contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Vendredi 25 juin 2021. Il était stressé, les mains moites dans ses gants en cuir, les cuisses serrées autour de sa moto, la mâchoire contractée dans son casque. La fatigue de la journée, de la semaine au garage était en train de tomber sur lui, comme un voile doux mais intense, engourdissant son corps par moment. Mais l'air frais qu'il était en train de se prendre dans la gueule, le casque ouvert, le réveillait. Il roulait, pour rejoindre Wellington afin d'y retrouver Chance. Cela faisait des semaines, sinon plus, que le plus jeune évitait de le voir, de le croiser, de lui parler. Piotr avait mal reçu l'aveu de sa sœur quant à leur relation, et il s'en voulait. Il aurait aimé que les choses soient différentes, mais il avait besoin de temps, il avait besoin d'aide pour atténuer ses angoisses, son égoïsme et son immaturité. Sa sœur était patiente, ou alors peut-être que non, puisqu'elle ne cherchait pas vraiment après lui non plus ? Peut-être que c'était l'acte de trop ? Comme il le pensait depuis l'annonce de leur couple. Peut-être que finalement, maintenant qu'elle semblait avoir goûté à la paix... Reira allait vouloir effacer tout le reste de sa vie ? Il n'en savait rien, mais vu qu'il ne s'était toujours pas expliqué avec Chance depuis... il avait eu envie de commencer par lui. Parce que son ami lui manquait, beaucoup. Alors il savait que ça serait possiblement maladroit, gênant, peut-être un peu intense comme rendez-vous... mais c'était nécessaire. Il leur devait bien une explication, non ? Il n'y avait rien de mal à ça ? Hein ? Il n'en savait rien, il ne savait même pas s'ils en avaient quelque chose à foutre ou bien s'ils étaient dans une bulle d'amour indestructible tous les deux. Le voilà s'approchant du bar, il ralenti, monte sur le trottoir, coupe le moteur. Il y a des gens devant le bar, en train de fumer, il cherche la tête de celui qu'il considère comme un frère, mais il ne le voit pas. Il retire son casque, restant assis sur sa moto. Il l'avait acheté il n'y a pas très longtemps, avec l'aide de sa patronne Livia, qui l'aidait aussi à la retaper. Enfin, il allait la voir quand il rencontrait un souci qu'il ne parvenait pas à régler seul, et elle le conseillait. Mais il essayait de la réparer tout seul, pour apprendre. Piotr posa son casque devant lui, sortant de sa veste en cuir, son paquet de clope. Il s'en coinça une entre les lèvres, cherchant son briquet pour l'allumer, avant de finalement rester ainsi quelques temps. Observant les gens, les entendant rire, se demandant comment il allait faire avec Chance. Il avait très peur de le revoir en réalité. Il avait peur que Chance s'en fiche, qu'il soit trop déçu par lui pour en avoir quelque chose à foutre. Il avait peur qu'il soit énervé, qu'il cherche à défendre Reira, qu'ils s'unissent contre lui, ou il ne savait pas quoi. Finalement, il descendit de sa moto, la verrouillant, avant d'ouvrir sa veste et de se tourner vers le bar. Sur le trottoir, non loin, il vit la silhouette reconnaissable de Chance, la fumée de sa cigarette derrière lui. Il se senti tout d'un coup très angoissé, presque avec l'envie de partir en courant. Et si le pompier lui cassait la gueule ? Bon aller, respire Piotr, respire.
Surprise. Tu pensais halluciner en voyant son nom affiché sur l'écran de ta boîte noire, appréhendant la suite. Mais finalement, ça s'était bien passé. Finalement, entre lui et toi, c'était resté cordial; après tout, toi, tu lui en voulais pas. Reira t'avait prévenu qu'il voulait prendre du temps pour lui, sans vous dans sa vie. T'avais eu du mal à comprendre, mais surtout pour sa sœur. Toi, t'en avais fait des conneries. Tu comprenais qu'on ne veuille plus te voir un temps, tu comprenais que la rancœur puisse prendre le dessus sur l'amitié qui s'était forgée depuis votre rencontre. Un lien fraternel qu'on construit, ça n'a jamais la même importance que les liens du sang. Ça peut se rompre, disparaître comme ça, du jour au lendemain. Ça peut se recoller aussi, aussi vite que ça s'était déchiré. Mais les liens du sang, ceux qu'ils partagent, lui et sa sœur... Ces liens là, on ne peut pas les oublier. On ne peut pas les jeter dans les abysses, et faire comme si de rien n'était : ils finiront toujours par remonter à la surface, qu'on le veuille ou non. C'est ça, qui t'avait énervé, sur le coup; sans le montrer à Reira, sans le laisser percevoir à personne. T'avais enfoui ça en toi. T'avais appris de tes erreurs, t'avais appris de ce qu'on te reprochais, de ce que lui te reprochait; mais tu voyais que Piotr faisait exactement la même chose qu'il avait reproché à sa sœur pendant des années. Puis t'avais finis par te dire que ça lui passera, qu'il comprendrait qu'il en faisait une, d'erreur. Après tout, c'est qu'un gosse. T'étais comme lui, à son âge. Peut-être même pire, parce que toi t'étais déjà à l'armée, en train de lutter pour oublier la famille qui t'attendait ici.
T'avais rien prévu pour tes jours de congé. Mise à part ce qui était prévu par défaut tous les trois jours : retrouver Maxyne un temps avant de rejoindre Reira et de passer autant de temps que tu le pouvais avec elle avant de reprendre ta garde à la caserne. C'était pas compliqué d'annuler l'une ou l'autre, surtout pour ce genre de plan de dernière minute avec le jeune russe. Mine de rien, il te manquait; t'avais de ses nouvelles par l'intermédiaire de Maxyne ou parfois de sa sœur, mais c'était tout. Tu voulais pas le forcer à te répondre s'il n'en avait pas envie. Vous vous êtes juste recroisés quand t'as déposé Loreleï chez lui et Imrân, mais ça n'a pas duré longtemps, et t'avais pas voulu t'imposer. Le môme avait l'air heureux, en apparence. Tu coupes le moteur de ta voiture garée à quelques dizaines de mètres du bar, place de stationnement trouvée dans les ruelles qui bordaient la grande rue qui occupait le bistro. Clope que tu sors de son paquet pour ton court trajet à pied, mécanisme qui ne quittait pas ton épiderme, gravé dans ta chaire. Le pas rapide, t'étais pas sûr que Piotr soit déjà là alors tu déverrouilles ton téléphone pour voir s'il ne t'avait pas envoyé de message : rien. C'est en relevant la tête que tu le vois dans la petite plèbe de fumeurs, ceux qui se perdaient dans les nuées opaques après les effluves d'alcool. Sourire discret qui se dessine sur les babines, tu t'approches, traverse la route dès que tu en a l'occasion et rejoins le russe qui t'avait aussi remarqué. « Salut mon pote. » Tu dis en lui tendant ton poing pour vous saluer, avant de lui mettre une tape fraternelle sur l'épaule, l'étreignant presque. Tu voulais pas non plus le brusquer après ces longues semaines de silence radio; mais tu voulais lui montrer qu'au fond, rien n'avait changé pour toi. Au final, tu lui laissais juste le temps de s'y faire, pour sa sœur et toi. « Comment ça va ? Bon alors, elle est où ta bécane ? » Taffe de cigarette que tu prends avant de lancer une œillade vers les deux roues garées sur le trottoir, tu lorgnes les différents modèles. Plus adepte du simulacre à quatre roues, t'aimais bien aussi les motos, en ayant déjà fait avec Maxyne.
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Sujet: Re: огонь вины (chance) (#) Sam 26 Juin - 8:37
огонь вины
Vendredi 25 juin 2021. Piotr le voit, de l'autre côté de la rue, marchant d'un pas tranquille. Il fume lui aussi, ce qui pousse Piotr à sourire et à se demander s'il n'aurait pas subi l'influence O'Brien jusque dans les détails ? Pourtant, malgré l'allure décontractée qui semble envelopper le pompier -et peut-être même Piotr pour des yeux étrangers- le plus jeune sent son cœur battre fort dans sa poitrine. Il humidifie ses lèvres, baissant le visage, laissant le temps à Chance de venir le rejoindre. Ce dernier ne laisse pas la place au doute, dans sa façon de saluer le petit. Et clairement, ça fit tout de suite chaud au cœur du russe, qui le salua exactement de la même façon. Son épaule vint frapper celle de Chance, tandis que sa main vint lui frapper doucement le dos. « Hey » commença t-il, enthousiaste avant d'ajouter « ça va et toi ? » et de faire un pas de recul, pour croiser son regard. Il a l'air d'aller bien, peut-être un peu fatigué, mais ça a l'air d'aller. Piotr peut légitimement se poser la question après avoir vu Maxyne, il y a quelques jours. Mamita n'allait clairement pas bien, quelque chose était en train de la quitter elle, cette femme formidable. Est-ce que Chance le savait ? Est-ce qu'il faisait ce qu'il fallait pour sa meilleure amie ? Piotr n'en savait rien, il ne savait même pas s'il avait le droit de parler de cette soirée, le 21 juin, à qui que ce soit. Sûrement que non d'ailleurs. Il rigola quand Chance demanda où était sa moto. Il se tourna à sa question, vers sa moto laissée parmi toutes les autres. Il prit sa clope d'entre ses lèvres pour finalement la jeter par terre et répondre avec son accent « c'est la plus belle du groupe » en croisant le regard de son frérot. Parce que malgré tout, malgré tout ce qu'il y a pu avoir et tout ce qu'il y aura encore... Chance était sa famille, au même titre que Maxyne, Loreleï, Imrân et Reira. Les O'Brien et les Tsvetkov, ça semblait être une vraie histoire d'amour. Son menton se leva pour désigner la moto qui sortait du lot par son apparence. Avec une allure vintage, sortie tout droit d'un comics, elle était belle sa bécanne. C'était la plus belle même. Piotr en était encore fou, encore gaga, prêt à en parler pendant des heures. « Tu peux pas vraiment en dire autour de ta poubelle » lança t-il en soignant son coude vers celui du O'Brien en souriant. « Ta voiture, pardon » se reprit-il en prétextant une erreur de langage à défaut d'une bonne blague. Être étranger permettait de faire ce genre de petite vanne. Finalement, le plus jeune se tourna vers le pub où ils s'étaient donné rendez-vous et sans vraiment le dire, ils avancèrent vers l'édifice afin de rentrer à l'intérieur.
T'avais assez donné pour les relations conflictuelles, assez donné pour les climats glacials ou le fil trop tendu qui menaçait de se casser à la moindre vibration trop forte. Tu n'avais plus envie de tout ça, même si ça n'avait jamais vraiment été dans tes objectifs. Le soldat immature avait laissé sa place à un adulte, celui qui venait de se réveiller de dix ans d'un coma chimérique, démence spectrale qui venait brouiller le regard cérulé, l'empêcher d'y voir clair jusqu'à ce qu'un souffle séraphin s'abatte sur le brouillard opaque. T'avais autre chose à faire que de t'engueuler avec le petit frère de celle que tu voulais à tes côtés; parce que pour toi, Reira ce n'était pas qu'une passade. Pas qu'une histoire; t'étais prêt à mûrir, grandir et t'élever à ses côtés. Et tu savais que pour que tout se passe bien, il fallait que tu retrouves la confiance de Piotr, pour que jamais la danseuse déchue n'ait à choisir. T'en avais envie, aussi : retrouver ton ami, échanger comme vous le faisiez avant que des histoires de cœur ne viennent se glisser entre vous. Pour toi, rien n'avait changé : tu lui avais laissé le temps dont il avait besoin, et il était revenu vers toi; t'avais pas à être con, jouer la distance et avoir un air glacial. Alors tu te salue comme tu l'as toujours fais, juste comme tu saluerais un ami que tu n'avais pas vu depuis plusieurs mois. « Ça va. » Tu réponds simplement, esquisse discrète au coin des lèvres. Les évènements n'avaient pas été des plus joyeux ces dernières semaines, entre quelques soucis à la caserne, l'accident de Loreleï et le retour inopportun d'un fantôme du passé. Ça n'allait pas fort non plus pour Maxyne, et t'essayais d'être là pour elle comme tu le pouvais, dès que tu le pouvais. Improvisé jongleur, tu rebondissais d'une maison à une autre, essayais de faire ton possible pour tout ceux qui t'entouraient, plus présent que tu ne l'avais jamais été. C'est comme ça qu'on se rattrape. Entre deux inspirations du cône de tabac, tu évoques la bécane du jeune russe, curieux de voir à quoi elle ressemblait. T'en avais entendu parlé, et tu ne l'avais pas vue quand t'avais déposé ta sœur chez Piotr et son petit-ami quelques semaines plus tôt. Elle était sûrement au garage, t'avais cru comprendre que Piotr bossait beaucoup dessus, entre ce que Lo et Maxyne te racontaient pour te tenir au courant de la vie du gosse. « La plus belle, hein ?» L'air taquin mais pas méchant, tu toise les quelques motos garées sur le trottoir avant que ton regard ne s'arrête sur celle que le jeune homme te montrait. « C'est vrai qu'elle est belle, t'as l'air de faire du bon boulot ! » Ta main libérée de la clope vient tapoter l'épaule du russe, avant que tu ne fasse quelques pas pour jeter le cône dans le cendrier du bar. Revenant vers Piotr, tu roules des yeux, secouant négligemment la tête, l'air dépassé par les mots malicieux du môme. « Ma voiture se porte mieux que tu n'le pense, p'tit con va. » Rictus amusé sur les babines, blaguant autant que lui; tu n'étais plus à te battre pour sauver l'honneur d'un objet. Très content de ta voiture, ta première, une Classe A plus moderne et confortable que ce que voudrait l'imaginer Piotr. Si ça lui faisait plaisir de t'embêter là-dessus, c'est certain que tu n'allais plus aussi mal réagir que tu aurais pu le faire il y a quelques années. Main fraternelle sur l'épaule de ton ami, vous pivotez pour rejoindre l'intérieur du bar sans avoir à vous mettre d'accord : au final, c'était pour ça que vous vous retrouviez, et pas pour rester devant les motos. La salle n'était pas spécialement bondée pour un vendredi soir, probablement à cause de l'heure. Vous trouvez une table non loin du bar, et vous installez. « Bon alors, comment ça se passe au garage ? Et depuis le déménagement, avec Imrân ? » T'avais manqué beaucoup de choses importantes dans la vie de Piotr, et tu comptais bien sur cette soirée pour rattraper ce qui était possible. « Loreleï m'a dit que vous étiez vraiment bien installés, je suis content pour vous, c'est génial que vous ayez pu trouver votre nid ici. »
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Sujet: Re: огонь вины (chance) (#) Dim 27 Juin - 17:40
Si Piotr tenait et aimait à ce point Chance, c'était pour ce genre de réactions, dictées par des qualités qu'il trouvait assez exceptionnelles de son jeune âge. Le pompier, bien qu'il ait un avis sur chaque chose qui l'entoure, a l'intelligence de savoir s'arrêter. De savoir quoi dire, en quelles circonstances et de la façon dont ça doit être dit. Parfois ça bloque, parfois ça cris, mais finalement, à chaque fois c'est un peu -beaucoup- grâce à Chance. Parce qu'il lui parle, au delà de sa veste en jeans et sa clope au bec, tel un loubard, n'a aucune honte, aucune gêne, à parler de ses sentiments, du moins avec lui. Chance à toujours été clair là-dessus avec Piotr : il aime profondément sa petite sœur, il s'en veut, il fait tout ce qu'il peut pour réparer son erreur, il est loyal, fidèle, bienveillant, protecteur et complice envers Maxyne, il la respecte en tant que femme, mais en tant que personne incroyable également. Il a su être là pour Reira, il a su la rendre heureuse d'une façon dont personne n'avait réussi à le faire, du moins devant Piotr. C'était la première fois qu'il voyait, qu'il savait, sa sœur en couple. Et il savait que ça allait. Malgré la distance installée, il continuait de prendre de ses nouvelles, il ne pouvait pas couper les ponts comme un malpropre. Elle lui manquait beaucoup, beaucoup trop. Chance avait accueilli Imrân avec tout le respect qu'il méritait, à la hauteur de l'amour que Piotr lui porte. Alors pour toutes ses façons qu'il avait de prendre soin de ses proches à lui aussi, parce qu'ils étaient les mêmes, Piotr estimait Chance comme un frère. Parce qu'à travers ses yeux, sa voix, ses souvenirs, ses anecdotes, il apprenait. Parce que finalement, ils se ressemblaient beaucoup l'un et l'autre, et que pour Piotr qui avait grandit une bonne partie de sa jeunesse, tout seul ; c'était agréable et terrifiant en même temps, d'avoir le sentiment d'avoir un frère. Chance était avec Marcus, son seul vrai ami homme. Et l'égo masculin prenant une place assez incroyable elle aussi, dans la vie d'un garçon, il n'en reste pas moins surprenant que leur relation soit aussi conflictuelle. Le pompier avait cette façon, décontractée, de laisser les problèmes au vestiaire. En fait, à chaque fois qu'ils se voyaient, même s'ils s'étaient disputés, qu'ils étaient fâchés ou en froid, Chance ne fermait jamais sa porte. Il était patient, tolérant, il comprenait. Et Piotr savait que c'était une chance, une véritable chance et aussi, une très jolie preuve d'amour ou d'amitié. Parce que Chance pouvait choisir la facilité, il l'avait déjà fait par le passé. Mais apparemment, Piotr était un petit peu digne de persévérance. Et ça lui réchauffait le cœur, au plus jeune, de le constater. Sentant la large main de Chance venir se poser sur son épaule, le félicitant alors pour ses progrès en mécanique, le plus jeune rigola nerveusement, observant sa moto. Si Piotr était prit dans le garage de Livia, s'il s'était lancé là-dedans, c'était aussi grâce à Chance. Il était avec lui le jour où il était passé devant le garage la première fois, qu'il avait tenté sa chance, guidé par ses encouragements. « Merci » répondit-il un peu gêné, avec son gros accent russe. Le petit frère de Reira ne se priva pas de rigoler à l'insulte de son beau-frère, alors qu'ils entraient dans le pub. Cela faisait du bien, de ne pas sentir de gêne, de colère ou quelque chose de négatif. Piotr était content que ça commence ainsi en tous cas, il se sentait moins stressé. S'installant à une table, le russe retira sa veste, se retrouvant en tee-shirt blanc. Son œil glissa sur les quelques personnes ici présentes, sur le match de cricket qui passait à la télé et sur les rires que l'on pouvait entendre de leur table. Il souriait, doucement, et Chance lui demanda assez rapidement si tout allait bien. Il se sentait un peu nerveux, si bien qu'il attrapa un petit menu avec les différentes boissons proposées ici, pour commencer à l'agiter entre ses mains, sur la table. « Ca se passe bien, Livia est super » sourit-il. Et c'était vrai, il avait eu beaucoup de chance de tomber sur elle, parce qu'elle était vraiment une bonne pédagogue, elle était ouverte d'esprit, bienveillante, hyper drôle et avec un côté déluré comme il aimait. Quand Chance le félicita à propos de leur nid d'amour, Piotr se pinça les lèvres, la mine légèrement plus encombrée par de sombres idées. « Ouais on est bien » lança t-il en relevant le regard vers le pompier. A ce moment-là, la voix du barman se fit entendre depuis son bar, leur demandant ce qu'ils voulaient boire. Coupant ainsi leur conversation, Piotr finit par répondre, avec une grosse voix russe « une hebckoe s'il vous plaît » avant de laisser le carton imprimé sur la table et de poser ses coudes croisés dessus. Il croisa le regard de son ami et lui lança en se grattant le nez « et toi comment ça va ? » demanda t-il alors, le cœur battant. Chance devait faire attention à ce qu'il disait sur Reira, parce que Piotr ne savait pas encore s'il était tout à fait prêt pour tout ça, il avait envie d'essayer oui, mais il ne savait pas si cela allait encore lui faire mal d'en parler, ou non.
Les œillades, les plaisanteries, les coups de coude; ça t'avait manqué. Petit russe qui était bien trop vite entré dans ta vie, protégé de ta colocataire et meilleure amie qu'elle t'avait présenté et pour lequel tu t'étais prit d'affection; comme un chiot égaré qu'on prendrait sous son aile, le Tsvetkov était tombé sur la bonne famille de cœur : celle avec qui ça n'était pas toujours parfait, celle qui pouvait t'engueuler si tu merdais, mais aussi celle qui serait toujours là pour toi, si tu avais besoin d'aide. Et Piotr, il en avait eu besoin, de votre aide. A plusieurs reprises, sans que jamais vous ne demandiez quoi que ce soit en retour. Il était loin de sa famille, de son pays, et vous lui avez servit de famille de substitution, un temps, jusqu'à devenir une autre partie de sa famille, sûrement. Avant que tout ne dégénère il y a quelques mois, un secret trop bien gardé qui a éclaté au grand jour, bombe qui a explosé au milieu d'un repas déjà sous tensions. La suite n'avait pas arrangé les choses, ton histoire avec Reira l'avait fait s'éloigner, et voilà qu'il revenait aujourd'hui, comme si rien ne s'était passé. Toi, tu lui ouvrais grand les bras, parce que tu pouvais pas te permettre d'être rancunier. Quand on part dix ans sans donner de nouvelles pour revenir comme une fleur, on voit tout le reste d'un autre oeil. Finalement, Piotr avait juste besoin de temps, et ça, tu le comprenais. Tu l'y encourageais, même. Tu te revoyais en lui : il était le toi d'il y a dix ans, le toi qui vivait sans se soucier des autres, ne pensait qu'à toi et à ce dont tu avais besoin. Il était jeune, encore, vingt-et-un ans, c'est encore être un gosse. Il avait encore le temps de grandir, de murir, de comprendre. Et toi, tu seras encore là dans dix ans, comme sa sœur, Loreleï ou Maxyne. Vous serez tous là, pour l'accueillir, les bras grands ouverts.
Entrés et installés dans le bar, tu lui demande comment se passe son intégration au garage, lui parle de son emménagement. L'oeil vif, tu remarques la gêne dans le comportement du jeune homme qui ne savait que trop mal la cacher. C'est pour ça que tu étais aussi décontracté, pour lui montrer qu'il n'y avait pas de malaise, que tout roulait encore, quels qu'aient été les erreurs et les désaccords. Comme lui, tu prends la carte en main, jette un coup d'oeil aux noms de bières qu'ils servaient sans savoir faire ton choix; c'est le soucis quand on aime la boisson : trop de choix, c'est vite étouffant. Tu relève le regard lorsqu'il te répond, acquiesce simplement, ne voulant pas trop insister. Il n'avait probablement pas très envie de bavarder de ce genre de choses, ce soir. Sauvés par le gong, le barman vous demande ce que vous voulez, et la voix du russe se fait vite entendre pour prononcer le nom d'une bière que tu avais vu sur la carte et que tu n'avais jamais goûté. « La même chose s'te-plait. » Familier avec les barmans du coin, c'était pas la première fois que tu venais dans ce bar, bonne adresse à laquelle on finissait par te reconnaître. « J'la connaît pas celle-là, j'espère que t'as un bon palais, j'ai pas envie d'être déçu. » Clin d'oeil lancé pour détendre l'atmosphère qui restait tendue pour lui, t'essayais d'être le plus à l'aise possible. La question du gamin te prend un peu au dépourvu puisque vous discutiez de vos vies respectives, boulot, maison. S'il te la retournait, c'était notamment pour avoir une réponse à ce propos là, pour toi aussi, mais tu sentais que le sujet de Reira était encore fragile, alors tu n'étais pas sûr de savoir comment prendre le taureau par les cornes. Tu hausses les épaules. « Ecoutes, la routine. Depuis l'incendie du début d'année, c'est plutôt calme à la caserne. Je me suis rapidement fait au rythme des gardes, même si parfois c'est un peu frustrant de ne pas pouvoir rentrer. Mais c'est comme ça. » Rictus discret, ce n'était pas tant la vie en communauté qui te dérangeait : t'avais dormit dans un dortoir avec des militaires pendant dix ans, et vous ne rentriez pas chez vous au bout de trois jours comme là. C'était plutôt sur l'idée que maintenant, t'avais une vie. Une maison, des personnes que tu voulais voir, avec lesquelles tu voulais discuter, passer du temps. Tout ce temps perdu avec Reira, t'avais seulement envie de le retrouver : alors devoir rester trois nuits à la caserne sans pouvoir aller chez elle quand tu en avais envie, c'était comme de la torture. « A l'appart, tout va bien. Maxy est un peu secouée en ce moment, avec le retour d'un vieil ami, alors j'essaye d'être là pour elle comme je peux. » Le retour de Marcus en ville n'avait pas été de tout repos pour l'ancienne nageuse qui le vivait plutôt mal, tout comme d'autres soucis plus personnels qu'elle rencontrait et qui la mettaient au plus mal. « T'as vu les photos de ta sœur ? Je l'ai accompagnée sur un plateau, l'autre fois. C'était impressionnant. » Commencer par évoquer la reconversion de l'ancienne danseuse était probablement plus sauf que parler directement de votre relation; puis c'est pas comme si t'avais très envie d'étaler auprès de son petit frère votre idylle naissante. Lui non plus, n'en avait pas forcément envie.
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Sujet: Re: огонь вины (chance) (#) Sam 31 Juil - 10:38
Piotr sourit, légèrement intimidé pour le coup, quand il se rend compte qu'il a la pression de la bière -jeu de mot et euphémisme. Chance a toujours été une figure de référence dans sa vie ici, et il a longtemps été le seul garçon d'ailleurs. Alors il a une place particulière, parfois de grand-frère capable de lui foutre une claque quand il le faut, mais aussi d'être patient. Sauf que Piotr, malgré tout, a conscience qu'il en demande énormément aux gens autour de lui : ses proches. Il se montre égoïste, sans même en avoir conscience, et au fur et à mesure de ses séances chez son psy, il va de plus en plus en prendre conscience. Réalisant que ses blessures ont prit tellement d'ampleur, qu'elles en viennent à écraser celles des autres. Alors assis là, devant Chance qu'il a ignoré pendant des semaines, après que sa sœur lui ait raconté pour elle et lui... il se sent coupable, un peu con et encore un peu fragile aussi. Il a très peur d'avoir encore une fois voulu précipiter les choses -par rapport à leur couple- et de se sentir encore plus mal après. Mais son psy voulait qu'il essaye, il voulait qu'il aille au delà de ses peurs, de celles qui étaient encrées en lui, de celles qu'il pensait marquées au fer rouge sur sa peau. Piotr partait toujours du principe que certaines choses allaient se produire, ne laissant pas l'espace pour autre chose. Alors oui, ça arrive vraiment. Et il peut avoir l'ironie ensuite de se dire « j'avais raison ». Chance lui répond, il parle de son travail, il reste assez vague, mais Piotr ressent la présence de sa sœur dans sa réponse. Et quelque part, ça le fait sourire, tandis que ses mains sont devant lui, sur la table, en train de torturer ses doigts et ses ongles. Il connaît cette sensation, celle de toujours vouloir être avec l'autre. Et il est un peu content, d'imaginer que peut-être, ils vivent la même chose qu'Imrân et lui. Est-ce que c'est le cas ? Est-ce que vraiment, il a gâcher ce moment à sa sœur, quand elle lui a annoncé ? Parce que lui, quand il était rempli d'amour pour Imrân et qu'il l'avait enfin avoué à sa sœur, elle avait été là. Il sa racla la gorge, mal à l'aise, et puis hocha la tête positivement. Le pompier évoque Maxyne, ce qui lui fait relever le regard vers le siens « oui je sais, je l'ai vu » dit-il en serrant les dents. Piotr s'inquiétait pour la jolie blonde, vraiment. Et maintenant qu'il connaissait enfin la vérité à ce sujet-là, il pouvait prendre soin d'elle, autant qu'elle le méritait. Pourtant, encore à ce jour, Piotr n'a toujours pas fait le lien entre ce « vieil ami » et celui qu'il s'est fait personnellement il y a quelques mois, Marcus. Il ignore encore ce dernier lien, ce dernier fil et lorsque celui-ci allait être révélé, les choses seraient bien différentes. Chance doit avoir des souvenirs vifs de tout cela, lui aussi, puisqu'il a été un personnage secondaire de cette histoire. Est-ce qu'il le connait lui aussi ? Est-ce que lui aussi, il a été blessé ? Comment a t-il réagit quand tout s'était passé ? Est-ce qu'il avait eu la réaction que Piotr allait avoir au moment d'apprendre la vérité au sujet de Marcus ? Est-ce que lui aussi, il lui avait envoyé son poing dans la figure ? Le serveur arriva avec leurs bières, alors que Chance abordait le sujet de Reira. Le cœur de Piotr se serra. Il n'avait pas vu les photos du shooting, et forcément, ça lui donna la sensation d'avoir raison : il n'était pas au courant de la vie de sa sœur, Chance prenait un peu de sa place. En oubliant tout simplement que c'était lui, Piotr, qui s'était lui-même exclu tout seul de la vie de la jolie russe. C'était tellement plus simple que de penser que le monde entier voulait sa perte, plutôt que d'ouvrir les yeux sur le fait qu'il était le seul à participer à tout ce cirque. Son cœur était en train de se serrer, il n'osa pas relever les yeux vers Chance, parce qu'il ne savait pas trop quoi dire. « Merci » dit-il au serveur avant qu'il ne parte. Piotr posa ses doigts autour de sa pinte, qu'il leva vers Chance pour trinquer en silence. « Je n'ai pas vu les photos non » avoua t-il doucement, les yeux posés sur la mousse de sa bière. « Mais je sais qu'elle est très douée oui » sourit-il, comme un éclair, en à peine une seconde, avant de se sentir à nouveau mal à l'aise. Alors il laissa passer un peu de temps, observant les gens autour. Est-ce qu'il était le seul humain à avoir autant de mal avec les gens, avec les relations humaines ? Ca semblait pourtant si simple pour la plupart des gens. Lui, il commençait à réaliser qu'il était trop. Qu'il aimait à la passion certaines personnes, qu'il avait besoin de se les approprier comme des membres de sa famille, pour avoir la réelle sensation d'être vraiment aimé. A contrario, il avait aussi cette peur constante de les perdre à chaque instant, parce que lui, les membres de sa famille ne restaient pas pour lui. Il chassa ses idées de sa tête, il croisa les yeux du pompier, il se senti un peu intimidé et passa une main sous la table, posée sur sa cuisse, avant de demander « comment elle va ? » en parlant bien évidemment de sa sœur. Son regard était triste, parce que sa soeur lui manquait. Tous les jours. Il se retenait d'aller la voir, de lui écrire, de débarquer chez elle, ou alors de la relancer pour leur week-end en montagne avec sa cousine. Il essayait au mieux de ne pas lui gâcher son bonheur, vraiment.
L'ambiance entre vous deux était étrange, entre la gêne, le malaise et le plaisir d'enfin se retrouver. Parce qu'au final, t'avais beaucoup partagé avec Piotr, à son arrivée en Nouvelle-Zélange. C'est que très vite, il était entré dans ta vie, de la même manière que Maxyne l'avait renversé : un accident. Et pourtant, quel accident. Comme si c'était écrit, au final, que tu t'entendes à merveilles avec le petit frère de cette fille que tu n'avais qu'à peine retrouvé, à cette période de l'année. T'avais jamais été du genre à croire aux signes; pas franchement superstitieux, et pourtant, il y avait des signes que la vie t'avait lancé qui ne pouvaient pas tromper. Ces rencontres et ces retrouvailles qui étaient tout bonnement impossible, folles coïncidences écrites par les étoiles elles-mêmes. Ou peut-être que c'était l'euphorie d'avoir retrouvé Reira, votre complicité et vos sentiments à des milliers de kilomètres de votre première rencontre, celle qui aurait dû être unique et ne jamais se répéter, celle qui était censé rester là-bas, au Cameroun et s'oublier dans vos esprits, avec le temps; c'était peut-être ça, qui te faisait croire au destin, tout compte fait. Vous étiez faits pour être frères, former une famille. Cette même famille qui rencontrerait des problèmes, trouverait des désaccords, chercherait à se détruire autant que s'aimer. Mais au final, c'était ça une famille; du moins, c'est cette famille que t'avais toujours connu. Cet amour trop fort, trop puissant et trop pur pour que chacun le comprenne de la même manière; cet amour qui pouvait être mal interprété, où on pense y lire de la jalousie, de l'hypocrisie et de la provocation quand au final, c'est seulement qu'on ne sait pas comment l'exprimer correctement, cet amour.
Retrouver Piotr te donnait exactement ce sentiment : t'avais absolument aucune idée de la manière de lui faire savoir à quel point tu étais heureux d'être avec lui. Incapable de savoir ce que tu pouvais t'autoriser à lui dire, à lui confier. Tu ne savais pas sur quel pied danser, anticipant ses pires réactions face à la moindre gaffe. T'étais sur un terrain glissant, et ta maladresse risquait probablement de te faire perdre toutes chances d'arranger les choses avec le petit frère de ta petite amie. Petite amie. C'était toujours étrange, quand t'y pensais; toi qui n'avait au final, du haut de tes presque trente ans, n'avait jamais eu de relation sérieuse; Reira était la première et probablement la dernière, incapable de t'imaginer avec quelqu'un d'autre maintenant que tu avais trouvé une bulle de bien-être avec la jolie russe. C'est le genre de choses que tu aimerais pouvoir dire à Piotr. Le rassurer, lui promettre que tu prendrais soin de sa sœur, que tu ne comptais pas l'abandonner. Que tout ce que tu voulais, c'était la rendre heureuse, être là pour elle et voyager, voir loin, très loin avec. Tu voulais qu'elle soit ta famille, et que lui-aussi.
Alors vous prenez de vos nouvelles, mutuellement en attendant vos bières qui ne tardent pas à arriver: son nouveau travail, ta vie à la caserne; Maxyne, Imrân... Et puis Reira, forcément. D'un côté, t'as presque l'impression de faire la conversation seul, que le jeune homme n'ose pas non plus trop s'aventurer sur une pente qui pourtant, avec toi, est loin d'être rude. Mais ça ne te gênais pas, tu voulais lui montrer qu'il pouvait se lâcher, rire et se confier comme il l'a déjà eu fait, et que tout irait bien. Au final, c'est normal qu'il soit un peu sur la réserve. La dernière fois que vous vous êtes vus - vraiment vus- c'était à l'hôpital, après l'accident de Reira. Les autres fois, c'était seulement le temps d'échanger quelques mots, un sourire et un signe de main. Votre altercation à l'hopital n'avait échappé à personne, tellement que sa grande sœur en avait entendu parler par les infirmières. D'ailleurs, tu fais une bourde. Fallait s'y attendre; même avec les meilleures intentions du monde, l'appréhension t'avait fait dire ce qu'il ne fallait pas. Tu vois ce léger changement dans les rétines de Piotr, celui qu'il essaye de camoufler par un sourire que tu comprends crispé, presque faux. « Elles sont toutes récentes, elle doit sûrement attendre le shooting entier avant de te les envoyer; et probablement attendre les retouches finales. Je n'en ai eu qu'un aperçu.» tu ajoutes comme pour le rassurer. Au final, c'est plus toi que tu essayais de rassurer, en rattrapant le tire avant qu'il ne transperce le cœur du jeune russe. « Elle aimerait peut-être que vous vous voyiez pour te les montrer; elle en est très fière. » Sourire que tu essayes de rendre sincère, cherchant à annihiler le malaise qui avait visiblement prit place à votre table. Parce que c'était exactement ce sentiment que tu avais : celui qu'il y avait quelqu'un avec vous, qui vous regardait et attendait les bras croisés et dont vous essayiez d'éviter le regard, en vous regardant vous uniquement, ou la plèbe du bar; lâchant quelques petits sourires, ici et là, sans vraiment savoir quoi dire. Comme si vous aviez juste la trouille de demander à cette entité de se tirer et de vous laisser tranquille. Vous aviez trinqué sans vraiment que tu t'en rendes compte, machinalement. Ça semblait tout sauf sincère, et pourtant... il essayait de faire des efforts. Tu le voyais clairement à son regard fuyant et son sourire gêné. Sa question te détend, et tendrement tu souris. « Elle va bien. J'ai l'impression qu'elle est heureuse, même s'il lui manque une chose pour l'être complètement. » Légère pause pendant que tu portes ta bière aux lippes, te délectant de son goût particulier. « Tu sais, tu lui manque beaucoup. Je veux pas m'en mêler et prendre un quelconque partie, surtout que je sais que je fais partie du problème... mais elle a besoin de toi.» Tes lippes s'étirent, moue consolatrice. Puis tu reportes ton attention sur la bière, lève ton verre vers lui. « Elle est très bonne, j'suis agréablement surpris. »
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Sujet: Re: огонь вины (chance) (#) Mar 31 Aoû - 9:04
Piotr hoche la tête et sourit doucement, laissant ses yeux divaguer sur le côté, derrière Chance. Il parle des photos de Reira, il parle de cette nouvelle voie qui s'est offerte à elle depuis son accident. Piotr sait à quel point l'accident de sa sœur a été terrible pour elle, il s'en veut de ne pas avoir été vraiment là pour elle. Il a l'impression de pas l'avoir assez soutenu, d'avoir été prit par ses propres histoires personnelles et de ne pas avoir accordé son temps ni son énergie pour sa sœur. Il a l'impression d'avoir fait que des erreurs, en fait, depuis leurs retrouvailles. Comme quand ils se sont trouvés, qu'il a fuit, qu'il lui en a fait baver, pour au final la retrouver entièrement et pour finir par lui-même, l'abandonner. Aujourd'hui... c'était étrange. Il se voyait comme une erreur, comme quelque chose de négatif pour sa sœur. Il ne lui apportait ni du réconfort, ni de la sécurité, ni de l'amour sain, ni de la légèreté dans sa vie. Il lui apportait plutôt des drames, des pleurs, des malheurs et de la culpabilité. Et c'était exactement pour ça qu'il s'interdisait de la voir, de s'en approcher, de la toucher, ou même de poser son regard sur elle. Il ne voulait plus la faner, il ne voulait plus la voir se consumer par sa faute. A son contact, elle perdait son sourire, elle perdait ses rêves, ses envies, ses aspirations. Il était comme une cage, comme un masque, comme une prison qui retient captifs que ce qui est pire, laissant tout le bon à l'extérieur. Alors oui, il est content de savoir que sa sœur a trouvé quelque chose qui lui plaît, quelque chose qui est bien pour elle, qui lui redonne de la confiance, de la joie, de la force. Chose que lui, est incapable de faire avec elle, tant il est rongé par l'amour qu'il lui porte. Parfois, il réfléchi à tout ça, et sans jamais oser le dire à quiconque, il en veut à son père. Il sent une colère en lui, monter, au fil des jours, au fil de son absence, au fil du scénario qui s'écrit de seconde en seconde et qui semble être sa propre vie. Si son père s'était comporté comme un homme normal, il n'aurait jamais existé. Sa sœur aurait mené une vie normale, dans une famille normale. Elle n'aurait peut-être jamais ressenti cette comparaison entre elle, et son petit frère. Elle n'aurait pas perdu son père, ni sa famille, ni cette sécurité. Elle n'aurait peut-être pas eu besoin de partir après son accident en Russie, parce que son père aurait été vraiment là, attentionné, qu'il aurait vu que sa fille avait besoin d'aide et de soutien ? Peut-être que sans cette erreur, que son père a commise il y a vingt et un ans, tout le monde aurait été plus heureux ? La maman de Piotr ne serait jamais devenue mère, elle ne serait donc plus coupable de vivre en Asie, à faire le métier de ses rêves ? Quant à lui, Piotr, il n'aurait tout simplement jamais été là. Sa sœur, Imrân, ses amis... personne n'aurait souffert de quoi que ce soit, et le noël dernier aurait sûrement été un bon moment que chacun aurait passé en famille ? Alors oui, Piotr ressentait de plus en plus de la colère contre son père, contre cette vie que lui, n'avait pas choisi. Il n'avait pas choisi d'être l'enfant illégitime d'un homme, avant que celui-ci ne décide de le reconnaître et de fonder une famille avec sa mère et lui. Il en voulait à ce père, à cette mère absente et quant à sa sœur, aujourd'hui, il ne lui en voulait plus du tout. Il s'en voulait simplement à lui, tout le temps, à chaque seconde. Et comme il ne savait pas comment faire pour régler le problème, il préférait s'éloigner de cette étoile dont il semble voler toute la lumière.
Il sourit, quand Chance lui dit qu'elle aimerait sûrement lui montrer ces photos, parce qu'elle en est fière. Lui aussi, il est fier de sa sœur. Et il sait que ces photos sont incroyables. Il adore Reira, il la trouve magnifique. Elle est même la plus belle femme du monde à ses yeux à lui. Il n'a besoin d'aucun photographe pour cela. Alors forcément, quand Piotr demande au pompier des nouvelles de sa sœur, il sent que son cœur s'affole un peu. Il a peur, parce qu'à tout moment, une information peut l'atteindre et le blesser comme une flèche. Il le sait. Il se prépare pour cela. Il peut encaisser, il doit encaisser. Le jeune russe a longtemps discuté avec son psy à propos de ce sujet-là, et son médecin n'est clairement pas du même avis que lui : à ses yeux, Piotr fait les choix à la place de tout le monde, par peur d'être blessé oui. Mais de ce fait, il ne laisse à personne -ni même à lui- de constater ce que les gens auraient décidés seuls, par eux-même. Alors oui, en agissant ainsi, il sera toujours déçu, car il ne sera jamais positif dans sa démarche. Les doigts du plus jeune se crispe sur sa cuisse, alors que Chance lui donne des nouvelles de sa sœur. Elle va bien. Pourtant, quand le pompier lui certifie que quelque chose lui manque, il comprend tout de suite qu'il parle de lui. Il relève les yeux vers son ami, croise son regard pendant quelques secondes, sentant que son cœur se contracte dans sa poitrine. Il se sent coupable, parce qu'encore une fois, même loin d'elle, il a la sensation de lui pourrir la vie, de lui gâcher son bonheur. Faut-il qu'il parte plus loin d'elle encore ? Chance boit de sa bière, avant de reprendre la parole. Il est cash, il est honnête et ça fait un peu mal. Alors qu'il évoque un « problème » dont il pense faire partie, Piotr lâche un rire nerveux en bougeant sa tête de façon négative. Chance boit de sa bière encore une fois, précisant presque surprit qu'elle est bonne. « Ca semble te choquer de trouver quelque chose de Russe et d'excellent... » avoua t-il les yeux presque ronds. Il sourit, parce que sa phrase aurait pu être tendancieuse, avant de se détendre un peu. Il se penche en avant, déposant ses coudes sur la table, autour de son verre. « Et y'a pas de problème » avoua t-il enfin. Il croise son regard encore une fois, marquant une légère pause avant de reprendre en soupirant et en se laissant tomber le dos sur le dossier derrière, un bras par dessus. Il cherchait ses mots, il avait le cœur qui battait vite et fort aussi. « Enfin... c'est pas toi, c'est pas elle et c'est pas vous » parce que depuis le début, au vue de sa réaction, tout le monde semblait croire que si. Et c'est vrai que tout le portait à croire d'ailleurs, mais non, sa blessure était ailleurs, ou alors il ne voulait tout simplement pas admettre être jaloux de Chance ? C'était aussi très probable. Il prenait son temps, prenant des grandes respirations et soufflant aussi longuement, avant de finalement continuer à expliquer « c'est juste que... » il ne savait pas trop comment l'avouer, alors il se dit qu'il allait le balancer comme ça et que Chance ferait le tri lui-même « j'ai l'impression que j'vais la perdre, et quand elle m'a dit pour vous, j'ai eu la sensation que ça allait arriver tout de suite ». Ses yeux s'étaient baissés, comme honteux. Reira n'arrêtait pas de lui répéter qu'elle ne partirait plus, mais les mots... c'était quelque chose, et les actes en étaient étrangers parfois. « Alors oui, je sais, elle me dit tout le temps que non, elle ne partira pas mais... » il haussa les épaules « et puis dans l'fond, elle m'doit rien » il croise rapidement son regard « j'veux dire... on est que demi-frère et demi-soeur et moi j'lui en veut à ce point parce qu'elle est partie y'a huit ans mais dans l'fond elle m'doit rien » conclu t-il alors. Il bu de sa bière avant de reprendre « j'ai juste réalisé que depuis nos retrouvailles je lui apporte beaucoup plus de choses négatives que positives » affirma t-il sans détours, enfonçant ses yeux dans ceux de celui qu'il admire. « J'suis là, à tout le temps chialer comme une merde, à tout le temps parler des trucs qui m'ont fait mal, comme si j'avais le monopole de la douleur et des traumatismes » alors que son accent se faisait un peu plus entendre, il tourna la tête pour voir si des gens écoutaient ce qu'il disait. « J'arrive même pas à être juste heureux pour elle quand elle me dit qu'elle est en couple avec toi » il hausse les sourcils, démontrant à quel point il se sentait con pour ça. « Alors que justement, t'es peut-être le seul qui soit à la hauteur de ma sœur à mes yeux » parce qu'il le connaît Chance. Il sait que c'est un mec bien puisque c'est un peu comme son modèle dans la vie. Alors bien sûr que oui, il est super heureux que sa sœur et lui soient ensemble, mais il a aussi peur de les perdre tous les deux, ou qu'ils se séparent et que ça change tout. Que Chance et lui finissent par ne plus être amis, que cette idée de famille avec Lo et Maxyne... ça se détruise. En fait, n'avait-il tout simplement pas plutôt peur de grandir, et que tout cela ne se résumait finalement qu'à ça ? « Alors j'me suis dit que tant que j'arriverai pas à être... » il chercha ses mots, ne trouvant pas un mot qui englobait tout ce qu'il pensait « quelqu'un de bien qui sait aimer comme il faut les gens » il marqua une pause, haussa les épaules, répondant « j'devais m'tenir loin d'elle pour pas lui gâcher son bonheur » et apparemment, ça marchait puisqu'elle semblait heureuse. Il fini alors par apporter sa bière à ses lèvres, en buvant une gorgée assez conséquente.
HRP : Désolé pour le pavé :/
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Sujet: Re: огонь вины (chance) (#) Jeu 2 Sep - 15:32
Fallait bien que tu gaffes, quidam impossible de bien se tenir pendant plus de dix minutes, mots qui venaient dépasser l'attente de l'autre. Pourtant, c'était pas négatif, ce que tu disais. Mais tu l'avais dis d'une telle manière que ça pouvait être mal interprété. Foutue bière, t'aurais mieux fait de ne rien dire, au fond. Juste fermer ta gueule, tant pis pour le changement de sujet délicat : au fond, ça l'était devenu encore plus à cause de ce foutu compliment. C'est pas parce que c'est Russe que c'est forcément mauvais, tout comme c'est pas parce que c'est russe que du doutes de ton excellent. Pourquoi t'as ajouté que t'étais surpris ? T'aurais juste pu dire "hey, sympa la bière, elle est très bonne." et t'arrêter là, au lieu d'en rajouter bêtement. Qu'est-ce qu'il t'étais passé par la tête ? Rien; oui, c'est justement ça. Absolument rien. « Oh, euh, j'voulais pas dire ça comme ça, j'veux dire, tu sais, j'aime bien la bière, j'en bois souvent, j'en teste beaucoup, et y'en a qui sont pas toujours... » Tu t'arrête avant de t'enfoncer encore plus que tu n'étais déjà en train de le faire. Parce que là, tu perdais tes moyens, Chance. Et ça se voyait sur ta tronche. « Oublie ça, j'voulais juste dire qu'elle était très bonne, y'a que ça qu'est important. » T'ajoutes en hochant la tête, l'air entendu avec toi-même. La prochaine fois, tu la fermera, ce sera mieux. Malgré tout tu vois ce sourire sur les lippes de Piotr qui te permet de te détendre un peu, te disant que finalement, t'avais paniqué pour rien. A trop appréhender les réactions du jeune russe, t'en avais oublié qu'il ne prenait pas tout mal. Grande inspiration qui gonfle ta poitrine avant de prendre une nouvelle gorgée de la bière. C'est là que Piotr ouvre la bouche, aveux à demi-mot de ce qu'était ce fameux problème. Mirettes qui se croisent, l'oeil interrogateur par dessus la pinte. T'insiste pas, laissant le temps au garçon de balancer ce qu'il avait sur le cœur, comme il en avait l'habitude avec toi, avant. C'est que t'en avais beaucoup entendu parler, de sa sœur, sans jamais faire le lien. Et tu connaissais ce visage, celui que Piotr faisait quand il était sur le point d'avouer quelque chose qui venait lui comprimer la poitrine, qui se coinçait dans sa gorge. Tu les connaissais ses yeux, à moitié fuyants mais qui brulaient d'envie de tout lâcher. Alors tu poses ta pinte, dextre posé sur le verre glacé. Souffle qui se coupe avant d'atteindre tes poumons quand la cantilène sonne, peur éternelle du gamin russe qui finalement ne s'éteindra jamais. Tu ne pouvais que le comprendre; tu savais que Loreleï ressentait la même chose avec toi. Cette peur immuable de voir partir ceux qu'on aime, une fois encore; de les sentir nous échapper sans pouvoir rien y faire. Tu le laisse boire quelques gorgées, silencieux; t'osais pas le couper, préférant prendre le temps pour lui répondre. Il avait encore besoin d'évacuer comme les phonèmes qui s'échappent encore de sa bouche te le montrent bien. T'attends qu'il finisse, parce que tu voulais lui montrer que tu l'écoutais, que t'étais là pour lui, et que tu comprenais aussi.
Le bonheur c'est suggestif. Ça dépend de chacun; on le trouve pas tous de la même manière. Il y en a pour qui, ça serait de trouver l'amour, quelqu'un avec qui partager sa vie; une âme-sœur. Pour d'autres, voyager. Se sentir vivre, vibrer jusqu'au bout des ongles. Certains, faire ce qu'on aime, exercer sa passion. Pour d'autres, ça signifie simplement d'être entouré de ceux qu'on aime : pas seulement une personne, mais tout le monde. Tu ne savais pas vraiment quel était le type de bonheur que recherchait Reira, parce que c'était pas ça le plus important; seulement savoir qu'elle était bien heureuse dans cette vie, qu'elle ne la regrettait pas, malgré les sacrifices. Peut-être qu'un jour elle à été heureuse de danser comme elle le faisait, que c'est ça qui la faisait vivre, vibrer. Mais le bonheur, ça peut changer. Et aujourd'hui, t'avais l'impression qu'elle aimerait seulement qu'autours d'elle, tout le monde soit heureux. Son frère, surtout. Et tu sentais bien que Piotr n'était pas heureux de se tenir si loin d'elle. C'était évident. Il l'avait cherchée et attendue pendant des années, et maintenant il serait heureux de ne plus maintenir de contact avec elle ? Seulement quelques commodités, des faux-sentiments. Toi, t'y croyais pas, ils tournaient simplement en rond, l'un cherchant le bonheur de l'autre, inlassablement, ouroboros éternel. Sa nouvelle gorgée semble sonner la fin de ses aveux; tu hausses les sourcils. « Tu veux que j'te dise ? » t'attends pas de réponse, rhétorique de ta question qui te fait enchaîner. « T'as pas à être heureux pour tout le monde. T'as pas à non plus à troquer ton bonheur pour celui des autres. » Tu hausses les épaules, joint tes mains. « J'pense que t'as juste à accepter le bonheur des autres, même si t'en est pas convaincu, même si tu penses que ça ne durera pas; t'es pas obligé d'le partager. Faut que tu vives le moment présent, aussi, arrêter de vivre dans le passé. Je sais que ça paraît simple, comme ça, mais ça l'est pas, et je suis bien placé pour te le dire. » Petite rictus entendu; t'avais appris à vivre le moment actuel comme il venait grâce aux réunions de soutien, avec les anciens combattants, et depuis, tu pouvais dire que tu vivais mieux. T'étais encore en train d'apprendre, ça n'évitait pas tes rechutes, mais t'avançais à ton rythme, tu guérissais. T'étais plus heureux, parce que t'arrêtais de croire que tout était de ta faute, et que Medrick devrait être à ta place. T'acceptais le passé, pour recevoir le présent les bras grands ouverts. « Ce qui est sûr Piotr, c'est que t'as besoin de ta sœur, et qu'elle a aussi besoin de toi. T'es pas que son demi-frère. Crois-moi, t'es tellement plus que ça. Arrête de te réduire à ça, parce que t'es important pour elle. » Nouveau sourire. « Son bonheur, tu pourras le partager avec elle quand t'auras accepté ça. Sans ce travail sur toi et tes sentiments, au fond, ça n'avanceras pas. » Tu ricanes, gêné; depuis quand tu disais des trucs aussi profonds, toi ? « Enfin ça, c'est qu'mon avis. Je sais pas s'il est vraiment à prendre, tu sais. En plus j'ai de la bière russe dans l'pif, on sait pas, peut-être qu'elle est plus forte que celles d'ici.»
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Sujet: Re: огонь вины (chance) (#) Dim 3 Oct - 9:00
Chance prit la parole, après avoir cherché pendant longtemps à ne pas trop en dire, à ne pas s'en mêler, à rester à côté d'eux plutôt que de faire partie de leur duo, il se retrouvait à présent plongé contre son gré sans doute, dans cette famille. Une famille bancale, qui n'arrivait pas à s'identifier à une image connue par l'un, ou par l'autre. Que ça soit Reira ou Piotr, aucun des deux russes ne savaient vraiment ce que voulait dire le mot famille. Dans l'esprit du plus jeune, qui avait quand même pas mal regardé de films ou de séries, ou même la famille Maximoff, il arrivait à présent à se faire une idée précise. Notamment avec l'exemple des O'Brien qui partageaient sa vie depuis plus d'un an. Et puis, il y avait ce cocon qu'ils avaient réussi à créer, les uns avec les autres. Le mélange des O'Brien avec les Tsvetkov, avec Maxyne, avec Imrân. Ils avaient créer tous ensemble, quelque chose de fort, de précieux qui ressemblait à une petite famille, finalement. Et tout ça, c'était nouveau pour Piotr. Les paroles du pompier lui firent du bien, il n'avait pas l'air de lui en vouloir, il avait même plutôt l'air de le comprendre. Mais Piotr ne voulait plus se cacher derrière l'excuse de son passé, comme Chance l'avait lui-même comprit d'ailleurs, ou bien comme Maxyne tentait de le faire elle aussi de son côté, avec son propre passé. La jolie nageuse ne s'était jamais cachée derrière ce passé, alors pourquoi lui, il le faisait systématiquement ? « C'est pas que j'suis pas heureux pour vous hein » finit-il par lâcher, comme ça, avant de poser sa main autour de sa pinte. Il haussa les épaules « à vrai dire, y'avait pas mieux que toi pour elle, à mes yeux » avoua t-il alors, en enfonçant ses yeux dans les siens. Il laissa passer un peu de temps, avant de boire une grande gorgée de sa bière. « C'est juste que... j'viens de la retrouver et... et on n'est plus du tout les gosses qu'on était. » Avoua t-il le regard triste, cherchant à observer l'euphorie qu'il semble régner autour d'eux, à travers les sourires des gens. Quand ça ne va pas, quand on n'a pas le moral en général, on cherche à puiser cette force ailleurs, dans les autres, chez les autres. « On est des adultes, on bosse, on vit des relations de couple... on... » et il s'incluait dedans « on mène des vies d'adultes alors qu'on s'est quitté enfant ». Piotr ne parlait plus d'abandon, non, il parlait dorénavant de séparation, ce qui n'était peut-être qu'anecdotique pour tout le monde, mais qu'était une grande avancée pour lui. En fait, Piotr abordait simplement le sujet du temps qui passe, sans aucun contrôle, de cette fatalité à accepter la vie telle qu'elle était, même si c'était loin de nos envies, de nos rêves, de nos espérances, parce que c'est simplement comme ça. Que pouvait-il faire au juste ? Arrêter le temps ? Bloquer sa sœur, ou alors lui-même, dans une période juste parce qu'il a peur du changement ? Qu'il a peur de perdre le peu de repère qu'il lui reste ? Oui, bien sûr que c'est ça le véritable problème. Mais faut-il se condamner pour ça ? « Reira elle accepte tout par... par culpabilité, par amour, par... j'sais pas » il hausse encore les épaules, il boit encore un peu de bière, faisant mousser le dessus quand il la posa un peu trop brutalement sur la table entre eux. « Elle doit arrêter de faire ça » exigea t-il en enfonçant ses yeux dans ceux de Chance « si on doit grandir, elle doit arrêter de faire ça aussi » et pour ça, Chance allait aider. Naturellement, sans qu'il mette volontairement son grain de sel. Au fur et à mesure, ça changerait tout ça, n'est-ce pas ? « On nous a mis dans la vie de l'un et de l'autre sans nous laisser le choix, on s'est aimé tout de suite parce qu'on avait rien d'autre finalement... » lança t-il doucement, en fixant sa bière. Le seul choix conscient, a été le départ de sa sœur, loin de lui. « Aujourd'hui on se retrouve et... on a grandit, on est différents, on vivra plus sous le même toit comme avant... » il tique un peu, triste devant ces années gâchées, qui ne reviendront jamais. « Faut juste accepter tout ça, faut aller de l'avant » sourit-il. Parce que ça, c'était Imrân qui lui avait apprit à le faire, personne d'autre. « Mais j'suis content pour vous » sourit-il sincèrement. Il avait ses yeux plongés dans ceux de son ami « je sais que tu es quelqu'un de bien, je sais que tu l'aimes vraiment aussi » même s'il ne lui avait jamais dit. Il le voyait, le sentait, le ressentait. « Et puis comme ça, on est vraiment des frères maintenant » sourit-il encore plus. Il leva sa bière pour en boire une grande lampée, souriant à la blague de Chance à ce sujet et puis ajouta « et tu sais que j'te casserai la gueule si jamais tu lui fais du mal » limite provocateur.
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Sujet: Re: огонь вины (chance) (#) Jeu 28 Oct - 22:24
Le sujet était inévitable, et tu le savais bien en acceptant de retrouver le jeune russe ici. Ta relation avec Reira y passera forcément, et t'étais pas sûr du dénouement que la soirée trouverait. Alors t'essaye de faire attention, à tes mots, ne pas réveiller les maux du gamin qui se sentait déjà assez abandonné comme ça pour en rajouter une couche, ne pas lui donner c't'impression que sa sœur l'oubliait dans tes bras. Pourtant, c'est le sentiment que t'as quand même à un moment, maladresse de celui qui n'a jamais été très doué avec les autres, filtre presque inexistant entre la psyché et la voix, tu réfléchissais souvent après avoir parlé, et c'était probablement un de tes plus gros défauts. Alors t'essayes de rattraper le coup, parce que le môme, tu le connaissais depuis plus d'un an maintenant, et même si tu pouvais pas affirmer le connaître par cœur, t'en avais cerné une partie, du moins, tu l'espérais. Morceaux que tu recolles comme tu le peux, tu vois son visage s'adoucir, mirettes sereines. Et quand tes mots se perdent dans le goût de la bière, lui laissant une ouverture pour exprimer le fond de sa pensée, tu t'attend à ce que ça se passe mieux que tu ne l'aurais cru, finalement. Les papilles goûtent à nouveau la bière, rétines posées sur le visage de celui qu'était encore qu'un enfant. Ses confessions te réchauffent le myocarde, fond de pensée qu'il n'avait jamais exprimé avec toi, et qui te réconfortait. Ses révélation, tu les comprend bien. Parce que tu vis la même chose avec Loreleï, que t'as l'impression de ne plus la connaître alors qu'elle était ton tout, avant que tu t'en aille. C'était peut-être encore un peu différent, parce que tu ne voyais pas Loreleï avec qui que ce soit, pas certain d'accepter de la voir en couple, toi qui l'avait quitté quand elle n'était qu'une gamine encore plongée dans ses livres interminables. Tu laisses le silence peser, parce qu'il en avait sûrement besoin : t'avais parlé, t'avais eu la lumière sans qu'il ne t'interrompe, et maintenant, c'était sur lui qu'elle était braquée. Clignes des yeux quand il reprend; tu ne comprenais pas vraiment ce qu'il voulait dire : est-ce que ce n'était pas ça, le rôle d'un ainé ? Accepter les plus jeunes, les conforter et les réconforter ? Elle ne le faisait pas par dépit, mais parce qu'elle en avait envie, et parce qu'elle savait qu'il en avait besoin. Et toi, tu la connaissais assez pour savoir que s'il allait trop loin, elle ne le laisserait pas faire; parce que la jeune fille avait aussi grandit. C'est un sourire tendre qui vient scinder ton visage, contemplant la volonté de Piotr : il n'en démordra pas, il était prêt à tourner une page, à avancer dans sa vie d'adulte, laisser Reira faire des pas dans la sienne. « Il faut te dire que d'autres souvenirs vont se créer, peut-être même qu'ils seront meilleurs encore que ceux que vous avez raté. » tu t'autorises à lui lancer, conaissant la difficulté de s'entendre quand on est enfants: la différence d'âge joue, et même si on s'aime éperdument entre frères et sœurs, les générations diffèrent beaucoup, ne s'accordent pas toujours. C'est en grandissant que de nouveaux liens se tissent, plus proches parfois, plus complices. Parce qu'on arrive à mieux comprendre l'autre, que la vie est déjà bien entamée. Il réitère, qu'il est content pour toi et sa sœur, et tu souris. Forcément. Moue accordée quand il évoque tes sentiments pour elle, jusqu'à rire quand il vous dit frère. La main que tu avances pour toucher son épaule, tape fraternelle qui vient sceller le début d'une nouvelle relation. « et tu sais quoi ? j'te laisserais me casser la gueule si jamais je lui fais du mal, parce que j'aurais été le plus gros con de l'histoire. p'tit frère. » Tu souris, œillade taquine venant porter tes derniers mots, levant ta bière à la sienne pour trinquer à nouveau, à vous deux.
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Sujet: Re: огонь вины (chance) (#) Sam 4 Déc - 11:07
Chance avait une facilité déconcertante, aux yeux du jeune russe, de toujours trouver les mots justes à son égard. Comme s'ils étaient unis dans des sentiments communs, ressentis à deux époques et dans deux vies bien différentes. Chance est plus âgé, il a plus d'expérience, plus d'histoire à raconter. Piotr aime être à son contact, parce qu'il a l'impression d'apprendre à chaque fois quelque chose de nouveau. Et pas sur le plan scolaire, mais bel et bien de la vie. Là où un frère, un cousin, un père, un oncle, aurait pu faire partie de son entourage pour lui transmettre des conseils avisés, qui lui seront réellement utiles, il avait trouvé son Chance. Et comme deux membres d'une même famille pourraient être, ils attendaient toujours le dernier moment pour se dire les choses. Comme si avant cela, l'égo devait cogner l'autre, jusqu'à ce que toute la colère soit épuisée. C'était comme ça que ça fonctionnait entre eux, parfois le ton montait tout de suite, comme à Noël l'an dernier, mais tout ceci était désormais réservé aux livres du passé. Là, autour de cette table de ce pub, à l'ambiance surchauffée, il ne s'agissait que de deux amis, deux frères, qui enfin, parlaient à cœurs ouverts pour écrire une histoire commune dans le présent, qui continuera à l'avenir. Les deux hommes retrouvent leur sourire et Piotr baisse légèrement la tête, acquiesçant aux paroles du pompier, tandis que la main de ce dernier vient s'abattre sur son épaule. Le rire du plus jeune se fait entendre, alors que soudainement, Chance évoque leur relation à travers un seul petit mot. Dans le cœur de Piotr, ça explose, ça brille, ça illumine, ça réchauffe, ça réconforte et ça donne de l'espoir. Ses yeux se relèvent de leurs bières, pour croiser malicieusement le regard du plus âgé. Il sourit, comme l'enfant qu'il est au fond de lui. Il se sent chanceux et heureux de pouvoir ressentir cette émotion. Lui, l'enfant dont presque personne ne voulait au départ et dont personne n'a voulu même après. Non. Il ne devait plus dire cela, ni penser comme cela. Oui, il avait ressenti le sentiment d'abandon, plus d'une fois. Il connaissait la perte, le manque, la cruauté de voir les autres heureux dans quelque chose que lui, ne connaîtra jamais. Pourtant, malgré tout ça, la Vie semble vouloir lui faire un cadeau. Peut-être pour le féliciter d'avoir tenu bon jusqu'à maintenant ? Peut-être pour l'aider à maintenir ce cap ? Mais ses proches, telles que Maxyne, Chance ou Lo... représentent à ses yeux, de véritables trésors. Des trésors précieux qu'il ne veut pas perdre et qui font sa fierté. Sa main se pose sur le bras de son ami, dont la main est toujours sur son épaule. Souriant, Piotr fini pudiquement par hocher la tête à la positive avant de dire « tu as raison ». Avant de laisser sa main revenir à sa bière pour en boire une gorgée âpre. Ce n'est pas si évident pour un russe de prononcer ces quelques mots, mais Piotr n'a aucune gêne à le faire avec Chance. Il a beaucoup apprit à son contact, en se calquant à cet exemple qui n'est pas parfait, mais qui a le mérite d'être là. Loyal et fidèle. Piotr sait que Chance ne le laissera pas tomber, et du coup, il sait aussi que s'ils sont autour de cette table, c'est qu'il ne laissera pas tomber sa sœur. Alors c'est ainsi que s'écrira leur histoire ? Une belle histoire, chaotique, où les destins se mêlent, comme si tout était écrit à l'avance. Qui aurait pu parier que de tels liens existaient en ce monde, quelque part, pour de vrai? Qui aurait pu croire à une telle beauté, après autant de souffrance ? Mais le plus jeune, ne désirant pas épiloguer sur ses sentiments, retrouvant sa timidité masculine, il annonça d'un coup de menton le jeu de flèchette accroché au mur, derrière Chance « ça te dit de te prendre une raclée ? » attendant sa réponse en jouant de l'un de ses sourcils, avant de continuer dans sa langue natale « брат »*
HRP : Désolé pour l'attente de cette réponse, j'espère qu'elle te conviendra * frangin
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Sujet: Re: огонь вины (chance) (#) Jeu 23 Déc - 16:34
Tu penses chaque syllabe, chaque mot que tu prononces ce soir et qui rejoint la cochlée du jeune russe. Et encore plus ceux qui concernaient sa sœur. Tu serais incapable de te tenir devant lui et le regarder dans les yeux si tu osais lui mentir à propos de l'étoile filante qui guidait des pas depuis plusieurs semaines, qui hantait tes songes depuis des mois, qui était promise à ta vie depuis des années. Alors évidemment qu'il aurait ton autorisation pour te détruire la face si tu en venais à blesser sa sœur; parce que tu comptais pas la détruire encore plus qu'elle ne l'était : toi, t'étais là pour réparer ses blessures, panser ses plaies, et l'aider à cicatriser, vivre avec les marques indélébiles qui orneraient sa chair et feraient d'elle la nouvelle Reira. Et si tu manquais à cette promesse que tu te faisais depuis que tu l'avais retrouvée, alors tu mériterais tout ce que Piotr pourrait t'infliger. Tu sens l'attitude du gamin changer du tout au tout en quelques centièmes de secondes, l'épaule sur laquelle ta main se trouvait encore, se détendre, et une lueur nouvelle naître dans ses pupilles. Et ça te réchauffe le cœur, te remplit le bide de joie. Les soucis semblaient s'être envolés à la prononciation de quelques petits phonèmes, les âmes plus légères. Ça te rassurait, toi qu'appréhendais cette rencontre; les derniers mois n'avaient pas été simples pour Piotr, tout s'était enchaîné, et t'avais pas été des plus doux le peu de fois où vous vous êtes vus. Il avait fallut quelques longues semaines pour que tout rentre dans l'ordre; même si c'était peut-être trop t'avancer que d'imaginer que tout allait mieux d'un simple claquement de doigts. Pourtant, c'était bien l'impression que ça te donnait, et t'avais un bon pressentiment pour la suite. T'avais envie de profiter de la soirée, profiter de ton ami aussi, ton p'tit frère. T'en oubliais presque l'envie hâtive de raconter le déroulement à Reira; tu finiras bien par le faire, mais t'y pensais à peine, profitait de l'instant sans te préoccuper de l'avenir qui souriait déjà. Résonnent ses paroles dans ton esprit pour figer le sentiment que tout rentrait dans l'ordre, que tout irait mieux maintenant que vos cœurs s'étaient ouverts, avaient abattu les murailles de fer qui s'étaient érigé et avaient forci avec le temps et votre éloignement. Il n'avait fallut que quelques mots, peut-être un seul, pour qu'elles s'écroulent toutes en même temps : la force ne résolvait pas tout, et cette discussion en était la preuve. Tu imites le russe en prenant une gorgée de ta bière avant de te retourner face à sa proposition, toisant le jeu de fléchettes, un éclat de rire au bout des lippes. « J'te suis mec, montres moi c'que tu vaux. » Tu poses ton verre avant de te lever, la détermination dans l'oeil, avant d'arquer un sourcils. « Par contre, c'est pas parce que je sors avec une russe que je suis soudainement bilingue... » tu secoues la tête, claque gentiment une main dans le dos de Piotr et vous dirige vers le jeu, récupère les fléchettes qui attendaient patiemment qu'on les prenne pour tendre son jeu à ton adversaire. « Mais tu sais, j'veux bien que tu m'apprennes deux-trois trucs. On sait jamais, si j'ai à épater ta sœur un jour, ou que je dois prouver ma valeur en combattant un ours... » d'abord l'air très sérieux, tu éclates ensuite de rire avant de laisser place à ton beau-frère, honneur aux plus jeunes.
t'inquiètes pas petit chat c'était nickel je pense qu'on peut conclure par cette réponse ou la prochaine si ça te va ?