Une licorne vivante. ° Ginny

Ginny Saint-John

ft. camila mendes

l'histoire de ma vie

L’amour, qu’est-ce que c’est vraiment ? Ce ne sont pas deux personnes épanouies, qui se font confiance mutuellement, qui ne se trompe pas, qui sont là l’un pour l’autre et à s’entraider ? C’est l’image que j’avais de l’amour. Merci à mes parents. Des parents qui s’aiment, des parents qui nous aiment tous les cinq. Des parents qui nous ont montrer l’exemple pour énormément de choses. Sauf que l’amour peut tourner au cauchemar malheureusement. Un cauchemar vivant, un cauchemar qu’on aimerait oublier quand on ferme les yeux et que tout redevienne normal quand on les ouvre à nouveau. On aimerait que sa dite moitié nous aide, on aimerait que ça coule de source même s’il y a quelques petites engueulades. On aimerait que la confiance soit présente et que les mots ne soient plus haut que d’autre. Que les objets ne volent pas en plein milieu de la pièce, que des gestes ne soient pas déplacés. Mais surtout de ne pas vouloir mettre fin à ses jours à cause de l’amour.

Je vais vous raconter mon histoire, une histoire allait durer dans mes souvenirs lointains. J’étais avec un homme, il était beau, il était doux. Il m’aimait comme on ne m’avait jamais aimé auparavant. Il m’aidait a l’appartement alors que j’avais commencé mes études d’art, il me laissait tranquille, me laissait travailler comme il se devait. Tout allait bien. On faisait des sorties, des repas entre amis, avec nos familles respectives. Je pensais que c’était l’homme qui me fallait. Je ne dirais pas parfait, car on a tous nos défauts, mais il me complétait. Sauf qu’un jour, il a commencé à prendre ses distances, à sortir de plus en plus seul et à rentrer de plus en plus tard. Je ne disais rien vu que j’étais vachement sur mes cours. J’étais envieuse de ce diplôme donc je ne lui refusais pas de sortir. Mais un jour, il sait trouver qu’il ne me touchait plus, ne me regardait plus comme avant et ne m’aidait plus à l’appartement. J’ai compris que quelque chose se passait, j’ai pris peut-être la mauvaise décision, mais j’ai commencé à fouiller dans son téléphone et dans son ordinateur. C’est là que j’ai trouvé des tas de conversations, des tas de photo, des preuves qui me trompait depuis maintenant un an. Choquée, j’ai pris les devants pour lui en parler, bien évidemment, je me faisais des films, ce n’était pas vrai patati patata. On connaît tous les refrains du « t’es hystérique, je ne te trompe pas, c’est toi qui te fais des films. » Puis les mots sont allés plus haut que les autres, les objets on commencer à voler dans l’appartement. Des crises de nerfs, je passais sur lui pour qu’il me dise la vérité. Des jours et des jours entiers, il me mentait, il me faisait passer pour une folle devant ses amis. Des amis qui l’on couvert pendant qu’il était avec cette autre nana. Des amis bien trop fidèle à lui, mais qui faisait pareil en réalité. Des amis méchants et mesquins, c’est ce qu’il est devenu. Il me parlait de plus en plus mal, ne me regardait même pas, me prenait pour la femme de maison qui devait tout lui faire et lui dire oui à tout. Mais ce n’était pas le cas. On m’a toujours appris qu’une femme n’est pas faible, et qu’elle a le droit de dire non. Les premières fois passaient, jusqu’au jour où il a été un peu trop bourré en rentrant, j’ai refusé de lui donner à nouveau une bière. Et c’est là que j’ai reçu ma première claque en plein visage. Je ne me suis pas découragé, j’ai rétorqué, ce qui ne lui a pas plus. Il avait juste oublié que j’ai et que je pratique les sports de combat. Mais faut avouer que s’attaquer à plus grand que soit ce n’est pas une bonne chose. Surtout que les soirs suivant il me faisait comprendre que je n’aurais pas dû faire ça, que j’aurais dû juste me taire et lui donner sa bière. Non, je ne suis pas son chien. Et il ne comprend pas. Il n’a rien compris à ce qu’il se passait, sauf que moi non, je n’ai pas compris de suite à quel jeu il jouait. Un jeu où j’ai malheureusement perdu durant cette nuit où il a abusé de moi alors que je ne voulais pas. Cette nuit qui m’a paru la plus longue de toute ma vie. Cette nuit où il m’a fait prendre la décision de mettre fin à mes jours. Je me sentais salie, souiller, ronger de l’intérieur. Comme quelqu’un peut en arriver là juste pour blesser et rabaisser quelqu’un ? Je ne suis pas passé à l’acte de suite. Ça ne se prépare pas vraiment, mais j’attendais le bon moment. Sauf que je ne m’attendais pas à ce qu’on me retrouve et que je finisse a l’hôpital. Je pense que ça devait être le pire jour pour ma sœur. Ma sœur qui venait juste par surprise. Ma sœur qui m’a retrouvé allonger au sol avec toutes ses plaquettes de médicaments autour de moi. Ma sœur qui a appelé les urgences et où je me suis retrouvé là-bas.

Aller dire à votre sœur ce qu’il sait passer. Pourquoi vous avez fait ça, mais surtout comment ça en ait arrivé là. Je n’ai pas eu le choix, elle était à mon chevet avec l’un de mes frères. Personne d’autre n'était au courant. Personne d’autre de la famille n'était présent. Il fallait que je leur avoue tout, mais avec la promesse qu’ils ne disent rien à personne. Ce n’était pas simple, pour moi de tout leur raconter et pour eux de ne pas vouloir aller le voir et l’achever. J’ai fini chez mes parents après mon séjour à l’hôpital, l’excuse que je leur ai donné et qui n’était pas totalement faux, c’est que ça n’allait pas trop dans mon couple et que j’avais besoin de me ressourcer. Bien évidemment, je suis partie voir un psychologue, qui me suit encore aujourd’hui. Après avoir appris à vivre avec ça, je suis partie récupérer toutes mes affaires, pas seule bien évidemment, puis j’ai pris la décision de laisser mes parents tranquilles. J’ai trouvé une colocation très sympathique, avec des gens qui donne de la joie de vivre. Milou a tout de suite été accepté par tout le monde, qui ne l’aime pas surtout, il réclame des câlins à longueur de journée, il dort partout et n’importe où, mais surtout se planque dans n’importe quel coin de la maison. Même dans la douche des fois ! Je m’écarte un peu là, tout ça pour dire que l’amour, ça peut être un conte de fée ou le pire des cauchemars