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Mois des fiertés

Maxyne & Silas

Un événement pour célébrer le mois des fiertés, impossible que Silas passe à côté, puisqu’il est totalement concerné. Son orientation, il n’a aucun mal à en parler, il en est même plutôt fier, en réalité. Pourquoi se cacher d’aimer le monde entier ? Faites l’amour, pas la guerre, un slogan qu’il a déjà crié par le passé. C’est donc tout naturellement qu’il se promène à travers les stands colorés, laissant ses prunelles scruter la moindre activité. Il croise des amis sur son chemin, il s’arrête parfois pour discuter. Parmi tous ces gens, il est dans son élément. Bien trop de personnes sont fermées d’esprit et considèrent toute orientation différente de l’hétérosexualité comme une anomalie. Quelle hérésie. Comment est-il possible de penser ainsi en 2021 ? Christopher lui-même ne parvient pas à assumer sa bisexualité et il ruine par la même occasion la vie de Silas. Quelle tragédie.

Qu’importe, aujourd’hui, l’agent immobilier est là pour profiter des festivités. Faire de nouvelles rencontres, discuter, partager. C’est l’occasion de passer un bon moment. Mains dans les poches, il avance parmi les visiteurs pour finalement s’arrêter devant un stand de photographies. Certaines attirent son attention tant elles sont parlantes et réellement bien faites. D’autres sont assez drôles et divertissantes. Petit, il lui arrivait souvent d’emprunter l’appareil photo de ses parents pour immortaliser chaque instant – ou simplement tirer le portrait de sa famille discrètement. Pas d’appareil numérique à l’époque, c’était toujours la surprise au moment du développement des pellicules. Toujours est-il que l’activité l’intéresse et qu’il se sent l’âme d’un photographe, en souvenir du bon vieux temps. Ou même d’un modèle photo l’espace de quelques instants, pourquoi pas. Mais avant ça, il lui faut trouver un ou une partenaire, ce sont les consignes du stand. Sociable comme il est, ce n’est pas un problème à ses yeux. D’ailleurs, en relevant la tête pour la tourner sur le côté, il repère une femme blonde à proximité. Sourire sur les lèvres, il ne se démonte pas pour l'accoster. « Elles sont sympas ces photos. » Il faut bien une entrée en matière. « Je trouve ça cool ce genre d’activité, ça vous tente ? En plus, je suis sûr que ces lunettes en forme d’étoile vous iraient à ravir. » Ce ne sont pas vraiment les lunettes qu’il a repéré en premier mais avant de proposer la fausse moustache ou le nez de clown, mieux vaut tester de sens de l’humour de la demoiselle.

Mois des fiertés

Silas & Maxyne

Le mois des fiertés. Maxyne était fière en effet de vivre dans une ville qui n’hésitait pas à organiser un événement pour célébrer toutes les formes d’amour. Le monde s’ouvrait et les mentalités évoluaient, prise de conscience progressive de la collectivité. Malheureusement, les stigmatisations avaient la dent dure dans la société et cette prise de conscience ne s’était pas encore répandue à l’unanimité, justifiant de continuer la lutte contre les étroitesses d’esprit. A titre personnel, Maxyne ne se collait pas d’étiquette. Il lui était arrivé de fréquenter des hommes et parfois des femmes, séduite par le charme d’une personne. Tout dépendait de la situation, de la rencontre, du feeling. C’est ainsi qu’elle fonctionnait, à vivre librement sans se soucier des ‘normes’. Portée par la chouette ambiance qui régnait en centre-ville, Maxyne déambulait dans les rues et profitait des festivités, croisant parfois des amis ou des connaissances, échangeant avec les uns et les autres, avant de continuer sa route entre les animations et les stands colorés. Elle s’arrêta devant un des stands, attirée par les photographies exposées. Des groupes d’amis, des amoureux, des membres d’une même famille qui avaient posé de façon sérieuse ou décalée. Des photos illustraient les mois de fierté des années précédentes aussi. Des instantanés de joie et de rigolade, d’autres clichés émouvants, parfois pris par surprise et qui traduisaient parfaitement le moment vécu. Alors qu’elle était perdue dans la contemplation des photos, une voix l’interpella soudainement. « Oui, je trouve aussi. » Maxyne releva les yeux et adressa un sourire à l’homme qui lui avait adressé la parole. Il continua sur sa lancée et proposa de participer à l’activité. D’un coup d’œil, elle repéra les accessoires et les appareils photos mis à disposition. En un rien de temps, la monitrice de plongée comprit le principe : s’allier à un partenaire inconnu pour se tirer mutuellement le portrait et obtenir ainsi un souvenir gratuit en plus d’un potentiel bon moment. Ça promettait d’être drôle. Maxyne avait toujours adoré se déguiser par des accessoires ou des costumes. Dans le thème de la journée, elle avait d’ailleurs maquillé le drapeau arc-en-ciel sur ses deux joues. « Totalement oui ! Ça tombe bien, j’ai justement flashé sur ces lunettes. » Amusée, elle les enfila sur son nez. « Et je suis sûre que ce chapeau ferait un parfait couvre-chef. » Ajouta-t-elle, en désignant l’accessoire multicolore mais libre à lui de choisir ce qu’il voulait. « Vous avez des talents de photographe ? »