une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| Thérapie ou non ? avec #Neela Crowley | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Thérapie ou non ? avec #Neela Crowley (#) Mer 24 Nov - 22:05 | |
| Je regarde par la fenêtre du café, les gens se presser pour parvenir à l’heure au travail. Un coup d’œil à ma montre, j’ai le temps, mon premier patient est en fin de matinée et l’hôpital se situe à quelques rues d’ici. Dans la salle, s’est relativement calme, le peu de personnes présentes sont soit installées derrière un journal soit derrière un écran. Dans le fond du café, je constate que le matin est certainement plus compliqué pour eux et il ne fait nul doute que leur breuvage est serré. La serveuse vient à nouveau me voir pour savoir si j’ai fini par me décider, et c’est avec un sourire que je lui réponds encore que j’attends toujours quelqu’un. Justement, l’ombre de sa silhouette se distingue à travers les passants, se frayant un chemin d’un pas décidé. Je me redresse sur mon siège, les souvenirs affluent. 3 ans, 3 ans il me semble que je ne l’ai pas vue. Son appel l’autre jour m’a surpris, j’ai bien senti qu’il y avait urgence, cela m’arrive rarement de faire une entorse au règlement que je me suis fixé. Il est crucial dans mon métier de respecter le côté professionnel et le côté patient. Une exception. Cette femme a fait beaucoup de chemin, et la dernière fois que je l’ai vu, elle rayonnait à nouveau avec un regain d’énergie, des projets pleins la tête. Lorsqu’elle m’a contacté, elle voulait reprendre un rendez-vous. Toutefois, depuis notre dernière séance je n’exerce plus en libéral et je ne me voyais pas lui dire d’aller voir quelqu’un d’autre. Elle ne l’aurait pas fait de toute manière. Elle aurait respiré un bon coup, s’aérer un instant l’esprit avant de refouler ses émotions et sentiments derrière une porte blindée. Loin d’être une bonne idée. On se voit juste pour un café, après tout sa thérapie est terminée et nous sommes deux personnes avec qui une amitié peut maintenant se créer. Elle se rapproche de la table avant de me saluer, un visage relativement pétillant, je me lève un instant pour l’accueillir, le sourire aux lèvres.
- Bonjour Neela, comment allez-vous depuis tout ce temps ?
Nous nous installons, tandis que je fais signe à la serveuse qui s’empresse de venir nous retrouver pour prendre notre commande, inscrivant déjà mon thé aux épices sur son petit calepin. Je surveille du coin de l’œil Neela, qui prends le temps de se dévêtir et très probablement de mettre de l’ordre dans ces idées, savoir par où commencer. Je prends la parole avant elle, pour tenter de la mettre à l’aise et de lui laisser le temps d’amener le sujet délicat qui doit la tirailler. - J’ai dû vous surprendre à vous proposer de se rencontrer ici, mais j’ai eu moi-même quelques petites évolutions dans ma pratique.
Je farfouille dans ma poche à la recherche d’une de mes cartes de visite, où figure dessus, le nom de l’hôpital de Wellington. Ma trouvaille entre les doigts, je la dépose sur la table avant de la faire glisser devant elle.
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| Sujet: Re: Thérapie ou non ? avec #Neela Crowley (#) Ven 26 Nov - 18:54 | |
| Thérapie ou non ? Arlington || NeelaCela fait plusieurs semaines que le numéro du Docteur Crawford accroche mon regard dans mon répertoire. Les émotions affluent sans cesse même depuis quelques jours, alors que j’ai découvert dans la presse people new-yorkaise tous ces articles à propos de mon fiancé Nic et de cette nouvelle starlette de Broadway. Il a eu beau m’assurer que les journaux s'étaient trouvé un nouveau terrain de jeu avec cette histoire ridicule, les peurs ne se sont pour autant pas dissipées. Hier, je me suis enfin décidée à appeler le cabinet du psychologue qui m’a suivi pendant presque trois ans pour prendre contact. Je suis passée par tous les états à la mort de mon père, mais finalement le psychologue m’a remis dans le droit chemin et même mis sur la piste d’exercer mon métier d’agent à plein temps, alors qu’à l’époque mon seul client était Nic. Etrangement c’est dans un café du centre ville de Wellington qu’il m’a donné rendez-vous, non loin de mon bureau chez WPS. Une amie m’avait déconseillé de poursuivre toute relation amicale avec mon thérapeute à l'époque, pourtant l’entente avec lui était bel et bien là, pendant nos séances il me parlait régulièrement de sa famille adoptive, de la perte de ses parents et de comment il s'est reconstruit lui aussi. Mais la thérapie veut souvent qu’on transfère nos émotions sur le praticien et il valait mieux à ce moment-là “couper le cordon”. Alors c’est naturellement qu’en entrant dans le café, j'aperçois le docteur à une table et mon sourire s’élargit. En m'asseyant en face de lui, je reste quelques instants silencieuse parce que je ressens une certaine émotion face à lui, de l'apaisement, comme un refuge à la confusion que je ressens en ce moment. — Bonjour Docteur Crawford, très bien et vous ? Le serveur vient à ma hauteur et je lui commande un café noir. Quelques rides en plus peut-être, mais le thérapeute dégage toujours cette image rationnelle et bienveillante pour moi, même si je ne comprends toujours pas pourquoi il m’a fait venir dans ce café plutôt que son cabinet. En plongeant un regard interrogateur dans le sien, il embraye immédiatement sur la réponse à ma question. Inconsciemment, j’en ressens presque de la déception, parce que je m’étais imaginée décharger toutes mes interrogations sur son divan. — Oh. Des félicitations s’imposent alors ! Je suppose alors que je ne suis plus assez folle pour vous ! La plaisanterie masque mon trouble, cette information peine à franchir mon esprit, que je tente de dissimuler par un sourire amical et chaleureux. — Je plaisante bien sûr, je suis heureuse pour tous les malades de l'hôpital qu’ils aient un thérapeute tel que vous. La ville va mieux se porter grâce à vous. Et comment va votre famille adoptive ? Tout ce qui m’a amenée ici est remballé dans un coin de ma tête, je suppose que je pourrais lui demander de me conseiller un confrère, mais en vérité, je ne préfère pas. M’ouvrir à lui à la mort de mon père il a quelques années a été une épreuve douloureuse et je n’ai pas envie de recommencer tout ce processus. |
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| Sujet: Re: Thérapie ou non ? avec #Neela Crowley (#) Mar 30 Nov - 21:34 | |
| Son ton est calme, elle a toujours su garder une maitrise parfaite de ses émotions, ne rien laisser paraitre coûte que coûte. Oui, il ne fait aucun doute que sa capacité à faire face à la situation, aux problèmes m’a permis de m’ouvrir l’esprit sur de nombreux sujets. Les thérapies peuvent parfois nous amener à questionner notre propre perception du monde, de notre « moi » intérieur. J’ai souvenir de lui avoir confié quelques bribes de mon histoire, je n’ai jamais su pourquoi je l’avais fait, mais je ne regrette nullement. J’acquiesce d’un sourire en l’entendant prendre de mes nouvelles avant qu’elle s’exclame très vite à celle qui concerne mon nouveau poste. Je manque même de m’étouffer sous sa plaisanterie très bien trouvée. Ces réflexions ne cessent de pleuvoir certainement pour masquer son trouble et sa déception, une lueur différente a traversé son regard, j’en suis persuadé bien qu’elle ait tout fait pour la dissimuler. Je m’écarte légèrement de la table tandis que le serveur apporte nos boissons chaudes. La tasse dans mes mains, la fumée plane au-dessus de mon breuvage dont je m’amuse à la faire partir. - Je vais effectivement bien et je vous remercie pour vos encouragements, cela me va droit au cœur. Je marque un temps de pause et prends une première gorgée, le sourire au coin. - J’ai effectivement souvenir qu’au terme de la thérapie vous aviez réussi à garder juste ce qu’il faut de part de folie en vous. Un léger grain qui permet de croquer la vie à pleine dent. A moins qu’il y ait justement quelque chose dont vous voudriez me faire part ?
Je repose mon thé sur la table, je la sens nerveuse, ses doigts tapotent autour de sa tasse. Mes pensées à l’évocation de ma famille adoptive se perds auprès des différents membres. Comment vont-ils ? Une question difficile à répondre en fonction de qui je pense. - Je dirais que ma famille va par monts et merveilles, ils entreprennent toujours beaucoup de projets et c’est parfois dur de suivre la cadence même si cela reste fort stimulant de les voir ainsi. Pour mon poste à l’hôpital, j’admets que j’aimais énormément mon cabinet. J’ai beaucoup appris à votre contact ainsi qu’à celui d’autres patients mais j’ai eu besoin de me donner un nouveau challenge.
J’ai à peine fini ma phrase, que je me rends presque compte d’un possible lien entre cette envie de me donner toujours plus de challenge afin de repousser mes limites et …. Ma famille adoptive. Serait-ce un moyen pour moi de leur montrer qu’ils ont fait le bon choix ? Je reporte mon attention quelques instants vers la cloche fixée au-dessus de la porte d’entrée qui laisse entendre son agréable tintement à chaque passage. Ce petit bruit qui me permet de laisser s’envoler mes pensées pour mieux me centrer sur Neela. Je me souviens alors de son parcours difficile sur sa carrière et de ce choix dont elle a dû faire, afin de s’ouvrir à davantage de personne.
-Cela me fait penser d’ailleurs, comment vas votre compagnon ? Votre projet professionnel a finalement pu aboutir ?
A l’évocation de son fiancé, elle se met soudain à jouer avec sa bague de fiançailles, avant que son petit nez se retrousse. Tiens tiens … une de mes deux questions auraient elles toucher un point sensible.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Thérapie ou non ? avec #Neela Crowley (#) Ven 3 Déc - 18:53 | |
| Thérapie ou non ? Arlington || NeelaLa voix du médecin m'apaise, je n’y peux rien, je pense que je l’associe à un moment de ma vie tout a été pour le mieux. Nos discussions m’ont amenée à savoir ce que je voulais vraiment faire dans ma vie. Je venais de perdre mon père et l’appel du pays, rentrer en Nouvelle-Zélande définitivement devenait nécessaire. Il m’a d’abord aidée à rendre définitif ce choix, puis à me rendre compte que l’activité que j'exerçais auprès de mon fiancé Nic, je pouvais la transformer en une vraie opportuné pour devenir agent artistique. Avant cela, j’avais l’impression, avec l’échec de ma carrière sur les planches, d’être une femme au foyer, sans enfants ni père Noêl à imiter au moment des fêtes, avec des “oh oh oh” joueurs à lancer dans notre appartement. C’est lui qui m’a fait réaliser que si la carrière d’acteur de mon compagnon était si florissante, c’était parce qu’il avait mes petites mains pour courir les opportunités à sa place. Avec lui, impossible de tricher, il me regarde et j’ai l’impression qu’il déchiffre la moindre parcelle de mon âme, je vais devoir lui dévoiler la raison de mon appel tôt ou tard. — Je ne peux rien vous cacher docteur Crawford, vous vous doutez forcément que si je vous ai appelé, c’est qu’un sujet me tracasse. Mais… enfin... vous n’êtes plus mon psychanalyste, je ne veux pas abuser de votre présence ici. Lui dis-je un peu timidement. D’ailleurs je m’attends à tout moment à ce qu'un machin du style d’un bipeur résonne pour interrompre notre conversation et ce serait totalement normal. — Je vous ai appris des choses ? J’espère pas trop de bêtises au moins ? Riais-je avec lui. Il dit forcément ça pour me flatter, mais mon sourire s’élargit en guise de reconnaissance, nos séances m’ont toujours fait beaucoup de bien pour retrouver l’estime que j’avais de moi. — Mon compagnon et bien, il va bien. Je suppose. Nous avons enfin planifié notre mariage, en septembre l’année prochaine, nous fêterons ainsi les 15 ans de notre rencontre sur les planches. Un lourd soupir s’accompagne de ma tirade sans conviction. j’ai l’impression de manquer d’air. — Docteur. Vous croyez que quand tu as l’air parfait, c’est justement que ça ne l’est pas ? Comment avez-vous fait pour prendre la décision de ce nouveau tournant dans votre vie ? J’ai parfois l’impression que tout cloche dans la mienne, mais je ne sais pas si c’est un comportement autodestructeur ou le reflet de la réalité. L’émotion serre ma gorge, mais les mots ne sortent pas. Ni oralement, ni dans ma tête, l’évidence est pourtant bien là. Mon fiancé et moi n’avons plus la même relation. Ce mariage à venir est une façade, plus les jours passent, plus cette réalité me saute au visage. |
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| Sujet: Re: Thérapie ou non ? avec #Neela Crowley (#) Mer 8 Déc - 22:06 | |
| Le visage de Neela passe vraisemblablement par de multiples émotions, comme-ci de nombreuses pensées la traversait à ce moment même, se dépêtrant tant bien que mal avec ce qui la ronge. C’était peut-être finalement une mauvaise idée de lui proposer de se voir dans un autre endroit, le café ne permet pas cette liberté d’un lâcher prise total pour exprimer ce qui nous passe par la tête à moins d’être au bord de l’implosion. En serait-elle là ? Je n’aurais pas imaginé que la situation puisse être aussi critique quand j’ai eu son appel. Depuis combien de temps garde -t-elle tout ce qui la ronge ? Mon regard plonge peu à peu dans le sien, afin de l’encourager à aller jusqu’au bout, de laisser ouvrir cette porte entièrement. Son regard se pose une énième fois sur ma carte de visite, elle émet un petit mouvement de gauche à droite avec sa bouche avant de tendre une main. Je hoche la tête puis pose mon mug sur la table, mes yeux se froncent alors un instant.
-« Sachez Neela que vous ne me dérangez pas. Je vous l’ai moi-même dis en vous donnant mon numéro privé que vous ne deviez pas hésiter à vous en servir. Si je vous ai invité à venir ici c’est justement pour prendre de vos nouvelles et savoir la raison de votre appel. Nous aviserons ensuite comment je pourrais vous aider.»
Un mouvement de main en l’air accompagne mon ton qui est sans appel, bienveillant certes mais qui met fin à ses peurs et doutes de me déranger. S’en suit un rire des plus communicatif alors qu’elle parait étonnée d’avoir pu m’apporter quelque chose dans sa période d’incertitudes. Pourtant, c’est la vérité et étrangement elle continue de le faire. Sa réflexion est si pointue tout en ayant une portée plus générale. Je marque un temps d’arrêt lorsque plusieurs de ses mots viennent faire retentir une alarme en moi. Alors le nœud du problème serait donc sa relation avec son compagnon ? Il va sans dire que lorsque j’ai rencontré Neela, je n’avais pas trouvé son compagnon très prévenant à son égard vis-à-vis de la tragédie qu’elle avait pu vivre. Toutefois, je m’en étais bien garder de le lui dire, cela n’était certainement pas mes affaires.
-« Vous supposez ? Je dois vous adressez mes félicitations dans ce cas…. Bien que je ne sache pas si cela vous enchante réellement. Je me trompe ? »
Je m’interromps tandis que je prends conscience qu’elle n’entend à peine ma remarque, concentrée sur la formulation de sa pensée qui ne tarde guère à en sortir. Il me faut quelques minutes pour me répéter à maintes reprises ce qu’elle vient de dire. C’est bien de ça que je voulais parler. De son don pour poser des questions qui en bouche un coin et pourtant il faut bien réussir à parvenir à apporter une réponse, même évasive. Ce genre de question qui nous renvoi notre propre histoire en tête. Pourquoi j’ai fait psychologue moi déjà ?
Je laisse échapper un petit rire, ma main se glisse dans ma barbe avant de remonter pour frotter mon pouce et mon index sur la joncture entre mon nez et mes yeux.
-« Vos fameuses questions et débats m’ont manqués Neela. Je ne sais pas si vous attendez vraiment à avoir une réponse de ma part, mais pourtant la voici. A mon sens…. Je ne crois pas un instant aux vies où tout va parfaitement bien. Nous sommes des êtres humains, nous savons ô combien nous sommes des êtres imparfaits. Et heureusement ne trouvez-vous ? La vie n’est pas parfaite, et c’est bien ça qui la rends si vivante, si croquante. »
Le reste de sa remarque est d’autant plus dur à répondre, qu’il me faut marquer un temps de pause, une gorgée de thé pour m’éclaircir la voix et les idées.
-« Je dirais qu’il était plus que nécessaire, je pourrais dire qu’il n’y avait pas d’autres issues. Un jour il faut savoir prendre une décision, se demander pourquoi on est là et où on veut aller. J’aimais beaucoup mon métier au cabinet, mais cela était devenu différent. Je ne parvenais pas à m’y retrouver, et il était hors de question que je reste dans ma zone de confort. Je me suis lancé un défi, j’allais peut-être me tromper, mais au moins je n’aurais pas eu de regret d’avoir tenté. C’est grâce à nos expériences que nous forgeons notre avenir. Il faut accepter que cela ne se passe pas toujours comme prévu. Qu’est ce qui vous rends heureuse dans votre vie Neela ? Quelles sont les choses pour lesquelles vous n’avez pas envie de renoncer et pour lesquelles vous avez envie de vous battre ? Etes-vous sûr que tout cloche ? Ou juste une seule chose mais qui a des répercussions sur le reste ? »
Ma tirade terminée, je me tais, mes yeux se font plus doux, un sourire bienveillant au coin des lèvres tandis que je perçois les mouvements de son visage entamer une longue réflexion.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Thérapie ou non ? avec #Neela Crowley (#) Dim 9 Jan - 15:54 | |
| Thérapie ou non ? Arlington || NeelaLes mots du psychothérapeute sonnent comme ma propre voix. Je me rappelle combien nos séances me procuraient le réconfort dont j’avais besoin à l’époque où j’ai perdu mon père. C’est à se demander pourquoi, je ne l'ai pas appelé plus tôt tellement mon esprit est confus à présent. — Je sais bien qu’il n’y a pas de happy end dans la vie comme dans les films. Un rire retentit. Comment réussit-il toujours ce miracle de tout me faire toujours dédramatiser ? Après tout, tous les problèmes que j’imagine comme une montagne en ce moment, ne sont que des sentiments. Il ne tient qu’à moi de mener ma vie comme je l’entends. Mon café fume encore alors que mes lèvres trepent dans le liquide noir et amer comme je l’adore. Le médecin poursuit ses conseils et la dernière phrase me frappe. En plein cœur. — Justement. Ma vie de l’extérieur a l’air bien trop parfaite, bien trop idyllique pour que ça soit la réalité. Mes larmes coulent presque. Mon fiancé est un acteur plein de talent. Quelle femme ne serait pas heureuse et fière de l’avoir à ses côtés. Qu’est-ce qui cloche ? — Heureuse… dans ma vie professionnelle c’est facile. Et ce n’est même pas un jeu d’actrice. Un nouveau film, un nouveau talent ou juste une rencontre, tout m’enthousiasme. Mais oui vous avez raison Docteur Crawford. Une chose ne fonctionne pas. Mon couple. Nic n’aime définitivement pas la Nouvelle Zélande et chaque prétexte est bon pour s’en échapper. Mais est-ce une phase ? Est-ce que le mariage n’est justement pas là pour nous souder ? Il est mon meilleur ami, celui qui me comprend, mon monde s’écroulerait sans lui. Et c’est probablement la raison de mon trouble. Nic est mon plus fidèle confident, même si nous nous voyons peu, il n’y a pas vraiment de nuage dès que nous sommes ensemble. Nous avons toujours à partager avec notre passion commune du cinéma. Mais est-ce moi qui me trompe sur ce que doit être une relation ? Je suis curieuse soudainement, de voir comment le jeune homme en face de moi, pas le médecin, voit la vie en réalité. — Vous croyez à la passion ? Moi pas. Je crois aux amours durables qui traversent le temps et les épreuves. Le mariage de mes parents a duré quarante ans… jusqu’à ce que la mort les sépare. Ils sont mon modèle. Je sais pas si vous voyez ce que je veux dire… je sais que vous avez été adopté, alors je ne veux pas vous paraître ingrate en disant cela, mais parfois ce modèle idéal est aussi une grosse responsabilité. Un poids même peut-être. C’est le discours qui flotte dans ma tête, comme pour me convaincre que mes choix sont les bons, même si je suis aussi lucide sur le fait que mon environnement familial influence beaucoup mes choix. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Thérapie ou non ? avec #Neela Crowley (#) Jeu 13 Jan - 15:41 | |
| J'observe sans rien dire le visage de Neela pourtant si joyeux se décomposer à mesure que nos échanges alimentent ses pensées et son esprit la faisant cogiter de plus en plus. Les premiers signes de l'émotion qui la gagne commencent à apparaître, un nez qui se plisse, sa mâchoire qui se trémousse tandis que ses yeux commencent à se troubler malgré sa ténacité de ne rien montrer. Il n'est jamais simple de se retrouver face à ce genre de situation. Lorsque je suis au travail, je me contente de regarder la situation sans dire mot, prêt à pousser la boîte de mouchoirs... toutefois ici, le contexte se veut légèrement différent. Alors, dans un élan, je pose ma main sur son avant bras tandis qu'une grimace me déforme le visage. - "Je comprends bien ce que vous dites.... mais si je peux me permettre, ne pensez-vous pas que vous jouez dangereusement à tenter le mariage pour vous rapprocher ? C'est un acte qu'on fait généralement par amour... un lien qui s'inscrit plus profondément qu'un simple bout de papier, enfin à mon sens. Je ne suis pas certain que cela vous souderas si vous n'êtes pas prêts. Viens t-il aux préparatifs ?" Je retire ma main lentement, une pensée m'effleure l'esprit et je pèse le pour et le contre, à l'idée judicieuse de l'énoncer à voix haute. -" Vous m'avez énoncé que vous étiez clairement épanouie dans votre vie professionnelle... et je suis complètement heureux de l'entendre car,il y a quelques années c'était différent. Je m'avance certainement, mais j'aimerais que vous ayez en tête une éventualité. Vous connaissez bien mieux que moi votre fiancé, est ce qu'il serait possible qu'il n'aime pas la nouvelle Zélande... par effet jalousie ? Ce n'est peut-être pas d'une manière volontaire bien entendu .... mais ici c'est de ce que je comprends, vous qui brillez, est-il à l'aise avec ça ?" Sa question me décoche un sourire plus grand. Un instant je replonge dans une rencontre qui m'a marqué il y a de ça de nombreuses années, oui la passion j'ai eu l'occasion de la vivre. Mes yeux se ferment comme pour faire disparaitre pour un temps cette histoire. La suite de sa remarque me plonge dans les deux modèles que j'ai pu avoir. Ma tête penche à droite et à gauche avant de regarder le fond de ma tasse, presque vide. - "Vous n'avez pas à vous excuser, il est vrai que je n'ai pas eu la chance de continuer à être près de mes parents, mais je me souviens parfaitement de leur relation. Mes parents, du moins ce dont je me souviens, étaient mariés et vivaient passionnément, ils avaient un brin de folie et c'était parfois dur de suivre leur rythme. Quant à mes parents adoptifs, un tout autre amour les unissaient. Ils avaient trouvé leur équilibre, mais la passion je pense les a déserté depuis longtemps, pour faire place à la responsabilité et au fait de passer les autres avant eux. Je crois qu'ils sont heureux, mais j'admets que .... c'est une tout autre manière de vivre. Je n'ai pas autant d'expérience dans les relations... longues durées puisque... Un rire s'échappe... cela a toujours été un échec pour ma part, mais je crois que j'aimerais connaitre à nouveau cette passion, cette intensité...vivre pleinement et avoir cette possibilité que celle-ci ne s'éteigne pas. Je suppose que nous en sommes les décisionnaires. Vous ne pensez pas qu'un amour passionnel ne peut résister aux temps et aux épreuves ? Vous pensez qu'un amour c'est le fait de rester dans sa zone de confort ?" Je m'appuie sur le dossier, la tête légèrement penchée de côté, avant d'ajouter -"Réfléchissez y Neela..... aimez-vous votre fiancé comme un ami... ou comme quelqu'un avec qui vous passerez vos 40 prochaines années..... s'il n'aime pas la Nouvelle-Zélande, comment ferez-vous ?" |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Thérapie ou non ? avec #Neela Crowley (#) Lun 31 Jan - 18:11 | |
| Thérapie ou non ? Arlington || NeelaCe satané psychothérapeute lit dans mes pensées, ce n’est pas possible autrement. Encore et encore à chaque phrase, à chaque question il fait mouche et donne résonance à toute mon existence. Je me suis probablement mal exprimée, ou alors c’est que mes mots sont bien plus révélateurs des tourments de mon esprit que je ne le voudrais. Louis et moi formons un couple soudé depuis de nombreuses années, nous n’avons pas besoin du mariage pour nous rassurer sur cet aspect là. Par contre, j’aimerais qu’il partage mon enthousiasme de partager cette journée avec nos proches. — Euh non… Justement Louis ne s’implique pas vraiment dans les préparatifs. Pourtant, je suis sûre que c’est ce qu’il veut également, il me le confie souvent. Le jour J ne l’intéresse pas beaucoup, lui ce qui le rend heureux c’est de m’avoir pour femme. Nous sommes ensemble depuis 15 ans. Nous le saurions depuis le temps si nous n’étions pas faits l’un pour l’autre non ? Je sais parfaitement que ma question est idiote. Le thérapeute doit probablement voir en consultation des dizaines de couples qui se déchirent après de longs mariages. Pourtant, je ne peux pas le laisser dire cela de Louis, sa réponse même m'agace. Jaloux, il n’est pas du tout comme ça et cela se ressent probablement alors que je réponds au médecin. Louis est un star, certes, mais il n’en a pas les caprices et je le défendrai toujours sur ce sujet. — Jalousie. Non aucunement. Même si ses contrats se sont un peu espacés ces dernières années, la carrière de Louis n’a rien envier à personne, je l’admire beaucoup. Nous avons toujours eu cette passion en commun pour le septième art et oui je vais vous surprendre, mais j’ai toujours pensé que c’était cela le véritable amour. Partager avec son conjoint les mêmes projets de vie. Et c’est exactement l’inquiétude que le docteur Crawford partage avec moi. Si nous n’avions plus les mêmes projets de vie ? Si c’est lui qui me demandait de déménager à nouveau loin de la Nouvelle-Zélande ? Accepterais-je par amour pour lui ? — Je ne préfère pas l’envisager, soupirais-je profondément. Mais vous avez totalement raison Docteur, c’est une chose dont mon fiancé et moi devrions discuter. Comme d’habitude lors de nos partages, je vais repartir avec plus de questions que j’en avais au départ, mais j’aime profondément la vision de la vie qu’il me transmet. Tout à l’air… possible… dès que nous parlons. Il n’a clairement pas eu une vie amoureuse toute tracée de son côté, vu ce qu'il m'a confié. Comment fait-il pour me transmettre malgré tout cet enthousiasme ? Il est certain que même s’il ne sera plus mon médecin, j’aimerai garder avec lui cette relation amicale et enrichissante. — Pour vous remercier de votre temps, vous auriez envie de venir à une avant-première de film de mon agence ? Vous aimez le cinéma ? Je peux même vous avoir deux invitations si vous souhaitez venir accompagné. C’est un peu pour changer de sujet, mais également pour partager plus que cette discussion qui a plus tourné autour de moi que de lui. Le voir dans un autre contexte serait tout aussi agréable. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Thérapie ou non ? avec #Neela Crowley (#) Dim 20 Fév - 13:23 | |
| La question que me renvoie mon ancienne patiente est le genre de question que j’entends souvent. Une question formulée à voix haute, comme un constat où la personne ne souhaites pas qu’on y apporte de réponse. Si elle a réussi à formuler celle-ci c’est que quelque part elle se l’est déjà posée à plusieurs reprises. Est-ce la première fois qu’elle l’a exprimé à voix haute ?
J’hoche la tête en répondant évasivement, je n’aime pas répondre de manière directe, cela n’a aucun sens. Pour qu’une thérapie fonctionne il faut absolument que la personne trouve la solution elle-même, chemine au rythme de son esprit et non celui d’un autre. La preuve, elle adopte très rapidement une attitude défensive, mes propos ont dû la toucher plus que je ne l’aurais voulu, aurais-je pointer du doigt un élément crucial qu’elle tente de dissimuler ? Il faut dire que cela questionnerait toute sa vie, nous ne sommes pas toujours prêts pour des changements de telle ampleur. Je lui adressai un sourire bienveillant en cherchant mes mots pour apaiser ses tourments afin qu’elle ne reparte pas avec plus de questionnement dans la tête, ou du moins ceux qui seront constructifs.
-Je crois en effet que c’est vraiment le meilleur conseil que vous pouvez vous donner. La communication est extrêmement importante, bon nombre de quiproquos naissent lorsque nous ne faisons pas assez attention à cela. Il ne faut pas avoir peur de dire ce que l’on pense à l’autre. C’est justement en ne disant rien qu’on risque de créer plus de difficultés et d’envenimer les choses.
Je pris le temps de suivre son regard qui s’échappa en direction de la fenêtre, pensive, avant qu’elle ne prenne une inspiration et affiche à nouveau un visage déterminé. Je souris à la vue de celui-ci, décidément rien ne l’arrêtait. De mon côté, de petites graines commençaient à germer sur les relations que j’avais pu entretenir, ma façon de les repousser ou que ces histoires ne soient jamais constructives. Pourtant, l’espace d’un instant tel un souvenir fugace, mon cœur se serra.
Je sursautai à ses propositions dont je ne m’y attendais pas. Il ne me fallut pas longtemps pour y réfléchir. J’appréciais beaucoup cette jeune femme, elle était vive d’esprit et avec beaucoup d’humour, sans oublier sa bienveillance envers autrui. Puis je dois admettre également, qu’après l’avoir vu parler de ses projets de vie, j’étais tout aussi curieux de la découvrir concrètement dans son milieu professionnel.
-Je vous remercie pour l’invitation et c’est avec plaisir que j’assisterais à cette avant-première. Un sourire se dessina sur le coin de mes lèvres avant d’ajouter, me surprenant moi-même -Oui pourquoi pas deux invitations si cela ne vous gêne pas… il est peut-être temps à mon tour de reprendre ma vie sentimentale en main. Je compte sur vous pour m'envoyer un message avec la date de celle-ci. Merci encore
Je me levai à mon tour après avoir payé les boissons, tandis que nous remontions le long de la salle pour sortir du café. |
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