rester en vie #silas

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rester en vie / @Silas McMahon

Le ton est donné. Petite envie soudaine - et surtout partagée par les deux hommes - de continuer à rattraper le temps perdu.
Ils n'étaient encore qu'adolescents lorsqu'ils se sont rencontrés, devenus très vite de bons amis en l'espace de quelques mois pour que leur chemins s'éloignent malencontreusement, tous deux raccrochés par le rythme incessant de leurs parents voyageurs. Et jamais, oh non jamais, Matthew aurait pensé un jour le retrouver et surtout totalement par hasard. Qui plus est, par l'aide de Robin qui se trouve être l'une de ses amies les plus proches. En fin de compte, le monde peut être petit, ils en sont bien la preuve. Au fur et à mesure qu'ils discutaient, ils se sont bien rendu compte qu'en réalité ils se connaissaient. Ah les bons souvenirs refont alors rapidement surface et la complicité est à nouveau mise à rude épreuve.

C'est avec beaucoup d'enthousiasme, malgré le fait qu'ils ne sont pas franchement entrainés pour séjourner quelques jours au bord d'un lac, qu'ils décident de louer un chalet. Et c'est pas le chalet le plus luxueux, non. A défaut d'aimer son propre confort, ils ont opté pour un chalet des plus basiques mais tout de même bien planté sur le rivage d'un lac. Matthew sait faire quelques concessions, faut pas l'oublier. Ouais, juste histoire de se retrouver, de se raconter tout ce qu'ils ont bien pu vivre jusqu'à maintenant et de planifier quelques magouilles pour l'avenir encore incertain.
Et c'est bien le rire de Robin qui résonne alors que Matthew tente au mieux de remplir son sac à dos. Pas d'costard, quelques chemises tout de même, pas de Bexley non plus, des vieilles baskets, les fameux joggings qui trainent dans le fond du dressing, et surtout des pulls. Oh oui, beaucoup de pull puisque le temps ne semble pas très prometteur même si quelques éclaircies sont annoncées. Robin ne se moque pas, non, elle constate simplement qu'il a du mal à trouver les bonnes affaires. Mais en tout cas, elle semble ravie que les deux hommes partent faire cette petite virée. Une longue étreinte, quelques baisers de plus - parce qu'il y en a jamais de trop - Matthew quitte leur duplex avec un petit pincement au cœur. Oui, c'est surement bien la première fois qu'il laisse Robin aussi longtemps depuis son arrivée dans le pays. Mais il ne se fait pas de soucis, elle n'est jamais bien seule..

Matthew rejoint Silas, un large sourire porté aux lèvres qui en dit long, sans cacher son excitation. Parce que même si Matthew sait que le confort du chalet ne sera pas le sien, il n'en reste pas moins motivé surtout qu'il est drôlement bien accompagné. Au pire, il risque de regretter et de pleurer mais le jeu en vaut la chandelle. Et franchement, ça lui fait carrément plaisir de partir à l'aventure avec son acolyte. Alors pour le moment, il n'a aucune raison pour râler.

Tous deux bien installés dans la voiture, les voilà quittant Island Bay pour rejoindre cet endroit, dont seul le GPS arrive à signaler malgré quelques détours sur leur trajet. Pour dire, ils savent pas trop où ils sont tombés..
Bien arrivés à destination, Matthew ne peut s'empêcher de scruter le chalet, encore assit dans son siège, les yeux qui se plissent légèrement à travers le pare-brise. « Shit.. C'est vraiment ça qu'on a réservé ? » Puis il ricane, en regardant Silas d'un air gentiment septique. Bon, après tout ils étaient là pour profiter, découvrir et passer du bon temps ensemble, comme deux bons vieux potes. Alors, en avant !

...

PAR ZAJA.

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Rester en vie

Matt & Sisi

Quelques jours en dehors de la ville, voilà quelque chose qui lui fera le plus grand bien. Déconnexion totale, pas d’internet, pas de télévision, pas de Netflix ni de console. Rien d’autre que la nature, quelques activités physiques et ludiques, le tout en compagnie d’un ancien pote retrouvé depuis quelques mois. Matthew, ça faisait un peu moins de trente ans qu’il ne l’avait pas vu. Deux gamins d’à peine dix ans à l’époque où leurs parents avaient la bougeotte qui se retrouvent à présent. L’apparence a changé, forcément, mais leurs cerveaux sont parvenus à recoller les morceaux. Avoir Robin en commun, c’est assez dingue comme coïncidence. Quelle était la probabilité pour qu’ils se retrouvent de cette manière ? Faible, à n’en pas douter. Il n’y a pas à dire, le monde est vraiment petit. Depuis ces retrouvailles hasardeuses, les deux hommes sont bien décidés à rattraper le temps perdu. Des activités ensemble, ils en font régulièrement. Le temps a fait son œuvre et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ont deux manières bien différentes de voir les choses. L’un calcule tout tandis que l’autre vit dans la spontanéité. C’est toujours drôle de pousser l’autre à sortir de sa zone de confort.

Pourtant aujourd’hui, Matt et Sisi vont tous les deux sortir des sentiers battus. Citadins dans l'âme, ce retour au vert ne sera pas chose aisée. Pour autant, ils ont trouvé l’idée intéressante et n’ont pas hésité à réserver un chalet perdu en pleine forêt et planté au bord d’un lac. La vue risque d’être imprenable, pour le reste, advienne que pourra. Son sac rempli de tout un tas de choses – entre vêtements, nécessaire de toilettes et tout un tas de bordel – il enfile sa veste et ses baskets et quitte son appartement lorsque Matt le prévient de son arrivée en bas de l’immeuble. Un trajet à deux, inutile de prendre plusieurs véhicules, autant être un peu logique. Aussitôt sur le siège passager, un large sourire illumine son visage. Il n’y a pas à dire, Silas est heureux de passer quelques jours avec son ami, même si le confort sera probablement rudimentaire. Après tout, il en a vu d’autres. Ça ne peut pas être pire qu’une cellule de garde à vue. Même s’il était adolescent à cette époque, son dos et son fessier s’en souviennent encore. Rien ne peut être pire que cet espace exigu.

La bonne ambiance règne dans la voiture où la musique couvre les bruits du moteur et empêche le silence de s’installer trop longtemps. Le GPS semble un peu perdu par moment mais l’aventure, c’est l’aventure. Malgré tout, ils finissent enfin par arriver à destination et tout comme Matthew à ses côtés, Silas se penche légèrement en avant pour observer le chalet qui leur fait face à travers le pare-brise. Il ne paye pas de mine et il n’a pas grand-chose de chaleureux. Dubitatif, l’agent immobilier hausse un sourcil. « Tu sais, faut parfois se méfier des apparences… D’un point de vue extérieur, il n’est pas terrible, limite un peu lugubre, mais peut-être que l’intérieur va nous surprendre. » Et pour ça, il croise les doigts. « Au pire, ça nous fera une ambiance Halloween avant l’heure. » Tenter de relativiser et plaisanter, une habitude pour l’irlandais. Plutôt optimiste, il préfère voir le verre à moitié plein. Un sourire aux lèvres, il détache sa ceinture et ouvre sa portière pour s’extirper de la voiture. Debout sur ses pieds, il lève les bras pour s’étirer et l’air frais vient chatouiller la peau de son ventre libéré du tissu par son mouvement. Après un coup d’œil vers son ami, il se dirige vers le chalet et entre à l’intérieur des lieux une fois la porte déverrouillée. Ses prunelles balayent les horizons et il constate au moins une bonne cohérence dans l’ensemble. L’intérieur est aussi miteux que l’extérieur. Mains sur les hanches, il siffle un coup. « Bon, je comprends mieux pourquoi le prix était si attractif. On va croiser les doigts pour que les matelas ne soient pas bouffés aux mites. » Avançant dans ce qui ressemble à un salon, il se laisse tomber dans le canapé pour le tester. Une grimace déforme les traits de son visage une fois affalé dedans. « Le canapé est tellement vieux que je sens les ressorts me flinguer le dos. » Malgré tout, son sourire renait sur ses lèvres. « J’espère qu’il y a du courant. Sinon, va falloir trouver des bougies, à l’ancienne. » Ils voulaient un week-end au vert ? Ils seront servis.

AVENGEDINCHAINS @Matthew Braithwaite

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rester en vie / @Silas McMahon

Le fait que le GPS s’amuse à leur faire quelques détours, ç’aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Même cet appareil électronique, même ces satellites ont du mal à trouver leur destination. Mais bien trop enchanté à l’idée de prendre du bon temps avec Silas, Matthew ne s’en aperçoit pas vraiment. Faut croire qu’il ne décèle pas ces signes d’alertes. Arrivés, leurs deux regards transpercent le pare-brise alors que la conscience tente d’être tranquillisée. Louchant presque sur ce chalet, le jeune homme daigne ricaner bêtement en se demande si c’était bien ça qu’il avait réservé. Vu de l’extérieur, le chalet ne paye pas de mine. Pour sûr que les gouttières sont bouchées et que l’eau – s’il venait à pleuvoir – n’arriverait pas à s’écouler aisément. Septique, il écoute attentivement son ami qui tente tout de même d’être optimiste pour ricaner bêtement suite à ses paroles. « Une ambiance Halloween tu dis ? » C’est pas qu’il adore se déguiser en scream mais le photographe ne compte pas tellement faire un remake de ce vieux film américain.. « Allons voir ça de plus près alors ! » Parce que même si la devanture n’est pas très accueillante, au fond de lui, Matthew y croit. Le sourire pincé sur ses lèvres, le jeune homme préfère récupérer ses affaires dans le coffre tout en prenant soin d’empoigner la glacière qu’il a durement bien préparé avant de quitter son domicile. Le baluchon sur le dos, les deux hommes parcourent les quelques mètres d’herbe verdoyante pour gagner l’entrée du chalet..

Etrange. Peut être que ce lieu n’a pas été visité dernièrement, mais la porte a du mal à s’ouvrir et alors qu’ils arrivent enfin à rentrer, une couche de poussière se soulève quelque peu tout en suivant les traces de la porte. Ça promet. Chance pour Matthew, qu’il ne soit pas allergique à la poussière. Bien. Là, y’a du niveau. L’intérieur n’est pas ruiné, mais le confort est bien loin de celui dans lequel Matthew à l’habitude. Alors que Silas constate les « dégâts », Matthew quant à lui, dépose la glacière au sol, tout contre un meuble de la cuisine. Mais à l’entendre, il ne peut s’empêcher de ricaner. « Les quoi ? C’est quoi ça des mites ? » Forcément qu’il n’a jamais eut à faire à des mites. Encore moins dans son duplex luxueux au centre d’Island Bay, mais non plus durant son voyage à travers le monde, alors qu’il n’avait pas une fois, résidé dans des hôtels cinq étoiles. C’avait été en grande partie le choc des cultures pour lui. Se pliant à des coutumes, manger des spécialités et faire face – quand même – à quelques empêchements de dernière minute. Mais tout avait été bien organisé à l’avance.. Alors que là, rien n’était franchement anticipé. Enfin si, ils avaient juste prévu de se retrouver, isolé du centre pour rattraper le temps perdu.

Matthew s’avance en scrutant l’ensemble de la pièce pour déposer alors son regard sur Silas, qui grimace suite à l’atterrissage de ses fessiers sur le canapé. Et sans attendre, l’anglais se laisse tomber à son tour sur l’un des fauteuils en reprenant d'une voix amusée. « C’est pas toi qui disait, peut être que l’intérieur va nous surprendre ? » Le tissu est usé et au moment ou son poids s’enfonce dans l’assise, un bruit sourd résonne. « Merde, j’ai pété un truc ou quoi ? » A ce voir ainsi, les deux hommes ne peuvent s’empêcher de pouffer de rire. Tu m’étonnes qu’aucune caution n’a été demandé. En cessant de rire, les sourcils viennent à se froncer suite aux paroles de son acolyte. « Attends, j’espère vraiment qu’il y en a oui.. » Se redressant précipitamment, les deux hommes tentent alors de trouver ne serait-ce qu’un interrupteur. Mais suite à une brève réflexion, Matthew décide d’ouvrir le frigo. « Putain, mec, il est vide ! » Et éteint. Autrement dit, y’a pas de courant, pas de bouffe, pas de bière… Et Silas se permet même de lui faire constater que le frigo n’est pas en marche au vu du manque d’électricité. Matthew le fixe un instant et se met à rire jaune. « T’sais quoi. Avant qu’on se mette à chercher des bougies dans tout ce foutoir, on va juste se poser un peu ! » Le regard complice, Matty revient sur ses pas pour ouvrir la glacière. Et c’est sur le petit comptoir de la cuisine qu’il dépose deux bières encore fraîches. « Vas-y, dis moi que tu me vénère ! » Matthew est fier – malgré qu’ils se retrouvent dans cette cabane – d’avoir penser à ramener quelques bières afin d'arroser leur première soirée en exile. Comme quoi, il aura toujours cette fichue manie d’anticiper certains besoins..vitaux là pour le coup. Deux coups résonnent pour venir décapsuler au mieux ces deux bières et d’en tendre une à son ami. « Allons apprécier les ressorts du canapé ! » L’électricité peut attendre, ils ne sont pas pressés même si le soleil commence à se cacher…

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PAR ZAJA.

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Rester en vie

Matt & Sisi

A en juger l’état pitoyable de leur chalet pour les jours à venir, leur séjour s’annonce catastrophique. Rien ne va, à croire que la bâtisse est laissée à l’abandon depuis des jours – voire des semaines vu la couche de poussière qui a élu domicile dans chaque coin et recoin. Se sont-ils trompés d’endroit ? A priori non puisque la clé ouvre bel et bien la porte d’entrée. Publicité mensongère, les photos sur internet étaient bien plus alléchantes que la réalité. Silas ne se gênera pas pour laisser un petit commentaire sur le site une fois revenu à la civilisation. Pour l’heure, il va falloir tenter de survivre et d’apprivoisement leur nouveau lieu d’habitation. L’endroit parait isolé et à première vue, il n’y a pas âme qui vive à des kilomètres à la ronde. A moins que les voisins ne soient bien cachés dans la forêt alentour. Ce qui est, avouons-le, fort peu probable. « Quoi, t’es sérieux, tu sais pas ce que c’est une mite ? » Comment est-ce possible ? « Mais si, ce sont les petites bêtes que tu ne vois pas et qui dévorent tes vêtements. Ça bouffe le tissu ces petites merdes et ça fait des trous partout. » Il est quasiment sûr qu’il y en a dans les matelas et le canapé contre lequel il vient de se laisser tomber.

Matthew l’ayant rejoint dans le salon, l’agent immobilier se redresse pour s’asseoir correctement et jeter un œil autour de lui, suite aux paroles de son ami. « Ben pour le coup ouais, c’est surprenant. » Mais pas dans le bon sens du terme, cela va de soi. Le bruit dans le fauteuil de Matthew attire l’attention de Silas, qui ne peut s’empêcher de sourire tellement le drame de la situation vire au comique. « Je crois qu’au point où on en est, tu peux péter le fauteuil, on n’est pas à ça près. Je pense que les proprios non plus. » Pour ce qui est du courant, rien n’est moins sûr. Vu l’état général de la baraque, ça ne serait étonnant qu’il n’y en ait pas. Il est temps d’aller vérifier. Sisi quitte le canapé pourri pour sauter sur ses deux pieds, à la recherche d’un interrupteur pour tester l’électricité. « Ecoute, au pire, il doit y avoir des bougies, y’en a dans toutes les maisons. Ça fera une ambiance romantique, tu t’entraineras pour Robin. » Il plaisante, bien sûr. Loin de lui l’idée de draguer le futur mari de sa meilleure amie. Pour autant, taquiner quelqu’un n’a jamais fait de mal à personne. Matthew préfère se lancer à la conquête du frigo, au moment où l’agent immobilier trouve enfin un interrupteur à tester. Ni une ni deux il l’enclenche mais la désillusion n’est pas très étonnante. « Bon, pas de courant, mais c’est pas vraiment étonnant. » Refusant de s’acharner pour rien, il rappuie sur le bouton et glousse légèrement à la remarque de son pote qu’il rejoint dans la cuisine en glissant ses mains dans ses poches. « Tu croyais peut-être qu’ils nous avaient fait des courses ? Que des bières fraiches nous attendraient et qu’on aurait juste à mettre les pieds sous la table pour savourer un apéro digne de ce nom ? » C’est mignon, cette naïveté des gens riches. « Toute façon, y’a pas de courant donc remplir un frigo n’aurait servi à rien. » Logique.

D’un bref hochement de tête, l’irlandais suit son ami jusqu’à la glacière et récupère une bière fraiche. Pas besoin de frigo finalement. Sourire aux lèvres, il lève sa bouteille pour trinquer avec son pote. « Je te vénère, Matty. T’es le meilleur. » Impossible de nier que le coup de la glacière est une bonne idée. En revanche, aller se désaltérer dans les sofas pourris est-ce une bonne idée ? « T’es sûr de vouloir te poser là-dedans ? On peut toujours faire un tour dehors vite fait en buvant tranquillement. Peut-être qu’on trouvera le générateur et par miracle on aura de l’électricité, non ? » Plutôt que d’attendre que la nuit tombe et qu’ils n’y voient plus rien ? « Ça risque d’être galère de chercher quoi que ce soit quand on sera dans le noir. » Silas, la voix de la raison ? « J’espère qu’il n’y a pas de moustiques ou de bête quelconque, ce serait le summum. » La situation peut-elle être pire ? Sans aucun doute.

AVENGEDINCHAINS @Matthew Braithwaite

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