Un fantôme du passé ( heather )

Un fantôme du passé

H E A T H E R & S E A N

Allongé sur mon lit, les yeux rivés sur le plafond, je ne parvenais pas à m'endormir. Il était aux environs de minuit, la lune éclairait la rue depuis plus de quatre heures. En cette période de l'année, le soleil se couchait tôt et tout portait à faire naître la nostalgie chez moi. J'essayais de me laisser emporter par Morphée dans un sommeil profond mais rien n'y fit. Près d'une demi-heure plus tard, je me trouvais toujours et encore dans la même position et mes yeux rivés sur le même plafond. Les minutes puis les heures passaient. Je n'avais nullement l'envie de passer la nuit à cauchemarder, de me réveiller en sueur, mon lit trempé. Posant mes pieds hors de mon lit, sur le sol, je me décidais d'y sortir, en prenant soin de ne pas réveiller Avery pour aller me glisser sous la douche. L'eau arrivait généralement à calmer mes angoisses, même les plus terribles. Lorsque je laissais un filet d'eau couler le long de mon corps, je me sentais plus serein, plus apaisé. Il faut dire qu’aujourd’hui j’ai cru apercevoir un fantôme du passé. Mon cœur s’était emballé à ce moment là. J’avais pu discerner, cette après-midi, à quelques mètres de moi dans le centre ville d’Island Bay une femme possédant les mêmes traits de visage que Heather mais avec une coupe et un style vestimentaire différent mais c’était impossible. Je ne l’avais pas vu depuis plus de quatorze ans, pourquoi reviendrait-elle aujourd’hui ? Je n'arriverais tout de même pas à passer cette nuit sans que Heather hante mes pensées, et ça depuis que j’ai cru l’entrevoir, mais Avery n'en était évidement pas au courant. Tandis que l'eau ruisselait sur mon corps pour finir dans les méandres des sous-sols, Avery avait légèrement entrouvert la porte, laissant apparaitre son doux visage, pour connaitre la cause de mon réveil nocturne. « Un problème pour t'endormir ? » dit-elle à moitié éveillée. « Rien de grave, un mauvais cauchemar. Je te rejoins dans cinq minutes. » Puis elle reprenait place dans le lit où je l'avais rejoint quelques minutes après.

Lendemain matin, mes yeux s'ouvraient peu à peu découvrant un lit vide. Je ne sentais plus la chaleur de ce corps contre le mien, ce parfum qui d'habitude glissait jusqu'à mes narines endormies. J'ai du me faire violence pour émerger et comprendre qu'Avery était, sans nul doute, au travail. C'est alors que j'ai tourné mon regard vers le seul réveil se trouvant dans la chambre. 13 heures. Il était temps pour moi de quitter ce lit, m’habiller et de prendre un déjeuner avant de trouver de quoi m'occuper toute une après-midi. Seulement, après avoir pris un rapide déjeuner, je n'avais rien trouver comme occupation. Je me rappelais alors de mes costumes de travail que j’avais déposé il y a quelques jours déjà au pressing. Je les avais complètement oublié ceux-là ! Si je pouvais m’en passer, je m’en passerais bien, mais depuis ma promotion en tant que commissaire je n’avais pas le choix. Ces costumes signifiaient mon autorité auprès de mes collègues. Bien qu’il m’arrivait parfois d’arriver en t-shirt, jean et basket au commissariat. Ne parlons pas de cette cravate qui m’étranglait. Je ne m’y ferais jamais. Mon ancien poste pouvait de temps à autre me faire défaut. D’autant plus que je passe le plus clair de mon temps au travail qu’avec Avery. Nous ne faisons plus que de nous croiser à l’appartement et nos dernières disputes n’arrangeaient pas les choses. D’où pourquoi je lui avais proposé de passer du temps ensemble en prenant des « vacances » bien méritées, mais à croire qu’elle préfère mettre au premier plan son travail que son couple. Je suis conscient que ses patients ont besoin d’elle, mais moi aussi j’ai besoin de ma Avery. Il faisait beau temps. Je me décidais à quitter mon appartement pour rejoindre à pied le pressing situé au centre ville. L’avantage de vivre à center bay est que les habitants du quartier, dont moi, ont les commerces à proximité. Il ne m'avait fallu qu’un instant pour rejoindre la boutique et repartir avec mes costumes dûment emballés dans des films plastiques. C’est alors que j'avais reçu un sms, la sonnerie de mon téléphone me le confirmait. Je sortais mon téléphone de la poche de mon jean et découvrais le sms d’Avery :

SMS Avery a écrit:

Je ne pourrai pas rentrer ce soir pour le dîner, ne m’attend pas pour manger. Bisoux. Avery

Un soupir de lassitude s’était échappé. Encore fois, le boulot primait sur notre couple. Je ne répondais pas à ce sms et regardais l’heure qui figurait sur mon téléphone avant de le ranger. 14 heures. Je m’accordais donc du temps pour prendre un verre en terrasse et profiter du soleil qui m’a-t-on souvent dit est bon pour le moral. Le café le plus proche se trouvait être au coin de la rue. Je m’y rendais et prenais place en terrasse sur une table de quatre places, bien que j’étais tout seul, en prenant soin de déposer mes costumes sur l’une des chaises pour ne pas les froisser. Une serveuse s’était présenté ensuite à moi pour prendre ma commande. Une pression. Ma pression était arrivée tout de suite après. Je dégustais tranquillement celle-ci quand une personne entrain de traverser la route m’avait interpellé. C’était, encore une fois, cette femme au trait de visage de Heather. J’étais convaincu que ce n’était pas elle, mais mon cœur ne pouvait s’empêcher de s’emballer.

Un fantôme du passé

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Cette femme, en question, se rapprochait de plus en plus de moi. Bien que j'étais persuadé qu’il ne s’agissait pas de Heather, mon cœur ne pouvait pas pour pourtant arrêter de s’emballer et ça de plus en plus à chacune de ses foulées qu’elle faisait dans ma direction. J’essayais alors de me distraire l’esprit en regardant sur ma droite un groupe de jeunes en skate sur la place du centre-ville pour ainsi reprendre mon calme. Une douce nostalgie de mon adolescence et de mes nombreuses cascades avec cet engin dont l’une d’entre elle qui avait pu m’emmener aux urgences. J’en ai même gardé une cicatrice. J’entendais, non loin de moi, une personne pousser une chaise par le grincement de celle-ci contre le sol pour venir s’installer certainement sur la terrasse. « Tiens.. Tu es toujours à Island Bay toi ? » dit une voix qui m’avait sorti de mes pensées. Celle-ci ne m’était pas inconnue. Mon regard s’était dirigé aussitôt vers cette voix, en fin de compte la personne s’était permise de prendre place face à moi. « Merde » pensais-je. C’était impossible. Je ne voulais pas y croire au début, mais je m’étais fait une raison. Heather était bel et bien de retour à Island Bay. Changée physiquement forcément, mais de retour. Je me demandais depuis combien de temps je ne l’avais pas revu. Quatorze ans, si mes souvenirs sont bons, depuis que j’ai quitté le domicile familial et coupé tout contact avec mon père notamment ma belle-mère et ma demi-sœur, à regret. Je ne l’avais pas prévenu de mon départ à l’époque pour éviter un plus dur déchirement avec elle et il fallait que je mette définitivement un terme à notre relation qui commençait à prendre une toute autre ampleur. Ce lien, que nous avions créé sans nous en rendre compte, surmontait notre lien fraternel que nous devions avoir à l’origine c’est pourquoi j’avais fait le choix, non sans difficulté, de partir. Ce départ m’a fait tout autant du mal qu’à Heather, je pense, mais avec le temps, j’ai appris à cicatriser cette douleur. Il m’a fallu du temps, mais j’ai fini par le faire et le fait d’avoir rencontré Avery m’a aidé à complètement oublier Heather jusqu’à ce jour. Plusieurs questions me venaient à l’esprit quant à son retour. Je la regardais, muet et surpris quelque peu de la voir ici donc, prendre commande auprès de la serveuse. « Me regarde pas comme ça. » Comment voulait-elle que je la regarde après tout ce temps sans l’avoir vu, en même temps ? C’était normal, selon moi, que je réagisse ainsi après quatorze années sans savoir ce qu’elle devenait. « Je pense qu'une discussion s'impose, tu ne crois pas ? » Cette discussion se rendrait sans doute longue et mouvementée, du moins c’est ce que j’imaginais connaissant Heather, mais il fallait crever l’abcès. « Je pense aussi … » Je commençais à m’imaginer divers scénarios sur la tournure de cette discussion, mais un me semblait le plus probable. En effet, j’allais sûrement me faire sermonner de ne lui a pas avoir donné de nouvelles depuis ce temps, encore plus à propos de mon départ précipité. Je me souviens encore de ce mot que j’avais laissé derrière moi avant de quitter pour de bon le domicile familial avec seulement un sac rempli d’affaires : « Je m’en vais, je vais faire ma vie. S. » Je ne saurais jamais la réaction qu’a eu mon père en découvrant ce mot, j’avais même du mal à me l’imaginer. Surpris, apaisé, content ou en colère de mon départ ? Mais j’allais connaître celle de Heather. Toutefois, je m’attends toujours à tout avec elle, quitte à prendre une gifle justement. Heather n’est pas du genre à faire semblant, c’est ce que j’apprécie chez elle, sa franchise. C’est une femme qui a du caractère et qui le montre dans certaines situations. Tout le contraire d’Avery, qui elle, est plutôt douce et calme. « Je vois que t’es de retour à Island Bay toi, je me trompe ? » dis-je sur un ton calme, mais sur la défensive tout de même. « Qu’est ce qui t’as fait revenir ici ? » Après tout, j’étais tellement curieux de savoir ce qui l’avait ramené ici. « Tu veux savoir quoi ? »

Un fantôme du passé

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Je pensais sincèrement ne plus la revoir et voilà qu’elle réapparait après quatorze ans d’absence. J’avais même fini par l’oublier durant tout ce temps d’où pourquoi j’étais stupéfait au premier abord de la voir ici. Toutefois, au fond de moi, j’étais content de la retrouver même si je restais de marbre face à elle. Mes années passées dans la police me permettaient d’être indifférent face à n’importe quelle situation d’où pourquoi j’avais une facilité à adopter ce genre de comportement à ce moment-là. «  Effectivement, tu as le sens de l'observation. » D’autant plus, pour ne pas me faciliter la tâche, ma patience était mise à rude épreuve en voyant sa manière d’être et de réagir qu’elle avait décidé d’employer. Certes, elle s’était montrée calme pour commencer, mais je sentais qu’elle se retenait d’agir différemment et son soupir d’exaspération qu’elle avait laissé échapper me le confirmait. Je décidais de ne prêter aucune attention à ça et attendais une réponse à ma question. Je ressentais un mal l’aise suite à ma question sur la raison de son retour dans le coin. Mon expérience de flic, encore une fois, me permettait de faire cette analyse en remarquant sa main dans ses cheveux, mais je voulais réellement savoir ce qui avait bien pu la ramener par ici alors qu’elle avait fait sa vie pendant une longue période ailleurs. Un événement particulier, sans doute, mais lequel ? La serveuse rapportait le café que Heather avait commandé mettant fin à cette drôle d'atmosphère qui s’était installée. Suite à ça, elle reposait son regard sur moi, non sans difficulté, à croire que ma question lui faisait perdre ses moyens alors qu’elle s’était montrée forte en m’abordant. « Oh .. Rien de bien passionnant, je ne pense pas que ça t'intéresserait. » Tout compte fait, je ne le saurais pas ou peut-être plus tard, le temps de la mettre en confiance, de plus je savais très bien qu’elle attendait la raison de mon départ précipité, mais je cherchais à éviter le sujet. Par conséquent, je faisais l’innocent en lui demandant ce qu’elle cherchait à savoir sur mon cas, l’origine de sa présence. « C'est une caméra cachée ou bien .. ? » Un sourire nerveux au coin de mes lèvres s’était dessiné sur mon visage en l’entendant rire et regarder un peu partout autour d’elle. Je faisais vite disparaitre ce sourire et n’intervenais toujours pas pour la laisser continuer. « Qu'est-ce que j'ai envie de savoir à ton avis ? J'ai envie de savoir pourquoi t'es parti comme un lâche. » C’est vrai j’ai été lâche, mais je voulais éviter d’être confronté à Heather ce jour-là, car après ce qu’on avait vécu tous les deux, elle ne m’aurait pas laissé facilement partir, je le savais. Je comprenais quelque peu sa colère qu’elle montrait en tapant du poing sur la table, car moi-même je n’aurais pas souhaité perdre du jour au lendemain quelqu’un avec qui un lien fort s’était créé, mais même si on s’était mis d’accord pour mettre fin à notre aventure, je ne pouvais m’empêcher de la regarder toujours avec ce même regard. Il fallait que je prenne une décision, la décision de partir. Comment donc lui expliquer qu’elle était une des principales causes de mon départ ? « Tu crois pas qu'on a souffert de ton départ ?! Tu crois que tout était simple pour moi quand tu es partie ? Non, ce n'était pas simple Sean. » Sans que je m’y attende, je voyais des larmes coulaient sur ses joues rougies par la colère. Je ne savais aucunement me comporter à ce moment précis, à savoir la prendre dans mes bras pour la rassurer que j’étais là de nouveau et la consoler ou continuer à rester de marbre même si elle finissait en sanglot. Des larmes qu’elle s’était empressée d’essuyer. « Tu m'as abandonné sans explications, tu nous as abandonné. » En effet, je vous ai abandonné, en revanche je vous ai abandonné en partie pour toi, Heather. Voilà ce que j’avais envie de lui dire réellement, pourtant autre chose me venait en tête. Je m’étais accoudé à la table de façon à me rapprocher de Heather comme pour lui confier un secret. « Toi comme ta mère et ta sœur, vous n’avez jamais ressenti une tension qui existait entre mon père et moi ? » dis je l’air interrogatif, mais en y repensant … « En même temps, on faisait en sorte de ne le montrer à personne surtout à vous pour que justement tout soit parfait dans la famille recomposée ... J’ai vraiment cru que le temps pouvait dissiper la haine que j’ai envers lui depuis la mort de ma mère. Tu sais que mon père a eu un accident de voiture avec ma mère. Il s’en est sorti avec quelques blessures alors que ma mère y a laissé la vie. J’étais vraiment proche de ma mère, tu n’imagines pas donc je lui en ai voulu, surtout qu’il était le conducteur. Il voyait que j’étais mal suite à ça, mais il m’a dit d’être fort et a repris sa routine passant la plupart de son temps au travail. J’avais seize ans quand elle est morte, donc j’ai du à partir de ce moment-là me débrouiller tout seul et faire les tâches quotidiennes. Je ne le supportais plus donc je suis parti. » C’est avec une boule dans la gorge que je lui confiais cela et ce qui allait suivre n’allait pas d’autant plus m’aider. Je me remettais dans le fond de ma chaise et baissais le regard pour le poser sur mes doigts avec lesquels je jouais nerveusement. « Il n’y a pas que ça. Tu connais l’autre raison … » Puis je reposais mon regard sur Heather, l'air assuré. « Avec cet éloignement, j’ai réussi à tirer un trait sur nous deux puis il y a eu l’arrivée d’Avery, ma femme depuis cinq ans, qui m’a vraiment donné goût à la vie. » Avery ma femme et pourtant ça n'en avait pas l'air actuellement puisque notre couple battait de l'aile. Je mentais donc à Heather pour lui lancer en plein visage mon bonheur, même si ce n'était pas le cas. « Je suis heureux avec elle et je ne l'ai jamais été autant qu'avec elle. »

Un fantôme du passé

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Aujourd'hui encore, je me souviens de tout. De la saveur de ses lèvres, de la texture, des courbes de son corps, mais il faut que je me fasse à l'idée, me dire enfin : voila, c'est fini. Heather me manque c'est sur. Pendant une période, j'aurais fait n'importe quoi pour elle, mais dés à présent, c'est fini, je la regarde avec de la distance, je suis plus raisonnable, je pense que j'ai grandi ou que j'ai compris, malgré qu'il reste encore une empreinte, une cicatrice, de ce que j'ai ressenti. Une cicatrice qui, elle, ne partira pas, qui me rappellera toujours qu'elle n'est pas n'importe qui. Ces larmes d’ailleurs, qui coulaient sur ses joues et de plus en plus intenses, ne me laissaient donc d’aucune façon indifférent pourtant j’avais décidé de ne montrer aucun intérêt pour elle, de rester fort. A l’époque, j’étais quelque peu inconscient que mon départ inattendu toucherait sûrement ma belle famille, Heather me montrait par ses larmes que cela l’avait affecté profondément. Il n’est pas dans ma nature de me confier aisément même auprès de mes amis proches. Je réfléchis toujours un instant avant de me jeter à l’eau, car j’en ai aussi toujours jugé qu’il est question de faiblesse. C’était donc non sans difficulté que je me décidais enfin à lui confier le mal-être qui m’avait rongé suite à la mort de ma mère et lui faire comprendre les raisons de mon départ. « Je ne savais pas.. » Concentré sur mes paroles, je ne l’entendais pas et ne remarquais pas le comportement qu’elle pouvait avoir lors de cette confidence avant de reposer mon regard sur Heather et lui dire l’air assuré que j’étais marié. Certes, mon couple battait de l’aile, mais je tenais à lui faire comprendre que j’avais tiré un trait définitif sur elle même si ce n’était pas le cas. « Oh tu t'es marié ? Mes félicitations. » Comme-ci, elle était heureuse pour moi … Je n’y croyais pas du tout d’où pourquoi j’avais enfoncé un peu plus le clou pour voir si je pouvais lui faire cracher ce qu’elle pensait réellement. J’étais conscient que mes paroles pouvaient être blessantes, mais étonnement elle s’était mise à sourire. « Jamais ? Eh bien je suis contente pour toi si tu as trouvé le bonheur, Sean. » J’étais d’autant plus étonné par sa réponse. De son côté, elle avait en fin de compte réussi à tourner la page, du moins c’était le constat que je me faisais puisque cela n’avait guère l’air de la toucher. « Quel dommage que cette Avery ne soit pas là, j'aurais vraiment été heureuse de la rencontrer. » C’était une blague ? Voilà qu’elle me déclarait qu’elle aurait aimé la rencontrer. En plus d’être changé physiquement, elle l’était aussi moralement. Je ne comprenais absolument pas sa réaction face à ce que je venais de lui dire. Je tentais de ne faire paraitre aucune émotion, bien qu’au fond de moi j’étais légèrement sarcastique. Pourquoi pas aussi lier une amitié avec elle et devenir sa meilleure amie pendant qu’on y est, mais il était hors de question que cela arrive et encore moins qu’elle la rencontre surtout en ce moment. « Malheureusement, elle est beaucoup occupée à l’hôpital avec ses patients. » C’est vrai, ses patients lui prennent généralement tout son temps, mettant ainsi en périple notre couple, mais je cherchais à lui faire perdre l’espoir de la rencontrer peut-être même lui faire oublier l’idée. Je regardais après ça ma montre. « Je dois te laisser, je suis attendu. » Je ne lui laissais même pas le temps de répondre, en un rien de temps je récupérais mes costumes et déposais un billet sur la table pour payer ma pression, que j’avais très peu touché, et son café. Je restais tout de même prévenant malgré la situation. « A bientôt peut-être. » A cet instant, je me levais de ma chaise et lui adressais un dernier regard avant de lui tourner les talons et de prendre la direction de mon appartement. En réalité, je m’étais incité à mentir sur la cause de mon départ pour couper court à la conversation, pour éviter de perdre mes moyens et d’en apprendre sur la vie de Heather car elle aussi peut très bien être mariée voir même avoir des enfants ; à croire que j’aime prendre la fuite.