Quand Spencer revient avec son cahier de dessins, Rowan reste subjuguée. La finesse des traits, la précision des portraits, des détails donnent des frissons à la jeune femme. Le jeune homme renfermé et parfois perdu qu’elle a face à elle est un véritable artiste. Son style connu, ses albums notamment pour enfant démontrent d’un tout autre style, plus léger, coloré, fun. Si la jeune femme n’avait pas l’artiste devant elle là maintenant avec son book à la main, jamais elle n’aurait pu croire que c’était la même main à l’origine des deux styles différents.
Quelques temps après leur première rencontre et les séance de confort aquatique partagées le jeune artiste c’était confié et avait parler d’une maladie qui avait bouleversé sa vie et ses habitudes mais, discrète et respectueuse Rowan n’avait jamais poussé pour en savoir plus. Elle voulait et veut toujours avant tout que Spencer soit en confiance avec elle. Elle déteste les moments ou malgré elle, elle le met mal à l’aise. Son ami à vécu semble t’il des moments compliqués qui l’ont transformé en profondeur; comme elle-même finalement. Sauf qu’elle, c’est en dedans, rien de visible ne témoigne de ses cauchemars, de ses peurs des bruits soudains, de l’anxiété qu’elle ressent quand une personne, pour une raison ou une autre à le visage caché. Toutes ces séquelles, et bien d’autres de l’agression de sa colocataire et amie à New York ne se voient pas. Seule sa famille est vraiment au courant de l’incident qui l’a traumatisé. Peut-être qu’elle pourrait mettre son ami plus à l’aise si elle lui parlait de quelques bribes. La confiance doit être réciproque et elle réalise qu’elle ne s’est jamais vraiment ouverte et livrée finalement.
Prenant le précieux book des mains de son ami, Rowan le pose sur la table et s’assied face à Spencer.
« Peut-etre que tu as changé de style Spenc’ mais tu n’en es pas moins talentueux pour autant. J’ai toujours pensé qu’un artiste ça raconte la vie à sa facon. Tes croquis là, ils racontent la vie aussi. Pas la même qu’aujourd’hui mais la vie quand même. Tes yeux voient les choses autrement certes et ta main dessin autrement aussi mais c’est dommage d’enfermer tes souvenirs dans le noir. »
La jeune sauveteuse ferme alors un instant les yeux, expire longuement puis à nouveau plonge son regard dans celui de son ami.
« Il y a quelques années, j’ai vécu à New York avec une amie. Notre appart’ n’était pas bien grand mais confortable et chaleureux. Nous n’étions pas riches, deux étudiantes en sommes. Une nuit.. Quelqu’un est entré en cassant une fenêtre et est tombé directement dans la chambre de ma coloc. Il lui est tombé dessus et la battu pour qu’elle révèle ou étaient l’argent, les bijoux, les téléphones etc.. Elle était tellement choquée qu’elle n’a pas du lui dire grand chose alors il à tapé, et encore tapé. Ce sont ces cris qui m’ont réveiller et fait venir. Quand le mec m’a vu il a fracasser la tête de ma coloc et m’a sauté dessus. Il a commencé à faire pareil en me demandant ou étaient les affaires précieuses. J’ai essayé de lui dire mais il tapait trop fort. Les voisins ont du entendre nos cris car peu de temps après la police est arrivée et à emmener le mec. Ma coloc était à peine vivante. Elle n’a jamais récupéré et a vécu comme un zombie quelques temps avant de mourrir d’un problème au cerveau dut à l’attaque. Je n’ai plus vraiment de marque physique mais… »
Rowan, au bord des larmes lui explique alors les séquelles invisible, comment elle a arrêter ces études, comment elle a tout lâché à New York pour rentrer le plus vite possible. Comment ce mec à voler une partie de ses rêves, comment elle à peur la nuit et à pris des cours de self-défense, elle a appris à manier le couteau aussi qu’elle garde près de son lit. Elle est fière de sa vie aujourd’hui mais elle ne vit pas les rêves qu’elle avait avant. Les grandes villes la terrifient, elle qui voudrait tant voyager…
Sans rien dire de plus, Rowan se lève alors pour aller sortir du four le magnifique plat de lasagnes qu’elle apporte sur table. Un p’tit sourire chaleureux aux lèvres.