le parc. Fatiguée, elle s’installa cinq minutes sur un banc pour récupérer un peu. Si son manteau ample cachait sa condition à des yeux non avertis, il n’en restait pas moins qu’elle était enceinte de cinq mois et qu’elle devait se préserver des efforts trop importants. En effet, cette nouvelle était venue complexifier davantage une situation qui l’était déjà bien assez. Comme si Retro l’avait senti, il s’était un peu assagi au contact de Laya, fidèle ami de ces derniers mois. Alors qu’elle se relevait pour repartir, une balle traversa la pelouse et trouva son chemin jusqu’au chien, qui aboya joyeusement. En voyant un petit garçon approcher, Laya se pencha pour attraper la balle et la lui rendre en toute sécurité. Parfois, Retro pouvait réagir de façon trop enthousiaste au contact d’enfants, pas méchant mais un peu brusque. Il valait mieux rester prudent, l’animal était grand. « Tiens, mon grand. Voici ton ballon. » En voyant le petit garçon et la petite fille dans l’herbe, Laya se projeta, elle qui attendait deux enfants, aurait bientôt la joie de tenir ce rôle de maman. Caressant le chien et lui demandant de s’asseoir en attendant qu’ils redémarrent, elle releva ensuite les yeux vers l’adulte qui accompagnait les enfants et qui s’excusait en leur nom. « Pas de soucis, nous sommes dans un parc, c’est normal que les enfants jouent. » Répondit-elle en souriant. Mais son sourire s’effaça, remplacé par une expression de surprise. « Casey ?! » Retrouver de vieilles connaissances à Island Bay n’était pas très surprenant, elle qui avait fréquenté l’université de Wellington. Mais cette personne n’était pas n’importe quel fantôme de son passé. Laya retrouvait un de ses plus proches amis de la fac, avec qui les contacts s’étaient malheureusement distendus avec le temps. « Ça alors, ça fait longtemps ! Comment vas-tu ? »

tenue xx Tu ne savais pas ce que tu ferais sans eux. Paige et Noah. Ils éclaircissaient ta vie, l'illuminaient de leur insouciance et de leurs questions parfois naïves. Ils étaient cette jeunesse que t'avais perdu et que tu ne pourras plus retrouver. Ils étaient cette innocence que tu pourras plus jamais frôler. Ils t'apportaient une vague de douceur à chaque fois qu'ils venaient, comme si leurs présences arrivaient à éloigner les mauvaises pensées, n'attirant que les bonnes. Ils t'occupaient l'esprit, et le corps. Ils te permettaient de voir du bon dans ce monde, de voir que l'espoir était encore là, dans leurs pupilles brillantes. Le monde n'était pas condamné, il fallait juste croire en eux. Et t'avais confiance en eux pour que le monde devienne meilleur. Ils étaient le premier rayon de soleil du printemps, celui qui réchauffait doucement tout en étant la force de ce vent en plein hiver. Ils n'avaient rien à envier aux grands – au contraire, c'était à vous de les envier. Pour leurs idées, leurs pensées mais la joie de vivre qui se lisait sur leurs visages. Ils n'avaient pas besoin de grand chose pour être heureux. Tu trouvais ça triste quand ils parlaient du futur, qu'ils s'imaginaient adultes. Ils pensaient que tout serait simple et tu voulais toujours leur dire que tout allait être compliqué. Tu le sous-entendais, parfois. Tu leur susurrais de profiter d'être des enfants. Ils allaient avoir tout le temps du monde pour le reste plus tard. En attendant le plus important était aujourd'hui et aujourd'hui ils étaient encore trop innocents. Tu te promettais de faire de ton mieux pour les protéger mais aussi pour les préparer. Tu voulais qu'ils soient capables de faire face à tout, d'être prêts. Tu ne voulais pas qu'ils se retrouvent comme toi, adulte, perdu et plein de regrets.

Noah était timide, toujours à se cacher derrière quelqu'un quand il ne connaissait pas la personne en face. Ca avait un côté rassurant, que ton frère disait toujours. Au moins il ne se laisserait pas berner par des inconnu.e.s. Paige, c'était tout le contraire. Elle n'avait aucun souci à faire la conversation avec la boulangère ou le mec au coin. Tu avais naturellement fait en sorte de ne pas être loin des enfants, tu t'en voudrais si quelque chose venait à leur arriver. Tu offris une esquisse désolée à la jeune femme, même ce qu'elle disait était vrai. Tu savais que certaines personnes se seraient offusquées pour une balle allant vers eux... alors tu préférais t'excuser, au cas où. « Oui ? », répondis-tu naturellement, clignant des paupières dans un air penaud, sentant Noah qui serrait son pantalon et qui te tirait le haut pour savoir si vous vous connaissiez. Tu l'observas un instant, penchant le visage sur le côté, ta moue devenant soudainement surprise. « Laya ?? », tu ouvris quelque peu la bouche avant qu'un sourire fin ne vienne étirer tes lèvres. « Ca fait longtemps oui », tu plissas un peu le nez et haussas les épaules. « Ca va, merci. Et toi ? », tu la détaillas un instant comme si faire ça t'indiquerait si elle allait bien ou non – tu mettais ça sur le compte de la déformation professionnelle. « Je pensais honnêtement pas te revoir un jour », susurras-tu, la surprise toujours présente sur le visage. Etait-ce une bonne chose ? Une mauvaise ? T'en savais rien. Tu déglutis quelque peu, repensant subitement à votre amitié, votre éloignement, Maddie... Le coin de tes lèvres se haussa dans une esquisse mal assurée. « Qu'est-ce que tu deviens alors ? Quoi de neuf après tout ce temps ? », et tu stressais déjà pour savoir quoi répondre quand elle te retournera la question.
Et tu te demandais en l'observant, le silence contre les lèvres, si elle savait pour Maddie. Tu te demandais si elle aussi, elle allait être désolée. Parce que toi tu l'étais toujours pas.

@Casey Yoon & Laya

Retrouvailles

Casey. Lorsque Laya se releva après avoir rendu la balle au petit garçon, elle reconnut son ami de l’université. Le prénom résonna une seconde fois dans sa tête. La jeune femme se souvenait de lui comme d’une personne rieuse et discrète avec qui elle avait noué une tendre complicité et partagé de bons moments. Il avait été le premier à l’aider sur le campus, à lui faire découvrir les installations et des coins sympas en ville. Mais c’était avant que la vie d’adulte ne s’immisce entre eux et que leurs chemins se séparent. Agréablement surprise, Laya engagea tout naturellement la conversation. Difficile de résumer des années sans contact, pourtant elle était intéressée de découvrir ce qu’il était devenu depuis la fin des études. « Tout va bien aussi. » Laya avait passé tellement de temps à rassurer tout le monde sur son état, qu’elle répondait à cette question machinalement. « Ce n’est pas si étonnant, quand on y pense. Island Bay n’est pas si grand. » Certes, la brune était partie vivre à une demi-heure de la ville avec son mari mais le couple revenait dans le centre à l’occasion, même avant l’accident. Actuellement, Laya y vivait de façon permanente, alors les chances de croiser quelqu’un qu’elle connaissait avaient considérablement augmenté. Face à Casey, elle n’arrivait pas à cerner si ces retrouvailles étaient une bonne surprise pour lui aussi. Il semblait légèrement mal à l’aise, peut-être parce qu’il était pris au dépourvu. Dans tous les cas, Laya avait la délicatesse de ne pas relever. Son ancien ami de fac s’enquit alors des nouveautés dans sa vie. « Oh je… beaucoup de choses. » Répondit-elle avec hésitation. Si la brune commençait s’ouvrir sur ce qui s’était passé l’année d’avant, elle parlerait inévitablement de toutes les mauvaises histoires qui s’étaient déroulées dernièrement. L’accident, l’amnésie. C’est pourquoi, elle choisit plutôt d’embrayer sur le positif. « Tu te souviens peut-être d’Arlo, mon mari ? » Après une fraction de secondes, le temps de lui donner un délai de réflexion, elle continua sur la lancée. « Nous allons bientôt devenir parents. » Sous son manteau ample, le ventre légèrement arrondi ne se devinait pas encore mais elle en était déjà à plus de la moitié. C’était la première fois qu’elle évoquait l’événement sans l’associer aux circonstances difficiles qui l’entouraient et ça faisait un bien fou. Dans la foulée, Laya lui retourna la question, voyant que Casey était accompagné d’enfants. Même si les deux amis s’étaient perdus de vue, le plus grand des deux petits bouts paraissait trop âgé à l’indienne pour être le sien mais elle l’écouta plutôt que de spéculer. « Et toi alors ? Tu es bien entouré. » Baissant les yeux, Laya adressa un sourire engageant aux enfants qui se tenaient près de Casey.

tenue xx T'avais tous les souvenirs qui revenaient – enfin... ils n'étaient pas vraiment partis. Ils étaient toujours là, dans un coin. Ils dormaient et s'éveillaient quand ça leur chantait. Ils restaient sages ou piquaient quand ils le voulaient. Un rien te rappelait un tout ; un tout te rappelait un rien. C'était ridicule, parfois, comme la mémoire était bonne quand il ne le fallait pas. Et comme elle se retrouvait soudainement mauvaise quand tu avais durement besoin. C'était affligeant de te rendre compte que tu pouvais te souvenir de détails insignifiants – la couleur de la robe qu'elle portait la première fois qu'elle avait élevé la voix, le pull qu'elle portait la première fois qu'elle avait levé la main, les mots qu'elle avait répétés ce soir-là, les soirs suivants et ceux d'après encore. Tu voudrais pouvoir tout oublier mais tout était gravé. Ridicule comme tu voudrais avoir la faculté de tout effacer. Une page blanche. Tu voudrais redevenir une page blanche. Tu aimerais pouvoir tout réécrire comme tu le souhaitais. T'avais les souvenirs qui revenaient. Les bons comme les mauvais – mais surtout les mauvais. Tu te souvenais du regard qu'elle t'avait lancé, la jalousie y brûlant. Laya ? Tu devais la rayer de ta vie, l'oublier. Tu souris simplement dans un léger mouvement de tête avant de lui offrir un air quelque peu perplexe et songeur. « Vu comme ça oui, c'est vrai », tu plissas faiblement le nez, un fin son amusé dans la gorge. Tu ne pouvais pas oublier Laya et votre amitié. Tu ne pourrais jamais. Tu n'avais jamais pu être franc avec elle et tu avais peur qu'aujourd'hui elle ne t'en veuille. Tu avais peur d'être ce monstre que tu détestais tant aujourd'hui. Et si quelques années plus tôt tu aurais été émerveillé par cette rencontre, aujourd'hui tu ne savais sur quel pied danser. Ridicule, comme la vie changeait... Tu inclinas le visage sur le côté, silencieux, patient, lui laissant le temps de parler ou de ne pas le faire. A sa question tu détournas le regard, les lèvres finement pincées, la mémoire activée. « Je me souviens », prononças-tu finalement après de longues secondes. Tu clignas des paupières, un peu trop vite peut-être. « Félicitations », et un sourire sincère vint flotter sur tes lèvres. « C'est pour quand ? », demandas-tu, intéressé, curieux mais aussi ravi. Ravi pour elle. Pour eux. Et ton sourire restait là, tendre, vrai. « Moi ? », tu baissas le regard vers Paige et Noah, penaud. Il était vrai que ce n'était pas écrit sur leurs fronts qu'ils étaient ta nièce et ton neveu. « Je te présente Paige et Noah », Noah osait à peine se montrer, accroché à ta jambe mais il la salua poliment. Le total contraire de Paige qui offrait un grand sourire et un « Bonjour » bien sonore. « Ma nièce et mon neveu », précisas-tu, l'esquisse un peu moins sereine. Avait-elle cru qu'ils étaient tes enfants ? Vos enfants ? A Maddie et toi ? T'en avais la nausée. Tu l'avais jamais laissée s'approcher d'eux, t'avais bien trop peur. « On devrait s'asseoir peut-être », tu désignas le banc un peu plus loin, le regard soucieux vers elle, faisant signe aux enfants d'aller s'installer pendant que tu attendais et accompagnais sagement la jeune femme. « Tu travailles en ce moment ? On te surmène pas trop ? Tu ne restes pas debout toute la journée au moins hein ? », t'étais qui, son père ?? Tu déglutis quelque peu, les pommettes un brin rosies. « Désolé » que tu soufflas, gêné. Tu l'invitas à prendre place sur le banc d'un geste de la main. « Vous avez d'autres enfants ou ce sera votre premier ? », l'interrogeas-tu, un regard tendre posé sur elle. « Tu passeras toutes mes félicitations au papa aussi », le coin de tes lèvres se leva doucement, ton regard se détournant de son visage, espérant qu'elle ne parle pas de Maddie.

@Casey Yoon & Laya

Retrouvailles

Alors qu’elle croisait la route d’un ami perdu de vue, Laya ne se doutait pas de la véritable raison qui avait coupé leurs liens. Même si la jeune femme avait réussi à garder des contacts avec des personnes rencontrées à l’université, sa vie à Porirua l’avait éloignée de certaines d’entre elles. Au début, elle avait essayé de maintenir leur relation mais elle l’avait senti prendre des distances. Alors quand les nouvelles entre eux s’étaient progressivement espacées, le temps avait fait son œuvre. Rien de plus normal. Des amitiés se liaient et se déliaient au fil du temps. Pourtant, il avait compté pour elle, c’est donc avec une joie non feinte qu’elle le retrouvait aujourd’hui. Casey lui demanda alors ce qu’elle devenait. Une question simple et qui pourtant appelait à lui raconter des événements sur lesquels elle n’avait pas envie de s’étaler. Mais ne rien dire après plus de deux ans sans contact paraissait bizarre, d’autant que Laya avait des nouvelles plus heureuses à partager dont celle de devenir maman dans un avenir proche, une nouvelle qui suscita une réaction chaleureuse de la part de son ami de l’université. « Merci ! C’est pour juillet. » Elle lui retourna ensuite la question puisqu’il était entouré d’un petit garçon et d’une petite fille des plus mignons. Casey lui présenta son neveu et sa nièce. « Bonjour Noah, bonjour Paige. Je suis Laya, une amie de votre tonton. » Souriante, elle leur adressa un petit signe amical tandis que le garçon, timide, se cachait derrière son oncle. A la vue des petits bouts, elle réalisait d’autant plus à quel point sa vie et celle d’Arlo changeraient bientôt complètement. « Ils sont adorables. » Casey lui proposa ensuite de s’asseoir, Laya ne savait pas combien de temps le chien d’Andrea resterait calme, elle ne pouvait pas le lâcher dans le parc. Trop de monde autour d’eux. L’animal était trop jeune, trop jouette, pas méchant mais un peu brusque avec les enfants aussi, c’est pourquoi elle le gardait près d’elle. C’était l’occasion de lui apprendre à rester calme un peu plus longtemps. « Volontiers. » Casey et Laya emboitèrent le pas des deux enfants et s’installèrent sur un banc libre. Il s’inquiéta ensuite de la situation professionnelle de la jeune femme par rapport à sa grossesse. Nouveau sourire de la part de Laya, regard affectueux posé sur ce vieil ami soudainement gêné. « C’est gentil mais il n’y aucune raison de s’inquiéter. Je ne fais plus de reportage actuellement, je travaille surtout depuis la maison donc je peux aménager mon temps comme je veux. » En dépit de leur éloignement, elle exerçait déjà comme journaliste scientifique avant leur perte définitive de contact alors Casey comprendrait de quoi elle parlait. Laya travaillait pour son propre compte et parfois en collaboration pour de grands groupes de presse mais ses employeurs s’étaient adaptés. Présentement, elle se concentrait surtout sur des sujets plus secondaires ou à la relecture du travail de collègues. Ce que la brune omit de préciser était que cette situation de télétravail était déjà d’application depuis l’accident d’Arlo. La brune avait demandé à rester dans la région afin de demeurer auprès de lui. Un aménagement bienvenu puisqu’elle avait ensuite appris qu’elle était enceinte. « Oui, ce sera la première fois, des jumeaux. » Un garçon et une fille. Tout comme Arlo et sa sœur. Les faux jumeaux étaient dans les gênes des Mehrtens. C’était touchant de voir à quel point Casey semblait contents pour eux. « Merci, je n’y manquerai pas. » La jeune femme caressa le chien, couché entre ses jambes, resté calme jusqu’à présent, puis elle détourna la conversation vers son ami. « Et toi alors ? Tu évolues toujours dans le milieu des soins ? » Après avoir écouta sa réponse, Laya embraya aussi sur un autre point dont elle avait entendu parler par le biais de copains communs de l’université. Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, elle ne pouvait pas l’ignorer. Au moment des faits, la jeune femme était partie sur un reportage de longue durée à l’étranger puis elle avait enchainé par une mission en mer avec Arlo, de sorte qu’il était trop tard quand elle était rentrée.  Plusieurs semaines s’étaient déjà écoulées quand elle avait appris pour l’accident de Casey et de sa petite amie, elle n’avait pas souhaité revenir comme un cheveu dans la soupe autant de temps après. Lui qui avait vécu le traumatisme d’un accident suivi d’une période de deuil. Aujourd’hui était donc l’occasion de rectifier le tir, en tout cas d’avoir une pensée pour eux. « J’ai appris pour Maddie aussi, quelques semaines après. Je suis désolée. » Laya l’était d’autant plus qu’elle avait failli perdre son mari dans un accident de la mer. Même si actuellement il ne se souvenait pas d’elle, au moins il était toujours en vie. Bien sûr, aussi bons amis que Casey et elle avaient été, l’indienne n’avait absolument aucune idée de ce qui se tramait derrière les sourires de façade. Des souffrances qu’il avait endurées, des blessures qui l’avaient marqué, des peines qui s’étaient enracinées autour de son cœur, de la force de caractère qu’il lui avait fallu pour briser la réalité et réussir à survivre dans cette relation destructrice.

tenue xx Tu lui offris une douce esquisse, le regard attendri. Juillet... tu te rendais compte que le temps passait vite. Tu gardas ton sourire quand elle salua Paige et Noah, Paige ne se gênant pas le moins du monde pour lui rendre son sourire, la regardant sans aucune hésitation tandis que Noah agitait rapidement la main – et tu ris discrètement quand Paige commenta qu'elle la trouvait belle. Tu hochas le visage sans hésiter, tes doigts passant dans leurs tignasses. « Beaucoup trop adorables », déclaras-tu lentement, le regard brillant d'adoration. Tu préférais ensuite prendre place sur le banc, ne souhaitant pas que Laya reste debout trop longtemps et tu fus soulagé quand elle accepté, les enfants s'installant à tes côtés, Noah littéralement collé à ton bras tandis que Paige était assise à côté de lui, beaucoup plus à l'aise et détendue. Tu soufflas, soulagé, la moue un peu plus détendue aussi, la main sur le cœur. « C'est parfait comme ça. Prends du temps pour toi, et pour te reposer. C'est important », le repos était primordial, en soit. Peu importait le métier, l'âge, les passions. C'était ce qui comptait le plus. C'était tout bête mais on avait tendance à l'oublier, le repos, préférant se concentrer sur le travail, les passe-temps, tout, rien. On en oubliait l'essentiel. T'étais rassuré de savoir que Laya pouvait rester chez elle et prendre son temps pour faire les choses. C'était mieux pour elle, et le bébé.
Les bébés, même. La surprise marqua ton visage, tes sourcils se haussant quelque peu. « Une double bonne nouvelle », commentas-tu dans un rire léger, le sourire retrouvant tes lèvres, doux et chaleureux. « Félicitations encore une fois », articulas-tu sincèrement, les prunelles pétillantes. « Merci », tu hochas le visage, observant le chien dans une petite esquisse, ton attention revenant vers elle. « Oui toujours. Je suis ambulancier », et tu souris un peu plus franchement, la joie de pouvoir faire ce métier visible sur ton visage. Tu aimais ce que tu faisais et tu ne changerais pour rien au monde. C'était un peu ta vie, ton métier. Aider les gens, les soigner... peut-être que tu voulais te guérir aussi, dans le fond.

Tu le savais, qu'ils allaient venir ces mots. Tu le savais... pourtant ça te chamboulait. Tes prunelles se baissèrent instinctivement pour éviter les siennes, ta respiration se coupant un instant alors qu'un frisson de terreur, de culpabilité, de tristesse dansait sur ta peau. Tes doigts se pressèrent entre eux alors que tu déglutissais difficilement. Tu bougeas faiblement le visage, semblant chercher tes mots. Pourtant tu les avais déjà, tes mots. Tu savais ce que tu voulais répondre : que t'étais pas désolé. Que t'étais mieux comme ça. Que tu vivais mieux comme ça. Tu savais ce que tu voulais dire, tu savais pourquoi ton cœur battait de cette façon, tu connaissais les sentiments qui y dansaient. Ta gorge se noua, ton estomac se retourna, et la tête roula. Tu sursautas faiblement quand Noah t'attrapa la main, sans doute parce qu'il ressentait ton stress et tu serras ses doigts avec délicatesse, prenant une longue inspiration. « Merci », dis-tu simplement, remontant enfin ton regard vers elle, le coin des lèvres levé dans une esquisse perturbée, crispée. Tu voulais dire tant de choses et pourtant... tu ne disais rien. Pourtant tu restais là, à la regarder, à regretter. Coupable tu détournas le regard. T'étais un monstre, Casey. « C'est... », tu te raclas la gorge, secouant le visage. T'avais des choses à ajouter – mais des choses qu'elle ne voudrait pas entendre. Que personne ne voulait entendre. Alors tu les taisais.

Tu restas silencieux un long moment, tes iris dans le vide. « Je suis désolé de ne pas avoir donné de nouvelles avant », repris-tu la parole. « Et de pas avoir continué à en donner surtout », parce que tu t'étais éloigné. Volontairement. Elle pouvait croire qu'après l'accident tu t'étais écarté du passé pour mieux aller de l'avant. Mais c'était pas ça. La vie et ses travers n'étaient pas les raisons pour lesquelles tu t'étais éloigné de Laya. « Elle était un peu... jalouse à l'époque. Et je voulais pas qu'elle... », te fasse du mal. Mais tu pouvais pas le dire ça, pas vrai ? Que t'avais eu peur qu'elle s'en prenne à Laya dans un excès de colère ; tout comme t'avais toujours eu peur qu'elle s'en prenne aux enfants. Tu ne la voyais pas en être capable, de s'attaquer à Laya ou aux enfants – mais au final tu ne la connaissais pas, Maddie. Alors peut-être qu'elle aurait pu. T'en savais rien. « Bref désolé... J'aurais dû te le dire à l'époque », tu aurais dû dire bien d'autres choses. A l'époque et aujourd'hui.

@Casey Yoon & Laya

Retrouvailles

La douceur de leurs retrouvailles baigna Laya dans une délicate allégresse, alacrité du cœur qui se réjouissait de revoir Casey, d’évoquer des moments heureux de leur passé tout en rattrapant le fil des années. Pour la première fois, la jeune maman partageait la nouvelle de sa grossesse sans penser aux nuages qui ternissaient le ciel de son tableau de vie. Elle se sentait enfin mieux, sans doute rassurée par la dernière rencontre qu’elle avait eue avec Arlo. Il ne se souvenait pas d’elle, ni de leur amour, mais il lui avait dit qu’il serait présent pour elle, pour eux. Il était tellement ancré dans son cœur que Laya n’aurait pas su comment réagir s’il avait pris la fuite. Et malgré cette incertitude quant à leur avenir personnel, elle se montrait plus positive. Pourtant, elle se refusait à jeter un voile triste avec ses problèmes pendant cette rencontre avec Casey, préférant éluder les derniers mois compliqués et se concentrer sur les bonnes nouvelles. Après avoir évoqué sa grossesse et remercié son ami pour ses tendres mots, la brune s’intéressa aussi à lui. Il était devenu ambulancier et semblait particulièrement aimer son travail, un métier exigeant, une vocation pour lui. « Oh trop bien ! Tu travailles à l’hôpital de Wellington ? » Simple supposition, celle qui lui paraissait la plus évidente. Laya s’apprêtait aussi à lui demander ce qu’il était devenu en dehors de l’université et du travail mais elle s’abstint puisqu’elle était au courant de la perte de sa petite amie. Inévitablement, Laya mit donc les pieds dans le plat en parlant de Maddie. Le regard embarrassé qui traversa les prunelles de Casey juste avant qu’il baisse les prunelles ne lui échappa pas. Gênée, Laya se mordit la lèvre inférieure avec l’impression d’avoir gaffé. Les deux anciens amis parlaient joyeusement et voilà qu’elle venait maladroitement de lui rappeler des souvenirs désagréables. Pourquoi avait-il fallu qu’elle évoque Maddie maintenant ? Pour le coup, Laya avait manqué de tact et elle s’en voulut. La brune ne souhaitait pas paraitre insensible puisqu’elle n’avait pas donné signe de vie au moment de sa disparition mais au final ce n’était pas judicieux de raviver cette histoire douloureuse non plus. D’ailleurs, elle n’était pas au bout de ses surprises. Quand Casey releva les yeux, il trouva difficilement ses mots, une difficulté qu’elle imputa à l’émotion. L’ambulancier détourna le regard, provoquant une réaction bienveillante de la part de brune, qui posa une main sur son épaule dans un signe d’apaisement. « Désolée, je n’aurai pas dû en parler. » Perturbée, Laya n’avait pas anticipé que la blessure de Casey restait aussi vive. Pourtant, elle se trompait. S’il était bouleversé, la raison n’était pas exactement ce que l’indienne imaginait. Lorsqu’il reprit la parole, ses premiers mots la surprirent. Il s’excusait de ne plus avoir donné de nouvelles. Ce n’était pas les aléas de la vie qui avaient séparé leurs routes, c’était… Maddie. Une Maddie jalouse, une façon d’être qui avait apparemment laissé des traces chez Casey. « Oh… » A court de mots, Laya accusa le coup et se demanda pourquoi sa copine aurait eu des raisons d’être soupçonneuse envers elle, surtout qu’à l’université, elle fréquentait déjà Arlo mais Casey et Laya étaient devenus de bons amis alors Maddie avait sans doute mal interprété leur affection. « Je vois. Je suis surprise, elle ne m’a jamais rien fait sentir ou alors je n’ai rien vu mais j’aurai probablement… » Elle cherchait ses mots. « Je ne sais pas ce que j’aurais fait mais j’aurai évité de te mettre dans l’embarras. » La journaliste était désolée de l’avoir mis dans une position difficile. Et même si couper les ponts avec des amis était plutôt une décision radicale, ce n’était pas sa place d’émettre un jugement sur les histoires amoureuses des autres. « Je comprends, ne t’en fais pas. Tu as fait ce qu’il fallait pour préserver à la fois ton couple et ton entourage. » A nouveau, Laya était à côté de la plaque, rendant involontairement la tâche de Casey encore plus difficile dans sa prise de conscience sur la personnalité nocive de sa petite amie.

tenue xx C'était agréable de revoir Laya, de se souvenir de tous les moments passés avec elle. De se rappeler votre amitié, vos fous rires. Le contact avait été immédiat avec la jeune femme et elle faisait partie des personnes qui avaient marqué ta vie. Ces personnes que tu ne voulais pas oublier car elles t'avaient apporté autant que tu avais donné. Sauf qu'avec Laya, tu n'avais sans doute pas « donné » autant que tu le pensais, pas autant que tu l'aurais voulu. Tu avais sans doute plus pris que donné. Tu ne savais pas vraiment. Mais tu avais apprécié chaque instant avec la brune. Tu aurais voulu en vivre plus, plus souvent, plus longtemps. Tu aurais voulu rester dans sa vie, et elle dans la tienne. Tu aurais voulu être capable de partager tout et bien plus encore, à l'époque déjà. Aujourd'hui tu supposais que c'était trop tard, que vous étiez deux anciens amis qui se retrouvaient mais qui n'allaient pas forcément se revoir. Vous parliez simplement, prenant des nouvelles. Et tu étais franchement heureux pour elle. Tu lui souhaitais tout le bien du monde et bien plus encore. « A la caserne », précisas-tu dans une petite esquisse. « Je me sens plus utile à la caserne qu'à l'hôpital », t'aimais tellement ton travail que c'en devenait maladif. Aider les autres pour s'aider – tu employais la mauvaise méthode mais c'était cette méthode que tu suivais depuis l'accident. C'était comme ça que tu vivais ta vie, que tu survivais. C'était comme ça que tu espérais miraculeusement guérir de tes blessures. Tu savais, dans le fond, que c'était impossible. Pas comme ça. Pas tant que tu refusais de parler, pas tant que tu n'ouvrais pas vraiment ton cœur, que tu n'exprimais pas vraiment tes craintes. Et là encore tu ne savais pas si tu pouvais un jour guérir de tout ce qu'il s'était passé. Les blessures restaient, les cicatrices encore visibles à tes yeux, tes peurs n'avaient jamais été plus réelles qu'en ce moment. Tu supposais que tu pouvais vivre avec... ou que tu pouvais essayer du moins. Puis t'avais pas vraiment le droit de te plaindre non ? C'était dans le passé tout ça, même si tes démons restaient bien présents, tu étais plutôt bien comparé à certain.e.s, non ?

Tu savais que le sujet allait tomber. Tu n'aimais pas l'aborder. Tu secouas simplement le visage à ses mots, les lèvres scellées en un trait fin, l'air incertain. Ce n'était pas de sa faute. Elle ne pensait pas à mal. C'était plutôt à toi de t'excuser, à toi de demander pardon d'être la personne que tu étais. De te sentir soulagé de ne plus avoir Maddie dans ta vie même si elle était encore présente dans ton esprit, dans ta bouche, dans ton cœur, d'une certaine façon. Et tu devrais t'excuser de parler ainsi d'elle, de salir son image, de ternir sa réputation. Tu lanças un regard faiblement paniqué vers Laya quand elle prit la parole, déglutissant lentement. « C'est pas... », tu secouas le visage, pas réellement sûr de ce que tu voulais dire. Ce n'était pas de sa faute, ça ne l'avait jamais été. « Elle... Elle osait pas te le dire, je crois », marmonnas-tu. Elle préférait te le reprocher, c'était plus simple. Elle avait plus de pouvoir sur toi qu'elle en aurait eu sur Laya. Logique. « T'en fais pas », dis-tu simplement. Parce que tu savais pas quoi dire d'autre. Qu'aurait fait Laya si elle avait su ? Le regard sur elle, tu gardas le silence un instant, la vision trouble et le sourire triste, perdu. « Je suppose », soufflas-tu discrètement. T'avais fait tout ce qu'il fallait pour préserver ton entourage. Vraiment ? Tu t'étais éloigné de Laya, de Paige, de Noah, des autres, de peur que Maddie n'en vienne à les blesser comme elle le faisait avec toi. « C'est du passé de toute façon », marmonnas-tu. « On ne peut plus défaire ce qui a été fait », ton seul objectif était de réparer tes erreurs, de panser ceux que tu avais blessé. Tant pis si toi, tu te blessais encore. Paige attira ton attention, demandant si elle pouvait aller jouer avec Noah et tu leur demandas de ne pas aller trop loin. Ils restèrent en face alors que tu t'installais un peu plus confortablement, le regard sur eux. « Vous avez déjà pensé à des prénoms ? », demandas-tu, changeant totalement le sujet de la conversation, tournant les prunelles vers Laya dans une esquisse fine. « Mon frère et ma belle-sœur faisaient des sondages dans la famille », partageas-tu, un léger son amusé dans la gorge bien que quelque chose venait de mourir dans ton regard.

@Casey Yoon & Laya

Retrouvailles

Lorsque Casey précisa qu’il travaillait à la caserne des pompiers, le regard de Laya s’illumina à cette nouvelle. « Oh, tu connais peut-être mon ami Josh ? Il est ambulancier, comme toi. » Le pompier de la première garde était même devenu un de ses meilleurs amis. A l’instar de Casey, elle l’avait rencontré peu après son arrivée à Island Bay, par le biais de soirées universitaires. Depuis, il était toujours resté dans le paysage de sa vie. Elle était convaincue que les deux collègues s’étaient croisés au minimum, peut-être même qu’ils travaillaient dans la même équipe. Ce serait fou. La conversation dévia ensuite naturellement vers Maddie, puisque Laya avait aussi connu la compagne de Casey. Elle avait entendu pour sa disparition et était désolée pour lui, en plus de ne pas s’être signalée à l’époque de son décès. Les liens qui les unissaient alors s’étaient distendus et la brune n’avait pas été en ville au moment des faits. C’était délicat de revenir ensuite comme un cheveu dans la soupe. Casey ne lui en tenait pas rigueur mais il lui dévoila un aspect moins joyeux de sa relation avec la belle. La jalousie de Maddie était la raison pour laquelle il avait cessé d’entretenir des contacts avec Laya. Pour la jeune femme, il n’y avait pas de mal. Elle supposait qu’il avait cherché à préserver son couple pour rassurer sa petite amie, n’imaginant pas qu’il vivait une relation angoissante et qui l’avait amené à couper tout contact régulier avec son entourage. Laya se montra même désolée de l’avoir mis dans l’embarras. Entre Arlo et elle, aucune jalousie n’avait jamais existé, tout fonctionnait naturellement et sur base de la confiance, alors elle n’était pas la mieux placée pour comprendre une personne qui avait vécu à travers la possessivité de son partenaire et de la pire des manières. Mais elle savait que des incertitudes excessives pouvaient nuire à un couple et apparemment Casey avait été prêt à beaucoup de sacrifices pour sa petite-amie. Mal à l’aise, il secoua la tête pour exprimer que Laya n’était pas en cause. Maddie avait son opinion et elle avait préféré le cacher à l’Indienne. « C’était… juste par rapport à moi ou c’était plus fréquent ? » Demanda soudainement la brune, dans une intuition illuminée face au désarroi de son vieil ami. Casey lui glissa ensuite de ne pas s’inquiéter. Il conclut la situation en décrétant que le passé ne pouvait être défait. Il n’était donc pas nécessaire de chercher à réécrire l’histoire. « C’est vrai. Mais ça me fait plaisir de te croiser aujourd’hui. » Laya adressa un sourire à Casey, Paige demanda ensuite la liberté à son oncle pour aller jouer avec son frère, ce qu’il lui accorda à condition que les enfants restent à distance rapprochée. « Tu t’en sors si bien avec eux. » Murmura la future maman, admirative. En plus du contexte particulier et actuel de sa relation avec Arlo, Laya se préoccupait de son rôle de mère. Arriverait-elle à gérer comme il le fallait ? A penser à tout ? En écho à ses pensées, Casey embraya sur les prénoms des bébés. « Des idées ont fusé mais je pense qu’on se décidera au dernier moment. » Entre l’accident en mer et l’amnésie partielle d’Arlo, Laya n’avait pas vraiment eu l’occasion d’en discuter avec lui. Elle lui avait récemment annoncé la nouvelle de la grossesse alors tout se préparait dans la précipitation en vue de leur arrivée. La jeune maman réfléchissait entre des prénoms à consonnance indienne ou des qualificatifs plus traditionnels. Amusée par l’anecdote du sondage en famille, Laya saisit la balle au bond. « Un sondage, c’est ce que je devrais proposer à notre entourage. C’est un bon tuyau et ça nous aidera peut-être à trancher. Mais il faut d’abord qu’on s’accorde entre nous. » Pour l’instant, elle était loin de nager dans le bonheur d’une famille reformée. Depuis l’accident, Arlo était retourné vivre chez ses parents mais il envisageait de revenir avec elle à Porirua. Le regard perdu en direction de la nièce et du neveu de Casey, Laya ne remarqua pas le regard triste de son ami à l’évocation des enfants. Elle se demandait s’il avait réussi à se reconstruire après la perte de Maddie, à rencontrer une ou d’autres personnes mais elle se garda de lui poser une question aussi personnelle.

tenue xx Un sourire vint inconsciemment lever légèrement le coin de tes lèvres, tes pupilles pétillant doucement alors que ta frimousse s'illuminait un peu. « Je le connais », articulas-tu d'abord simplement, le visage faiblement penché sur le côté. Ca te donnait un petit gamin malicieux, comme un môme qui tentait de garder un secret mais qui n'y arrivait pas. « C'est mon coéquipier », admis-tu sans trop de suspens, tes yeux ayant déjà tout dit, un son amusé roulant timidement dans ta gorge. C'était aussi un ami. Cela faisait pas mal de temps que vous bossiez ensemble maintenant. Tu gardais ses chiennes, parfois. Paige et Noah l'adoraient. Il faisait un peu parti de la famille que t'avais choisi, celle avec laquelle tu n'avais aucun liens de sang mais à laquelle tu étais soudé. Et tu aurais été plus détendu, plus satisfait, de ne pas parler que métiers et ami.e.s. Que de rester dans ces domaines sans toucher au reste. Maddie venait naturellement dans la conversation et c'était à croire qu'elle vivait encore. Dans un absolu, oui. Dans ta mémoire, celle des autres, elle était encore là. Dans les blessures de ton âme, celle de ton cœur, elle était encore là. Elle avait marqué ton esprit à jamais, gravant au fer rouge des mots, des gestes, des regards, que tu ne pourrais oublier même si tu le voulais. Tu pourrais en faire des cauchemars – t'en faisais, parfois, tellement elle occupait tes pensées. Même inconscientes. Elle n'était plus là mais elle trouvait encore le moyen de te faire du mal. Elle y arriverait toujours n'est-ce pas ? Tu n'auras jamais de pause, tu ne pourras jamais souffler. Parce que son ombre planait toujours au-dessus de ta tête. Parce que ses mots restaient dans ta mémoire, dans ton cœur. Parce que t'avais cru tout ce qu'elle disait. Ouvrant la bouche pour la refermer tu ne t'étais pas attendu à cette question. Et tu te retrouvais bien bête en tentant de trouver une réponse. Ta visage se balançait à peine, comme si tu cherchais les mots – ou la solution plutôt inscrite quelque part dans le vide. « C'était... par rapport... enfin... », tu n'arrivais même pas à aligner les syllabes. Qu'allait penser Laya de toi aujourd'hui, à te voir comme ça ? T'étais pathétique, pas vrai ? « Ca... dépendait des gens ? », tentas-tu dans une petite grimace, pas certain que cela réponde vraiment à la question mais certain que t'en disais presque trop. Tu ne voulais pas non plus dire que ce n'était que par rapport à elle. Tu ne voulais pas qu'elle se blâme pour quelque chose qui n'était pas sa faute. Tu hochas le visage, le sourire nerveux mais soulagé que la conversation change. « Ca me fait plaisir aussi », soufflas-tu, laissant les enfants jouer, tes pommettes prenant une teinte rougie à la remarque de la jeune femme. « Tu trouves ? », demandas-tu, le regard vers lui, inquiet, incertain. T'étais pas toujours sûr de bien faire mais tu essayais au mieux. « Je vois », murmuras-tu dans un petit mouvement du visage. « Parfois les prénoms viennent en voyant le visage du bébé », c'était ce qu'on t'avait dit, t'en savais rien dans le fond. « Ca peut donner des idées », tu plissas un peu le nez, amusé. « Pour commencer oui ce serait pas mal, ça réduira les possibilités », tu lui offris un sourire avant de laisser ton regard traîner vers les enfants. « Je te donnerais bien d'autres conseils mais je ne suis pas parent. Puis j'étais pas vraiment là quand ils étaient bébés alors j'ai pas de bons tuyaux », tu ris quelque peu bien que triste dans le fond. T'avais loupé pas mal de choses mais tu rattrapais. Tu essayais. Et même si t'étais parent, t'étais sûr que tes conseils ne seraient d'aucune utilité. Tu gardas le silence ensuite, observant simplement les enfants jouer. « Parfois je me dis que j'aurais bien voulu être père », tu haussas quelque peu les épaules. « D'autres fois je me dis que tonton, c'est pas si mal », que tu ajoutas dans un sourire doux alors que Noah venait en courant vers toi pour « échapper » à sa sœur, chacun riant de plus en plus fort. Si vous aviez eu un enfant, avec Maddie, t'aurais eu bien trop peur pour lui en plus. « J'en connais un qui va bien dormir ce soir... Paige est une source d'énergie sans fin ça va être compliqué », tu devais encourager Laya et la soutenir, pas lui faire peur.

@Casey Yoon & Laya

Retrouvailles

Lorsque Casey lui avait mentionné son travail à la caserne, Laya avait d’instinct parlé de Josh dont elle était proche. Les deux ambulanciers se connaissaient peut-être de vue. Elle ne s’attendait pas à ce que son ancien parrain d’université et un de ses meilleurs amis soient carrément coéquipiers. « Vous faites équipe ? C’est génial ! Island Bay… enfin je dirai même Wellington est vraiment petit ! » Les deux partenaires devaient sûrement travailler main dans la main. Laya n’avait aucun mal à concevoir que Josh s’entende bien avec Casey contrairement à d’autres de ses collègues. Après avoir échangé des nouvelles sur le travail, le passé et la vie présente, le sujet Maddie arriva inévitablement sur la table. La jeune maman n’avait pas revu l’ambulancier depuis qu’elle avait perdu contact avec lui, elle n’en était pas moins empathique envers ce qu’il avait traversé. Toutefois, Laya apprit que la relation de couple qu’il entretenait avec sa défunte petite-amie n’était pas toute rose. Les bribes d’explication qu’il lui donna lui mirent une petite puce intuitive à l’oreille. Lorsque Casey expliqua que Maddie ne voyait pas leur amitié d’un bon œil, elle se demanda si cette opinion s’étendait à d’autres personnes qu’elle. Mal à l’aise, il bégaya et répondit que tout dépendait des gens. Songeuse, elle opina de la tête en silence. Pas besoin d’un dessin. Elle avait plus ou moins compris cette partie du tableau, même si elle ne soupçonnait pas tout ce qu’il avait enduré en parallèle. Laya avait un aperçu de la surface de l’iceberg. Le reste ne la regardait pas. Après avoir gratté un peu sous la couche de vernis, la journaliste décida de ne pas chercher plus loin. Comme l’avait souligné Casey précédemment, le passé ne pouvait être réécrit et elle ne souhaitait pas remuer le couteau dans la plaie en ressassant des mauvais souvenirs susceptibles de le blesser. C’est pourquoi, Laya se concentra sur le positif et lui exprima sa joie de le revoir, un plaisir visiblement partagé. Les deux anciens amis se concentrèrent ensuite sur les enfants. D’abord sur Noah et Paige, sur lesquels Casey veillaient si bien en tonton attentif et affectueux, du moins aux yeux de Laya. Comme la plupart des parents en devenir, elle espérait elle aussi assurer un minimum dans son rôle de mère. Sous le compliment, Casey s’empourpra. « Oui. » Elle n’était personne pour en juger, elle ne pouvait que le constater de ses yeux sur les quelques minutes où elle était restée avec la joyeuse petite famille dans ce parc. L’ambulancier paraissait à l’aise en leur présence. Sans hésiter, Laya pouvait affirmer les yeux fermés que ce n’était pas la première fois qu’il passait du temps avec eux. Et les deux petits bouts semblaient raffoler de leur oncle, une complicité évidente. La conversation dériva ensuite sur les bébés de la jeune mère, plus précisément sur les prénoms envisagés mais Arlo et elle n’en avaient pas encore discuté au vu de leur situation compliquée. L’amnésie de son mari n’avait rien arrangé. « J’espère quand même que nous trouverons avant la naissance. » Répondit-elle, suite à la remarque de Casey à propos du visage des nouveau-nés. Il n’y aurait rien de pire que de choisir au pied levé. « Le problème, c’est que je ne suis plus vraiment en contact avec ma famille depuis des années et c’est aussi compliqué avec celle d’Arlo alors je crois qu’on se tournera vers l’option sondage entre amis. » Ajouta-t-elle, le regard mi-triste, mi-résigné. Ce n’était guère un secret, puisque c’était déjà ainsi à l’époque de l’université, où Casey les connaissait déjà. Le mariage entre Laya et son mari avaient été désapprouvés par leurs proches. Pour autant, cette désapprobation ne les avait pas arrêtés même la jeune femme avait été en quelque sorte reniée par son sang. Aujourd’hui encore, ce coupage de ponts la rendait triste, cependant elle ne pouvait rien y changer. Presque rien… peut-être que l’arrivée des bébés adoucirait les cœurs mais c’était trop tôt pour le prédire. « Nous avons envisagé de choisir un prénom qui rappelle les racines d’Arlo et un autre qui rappelle les miennes. Comme tu vois, nous sommes toujours en pleine réflexion. » Laya esquissa un sourire puis elle écouta la réponse de l’ambulancier. Lui n’était pas en mesure de lui donner d’autres conseils, puisqu’il n’avait pas pu être présent dans la vie de son neveu et de sa nièce quand ils étaient bébés. La jeune mère se demanda si cet éloignement avait aussi un rapport avec Maddie mais elle se garda bien d’en reparler. L’important, c’était que Casey était auprès d’eux aujourd’hui. « Et puis, un enfant n’est pas l’autre. Un conseil qui est valable pour l’un, ne le sera peut-être pas pour tous. En tant que tonton, je suis sûre que tu as une bonne idée de la façon de t’en occuper. Et… Rien n’est figé dans le marbre. Ton tour viendra peut-être aussi. » Dans la voix de Casey, Laya avait senti une cassure, une envie déçue de ne pas lui aussi avoir la joie d’être père, une envie qu’il n’avait d’ailleurs pas hésité à traduire avec ses mots. Noah et Paige se rapprochèrent alors d’eux en courant, entre éclats de rire et taquineries bon enfant. « Oui, j’avais entendu pour l’énergie débordante des enfants. Tu ne dois pas t’ennuyer avec eux. » Répondit-elle, en riant. Cette partie-là ne l’effrayait pas. Bien sûr, il y aurait des jours moins faciles et où la fatigue primerait mais rien n’égalait son bonheur d’avoir des enfants. A nouveau, le jeune chien entre ses jambes montra des signes d’agitation. Jusqu’à présent, il avait été docile et patient, cependant si Laya ne voulait pas être tirée sur tout le chemin restant, il valait mieux ne pas s’éterniser et le laisser se dégourdir encore un peu. Et puis, elle ne voulait pas accaparer Casey plus longtemps dans le moment qu’il passait en famille. « Je vais devoir rentrer. Comme dit tout à l’heure, c’était un plaisir de te revoir et de rencontrer ton neveu et ta nièce aussi. Peut-être que nous pourrions reprendre contact si ça te dit ? » Laya n’avait pas changé de numéro et elle était toujours sur les réseaux sociaux. La perche était tendue alors tout dépendrait des envies de Casey. Après tout, une simple conversation dans un parc n’engageait à rien mais celle-ci pouvait aussi marquer le début de retrouvailles plus approfondies. Laya se releva du banc et donna du lest au chien qui bondit à ses pieds. La jeune femme le caressa et parla pour le calmer, au moins le temps qu’elle termine. « Au revoir, les enfants. » Laya leur adressa un beau sourire puis elle se tourna vers leur oncle. « Au revoir Casey, que tout se passe bien pour toi et au plaisir. » Un dernier petit signe de la main, puis la journaliste reprit sa route en compagnie du chien enjoué.

tenue xx Un léger rire dans la gorge, tu approuvas ses paroles d'un signe de tête. Ne le disait-on pas souvent ? Que le monde était petit. Si vous cherchiez plus loin, plus fort, peut-être que vous trouveriez d'autres connaissances en commun ? Peut-être que vous trouveriez plus, aussi, qui savait ? Tu te rendais compte qu'au final tout le monde était lié d'une manière ou d'une autre. Que ce soit par l'école, le travail, les ami.e.s ou la famille. L'on se retrouvait souvent dans le cercle d'inconnu.e.s sans même le savoir. Tu ne saurais dire si c'était mieux de tout savoir ou non. De connaître tous les cercles dans lesquels vous étiez. T'étais pas sûr de vouloir appartenir à chacun de ces cercles. Ceux qui touchaient Maddie, de près ou de loin, tu aimerais les oublier. Les rayer de ta vie. Etait-ce égoïste ? Peut-être bien. Mais t'avançais dans ce monde, l'innocence au visage et le sourire aux lèvres alors que tu savais très bien ce que t'étais : un monstre. T'étais pas mieux qu'elle, finalement. Tu salissais son nom alors qu'elle était plus là, parlant de vos problèmes à Laya alors que Maddie n'était même pas là pour se défendre. T'étais quoi au juste, Casey ? Un lâche ? Un monstre ? Peut-être bien les deux. Tes mots devaient paraître suspects aux oreilles de la brune. Ils devaient être étranges, bizarres. Non ? T'aurais encore tellement de choses à dire, à expliquer, mais les paroles restaient bloquées dans le fond de ta gorge. C'était mieux de se taire, pas vrai ? Tu ne savais plus vraiment. T'allais supposer que oui. Laya avait d'autres soucis, d'autres questions plus importantes que les tiennes à relever. Elle allait devenir maman. Elle allait donner la vie. Toi, t'étais que tonton, et tu supposais que t'allais tristement le rester. Même si avoir un enfant avec Maddie aurait été ta pire décision. Ton choix le plus stupide. T'aurais jamais faire vivre ça à un enfant. T'aurais jamais qu'un gosse innocent vive ce que tu vivais au quotidien juste pour satisfaire ton plaisir d'être père. T'acceptais pas totalement le fait que tu le seras jamais. Mais t'avais pas le choix. T'étais tonton et tu t'en contenterai. « Vous allez trouver », la rassuras-tu dans un sourire, le regard pétillant. T'avais confiance en eux. Tu te faisais pas de soucis même si tu pouvais comprendre qu'elle s'en fasse. Les lèvres pincées, tu plissas un peu le nez, la frimousse désolée. Tu voyais que sa relation avec sa famille n'avait pas changé. Tristement pas changé. Tu t'en voulais d'avoir relevé le sujet. Parler de la famille. Mais elle allait fonder la sienne, bientôt. La sienne et celle d'Arlo et tu trouvais ça tellement magnifique et magique. « Les ami.e.s c'est pas mal aussi. Ils sont la famille qu'on a choisi après tout », émis-tu dans un léger rire. Tu étudias ses mots ensuite, bougeant le visage. « J'adore l'idée », commentas-tu. Même si elle avait pas besoin de ton avis. Mais le clin d’œil aux origines de chaque parent était tout de même grandiose. « C'est vrai oui », susurras-tu. Tout ce qui s'appliquait à Paige ne s'appliquait pas à Noah. Et inversement. « J'espère en tout cas », commentas-tu avant de libérer un simple son songeur dans un sourire. T'y croyais pas vraiment. T'espérais. Mais t'y croyais pas. T'étais tonton – pas papa. Tu le seras jamais. Un rire au bord des lèvres et un regard attendri vers les deux enfants devant toi. « Non, je m'ennuie pas du tout », et tu souris tendrement. T'aimais les avoir avec toi, justement. Tu te sentais bien avec eux.

Un regard vers le canidé aux pieds de la future mère, et tu redressas les yeux vers cette dernière. « Avec plaisir », susurras-tu dans un sourire. « Tu as toujours le même numéro ? », que tu demandas en l'observant se lever, faisant de même, portant Noah qui ne demandait que ça. Paige agita vivement sa main vers elle, le sourire large, son autre main accrochée à la tienne tandis que Noah bougeait quelque peu la main, timidement. « Merci, toi aussi. Rentre bien surtout », tu fis un signe de tête, tes mains étant occupées, pour la saluer, observant sa silhouette qui s'éloignait avant de rentrer à ton tour.