les informations en vrac
Marley, elle a cette conscience d'un monde déchu, et cette envie de le remettre sur pied.01/ Marley est une femme particulièrement engagée. Elle ne supporte guère les injustices de ce monde, d'autant plus qu'à force de voyager, elle a pu prendre conscience de faits anormaux.
La pauvreté et l'éducation des filles sont des sujets qui la touchent beaucoup. À l'heure actuelle, elle parraine trois jeunes filles pour leur permettre d'aller à l'école malgré leurs faibles moyens. La néo-zélandaise a fait la rencontre de chacune de ces familles en Afrique, et un sentiment de puissance s'est emparé d'elle. Elle savait dès lors qu'elle pouvait faire quelque chose, quitte à travailler davantage pour aider autrui. Parce que Marley, c'est ce genre de personne. Altruiste et généreuse. Elle a eu cette chance formidable que ses parents aient l'argent pour lui donner l'opportunité d'étudier et de faire ce qu'elle voulait. Alors, pourquoi ne pas répercuter tout cet amour qu'elle a reçu ?
02/ Mea culpa. Elle est une véritable viandarde. Pourtant, en découvrant davantage les
maltraitances animales et en peaufinant le sujet, elle a fini par s'engager dans cette lutte compliquée et complexe. Afin de ne pas encourager les abattoirs malveillants, elle achète dorénavant les produits animaux dans des boucheries locales qui se veulent honnêtes les unes et les autres. Elle veille également à ne pas en manger trop souvent. Seulement une ou deux fois toutes les deux semaines. Sinon, le reste du temps elle se rend dans des épiceries proches pour y acheter ses fruits et légumes. Dans son appartement, elle fait même pousser des fraises. Le plus important n'est pas forcément d'entrer dans des extrêmes (la science prouve que la viande demeure nécessaire, notamment aux plus jeunes) selon elle. Mais bel et bien de faire preuve de vigilance et de respect envers tout être vivant. Cela inclut inévitablement les végétaux. Parce que, oui,
une forme de maltraitance environnementale existe tout autant. Cela passe par une surconsommation de ce que la Terre peut produire en une année. De toute cette pollution, de cette tendance qu'ont les gens à manger des produits venus de loin par prétexte qu'ils veulent des abricots toute l'année. C'est un grand non pour elle.
Mangez locavore, putain de merde ! hurle-t-elle souvent.
03/ Entre la pauvreté, l'éducation des filles et la maltraitance animale, Marley a une cause qui lui tient énormément à cœur : les
féminicides. Elle est effrayée à l'idée d'apprendre, un beau jour, que l'une de ses proches se soit faite tuée après avoir été longuement battue. La trentenaire ne fait aucune généralité. Un simple exemple : son père est un héros pour elle. Il n'a jamais levé la main sur une femme. Elle part donc du principe que les hommes ne sont pas tous mauvais, que les femmes peuvent aussi être à l'origine de violences conjugales sur leurs époux. Dans le même registre, les
inégalités entre les genres lui font grincer des dents. À quel moment une femme touche moins qu'un homme pour exactement le même job ?
04/ La néo-zélandaise se surmène dans ses luttes contre ce monde en perdition. Elle le sait, mais cela n'y changera rien. Il faut toujours en faire plus pour tenter d'obtenir des résultats concluants. Et de préférence, positifs. Elle est comme tout le monde au fond, si ce n'est qu'elle fait extrêmement attention à ce qu'elle consomme, à l'argent qu'elle dépense. Elle a un mode de vie qui lui octroie cette infime chance de faire ce qui lui plaît, autant en profiter dans ce cas-là.
Marley, elle est touche-à-tout, une manuelle comme il en manque parfois.05/ Elle en rit rien que d'y penser.
Marlou, ma puce, écoute-nous. En faisant de grandes études, tu auras forcément une belle vie. Ses parents ne sont pas du genre mauvais. Elle les aime profondément et n'a pas de soucis d'entente avec eux. En revanche, les études sont un sujet tabou dans sa famille. Du moins, avec elle. Dès que quelqu'un lance cette conversation, des cris fusent de partout. Elle s'est souvent disputée avec eux parce qu'elle refusait catégoriquement de faire de grandes études. Ils la voyaient avocate ou chirurgienne. Elle, étant plus jeune, rêvait de devenir militaire. De s'engager pour la Nouvelle Zélande et de protéger les habitants de ce magnifique pays. Alors, non,
Marley n'a jamais été tournée vers les études d'aussi loin que remontent ses souvenirs. Elle n'est pas stupide, au contraire. Mais, c'est simplement une manuelle plus qu'une intellectuelle. Même si, véridique,
elle est super douée en mathématiques.
06/ Gamine, elle se souvient avoir prêté main forte à un oncle paternel. Il bossait souvent sur de vieilles voitures de collection et en prenait grand soin.
Il lui a donné le goût de se débrouiller avec ses mains, de faire de la mécanique et de finir toute sale. Un vrai garçon manqué à cette époque. Quand elle regarde des clichés d'elle à huit ans, elle rigole. Elle se revoit avec sa casquette à l'envers sur un vélo bleu.
07/ Aux alentours de ses douze ou treize ans,
elle commence à donner des coups de main par-ci par-là. À commencer par Josephine, une femme d'une soixantaine d'années en fauteuil roulant et avec un immense jardin. Personne ne souhaitait l'aider, alors
Marley s'est improvisée jardinière du dimanche. Tous les dimanches, après la messe, l'adolescente courait voir madame Josephine pour lui donner un coup de main. En échange, la dame lui offrait du gâteau au chocolat fait maison. Une bonne paye pour un travail difficile. Parce que son jardin était tout de même immense, et il était nécessaire de prendre soin de toutes ses fleurs. Finalement, son aventure de jardinière a été arrêtée par le décès tragique de Josephine, quatre ans plus tard. Cancer en phase terminale, une maladie affreuse. Marley se rappelle encore aujourd'hui avoir prié le Seigneur de récompenser cette généreuse femme sans famille, de la baigner de sa lumière divine.
08/ Son père lui apprend très tôt à bricoler. Que ce soit la plomberie, l'électricité, la peinture ou la mise en place des fondations et du plâtre, elle a touché à un peu tout. Même le bois pour ainsi dire, elle aimait énormément le travailler aux côtés d'un ébéniste. Sa première fabrication étant une table de chevet en frêne. En bref, dès qu'il fallait retaper une maison, Marley était la première à s'agiter pour donner un coup de main. Elle ne prétend pas être la meilleure. Au contraire, elle en apprend encore tous les jours. Mais, elle sait se débrouiller avec un tournevis et des saignées (en électricité, parce que non, elle n'est pas bouchère).
09/ En arrivant au lycée, elle décide de se trouver un petit boulot sympathique. Là où beaucoup font du babysitting, elle, elle s'oriente vers le
soutien aux personnes âgées en les aidant à réaliser des tâches manuelles. Comme reboucher des trous, se charger de la réparation d'une ampoule ou installer une cuisine. Pour ainsi dire, Marley a même effectué des tâches ménagères comme remettre à neuf le lino ou déboucher un siphon pour éviter à quelqu'un de payer fin cher pour si peu. Elle se souvient avoir installé, un jour, du parquet chez un vieux monsieur parce que le sien n'avait pas été placé correctement. À chaque fois, ils la remercient d'un billet et d'une pâtisserie.
Marley, elle a le goût du voyage et le désir de se construire un nid douillet.10/ À la suite de l'obtention de son diplôme du secondaire,
Marley quitte Island Bay et la Nouvelle Zélande. Elle rêve simplement de voyager à travers le monde et de le découvrir davantage. Son premier choix n'est autre que l'Afrique où elle parraine une première enfant et rencontre sa famille. Cela ne dure que deux semaines, mais celles-ci furent fortes en émotion. Finalement,
elle s'envole vers le Mexique, le lieu d'origine de son père. Heureuse de rencontrer d'autres membres de sa famille, elle se trouve un boulot de mécanicienne dans le garage de son grand-père paternel. Durant son temps libre, elle visite le Texas et l'Argentine. Il faut savoir que, à ce moment,
Marley est bilingue : elle parle couramment autant l'anglais que l'espagnol. Notamment dû au fait que son père lui parlait souvent en espagnol. Après quatre ans au même endroit ((
dix-huit à vingt-deux ans environ)), elle déménage.
11/ Aux alentours de ses vingt-deux ans, Marley prend la difficile décision de ne pas stagner au Mexique. C'est une véritable globe-trotteuse et rester au même endroit trop longtemps ne la fait pas assez vibrer. Alors,
elle s'aventure en Colombie et prend des risques selon ses parents. Mais, en toute honnêteté, elle s'en fiche. Elle veut découvrir du pays. Là-bas, elle trouve un travail de peintre en bâtiment. Un métier qui la change quelque peu des voitures à longueur de journée. La néo-zélandaise se sent bien en Colombie. Seulement, elle ressent assez vite le besoin d'expérimenter de nouvelles choses.
12/ Un peu avant ses vingt-quatre ans,
elle emménage à Madagascar. Durant ce temps, elle apprend à parler suffisamment bien malgache et français pour se débrouiller et devenir serveuse dans un restaurant bas de gamme. Cette nouvelle aventure lui plaît grandement. Elle rencontre même un islandais venu vivre à Madagascar et avec lequel elle entame une idylle. Marley ne considère d'ailleurs pas la fin de leur relation comme un échec. Au contraire, elle ne ressentait plus le besoin d'être en couple, elle voulait retrouver une certaine forme de liberté. Alors, de nouveau, elle prend un nouveau départ.
13/ Vingt-cinq ans,
elle embarque à Singapour. Marley ne ressent aucune réelle attache, elle ne prend pas plaisir. Ce n'est pas faute de trouver un job en tant que maçonne. M'enfin, elle a cette envie au fond de ses tripes de rentrer à la maison.
La Nouvelle Zélande lui manque. Comme à son habitude, la jeune femme écoute son besoin et démissionne. Elle s'envole pour Island Bay.
14/ Island Bay et les retrouvailles. En rentrant chez elle,
elle postule en tant que serveuse dans un café. Elle a un peu moins de vingt-six ans à cette époque. Une surprise lui a fait prendre conscience d'à quel point certaines choses, certaines personnes, lui avaient cruellement manqué.
Celeste, sa meilleure amie, était juste là en face d'elle. À rejoindre les rangs des serveurs de ce café peu moderne. Elles étaient inséparables durant le lycée. En fait, Celeste avait même entamé une relation amoureuse avec sa demi-sœur. Malgré tous ces souvenirs, ces bons moments,
Marley n'a rien osé faire. Elles avaient perdu le contact après son départ à l'étranger, et la néo-zélandaise avait du mal à se dire qu'elle pouvait parler avec Celeste comme avant. Leurs échanges furent cordiaux, mais classiques et d'une banalité affligeante. Chaque fois qu'elle se levait le matin pour aller travailler, elle s'encourageait pour lui parler, pour renouer. Qui aurait cru que ce serait aussi difficile d'entrer de nouveau dans la vie d'une personne pour quelqu'un qui, comme Marley, allait et venait dans divers pays sans se prendre la tête.
15/ Durant de nombreux mois, Celeste et elle s'adressaient la parole sans franchir une certaine limite. Marley n'avait de cesse de se ronger les sangs. Elle avait même discuté de ce dilemme à son père en lui avouant qu'elle avait été terriblement heureuse de revoir sa meilleure amie. Mais, ensuite,
rien. Rien ne lui sortait de la gorge, elle était comme paralysée de l'intérieur. Pourtant, quelque temps plus tard,
Marley a appris la nouvelle : Celeste avait accouché d'un petit garçon. Elle choisit ce moment pour amorcer un rapprochement entre elles, pour tenter de renouer et de redevenir deux amies aussi proches qu'avant. Découvrant le statut de mère célibataire de Celeste, la globe-trotteuse lui a proposé de lui donner un coup de main. Elle n'avait jamais fait de babysitting et n'était elle-même pas mère. Malgré tout,
elle avait envie de s'impliquer dans la vie de sa meilleure amie, sans doute pour rattraper toutes ces années perdues. Et, bon sang, qu'est-ce qu'elle en est heureuse maintenant ! Sans cette grossesse, sûrement auraient-elles définitivement perdu leur amitié. Marley remercie souvent le Ciel de lui avoir permis de retrouver cette relation. Celle à laquelle elle tenait tant, celle qui importait énormément à une époque lointaine et qui le demeure aujourd'hui. Celeste est ce baume au cœur pour la touche-à-tout. Par sa simple présence, elle lui rappelle que rien n'est impossible.
Le vrac dans la tête, une nouvelle aventure sur Island Bay.16/ Après quelques années de loyaux services dans ce café d'Island Bay, ce dernier a été mis en vente. Une déception pour la néo-zélandaise qui espérait ne pas arrêter son aventure là. Pourtant,
rien ne s'arrête et tout reprend. Aux côtés de sa meilleure amie, Celeste, et de la pâtissière Alice Pankhurst,
elles achètent ensemble le café. Elles décident de moderniser les lieux durant Décembre 2020 afin qu'il soit prêt pour son ouverture officielle. Celle-ci ayant alors lieu en Janvier 2021 avec une certaine nouveauté. Si le café continue d'être vendu, des pâtisseries ont été ajoutées. Et Marley l'admet volontiers : Alice a un talent fou dans ce domaine. Cette nouvelle aventure, récente, se propose à elle et lui apporte de nouvelles responsabilités. Être co-associée d'un café n'est pas toujours très tranquille. Pour le moment, ça lui plaît.
17/ Marley aime s'amuser, être heureuse et vivre au jour le jour. En ce moment, elle se convainc que c'est bel et bien ce qu'elle désire le plus au monde. Une forme de liberté prétendument inaccessible qu'elle touche depuis un certain temps.
Et si, dans le fond, elle voulait autre chose ? La trentenaire ne parvient pas à se l'avouer, mais ses nouvelles responsabilités lui ont chamboulé l'esprit. Elle prend tout à la légère et profite de chaque instant. Or, en participant à l'achat et la gestion du café, ne commence-t-elle pas à devenir une personne plus sérieuse, plus mature ? Si. Et là est le problème. À voir le bout de chou de Celeste et son nouveau petit,
Marley s'interroge sur sa descendance. Inexistante, évidemment. En fait, elle se questionne sur son envie de se poser réellement, de fonder sa propre famille. Elle n'en sait rien. Ces derniers temps, elle est perdue. Alors, elle n'a de cesse de se répéter
qu'elle doit profiter, s'amuser, et qu'elle n'a qu'une vie après tout.
Davantage encore sur la Salazar.18/ La famille est une notion importante chez les Salazar, des mexicains. Pour autant, Marley est surtout tournée vers ses envies et ses propres intérêts sans entrer dans des phases d'égoïsme pur. Au contraire, elle a été élevée par ses parents dans une optique de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. Ses engagements actuels et sa tendance à militer pour les causes qui lui tiennent à cœur en sont la preuve.
La famille, c'est surtout un amas de problèmes. Quand elle était encore jeune, une adolescente est arrivée dans son foyer, à Island Bay. La fille venait de perdre son père. Et était en fait sa demi-sœur. Il se trouve que sa mère, ancienne hôtesse de l'air, a rencontré son père dans les airs, laissant entrevoir une romance adultérine. Bien que Marley fut assez jeune lors de ces révélations,
un sentiment de trahison l'envahit. On lui apprenait tout de même que sa propre existence était la source de maux pour sa demi-sœur, pour un autre homme. Une famille. Elle était la cause d'un mal. Et Marley ne le supportait pas. Alors, elle le faisait payer en quelque sorte à ses parents (qui lui enseignaient tout de même de ne causer du tort à personne) en entretenant une relation tumultueuse, même conflictuelle, avec son aînée.
19/ Alors qu'elle était encore au lycée, elle a appris que sa meilleure amie et sa demi-sœur étaient ensemble.
Elles formaient un magnifique couple, à vrai dire, et Marley était terriblement heureuse d'être mise au courant. Parce que ça touche Celeste et que c'est sa meilleure amie. Ce fut la seule période où sa demi-sœur et elle parvinrent à s'entendre à cette époque. Même si la femme, une lycéenne à cette époque, avait éprouvé quelques difficultés secrètes à accepter que ce soit sa demi-sœur qui soit à l'origine du bonheur de sa meilleure amie.
20/ Les relations, qu'elles soient amicales ou amoureuses (plus souvent dans le cas des idylles), ne sont jamais teintées de nuances de gris. Soit c'est noir, soit c'est blanc.
Avec Marley, ça casse ou ça passe, il n'y a pas vraiment d'entre-deux. Ce qui est compliqué pour entretenir de bonnes relations. Après tout, les gens changent. Ce qu'elle a encore du mal à se mettre en tête. Les secondes chances, peu pour elle. Elle essaie de faire de son mieux, mais quand ça ne passe pas, ça ne passe pas. Point.