I just want to be anywhere except here with you // Lexa

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feat   @Lexa Herrman  

Kaléa vient de terminer sa journée à l'université. Les cours, bien qu'intéressants, sont passés tellement lentement. La brune avait l'impression que le temps n'avançait pas. Elle a hâte de finir cette dernière année et espère après celle-ci pouvoir réellement se plonger dans le monde du travail en devenant pédopsychologue. Elle est assez fatiguée et n'a qu'une seule envie, se coucher dans son lit bien moelleux, mais pour ça, elle doit encore survivre à l'épreuve des transports publics. Ce n'est pas qu'elle déteste ça, mais il y a trop de monde partout même si le trajet est cours. Elle sait que beaucoup de personnes font le trajet en voiture et ce serait d'une certaine manière plus pratique. Mais bon, elle préfère prendre les transports publics, premièrement, car de toute façon, elle n'a pas l'argent pour s'acheter une voiture. Deuxièmement, elle a beau avoir son permis, elle stress beaucoup trop derrière un volant. Et troisièmement, les transports publics sont meilleurs pour l'environnement. Bref, toutes ses raisons font qu'elle se retrouve en ce moment dans le bus alors que celui-ci arrive finalement à Island Bay.

Marchant encore quelques minutes sont sac sur son épaule, la brune arrive rapidement à son immeuble. Alors qu'elle passe à peine la porte du rez-de-chaussée, elle entend le bruit des portes de l'ascenseur commencer à se fermer. Oh non ! Elle n'attendra pas qu'il revienne, elle a beaucoup trop hâte de retrouver le confort de son appartement. "Ehh, attendez !" L'étudiante se précipite en courant vers l'ascenseur et arrive juste à temps pour passer son bras dans les portes ce qui les fait se rouvrir. "Désolé, je voulais pas attendre...." Ces paroles s'arrêtent dès qu'elle voit qui est là : Lexa Herrman. Elle rentre dans l'ascenseur lançant un regard noir à la blonde qui le lui rend. Kaléa décide de l'ignorer et attend que les portes se referment sans adresser la parole à la blonde. La journée de l'hawaïenne est définitivement pourrie. Si elle adore son appartement, elle n'apprécie pas -déteste même- sa voisine qui habite la collocation en face. La haine que Kaléa lui voue date de l'époque du lycée et elle n'a pas du tout diminuée. Elle a l'impression que l'ascenseur va au ralenti tellement elle en a marre d'être dans un espace si exigu avec Lexa. Mais alors que celui-ci monte, il s'arrête soudainement sans être arrivé à leur étage. Kaléa, étant la plus près des boutons, appuie sur le numéro censé les menées chez elles. Mais rien à faire, l'ascenseur ne bouge pas. La brune commence à stresser, pas question pour elle de rester coincé ici avec Lexa. "Ça redémarre pas. Qu'est-ce que t'as encore fait ?!" Son ton est méchant et accusateur alors qu'au fond elle sait très bien que la jeune femme n'y est pour rien, mais ça lui fait du bien de ne pas penser à la panique qu'elle commence à ressentir et pour ça, quoi de mieux que de se défouler sur la blonde.

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crédit/ tumblr ✶ kaléa

La journée a été productive, et c'est avec la signature d'un nouveau contrat que celle-ci se termine avec succès. Ce nouveau projet est désormais officiel : je vais participer à la nouvelle saison néo-zélandaise de Danse avec les stars. Les producteurs de l'émission voulaient à tout prix recruter une influenceuse pour cette année, et quand ils m'ont contacté pour passer le casting, je n'en croyais pas mes oreilles. A croire que ma popularité sur les réseaux est encore en train de monter d'un cran. Ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre, c'est exactement ce que je voulais. Je suis consciente que ma participation à ma première téléréalité Netflix en début d'année y est pour beaucoup. Il n'y a pas à dire, le monde de la télévision m'a ouvert pas mal de portes. Ça serait mentir que de dire que je n'en profite pas pour surfer sur la vague. En tout cas, c'est une bonne raison pour moi de rapidement rentrer à la colocation pour fêter ça. Ils seront les premiers au courant de la nouvelle. Après un petit détour pour acheter une bouteille de champagne, je me faufile dans l'ascenseur de l'immeuble qui, pour une fois, est déjà là. C'est vraiment ma journée aujourd'hui... ou pas. "Ehh, attendez !" Même sans la voir, je reconnais immédiatement la voix de la jeune femme. Kaléa, ma très chère voisine. Mais je ne bloque pas les portes de l'ascenseur pour autant. "Désolé, je voulais pas attendre..." Et merde, raté. Je laisse échapper un long soupir d'entre mes lèvres tout en levant les yeux au ciel. Il fallait bien que ma journée ne soit pas aussi parfaite que je le pensais. Je préfère l'ignorer ne voulant pas risquer d'entacher ma bonne humeur. Non sans penser à Lovemaker et cette discussion qui a commencé entre nous sans que Kaléa ne se doute de quoi que ce soit. Après quelques secondes seulement, l'ascenseur s'arrête brusquement. Génial. Il manquait plus que ça. Prise de panique, la jeune femme appuie sur tous les boutons mais pour l'avoir déjà vécu, je suis bien placée pour savoir que c'est inutile. Cet ascenseur n'en fait qu'à sa tête depuis longtemps maintenant. "Ça redémarre pas. Qu'est-ce que t'as encore fait ?!" Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un rire jaune d'entre mes lèvres. Comme si c'était de ma faute. « Moi, rien. Toi par contre à force d'appuyer sur tous les boutons... » Mon ton est volontairement sarcastique. « Cherche pas, il n'y a rien à faire à part attendre qu'un technicien daigne faire le déplacement. » Je la bouscule un peu pour appuyer sur le signal d'alarme. Une tonalité se fait entendre, mais personne ne répond. Rien d'étonnant quand on connait le sérieux légèrement douteux de l'agence d'entretien. Si à une période je ne prenais que les escaliers, ce n'est pas pour rien. « Ne me dis pas que tu es claustrophobe... » A en voir comment elle panique, c'est à se poser des questions. Ou bien c'est ma présence qui la met aussi mal à l'aise ?

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Kaléa a emménagé il y a seulement quelques mois dans son appartement et quel ne fut pas sa surprise quand elle a découvert ses nouveaux voisins et en particulier une blonde qu'elle considère comme maléfique. Lexa et elle, c'est une très longue histoire qui date du lycée. Kaléa n'a jamais pu la supporter. Les airs de princesse de la blonde l'ont horripilé dès que la brune l'a rencontré. Elles ne se sont jamais entendus, mais s'ignorait plus qu'autre chose avant que tout dégénère quand Lexa a couché avec le petit-ami de la surfeuse. À partir de cet instant-là, les deux jeunes femmes ne se sont plus retenues pour se lancer des insultes dès qu'elles se croisaient. Et puis la fin du lycée est arrivé et Kaléa ne pensait ne plus jamais avoir à la revoir. Mais comme on dit, il ne faut jamais dire jamais puisque leur chemin se sont rapidement recroisés. Et les piques du lycée ont repris comme si rien n'avait changé. Kaléa essaye au mieux de ne jamais la croiser, mais cela ne fonctionne pas toujours comme aujourd'hui...

L'hawaïenne soupire instinctivement en voyant Lexa. Elle n'a pas envie de se prendre la tête alors elle décide de l'ignorer. Mais comme si le sort s'acharnait, l'ascenseur se paralyse quelques secondes plus tard. Appuyant sur tous les boutons, Kaléa finit par se dire que ça ne sert à rien. Ayant besoin d'un coupable, elle remet toute la faute sur Lexa qui rit jaune ce qui exaspère au plus haut point la brune. «Moi, rien. Toi par contre à force d'appuyer sur tous les boutons... » L'étudiante lui lance un regard noir, mais ne prend pas la peine de lui répondre. Elle n'y voit pas l'intérêt. « Cherche pas, il n'y a rien à faire à part attendre qu'un technicien daigne faire le déplacement. » Et bas ce technicien devra faire vite sinon il se peut qu'il y ait un meurtre dans cet ascenseur. « Je vais pas attendre ici sans rien faire et surtout pas avec toi. » Lexa la bouscule pour aller appuyer sur le signal d'alarme, mais personne ne répond. Super ! Kaléa ignore une nouvelle fois la blonde et sort son portable de sa poche, mais comme elle s'y attendait, il n'y a aucun signal. Il n'y en a jamais eu dans cet ascenseur, mais il fallait au moins qu'elle tente. Elle va devoir attendre avec Lexa que quelqu'un daigne à venir les secourir et ça fait un peu paniquer Kaléa qui va devoir supporter la princesse durant un temps indéterminé. « Ne me dis pas que tu es claustrophobe... » Lançant un faux sourire à Lexa, l'hawaïenne ne tarde pas à lui lancer un pique. « Non, je le suis pas. C'est la perspective de rester coincer ici avec toi qui me fais paniquer. J'ai pas envie de devenir une meurtrière. » Kaléa se décide à s'assoir au sol. Si elle doit rester coincer ici autant se mettre à son aise et elle sent toujours le regard de Lexa la juger. « Tu comptes rester longtemps planter là à me regarder ? »

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Le monde est petit... trop petit même. C'est exactement ce que je me suis dit lorsque Kaléa a emménagé dans notre immeuble. Pire encore, sur le même palier, l'appartement juste en face du notre. Sur le nombre d'habitants vivant à Island Bay, il fallait que ça tombe sur elle. Quelle joie de l'avoir comme nouvelle voisine ! Mais entre nous deux, je pense que c'est encore elle qui a le plus de mal à gérer cette situation. Même si je ne la porte pas spécialement dans mon coeur, je suis plus du genre à prendre les choses à la légère. Il m'arrive même de trouver notre rivalité amusante. De la chercher en lui envoyant des piques juste pour l'emmerder. La voir se mettre dans tous ses états est un de mes passe-temps favoris. Comme elle est justement en train de faire en se défoulant sur les boutons de l'ascenseur. De l'extérieur, la situation est plutôt ironique. Se retrouver coincer avec sa pire ennemie dans un espace clos d'à peine un mètre carré pourrait clairement être un scénario digne d'une comédie dramatique à succès. Qui sait, il y a peut-être une caméra cachée quelque part dans l'ascenseur ? « Je vais pas attendre ici sans rien faire et surtout pas avec toi. » Parce qu'elle veut faire quoi d'autre au juste ? Elle peut toujours essayer d'ouvrir les portes, mais lorsque le système est en défaut, il n'y a malheureusement rien de plus à faire. En plus, je ne suis pas certaine que la cage de l'ascenseur se soit arrêtée en face d'un étage. Si c'est la première fois que ce mauvais coup lui arrive, elle finira, comme nous tous ici, à s'y habituer. En espérant qu'elle ne soit pas claustrophobe, je n'ai pas spécialement envie de jouer les assistantes sociales. « Non, je le suis pas. C'est la perspective de rester coincer ici avec toi qui me fais paniquer. J'ai pas envie de devenir une meurtrière. » Un rire amusé s'échappe inconsciemment d'entre mes lèvres alors que je la regarde s’asseoir au sol. « Tu comptes rester longtemps planter là à me regarder ? » Et pourquoi pas ? « Étrangement, je n'ai que ça à faire. » Je m'amuse de la situation pour me jouer un peu d'elle. « Il n'y a toujours pas prescription ? » Elle n'a pas l'air de comprendre là où je veux en venir. « Non parce que depuis le temps quand même, ça serait bien de passer à autre chose. » J'ai couché avec son petit-ami à l'époque du lycée il y a de ça au moins six ou sept ans. Mais j'étais bourrée et ce n'était même pas volontaire de ma part. D'ailleurs je ne savais pas qu'il était en couple avec elle. Je me laisse glisser à mon tour par terre, en soupirant. « Jacob n'était pas l'homme de ta vie. Qu'il couche avec moi aura au moins réussi à te faire ouvrir les yeux sur son compte... » Ce n'était pas quelqu'un pour elle, et ça, il ne fallait pas être un génie pour s'en rendre compte. « Tu pourrais me remercier. » C'est gonflé de ma part de lui dire ça, c'est même un poil provocateur. Mais je ne me suis jamais gênée de dire les choses, ce n'est pas maintenant que ça changera.

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Après son emménagement et après avoir croisé Lexa pour la première fois, Kaléa a pensé à déménager, parce que comme elle ne cesse de le dire, la blonde est presque le diable en personne. Et qui aimerait vivre à côté du diable ? Mais cette pensée a rapidement été mise de côté. La brune refuse l'idée que Lexa puisse dicter sa vie et déménager aurait bafoué ce concept. Et puis, en plus, elle adore son appartement alors ça n'était pas une solution. Elle a donc fini par accepter la situation. Et pour voir les choses du bon côté, au moins, chaque fois que Kaléa croise la blonde ça lui permet de se défouler et de passer ses nerfs sur quelqu'un. Il n'y a donc pas que du mauvais bien qu'en l'instant présent, coincée dans un ascenseur avec elle, Kaléa n'arrive plus vraiment à être optimiste et à voir l'aspect positif des choses. Finissant par en avoir marre et après avoir lancé une pique à Lexa, l'hawaïenne se décide à s'assoir sur le sol. Le regard de la blonde ne la quitte pas et elle se sent obligée de lui demander si elle compte rester longtemps là à la regarder. « Étrangement, je n'ai que ça à faire. » Kaléa lui lance un regard noir et soupire. Cela fait à peine quelques minutes que les deux sont enfermées et elle ne la supporte plus. À croire qu'elle est Lexaphobe. « Il n'y a toujours pas prescription ? » La brune ne comprend pas où veut en venir l'influenceuse et elle lui envoie un regard plein d'interrogation. « Non parce que depuis le temps quand même, ça serait bien de passer à autre chose. » Kaléa comprend alors directement de quoi elle parle et cela ne fait qu'amplifier sa colère. Et elle revoit les images de cette soirée défilées dans sa tête. Elle revoit encore Lexa au-dessus de Jacob et batifolant avec lui. Alors comment pourrait-il y avoir prescription quand ses images ne s'effaceront jamais de sa mémoire ? « Tu sais, les gens passe généralement à autre chose après des actes comme les tiens quand la personne vient s'excuser. Or, à ce que je sache, tu ne l'as jamais fait. » Lexa finit par s'assoir, elle aussi, et continue sur sa lancée. « Jacob n'était pas l'homme de ta vie. Qu'il couche avec moi aura au moins réussi à te faire ouvrir les yeux sur son compte... » Kaléa rit faussement. Cette fille est incroyable et pas dans le bon sens du terme. La seule chose qui la préoccupe, c'est elle et sa petite personne et c'était déjà le cas au lycée. « Tu pourrais me remercier. » C'est la goutte de trop pour la brune. Cette fille n'en a rien à faire de blesser les autres. Au contraire, on dirait même que ça lui procure du plaisir et Kaléa en a marre d'elle et de tout ce qu'elle représente alors elle explose. « Tu vois Lexa, je ne te déteste pas, parce que tu as couché avec mon copain de l'époque. Non, ça c'est bon, je suis passée à autre chose. Je te déteste, parce que tu es toi. Une petite princesse qui ne pense qu'à elle. Une fille qui n'a aucun remord même quand elle fait du mal aux autres comme tu m'en as fait. Une personne qui croit que tout lui est dû et qu'elle peut faire ce qu'elle veut. Et en un sens, j'ai pitié de toi, parce que les gens t'entourent pour ce que tu es à l'extérieur et non pour ce que tu es à l'intérieur. Alors je te remercie comme tu le demandes. Merci de me faire prendre conscience que je ne veux en aucun te ressembler et merci de me faire prendre conscience que les personnes qui m'aiment et qui sont à mes côtés sont là pour moi et pas pour ce que j'ai à leur offrir. » À la fin de son mini monologue, la surfeuse reprend son souffle et elle commence déjà à regretter ses paroles, car même si elle pense tout ça de Lexa, elle a juste dit le fond de sa pensée pour blesser la blonde. Et Kaléa refuse d'être comme ça. Elle refuse de blesser les gens aussi durement et intentionnellement même si cette personne est Lexa.

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Il y a deux parties de moi, deux visages. Celui que je m'efforce de montrer au reste du montre pour sauver les apparences, et l'autre. Celui qui se rapproche plus de la réalité, de la vérité. Mais je préfère me protéger derrière cette foutue carapace. C'est surement ridicule, mais c'est plus fort que moi. Je ne sais vivre que comme ça. Et mon métier n'arrange rien à ma situation, puisqu'il est basé uniquement sur les apparences. Dans la société d'aujourd'hui, il n'y a plus que ça qui compte. Alors oui, je m'adapte pour me fondre dans la masse. Ou peut-être même pour réussir à sortir du lot, plutôt. C'est là tout le challenge de ma vie. Et quoi de mieux pour ça que de se faire remarquer ? Au lycée, je jouais le rôle de la blonde insupportable, égocentrique et superficielle. C'est ce qui a fonctionné pour moi. Et même si j'ai mûri, cette Lexa n'est jamais loin. Elle ressort trop naturellement quand je côtoie de près ou de loin ma très chère voisine. A croire qu'elle a le don pour me faire ressortir le pire de moi-même. Et pourtant. Sur Lovemaker, il en est tout autre. Je préfère ne pas penser à la version de Lexa qu'elle connait sur cette application. Mais je suis intimement convaincue que cette Lexa là, elle l'apprécie à sa juste valeur. Ça ne m'empêche pas de continuer à jouer avec le feu, avec elle. De la titiller sur le point sensible de son mec de l'époque : Jacob. « Tu sais, les gens passe généralement à autre chose après des actes comme les tiens quand la personne vient s'excuser. Or, à ce que je sache, tu ne l'as jamais fait. » Pas faux. Mais je ne savais pas qu'il était en couple avec elle quand j'ai couché avec lui. Je ne l'ai pas fait volontairement pour lui faire du mal, contrairement à ce qu'elle peut ou doit penser. Quoi qu'il en soit, je ne pense pas qu'il soit utile de me justifier à ce sujet. Je crois que j'ai poussé le bouchon un peu loin en lui demandant au contraire de me remercier. Je dépasse les limites, me brûle les ailes, et continue de jouer à celle que je ne suis pas juste pour garder un minimum de contenance. Mais c'est trop pour Kaléa, et sa colère monte. « Tu vois Lexa, je ne te déteste pas, parce que tu as couché avec mon copain de l'époque. Non, ça c'est bon, je suis passée à autre chose. Je te déteste, parce que tu es toi. [...] Alors je te remercie comme tu le demandes. Merci de me faire prendre conscience que je ne veux en aucun te ressembler et merci de me faire prendre conscience que les personnes qui m'aiment et qui sont à mes côtés sont là pour moi et pas pour ce que j'ai à leur offrir. » Ses mots sont tranchants, et pourtant, ils sont mérités. Ils m'assassinent de tous les côtés et je ne peux que les encaisser, sans broncher. Elle a entièrement raison sur moi, sur toute la ligne. Je ne suis pas une bonne personne. Point final. « Je ne suis pas réellement comme ça... » Que je murmure du bout des lèvres, plus pour moi-même que pour qu'elle l'entende réellement. En même temps, ça ne changerait pas grand chose qu'elle puisse l'entendre. Et puis, merde. Il ne faut surtout pas que je la laisse entrevoir mes failles. Je respire un grand coup, et me reprend comme si de rien n'était. « C'est bien pour toi ; contrairement à moi, tu es exemplaire, je t'en félicite. » Je l'applaudis de mes deux mains, un sourire narquois au coin des lèvres. « Juste pour ton information, je suis peut-être la reine des p*tes, mais ton mec, à la base, je ne savais même pas qu'il était en couple. » Ouais il fallait que je lui dise quand même, que je remette la situation dans le contexte. Je crois qu'en fait je suis en train de me faire prendre à mon propre piège. Parce que je commence à l'apprécier la brune, peut-être plus que je ne le devrais. Pourquoi je tiens autant à cette conversation virtuelle avec elle si ce n'était pas le cas ? Ouais, fais chier. « Je suis désolée, ok ? » Je crois que c'est bien la première fois que j'arrive à baisser ma garde devant elle. « Je ne voulais pas te faire de mal. » C'est sincère, même si je ne suis pas certaine qu'elle me croit.

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Kaléa n'a jamais été vraiment le genre de fille à avoir peur du regard des autres, à vouloir sembler parfaite aux yeux des autres. Elle est comme elle est, soit on l'aime soit on ne l'aime pas. Ce qui est sûr, c'est qu'elle n'a jamais tenté de se faire passer pour quelqu'un qu'elle n'était pas juste pour se faire aimer des autres. Elle n'a jamais voulu être plus que les autres et se sentir meilleure qu'eux, mais avec Lexa tout est différent depuis le lycée. C'est comme si une compétition invisible se jouait entre les deux femmes. Kaléa veut prouver qu'elle est plus forte, qu'elle ne se laisse pas atteindre par ses pics à répétitions. Elle veut être au-dessus de la blonde, être meilleure qu'elle et elle n'a pas d'explication à donner là-dessus. C'est comme si leurs atomes respectifs n'étaient pas fait pour s'entendre.
Mais alors qu'elle fait tout pour ne pas ressembler à sa voisine, ne pas descendre à son niveau, elle a l'impression de l'avoir fait avec son monologue ayant comme simple but de blesser Lexa. Personne ne mérite d'entendre des choses comme ça -qu'elles soient vraies ou fausses- même pas Lexa. Celle-ci murmure quelque chose d'inaudible pour Kaléa et la culpabilité de la brune ne fait qu'augmenter. Elle n'aurait jamais dû dire tout ça et elle doit s'en excuser surtout si elles restent enfermées encore longtemps dans l'ascenseur. Mais alors qu'elle prépare à se lancer Lexa la prend de court prenant la première la parole. « C'est bien pour toi ; contrairement à moi, tu es exemplaire, je t'en félicite. » Kaléa fronce les sourcils. Elle est loin d'être exemplaire. Elle aussi est pleine de défauts, tout le monde en a, peut-être pas autant que sa voisine, mais bon. Quoi qu'il en soit, la surfeuse ne sait pas quoi dire. Même si Lexa sait le cacher, elle a la sensation de l'avoir blessée et elle n'est pas habituée à ressentir un sentiment -bien que petit- de compassion envers la blonde. « Juste pour ton information, je suis peut-être la reine des p*tes, mais ton mec, à la base, je ne savais même pas qu'il était en couple. » Kaléa fait de son mieux pour contenir le sentiment de surprise qu'elle ressent, parce que durant toutes ses années, elle a cru que Lexa avait fait ça pour lui faire du mal. Jamais elle n'a envisagé qu'elle n'était pas au courant que Jacob et elle étaient ensemble. Est-elle trop égocentrique d'avoir pensé que tous les actes de l'influenceuse avaient comme but de lui faire du mal ? Sûrement un peu. Comme pour se défendre de sa propre accusation, elle ajoute : «Peut-être que tu n'étais pas au courant, mais ensuite tu l'as su et tu ne t'es tout de même pas excusée alors en vérité ça ne change pas grand chose.» Cette tromperie, c'est ce qui lui a fait le plus de mal durant ses années de lycée. Quand elle avait vu Jacob avec Lexa, elle s'était sentie comme une moins que rien, comme si elle ne valait rien et qu'elle était remplaçable, mais ça elle ne l'a jamais avoué à personne ayant bien trop de fierté pour ça. La brune a toujours voulu qu'on la voit comme une femme forte et ça ne collait pas vraiment avec l'adolescente qui pleure parce que son mec l'a trompé. Au fond, c'est peut-être de là que vient sa haine pour Lexa. Elle avait besoin d'un coupable pour toutes les choses qui n'allaient pas et pour ne montrer qu'elle ne se laissait pas atteindre. La blondinette avait alors été la personne parfaite. Et aujourd'hui, Kaléa se rend compte que s'était peut-être injuste. « Je suis désolée, ok ? » Le silence qui avait pris place est brisé et l'hawaïenne n'en revient pas d'avoir entendu ces mots sortir de la bouche de Lexa. « Je ne voulais pas te faire de mal. » Kaléa ne sait pas vraiment comment réagir. Toutes ses interactions passées avec la blonde ont toujours été houleuses et elle n'a jamais échangé avec elle de manière sympa. Ces quelques phrases prononcées font paraître Lexa plus douce et d'une certaine manière plus humaine. L'étudiante se détend un peu et prend un peu conscience que Lexa est peut-être plus qu'une "petite princesse qui ne pense qu'à elle." Qu'elle aussi a des hauts et des bas dans sa vie, qu'elle aussi à des sentiments et qu'elle fait des erreurs sans vouloir le mal des autres. Et elle ne saurait pas réellement comment le dire, mais Kaléa sent qu'elle est sincère et c'est peut-être la première fois qu'elle la voit ainsi. «Je te crois. Et puis, cette histoire de tromperie est loin derrière moi. De toute manière, Jacob et moi, on était pas fait pour être ensemble. Ça n'a fait que le prouver.» Maintenant plus vieille et ayant un regard plus objectif sur l'adolescente qu'elle était, Kaléa se demande encore comment elle a pu tomber amoureuse de ce crétin. «Donc, c'est bon. C'est oublié. T'es pardonnée. Tu peux dormir en paix.» Elle joue sur l'humour, car elle ne sait pas comment elle doit se comporter. Elle n'a jamais eu d'échange aussi gentil avec la blonde et c'est assez bizarre. «Et puis... Je m'excuse aussi. Ce que j'ai dit sur toi, c'était pas sympa et j'aurais pas dû. Désolé si je t'ai blessé.» Fierté mise de côté, elle n'est pas habituée surtout avec Lexa, mais elle pense chacun de ses mots.

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Est-ce que je rêve ou je suis volontairement en train de baisser ma garde devant elle ? Même s'il est difficile pour moi de l'avouer, c'est pourtant bel et bien le cas. Je ne m'excuse pas facilement, pas dans ces circonstances en tout cas, mais c'est pourtant ce que je viens précisément de faire. Je ne voulais pas lui faire de mal ce soir-là. C'est sincère, puisque je n'aurais pas couché avec ce mec si j'avais su qu'ils étaient ensemble. Il s'est joué de sa petite-amie en la trompant, mais il s'est également joué de moi en ne me disant pas toute la vérité à son sujet. Bref, c'est un sujet du passé et il devrait quand même avoir prescription depuis le temps. Je suis consciente que cette situation ait pu la blesser... A sa place, je l'aurais détesté de la même façon qu'elle me déteste. Même pire encore. En m'excusant, je fais un pas vers elle, non pas vers une potentielle réconciliation, je pense qu'il est difficile que ça puisse arriver, mais pourquoi pas essayer à minima d'apaiser les choses entre nous ? En soit, discuter avec elle sur l'application m'a fait prendre conscience de certaines choses. Et finalement je crois que je l'aime bien. Enfin... bref. « Je te crois. Et puis, cette histoire de tromperie est loin derrière moi. De toute manière, Jacob et moi, on était pas fait pour être ensemble. Ça n'a fait que le prouver. » Ça, c'est vrai. Et c'est justement pour ça que je lui avais dit de me remercier tout à l'heure. Cette histoire l'aura au moins aider à lui faire ouvrir les yeux sur cette évidence. « Donc, c'est bon. C'est oublié. T'es pardonnée. Tu peux dormir en paix. » Je laisse échapper un léger rire amusé d'entre mes lèvres. Entre nous, ce n'est pas ça qui risquait de m'empêcher de dormir quand même. « Et puis... Je m'excuse aussi. Ce que j'ai dit sur toi, c'était pas sympa et j'aurais pas dû. Désolé si je t'ai blessé. » Je secoue un peu la tête comme par réflexe. Même si je me suis excusée, je ne veux pas non plus qu'elle pense avoir pu m'atteindre. Hors de question. « Non t'inquiètes, je m'en fous. » Précisais-je en balayant le vide d'un revers de la main comme si ça n'avait aucune foutue importance. Je m'insupporte moi-même, mais c'est plus fort que moi. Il faut toujours que je joue les filles détachées. Envers et contre tout. « Le monde est vraiment petit quand on y pense... » Se retrouver là toutes les deux, coincées dans cet ascenseur. Et surtout voisines de palier. A croire que le destin cherche continuellement à nous confronter l'une à l'autre. « Au delà d'être voisines, il fallait qu'on se retrouve toutes les deux coincées dans l'ascenseur de l'immeuble. » Je pouffe un peu de rire avant d'ajouter. « C'est dingue quand même ! » Ce qu'elle ne sait pas, c'est que cette fille à qui elle parle sur Lovemaker, c'est moi. Rainbow de mon pseudo. Vaut mieux pas qu'elle l’apprenne d'ailleurs... je pense qu'elle le prendrait mal, très mal même. « Je sais pas depuis combien de temps on attend mais ça commence à être un peu long là... » Je jette un coup d'oeil à mon téléphone en soupirant. « Pas que ta présence me dérange hein, mais j'avais une bonne nouvelle à fêter avec mes colocs. » Je précise, pour ne pas passer encore pour la connasse du coin. Pour le coup, ce n'était pas voulu de ma part. « On va finir par la boire toutes les deux cette bouteille ! » Ajoutais-je en rigolant, tout en lui montrant la bouteille de champagne que j'ai spécialement acheté sur le chemin.

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