les informations en vrac
(01.) Arlo est né et a été élevé dans une famille aimante. Premier - et seul - garçon de Kenneth et Charlotte Mehrtens, il a deux petites sœurs, Siam (trois ans de moins que lui) et Cali (huit ans de moins que lui). D’ailleurs, Siam et Arlo disent parfois en plaisantant que Cali n’était sûrement pas prévue au programme. Du fait de leur différence d’âge, Arlo a toujours entretenu une relation différente avec ses deux soeurs. Siam était plutôt sa complice, son alliée, son soutien inaltérable. En ce qui concerne la benjamine, du haut de ses huit ans, Arlo s’est immédiatement senti comme investi d’une mission divine : celle de la protéger.
(02.) Arlo a vécu la majeure partie de sa vie à Porirua, une ville côtière située à environ vingt kilomètres au nord de Wellington. C’est un endroit où il fait bon vivre, où on peut observer le coucher de soleil en s’installant au port, où il se souvient avoir joué sur la plage quasiment tous les jours avec ses cousins et avec le chien de la famille, où il pouvait partir à pied de la maison pour aller s’acheter à manger au fast-food du coin de la rue. Il a toujours aimé cet endroit où il se sent chez lui, au bord de l’eau, entouré de sa famille. Et il en garde de très bons souvenirs.
(03.) Les Mehrtens ont déménagé à Island Bay, pour se rapprocher de leur lieu de travail, lorsque Arlo était un pré-adolescent. Il aurait voulu rester à Porirua, sa ville, pour ne pas être déraciné ni séparé du reste de la famille. En même temps, Island Bay ne se trouve pas bien loin. Et c’est aussi une ville côtière, seulement plus petite. Quand il a eu dix-huit ans, il s’est installé sur le campus de l’université, à Wellington. Il savourait là sa nouvelle liberté, sans compter toutes les possibilités d’activités de la capitale. Arlo aimait particulièrement prendre le funiculaire pour la vue surplombant ville et océan.
(04.) Les Mehrtens sont une famille relativement connue, notamment parce que le père d’Arlo évolue dans les sphères politiques de Wellington. Encore aujourd’hui, Arlo serait incapable d’expliquer ce qu’il fait exactement ; il sait seulement que son père fait actuellement partie des cent-vingt parlementaires directement élus au suffrage universel. Sa mère, elle, est médecin urgentiste à l’hôpital de Wellington. Arlo n’a donc jamais manqué de rien, peut-être même qu’il a été un peu trop gâté quand il était plus jeune. Néanmoins, il a été aussi élevé avec certaines exigences relativement sévères.
(05.) Comme beaucoup de petits garçons néo-zélandais, Arlo a touché son premier ballon de rugby en même temps qu’il commençait à courir sur la plage. Bien sûr, c’était un ballon adapté, un ballon d’enfant, offert par ses grands-parents. Mais en grandissant, encore une fois comme beaucoup d’autres garçons, ça lui est resté. Il jouait presque tous les après-midis, à l’école, entre l’âge de six et dix-huit ans. Comme une autre branche connue de sa famille, son père le poussait à essayer de jouer en professionnel, mais Arlo n’a jamais beaucoup eu l’esprit de compétition. En plus, il n’existe sûrement aucun pays au monde où il est aussi difficile de percer.
(06.) Depuis tout petit, Arlo est passionné par la culture néo-zélandaise et maorie, sa culture. Il a toujours aimé visites les villages maoris, s’intéresser à leurs traditions, en apprendre plus sur leur manière de vivre. Ses parents l’ont donc inscrit dans une école bilingue comme il en existe en Nouvelle-Zélande. Et comme il s’est toujours passionné pour l’histoire et l’art, particulièrement celle de son pays, c’est tout naturellement qu’il s’est tourné vers ce cursus à l’université de Wellington. Il n’a d’ailleurs jamais regretté ce choix, puisque c’est celui qui lui correspond tout à fait.
(07.) C’est à la faculté qu’Arlo a rencontré la femme de sa vie. Il avait déjà eu des amourettes avant, mais rien de semblable. Dès la première fois qu’il l’a vue, il y a eu quelque chose, il s’est senti attiré par elle. Pourtant, il a mis longtemps avant de comprendre que c’était plus, beaucoup plus que ça. Ils ont été amis, se voyant de temps à autre au cours de soirées avec des camarades de l’université, bavardant ensemble mais sans plus, jusqu’à ce qu’ils franchissent le cap en juin 2016. Ils ont alors vingt-et-un ans. C’est avec elle, avec Laya, qu’Arlo a compris ce qu’était l’amour, le vrai.
(08.) Entre Laya et Arlo, les choses avancent vite. Mais ils ont une bonne raison pour ça : ils ont tous les deux compris. L’un avec l’autre, c’est une évidence, pure, simple, évidente. Néanmoins, cette relation n’est pas du goût de son paternel qui a bien d’autres ambitions pour lui. Lorsque un ultimatum lui est lancé, le jeune homme n’hésite pas un seul instant. Il part avec Laya et ils emménagent ensemble à Porirua en août 2016, dans une maison au bord de l’océan qu’ils affectionnent tous les deux. C’est le début d’une nouvelle vie qu’ils construisent tous les deux, un départ bienvenu et heureux.
(09.) L’évidence se renforçant de jour en jour, Arlo demande la main de Laya, symboliquement le 4 juin 2018 - ça fait pile deux ans qu’ils sont en couple. Il forme un coeur avec des fleurs sur la plage, essayant d’être le plus romantique possible. Au cours de cette journée qu’il a préparée avec soin, le jeune homme tente aussi d’intégrer autant d’éléments de la culture indienne qu’il peut. Il sait que ça manque à Laya. Et lorsque elle lui dit oui, il est alors le plus heureux des hommes. Comme leurs familles ne sont pas pour leur relation et leur union, ils se marient en petit comité le 14 août 2018 et c’est la plus belle journée de sa vie.
(10.) Pendant ses études, Arlo a longtemps hésité quant à son choix de carrière précis. Même dans la culture et le patrimoine, les possibilités sont infinies. Il a envisagé de devenir archéologue, avant de finalement se décider pour conservateur du patrimoine. Il a trouvé du travail au musée de Wellington, où son rôle est d’étudier, de classer, de converser, d’entretenir et de mettre en valeur oeuvres d’art et archives. Son objectif : les transmettre aux générations futures. Arlo a toujours bien aimé son travail, d’autant plus que le musée de Wellington est vaste et absolument passionnant.
(11.) Tous les matins de semaine, Arlo faisait donc le trajet de Porirua à Wellington pour aller travailler. Ça ne l’a jamais vraiment dérangé, même s’il préfère le week-end, quand il peut rester à la maison avec sa femme. Leur vie est simple et c’est ce qui lui plaît : ils cuisinent ensemble, ils marchent sur la plage tous les soirs, ils prévoient des voyages, ils discutent de leur boulot respectif et ils font des projets de vie. Ils évoquent l’idée d’avoir des enfants, c’est quelque chose qu’ils veulent, fonder leur propre famille - et ils commencent à se sentir prêts. Même si le mariage parfait n’existe pas, Arlo est heureux.
(12.) Seulement, la vie s’en mêle, pour troubler leur tranquillité. En novembre 2020, alors que Laya est à l’étranger pour son travail de journaliste scientifique, Arlo prend la mer en compagnie d’autres personnes. C’est un habitué de l’océan, mais ce jour-là, la météo est mauvaise. Il glisse et tombe à l’eau et, malgré les efforts des autres personnes présentes, n’est pas retrouvé dans l’immédiat. C’est seulement des jours plus tard, alors que la nouvelle de sa disparition tourne en boucle aux informations locales, qu’il est repéré, échoué sur une plage. Il atterrit à l’hôpital de Wellington, où sa famille est aussitôt prévenue.
(13.) C’est donc auprès des siens qu’Arlo se réveille, et non en compagnie de sa femme. Et d’une certaine façon, c’est sans doute mieux. Parce qu’au cours de son accident en mer, si Arlo en est ressorti sain est sauf, il est en revanche arrivé d’autres ravages à son corps et plus précisément à son cerveau : le jeune homme souffre d’amnésie partielle. Sous le choc, traumatisé, Arlo a oublié les cinq dernières années de sa vie. Il ne sait pas qu’il est marié, ni qu’il est en froid avec sa famille. Et ses parents en profitent, sa mère médecin peut donner des recommandations et son père est soulagé de retrouver son fils.
(14.) Après l’hôpital, Arlo se retrouve chez ses parents, où il est censé se reposer. Et effectivement, sa famille fait tout pour bien prendre soin de lui. Seulement, ils lui cachent la vérité, à savoir qu’il a une femme qui le rend heureux. Si d’autres leur demandaient, ils disaient que c’était pour préserver leur fils. En effet, après ce qu’il a traversé, il ne faut pas lui imposer de choc psychologique, il est préférable de le laisser retrouver la mémoire en douceur. Ils affirment donc le faire pour son bien alors qu’en réalité, ça arrange plutôt leurs affaires. L’ambiance à la maison est parfois pesante sans qu’Arlo comprenne pourquoi.
(15.) Au milieu de tout ça, Arlo se sent parfois perdu. Il garde d’excellents souvenirs de ce qui s’est passé jusqu’en 2016, mais après c’est le flou total, comme s’il venait tout juste de se réveiller après cinq ans de sommeil. Il demande des photos et pose des questions, mais sa mère insiste pour qu’il se repose et prenne son temps. S’il est reconnaissant que les siens prennent soin de lui, Arlo apprécie tout particulièrement les moments qu’il partage avec sa petite soeur. Mae, adolescente qui semble manifester des envies de rébellion envers leurs parents mais passe volontiers du temps avec lui, est son rayon de soleil dans cette tempête.
(16.) Plusieurs mois après, Arlo va mieux, mais malgré son travail, il n’a pas encore retrouvé la mémoire. Ça n’a pas été facile, parce qu’il a dû réapprendre beaucoup de choses. Il a aussi passé beaucoup de temps enfermé pour se reposer, alors qu’il aime profiter de la nature et de l’air frais. Pendant quelques semaines, il n’a pas osé s’approcher du bord de la mer. Mais il se sent désormais un peu plus libre, surtout depuis qu’il a trouvé un nouveau travail. Heureusement, il n’a pas oublié ce qu’il a appris… Il a donc décroché le même poste de conservateur du patrimoine, mais cette fois au musée d’Island Bay. C’est moins passionnant, mais il est content.
(17.) En revanche, Arlo sait désormais qu’il est marié. Il a rencontré Laya sur la plage un jour, par le plus grand des hasards. Puis la vérité a été dévoilée lors d’un gala de charité, par une maladresse de connaissances communes. Le flou s’est fait… Avant que Laya ne l’éclaire. Elle lui a tout raconté, leur histoire, mais aussi pourquoi elle n’était pas là quand il a failli se noyer et le parcours du combattant mené pour tenter de le retrouver. Il a reçu beaucoup d’informations d’un coup, mais le voile s’est aussi levé sur un certain nombre d’éléments. Il y a encore beaucoup de choses qu’il ne comprend pas, mais au moins il connaît la vérité.
(18.) En ce beau mois de juillet 2021, Laya s’apprête à accoucher. Arlo et elle vont avoir des jumeaux, un garçon et une fille. Arlo est heureux, même s’il ne comprend pas encore très bien quelle est sa place au milieu de tout ça. Les retrouvailles avec Laya sont relativement récentes et, même s’ils sont mariés, ils ne sont pas en couple à l’heure actuelle. Mais bien entendu, ça n’empêche pas Arlo de vouloir être présent. Tout naturellement, il manifeste le désir de faire partie de leur vie, de celle des jumeaux, de celle de Laya. En quelque sorte, ils vont former une famille, même si c’est compliqué, même si leur situation n’est pas très classique.
(19.) Depuis qu’il a compris que ses parents lui ont outrageusement menti pendant plusieurs mois, Arlo a voulu déménager. Il les a confrontés et n’a pas supporté leur hypocrisie, même s’il n’est plus en froid avec eux comme il l’était au moment de son mariage. Seulement, leurs relations ne sont pas non plus au beau fixe et il était beaucoup mieux qu’il retrouve un chez-lui. Petit à petit, Arlo reconstruit sa vie, parfois avec l’aide de Laya, tout en se demandant si tout redeviendra un jour comme avant. Et ensemble, ils ont préparé leur maison de Porirua pour qu’elle puisse accueillir les deux bébés.
(20.) Parmi les choses qui font du bien à Arlo, il y a : le rugby qu’il pratique dans un club amateur de Wellington, la cuisine indienne végétarienne de Laya, le jazz qui le calme, les marathons Marvel ou Harry Potter avec ses petites soeurs, la présence d’animaux parce qu’il les affectionne beaucoup, les road trips sur les magnifiques routes néo-zélandaises, les représentations théâtrales avec son meilleur ami Tao, les sports nautiques (le wakeboard, le wingfoil, le stand up paddle ou encore le rafting), la pratique du piano, le bricolage, les activités culturelles évidemment ou encore traîner sur les pages Instagram de musées.