I'm not perfect, but I keep trying [Feat. Nina Baranovski]

Cela faisait maintenant semaines que Sasha était rentré du Népal. Il était plutôt satisfait de son voyage là-bas et même si tout cela n'était que psychologique, il se sentait un peu plus détendu. Il est vrai qu'il y a avait eu un sacré quiproquo avec la famille de Nisha, mais en y repensant ça avait été drôle. Pas sur l'instant certes, l'italien n'avait plus su où se mettre.

Quoiqu'il en soit, il tentait d'appliquer les principes qu'il avait vu lors de l'atelier pour la gestion de la colère, espérant sans doute devenir un peu meilleur, même s'il ne pouvait pas changer du jour au lendemain. Ce n'est pas à quasiment cinquante ans qu'on change un homme !

Sasha avait pris une journée off histoire de s'occuper de lui. Il y a quelques années, jamais le quadragénaire n'aurait pris sa journée pour s'atteler à ses projets, il ne quittait jamais la concession, parfois même il dormait sur place c'est pour dire. Mais tant dit qu'il faisait un peu de ménage et qu'il attaqua une séance de sport dans la foulée, son téléphone le sortit de sa bulle. Un numéro qui ne figurait pas parmi sa liste de contact. Dans le doute, Sasha décrocha. Son visage se décomposa au fur et à mesure qu'on lui parlait. Nina. Hôpital. Ce sont les deux seuls mots qu'il retenait. Son interlocuteur lui annonça qu'il ne pouvait pas lui en dire plus au téléphone. Ni une ni deux, Sasha prit une douche très rapide pour se débarrasser de sa sueur, enfourche sa moto et se rendit à l'hôpital les cheveux encore humides de sa brève douche. Une question tournait en boucle dans sa tête : pourquoi l'avoir contacté lui ? Est-ce Nina qui avait demandé ? L'italien trouva une place rapidement et s'engaga à vive allure dans les couloirs, il s'attendait s'attendait pire, et le fait de ne pas savoir le rendait fou.

" - Bonjour je suis Sasha Lazzio, j'ai reçu un appel concernant Nina Baranovski, on n'a pas voulu m'en dire plus au téléphone. Qu'est-ce qui se passe ?" demanda-t-il paniqué.

La jeune femme en blouse blanche trônant derrière le comptoir le regarda avec un sourire qui se voulait rassurant, mais qui fit encore plus paniquer l'italien.

" - Je vous appelle le médecin monsieur Lazzio, veuillez patienter dans la salle s'il vous plaît."

L'atelier de gestion de colère ne fonctionnait pas du tout à cet instant précis, le quadragénaire faisait les cent pas dans la salle d'attente, incapable de se calmer. Il aurait voulu aller fumer pour se détendre un peu, mais il avait peur de rater le médecin.

Depuis leur dernière conversation, Sasha n'avait pas eu de nouvelles de la jolie rousse. Certains verront ça comme une mauvaise chose, lui tentait de se dire qu'elle prenait son temps afin de ne pas se tromper dans sa décision. Si la réponse n'avait pas été immédiate c'est bien qu'elle doutait non ? Alors il tenta de voir le positif dans ce silence. Parfois il n'y pensait pas, il avait l'esprit occupé, puis quand il avait finit ses tâches, ça lui revenait à l'esprit et l'attente était toujours aussi compliquée.

Quoiqu'il en soit, il n'avait pas hésité une minute lorsqu'il avait reçu ce coup de fil, incapable de ne pas imaginer le pire pour la jeune femme. L'italien s'était rendu à l'hôpital, sans doute en dépassant plus d'une fois les limitations de vitesse imposées, et ce malgré la chaussée encore humide et donc glissante, mais il s'en fichait pas mal. Son inquiétude prenait le dessus sur tout le reste. Lorsqu'il fut arrivé à l'accueil, son casque à la main, il se renseigna auprès de l'accueil. On lui demanda de patienter. Encore et encore. A croire que la patience était son fort !

Sasha ignorait combien de temps il avait fait les cent pas dans ce petit espace avant qu'on revienne enfin vers lui. Un homme en blouse blanche le briefa sur la situation, le rassura en lui disant que tout ira mieux avec un peu de repos, avant de lui indiquer que Nina serait là d'ici quelques minutes. Soulagé, l'italien souffla et sentit la pression redescendre lentement. Il lui fallait encore attendre que la rouquine sorte pour qu'il s'assure que tout allait pour le mieux. Lorsqu'il l'a vit, un sourire se dessina sur ses lèvres avant de s'effacer rapidement en entendant ses propos.

" - Je vois que ma présence te ravie. Je peux te ramener chez toi et après je te laisse tranquille."

Au moins il était fixé sur une chose, ce n'était pas Nina qui avait demandé à ce qu'il soit prévenu vu la réaction qu'elle avait eu. Son égo était blessé certes, mais il n'allait pas la laisser seule ici. Il se proposait de la raccompagner, après quoi il disparaîtra si elle refuse catégoriquement sa présence. Bien qu'elle ne semblait pas à l'article de la mort, il avait envie de veiller sur elle, comme il l'aurait fait dans le passé.

Sasha ne s'attendait évidemment pas à ce qu'elle lui saute dans les bras en le voyant, encore moins vu l'état dans lequel elle était, mais bon, il n'aurait pas été contre un peu plus d'enthousiasme, ou du moins un peu plus d'hypocrisie de la part de la rouquine. La situation n'était pas simple entre eux, mais le fait qu'il soit ici, n'allait sans doute pas la faciliter.

Nina venait donc de lui avouer qu'il était la première personne à contacter en cas d'urgence, sans doute de l'époque où ils étaient fusionnels et que tout allait pour le mieux entre eux. C'était un simple oubli, il était encore sur cette liste alors qu'il ne devrait plus y être. Tout du moins, c'est ce qu'elle lui fait comprendre à demi-mots. L'italien n'a jamais été très doué pour lire entre les lignes, mais il y a certaines choses où il n'y a pas d'être expert pour le comprendre. Comme le fait que Nina aurait préféré voir n'importe qui à la sortie de cette salle d'examen plutôt que Sasha.

" - Le médecin m'a dit qu'avec du repos tout devrait rentrer dans l'ordre, ce qu'il ne m'a pas dit, c'est comment ça t'est arrivé ?"

Peut-être qu'elle n'avait tout simplement pas envie de s'étendre, qu'elle allait lui dire que ce n'était pas (plus) ses affaires. Sasha finit par lui proposer de la déposer chez elle, histoire de ne pas la laisser dans cet état, même si le médecin l'avait rassuré en lui disant qu'il n'y avait rien de grave, il ne pouvait s'empêcher d'agir comme il l'aurait fait à l'époque. Avant toute cette tension et cette froideur qui demeurait entre eux depuis son retour en ville. Le quadragénaire se sentira mieux une fois qu'il la sera en sécurité chez elle.

" - Non, quand je suis arrivé il ne pleuvait plus, mais c'est bien trempé dehors."

Sasha regarda les personnes autour de lui. Ils étaient devenus comme deux inconnus, comme s'ils n'avaient plus rien à partager, et ça, ça lui faisait mal.

" - Est-ce que tu peux marcher et tu préfères que je demande un fauteuil pour aller jusqu'au parking ?"

Il pourrait aussi lui servir de béquille si elle en avait besoin, mais il doutait qu'elle accepterait son aide vu son humeur.

En venant chercher Nina aux urgences, Sasha n'avait pas d'idées en tête, il savait très bien qu'il se contenterait de faire le taxi pour la déposer chez elle, rien de plus. Et encore, il craignait qu'elle n'accepte même pas ce trajet en sa compagnie. Elle lui en voulait. Beaucoup. C'était légitime après tout le mal qu'il lui avait fait, pourtant, chacune de leur rencontre mettait à mal l'italien. Chaque parole, chaque geste paraissait minutieusement calculés pour le blesser. Même si Sasha n'avait pas pour qualité première la patience, ce qui le caractérisait sans doute le mieux c'était sa ténacité. Et même dans cette situation, il tenait bon. La seule chose qui le ferait lâcher l'affaire c'est quand Nina lui dira qu'elle ne veut plus le revoir, qu'elle le raye définitivement de sa vie. Elle n'a qu'un mot à lui dire pour qu'il disparaisse du paysage et ne l'embête plus jamais. Enfin, la ville n'est quand même pas assez grande pour que la coïncidence qu'ils se retrouvent au même lieu au même endroit soit totalement exclu.

Quoiqu'il en soit, désormais le quadragénaire est aux urgences, il a attendu dans l'espace dédié qu'un médecin vienne l'informer de l'état de la rouquine avant qu'elle ne sorte de la salle dans laquelle elle avait été emmenée. Malgré les piques qu'elle lui envoyait en permanence, il ne pouvait cesser de s'inquiéter pour elle. Comme un père l'aurait fait avec sa fille. Peut-être que le fait qu'ils soient en froid ne faisait que renforcer cette envie de la protéger. C'était devenu presque un besoin, plus qu'une envie.

" - Certes il faut relativiser, tu n'es pas à l'article de la mort, mais si tu forces trop, tes points de suture font se rouvrir. Si tu ne veux pas te reposer, ménage toi au moins.."

Avant tout ça, il savait que Nina aurait écouter ses recommandations, qu'elle aurait pris soin d'elle. Aujourd'hui, il n'est plus sûr que ses mises en garde pour qu'elle soit en forme soient bien interprétées, mais tant pis, il se doit de lui dire tout de même. Il ne voudrait pas qu'elle souffre inutilement parce qu'elle aurait trop forcé sur le travail des médecins.

" - J'ai beau apprécié les chats, ils sont souvent imprévisibles, surtout quand ils se sentent menacés et ou en danger. Tu pourras quand même dire que tu as fait ta bonne action de la journée." fit-il en espérant que son humour soit bien reçu, ce dont il doutait pour être tout à fait honnête.

Il est l'heure de la ramener chez elle, il est venu en moto malgré le temps maussade qu'il faisait lorsqu'il est parti. Il n'avait pas vraiment réfléchi, l'hôpital l'avait appelé pour Nina, Sasha avait donc opté pour le plus rapide, à savoir sa moto. Il ne pleuvait plus mais la chaussée était encore mouillée, et mettrait probablement plusieurs heures avant de sécher.

" - On peut y aller si tu as toutes tes affaires. Tu n'as pas un truc à signer avant de partir ?"

Souvent l'hôpital est synonyme de paperasses administratives, peut-être avait-elle déjà fait le nécessaire, si tel est le cas, alors ils pouvait quitter l'hôpital. Dans un élan d'espoir, l'italien tendit son bras pour que la main de la rousse se pousse dessus si elle en avait envie, ou même en ressentait le besoin.

Il est vrai que Sasha en faisait sans doute trop. Ce n'était pas un accident quasi mortel qu'elle avait eu. Mais dès qu'il était question de la rousse, le vétéran avait tendance à partir au quart de tour. Même si elle en doutait, il tenait à elle, bien plus que de raison, et s'il lui arrivait quoique ce soit, il s'en voudrait. C'est vrai que cet état d'esprit est contradictoire avec le fait qu'il soit partir sans prévenir, mais c'était une des rares décisions égoïstes qu'il avait prise au cours de sa vie. Il devait partir, rester aurait sans doute causer sa perte.

" - Peut-être si, mais quand on m'a appelé j'ai eu tellement peur.."

Si ses paroles pouvaient laisser penser qu'il disait ça dans l'unique but de la faire culpabiliser, la vérité était toute autre. Il avait vraiment eu peur, ne sachant pas à quoi il devait s'attendre, alors oui, il était sans doute un peu dans l'excès. Comme un père le ferait pour son enfant.

Même si l'italien savait que leur relation était toujours tendue, il opta pour l'humour afin de dédramatiser un peu la situation. Est-ce qu'il était bon dans ce domaine ? Absolument pas, mais Nina semblait apprécier cette petite pointe d'humour, c'était une bonne chose.

Le quadragénaire avait bien compris que Nina ne désirait pas rester plus longtemps en ces lieux, et en vérité, il n'avait pas non plus envie d'y rester une éternité. Depuis combien de temps il était là d'ailleurs ? Il avait perdu toute notion du temps dès lors qu'il avait franchi les portes de l'établissement. Après s'être assuré qu'elle avait bien eu tous les papiers, c'est vers le parking qu'ils se dirigèrent. Une idée folle de la part de l'italien, mais il proposa son bras à la jeune femme, qui contre toute attente s'en empara. Instinctivement, Sasha eu envie de la serrer dans ses bras, mais la brusquer ne servirait à rien. Et puis, peut-être qu'elle faisait ça juste par envie, mais qu'elle n'avait aucune intention de renouveler l'expérience ou même de le revoir après qu'il l'aura ramener chez elle.

Devant la moto, le brun sortit le second casque qu'il avait pour sa passagère.

" - Tu le mets ou tu veux que je t'aide ?" dit-il en lui tendant l'objet en question.

Il ne voulait pas qu'elle fasse trop d'efforts, les points de suture étaient encore fragiles pour craquer au moins effort un peu trop intense. Alors l'italien se contenta de proposer son aide, libre à elle de refuser. Il attendait sa réponse avant d'enfiler son casque et en profita pour mettre le moteur en marche afin de le faire chauffer un peu puis enfila ses gants. Le ciel était menaçant et il priait intérieurement pour que les nuages lui laissent le temps de la raccompagner chez elle avant de tomber. Conduire sous la pluie, même en moto ne le gênait pas, il avait l'habitude. Et puis, il était du genre à être un conducteur prudent au volant.

Sasha s'était inquiété pour la jeune femme, ignorant l'état dans lequel il allait la retrouver. Il avait été soulagé en voyant que finalement elle semblait aller bien, mais il ne pouvait totalement se rassurer, une part de lui était inquiet en permanence lorsqu'il s'agissait de la rouquine.

" - Ils voulaient certainement pas que tu fasses trop d'efforts en rentrant seule oui."

Elle aurait pu rentrer seule, appeler une amie, un taxi. Il y avait un tas d'options possibles pour la raccompagner chez elle, mais l'italien était heureux finalement d'avoir été contacté par l'hôpital, ça lui permettait de passer un peu de temps avec elle et puis, d'être certain qu'elle était bien arrivée à destination.

Tandis qu'ils étaient sur le parking, Sasha avait déjà enfilé son casque et attendit que Nina fasse de même. Elle le mit également et lui demanda de l'aide pour l'attacher, ce qu'il fit avec un léger sourire sur le visage. Il prit le temps de l'observer, de la détailler, sans doute un peu trop. Tous les souvenirs des bons moments qu'ils avaient passés ensemble ressurgir, tout ça lui manquait, est-ce que Nina finirait par lui pardonner un jour ?

" - Il est bien attaché ? On peut y aller ?"

En attendant l'affirmation de la jeune femme, le quadragénaire enfila ses gants et ajusta les poignées de sa moto. Si tout était bon pour elle, ils pourront prendre le chemin du retour, les dernières minutes qu'il passait avec la rousse auprès de lui. C'était peut-être les dernières minutes qu'il passait en sa compagnie si son départ sans donner de nouvelles était trop dur à supporter pour elle.

Est-ce que Sasha aurait pu la laisser rentrer seule ? Oui, si elle avait insisté même s'il pensait clairement que ce n'était pas la meilleure des décisions. Et puis, si les médecins l'avaient contactés c'est bien qu'il y avait une raison non ? Quoiqu'il en soit, il avait fait le déplacement, c'est le moindre qu'il puisse faire, et puis, ça lui permettait aussi de voir par lui-même, l'état de la jeune femme. Elle ne semblait pas blessée trop grièvement, son pronostic vital n'était pas engagé, mais il fallait tout de même surveiller son état, on est pas à l'abri d'un malaise ou d'une dégradation soudaine. Alors l'italien préférait l'avoir à l'heure un petit bout de temps avant de la laisser chez elle, là où il ne pourra pas savoir comment elle se sent et intervenir si le besoin se fait ressentir.

En l'entendant parler de ce qu'elle devait faire pour se "venger" des médecins, Sasha voyait rouge. Son visage avait dû trahir cet éclair même un quart de seconde, il était protecteur envers elle, sans doute trop. Et encore plus depuis son retour. Hormis le fait qu'elle pourrait se blesser ou même rouvrir ses blessures en boîte de nuit, c'est aussi le fait qu'elle puisse fréquenter d'autres jeunes hommes qui le faisait vriller. Pourtant, c'est la vie non ? N'empêche que ça fait mal.

Une fois tous les deux équipés, il était temps de prendre le chemin du retour. Sasha aurait pu faire en sorte de rouler doucement avant de prolonger cet instant auprès d'elle. Mais il devait être lucide, tout cela n'était pas agir en adulte. Alors il se contenta de suivre la route, le trafic n'était pas très dense à cette heure-ci, ce qui fait qu'il pouvait tenir sur une file au lieu de slalommer parmi le flot incessant de véhicules. Ce que Nina ne voyait pas, c'était le sourire idiot que l'italien avait sur son visage depuis qu'ils avaient quittés le parking de l'hôpital. La raison ? Les bras de la rouquine autour de sa taille, ça lui rappelait tellement de souvenirs lorsqu'il l'emmenait faire une balade à moto rien que tous les deux. Ce sourire se dissipa lorsque le motard entra dans le quartier de Nina. Quelques rues plus tard, il arrêta le moteur, descendit, retira son casque et aida la jeune femme à descendre à son tour.

" - Ça a été ? Pas trop secouée ?"

Sasha n'est pas le genre de conducteur imprudent, qu'il ai des passagers ou non. Il appréciait la vitesse de temps en temps, mais chacun au détriment des autres conducteurs qui pouvaient croiser sa route. En temps normal, quand il avait un passager, il faisait doublement attention à la circulation, et avec Nina accrochée à lui il ne risquait pas de faire d'infractions. Encore moins dans l'état où elle était. Ce n'était d'ailleurs pas la première fois qu'elle grimpait avec lui et qu'ils allaient faire une ballade à moto ensemble. Même si évidemment, cette fois-ci, ça n'avait rien d'une ballade. Il la raccompagnait simplement chez elle, après ça, il n'entendrait sans doute plus parler d'elle pendant un petit bout de temps.

Le trajet s'était fait sans encombre et la météo avait été clémente avec eux. Désormais devant chez la rousse, c'était la fin de cette petite parenthèse enchantée pour l'italien. Il aurait pu lui répéter pour la énième fois tout ce qu'il avait sur le cœur, mais il refusait d'en rajouter une couche. Dans le meilleur des cas, Nina allait entendre encore une fois le même discours, et dans le pire des cas, elle finirait par en avoir marre de lui et précipiter sa décision. Aujourd'hui, il était juste là pour faire le chauffeur, rien de plus.

Il l'aide à retirer son casque et lui demande si le trajet a été. Peut-être qu'avec ses blessures et les creux de la chaussée, sa douleur s'était peut-être réveillée. Par chance, tout semblait aller pour le mieux et il était ravi.

" - Je t'en prie c'est normal." répondit-il tandis qu'elle venait de le remercier.

Sasha venait de retirer son casque, ce dernier dans sa main histoire de respirer quelques instants avant de reprendre la route. Le moteur coupé, il rangea le casque de sa passagère dans l'endroit prévu puis glissa les mains dans ses poches avec un sourire gêné. Il voulait s'assurer que jeune femme soit bien en sécurité chez elle avant de reprendre le chemin. Tandis qu'elle s'éloigne sur l'allée menant à la porte d'entrée, il s'apprêtait à remonter sur son bolide quand soudain, elle fit demi-tour et le serra dans ses bras. Un sourire vient alors illuminer le visage du quadragénaire qui s'empresse de refermer son étreinte autour de son corps. Le silence les enveloppa durant de longues minutes, mais il n'avait rien de gênant, au contraire, il était très reposant. Le dicton "profiter de chaque instant" n'avait jamais été aussi vrai qu'à cet moment présent.

" - Merci.." murmura-t-il tout en déposant un baiser sur sa joue presque les larmes aux yeux.

Comme depuis le début de leurs retrouvailles houleuses, le vétéran profitait de tout ce que la rousse avait à lui offrir, même si ce n'était qu'une accolade, Sasha en était le plus heureux. Son cœur battait la chamade et ses jambes tremblaient presque tant l'euphorie avait pris possession de son corps. Mais il devait poser la question qui lui brûlait les lèvres, juste pour en avoir la certitude.

" - Est-ce que ça veut dire que tu es prête à me laisser essayer de réparer mes erreurs ?" demanda-t-il à voix basse tant il avait peur de la réponse.