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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 how to say goodbye (erin)

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MessageSujet: how to say goodbye (erin) (#)   how to say goodbye (erin) EmptyMar 15 Juin - 11:18


how to say goodbye
@erin millstone

Sonates enveloppant les tympans, privilège d'un label vidé par la nuit tombée. De plus en plus, tu passais tes nuits dans ton bureau, à dormir quelques heures sur le canapé; ça devait faire un moment que tu n'avais pas mis les pieds chez toi, à part pour nourrir les chats, vérifier que tout était en ordre. Tu supportais de moins en moins d'être enfermé dans cette maison qu'avait vu grandir tes enfants, puis partir, aussi. T'étais le seul qui restait de la famille Walsh à Island Bay. Le seul qui n'arrivait pas à lâcher la corde tendue, abandonner ce rocher sur lequel tu t'étais soudé presque contre ta volonté. Cette nuit, c'est Erin qui avait décidé de te rejoindre, probablement sans vraiment savoir que de toutes manières, c'était pas elle qui te retenait au label; mais plutôt ton corps qui rejetait la maison. Tu te rendais compte à présent que t'étais resté dans un certain déni pendant un an. Faire le tri dans la chambre d'Arielle t'avait fait comprendre que ta place n'y était plus, t'avait fait comprendre aussi qu'elle ne reviendrait jamais. T'avais tourné une partie de cette page déchirée, t'étais arrêté à mi-chemin. Il ne te manquait plus qu'un nouveau geste pour réussir à la tourner entièrement, passer le cap, suivre un nouveau chemin. Ta relation avec la musicienne s'était améliorée, en parti. C'était surtout que vous n'aviez pas vraiment parlé des tensions qui pouvaient régner entre vous. Elle était venue voir la chambre d'Arielle avant que tu ne commences à la ranger, et les discussions entre vous concernaient le label, son retour dans la musique, et l'album qu'elle préparait. C'était d'ailleurs pour ça qu'elle t'avait rejoint : travailler sur ces nouvelles chansons, celles qui la propulseraient, à nouveau, dans le monde de la scène qui était fait pour elle. Assis les bras croisés sur un fauteuil du salon d'enregistrement, tu regardais le halo de lumière qui éclairait la jeune femme, plongé dans les méandres d'une pensée qui ne concernait pas que sa musique. Tu pensais à tes enfants, ton départ prochain, te demandait si elle aurait encore besoin de toi, Erin. T'en sors dès que la musique s'arrête, relève les yeux vers elle et te lève pour la rejoindre. « Tu devrais glisser des notes plus hautes par moment, pour casser ce côté trop linéaire. Mais pas tout le temps. » Phalanges qui s'approchent du piano, ton bout des doigts glisse sur les touches, appuie sur certaines, reproduisant rapidement la mélodie pendant que l'autre main s'enquiert de montrer ce que tu venais d'expliquer. Ta psyché était ailleurs mais ton oreille restait bien attentive à ce que produisait Erin, quidam habitué à gérer une multitude de choses. Ton téléphone sonne dans ta poche, notification qui annonçait l'arrivé du livreur qui apportait de quoi vous ravitailler. « Je reviens, essaye de voir ça; ou autre chose, selon ce que tu préfère. Mais faut m'casser un peu ça, c'est trop lisse pour toi. » Tu lances par dessus ton épaule, quittant le studio d'enregistrement.

Sachets en main et pourboire donné au jeune homme qui s'était occupé de votre commande, tu retrouves Erin toujours plongée dans la mélodie qui promettait de devenir un nouveau tube. T'étais sévère : ce qu'elle t'avait fait écouté était génial. Mais elle pouvait faire mieux, tu le savais. Tu la poussais sans cesse au maximum de ce qu'elle pouvait faire, ne lui laissait aucun répit; t'avais pas envie qu'elle s'endorme et se perde dans la facilité d'une musique vue et revue. Elle valait mieux que ça. « Allez, viens faire une pause, le repas est là. » Ton paternel qui refaisait surface, ta voix grave restait évasive, perdue dans un écho nostalgique.
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MessageSujet: Re: how to say goodbye (erin) (#)   how to say goodbye (erin) EmptySam 19 Juin - 17:33

How to say goodbye @Romeo Walsh

Au fil du temps, Erin était devenue un oiseau de nuit. La vie d’artiste l’avait emmenée à travers de nombreux pays dans le monde. A force de décalage horaire, de concerts suivis de soirées qui se terminaient aux petites heures, de journées remplies, de sessions d’enregistrement sur le tard, elle s’était habituée à un nouveau rythme. Et même ses envolées d’inspiration en musique lui venaient généralement au crépuscule. Il n’était donc pas surprenant qu’elle ait décidé de rejoindre Roméo en studio en fin de journée. D’une part, le directeur du label serait moins accaparé par ses réunions professionnelles et d’autre part, elle serait plus productive. Depuis sa sortie du centre de désintoxication, Erin avait franchi des étapes importantes. La première était la plus essentielle : elle avait tenu bon et n’avait pas replongé. Elle avait ensuite renoué le dialogue avec Roméo et certains membres de sa famille, et même si les relations n’étaient pas redevenues les mêmes qu’avant, c’était déjà un fameux cap. Enfin, la brune avait canalisé sa colère et ses frustrations dans la musique, pondant des morceaux qui étaient à retravailler et deux trois petites perles au milieu du lot. La douleur avait sublimé son art et son inspiration. Elle avait pris le temps pour l’écriture et pour travailler sur ce nouvel album, un album-pansement, probablement le plus personnel de tous ceux qu’elle avait pondu, une de ses meilleures calibrations. Toutefois, le produit à l’état brut exigeait des réglages et de nombreuses améliorations, expertise que Roméo lui apporterait sans détour et sans mâcher ses mots, mentor capable de la pousser dans ses retranchements pour tirer le meilleur de sa protégée. Ils n’étaient pas nombreux les artistes qui avaient la chance de travailler directement avec lui à « la carte ». Régulièrement, Roméo déléguait à son bras droit, homme de confiance qui assumait un rôle important dans l’entreprise, mais Erin avait noué une relation particulière avec lui, une relation qui justifiait qu’elle travaillait principalement avec lui quand elle était sur un projet d’envergure. Peu avant l’anniversaire de la disparition d’Arielle, la chanteuse était passée le voir chez lui, elle était allée dans la chambre de sa meilleure amie, un moment chargé d’émotions où elle avait cru la retrouver tout en lui adressant des mots qu’elle n’avait pas été en mesure de formuler correctement à son enterrement, un moment privé et qui n’appartenait qu’à elle. Puis, elle avait rejoint Roméo et ils avaient parlé d’Arielle et de travail, une discussion qui n’avait pas résolu toutes les tensions qui subsistaient entre eux mais qui avaient permis de les temporiser, douleur qu’ils partageaient et qui les avaient réunis, même si sur la jauge du chagrin, perdre un enfant en tant que parent n’avait rien de comparable à tout ce qui existait. La relation entre Erin et Roméo s’était sensiblement radoucie.

Dans le studio, la musique cessa de résonner. Nerveuse, de cette excitation troublante et saine de l’artiste qui se dévoile, elle attendait le verdict. Roméo la rejoignit et lui adressa des conseils, notamment pour rendre sa voix moins linéaire. Avant, Erin avait tendance à libérer sa voix puissante sur les chansons mais depuis le gros problème qu’elle avait connu quelques années plus tôt, des nodules sur les cordes à cause de l’enchainement des concerts, où les médecins lui avaient interdit de parler pendant deux mois complets afin d’éviter une opération qui altérerait son grain de voix, la brune se montrait plus mesurée sur les maquettes. Elle ne poussait que quand c’était nécessaire, pour une session d’enregistrement en vue de mettre la version finale d’une chanson en boîte ou lors de ses concerts principalement. « Oui, j’ai pas assez donné sur celle-ci. » Roméo l’orienta dans ce qu’il voulait dire et mima la variation au piano. Il lui proposa de recommencer l’exercice pendant qu’il s’éclipsait un instant. Trop lisse, trop sage. Tout ce qu’Erin n’était pas normalement. Ça s’entendait dans la musique et ça dénotait. Il fallait qu’elle donne du relief à la chanson, qu’elle la rende moins scolaire et l’encrasse de sa voix enrouée, pas d’une version contenue. Erin avait tout donné dans l’écriture, elle devait en faire autant dans la justesse de l’émotion, la vivre pleinement. Reprenant où elle en était, la chanteuse répéta la chanson en intégrant des silences et de nouvelles variations. Peu après, Roméo revint dans le studio, muni de sachets tout juste livrés. Le repas était arrivé, pause bienvenue pour repartir d’un bon pied. Le directeur du label et son artiste travaillent depuis un petit moment déjà. « Bonne idée ! » Si elle avait été seule, Erin aurait sûrement continué sans s’arrêter parce qu’elle ne pensait pas à se nourrir aux heures normales, mais ce n’était pas l’idéal dans une longue session de travail. « Tu nous as commandé quoi de bon ? » La jeune femme se sépara de sa guitare et la déposa à côté des autres instruments du studio avant de rejoindre Roméo.
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MessageSujet: Re: how to say goodbye (erin) (#)   how to say goodbye (erin) EmptyVen 25 Juin - 19:58


how to say goodbye
@erin millstone

Travailler avec Erin te rappelait ta fille, meilleure amie de la chanteuse et presque son double; tu revoyais Arielle en regardant la Millstone, et c'est sûrement ce qui te faisait le plus de mal. Mais elle n'y était pour rien, et tu ne lui en voulais pas. Au contraire, t'avais besoin d'elle, comme si l'avoir dan ta vie te permettait de garder Arielle près de toi, aussi. Votre relation ne redeviendra jamais comme avant, tu le savais, et pourtant elle s'était radoucit, vous étiez capable de rester dans la même pièce et de parler du passé sans vous écorcher, ni l'âme, ni le cœur. Cette session de travail en était la preuve. Tu lui glisse quelques conseils, de ta voix bourrue et de ton air distant, comme tu l'avais toujours fait avec elle. T'avais jamais voulu qu'elle se sente privilégiée en travaillant au label pour toi et en étant en plus de ça comme une troisième fille pour toi, alors tu compensait votre relation en étant encore plus dur avec elle que tu ne pouvais l'être avec les autres musiciens avec qui tu travaillais. Mais c'était aussi parce que tu connaissais bien Erin, et que tu savais ce dont elle était capable. Elle avait le talent des plus grands, et t'avais aucune envie qu'elle se repose sur ses lauriers, cédant à la facilité de sa célébrité pour faire des ventes : et si elle faisait ça, elle savait bien que tu romprait le contrat avec elle. Parce qu'elle aussi te conaissait, et que t'avais toujours été très clair concernant ton label : pas de commercial, pas de flemmards; seulement de l'originalité et de la motivation. Erin l'était, mais elle pouvait l'être encore plus, et même si elle avait vécu une période à vide, ce qu'elle produisait aujourd'hui était sensationnel. Toi, t'étais juste là pour la pousser encore plus, lui prouver qu'elle était capable d'encore mieux. Tu l'abandonnes quelques petites minutes pour aller récupérer le repas qui venait de vous être livrés, et quand tu reviens, elle était en train de corriger ce que tu lui avais demandé. Ravis de voir qu'elle t'écoutait et cela malgré les différents que vous avez pu avoir, tu la force à s'arrêter au moins le temps de manger. Parce qu'elle en avait besoin, et que ça lui donnerait l'énergie qui commençait à s'évaporer. C'était important dans des moments d'intense composition de prendre du temps pour penser à autre chose, mieux recommencer à travailler. Tu installes les sachets sur la table du studio au niveau des canapés pendant qu'elle te rejoint. « Un peu de tout, selon les envies. Il y a des salades, des burgers et même de la nourriture asiatique. Fais toi plaisir, j'irais distribuer ce qu'on n'aura pas mangé aux SDF. » Tu t'installes, piochant un burger pour toi. « Tu as pu avancer sur ce dont je t'ai parlé ? Tu sais, t'as pas à te mettre la pression. Si ça vient pas, on passe à un autre morceau; on pourra toujours reprendre celui-ci quand tu le sentiras un peu plus. » Tu déballes ton sandwich, en prenant une grande bouchée avant de prendre un sachet de frites et un peu de sauce. C'est là que tu te rend compte qu'au final, t'avais faim. Et tu ne doutes pas qu'Erin aussi était affamée. Mais c'était toujours comme ça, pendant les sessions de travail. On est concentré au point de s'oublier : les toilettes, boire un peu et manger, ça passe après. C'est toujours intense, et c'était aussi ton travail de rappeler à Erin de ne pas oublier ses besoins primaires, la forcer à s'arrêter, pour qu'elle soit encore plus productives. « Comment tu vas en ce moment ? Ça se passe bien chez toi ? » Question innocente que tu oses poser, t'intéresser à elle et à sa réintégration auprès de sa famille était important; tu ne faisais en aucun cas ça pour lui rappeler ce qu'il s'était passé entre vous depuis le décès d'Arielle. Aussi pour tâter le terrain avant de lui annoncer ce qui te pesait sur le cœur.
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MessageSujet: Re: how to say goodbye (erin) (#)   how to say goodbye (erin) EmptyLun 5 Juil - 20:46

How to say goodbye @Romeo Walsh

Sous ses airs de femme au caractère bien trempé, Erin paraissait à l’aise et affirmée mais elle appréhendait toujours de présenter ses chansons devant Roméo non seulement parce qu’il était son mentor dans la musique mais aussi comme un second père pour lui. Et si elle parvenait souvent à dissocier le producteur de leur attachement réciproque, les textes qu’elle avait écrits étaient plus personnels que jamais. Dans cet album, elle s’exposerait, parlant de sujets difficiles tels que la dépendance, l’addiction, le deuil et le parcours qui avait été le sien pour s’en sortir, un album exutoire où elle avait mis la musique au service des mots qu’elle ressentait et qu’elle était incapable de formuler dans un autre contexte. Bien sûr, Erin ne rentrait pas dans des détails sordides et ne citait pas de nom, mais malgré la thématique plus générale de la perte d’un être cher sur une des chansons, il serait facile pour Roméo de comprendre qu’elle y parlait d’Arielle, de cette moitié de vie qui avait disparu avec elle. Et c’est ce qu’elle redoutait encore plus, car ses musiques le toucheraient personnellement aussi. Il deviendrait difficile de dissocier le regard du directeur de celui du père. Dans sa tête, Erin voulait construire un album progressif, qui traitait de la lente descente aux enfers, des conséquences, d’un retour en arrière impossible et la dernière partie transiterait vers une ouverture, espoir d’un renouveau. Le monde ne s’arrêtait pas de tourner. Autodidacte douée, elle avait longuement travaillé sur les quelques titres qu’elle lui faisait écouter aujourd’hui, à l’aide de sa guitare, de son violon ou à l’aide de collaborateurs du label qui l’avaient aidée avec les outils plus technologiques des studios. Premier jet d’un brouillon, les versions étaient déjà bonnes mais pas du tout abouties. C’est pourquoi, les précieux conseils de Roméo lui permettraient d’avancer vers la prochaine étape et surtout de recevoir – ou non – son aval pour l’album. Peut-être qu’il la renverrait chez elle pour tout recommencer ou qu’il lui interdirait de parler de sa fille, cependant elle ne croyait pas à cette hypothèse. Encore moins si la musique était sa thérapie pour s’en relever. Et le fait que Roméo soit deux fois plus dur avec elle que n’importe quel chanteur la motivait encore plus à se démener dans ses projets. Strict mais juste, Roméo l’avait toujours été et il accordait aussi une grande liberté à ses artistes. A son contact, Erin avait énormément appris depuis qu’elle avait commencé. Elle ne le lui montrait pas souvent mais elle avait parfaitement conscience de lui devoir beaucoup. A la suite de ses remarques constructives, Erin commença à retravailler le morceau qu’ils venaient d’écouter ensemble pendant que Roméo s’éclipsa un court moment. Il revint dans la pièce, les bras chargés. Break time. Pour lui, la pause avait toute son importance alors elle abdiqua. Ils avaient déjà écouté plusieurs chansons, il était temps de reprendre des forces. Déposant sa guitare près des autres instruments, Erin le rejoignit dans le canapé et choisit une salade garnie de différents légumes. Roméo avait pris de quoi nourrir une armée avec une idée derrière la tête. La main sur le cœur, il donnerait l’excédent aux plus démunis. Il avait toujours été ainsi. Bourru mais généreux en vrai. « Bon appétit ! » Tout en appréciant son burger, il lui reparla de la dernière chanson écoutée et lui proposa de reprendre celle-ci plus tard si elle préférait. « Oui, je vois quelle direction le morceau doit prendre et j’ai déjà commencé à le retravailler mais je pense que c’est mieux de le laisser de côté pour l’instant. Et puis, il y en a encore d’autres que j’aimerai te faire écouter. » Concentrée sur le travail, Erin ne s’était pas rendu compte que son estomac se réveillait aussi. Elle glissa la fourchette en plastique fournie avec la commande dans la salade, avant d’aborder une idée un peu folle qu’elle avait eue. Folle mais pas irréalisable. « J’avais aussi pensé travailler avec un orchestre symphonique sur l’un des titres. La valse des instruments se marierait très bien. L’effet serait juste dingue, je pense. » Entre deux bouchées de son sandwich, Roméo lui demanda ensuite comment elle allait. « Plutôt bien. C’est toujours compliqué chez mon frère mais je retourne vivre chez moi la semaine prochaine. Ça me fera du bien de retrouver mon indépendance. » Expliqua-t-elle. « Je partirai bientôt quelques jours en vacances aussi, à Queenstown. » Aux sports d’hiver, en Nouvelle-Zélande. Ce changement d’air ferait du bien à la brune tout comme la compagnie. « Tu n’y vois pas de contre-indication ? » Erin ne lui demandait pas l’autorisation pour partir en voyage, Roméo ne l’avait pas brusquée, elle qui était sortie de désintox, avec des notions de délai pour finir un album, lui donnant le temps d’une convalescence. Un temps que la brune mettait à profit avec ce besoin d’aller ailleurs pour trouver d’autres sources d’inspiration. En revanche, le mentor trouverait peut-être une raison de désapprouver le ski et autres sports physiques pour elle. Elle n’en voyait aucune, c’est pourquoi elle préférait s’en assurer auprès de lui avant le départ. « Et toi, comment vas-tu ? » Reprit-elle ensuite, en continuant de manger sa salade. Erin n’était plus retournée chez lui depuis la fois où elle était passée dans la chambre d’Arielle.
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MessageSujet: Re: how to say goodbye (erin) (#)   how to say goodbye (erin) EmptyLun 26 Juil - 16:17


how to say goodbye
@erin millstone

Partir était sûrement la meilleure solution; nouvelle vie qui t'attendait loin d'Island Bay, tu y laissais les mauvais souvenir s'enterrer, être emportés par la brise ou les vagues, se mêler à l'écume qui se retirait sur la plage en bas de chez toi. Tu ne voulais garder que le meilleur, et pourtant, tu savais bien que c'était bien plus simple à dire qu'à faire. Oublier la descente aux enfers qui t'avait fait perdre ta fille était presque impossible; tu pouvais t'exiler à l'autre bout du monde, elle sera toujours là, avec toi. Tu sentiras toujours son odeur à elle quand une jeune femme qui utilise le même parfum passera devant toi; t'auras toujours l'impression de la voir elle, quand tu croiseras une cascade ondulante châtain, une silhouette grande et fine. Quand t'entendras un éclat de rire, ce timbre qui se rapprochera peut-être un peu trop de la vibration de sa voix à elle. Elle sera toujours là, Arielle; et tu savais qu'elle sera toujours avec Erin aussi. C'est sûrement ce qui vous avait permit de vous retrouver, probablement pour ça que la jeune femme commençait à mettre de côté ses différents avec toi, qu'elle recommençait à t'accepter dans son cercle restreint, depuis la fin de sa convalescence forcée. Tu l'avais laissée sur une note qui se voulait de la conseiller, l'aider à avancer comme tu l'avais toujours fait dans ce domaine qui était le tien. T'avais récupéré la nourriture, assez pour nourrir toute une tribu, mais t'avais prévu de donner le reste aux quelques personnes dans le besoin qui vivaient sans toit avec quelques centimes journaliers pour se remplir le ventre. Sourire léger quand elle se souhaite un bon appétit, tu lui réponds à l'identique dans un murmure qu'elle n'entend peut-être pas. Croquant dans le burger, tu évoques la chanson sur laquelle tu l'avais laissée travailler, écoute sa réponse tout en savourant les frites. « Pas de soucis, on a toute la nuit, et encore quelques unes dans les semaines qui arrivent. » de quoi lancer l'annonce qui ne tarderait pas à sortir, tu évoquais sans vraiment en parler ton départ; Erin était l'artiste que tu suivais au label depuis le plus longtemps. Beaucoup des anciens avaient décidés de partir, signer ailleurs, ou devenir indépendant, et tu respectais leur choix : après tout, c'était leur carrière, et tu les avais juste aider à démarrer. Pour la Millstone, c'était différent; ça faisait déjà plusieurs années qu'elle travaillait pour toi, plusieurs années que tu t'occupais de produire ses album, jouer dessus aussi lorsqu'elle en avait besoin. Tu l'avais aidé à faire le premier, celui qui l'avait lancée sur scène, et voilà que tu l'aidais pour son grand retour dans le milieu de la scène. Gamine pleine d'idées, elle avait toujours de quoi satisfaire les tympans de ceux qui l'écoutaient, et toi le premier. Sourcil arqué à sa proposition, tu hoches la tête, imaginant bien ce dont elle te parlait. « C'est vrai qu'un orchestre symphonique serait pas mal; tu m'as déjà fait écouter celui sur lequel tu aimerais le poser ? » Nouvelle dimension qu'un orchestre apporterait à son album, une note plus touchante pour cette œuvre qui parlerait d'elle, de sa rémission, de ses démons, de ses angelots. Nouveau croc dans le sandwich, la question qui te trotte dans la tête se fait entendre : la musique, c'était une chose. Mais le plus important, c'était elle. Discussion qui semblerait banale, mais vu le passif de la chanteuse, tu te devais de la tenir. Erin allait rentrer chez elle, vivre seule, retrouver une part d'indépendance. Tu ne réprime pas un sursaut, une grimace que tu évince vite en prenant une gorgée de ton soda. Arielle allait bien, avant d'avoir son chez-elle, après sa dernière cure de désintoxication. « Retourner chez toi, oui... » Elle allait bien, jusqu'à se retrouver seule, confrontée à cette petite voix qui lui criait sûrement de prendre ce qu'il fallait pour en finir, dans un dernier soupir de bien-être. Elle évoque les sports d'hivers et tu relèves la tête, nouvelle question qu'elle vient poser. « Une contre-indication ? » l'air vague, tu clignes des yeux quelques instants avant de te reprendre. « Non, ça te fera du bien. L'air de la montagne plutôt que celui de l'océan. T'as intérêt à prendre des couleurs, t'es toute pâle. » Tentative ratée de plaisanter, t'étais ailleurs, à nouveau, perdu dans le tourment de la voir défaillir. « Tu pars seule ? » Déglutition lente, nouvelle gorgée pour hydrater la gorge devenue sèche. Elle te retourne la question, perche tendue pour que tu puisse lui parler enfin de ce qui t'attendait. « Ça va. Je vais vendre la maison. » Bombe lâchée sans prendre de pincettes, cette maison était presque la sienne, finalement, et tu ne prenais même pas le temps de lui annoncer. Tu poses ton soda, ton burger aussi avant de t'essuyer les main en prenant rapidement une serviette. « Je vais vendre la maison, et je confie les studios à Sunwei. C'est l'heure de partir, pour moi. J'étend AWP à Hamilton, j'ai besoin de changer d'air, moi aussi.»
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MessageSujet: Re: how to say goodbye (erin) (#)   how to say goodbye (erin) EmptyVen 20 Aoû - 1:34

How to say goodbye @Romeo Walsh

Dans les semaines à venir, Roméo et Erin allaient se voir plusieurs nuits pour donner un coup de boost dans la progression du nouvel album de la chanteuse. La jeune femme n’aurait certainement pas terminé avant des semaines mais ces sessions avec les conseils de son mentor l’aideraient à avancer beaucoup plus vite. Le patron du label lui partageait toute son expérience et l’aiguillait pour améliorer ses premières versions. Dès que celles-ci auraient été retravaillées et approuvées par celui qui lui avait offert sa chance en musique, Erin pourrait achever son projet en toute quiétude avant de profiter de vacances d’hiver bien méritées aux côtés de Nate, celui qui l’avait soutenue depuis sa sortie du centre de désintoxication. Alors que Roméo et elle s’arrêtaient pour prendre une pause et manger, elle lui soumit une des idées qu’elle avait envisagée pour une des chansons de l’album, une façon de se démarquer de tous ses autres titres par le billet d’un orchestre symphonique. D’un signe de tête, il approuva l’intention et se demanda s’il avait déjà écouté le morceau concerné. « Non pas encore, je te le ferai écouter tout à l’heure. » Comme Roméo lui demanda des nouvelles, elle l’informa qu’elle retournerait bientôt chez elle. Cette annonce pouvait paraître anodine, pourtant elle signait une grande avancée pour Erin, puisqu’elle n’avait pas encore retrouvé une indépendance totale jusqu’à présent. La brune lui parla ensuite du voyage qu’elle programmait à Queenstown. Surpris par la question de la chanteuse, sans doute habitué à ce qu’elle n’en fasse qu’à sa tête, Roméo cligna des yeux avant de l’encourager dans ce séjour. Lui aussi pensait que changer d’air lui ferait justement le plus grand bien. L’évocation à la pâleur de sa peau était une tentative d’humour dans l’atmosphère lourde qui avait régi leur lien au cours de l’année écoulée. « Oui, j’ai plutôt intérêt à prendre la combi, les lunettes et tout le reste, si je ne veux pas revenir cramée. » Naturellement, Roméo s’inquiéta de savoir si elle voyagerait seule. « Non. J’y vais avec une vieille connaissance, une personne qui m’a fait beaucoup de bien pendant la convalescence. Alors, on a décidé de partir ensemble. » Rassura-t-elle son mentor. En entendant les nouvelles de son overdose dans les médias, Nate avait repris contact avec elle et elle s’était rapprochée de lui. Le pilote qu’elle avait rencontré à l’étranger s’était montré présent et l’avait soutenue, une relation étrange qui cautérisait d’une certaine façon le trou qu’Arielle avait laissé dans son coeur. En partie grâce à lui, Erin avait trouvé la force de ne pas retomber dans ses vieux démons. Une lumière dans le tunnel. Par contre, elle ne s’attendait pas à la bombe qui lui explosa à la figure lorsqu’elle prit à son tour des nouvelles de Roméo. Manquant d’avaler de travers, Erin posa sa salade sur la table basse et ouvrit une bouteille d’eau afin de boire une gorgée et de faire passer la toux. « Tu vends la maison ? » Répéta-t-elle, interloquée. Pour Erin qui retrouvait à peine ses marques depuis sa sortie et qui allait seulement revenir chez elle, dans la maison qui se trouvait voisine de celle des Walsh, voilà qu’un des repères les plus stables de sa vie annonçait un changement fracassant. Déboussolée, elle l’écouta lui annoncer que non seulement il se séparait de la maison mais il donnait les rênes du label à son bras droit pour partir s’installer ailleurs et étendre AWP à Hamilton. « Mais pourquoi ? Tu ne peux pas envoyer quelqu’un s’occuper de ça ? » Demanda-t-elle machinalement, encore assommée par cette nouvelle. Celle-ci avait dû mal à trouver son chemin jusqu’à l’entendement d’Erin. Pourtant, il venait de le lui dire : il avait besoin de changer d’air. De base, ça n’avait rien avoir avec le travail. C’était Wellington, cette ville chargée de souvenirs qui le poussait à partir.
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MessageSujet: Re: how to say goodbye (erin) (#)   how to say goodbye (erin) EmptyLun 30 Aoû - 21:49


how to say goodbye
@erin millstone

Changer d'air. Tout le monde en avait besoin, à un moment ou un autre. Seul ou accompagné, pour un temps ou toujours. Finalement, tu comprenais Erin, et elle pourrait finir par te comprendre, aussi. Tu l'interroge, semblant d'inquiétude dans la voix que t'essaye de cacher par quelques grosses bouchées ou en sirotant ton soda. Rassuré qu'elle ne parte pas seule, tu hoches la tête; parce que si la solitude pouvait l'aider, t'étais pas sûr qu'elle soit tout à fait prête pour l'instant. Elle avait encore besoin de temps, se retrouver avec les autres avant d'oser se retrouver seule : sans la drogue.  « Je suis ravi de savoir que tu peux compter sur quelqu'un qui t'aide, c'est important.» Les regrets s'éveillent; tu te demande comment ça se serait passé pour Arielle, si elle avait eu quelqu'un d'autre. Un autre que toi, son père. Un autre que ses frères. Un autre que sa sœur, qu'Erin. C'est peut-être cette fausse solitude qui l'avait noyé, et Erin y échappait grâce à cet ami. Tu n'en demande pas plus, n'ayant pas envie de t'incruster dans la vie de la brune plus que ce n'était déjà le cas. Si ça devenait plus sérieux avec cet ami, tu te doutais bien que tu finirais par le savoir, ou le deviner. Mais t'étais déjà heureux : Erin paraissait plus apaisée, depuis quelques temps. Grâce à lui ?

Tu te doutais bien que ça ne serait pas une mince affaire de prévenir Erin de cette façon. C'était inattendu et peut-être un peu violent. Parce que cette maison, c'était aussi celle d'Erin; elle y avait passé des heures et des jours, parfois des semaines : quand tu partais en voyage, que tu laissais la maison aux enfants. Erin était toujours là, elle faisait partie des murs, elle était de la famille. T'avais pris le temps de prévenir tes enfants, tu leur en avais parlé avant que la décision soit prise, avant même de contacter une agence immobilière. Pourquoi n'avais-tu pas fais la même chose avec Erin ? T'avais peut-être peur. Peur de sa réaction, peur qu'elle refuse, qu'elle t'en veuille, qu'elle pense que tu abandonnais tout. Tes souvenirs, ta famille, le label, elle. Arielle. T'avais pas envie de te confronter à la tornade Erin, pas envie de te battre une énième fois avec elle, faire face à son caractère de feu. T'en avais plus la force. T'étais prêt à prendre ta retraite, et pourtant, tu continuais dans la musique. Au fond, on n'abandonne jamais vraiment la musique, t'en aurais été tout bonnement incapable. C'était ton essence, ton oxygène. Ça gonflait tes poumons d'un éther sacré, bouffée d'air pure dans ta mélancolie. Alors plutôt qu'abandonner la musique, t'abandonnais Island Bay. Et tu savais que c'était la meilleure décision que tu pourrais prendre. Forcément, sa réaction était à prévoir. Elle semble ne pas comprendre, ne pas en revenir, peut-être. Tu déglutis, cherchant au fond de toi la manière de formuler ce que tu avais sur le cœur. Ça ne lui plairait peut-être pas, mais tu ne pouvais plus te cacher. Ni même revenir en arrière. Elle serait obligée de l'accepter, à un moment ou un autre. Tu lui explique que tu laisses le label à Sunwei, insiste sur ton besoin de changer d'air, toi aussi. Mais toi, c'était pour la vie. Pas seulement quelques semaines. Un sourire tendre se dessine au coin de tes lippes, et tu joues avec ton gobelet pendant que ta voix éraillée reprend la parole. « Parce que j'en ai finit avec Island Bay. Cette ville... ces souvenirs... cette maison, surtout. J'y ai vécu des années merveilleuses, mais maintenant, je ne vois plus que ma solitude. Ces chambres vides, et la douleur. » Tu prends une large inspiration, ouvrant tes poumons de la manière dont on te l'apprenait en méditation : de quoi apaiser ton cœur et tes maux.  « Je me suis voilé la face trop longtemps, j'aurais dû partir bien plus tôt. Finalement, je pense que c'est le bon moment. J'en ai besoin, pour guérir. » Annihiler cette maladie qui te rongeait, celle de la peine, de la douleur, de la perte. Celle qui finalement ne guérira jamais, mais qui pourra, peut-être, s'apaiser avec le temps.
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MessageSujet: Re: how to say goodbye (erin) (#)   how to say goodbye (erin) EmptyLun 13 Sep - 14:30

How to say goodbye @Romeo Walsh

Rassuré qu’Erin ne parte pas seule, Roméo était content qu’elle ait trouvé une personne sur laquelle s’appuyer en dehors de sa famille ou de lui. Les circonstances avaient aidé à ce rapprochement. En colère contre ses proches et contre son mentor, elle était longtemps restée en silence radio avec eux jusqu’à ce que les visites soient acceptées et que ses parents ainsi que son frère et sa sœur passent la voir. Cette prise de distance de la part de la brune l’avait isolée et cette solitude avait été difficile à supporter. Par chance, Nate l’avait contactée suite aux nouvelles qui avaient circulé dans les médias. De fil en aiguille, il avait occupé une place plus importante dans sa vie, au point de l’aider à remonter la pente pendant sa convalescence et depuis sa sortie. C’était plus facile avec lui, parce qu’Erin n’avait pas de rancune contre lui. Parallèlement, esprit sevré de la drogue, elle retrouvait l’inspiration pour la musique et elle revenait doucement au studio. A présent, elle renouait avec Roméo. Au détour des sessions de travail, les garde-fous entre eux disparaissaient. Le patron du label et l’artiste retrouvaient ce lien riche en émotions, qui dépassait la simple relation de travail. Soudain, dans cet équilibre fragile qui paraissait se reconstituer entre eux, Roméo tira un boulet de canon. Accusant le coup, Erin répéta les informations. Il comptait vendre la maison et prendre la tête d’une autre branche d’AWP en se choisissant un remplaçant à Island Bay. La chanteuse s’apprêtait à protester, à lui balancer qu’il abandonnait lui aussi, qu’il baissait les bras et renonçait à sa famille, ainsi en quelques sortes qu’à Arielle et à elle aussi. Cependant, Erin se fit violence. La tristesse et la lassitude qu’elle voyait danser dans les prunelles de Roméo l’en empêchèrent. Il était à bout. Au bout d’un chapitre de sa vie. La décision de vendre la maison n’avait pas été facile à prendre mais c’était visiblement une nécessité vitale pour lui tout comme Erin avait eu besoin de se foutre en l’air et de fuir la réalité avant d’être contrainte de l’accepter pour continuer à vivre cette vie sans celle qu’elle considérait comme sa sœur.

Cette nouvelle l’ébranla. C’était dur à encaisser pour elle, en partie parce qu’elle était mise devant le fait accompli. La chanteuse avait l’impression qu’une autre partie d’elle lui était enlevée. Frontalement et violemment. Songeuse, elle se leva. Elle avait envie de crier et de tout casser dans la pièce mais la brune jugula sa colère et prit une profonde inspiration. Arielle n’aurait pas voulu les voir se déchirer de plus belle, pas alors que la situation se calmait entre eux. Au contraire. « Pourquoi tu ne me l’as pas dit avant ? » Elle ne put s’empêcher de le demander, sonnée. Au fond, elle s’en doutait déjà. Pour éviter une nouvelle confrontation douloureuse entre eux, éviter peut-être qu’elle lui mette des bâtons dans les roues ou n’achète elle-même la maison à un prix exorbitant dans l’espoir de préserver les souvenirs matériels. « C’est ta façon de lui dire au revoir ? De tourner la page ? » Erin, elle, n’était pas encore prête à faire ses adieux à Arielle même si elle était venue une dernière fois dans sa chambre. C’était difficile parce que son amie continuait d’apparaître dans ses rêves et à lui parler de ses compositions musicales. Cet hiver donnerait l’occasion à la chanteuse de continuer ce travail sur elle-même grâce au soutien de Nate, de Roméo, de son retour dans la musique. « Je ne suis pas encore prête. C’est peut-être pour ça que je continue de la voir. » C’était la première fois qu’Erin en parlait aussi ouvertement à Roméo. Elle ne l’avait pas fait auparavant pour ne pas réveiller la douleur du père et ne pas passer pour folle, déjà qu’on l’avait enfermée dans un centre. Pour Erin, cet abandon se présentait comme si Roméo cherchait à s’éloigner de sa vie d’avant mais elle comprenait qu’il ait besoin de prendre ses distances avec Island Bay pour exorciser sa peine et retrouver une sérénité perdue. Un nouveau départ, ailleurs. Loin des mauvais souvenirs liés à cette ville. Et si c’était le dernier ingrédient qui lui manquait pour guérir elle aussi ? Partir pour mieux se relever. Depuis la disparition de sa meilleure amie, elle n’avait pas quitté la ville, enfermée dans le cercle vicieux d’une même descente aux enfers. La perte d’Arielle était la goutte qui avait fait déborder un vase déjà rempli, mais elle avait essuyé d’autres coups durs avant aussi. Ses problèmes de santé et de voix. Le grave accident où son frère aîné et sa nièce avaient perdu la vie. Sa sœur au volant, sa famille qui se déchirait, les tensions qui régnaient. Ce n’était pas possible de guérir ici et maintenant dans ces conditions, en dépit du soutien de Nate qui la préservait – pour l’instant – d’une rechute. Tout comme Roméo ne supportait plus l’idée de rester dans un endroit qui lui rappelait tant de mauvais souvenirs, Erin était fatiguée par tous ces conflits. « Je crois que j’ai besoin de finir cet album avant. » Pourtant, si Erin pouvait comprendre le besoin de Roméo de s’éloigner, il lui était impensable de perdre tous ses repères dans la foulée. Voilà le problème qui se posait quand la sphère privée était tellement liée à la sphère professionnelle. Depuis le début de sa carrière musicale, Erin avait été encadrée par Roméo et elle ne voyait pas un autre prendre sa place. Sunwei ? Impossible, elle ne s’entendait pas avec lui et elle risquait de lui tenir tête et de lui mener la vie dure. Alors, perdre son mentor serait un nouveau coup dur trop lourd à porter pour elle.

« Et si je partais avec toi ? » Lâcha-t-elle soudainement cette idée folle, qui traversa la pièce comme un boulet de canon qui ripostait à celui lancé par le patron du label. « Je retrouve mes sensations en musique et je pense que c’est ce dont j’ai vraiment besoin pour avancer. » Peu avant le soir fatidique, dans une conversation prémonitoire, son amie lui avait dit qu’elle ne devait pas abandonner la musique, qu’elle était comme une étoile brillante qui devait continuer d’illuminer les gens de sa voix et de son talent. Dans le registre des astres, Arielle était la comète qui lui avait permis de réaliser son rêve et Roméo était l’homme qui aiderait Erin à gravir d’autres cieux. « Rien ne me retient vraiment ici. Les miens se déchirent depuis longtemps et… » Depuis l’accident qui avait décimé une partie de sa famille. « Je suis devenue un poids pour eux. Quand ce n’est pas les problèmes d’addiction, c’est le côté vie publique de mon travail qui leur rend la vie dure. » Pas plus tard que l’année précédente, des journalistes avaient pratiquement harcelé ses parents pour obtenir des infos sur sa cure de désintoxication. N’en déplaise à ses proches, Erin était une personnalité connue et par conséquent, ce n’était pas facile à gérer pour son entourage. [color:fdf3==chocolate]« Je pourrai rentrer les voir de temps en temps. C’est ce que je faisais déjà quand j’étais en tournée. Comme toi, trop de souvenirs me rattachent à Island Bay. » C’était plus facile de donner à Roméo des raisons et des arguments objectifs que d’admettre qu’elle avait toujours besoin de lui pour guérir, pourtant l’heure n’était plus aux non-dits en dépit de l’amertume passée, parce que si elle ne le lui disait pas maintenant, elle n’en aurait peut-être plus l’occasion. « Mais je n’y arriverai pas sans toi. » Tout comme Erin pouvait aussi l’aider dans ses nouveaux projets de vie. La force mentale de l’un en complément de la force vitale de l’autre.
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MessageSujet: Re: how to say goodbye (erin) (#)   how to say goodbye (erin) EmptySam 2 Oct - 23:30


how to say goodbye
@erin millstone

Il était temps. Le temps de partir, le temps de tourner la page. T'en avais finis avec tout ça, et même si t'en était désolé, pour ceux que tu laissais derrière toi, tu savais que c'était la meilleure décision. Pendant plus de vingt ans, t'avais vécu que pour ton boulot. T'avais délaissé tes enfants, alors que t'en avais la garde. Même si t'essayais d'être là pour eux, tu savais que t'avais pas été ce père exemplaire, ni même présent. Leur laisser des libertés vous avait surtout éloigné plus que ça n'était déjà le cas, et leurs départs respectifs d'Island Bay n'avait rien fait pour arranger tout ça. T'aurais pensé que les liens se resserreraient, après la disparition d'Arielle. Avec ton ex femme aussi. Finalement, ça avait empiré, et t'avais trouvé aucune solution à ça. La seule, c'était de partir. Pas de fuir, juste de tourner la page, avancer. Suivre ce chemin qui s'ouvrait à toi au lieu de faire du sur place; tu vivais dans le passé Romeo, et tu t'en étais finalement rendu compte. T'abandonnais rien, tu ne le voyais pas de cette manière, non. C'était seulement un pas de côté, un écart que tu t'autorisait. Tu prenais de la distance avec ce qui t'avait fait perdre ce qui comptait le plus pour toi, finalement. AWP était ton cinquième enfant, et tu l'avais traité comme s'il était le premier.

Tu t'attendais à une explosion de la part d'Erin, qu'elle te saute à la gorge, t'insulte de tout ces noms d'oiseaux dont elle avait le secret; elle était comme ça Erin, une grande gueule, comme toi. C'est pour ça que ça marchait si bien, votre collaboration. Pour ça que tu l'aimais comme ta propre fille, aussi. T'étais prêt à recevoir sa fureur, à retenir ses coups. Au final, elle restait calme; surprise, touchée sûrement, mais calme. Elle amortissait le choc. Sa question esquisse une risette pudique au bout de tes lippes. Les yeux bas, tu réfléchis un instant, mais elle continue; elle a raison. Alors tu la laisse poursuivre, écoute ses mots, ressens la peine qui lui bouffait les cordes vocales. « je n'étais pas sûr, avant. C'est dur tu sais. De prendre ce genre de décision. Je tourne la page pour avancer, écrire une nouvelle histoire. Mais j'la déchire pas, tu comprends ? » tonalité gutturale, les lippes s'étirent en une moue résignée. Est-ce que tu voulais te persuader que t'abandonnais pas ? Est-ce que le dire de vive voix t'aidait à t'en convaincre ? Ou est-ce que tout ça n'était que de la merde en conserve, une vérité à peine dévoilée ? Tes yeux se lèvent vers elle quand la coup de massue tombe; confidence que la brune te faisait sans que tu ne t'en sois jamais douté. Tu déglutis, attendant qu'elle t'en donne plus, qu'elle poursuive; t'avais pas envie d'le comprendre, t'attendais presque qu'elle réitère ses mots, que sa voix résonne à nouveau pour bien assimiler ce qu'elle venait de te dire. Au lieu de ça, c'était le silence, le néant. Un vide que tu ne savais combler. « qu'est-ce que tu veux dire ? comment ça la voir phonèmes tremblants, main droite qui vient balayer tes cheveux, recoiffer les mèches qui te tombaient devant les yeux, gratter la barbe que tu laissais pousser. C'était comme à la mort d'Arielle, tu ne t'occupais plus de toi. Mais cette fois, c'était parce que t'en avais plus envie, pas seulement parce que tu n'y pensais pas. T'avais pendant des mois porté un masque, fait mine de bien te porter; aujourd'hui tu voulais seulement être celui que t'étais devenu. Ne plus te cacher derrière un menton bien rasé. Finalement, la jeune femme rouvre la bouche, annonce son besoin de finir l'album. Replètes pincées, ta linguale passe devant les incisives. « on en est loin Erin, et même si je ne compte partir que courant octobre, le temps de vendre la maison, d'en trouver une autre là-bas... j'sais pas si on le finira avant mon départ. Faudra que tu termines sans moi. » presque fataliste quant au bon déroulement de la production de cet album, tu savais que t'aurais moins de temps avec ce qui t'attendait cet hiver. La proposition d'Erin sort alors presque de nul part. Sourcils froncés, tu clignes des yeux. L'explosion d'Erin, elle était là. Insoumise musicienne qui suivait ses émotions, ses envies, ses coups de tête. Tu te redresses sur le canapé. « comment ça, partir avec moi, Erin ? C'est complètement fou, t'as tout ici. » Comme toi, au final. Toute ta vie se trouvait ici aussi, et tu décidais quand même de partir. Toi aussi, c'était un peu comme sur un coup de tête. Légèrement plus réfléchit, mais tout de même. Et là, elle t'explique. Que rien ne va plus, finalement. Sa famille se déchire, et elle n'y a plus sa place. Sentiments que tu partagerais presque avec elle, tu acquiesce, la main venant se balader autours de ta bouche, en pleine réflexion. La tirade de la jeune femme continue, elle évoque la facilité qu'elle aura à revenir les voir. Et finalement, le bouquet final. Tu lèves les yeux vers elle, une lueur amusée dans tes rétines noires. « je n'ai pas le choix, alors ? » ton dos vient rejoindre le dossier du canapé, bras allongés derrière ta nuque, les iris levées vers le plafond aux dalles insonorisantes. « de toutes manières, Erin Millstone a toujours été connue pour n'en faire qu'à sa tête. C'est pas nouveau. » Soufflent les nasaux du vieux loup solitaire que t'étais, comprenant bien que la jeune femme serait en quelque sorte cette rédemption que tu attendais. Vous partagiez la même peine, la même perte, et vous guérirez ensemble. « c'est d'accord. »
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MessageSujet: Re: how to say goodbye (erin) (#)   how to say goodbye (erin) EmptyDim 3 Oct - 23:27

How to say goodbye @Romeo Walsh

Quand Roméo lui expliqua de vive voix les raisons de son départ, Erin acquiesça silencieusement. Tourner la page, en écrire une nouvelle. C’est ce qu’elle essayait aussi de faire dans l’écriture de ce nouvel album. Coucher ses émotions sur papier, mettre des mots sur son ressenti, trouver une façon de se reconstruire en dévoilant ses failles les plus profondes dans ce projet. Leur donner vie en musique pour les immortaliser dans le temps, réussir à s’en détacher sans les oublier. Composer avec sa plus grande peine, l’affronter et l’accueillir à bras ouverts. Depuis qu’Erin avait accepté cette évidence, elle avait retrouvé l’inspiration. Une évidence qui se traduisait par les apparitions d’Arielle dans ses rêves, par leurs conversations entre amies qui se matérialisaient en musique. Confidente de toujours revenue dans les songes d’Erin pour lui offrir ce dernier cadeau. Ange gardien qui veillait sur elle et s’assurait qu’elle avance pour retrouver le chemin de la guérison. Une guérison qui ne pouvait s’accompagner que de Roméo en toile de fond, mentor qui l’avait guidée dès le début et qui avait chapeauté chacune de ses compositions. A son tour, l’artiste s’ouvrit au rockeur, lui révélant son secret. Celui de ses visions nocturnes. Celui qui comblait le vide dans son cœur. « Oui. C’est grâce à elle que j’ai repris la musique. Elle vient me voir certaines nuits. Je sens sa présence partout autour de moi. Elle continue de veiller sur nous. Tu ne le ressens pas toi aussi ? Au plus profond de toi. » Erin leva les yeux vers Roméo et le poussa à réfléchir sérieusement à la question. Peu importe que l’affirmation de la chanteuse soit réelle ou le fruit de son imagination pour se remettre de cette perte traumatisante, l’important, c’est qu’elle y croyait et que cette conviction fonctionnait sur elle. « C’est pour ça que je sais que tout ira bien maintenant. Arielle n’est jamais loin. Elle continue de vivre en nous. » L’artiste envisageait d’ailleurs de se tourner vers la méditation et la spiritualité pour cultiver cette force d’esprit et cette sérénité qui se développaient en elle depuis qu’elle était sortie du centre de désintoxication, une sérénité déclenchée à l’origine par le soutien de Nate. Après un silence prolongé, Roméo affirma qu’il n’aurait pas le temps de l’aider à terminer l’album avant de partir mais Erin avait anticipé cette réponse et la contourna par une bombe dont elle avait le secret pour renvoyer l’ascenseur émotionnel que son mentor lui avait balancé cinq minutes auparavant. Pourquoi les deux êtres qui partageaient la même douleur profonde ne pourraient-ils prendre tous les deux un nouveau départ ailleurs et se reconstruire ensemble ? Contrairement à ce que Roméo pensait, Erin n’était plus en phase avec ses proches et elle ne le serait pas avec le remplaçant du Walsh sur le plan professionnel. Il serait toujours temps de recoller les morceaux avec sa famille quand l’album serait terminé et de rentrer de temps en temps quand le cœur lui en dirait. Seul Nate la retenait à Island Bay, lui qui avait joué un rôle essentiel dans son processus de guérison, lui qui la ramenait dans le monde des vivants. Erin partirait aux vacances d’hiver avec lui, profiterait du temps imparti. Ils ne s’étaient encore rien promis et elle espérait que le pilote comprendrait qu’elle avait besoin de rester auprès de Roméo pour continuer à remonter la pente. Ce départ dans un futur proche sonnait comme un déchirement par rapport à lui mais il valait mieux qu’elle arrache le sparadrap tant qu’elle pouvait encore s’éloigner de lui. Depuis sa sortie, elle cherchait à le préserver de l’envers du décor tortueux de sa vie d’artiste. Erin ne serait pratiquement jamais présente. Toujours en tournée, aux quatre coins du monde. Pour l’instant, elle se reposait sur lui mais quand elle irait mieux, elle n’était pas certaine de rester aussi stable et posée. En réalité, la chanteuse se trouvait des excuses pour savoir comment aborder ce sujet avec Nate, cependant elle était réaliste aussi : elle n’était pas la personne qu’il lui fallait. Et Erin ne voulait pas détruire ce lien particulier qu’ils partageaient à cause de son caractère trop tranché, de ses failles. Alors quand Roméo réalisa que sous son impulsivité, elle avançait des arguments objectifs et un autre plus subjectif – son besoin de lui –, il considéra sérieusement son idée. Ce n’était pas comme si elle lui donnait le choix. « C’est ça. » Inflexible, Erin soutint son regard. Amusé, il finit par lâcher une phrase ironique qui définissait bien la chanteuse, en parlant d’elle à la troisième personne. « C’est clair. On ne peut rien lui refuser. Tu la connais bien, depuis le temps. » Un sourire transperça les lèvres de la brune, suivi par une onde de joie et de soulagement non dissimulée lorsqu’il accepta officiellement sa proposition, délivrance mentale d’un souhait exaucé pour la jeune femme. « Parfait. J’ai hâte de découvrir ce qui nous attend là-bas. » Avant, Erin devrait mettre de l’ordre dans ses affaires ici : vendre sa maison, voisine de celle de Roméo, profiter de ce voyage avec Nate, avertir sa famille et surtout continuer à avancer sur son album. Ce serait l’histoire d’un autre jour. Aujourd’hui, elle entamait le nouveau chapitre qu’elle écrirait aux côtés de son mentor. Erin se leva du canapé et retourna près de sa guitare. Esquissant un nouveau sourire, elle comptait bien profiter encore un peu de cette nouvelle complicité qui s’était réinstaurée entre eux. Cordes vocales réchauffées, elle gratta sur l’instrument et berça le studio de sa voix soul. Enième séance de musique et de passion partagée qui se concluait par la certitude de se quitter au petit matin pour de meilleurs lendemains.
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